Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-10-13
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 octobre 1898 13 octobre 1898
Description : 1898/10/13 (A2,N309). 1898/10/13 (A2,N309).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67034288
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
DEUXIÈME ANNÉE. — N. 30
■ *
-
JBOD1 Il OCTÛM& ta. - SAINT GÉRANT
LE TTOMfiRO : CINQ ooikUmé^
ClISIDIIIEI «ÉPUBUCAII
20 VENDÉMIAIRE AN CVII
CALEMORitn PROTESTAIT
Passages de la Bible à lire et à médita»
PHILIPPIENS, H, 12.
CALENDRIER RUSSE
I" OCTOBRE 1893
%-0'
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Aujourd'hui
Jeudi 19 octobre
Courses à Comptée.
Adoration perpétuelle à CourbelJoie et en d'Ulm.la C1atl-
ptlle de l'Adoration réparatrice, 36, rue a Uim.
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Au Palais du Trocadéro, à 2 h. 112 précises,
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cours d'arithmétique, .le sciences phYèiques et
naturelles par Mire Barjette. De t j»- 112 à à 3 h. .,
Psychologie, morale par M. Jacquet. 3 » ^ n;
Grammaire, littérature, lecture par M. Raguet;
et de 9 h. 112 à 11 b.112, Education maternelle
par Mlle Depoully.
Conseil de cabinet au ministère de l'Intérieur.
Réunion hebdomadaire du Groupes d'Etudes
Sociales de Combat-Villette.
Visiter tous les jours le Ladie's Club, 4, bou-
levard Malesherbes .le 3 à 7 heures. Le mer-
credi at home, matinée.
Inscription des élèves à r BcnZe vauquelin, 2, rue
Vauquetin, tous les soirs de 5 h. a 7 h.
Ouverture des registres d'inscription pour je
concours d'internat en pharmacie pour les Asi-
les d'aliénés du département de la Seine.
A la Coopération des Idées, groupe A, 17, rue
Paul-Bert, à 8 heures, Causerie par M. Henri
Vaugeois, professeur de philosophie: Spinoza.
Départ du courrier de Marotte, vendredi à
4 heures du matin, pour Saint-Louis, Cette et
,Alger par le paquebot Malvina (C. G. T.); à
6 heures du matin, du Havre pour Lisbonne,
Pernambuco, Bahia, Virtoria, nio-Janeiro et
Santos par le paquebot Ville-de-Rosario ((.. R.),
à midi, de Marseille pour Le et Londres,
par le paquebot GuadaUjutvtr (M. -M.); et enfin à
par la ml'me heure pour Bizerte, Tunis, Malte, par
le paquebot Kléber (C. G. T.)
Visites aux Musées du Louvre, de 9 à 6 h. Cluny
11 à 4 h. Palais de Justice, de Il h. 4 h. Gui-
met et Galliera de midi à 4 h.Hôtel-de-Ville,
de 2 à 3 h. Monnaie de midi à 3 h. Trésor Notre-
Dame, Sainte-Chapelle et Panthéon, de 10 à 4 h.
Invalides, musée et tombeau de midi à 3 h.
Aquarium du Trocadero, de 9 à Il heures et
de 1 à 4 h. Palais de Saint-Germain, de 10 h.
JI2 à 4 h. Palais de Fontainebleau, de 11 h. à
4 h. Versailles : le Palais et les Tnanons, de 11 h.
à 5 h. Le Jeu de Paume, de midi à 4 h.
Sèvres : Musée, galerie et ateliers, de midi à
6 heures.
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Mairie (tu l" arrondissement, cours commer-
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7 h. 112 à 9 h. 112 du soir. „...
Mairie du IV arrondisemwnt, A l Ecole spéciale
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communale des filles, rue Geoffroy-l'Asnier, de
7 h. 112 à 9 h. 112 du soir.
Mairie du VI' arrondissement, cours élémen-
taire de comptabilité et de langues vivantes, à
l'école des filles. 7, rue du Jardinet, de 8 h. a
10 heures du soir..
A la Mairie du IX' arrondissement, fi 2 heu res
cours de coupe.
ÉPHÉMÉRIDES
13 octobre 1871.
Démission du général Cremer
En 1871. bon nombre de jeunes et vaillants of-
ficiers, républicains en grande partie, avaient
bravement conquis des grades eleves. Cela ef-
frayait les anciens ofliciers de salon dont le
nom figurait pour la plupart au bas des capitula-
tions maltieurcuscmcntsi nombreusesde la der-
nière guerre..
Une commission d'enquête dite de révision des
grades fut nommée apportant une partialité ré-
voltante dans ses décisions, rétrogradant impi-
toyablement tous les officiers républicains et
maintenant les ofllciers connus pour leurs idées
réactionnaires. Le chroniqueur militaire du « Fi-
Faro. lité » a été obligé de reconnaître cette partia-
itc et dans un article de juillet 18AA, il a écrit :
a La commission de revision des grades les a
laissés à des personnes qui ne le méritaient pas;
et elle en a enlevé à des officiers méritants ».
Deux généraux frappés avaient donné de nom-
breuses preuves de courage durant la dernière
campagne. L'un, le général de Nansouty était
mis en non-activité par retrait d'emploi ; 1 autre,
le général Cremer était rétrogradé chef d'état-
major. Ce dernier répondit en envoyant sa dé-
mission par la fière lettre suivante :
St-Germain-en-Laye, le 13 octobre.
Monsieur le ministre,
Je reçois à 1 instant, la lettre de service qui
me no tille la décision de la commission de la
revision de mes grades. Tant de générosité me
touche et je ne saurais mieux le reconnaître qu en
allégeant autant qu'il est en mon pouvoir les
charges de l Etat
J'ai donc l'honneur de vous adresser ma dé-
mission, me contentant comme récompense de
quinze années de services, d'avoir vu mes biens
confisqués, mon père exilé, mon frère tué et
mon pays natal livré.
Tant de bonheurs me font redouter ceux que
me promet l'avenir que vous me faites. et je
préfère attendre en simple citoyen l'occasion de
refaire la guerre aux Prussiens.
VAIIIIIM arrWiâP I»if*
CREMER.
Lorrain, annexé ex-général garnbettiste.
Cette lettre est une fifre réponse; elle manqua
à la discipline à coup sûr, mais elle ne manque
....a A et
M. L. N.
LIME à la Trlbue de la « MONDE »
I/Errenr du XVR- Siècle
par SAV!OZ.
Reconnaissance
CONTE ROUGE
Dans le silence de la grande salle à
tnanger, Mlle Mainoy tricote des bas de
grosse laine grise pour l'Œuvre du ves-
tiaire, dont elle est dame patronnesse.
La journée s'écoule monotone, lente.
Dans la cuisine contiguë, l'unique ser-
vante vaque au soin du ménage. De
temps en temps, une puérile conversa-
tion s'établit entre lu servante et la mal-
tresse. Vieilles toutes deux, elles vivaient
en parfaite communion d'âmes, l'une
n'avait point de secret pour l'autre. La
vieille Brigitte était depuis trente ans
dans la maison des Mainoy, elle avait vu
mourir Madame, puis Monsieur, avocat
eélèbre, le plus fameux de Dijon, elle
mit assiste an départ de M. 801er. le
fils, aujourd'hui capitaine de frégate, et
comme Mademoiselle , restait seule,
vieille fille, voisinant avec la soixantaine,,
Brigitte pensait bien mourir près de sa
maîtresse. Les deux femmes avaient fini
par identifier leurs vies, presque leurs '
pensées. .
En ce jour-là, par cette grise après-
midi d'octobre, Brigitte était particuliè-
rement loquace d'autant plus que Mlle,
Mainoy paraissait plongée en d'amers
souvenirs.
— 11 y a bien aujourd'hui vingt ans
que nous étions occupées à faire les con-
serves de raisin; par un jourpareil, on
déposait à notre porte le beau petit gar-
çon que vous avez voulu adopter, made-
moiselle, et parions que vous y pensez à
cette heure?
— Oui, j'y pense, Brigitte. Cet enfant,
que deviendra-t-il ? Il est mon fils d âme
puisque jamais je n'ai pu rien retrouver
sur sa famille ni éclaircir le mystère de
sa naissance.Aujourd'hui, je me te figure
mien, car il est beau et intelligent.
— Dame ! je n'ose pas dire non, mais
pourquoi ne veut-il point de notre vie.
Toujours dans ce Paris où il étudie, vous
dites?....
— Oui Brigitte, il étudie, il deviendra
11T[ sculpteur célèbre; tu te souviens de la
belle image de Notre Mère Marie qu'il a
sculptée pour notre chapelle.
— C'était vraiment beau cette Sainte
Vierge, mais notre Jean devrait rester
près de nous. Manque pas de sujets pour
copier et travailler dans notre Musée,
ici, à Dijon. Croyez-vous pas, mademoi-
selle ? Paris, Paris c'est l'Enfer pour la
jeunesse, me disait-on, qnand je voulais
y aller en service, il y a des ans passés !
— Tu ne sais pas, ma pauvre Brigitte,
qu'il faut aller à Paris pour être célèbre,
pour se faire un nom ! Et Jean n'en a pas
lui, de nom! Il le sait, il veut se faire
digne de nous, sans doute.
