Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1854-01-01
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1854 01 janvier 1854
Description : 1854/01/01 (Numéro 1). 1854/01/01 (Numéro 1).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 1.
BIRBiVI : ru« de Valait (Falab-Royal), n. !•;
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tableau publié dans le jongial, les 10 et
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A Strasbourg, cAes M." AUUUKDSI, pwr l'Allemagne. « : | - et au bureau dû journal.
I/Imprlimcric étant fermée à cause
du nouvel on , li£ COWSTITIITIOK-
NGt ne paraîtra pas lundi 8 janvier.
AlVIS IMPORTANT.
Le Constitutionnel sera Impri
mé en caractères neufs à partir du
milieu du mois.
PARIS, 51 DÉCEMBRE.
Lorsque là'question qui partage en ce .mo
ment l'Europe s'est posée, il est une thèse
qui avait toutes les prédilections des pessi
mistes : c'est qu'une coalition était formée,
ou sur le point de se former; entre les gran
des puissances, et que le cabinet français
était condamné au même isolement qu'en
1840-Les sentimens de l'Angleterre, disait-"
; on, étaient douteux, et la Prusse ainsi que
l'Autriche étaient hostiles.
Si le gouvernement français avait pu
nourrir des doutes sur les dispositions des
puissances, il lui eût suffi dl se rendre
compte des intéifts engagés dans la ques
tion pour se rassurer pleinement conire'ces
sinistres prédictions de gens qui professent
que tout périclite, la fortune même de la
nation, aussitôt qu'ils n'ont plus la mainau
gouvernail de l'Etat, Les faits sont venus,
promptement montrer que la France ne
pouvait rester longtemps sans alliés, parce
que la sécurité de tous les Etats européens
était menacée par les prétentions de la Rus
sie à Constantinople.
Qu'est-il arrivé, en effet, aussitôt que l'af
faire des Lieux-Saints a été écartée? C'est
que.la Russie a réclamé le protectorat de la
presque totalité des .sujet s chrétiens du sul
tan. La Porte repousse avec un juste senti
ment de sa dignité les exigences du prince
Menschikoff, et sur-le-champ les provinces
du Danube sont envahies. L'Autriche, la
Prusse, l'Allemagne toiit entière-sont at
teintes dans l'un des principes essentiels de
leur prospérité , l'indépendance du Da
nube. Qu'est-ce que le Danube, sinon un
fleuve avant tout allemand, indispensable
au commerce germanique dans ses rap
ports avec l'Europe orientale et lé Levant 1
Par les difficultés que' la Russie a apportées
à la navigation du Danube à ses embou
chures, depuis qu'elle a réussi à s'en rap
procher, on peut juger de celles qu'elle y
mettrait inévitablement lé jour où elle se
rait maîtresse de cette grande artère de l'Al
lemagne sur le vaste littoral qui s'étend
d'Orsova jusqu'à la mer Noire..
Il est vrai qu'on nous dit : la Russie dé-
dommageraJ'Autricbe : elle lui offrira des
compensâtïoûï politiques pour la perte de
ce? avantages commerciaux ; elle donnera
«au besoin àia maison de Habsbourg deux
provinces greco-ilaves de l'empiré ottoman,
ïe Bosnie et la Serbie. Mais l'Autriche pour
rait-elle prendre le chaDge? En supposant
en effet que la Russie pût faire accepter au
cabinet de Vienne une semblable proposé
tion, elle nelui donnerait pas ces provinces.
Tout au plus, Serait-ce un prêt, et on peut
le croire, un prêt à courte échéance.
Le slavisme est, avec l'orthodoxie grec
que, la grande prétention, le grand moyen,
disons, si l'on veut, la gfande puissance mo
rale des russes. Le cabiDet de Saint-Péters
bourg ne serait pas embarrassé de repren
dre d'une main ce qu'il aurait ainsi donné
de l'autre, et il le reprendrait, on peut le
croire, en se servant de cet instrument du
-slavisme et de la foi grecque comme d'un
..levier pour ébranler la fidélité des Slaves de
Bohême, de Croatie, d'illyrie, à la maison
d'Autriche.
'' L'impératrice Marie-Thérèse versait' de£
larmes en racontant à un ambassadeur du:
roi de France comment elle avait été con
duite malgré elle à participer au partage de
' la Pologne, car elle pressentait dès lors l'em
barras que lui causerait-cette acquisition
aussitôt regrettée qu'accomplie. Ce seraient
des larmes bien, autrement amères qu'au
rait à verser le jeune souverain qui gouver
ne aujourd'hui si heureusement l'Autriche,
s'il pouvait se laisser séduire par une" pro
position bien plus dangereuse pour sa cou
ronne que ne l'a été assurément le partage
de la Pologne.
En un , mot, la conduite du cabinet de
Vienne dans la question qui se, présente, en
Orient, est dictée par des intérêt essentiels
et vitaux. Il ne fallait qu'apprécier ces inté
rêts pour prévoir que l'Autriche s'associe
rait, comme elle l'a fait, aux efforts de ceux
qui veulent sincèrement le maintien de l'in
tégrité de l'empire ottoman.*
Les inféréts.poiitiquës de fa Prusse ne sont
pas moins évidens; sa ligne de conduite
n'est pas nrifins clairement tracée. Comme
l'Autriche, la monarchie prussienne touche
à la Russie par ses .frontières et sent tout
le poids de ce voisinage. Comme le cabinet
de Vienne, celui de Bérlin ne peut, sans
courir dans un avenir rapproché les plus
grands dangers, souffrir que le redoutable
-voisin qui a déjà absorbé les trois quarts de
4a Pologne et entamé la Suède , étende en
core et son territoire et son influence.
/Si l'on Suppose que cet accroissement de
force ^'accomplirait d'accord avec l'Autri
che, les conséquences n'en seraient que plus
gravés pour la Prusse; car un pareil fait ne
se produirait pas sans entraîner une pertur-
bation profonde dans les rapports fédéraux
de l'Allemagne. Est-il besoin d'ajouter qu'à
cet égard, ainsi que dans la question de la
liberté du Danube, ce ne sont pas seulement
les grands pays de la confédération qui font
en cause, mais aussi les royaumes secon
daires et les petites principautés qui ont
à désirer qu'il n'y ait rien de changé
aux délimitations territoriales actuelles,
et dont l'existence ne repose, pour la
plupart, que sur le maintien de l'état de
possession défini par les traités. Depuis le
plus modeste des petits princes rfgaans de
la confédération jusqu'au roi de Prusse et à
l'empereur d'Autriche; tous les souverains
allemands ont, les uns et les autres, des.
raisons communes ou analogues de s'oppo
ser, dans la limite de leur action, aux préten
tions perturbatrices de la Russie en Orient.