— Mais jamais il n'écrit que pour de-
mander de l'argent, mademoiselle... S'il
ne vous rendait pas en gloire et hon-
neurs ce que vous faites pour lui, vrai, il
serait un misérable..
— Allons, allons, Brigitte, calme-toi !
Jean est jeune.. La jeunesse est volon-
tiers insouciante. Il pense a faire sa
trouée à Paris. La vie est chère là-bas,
et il dépense plus que nous, naturelle-
ment..
— Que vous êtes bonne, mademoiselle,
c'est moi qui ne vaut rien 1 Vrai 1
Et devant la mansuétude attendrie de
Mlle Mainoy, la vieille servante se tai-
sait, An admiration.
II
Il y avait en effet vingt ans, que dans <
un élan de son vieux cœur aimant, Mlle <
Mainoy avait recueilli l'enfantelet aban- >
donné dans la vaste porte cochère de la 1
demeure paternelle. Depuis, elle avait i
dépensé en faveur du petit tout le trésor
de sa tcndresse,et de 1 enfant trouvé elle ;
avait fait un artiste épris du beau, mais 1
la tare originelle restait indélébile. Jean <
avait de sombres heures de paresse, des 1
défaillances où toute notion de devoir,
de justice disparaissait devant l'appétit
de jouir et de posséder.
Mlle Mainoy essayait de se dissimu-
ler le côté inquiétant de ce caractère et
gardait pour ce fils d'âme toute l'in-
dulgence d'une mère très tendre. Pour-
tant, depuis trois ans, le jeune homme
vivait à Paris ; il ne paraissait plus son-
ger a sa bienfaitrice que les jours d'é-
chéance. Paris l'avait pris, et au milieu
de la bohème dorée, si différente de la
besogneuse bohème d'antan, le peintre
avait de terribles révoltes.
A vivre des aumônes d'une vieille fille,
il s'était aigri. Dans son âme trouble
monta l'âpre désir de posséder de l'ar-
gent, d'être maître de ces biens que là-
bas, dans la vie parcimonieuse de la
province, on épargnait sordidement. Et
souvent à lire les tendres épitres de
Mlle Mainoy, il maugréait, tournait les
feuillets pour sauter à la fin où toujours
était annoncé quelque supplément à la
pension mensuelle.
De jour en jour, grandissait la haine
en l'urne de Jean, haine aveugle pour
i ¡ ceux qui possèdent, pour ceux à qui va
le succès, pour ceux qui travaillent à
conquérir la gloire, il applaudissait aux
théories subversives des jeunes sociolo-
gues du Nord qui rêvent une société
idéale où chacun trouverait sans peine
la satisfaction de ses appétits.
Il s'enflammait à la lecture des pam-
phlets anarchistes, exposait ses idées
dans la fumée des pipes, en de vagues
tavernes de banlieue, devant de nom-
breuses chopes de bière, et le désordre
de sa vie le plongeait dans les affres d<3
la gêne.
L'argent envoyé régulièrement de
Dijon fondait dans les mains de Jean.
souvent,ilse demandaitquand il entrerait
en jouissance des biens de Mlle Mainoy.
Que s'attardait-clle à vivre, cette inutile
vieille. Elle thésaurisait là-bas, sordide-
ment, et lui,ferait fructifier les capitaux,
spéculerait, jouirait !
Une belle image en vérité !... Ne vau-
drait-il pas mieux la supprimer comme
un membre inutile et jouir de ses biens?
Tout dévoré par ses convoitises inas-
souvies, Jean recevait de Dijon de ma-
ternelles lettres, le suppliant de revenir
vivre près de celles qui « chaque soir le
nommaient dans leurs prières. » A ces
mots de pure tendresse, le révolté s'exas-
fiérait. Que lui tenait-on ce langage? à
ui, le deshérité, le sans-nom 1 Les priè-
res 1 Quelle balançoire! La famille 1...
Vieille guitare 1
D'ailleurs où était-elle sa famille ? Cette
vieille fille rapace et sordide qui mar-
chandait les billets bleus avec une parci-
monie d'Harpagon?... Ça la famille à
III
Depuis deux jours Jean est & D*'on .
Brigitte et sa maltresse sont réjouies.
Leur vieux cœur rit à voir le beau jeune
homme, fils de leurs vieilles &mes. Il est
plus beau encart qu'elles ne croyaient,
ît à le voir, elles oublient qu'il parle en
[naître, les asservit-à ses volontés.H4Ias 1
jue ne peuvent-elles lire en l'âme tou-
ble de ce garçon. Elles verraient Com-
bien leur tendresse pèse au réfracyre.
[1 se sent mal à l'aise dans cette atmo-
sphère quasi-monacale de provint#, il
Stouffé 1 Ses projets fous le hantent |>lus
que jamais. .
Faire sienne cette fortune qui doit là
Jans ce coffre-fort! A chaque repai les
yeux fous du malheureux s'attachent
sur ce meuble scellé au mur dada la
vieille salle à manger, il le contemple
dans une sorte d'hypnose. Entre l'or et
lui il n'y a qu'un obstacle, cette pâte
vieille émaciée et faible au sourire triste,
et l'idée du crime monte en son cerveau.
Supprimer les membres inutiles d'une
société caduque c'est faire œuvre de ré-
novation. L'idée s'ancre dans son esprit
et il voit rouge.
Comme Mademoiselle Mainoy pliait
lentement sa serviette, Jean droit der-
rière elle, plante dans la nuque fragile
de la vieille fille un court stylet! »
IDA R. SÉE.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
Adieux à Pinpin
c
Pour madame E. Zola. t
Alors, c'est vrai que le voilà mort, fin- *
pin, l'on « cette horreur de Pinpin » comme j
on disait cordialement, dans les coins de |
la maison cordiale, lorsque la petite touffe j
noire, hérissée en essuie-plumes, piquée
de deux lueurs de jais, égayée de la blan- J
cheur des dents, volontiers montrées, ou '
du pétale de la langue, le (c chiffon *
rouge » qu'on eût dit découpé dans" du
drap, venait rôder trop près des jambes \
pour que la quiétude n'en fût pas trou-
blée?
Il avait, à la vérité, le plus sale carac- ;
tère du monde, et non seulement pour les
étrangers, mais aussi pour les familiers, 1
les amis. Pour ma part j'aurais eu beau-
coup moins peur a'M/t lion de ménagerie
ou de jardin zoologique, que du féroce ^1
Pinpin, gros comme un manchon.
Seulement, pour qui aime les bêtes et
les sait observer, Pinpin avait une vertu
qui les pouvait remplacer toutes : son ado-
ration à r égard de ses maîtres.
Quand, sur les genoux de r un ou de
r autre, il ',Y'allongettiii, léger et &e!'.z.t,
son regard devenait quelque chose de bien .
particulier et de bien profond. Ils étaient
son bien, sa chose. Tout petit, tout faible
qu'il fût, on sentait qu'il eût donné jus-
OM'a ?M la dernière goutte de son sang pour
es défendre; et que son grand courage
dépassait sa taille — roquet en. qui vibrait
une âmfi de molosse /
Qui sait ce qui s'est passé dans celle
minuscule cervelle ; jusqu'à quel point il
a participé aux drames, aux batailles,
aux douleurs, du foi/er jadis si paisible?
Comment Pinpin, chien littéraire, accou-
tumé aux doctes causeries, s'endormant
parmi les dissertations artistiques, au-
dessus de la calme rite ouatée ae silence,
a-t-il pris sa transformation en chien poli-
tique, entendant aboyer au seuil, plus
fort que lui, certes; et des pierres, à tra-
vers les vitres, venir ricocher contre les
murs?
On ne sait.
Quinze longues après-midi , l'autre
hiver, les « siens » s'en furent, rentrant
fort tristes et très las. En même temps,
Pinpin, choyé d'habitude par ses congé-
nères, danç le quartier, leur gloire et leur
orgueil, dut s'apercevoir qu'on lui battait
froid. Plus de ces politesses qu'on se fait
mutuellement, entre toutous. Même quel-
ques cabots sans collier, de mine et d'in-
tentions douteuses, s'en vinrent, à l'anale
de la rue de Bruxelles, hurler : « A bas
Pinp in 1 »
Seulement, Pinpin connaissait la vie,
ayant eu des débuts difficiles. De plus,
c'était un philosophe; et, si je ne me
trompe, il ne s'émut pas. Il avait, sans
doute, autrefois, déchiqueté un volume de
Hugo, et savait ses classiques :
..... un jour bientôt peut-être,
Les coeurs te reviendront !
Mais voilà que le maître partit; et
quelle que fut son affection pour la maî-
tresse, Pinpin dut avoir un gros chagrin.
On les lut avait dépareilles : il n'avait
plus qu'une moitié de bonheur !
Et f imagine que dans le cabinet d'exil
où il travaille,où s'amoncellent les feuil-
lets du prochain chef-d'Œuvre, Zola, sans
rien savoir, a dz1 entendre comme lécho
d'un aboi, tout (aible... la petite âme
fidèle de Pinpin s exhalant vers lui, dans
un ultime élan de tendresse.
Lui, là-bas, et Elle, ici, peuvent avoir
de la peine. De quelques dévouements
humains dont le sort les console ils vien-
nent de perdre leur meilleur, leur plus
sûr ami — celui qui n'avait qu'eux, et qui
n'aimait OM'CMJC /
SÉVERINE.
Petits Trucs de Traversantes
Les « traversantes », les belles Améri-
caines qui viennent s'amuser,s'instruire,
quelquefois se marier, mais toujours
s'habiller chez nous, sont des femmes
très occupées, pendant la traversée qui
les ramène de France chez elles.
Souvent,les voyageurs non au courant
des « faits divers » intéressantees femmes
élégantes, sont intrigués de voir disparat-
tre pendant de longues journées « les tra-
versantes » du môme steamer qu'eux. Ils
s'imaginent que le mal de mer, retient
les jolies voyageuses dans leur cabine.
Erreur. Elles travaillent. Oh, ce n'est pas
de la tapisserie ou de la littérature, qu el-
les s'occupent. Elles transforment ! Les
belles toilettes neuves qu'elles viennent
d'acheter à Paris, sont transformées en
vieilles robes portées et usées, pour évi-
ter les ennuis de la douane, qui les atten-
dent à leur arrivée.
Les malles sont faites et refaites, pour
trouver moyen de dissimuler et de ca-
cher les objets de tout ordre.
Le vieux linge porté et sale sert de
housse à bien des bibelots élégants de
rue de la Paix; la doublure des jupes
est décousue pour faire entrer entre la
doublure et l'étoffe des métrages de den-
telles, des rubans, et des tissus pré-
cieux. .
De vilaines balayeuses, ruches , et ,ban-
des usées et salies, sont cousues aux
costumes. On déploie une richesse d in-
vention extraordinaire pour vieillir,
salir, enlaidir toutes les merveilles d'élé-
gances achetées à Paris et livrées jus-
qu'à la dernière heure par les grands
fournisseurs de notre ville.
D'horribles fleurs chiffonnées, des plu-
mes défrisées, de couleurs fanées sont
piquées sur les chapeaux des grandes
I modistes parisiennes et qui ne reconnaî-
traient plus « leurs créations » ainsi
retapées par leurs belles clientes.
D'après les confidences du stewart un
grand transatlantique, il se fait une pe-
tite rente rien que par la revente des
cartons et boîtes vides, trouvés dans les
cabines des voyageuses. C'est aussi lui
qui a remarqué que beaucoup de ces
dames,très sveltes et minces au départ,
avaient étonnamment engraissé en quit-
tant le bateau. Les naïfs pourraient
croire que le manque d'exercice ou la
bonne nourriture du bord, produisit
ce petit changement, — mais les initiés
saventque « les traversantes » ne trans-
forment pas seulement les toilettes: —
il y a souvent des vingtaines de dou-
zaines de paires de gants à cacher,
on aime faire des commissions et
obliger des amis. Ces gants sont cousus
dans des toiles cirées puis habilement et
savamment placés en petits paquets,
sans compromettre en rien l'anatomie
ni les lignes, aux différentes parties du
corps. Avoir l'air un peu rondelette, en
descendant du steamer, c'est,après tout,
un léger sacrifice. Une fois la douane
passée, tout se trouvera à sa place. Les
Hnnxninfs rlp. naires de crants aussi.
N.
REPRÉSENTATIONS POPULAIRES
Un journal du soir annoncé hier que
les samedis populaires de l'Odéon allaient
être supprimés. On se rappelle que c'est
notre éminent confrère, M. Catulle Men-
dès,qui avait eu l'idée de ces représenta-
tions, au cours desquelles d'excellents
acteurs lisaient au public quelques piè-
ces de vers de nos plus grands poètes
anciens et modernes.
Le prix très peu élevé des places per-
mettait à un très grand nombre de per-
sonnes d'assister à ces intéressantes lec-
tures,et les spectateurs y vinrent en foule,
confirmant ainsi l'opinion si souvent
exprimée par M. Mendès que le public
est accessible aux beautés artistiques, et
que son goût ne réclame nullement les
concessions ridicules que certains direc-
teurs de théâtre se croient obligés de lui
faire. -
Il est certain que lorsqu'on donnera
au public des choses vraiment belles il
s'y plaira toujours,et c'est réellement lui
faire injure que de le juger apte à goûter
seulement les pitreries du vaudeville et
de l'opérette.
Etantdonné le succès qui accueillit l'hi-
ver dernier les samedis populaires, nous
avons été quelque peu étonnée de leur
suppression,et nous avons voulu tenir la
nouvelle de M.Ginisty lui-même qui s'est
prêté de fort bonne grâce aux ennuis de
l'interview.
— « Est-il vrai, monsieur, lui avons-
nous demandé, que vous ayez l'intention
de supprimer cette année les lectures
poétiques du samedi?
— Supprimer n'est pas absolument
exact,nousaréponduM. Ginisty,c'estplu-
! tôlmodifier qu'il faut.dire; mais je suis un
[ peu embarrassé pour vous parler de mes
projets à cet égard, car ils ne sont pas
encore définitifs. A la vérité, j'ai fait un
plan que j'ai l'intention de mettre à exé-
cution et j'ai voulu pour cela prendre
date en faisant passer une note dans les
journaux du matin, mais je ne sais pas
encore exactement quand je passerai et
dans queiles conditions.
— Que pensez-vous jouer?
— Uh ! des spectacles courts, anciens
ou modernes, avec décors et costumes ;
des choses légères, aussi artistiques que
possible, et en même temps d'une com-
préhension facile pour le public.
— Est-ce que les lectures poétiques ne
vous satisfaisaient point ?
— Mon Dieu si, et l'idée à coup sûr en
était excellente. Il est certain, qu 'il y a
pour l'après-midi du samedi, de quatre
heures et demie à six heures, un public
de quelques milliers de personnes, mais
je crois qu'il faut, de préférence, donner
des choses moins arides que ces lectures
faites par des acteurs en habit de ville
et, à vrai dire, quelque peu fatigantes.
Les représentations que nous avons
données cet hiver ont été suivies avec
un très grand intérêt, cependant cer-
taines pièces de poésies ultra-modernes
ont pu paraître un peu absconses et c est
un gros inconvénient.
Je voudrais que dans les matinées que
j'ai l'intention d'organiser l'esprit du pu-
blic soit sans cesse intéressé sans qu'il
en résulte pour lui aucune fatigue. Quel-
ques reconstitutions très courtes seront,
je crois, d'un heureux effet et je les en-
tremêlerai sansdoutc d'oeuvres nouvelles
de jeunes auteurs.
Entre autres choses, je voudrais don-
ner une série de reconstitutions des dé-
clarations d'amour au théâtre, pour mar-
quer l'évolution qu'elle a subie depuis
les premières œuvres dramatiques jus-
qu'à nos jours. Il est certain qu'elle s'est
1 brutalisée, dépoétisée, si J'ose ainsi dire;
et je crois qu'il sera curieux de se rémé-
morer la dernière pièce où la déclara-
tion était encore faite à genoux.
— Comme il doit y avoir longtemps!
— Sans doute, maintenant on va plus 1
promptement droit au but, et c'est peut-
être dommage pour la littérature.
En tous cas. j'espère que cette idée in- 1
téressera le public, et qu'il continuera à
venir nombreux aux matinées du Sa-
medi. »
Nous l'espérons aussi pour M. Ginisty,
mais le dernier mot n'est pas dit,
croyons-nous, sur l'abolition des lectu-
res poétiques,et nous aurons sans doute
l'occasion de revenir très prochainement
sur ce sujet.
JEANNE BRÉMONTIER.
La Potinière
Mme Kireevsky vient de rentrer A Paris.
Elle s'est installée dans son appartement ,
de l'avenue des Champs-Elysées. En novem-
bre, elle ouvrira ses salons pour ses intéres- ^
santes matinées musicales. 5
Mme Kireevsky, qui possède un joli talent
de cantatrice, sacrifie comme tant de grandes j
dames, à son faible pour les applaudisse-
ments. Succès faciles que le monde ne vous ^
f
marchande pas, et qui remplissent des exis- ^
tences un peu vides sans cela.
L'aimable maîtresse de maison est secon- r
dée par sa fille; Mlle Kireevsky a hérité du (
talent de sa mère, aux côtés de laquelle elle f
.
s'est fait entendre souvent. ^
Histoire rétrospective : l
Elle avait rompu, à l'amiable, avec son
amant. « Rendons-nous nos lettres » dit l'a- :
mant. * Venez les prendre demain soir, chez )
moi, cher ami. » ]
11 y va. On l'introduit dans le salon. Per- i
sonne. Un joli bureau Louis XVI ouvert. Sur j
la planchette, un paquet de lettres entouré ]
d'une faveur bleue. » j
L'amant trouve que le procédé est tout à i
fait dix-huitième siècle. Il prendra ses lettres, 1
laissera celles de l'ex-bien aimée, et, demain,
enverra des roses.
Il s'approche du bureau... « Misérable ! ban-
dit! voleur! vous avez fracturé le bureau de
ma femme ! »
C'était le mari.
Que faire? Dire au mari... L'amant était
gentilhomme. Le mari demanda 40 ooo francs.
L'amant les donna.
Et Elle eut, cet hiver-là, des toilettes ex-
quises qui encadraient délicieusement sa
beauté blonde.
Ctilllon au château de Noirieus, cive* le
comte et la comtesse de Quatrebarbes.