Des intérêts incontestables leur comman
dent impérieusement cette politique, et c'est
pourquoi-l'on peut compter que leurs vënx
et leur appui moral, à défaut de leur con
cours matériel, sont acquis à la cause véri-
tablement européenne que la France et l'An
gleterre ont embrassée.
Mais nous nous rappelons que pour les
pessimistes auxquels ces réflexions s'adres
sent,-la sincérité de l'Angleterre elle-même
est suspecte, et qu'avant de les convaincre,
il faut accumuler preuves sur preuves. Nous
ne contestons pas qu'à l'origine, le cabinet
anglais ait hésité quelques mpmens à
croire que les intentions de la R ussie
eussent touie la portée qu'elles ont pri~
se, et nous ne pouvons retrancher .du
compte-rendu des séances" du parlement
britannique les paroles prononcées alors,
en toute conscience, par lord Claréndon
pour rassurer l'.opinion contre les inquiétur
des auxquelles donnait'lieu la mission du
prince Menshikoff. Mais cette confiance n'a
pas duré. L'Angleterre n'a point tardé à
voir que ses intérêts étaient menacés' non-
seulement dans ce qu'ils ont de général et
de commun avec ceux des autres Etats de
l'Europe, mais dans ce qu'ils ont de plus
intime et déplus national,sur un terrain
où l'influence britannique ne peut se laisser
entamer sans les plus graves inconv^n'ens.
Nous ne dirons rien de ceux qu'aurait la
posgéssiqn de Constantinople aux mains de
la Russie pour -les communications de là
Grande-Bretagne avec son empire colonial
par lavpie de l'Egypte: On sait par l'histoire, ;*
depuis Alexandre jusqu'aux sultans osman-
lis, que Constantinople ne peut avoir un maî
tre puissant qui ne devienne, par le seul
avantage dé la position, celui de l'Egypte.
Mais, sans insister sur cette considération ,
présente à tous les esprits, et pour n'invo
quer que des argumensen rapport immédiat
avec la situation actuelle, n'est-il pas incon
testable que l'occupation de la mer Noire '
par les flottes russes a la plus haute gravité
pour les intérêts anglais en Europe et en
Asie? Batourn et Trébisonde, à quelques
lieues de Sinépe encore fumante des débris
de l'escadrille ottomane, ne sont-ils pas les
voies de transit du commerce de la métro
pole britannique avec la plus grande por
tion de la Turquie d'Europe, les provinces
septentrionales de la Perse et l'Asie centrale?
Si la métropole a dé si excellentes raisonsdô
veiller à ce que la Russie n'établisse point
sa souveraineté dans la mer Noire, que di
rons-nous de' l'empire colonial des Indes.?
Que signifie l'expédition dirigée contre Kbiva .
avec un succès que le gouvernement russecé^
lèbre avec tant de complaisance ? Quel est le
but des manoeuvres qui, viennent de triomr
pher à la cour de Perse? Le ministre d'Angle
terre à cette cour n'a-t-il pas dû céder la
place à l'inflaetice de celui de Russie ? On a
compris dans les Indes ainsi qu'en Angle
terre la. portée de ces'événement. Il est
en effet constant que la Grande-Bretagne,
soit comme, puissance ; européenne , soit
comme puissance colonialey est non pas seu
lement menacée' mais attaquée directement
par les combinaisons du cabinet de Saint?
Pétersbourg en Orient; combinaisons, il
est vrai, cachées naguère sous des apparen-.
ces de sollicitude pour les Lieux-Saints^ mais '
aujourd'hui dévoilées dans toute leur ambi
tion.- ; "y ,,
Comment,supposer que lé gouvernement •
anglais ne défeDde point avec énergie de si
grands intérêts? Comment prétendre qu'il
puisse se retirer de la lutte quand la posi
tion de la Russie devient plîrs agressive sur
le terrain même où l'Angleterre a tant de
raisons de maintenir son influence intacte ?
Comment' admettre qu'un grand pays, ac
coutumé à faire respecter son nom sous tous
les dimats, laisse tomber de semblables pro
vocations? Non. Nous n'avons donc pas de
doute sur les sentimens de l'Angleterre;
il est évident que sa coopération est acquise
à la cause de l'intégrité de l'empire ottoman;
Voilà, sous une forme succincte, les con
sidérations qui ont dft rapprocher de la
JVauca toù? las autres c&bineig fl.ins cette ■
question où les pessimistes prétendaient
qu'elle, devait demeurer isolée. Il nous reste
à indiquer briè.vëment les raisons qui garan
tissent à ces cabinets, à. titre-de réciproque,
la sincérité de la France dans l'entente
qu'elle entretieiit à ce sujet- avec eux.
Sans être, çn apparence, aussi précis et
aussi immédiats que ceux dès puissances
allemandes et de l'Angleterre, les intérêts
de la France sont ici manifestes. La Fran
ce n'est pas mise 1 en dangec sur'' ses fron
tières, comme la Prusse ' et, l'Autriche ;
elle n'est pas àtt.àquée ; dans son" commerce
et son système, colonial comme l'Angleter
re. Mais d'impérieux motifs l'obligeaient
aussi à suivre la ligne qu'elle s'est tra
cée , et lui commandent dé s'y mainte
nir. Indépendamment de l'intérêt de l'hon
neur, qui est vital pour tout grand pays, e't
principalement peut-être pour le nôtre, a
cause de la nature des traditions de son
histoire, il y a pour nous dans le débat
engagé , tn Orient des questions territo
riales et maritimes qui ne pèuvent échap
per à personne. Les prétentions de la Rus
sie sur l'empire ottoman ne » tendent pas
à rc.iins qu'à rompre l'équilibre européen
e x bouleversant au profit du gouvernement
dé possession consacré par lés
traités. Or, le monde entier sait, et nous
' ne devons pas l'oublier, que les délimita
tions actuelles de l'Europe n'ont point été
fixées à l'avantage de la France. Cependant,
nous respectons ce3 tfaités, nous en obser
vons loyalement les clauses depuis bientôt
quarante ans. -
C'est une maxime du codé international
que ceux au détriment desquels les traités
ont été faits ont plus que personne le droit
d'exiger qu'on les observe envers eux. Nous
avons ce droit dans sa plénitude. Nous som
mes autorisés surtout à empêcher que la si
tuation ierritoriale créée à nos dépens par
ces traités, ne soit changée à l'avantage
de la puissance qui en a principalement
profité en 1815, et à qui l'on a permis en 1830
de transformer à sa convenance l'ordre de
choses institué par ces dêmes traités en
Pologne. Oui, lorsque nous subissons loya
lement la condition onéreuse qui résulte
pour nous de ces conventions, nous ne fai
sons qu'obéir à un devoir sacré énvers nous-
mêmrs en opposant bos ^protestations et
au besoin nos armes aux prétentions et-
aux armes de la puissance dont la politique
.tendrait à rendre cette condition périlleuse
pour notre avenir.