Dans les blasons : Comtesse de Ruillé, une
aimable châtelaine du voisinage ; princesse de
la Tour d'Auvergne, baron et baronne de
Londivoisin, vicomte et vicomtesse de Sars,
comte et comtesse de Gassart, prince et prin-
cesse de Broglie, etc., etc.
Toujours intéressant le cotillon pour ceux
qui y figurent... et pour ceux qui se conten-
tent de savoir qu'on a dansé.
Hier, succès de beauté, de talent et...de cha-
peaux pour Mlle Mégard dans Marraine.
Félicitons la jolie artiste d'être revenue à la
fée l.ody. La toque de velours Bordeaux z*t
nœud fraise du 38 acte est une petite mer-
veille.
Paris en état de siège.
Rue Turgot, devant une maison en cons-
truction, un soldat se tient en faction. Ce fac-
tionnaire n'est autre que notre confrère, M.
Duvernoy, critique au Solf.il. Il profite ainsi
des charmes de ses vingt-huit jours.
Naturellement, les camarades l'ont su, et
tous les jours c'est un défilé de confrères ve-
nant lui serrer la main, lui apporter tabac,
cigares et mille autres douceurs. Et les au-
tres pioupious regardent ce manège avec
inquiétude, se demandant quel est ce fantassin
qui jouit de tant de considération.
Pourvu que dans l'état actuel des esprits
on n'aille pas voir là le germe d'une' conspi-
ration césarienne t...
FRISETTE.
POURQUOI ?
M. le comte deSabran-Ponlevas fonde
une association « ouvrière, patriotique et
royaliste » contre « les menées parrici-
des de l'internationalisme ».
Par « menées parricides » il fait allu-
sion sans doute aux bons Pères.
Mais pourquoi désigner cette nouvelle
société sous le nom de (c Alouette gau-
loise?) Pourquoi n'avoir pas pensé à
cet autre animal qui, tout en rappelant
par une équivoque bien parisienne, la
composition à la fois très aristocratique
et très populaire de cette assemblée, in-
diquerait nettementlson amour de la lu-
. la fïhmifittft ?
PUG.
Le service de la FRONDE sera
fait gratuitement pendant un an
1 à toutes les institutrices ayant
amené an Journal trois abonne»
1ments d'nn an.
On dit...
A L'ÉLYSÉE
Hier soir, le président de la République a
donné un dîner en l'honneur du général
Kouropatkine, ministre de la guerre de
Russie.
—o- -
L'on sait que Mlle Lucie Faure cultive les
Muses aux heures qu'elle peut dérober à
ses devoirs mondains et présidentiels. C est
dans les souvenirs de voyage qu'elle excelle.
Elle a publié plusieurs petits volumes tirés
à un nombre restreint d'exemplaires et
distribués aux familiers du ministère de la
Marine d'abord, de l'Elysée ensuite.
Voulez-vous savoir quels souvenirs elle
rédige en ce moment? Tout simplement
vraie de sa présidence, M. Félix Faure a
songé à ses mémoires et comme il a à sa
disposition un secrétaire aimable, il s'en
sert.
Le voilà donc qui dicte à Mlle Faure, nou-
veau Dangeau, les épisodes les plus sail-
lants de son voyage sur les bords de la
Néva.
Mais ne vous réjouissez pas outre me-
sure, car ces mémoires ne verront le jour
que beaucoup plus tard — dix ans après la
mort du principal intéressé. Cependant,
quelques rares amis ont eu le régal d'en-
tendre la lecture, sur manuscrit, de diver-
ses pages faisant partie, dès à présent de
1 histoire intégrale de la troisième Hépubll-
que.
A L'ÉTRANGER
La Fédération des sociétés féministes alleman-
des mériterait par son importance une place
plus en vue. Fondée en ts94, sur le modéie
de la fédération des sooiétêsaméricalni's.elle
admet les présidentes seulement de toutes
les sociétés féministes nationales (et non lo-
cales) de l'Ai lemagne. 105 sociétés se trou vent
à l'heure actuelle dans cette fédération qui
représente ainsi 65,000 femmes. — Nous ne
pouvons, faute d'espace, entrer ici dans le
détail de la discussion qui a d'ailleurs de
l'intérêt surtout pour l'Allemagne.
Mais nous tenons à dire que l'invitation
des féministes françaises aux femmes alle-
mandes pour deux congrès féministes in-
ternationaux de Paris en tOOO, a trouvé le
meilleur accueil. -- La Fédération a résolu
d'envoyer deux déléguées, l'une au congrès
qui sera organisé par La Ligue du bruit des
femmes, l'autre au congrès organisé par le
Comité d>i la Conférence de Vi-rsanles.
En dehors de la Fédération, de nombreu.
ses sociétés allemandes comptent se faire
représenter par des déléguées spéciales.
Ajoutons encore que pendant la discus-
sion sur la participation des femmes h l'é-
tablissement de la paix internationale, le
parti nationaliste allemand qui. à un mo-
ment, s'affirmait dans la salle, a été battu
par les partisans de la concorde internatio-
nale. La cause de la paix, éloquemment
plaidée par Mmes Morgenstein et Selcnka,
a donc fait un pas de plus à HamlJourg.
La Fédération a exprimé sa sympathie pour
le message du tsar, et les femmes alleman-
des ont repondu chaleureusement à 1 appel
de la concorde internationale de la Ligue
des femmes pour le désarmement dont
Mme la princesse Wieszniewska est la pré-
sidente à Paris.
—o—
Lord Rosebery a prononcé hier à Epsoitl
un long discours où il traite spécialement
de la question de Fashoda.
o -
On annopce que le comte Mouraview, ^
ministre de§affenre8 rantèl"8e,deRusSle,au-"
rait récemment, à Paris, une entrevue avec
M. Delcassé, relativement aux questions de
politiques extérieures actuellement en
cours.
DANS LES THÉATRES
Le chanteur Polin, si aimé des Parisiens
et. Laurier, l'artiste de la Comédie-Française,
font en ce moment leurs 28 jours.
DANS LES EGLISES
Hier à 2 heures, a été célébré le mariagt»
religieux de M. Isidore Prager, avec Mllo
Levaillant, fille de l'ancien directeur de la
Sûreté générale.
La bénédiction nuptiale a été donn ée par
M. le rabbin Weill, à la synagogue de la rue
BufJ'aull.
La cérémonie civile avait eu lieu avant-
hier à la mairie du IXe arrondissement.
Les témoins étaient pour le marie : MM.
Marcel Iiitseher et Alfred Lindrnbaml1.
Pour la mariée :MM. Benjamin Levaillant
et Joseph lteinach, ancien député.
Parmi l'assistance nous avons remarqué :
MM. Zadoc Kann,grand rabbin de France et
de Paris, Masse et Aron, membres du con-
sistoire central, Strauss, ancien préfet, lier-
l nard Lazare.
UN PEU PARTOUT
C'est aujourd'hui que doit avoir lieu la
réouverture des cours normaux de coupe et
d'assemblage à l'usage des institutrices des
écoles publiques de la Ville de Paris et des
autres communes du département de la
Seine.
Ces cours ont lieu tous les jeudis à l'école
primaire de filles, rue Molière, à 9 heures
du matin, et à l'école de filles, rue Chôme!,
à 1 heure et demie.
—o—
La Fédération des Sociétés Alsaciennes-
Lorraines de France et des colonies donnera
son banquet annuel le dimanche 23 octobre
à midi précis, au restaurant de la Tour
Eiffel.
Le banquet de cette année aura un carac-
tère exceptionnel, en raison de sa coïnci-
dence avec le 250* anniversaire de la réu-
nion de l'Alsace à la France (24 octobre 1848).
Sont invités à cette fête de famille, tous
les membres des Sociétés Alsaciennes-Lor-
raines affiliées il la Fédération, les mem-
bres donateurs et honoraires, leurs parent?
et amis.
LA DAME D. VOIÉLE.
Choses de l'Enseigneinent
Le rapport général du Second Congrus det
Professeurs de l'Enseignement secondaire pu-
blic, vient de paraître à la librairie A,Colin-
Le Rapporleur,M Emile Chauvelon, profes.
seur au Lycée Saint-Louis, a apporté iL sort
travail, outre un soin consciencieux, un
ordre, une clarté, qui en fait une lecture
aussi facile que profitable.
Ce Congrès avait pour but d'appliquer &
certaines questions « la méthode de libre
discussion en commun sans distinction de
catégories d'aucune sorte». La consécration
de cette liberté, sa charte cslconlenuc dans
la déclaration que M. Rambaud, alors mi-
nistre de l'instruction publique, lit en ré-
ponse à l'interpellation de M. Mirman dans
la séance de la Chambre des Députes du 12
novembre 1896.
« J'ai décidé d'autoriser les professeurs à
former des sociétés d'études soit locales,
soit régionales. Je suis disposé à autoriser
des Congrès soit régionaux, soit généraux,
à la condition que 1 ordre du jour du Con-
grès soit soumis au ministre do 1 'Instrue- .
tion publique; que l'assemblée ne s Im-
misce pas a ans les détails de 1
tion, dans les questions de mouvements du
personnel.» % la condition enfin, que le -
DEUXIÈME ANNÉE. — N. 30
■ *
-
JBOD1 Il OCTÛM& ta. - SAINT GÉRANT
LE TTOMfiRO : CINQ ooikUmé^
ClISIDIIIEI «ÉPUBUCAII
20 VENDÉMIAIRE AN CVII
CALEMORitn PROTESTAIT
Passages de la Bible à lire et à médita»
PHILIPPIENS, H, 12.
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I" OCTOBRE 1893
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DIRECTRICE : ..ta.:RG'UBRJ:TB ";D'URAND
Direction et Administration : 14, rue Saint-Georges.
Téléphone 221.71
Les annonces sont reçues aux Bureaux du Journal et chez Lagrange et Cerf,
6, place de la Bourse, Paris.
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-administré, rédigé, eernpow par
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Aujourd'hui
Jeudi 19 octobre
Courses à Comptée.
Adoration perpétuelle à CourbelJoie et en d'Ulm.la C1atl-
ptlle de l'Adoration réparatrice, 36, rue a Uim.
Patronage de Théotokos.
Au Palais du Trocadéro, à 2 h. 112 précises,
grande matinée organisée par le
la Concordia en l'honneur de M. François Cop-
pée.
Cours de l'Hôtel de Ville : de 7 h. 112 à t t b.
cours d'arithmétique, .le sciences phYèiques et
naturelles par Mire Barjette. De t j»- 112 à à 3 h. .,
Psychologie, morale par M. Jacquet. 3 » ^ n;
Grammaire, littérature, lecture par M. Raguet;
et de 9 h. 112 à 11 b.112, Education maternelle
par Mlle Depoully.
Conseil de cabinet au ministère de l'Intérieur.
Réunion hebdomadaire du Groupes d'Etudes
Sociales de Combat-Villette.
Visiter tous les jours le Ladie's Club, 4, bou-
levard Malesherbes .le 3 à 7 heures. Le mer-
credi at home, matinée.
Inscription des élèves à r BcnZe vauquelin, 2, rue
Vauquetin, tous les soirs de 5 h. a 7 h.
Ouverture des registres d'inscription pour je
concours d'internat en pharmacie pour les Asi-
les d'aliénés du département de la Seine.
A la Coopération des Idées, groupe A, 17, rue
Paul-Bert, à 8 heures, Causerie par M. Henri
Vaugeois, professeur de philosophie: Spinoza.
Départ du courrier de Marotte, vendredi à
4 heures du matin, pour Saint-Louis, Cette et
,Alger par le paquebot Malvina (C. G. T.); à
6 heures du matin, du Havre pour Lisbonne,
Pernambuco, Bahia, Virtoria, nio-Janeiro et
Santos par le paquebot Ville-de-Rosario ((.. R.),
à midi, de Marseille pour Le et Londres,
par le paquebot GuadaUjutvtr (M. -M.); et enfin à
par la ml'me heure pour Bizerte, Tunis, Malte, par
le paquebot Kléber (C. G. T.)
Visites aux Musées du Louvre, de 9 à 6 h. Cluny
11 à 4 h. Palais de Justice, de Il h. 4 h. Gui-
met et Galliera de midi à 4 h.Hôtel-de-Ville,
de 2 à 3 h. Monnaie de midi à 3 h. Trésor Notre-
Dame, Sainte-Chapelle et Panthéon, de 10 à 4 h.
Invalides, musée et tombeau de midi à 3 h.
Aquarium du Trocadero, de 9 à Il heures et
de 1 à 4 h. Palais de Saint-Germain, de 10 h.
JI2 à 4 h. Palais de Fontainebleau, de 11 h. à
4 h. Versailles : le Palais et les Tnanons, de 11 h.
à 5 h. Le Jeu de Paume, de midi à 4 h.
Sèvres : Musée, galerie et ateliers, de midi à
6 heures.
Cours gratuits
Mairie (tu l" arrondissement, cours commer-
ciaux à l'école communale, 4, rue Molière, de
7 h. 112 à 9 h. 112 du soir. „...
Mairie du IV arrondisemwnt, A l Ecole spéciale
de dessin, 29, quai Bourbon, cours de dessin de
* Cours d'enseignement commercial, A VEcole
communale des filles, rue Geoffroy-l'Asnier, de
7 h. 112 à 9 h. 112 du soir.
Mairie du VI' arrondissement, cours élémen-
taire de comptabilité et de langues vivantes, à
l'école des filles. 7, rue du Jardinet, de 8 h. a
10 heures du soir..
A la Mairie du IX' arrondissement, fi 2 heu res
cours de coupe.
ÉPHÉMÉRIDES
13 octobre 1871.
Démission du général Cremer
En 1871. bon nombre de jeunes et vaillants of-
ficiers, républicains en grande partie, avaient
bravement conquis des grades eleves. Cela ef-
frayait les anciens ofliciers de salon dont le
nom figurait pour la plupart au bas des capitula-
tions maltieurcuscmcntsi nombreusesde la der-
nière guerre..
Une commission d'enquête dite de révision des
grades fut nommée apportant une partialité ré-
voltante dans ses décisions, rétrogradant impi-
toyablement tous les officiers républicains et
maintenant les ofllciers connus pour leurs idées
réactionnaires. Le chroniqueur militaire du « Fi-
Faro. lité » a été obligé de reconnaître cette partia-
itc et dans un article de juillet 18AA, il a écrit :
a La commission de revision des grades les a
laissés à des personnes qui ne le méritaient pas;
et elle en a enlevé à des officiers méritants ».
Deux généraux frappés avaient donné de nom-
breuses preuves de courage durant la dernière
campagne. L'un, le général de Nansouty était
mis en non-activité par retrait d'emploi ; 1 autre,
le général Cremer était rétrogradé chef d'état-
major. Ce dernier répondit en envoyant sa dé-
mission par la fière lettre suivante :
St-Germain-en-Laye, le 13 octobre.
Monsieur le ministre,
Je reçois à 1 instant, la lettre de service qui
me no tille la décision de la commission de la
revision de mes grades. Tant de générosité me
touche et je ne saurais mieux le reconnaître qu en
allégeant autant qu'il est en mon pouvoir les
charges de l Etat
J'ai donc l'honneur de vous adresser ma dé-
mission, me contentant comme récompense de
quinze années de services, d'avoir vu mes biens
confisqués, mon père exilé, mon frère tué et
mon pays natal livré.
Tant de bonheurs me font redouter ceux que
me promet l'avenir que vous me faites. et je
préfère attendre en simple citoyen l'occasion de
refaire la guerre aux Prussiens.
VAIIIIIM arrWiâP I»if*
CREMER.
Lorrain, annexé ex-général garnbettiste.
Cette lettre est une fifre réponse; elle manqua
à la discipline à coup sûr, mais elle ne manque
....a A et
M. L. N.
LIME à la Trlbue de la « MONDE »
I/Errenr du XVR- Siècle
par SAV!OZ.
Reconnaissance
CONTE ROUGE
Dans le silence de la grande salle à
tnanger, Mlle Mainoy tricote des bas de
grosse laine grise pour l'Œuvre du ves-
tiaire, dont elle est dame patronnesse.
La journée s'écoule monotone, lente.
Dans la cuisine contiguë, l'unique ser-
vante vaque au soin du ménage. De
temps en temps, une puérile conversa-
tion s'établit entre lu servante et la mal-
tresse. Vieilles toutes deux, elles vivaient
en parfaite communion d'âmes, l'une
n'avait point de secret pour l'autre. La
vieille Brigitte était depuis trente ans
dans la maison des Mainoy, elle avait vu
mourir Madame, puis Monsieur, avocat
eélèbre, le plus fameux de Dijon, elle
mit assiste an départ de M. 801er. le
fils, aujourd'hui capitaine de frégate, et
comme Mademoiselle , restait seule,
vieille fille, voisinant avec la soixantaine,,
Brigitte pensait bien mourir près de sa
maîtresse. Les deux femmes avaient fini
par identifier leurs vies, presque leurs '
pensées. .
En ce jour-là, par cette grise après-
midi d'octobre, Brigitte était particuliè-
rement loquace d'autant plus que Mlle,
Mainoy paraissait plongée en d'amers
souvenirs.
— 11 y a bien aujourd'hui vingt ans
que nous étions occupées à faire les con-
serves de raisin; par un jourpareil, on
déposait à notre porte le beau petit gar-
çon que vous avez voulu adopter, made-
moiselle, et parions que vous y pensez à
cette heure?
— Oui, j'y pense, Brigitte. Cet enfant,
que deviendra-t-il ? Il est mon fils d âme
puisque jamais je n'ai pu rien retrouver
sur sa famille ni éclaircir le mystère de
sa naissance.Aujourd'hui, je me te figure
mien, car il est beau et intelligent.
— Dame ! je n'ose pas dire non, mais
pourquoi ne veut-il point de notre vie.
Toujours dans ce Paris où il étudie, vous
dites?....
— Oui Brigitte, il étudie, il deviendra
11T[ sculpteur célèbre; tu te souviens de la
belle image de Notre Mère Marie qu'il a
sculptée pour notre chapelle.
— C'était vraiment beau cette Sainte
Vierge, mais notre Jean devrait rester
près de nous. Manque pas de sujets pour
copier et travailler dans notre Musée,
ici, à Dijon. Croyez-vous pas, mademoi-
selle ? Paris, Paris c'est l'Enfer pour la
jeunesse, me disait-on, qnand je voulais
y aller en service, il y a des ans passés !