Nous devons le dire, ce n'est pas seule
ment le cabinet français qui pense ainsi,
c'est le pays ; et nous sommes heureux d'a
jouter qu'à l'exception des feuilies qui se
croient dispensées aujourd'hui de montrér
du patriotisme parce qu'elles n'ont plus les
faveurs du pouvoir, tous les organes de l'o
pinion sans distinction de nuance n'envisa
gent pais la question autrement. Si la France
se croit fondée à compter en toute sécurité
sur le concours eftectif de:la Grande-Bretar
gne et sur l'appui de l'Autriche et delà
Prusse, 1 ps trois cabinets peuvent donc, en
retour; être assurés aussi de la pleine et en
tière adhésion de la France à la politique
" de conservation européenne qu'elle poursuit
de concert aves eux en Orient.
La .question qui paraissait lui être person
nelle lorsqu'il,ne s'agissait encore ostensi
blement que des Lieux-Saints, n'a pas tardé
à prendre son véritable caractère, et à deve
nir à la fois générale et particulière à tous
^ss Etats de l'Europe. .
^Aujourd'hui, les intérêts essentiels de
chaque, puissance sont engagés dans le
;.jfbat, et la force des choses maintiendra
contre "toute éventualité, nous en avons
l'assurance, l'union que la force des choses,
a elle-même formée. ' ,
' \ Àmédée ne CESENA.
. Le Standard du-30 décembre annonce en
ces termes ta prochaine convocation du par
lement anglais :
« Windsor, jeudi.
» Sa Majesté a tenu- cette après-midi, à trois
heures, un conseil privé. Etaient présens :.S. A.
R. le prince Albert, le comte Granviiie, lord pré
sident, lord Cràm'worth, lord chancelier; le comte
d'Aberdeeb, premier lord de la trésorerie; Jprd
J. Russell; le très honorable W. E. Gladstone,
chancelier de l'échiquier j sir James Graham, pre
mier lord de l'amirauté; le très honorablejsid-
ney Herbert, secrétaire de la guerre; et lord Er
nest Bruce, vice-chambellan, faisant fonction de
lord-chambellan. 1
» Il a été décidé que le parlement s'assemble
rait mardi, 31 janvier, et une proclamation a été
publiée en conséquence. » . -
Nous recevons par Trieste la dépêche sui
vante, transmise par la télégraphie privée :
« Trieste, vendredi; , .
, » On a reçu des. nouvelles de Constantinople
qui vont jusqu'au 19 décembre. .
» Halil-Pacha et Achmet-Pacha ont été nommés
membres du ministère ottoma:;. '.
» Le ca pi tan-pacha a été révoqué.
» Les flottes ne sont pas encore entrées dans la
mer Noire. »
D'après des nouvelles de Constantinople,
dont la date n'est pas indijuée, mais qui sont
arrivées le â7 de ce mois VMalte, on dési-
gnai.t"comme devant être élevé au grade de
grand-amiral, llassan-Pacha qui commande
la flotte égyptienne.
ffassan-Pacha s'était énergiquement op
posé, dit on, dès'le principe, à, là sortie'du
convoi de Sinope, et il avait oflert de l'ac
compagner jusqu'à Trébisonde avec six
vaisseaux égyptiens.
On assurait que le divan, pour honorer,
la mémoire des commandans turcs qui se
sont fait sauter à l'affaire de Sinope, venait
de décider que trois corvettes en construc
tion en ce moment à l'arsenal^recevraient
chacune lè nom d'un de ces braves marins.
Enfin, 1er dernières correspondances ,de
la mer Noire assurent qu'une épidémie as
sez commune en Crimée^ la inal'ar ta, régnait
en ce moment dans la garnison de-Sebas-
topol.
Le Standard a reçu de Constantinople, W
décembre, la dépêche suivante: -
. « Une nouvelle réunion du divan a, été convo
quée pour le 22; la question de : l'armistice y de
vait êtiéHraitée. •
p On avait prévu néanmoins que la cessation
des hostilités actuelles rencontrera d'insurmonta
bles obstacles, et l'on pensait que le divan.s'oc-
cuprait;en conséquence, fort peu de l'armistice.»
On lit dans la Pressé:
«On assure qu'une dépêche den date du 19, annonce l'arrangement du diffé
rend anglo-persan. » ;<
Les correspondances de'Constantinople,
en date du \ S, que publient.plusieurs jour
naux dé Londres reçus cette après-midi, don
nent à leur tour divers récits de la tentative
qu'auraient faite les Russes d'incendier les
flottes combinées: ' -
On lit à ce sujet la lettre suivante dans la
seconde édition du Morning-Chronicle:
« Je viens d'apprendre une nouvelle grave,
mais dont je n'ai pas eu le temps de vérifier l'exac
titude; il paraît que, la nuit dernière, les canons,
des batteries turques ont arrêté un navire qui
téntait d'entrer subrepticement dans le Bosphore*
Ce petit nàvire a étô arrêté et visité, et on a
trouvé à. son bord quarante-citiff hommes d'équi
page. 1 On y a-trouvé aussi quelques papiers sus»-
pects et des restes de matières combustibles. On
suppose que ces quarante' cinq hommes étaient
des plongeurs dont la mission aurait consisté à at
tacher des matières inflammables aux navires
turcs, français ou anglais, situés dans le Bos
phore. J'ai appris cette nouvelle d'assez bonne
source, mais cependant j'en attends la confirma
tion. » ,
■ Le Globe pense que celte prétendue tenta
tive des Russes se réduit au fait' suivant,
que lui raconte son correspondant : « Un
schooner russe de guerre a été forcé par ie
mauvais temps à se aéfngier dans le Bos
phore. Le capitaine, a eu la précauMoè
faire jsL.r canohf à la mer, afin de faire
passer son navire pour un navire de com
merce. Les Turcs s'en sont provisoirement
emparés et l'ont mis sous la garde de qaa-
rante'hommes. »
Les feuilles de Malte annoncent que le
vaisseau anglais de OO canons.'/'A^ammewwon
est" arrivé le 16 dans cë port, venant de
Plymoùth. Il allait repartir poûr Constanti
nople. C'est à bord de ce vaisseau que le
contre-amiral sir Ed.. Lyons, commandant
en second .de l'escadre, doit arborer son
pavillon." _ "
En l'état,les escadres sont ainsi composées :
v Escadre française. — Les trois vaisseaux
de 120 canons, la Ville de- Paris, le Valmy, le
Friedland ; un vaisseau de 100, le HenriIV;.
trois vaisseaux , 4â 00, l'Iènà, le Bayard, le
Charlémagne; ûn vaisseau de' 86, le Ju
piter ;" !és, bâtimens à vapeur Gomer ,:Mo?
gador., Sané, Magellan , Çatpn, le Chaptal,
le Solon, l'Ajaceio, te Héron et le.Narval aux-
Ïuels va se joindre la frégate à vapeur le
kscartes, partie en dernier lieu de Toulon;
les frégates à voilés .la Sérieuse'el la Perdrix.