— Tu ne sais pas, ma pauvre Brigitte,
qu'il faut aller à Paris pour être célèbre,
pour se faire un nom ! Et Jean n'en a pas
lui, de nom! Il le sait, il veut se faire
digne de nous, sans doute.
— Mais jamais il n'écrit que pour de-
mander de l'argent, mademoiselle... S'il
ne vous rendait pas en gloire et hon-
neurs ce que vous faites pour lui, vrai, il
serait un misérable..
— Allons, allons, Brigitte, calme-toi !
Jean est jeune.. La jeunesse est volon-
tiers insouciante. Il pense a faire sa
trouée à Paris. La vie est chère là-bas,
et il dépense plus que nous, naturelle-
ment..
— Que vous êtes bonne, mademoiselle,
c'est moi qui ne vaut rien 1 Vrai 1
Et devant la mansuétude attendrie de
Mlle Mainoy, la vieille servante se tai-
sait, An admiration.
II
Il y avait en effet vingt ans, que dans <
un élan de son vieux cœur aimant, Mlle <
Mainoy avait recueilli l'enfantelet aban- >
donné dans la vaste porte cochère de la 1
demeure paternelle. Depuis, elle avait i
dépensé en faveur du petit tout le trésor
de sa tcndresse,et de 1 enfant trouvé elle ;
avait fait un artiste épris du beau, mais 1
la tare originelle restait indélébile. Jean <
avait de sombres heures de paresse, des 1
défaillances où toute notion de devoir,
de justice disparaissait devant l'appétit
de jouir et de posséder.
Mlle Mainoy essayait de se dissimu-
ler le côté inquiétant de ce caractère et
gardait pour ce fils d'âme toute l'in-
dulgence d'une mère très tendre. Pour-
tant, depuis trois ans, le jeune homme
vivait à Paris ; il ne paraissait plus son-
ger a sa bienfaitrice que les jours d'é-
chéance. Paris l'avait pris, et au milieu
de la bohème dorée, si différente de la
besogneuse bohème d'antan, le peintre
avait de terribles révoltes.
A vivre des aumônes d'une vieille fille,
il s'était aigri. Dans son âme trouble
monta l'âpre désir de posséder de l'ar-
gent, d'être maître de ces biens que là-
bas, dans la vie parcimonieuse de la
province, on épargnait sordidement. Et
souvent à lire les tendres épitres de
Mlle Mainoy, il maugréait, tournait les
feuillets pour sauter à la fin où toujours
était annoncé quelque supplément à la
pension mensuelle.
De jour en jour, grandissait la haine
en l'urne de Jean, haine aveugle pour
i ¡ ceux qui possèdent, pour ceux à qui va
le succès, pour ceux qui travaillent à
conquérir la gloire, il applaudissait aux
théories subversives des jeunes sociolo-
gues du Nord qui rêvent une société
idéale où chacun trouverait sans peine
la satisfaction de ses appétits.
Il s'enflammait à la lecture des pam-
phlets anarchistes, exposait ses idées
dans la fumée des pipes, en de vagues
tavernes de banlieue, devant de nom-
breuses chopes de bière, et le désordre
de sa vie le plongeait dans les affres d<3
la gêne.
L'argent envoyé régulièrement de
Dijon fondait dans les mains de Jean.
souvent,ilse demandaitquand il entrerait
en jouissance des biens de Mlle Mainoy.
Que s'attardait-clle à vivre, cette inutile
vieille. Elle thésaurisait là-bas, sordide-
ment, et lui,ferait fructifier les capitaux,
spéculerait, jouirait !
Une belle image en vérité !... Ne vau-
drait-il pas mieux la supprimer comme
un membre inutile et jouir de ses biens?
Tout dévoré par ses convoitises inas-
souvies, Jean recevait de Dijon de ma-
ternelles lettres, le suppliant de revenir
vivre près de celles qui « chaque soir le
nommaient dans leurs prières. » A ces
mots de pure tendresse, le révolté s'exas-
fiérait. Que lui tenait-on ce langage? à
ui, le deshérité, le sans-nom 1 Les priè-
res 1 Quelle balançoire! La famille 1...
Vieille guitare 1
D'ailleurs où était-elle sa famille ? Cette
vieille fille rapace et sordide qui mar-
chandait les billets bleus avec une parci-
monie d'Harpagon?... Ça la famille à
III
Depuis deux jours Jean est & D*'on .
Brigitte et sa maltresse sont réjouies.
Leur vieux cœur rit à voir le beau jeune
homme, fils de leurs vieilles &mes. Il est
plus beau encart qu'elles ne croyaient,
ît à le voir, elles oublient qu'il parle en
[naître, les asservit-à ses volontés.H4Ias 1
jue ne peuvent-elles lire en l'âme tou-
ble de ce garçon. Elles verraient Com-
bien leur tendresse pèse au réfracyre.
[1 se sent mal à l'aise dans cette atmo-
sphère quasi-monacale de provint#, il
Stouffé 1 Ses projets fous le hantent |>lus
que jamais. .
Faire sienne cette fortune qui doit là
Jans ce coffre-fort! A chaque repai les
yeux fous du malheureux s'attachent
sur ce meuble scellé au mur dada la
vieille salle à manger, il le contemple
dans une sorte d'hypnose. Entre l'or et
lui il n'y a qu'un obstacle, cette pâte
vieille émaciée et faible au sourire triste,
et l'idée du crime monte en son cerveau.
Supprimer les membres inutiles d'une
société caduque c'est faire œuvre de ré-
novation. L'idée s'ancre dans son esprit
et il voit rouge.
Comme Mademoiselle Mainoy pliait
lentement sa serviette, Jean droit der-
rière elle, plante dans la nuque fragile
de la vieille fille un court stylet! »
IDA R. SÉE.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
Adieux à Pinpin
c
Pour madame E. Zola. t
Alors, c'est vrai que le voilà mort, fin- *
pin, l'on « cette horreur de Pinpin » comme j
on disait cordialement, dans les coins de |
la maison cordiale, lorsque la petite touffe j
noire, hérissée en essuie-plumes, piquée
de deux lueurs de jais, égayée de la blan- J
cheur des dents, volontiers montrées, ou '
du pétale de la langue, le (c chiffon *
rouge » qu'on eût dit découpé dans" du
drap, venait rôder trop près des jambes \
pour que la quiétude n'en fût pas trou-
blée?
Il avait, à la vérité, le plus sale carac- ;
tère du monde, et non seulement pour les
étrangers, mais aussi pour les familiers, 1
les amis. Pour ma part j'aurais eu beau-
coup moins peur a'M/t lion de ménagerie
ou de jardin zoologique, que du féroce ^1
Pinpin, gros comme un manchon.
Seulement, pour qui aime les bêtes et
les sait observer, Pinpin avait une vertu
qui les pouvait remplacer toutes : son ado-
ration à r égard de ses maîtres.
Quand, sur les genoux de r un ou de
r autre, il ',Y'allongettiii, léger et &e!'.z.t,
son regard devenait quelque chose de bien .
particulier et de bien profond. Ils étaient
son bien, sa chose. Tout petit, tout faible
qu'il fût, on sentait qu'il eût donné jus-
OM'a ?M la dernière goutte de son sang pour
es défendre; et que son grand courage
dépassait sa taille — roquet en. qui vibrait
une âmfi de molosse /
Qui sait ce qui s'est passé dans celle
minuscule cervelle ; jusqu'à quel point il
a participé aux drames, aux batailles,
aux douleurs, du foi/er jadis si paisible?
Comment Pinpin, chien littéraire, accou-
tumé aux doctes causeries, s'endormant
parmi les dissertations artistiques, au-
dessus de la calme rite ouatée ae silence,
a-t-il pris sa transformation en chien poli-
tique, entendant aboyer au seuil, plus
fort que lui, certes; et des pierres, à tra-
vers les vitres, venir ricocher contre les
murs?
On ne sait.
Quinze longues après-midi , l'autre
hiver, les « siens » s'en furent, rentrant
fort tristes et très las. En même temps,
Pinpin, choyé d'habitude par ses congé-
nères, danç le quartier, leur gloire et leur
orgueil, dut s'apercevoir qu'on lui battait
froid. Plus de ces politesses qu'on se fait
mutuellement, entre toutous. Même quel-
ques cabots sans collier, de mine et d'in-
tentions douteuses, s'en vinrent, à l'anale
de la rue de Bruxelles, hurler : « A bas
Pinp in 1 »
Seulement, Pinpin connaissait la vie,
ayant eu des débuts difficiles. De plus,
c'était un philosophe; et, si je ne me
trompe, il ne s'émut pas. Il avait, sans
doute, autrefois, déchiqueté un volume de
Hugo, et savait ses classiques :
..... un jour bientôt peut-être,
Les coeurs te reviendront !
Mais voilà que le maître partit; et
quelle que fut son affection pour la maî-
tresse, Pinpin dut avoir un gros chagrin.
On les lut avait dépareilles : il n'avait
plus qu'une moitié de bonheur !
Et f imagine que dans le cabinet d'exil
où il travaille,où s'amoncellent les feuil-
lets du prochain chef-d'Œuvre, Zola, sans
rien savoir, a dz1 entendre comme lécho
d'un aboi, tout (aible... la petite âme
fidèle de Pinpin s exhalant vers lui, dans
un ultime élan de tendresse.