' Escadre anglaise -=■ Celle-ci a repris sur
nous l'avantage du nombre dépuis l'arrivée
du Queen et du London. Elle se compose ac
tuellement commeil suit :
. Trois vaisseaux de" 120, le Britamia, fe>
Queen, le Trofalgar) cinq vaisseaux de 90,
l'Albion, le Roclney, le Bellerophon, le Sanc-*
Pareil-, le London; un de 84, la Vengeance ;
les Steamers Furious, Spitfire, Bntrubution;
'Tiger, Niger t Furij,*ft)fte?zme.- Terrible-, Fi—
rtbrand, Satnpson, Wasp, et la frégate à voi
les l'Aréthuse.
On attend encore l'Agamemnon et, dit-on,
le Saint-Jean-d'Acre. Ce dernier vaisseau, de
400 canons, est parti de. Spithead, mais on
ne sait pas encore positivement s'il s'arrê •
fera à Lisbonne avec l'escadre de l'amiral
Corryou s'il viendra dans les'mers du Le
vant.
En résumé, c'est déjà un total de 43 bâli-
mens, qui, avant même l'arrivée de l'Agate
memnon et du Descartes, ont pu entrer dans la
mer Noire,savoir : huit vaisseaux français, dix
bâtimens à vapeur et deux frégates à voiles;
neuf vaisseaux anglais, onze bâtimens à-va
peur et une frégate à voiles.
On lit dans la Gazette d'Agram :
« L'instruction commencée contre les réfugiés
monténégrins est terminée. Pelso-Pelsovah, Mar-
tinovich et Kuka sont accusés et conraîn .cus du
crime de haute trahison et d'attentat centre la
personne du prince Danilo: Ils sont bannis et mis
hors la loi. Leurs biens sont confisqués au profit
du trésor. Il est permis à leurs parens de revenir
dansle Monténégro, jusqu'à la date du 12 janvier
prochain; mais, passé ce délai, leur fortune sera
confisquée au , profit du trésor. Les habitaas qui
donneraient un asile ou procureraient du service
aux bannis seront fusillés. Le jugement a été lu
publiquement. Les,bannis sbnt à Cittaro.» . ,
Le Lloyd de vienne publie, de son côté,'
quelques nouvelles du Monténégro. Le lieu
tenant-général autrichien baron Mamulaest
arrivé à Cattaro avec une mission de son
gouvernement. Les Turcs* ont augmenté leur
corps d'observation sur la frontière en le
composant presque exclusivement de rédifs.!
Oa écrit d'Odessa, 15 décembre, au
de Vienne :
« L'ancien chargé d'affaires du shah de Pense
près le cabinet de Londres, Shefiî-Khan est arri
vé dans notre ville, se rendant .'i Téhéran. Il a été
reçukvec une grande distinction, tt il eoatinuera
•probablement son'voyage 4 bord d'un vapeur
russe. »
On sait qu'à Paris l'impô t mobilier n'est
pas prélevé sur les loyers qui ne dépassent
pas*200 fr. Mais cette exonération était de
venue illusoire pour beaucoup des habitai)s
qu'on avait voulu soulager de cette charge,
par suite de l'augmentation survenue dans
les loyers.
La commission municipale de Paris, dans
une séance extraordinaire tenue hier, a dé
cidé, en présence de cette situation, que
les locations de 250 fr. et au-dessous seraient
à l'avenir exonérées de la contribution per
sonnelle.
La, r - i ™ , *pi§sion mm. ! cipale, dans cette
mênj ce, après'un c.irnen des plus
appriu*«crfe, s'est prononcée favorablement
pour le nouveau périmètre des halles cen
trales, dont les plans sont de MM. B il tard
et Callet, auteurs des anciens projets.
Le nouveau projet a été conçu dans une
double vue, celle de l'économie, celle d'une
plus-grande facilité d'accès. Douze millions
de francs étaient affectés à l'ancien projet;
le nouveau n'en coûtera que huit.
Le gystème général des nouvelles halles se
compose de deux grands corps complète
ment abrités, divisés en compartimens pro
portionnés à la nature et à l'importance des
-denrées. Ces divisions sont reliées par des
rues couvertes, quij en outre des parties.
particulièrement réservées au commerce des
gros légumes, des fruits, delà verdure, etc.,
serviront à abriter ces approvisionnement
qui viennent aux halles de trois à six heures
du matin.
Entre ces deux grandes divisions, se trou
ve un boulevard de plus de 30 mètres de
largeur planté d'arbres qui correspond par
une de ses extrémités à la pointe Saint-Eu?-
tache et par l'autre à un carrefour qui, par
trois rùesnouvelles, correspondrait au Lou
vre, au Carrousel, au Pont-au-Chanee. -
La superficie générale du terrain des nou
velles halles est de 60,000 métrés dont
-32,000 mètre&xouverts.
■ Suivant les nouvelles données auxquelles
mm
fEUILLETQR DO COSSTITUtlQRMEL;■ I" JANVIER.
ilEVUE; MUSICALE,
, LES SOUHAITS DD JOUR DE L'AJV.
Je souhaite à l'Opéra un très grand suc
cès pour les débuts de Mlle Cruvelli, et ja
souhaite à Mlle Cruvelli d'être bien entou
rée. Eile'devait chanter, mercredi prochain,
la Valentine dès Huguenots, un rôle qui n'a
! pas'ét é -sérieuspment chanté et joué depuis
Mjle Falcon. Les, costumes sont prêts, de
fort beaux costumes; mais il y a toutes sor
tes de contre-temps* qui retarderont peut
-être ces début? de quelques jours.
Je souhaite à Mme Bosio un rôle digne
"d'elle, et je souhaite à la mémoire de mon:
^pauvre ami, Donizetti qu'on la laisse en re4
pos. Où était la nécessité, je vous prie, d'ex-]
humer cette Betly, qui n'est qu'une œuvre
secondaire, écrite de seconde main, pour hq
théâtre de second ordrt? M. Hippolyte Lucas
nous la baille belle en nous soutenant-que
Donizetti classait Betly parmi ses meilleurs
murages. Je l'si aussi connu, Donizetti y
peut-être un peu plus intimement que M.
Lucas, et j'affirme que jamais il ne par-
. lait de Betly qiie pomme d'une bluette
'improvisée ^n quelque» heures. Il était
d'aiilaurs si modeste ; qu'il ne parlait
/même pas de Lucie, ni d'Anna Boleria,
ni de Parisina, ni de - Maria di Rohan,
ni de la Favorite, ni de l'Elisire, ni de
tant de partitions .charmantes qu'il semait
d'une'main prodigue et dont il oubliait sou-
' vent jusqu'aux titres.: Dites que le besoin se
faisait sentir à l'Opéra d'avoir la traduction
d'une traduction, et qu'alors vous vous êtes
attelé bravement à cette ingrate besogno.
Mais ne venez pas surtout nous faire, dans
un moment de franchise, des aveux tel? que.
ceux-ci:
Pauvre Djnîzetti, quand ta vive ptnsée
-Sous un f ombre nuage, hélas ! fat éclipsée!
• Je m'accoudai souvent au bras de" t»n fauteuil;
Betly, suave'enfant, apaisant ta souffrance,
Tu me disais : un jour la France
L 'adoptera sur mon cercueil !
Si Donizetti a dit cela quand il eut perdu
la raison, c'est possible; mais j'aime mieux
croire à une licence poétique. D ins tous les
cas, rien n'est plus désagréable que de tra
vestir ainsi l'idée d'un auteur et d'arranger
lés paroles, après coup, sur - une musique.
C'est, comme si on faisait des pieds pour les.
bas, au'lieu de faire des bas pour les pieds.
Ou la musique a un sens, une couleur, - un
caractère, Qu 'elle n'en a pas. Comment pré
tendez vous changer le,lieu de la scène, le
pays, les costumes, l'âge, les mœurs; les
passions des personnages, -et faire servir à
votre nouveau poème la même musique?
Aussi voytz-vous cequi arriveà cetenfantde
six pères, dont il n'est plus possible d'établir
la généalogie! Tout le monde y a mis la main.
Gœlhe a écrit d'abord sa comédit da Jeri et
Betly; Siribe esi venu ensuite, qui prend
son bien où il le trouve, et il en' a fait le
Chalet qui n'a plus quitté le répertoire de
l'Opéra-Comique ; Donizeti s'est amuhé à
son tour à traduire lé Chalet, et il a im
provisé sa Betly. Si M» Lucas s'était borné,
dans un moment de loisir,- & remettre en
vers français les vers ■italiens de Donizetti,
c'était un' passe-temps comme un autre, et
nous n'y trouverions j-ien à redire. Il y a
des gens qui jouent au loto. Mais alors
Betly serait redevenue le Chalet et le
Chalet ne pourrait pas se jouer à l'Opé
ra. VoyfZ-vous le grand malheur! Est-ce
que l'Opéra ne peut vivre sans le Chalet
et sans Betly? est-ce qu'il en est réduit à
emprunter ses ouvrages à l'Opéra-Comique
ou au 'Théâtre-HaliènJ On dit qu'A présent
tout le monde réclame des droits d'auteur et
des billets ; de service pour ; ce joli pastiche ;
M. Scribe.veùt toucher, parce qu'il a taillé
sa : pièce dans la pièce de Goethe ; M. Lucas,
parce qu'il a mis sous des ' airs suisses des,
paroles provençales; les ' héritiers ou: les
ayant-cause de' Donizetti, parce que la mu
sique est de Donizetti; M. Ad; Adam, parce
qu'il a. refait lei récitatifs et les couplets de
Léonard qu'un journal attribuait au maître -
italien, ajoutant de la meillèure foi du
monde: « Oa reconnaît bieû là l'esprit, la
verve,- et la gsîté de l'auteur de Don Pas-
quale ! » r ' - " '• *
M. Hippolyte Lucas, j'aime à lui rendre
justice, a bien du talent, mais je lui souhai- »
te, à l'avenir, d'en faire meilleur usage,
Mmé Bosio a été parfaite. Elle a chanté la "
Tyrolienne et le rondo final de manière à
faire crouler -la salle d'applaudisstmenë.
Elle à la méthode la plus correcte - , la voca
lisation la plus brillante, le goût le plus pur;
et avec ce rare talent de,cantatrice, ima
gine-1-on que. depuià plus d'un an qu'elle est •
à l'Opéra, on n'a pas fait écrire «n rôle ex
près pour elle? On l'a vouée aux traductions
comme on voue au blanc les enfans d'une
complexion délicate. Aux Italiens, ûù est fea
véritable place, elle aurait, dans le même es
pace de tèmps, chanté- \ingt ouvrages. *
linefeutpas en vouloir*à Boulo s'iïa
paru gêné dans cette mùsiqûe vive et légè
re, un peu haute pour lui. Il était si à l'é
troit dans son costume ! Qui a pu dessiner
cette jolie gravure? On voit bien qu'il y a des
peintres à l'Opéra! Figurez vous une petite
veste étriquée et courte, couleur vert-perru
che, un pantalon rayé blanc et roùge, un
chapeau gris de formé ronde à vastes bords !
Rien n'était plus comique à voir, si cè n'est
Coulon, avçc son habit lie-dé-vin, et Mô-
relli en uniforme de 'général dé la répu
blique; Boulo a protesté dès le lendemain;
if prétend .qu'il ' n'est ^pas engagé pour
jouer les rôles de perroquet. On a dû lui
changer sa yestè et lui donner d'autres
culottes pour ses étrennes.' Ces artistes sont
si exigeans ! Quant à Morelli, tout général
qu'il' est, il devrait bien friser sa perruque.;
Mais, je ne lui -conseille point de se faire ac
commoder pat le coiffeur de Gueymard. Cet
hompie à trop de zèle;il pourraitl'ébor-
gner',„et on dirait alors : dans le royaume
des aveugles, heureux les borgnes !
' Après Mme Bosio, les honneurs de la soi
rée ont été pour Battaillej qui a chanté ma-
i gistralenient l'air du y rai'Chalet d« M. Ad.