Lui, là-bas, et Elle, ici, peuvent avoir
de la peine. De quelques dévouements
humains dont le sort les console ils vien-
nent de perdre leur meilleur, leur plus
sûr ami — celui qui n'avait qu'eux, et qui
n'aimait OM'CMJC /
SÉVERINE.
Petits Trucs de Traversantes
Les « traversantes », les belles Améri-
caines qui viennent s'amuser,s'instruire,
quelquefois se marier, mais toujours
s'habiller chez nous, sont des femmes
très occupées, pendant la traversée qui
les ramène de France chez elles.
Souvent,les voyageurs non au courant
des « faits divers » intéressantees femmes
élégantes, sont intrigués de voir disparat-
tre pendant de longues journées « les tra-
versantes » du môme steamer qu'eux. Ils
s'imaginent que le mal de mer, retient
les jolies voyageuses dans leur cabine.
Erreur. Elles travaillent. Oh, ce n'est pas
de la tapisserie ou de la littérature, qu el-
les s'occupent. Elles transforment ! Les
belles toilettes neuves qu'elles viennent
d'acheter à Paris, sont transformées en
vieilles robes portées et usées, pour évi-
ter les ennuis de la douane, qui les atten-
dent à leur arrivée.
Les malles sont faites et refaites, pour
trouver moyen de dissimuler et de ca-
cher les objets de tout ordre.
Le vieux linge porté et sale sert de
housse à bien des bibelots élégants de
rue de la Paix; la doublure des jupes
est décousue pour faire entrer entre la
doublure et l'étoffe des métrages de den-
telles, des rubans, et des tissus pré-
cieux. .
De vilaines balayeuses, ruches , et ,ban-
des usées et salies, sont cousues aux
costumes. On déploie une richesse d in-
vention extraordinaire pour vieillir,
salir, enlaidir toutes les merveilles d'élé-
gances achetées à Paris et livrées jus-
qu'à la dernière heure par les grands
fournisseurs de notre ville.
D'horribles fleurs chiffonnées, des plu-
mes défrisées, de couleurs fanées sont
piquées sur les chapeaux des grandes
I modistes parisiennes et qui ne reconnaî-
traient plus « leurs créations » ainsi
retapées par leurs belles clientes.
D'après les confidences du stewart un
grand transatlantique, il se fait une pe-
tite rente rien que par la revente des
cartons et boîtes vides, trouvés dans les
cabines des voyageuses. C'est aussi lui
qui a remarqué que beaucoup de ces
dames,très sveltes et minces au départ,
avaient étonnamment engraissé en quit-
tant le bateau. Les naïfs pourraient
croire que le manque d'exercice ou la
bonne nourriture du bord, produisit
ce petit changement, — mais les initiés
saventque « les traversantes » ne trans-
forment pas seulement les toilettes: —
il y a souvent des vingtaines de dou-
zaines de paires de gants à cacher,
on aime faire des commissions et
obliger des amis. Ces gants sont cousus
dans des toiles cirées puis habilement et
savamment placés en petits paquets,
sans compromettre en rien l'anatomie
ni les lignes, aux différentes parties du
corps. Avoir l'air un peu rondelette, en
descendant du steamer, c'est,après tout,
un léger sacrifice. Une fois la douane
passée, tout se trouvera à sa place. Les
Hnnxninfs rlp. naires de crants aussi.
N.
REPRÉSENTATIONS POPULAIRES
Un journal du soir annoncé hier que
les samedis populaires de l'Odéon allaient
être supprimés. On se rappelle que c'est
notre éminent confrère, M. Catulle Men-
dès,qui avait eu l'idée de ces représenta-
tions, au cours desquelles d'excellents
acteurs lisaient au public quelques piè-
ces de vers de nos plus grands poètes
anciens et modernes.
Le prix très peu élevé des places per-
mettait à un très grand nombre de per-
sonnes d'assister à ces intéressantes lec-
tures,et les spectateurs y vinrent en foule,
confirmant ainsi l'opinion si souvent
exprimée par M. Mendès que le public
est accessible aux beautés artistiques, et
que son goût ne réclame nullement les
concessions ridicules que certains direc-
teurs de théâtre se croient obligés de lui
faire. -
Il est certain que lorsqu'on donnera
au public des choses vraiment belles il
s'y plaira toujours,et c'est réellement lui
faire injure que de le juger apte à goûter
seulement les pitreries du vaudeville et
de l'opérette.
Etantdonné le succès qui accueillit l'hi-
ver dernier les samedis populaires, nous
avons été quelque peu étonnée de leur
suppression,et nous avons voulu tenir la
nouvelle de M.Ginisty lui-même qui s'est
prêté de fort bonne grâce aux ennuis de
l'interview.
— « Est-il vrai, monsieur, lui avons-
nous demandé, que vous ayez l'intention
de supprimer cette année les lectures
poétiques du samedi?
— Supprimer n'est pas absolument
exact,nousaréponduM. Ginisty,c'estplu-
! tôlmodifier qu'il faut.dire; mais je suis un
[ peu embarrassé pour vous parler de mes
projets à cet égard, car ils ne sont pas
encore définitifs. A la vérité, j'ai fait un
plan que j'ai l'intention de mettre à exé-
cution et j'ai voulu pour cela prendre
date en faisant passer une note dans les
journaux du matin, mais je ne sais pas
encore exactement quand je passerai et
dans queiles conditions.
— Que pensez-vous jouer?
— Uh ! des spectacles courts, anciens
ou modernes, avec décors et costumes ;
des choses légères, aussi artistiques que
possible, et en même temps d'une com-
préhension facile pour le public.
— Est-ce que les lectures poétiques ne
vous satisfaisaient point ?
— Mon Dieu si, et l'idée à coup sûr en
était excellente. Il est certain, qu 'il y a
pour l'après-midi du samedi, de quatre
heures et demie à six heures, un public
de quelques milliers de personnes, mais
je crois qu'il faut, de préférence, donner
des choses moins arides que ces lectures
faites par des acteurs en habit de ville
et, à vrai dire, quelque peu fatigantes.
Les représentations que nous avons
données cet hiver ont été suivies avec
un très grand intérêt, cependant cer-
taines pièces de poésies ultra-modernes
ont pu paraître un peu absconses et c est
un gros inconvénient.
Je voudrais que dans les matinées que
j'ai l'intention d'organiser l'esprit du pu-
blic soit sans cesse intéressé sans qu'il
en résulte pour lui aucune fatigue. Quel-
ques reconstitutions très courtes seront,
je crois, d'un heureux effet et je les en-
tremêlerai sansdoutc d'oeuvres nouvelles
de jeunes auteurs.
Entre autres choses, je voudrais don-
ner une série de reconstitutions des dé-
clarations d'amour au théâtre, pour mar-
quer l'évolution qu'elle a subie depuis
les premières œuvres dramatiques jus-
qu'à nos jours. Il est certain qu'elle s'est
1 brutalisée, dépoétisée, si J'ose ainsi dire;
et je crois qu'il sera curieux de se rémé-
morer la dernière pièce où la déclara-
tion était encore faite à genoux.
— Comme il doit y avoir longtemps!
— Sans doute, maintenant on va plus 1
promptement droit au but, et c'est peut-
être dommage pour la littérature.
En tous cas. j'espère que cette idée in- 1
téressera le public, et qu'il continuera à
venir nombreux aux matinées du Sa-
medi. »
Nous l'espérons aussi pour M. Ginisty,
mais le dernier mot n'est pas dit,
croyons-nous, sur l'abolition des lectu-
res poétiques,et nous aurons sans doute
l'occasion de revenir très prochainement
sur ce sujet.
JEANNE BRÉMONTIER.
La Potinière
Mme Kireevsky vient de rentrer A Paris.
Elle s'est installée dans son appartement ,
de l'avenue des Champs-Elysées. En novem-
bre, elle ouvrira ses salons pour ses intéres- ^
santes matinées musicales. 5
Mme Kireevsky, qui possède un joli talent
de cantatrice, sacrifie comme tant de grandes j
dames, à son faible pour les applaudisse-
ments. Succès faciles que le monde ne vous ^
f
marchande pas, et qui remplissent des exis- ^
tences un peu vides sans cela.
L'aimable maîtresse de maison est secon- r
dée par sa fille; Mlle Kireevsky a hérité du (
talent de sa mère, aux côtés de laquelle elle f
.
s'est fait entendre souvent. ^
Histoire rétrospective : l
Elle avait rompu, à l'amiable, avec son
amant. « Rendons-nous nos lettres » dit l'a- :
mant. * Venez les prendre demain soir, chez )
moi, cher ami. » ]
11 y va. On l'introduit dans le salon. Per- i
sonne. Un joli bureau Louis XVI ouvert. Sur j
la planchette, un paquet de lettres entouré ]
d'une faveur bleue. » j
L'amant trouve que le procédé est tout à i
fait dix-huitième siècle. Il prendra ses lettres, 1
laissera celles de l'ex-bien aimée, et, demain,
enverra des roses.
Il s'approche du bureau... « Misérable ! ban-
dit! voleur! vous avez fracturé le bureau de
ma femme ! »
C'était le mari.
Que faire? Dire au mari... L'amant était
gentilhomme. Le mari demanda 40 ooo francs.
L'amant les donna.
Et Elle eut, cet hiver-là, des toilettes ex-
quises qui encadraient délicieusement sa
beauté blonde.