Adam, au troisième acte du Bénéficiaire, que
les premiers artistes de Paris jouaient, ce
: soir-là, au bénéfice de Lepeintre aîné. Le
" Chalet vaut donc mieux que et les ai*-,
listes de l'Opéra-Comique ne sont pas infé-
rieurs à ceux de l'Opéra ? C'est au public à
se prononcer sur cette question délicate." ;
Je ne voudrais pas non plus .commettre
une irrévérence envers M. Narcisse Girard.
Je respecte ses hautes capacités; je m'incline
devant son métronome. Mais/en lui sou
haitant la'bonne année, j'ose le,_ supplier,
une" fois pour toutes, de renoncer" à*'la;mu-:
; m ; ; 7—"
siqûe italienne et, pour qu'il ne s'endorme
plus sur son archet, il me permettra de lui
offrir un réveille-matin.
Je souhaite à Mlle Priora, qui danse com
me un ange, des occasions plus fréquentes
de nous faire admirer son beau talent. Elle
a été très applaudie, cette fière et belle iElia,
et on n'a fait encore que lui rendre la moi
tié de ce qui lui est dû. Elle soutient à elle
seule en ce moment l'honneur du corps de
ballet. Mlle Constance Queniaux a paru pour
la première- fois mercredi sous les traits de
Mysis. Elle est gràcieùse/et distinguée ;elle
s'Àt acquittée gentiment d'une tâche que
Mme Guy-Stéphan a rendue, difficile ; mais
j'aimerais mieux la voir dans des pas de
genre que dans des pas de caractère.
' On nous a voulu faire passer un bien,
mauvais jour de l'an avec cette affreuse
nouvelle : Mlle Plunckett a glissé, .Mlle
PÏunckett s'est, cassé la jambe ! J'espère
bien qu'il n'en est-; rien. Le prochain cour
rier nous apprendra qu'elle a dansé à Vien-I
ne, et qu'elle a mis lé feu et la discorde dans
l'armée àutrichienne, comme Mlle Rachel-
dans l'armée du czar. Nous la "revenons,
cette jolie sylphide, plus légère et plus sé
duisante que jamais. J'espère aussi que tou
tes les autres danseuses,chanteuses, mimes,
comédiénnes, qu'une légitime excuse éloigne
de la scène^rentreront le plus tôt possible; à
la grande joie du public qui s'ennuie de ne
point les voir. Savez-vous que c'est un
grand fléau pour les théâtres, que/lès
mères de famille ! Sans doute *elles sont
dans leur droit, et il n'y appoint de repro
ches® à leur faire ; elles remplissent ' leur
miision dans ce monde;/èlles obéissent
à la loi divine et aux vœux " de la ; nature ;
§}les donnent des citoyens à la patrie. Mais
cela met les directeurs dans un extrême em
barras et. ies oblige à glisser dans les cor
beilles'qu'ils destinent à leurs artistes, au
lieu- de bonbons 6t de pralines, des layettes
d'enfans. > . , -
Je souhaiteà Graziani, le nouveau baryton"
du Théâtre-Italien, un peu plus d'assurance
et de fermeté pour bien finir ses phrases, e.t
je le prie d'accepter pour son^ cadeiati^d'ér
trennes une collection de points d'orgue, il
y en a une douzaine à son choix; garantis
parfaits. Quand il né devrait en choisir qu'un
seul, il se tirerait d'affaire. J'ai connu de
bien grands artistes qui n'avaient qu' un seul
point d'orgue et l'employaient à tout propos-
et même hors de prôpos; Ils ; faisaient fu-
reur. A part ee léger défaut,qu'il est aisé de
corriger, Graziani ést un vrai trésor pour le
Théâtre-Italien. Depuis • long-temps on n'a-:
vait entendu un-organe plus/frais, plus
égal; plus sympathique et' pliis agréable.
Pour la voix, c'est Rônconi jeune. Tout le
monde en était ravi l'autre soir. On ira voir
Ernani rien que pour l'entendre. Il a dit
avec un charme et une douceur admirables
cette jolie cabalette :
■ Vient meeo, sol di rose
• Intrecciartivolavita..
On lui a fait répéter le septuor du troi- .
sième acte : 0 somma Carlo; on l'a bruyam- "
ment applaudi et rappelé. J*ai vu deux bel
les dames qui allaient lui jeter leur bouquet,
si leur voisin, pris d'un subit -accès dp jà-~
lousie, ne les en eût "pas empêchées. .
' Mme Nissen,' très habile musicienne et ar-
tiôte d'un talent éprouvé, que nous nous rap
pelons avoir applaudie aux Italiens, du temps
de M. Vatel, s'était chargée, -'au pied levé,
BIRBiVI : ru« de Valait (Falab-Royal), n. !•;
B 1 8£ 4 - DIMANCHE 1- JANVIER .
Prix de l'abonnement. v
— ' ' 4
CePAR¥£BUH9:
16. FE. POUR TROI& MOU.
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13 n. POUR TROIS mou:'
un miMÉRO : 20 csmtimks.
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rora m vit * JimnGnsj m reporter au
tableau publié dans le jongial, les 10 et
85 de chaque mois
Yï '.rwî i.']'''"- 1 '
b-lfil.'i.' ' *
s?.'" / i4
\k~ J.~ J ç
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foKfc k«re KW HfBlKCHii sera rigoureusement^ fuite
Les articles déposés ne sont pas rendu*. V, ï.sî "W:-
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
M'adrttttr, frahoo, pour l'advtMsi
4 m. DSMiinj dirtcinri
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A Strasbourg, cAes M." AUUUKDSI, pwr l'Allemagne. « : | - et au bureau dû journal.
I/Imprlimcric étant fermée à cause
du nouvel on , li£ COWSTITIITIOK-
NGt ne paraîtra pas lundi 8 janvier.
AlVIS IMPORTANT.
Le Constitutionnel sera Impri
mé en caractères neufs à partir du
milieu du mois.
PARIS, 51 DÉCEMBRE.
Lorsque là'question qui partage en ce .mo
ment l'Europe s'est posée, il est une thèse
qui avait toutes les prédilections des pessi
mistes : c'est qu'une coalition était formée,
ou sur le point de se former; entre les gran
des puissances, et que le cabinet français
était condamné au même isolement qu'en
1840-Les sentimens de l'Angleterre, disait-"
; on, étaient douteux, et la Prusse ainsi que
l'Autriche étaient hostiles.
Si le gouvernement français avait pu
nourrir des doutes sur les dispositions des
puissances, il lui eût suffi dl se rendre
compte des intéifts engagés dans la ques
tion pour se rassurer pleinement conire'ces
sinistres prédictions de gens qui professent
que tout périclite, la fortune même de la
nation, aussitôt qu'ils n'ont plus la mainau
gouvernail de l'Etat, Les faits sont venus,
promptement montrer que la France ne
pouvait rester longtemps sans alliés, parce
que la sécurité de tous les Etats européens
était menacée par les prétentions de la Rus
sie à Constantinople.
Qu'est-il arrivé, en effet, aussitôt que l'af
faire des Lieux-Saints a été écartée? C'est
que.la Russie a réclamé le protectorat de la
presque totalité des .sujet s chrétiens du sul
tan. La Porte repousse avec un juste senti
ment de sa dignité les exigences du prince
Menschikoff, et sur-le-champ les provinces
du Danube sont envahies. L'Autriche, la
Prusse, l'Allemagne toiit entière-sont at
teintes dans l'un des principes essentiels de
leur prospérité , l'indépendance du Da
nube. Qu'est-ce que le Danube, sinon un
fleuve avant tout allemand, indispensable
au commerce germanique dans ses rap
ports avec l'Europe orientale et lé Levant 1
Par les difficultés que' la Russie a apportées
à la navigation du Danube à ses embou
chures, depuis qu'elle a réussi à s'en rap
procher, on peut juger de celles qu'elle y
mettrait inévitablement lé jour où elle se
rait maîtresse de cette grande artère de l'Al
lemagne sur le vaste littoral qui s'étend
d'Orsova jusqu'à la mer Noire..
Il est vrai qu'on nous dit : la Russie dé-
dommageraJ'Autricbe : elle lui offrira des
compensâtïoûï politiques pour la perte de
ce? avantages commerciaux ; elle donnera
«au besoin àia maison de Habsbourg deux
provinces greco-ilaves de l'empiré ottoman,
ïe Bosnie et la Serbie. Mais l'Autriche pour
rait-elle prendre le chaDge? En supposant
en effet que la Russie pût faire accepter au
cabinet de Vienne une semblable proposé
tion, elle nelui donnerait pas ces provinces.
Tout au plus, Serait-ce un prêt, et on peut
le croire, un prêt à courte échéance.
Le slavisme est, avec l'orthodoxie grec
que, la grande prétention, le grand moyen,
disons, si l'on veut, la gfande puissance mo
rale des russes. Le cabiDet de Saint-Péters
bourg ne serait pas embarrassé de repren
dre d'une main ce qu'il aurait ainsi donné
de l'autre, et il le reprendrait, on peut le
croire, en se servant de cet instrument du
-slavisme et de la foi grecque comme d'un
..levier pour ébranler la fidélité des Slaves de
Bohême, de Croatie, d'illyrie, à la maison
d'Autriche.
'' L'impératrice Marie-Thérèse versait' de£
larmes en racontant à un ambassadeur du:
roi de France comment elle avait été con
duite malgré elle à participer au partage de
' la Pologne, car elle pressentait dès lors l'em
barras que lui causerait-cette acquisition
aussitôt regrettée qu'accomplie. Ce seraient
des larmes bien, autrement amères qu'au
rait à verser le jeune souverain qui gouver
ne aujourd'hui si heureusement l'Autriche,
s'il pouvait se laisser séduire par une" pro
position bien plus dangereuse pour sa cou
ronne que ne l'a été assurément le partage
de la Pologne.
En un , mot, la conduite du cabinet de
Vienne dans la question qui se, présente, en
Orient, est dictée par des intérêt essentiels
et vitaux. Il ne fallait qu'apprécier ces inté
rêts pour prévoir que l'Autriche s'associe
rait, comme elle l'a fait, aux efforts de ceux
qui veulent sincèrement le maintien de l'in
tégrité de l'empire ottoman.*
Les inféréts.poiitiquës de fa Prusse ne sont
pas moins évidens; sa ligne de conduite
n'est pas nrifins clairement tracée. Comme
l'Autriche, la monarchie prussienne touche
à la Russie par ses .frontières et sent tout
le poids de ce voisinage. Comme le cabinet
de Vienne, celui de Bérlin ne peut, sans
courir dans un avenir rapproché les plus
grands dangers, souffrir que le redoutable
-voisin qui a déjà absorbé les trois quarts de
4a Pologne et entamé la Suède , étende en
core et son territoire et son influence.
/Si l'on Suppose que cet accroissement de
force ^'accomplirait d'accord avec l'Autri
che, les conséquences n'en seraient que plus
gravés pour la Prusse; car un pareil fait ne
se produirait pas sans entraîner une pertur-
bation profonde dans les rapports fédéraux
de l'Allemagne. Est-il besoin d'ajouter qu'à
cet égard, ainsi que dans la question de la
liberté du Danube, ce ne sont pas seulement
les grands pays de la confédération qui font
en cause, mais aussi les royaumes secon
daires et les petites principautés qui ont
à désirer qu'il n'y ait rien de changé
aux délimitations territoriales actuelles,
et dont l'existence ne repose, pour la
plupart, que sur le maintien de l'état de
possession défini par les traités. Depuis le
plus modeste des petits princes rfgaans de
la confédération jusqu'au roi de Prusse et à
l'empereur d'Autriche; tous les souverains
allemands ont, les uns et les autres, des.
raisons communes ou analogues de s'oppo
ser, dans la limite de leur action, aux préten
tions perturbatrices de la Russie en Orient.
Des intérêts incontestables leur comman
dent impérieusement cette politique, et c'est
pourquoi-l'on peut compter que leurs vënx
et leur appui moral, à défaut de leur con
cours matériel, sont acquis à la cause véri-
tablement européenne que la France et l'An
gleterre ont embrassée.
Mais nous nous rappelons que pour les
pessimistes auxquels ces réflexions s'adres
sent,-la sincérité de l'Angleterre elle-même
est suspecte, et qu'avant de les convaincre,
il faut accumuler preuves sur preuves. Nous
ne contestons pas qu'à l'origine, le cabinet
anglais ait hésité quelques mpmens à
croire que les intentions de la R ussie
eussent touie la portée qu'elles ont pri~
se, et nous ne pouvons retrancher .du
compte-rendu des séances" du parlement
britannique les paroles prononcées alors,
en toute conscience, par lord Claréndon
pour rassurer l'.opinion contre les inquiétur
des auxquelles donnait'lieu la mission du
prince Menshikoff. Mais cette confiance n'a
pas duré. L'Angleterre n'a point tardé à
voir que ses intérêts étaient menacés' non-
seulement dans ce qu'ils ont de général et
de commun avec ceux des autres Etats de
l'Europe, mais dans ce qu'ils ont de plus
intime et déplus national,sur un terrain
où l'influence britannique ne peut se laisser
entamer sans les plus graves inconv^n'ens.