Ctilllon au château de Noirieus, cive* le
comte et la comtesse de Quatrebarbes.
Dans les blasons : Comtesse de Ruillé, une
aimable châtelaine du voisinage ; princesse de
la Tour d'Auvergne, baron et baronne de
Londivoisin, vicomte et vicomtesse de Sars,
comte et comtesse de Gassart, prince et prin-
cesse de Broglie, etc., etc.
Toujours intéressant le cotillon pour ceux
qui y figurent... et pour ceux qui se conten-
tent de savoir qu'on a dansé.
Hier, succès de beauté, de talent et...de cha-
peaux pour Mlle Mégard dans Marraine.
Félicitons la jolie artiste d'être revenue à la
fée l.ody. La toque de velours Bordeaux z*t
nœud fraise du 38 acte est une petite mer-
veille.
Paris en état de siège.
Rue Turgot, devant une maison en cons-
truction, un soldat se tient en faction. Ce fac-
tionnaire n'est autre que notre confrère, M.
Duvernoy, critique au Solf.il. Il profite ainsi
des charmes de ses vingt-huit jours.
Naturellement, les camarades l'ont su, et
tous les jours c'est un défilé de confrères ve-
nant lui serrer la main, lui apporter tabac,
cigares et mille autres douceurs. Et les au-
tres pioupious regardent ce manège avec
inquiétude, se demandant quel est ce fantassin
qui jouit de tant de considération.
Pourvu que dans l'état actuel des esprits
on n'aille pas voir là le germe d'une' conspi-
ration césarienne t...
FRISETTE.
POURQUOI ?
M. le comte deSabran-Ponlevas fonde
une association « ouvrière, patriotique et
royaliste » contre « les menées parrici-
des de l'internationalisme ».
Par « menées parricides » il fait allu-
sion sans doute aux bons Pères.
Mais pourquoi désigner cette nouvelle
société sous le nom de (c Alouette gau-
loise?) Pourquoi n'avoir pas pensé à
cet autre animal qui, tout en rappelant
par une équivoque bien parisienne, la
composition à la fois très aristocratique
et très populaire de cette assemblée, in-
diquerait nettementlson amour de la lu-
. la fïhmifittft ?
PUG.
Le service de la FRONDE sera
fait gratuitement pendant un an
1 à toutes les institutrices ayant
amené an Journal trois abonne»
1ments d'nn an.
On dit...
A L'ÉLYSÉE
Hier soir, le président de la République a
donné un dîner en l'honneur du général
Kouropatkine, ministre de la guerre de
Russie.
—o- -
L'on sait que Mlle Lucie Faure cultive les
Muses aux heures qu'elle peut dérober à
ses devoirs mondains et présidentiels. C est
dans les souvenirs de voyage qu'elle excelle.
Elle a publié plusieurs petits volumes tirés
à un nombre restreint d'exemplaires et
distribués aux familiers du ministère de la
Marine d'abord, de l'Elysée ensuite.
Voulez-vous savoir quels souvenirs elle
rédige en ce moment? Tout simplement
vraie de sa présidence, M. Félix Faure a
songé à ses mémoires et comme il a à sa
disposition un secrétaire aimable, il s'en
sert.
Le voilà donc qui dicte à Mlle Faure, nou-
veau Dangeau, les épisodes les plus sail-
lants de son voyage sur les bords de la
Néva.
Mais ne vous réjouissez pas outre me-
sure, car ces mémoires ne verront le jour
que beaucoup plus tard — dix ans après la
mort du principal intéressé. Cependant,
quelques rares amis ont eu le régal d'en-
tendre la lecture, sur manuscrit, de diver-
ses pages faisant partie, dès à présent de
1 histoire intégrale de la troisième Hépubll-
que.
A L'ÉTRANGER
La Fédération des sociétés féministes alleman-
des mériterait par son importance une place
plus en vue. Fondée en ts94, sur le modéie
de la fédération des sooiétêsaméricalni's.elle
admet les présidentes seulement de toutes
les sociétés féministes nationales (et non lo-
cales) de l'Ai lemagne. 105 sociétés se trou vent
à l'heure actuelle dans cette fédération qui
représente ainsi 65,000 femmes. — Nous ne
pouvons, faute d'espace, entrer ici dans le
détail de la discussion qui a d'ailleurs de
l'intérêt surtout pour l'Allemagne.
Mais nous tenons à dire que l'invitation
des féministes françaises aux femmes alle-
mandes pour deux congrès féministes in-
ternationaux de Paris en tOOO, a trouvé le
meilleur accueil. -- La Fédération a résolu
d'envoyer deux déléguées, l'une au congrès
qui sera organisé par La Ligue du bruit des
femmes, l'autre au congrès organisé par le
Comité d>i la Conférence de Vi-rsanles.
En dehors de la Fédération, de nombreu.
ses sociétés allemandes comptent se faire
représenter par des déléguées spéciales.
Ajoutons encore que pendant la discus-
sion sur la participation des femmes h l'é-
tablissement de la paix internationale, le
parti nationaliste allemand qui. à un mo-
ment, s'affirmait dans la salle, a été battu
par les partisans de la concorde internatio-
nale. La cause de la paix, éloquemment
plaidée par Mmes Morgenstein et Selcnka,
a donc fait un pas de plus à HamlJourg.
La Fédération a exprimé sa sympathie pour
le message du tsar, et les femmes alleman-
des ont repondu chaleureusement à 1 appel
de la concorde internationale de la Ligue
des femmes pour le désarmement dont
Mme la princesse Wieszniewska est la pré-
sidente à Paris.
—o—
Lord Rosebery a prononcé hier à Epsoitl
un long discours où il traite spécialement
de la question de Fashoda.
o -
On annopce que le comte Mouraview, ^
ministre de§affenre8 rantèl"8e,deRusSle,au-"
rait récemment, à Paris, une entrevue avec
M. Delcassé, relativement aux questions de
politiques extérieures actuellement en
cours.
DANS LES THÉATRES
Le chanteur Polin, si aimé des Parisiens
et. Laurier, l'artiste de la Comédie-Française,
font en ce moment leurs 28 jours.
DANS LES EGLISES
Hier à 2 heures, a été célébré le mariagt»
religieux de M. Isidore Prager, avec Mllo
Levaillant, fille de l'ancien directeur de la
Sûreté générale.
La bénédiction nuptiale a été donn ée par
M. le rabbin Weill, à la synagogue de la rue
BufJ'aull.
La cérémonie civile avait eu lieu avant-
hier à la mairie du IXe arrondissement.
Les témoins étaient pour le marie : MM.
Marcel Iiitseher et Alfred Lindrnbaml1.
Pour la mariée :MM. Benjamin Levaillant
et Joseph lteinach, ancien député.
Parmi l'assistance nous avons remarqué :
MM. Zadoc Kann,grand rabbin de France et
de Paris, Masse et Aron, membres du con-
sistoire central, Strauss, ancien préfet, lier-
l nard Lazare.
UN PEU PARTOUT
C'est aujourd'hui que doit avoir lieu la
réouverture des cours normaux de coupe et
d'assemblage à l'usage des institutrices des
écoles publiques de la Ville de Paris et des
autres communes du département de la
Seine.
Ces cours ont lieu tous les jeudis à l'école
primaire de filles, rue Molière, à 9 heures
du matin, et à l'école de filles, rue Chôme!,
à 1 heure et demie.
—o—
La Fédération des Sociétés Alsaciennes-
Lorraines de France et des colonies donnera
son banquet annuel le dimanche 23 octobre
à midi précis, au restaurant de la Tour
Eiffel.
Le banquet de cette année aura un carac-
tère exceptionnel, en raison de sa coïnci-
dence avec le 250* anniversaire de la réu-
nion de l'Alsace à la France (24 octobre 1848).
Sont invités à cette fête de famille, tous
les membres des Sociétés Alsaciennes-Lor-
raines affiliées il la Fédération, les mem-
bres donateurs et honoraires, leurs parent?
et amis.
LA DAME D. VOIÉLE.
Choses de l'Enseigneinent
Le rapport général du Second Congrus det
Professeurs de l'Enseignement secondaire pu-
blic, vient de paraître à la librairie A,Colin-
Le Rapporleur,M Emile Chauvelon, profes.
seur au Lycée Saint-Louis, a apporté iL sort
travail, outre un soin consciencieux, un
ordre, une clarté, qui en fait une lecture
aussi facile que profitable.
Ce Congrès avait pour but d'appliquer &
certaines questions « la méthode de libre
discussion en commun sans distinction de
catégories d'aucune sorte». La consécration
de cette liberté, sa charte cslconlenuc dans
la déclaration que M. Rambaud, alors mi-
nistre de l'instruction publique, lit en ré-
ponse à l'interpellation de M. Mirman dans
la séance de la Chambre des Députes du 12
novembre 1896.
« J'ai décidé d'autoriser les professeurs à
former des sociétés d'études soit locales,
soit régionales. Je suis disposé à autoriser
des Congrès soit régionaux, soit généraux,
à la condition que 1 ordre du jour du Con-
grès soit soumis au ministre do 1 'Instrue- .
tion publique; que l'assemblée ne s Im-
misce pas a ans les détails de 1
tion, dans les questions de mouvements du
personnel.» % la condition enfin, que le -
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