Nous ne dirons rien de ceux qu'aurait la
posgéssiqn de Constantinople aux mains de
la Russie pour -les communications de là
Grande-Bretagne avec son empire colonial
par lavpie de l'Egypte: On sait par l'histoire, ;*
depuis Alexandre jusqu'aux sultans osman-
lis, que Constantinople ne peut avoir un maî
tre puissant qui ne devienne, par le seul
avantage dé la position, celui de l'Egypte.
Mais, sans insister sur cette considération ,
présente à tous les esprits, et pour n'invo
quer que des argumensen rapport immédiat
avec la situation actuelle, n'est-il pas incon
testable que l'occupation de la mer Noire '
par les flottes russes a la plus haute gravité
pour les intérêts anglais en Europe et en
Asie? Batourn et Trébisonde, à quelques
lieues de Sinépe encore fumante des débris
de l'escadrille ottomane, ne sont-ils pas les
voies de transit du commerce de la métro
pole britannique avec la plus grande por
tion de la Turquie d'Europe, les provinces
septentrionales de la Perse et l'Asie centrale?
Si la métropole a dé si excellentes raisonsdô
veiller à ce que la Russie n'établisse point
sa souveraineté dans la mer Noire, que di
rons-nous de' l'empire colonial des Indes.?
Que signifie l'expédition dirigée contre Kbiva .
avec un succès que le gouvernement russecé^
lèbre avec tant de complaisance ? Quel est le
but des manoeuvres qui, viennent de triomr
pher à la cour de Perse? Le ministre d'Angle
terre à cette cour n'a-t-il pas dû céder la
place à l'inflaetice de celui de Russie ? On a
compris dans les Indes ainsi qu'en Angle
terre la. portée de ces'événement. Il est
en effet constant que la Grande-Bretagne,
soit comme, puissance ; européenne , soit
comme puissance colonialey est non pas seu
lement menacée' mais attaquée directement
par les combinaisons du cabinet de Saint?
Pétersbourg en Orient; combinaisons, il
est vrai, cachées naguère sous des apparen-.
ces de sollicitude pour les Lieux-Saints^ mais '
aujourd'hui dévoilées dans toute leur ambi
tion.- ; "y ,,
Comment,supposer que lé gouvernement •
anglais ne défeDde point avec énergie de si
grands intérêts? Comment prétendre qu'il
puisse se retirer de la lutte quand la posi
tion de la Russie devient plîrs agressive sur
le terrain même où l'Angleterre a tant de
raisons de maintenir son influence intacte ?
Comment' admettre qu'un grand pays, ac
coutumé à faire respecter son nom sous tous
les dimats, laisse tomber de semblables pro
vocations? Non. Nous n'avons donc pas de
doute sur les sentimens de l'Angleterre;
il est évident que sa coopération est acquise
à la cause de l'intégrité de l'empire ottoman;
Voilà, sous une forme succincte, les con
sidérations qui ont dft rapprocher de la
JVauca toù? las autres c&bineig fl.ins cette ■
question où les pessimistes prétendaient
qu'elle, devait demeurer isolée. Il nous reste
à indiquer briè.vëment les raisons qui garan
tissent à ces cabinets, à. titre-de réciproque,
la sincérité de la France dans l'entente
qu'elle entretieiit à ce sujet- avec eux.
Sans être, çn apparence, aussi précis et
aussi immédiats que ceux dès puissances
allemandes et de l'Angleterre, les intérêts
de la France sont ici manifestes. La Fran
ce n'est pas mise 1 en dangec sur'' ses fron
tières, comme la Prusse ' et, l'Autriche ;
elle n'est pas àtt.àquée ; dans son" commerce
et son système, colonial comme l'Angleter
re. Mais d'impérieux motifs l'obligeaient
aussi à suivre la ligne qu'elle s'est tra
cée , et lui commandent dé s'y mainte
nir. Indépendamment de l'intérêt de l'hon
neur, qui est vital pour tout grand pays, e't
principalement peut-être pour le nôtre, a
cause de la nature des traditions de son
histoire, il y a pour nous dans le débat
engagé , tn Orient des questions territo
riales et maritimes qui ne pèuvent échap
per à personne. Les prétentions de la Rus
sie sur l'empire ottoman ne » tendent pas
à rc.iins qu'à rompre l'équilibre européen
e x bouleversant au profit du gouvernement
dé possession consacré par lés
traités. Or, le monde entier sait, et nous
' ne devons pas l'oublier, que les délimita
tions actuelles de l'Europe n'ont point été
fixées à l'avantage de la France. Cependant,
nous respectons ce3 tfaités, nous en obser
vons loyalement les clauses depuis bientôt
quarante ans. -
C'est une maxime du codé international
que ceux au détriment desquels les traités
ont été faits ont plus que personne le droit
d'exiger qu'on les observe envers eux. Nous
avons ce droit dans sa plénitude. Nous som
mes autorisés surtout à empêcher que la si
tuation ierritoriale créée à nos dépens par
ces traités, ne soit changée à l'avantage
de la puissance qui en a principalement
profité en 1815, et à qui l'on a permis en 1830
de transformer à sa convenance l'ordre de
choses institué par ces dêmes traités en
Pologne. Oui, lorsque nous subissons loya
lement la condition onéreuse qui résulte
pour nous de ces conventions, nous ne fai
sons qu'obéir à un devoir sacré énvers nous-
mêmrs en opposant bos ^protestations et
au besoin nos armes aux prétentions et-
aux armes de la puissance dont la politique
.tendrait à rendre cette condition périlleuse
pour notre avenir.
Nous devons le dire, ce n'est pas seule
ment le cabinet français qui pense ainsi,
c'est le pays ; et nous sommes heureux d'a
jouter qu'à l'exception des feuilies qui se
croient dispensées aujourd'hui de montrér
du patriotisme parce qu'elles n'ont plus les
faveurs du pouvoir, tous les organes de l'o
pinion sans distinction de nuance n'envisa
gent pais la question autrement. Si la France
se croit fondée à compter en toute sécurité
sur le concours eftectif de:la Grande-Bretar
gne et sur l'appui de l'Autriche et delà
Prusse, 1 ps trois cabinets peuvent donc, en
retour; être assurés aussi de la pleine et en
tière adhésion de la France à la politique
" de conservation européenne qu'elle poursuit
de concert aves eux en Orient.
La .question qui paraissait lui être person
nelle lorsqu'il,ne s'agissait encore ostensi
blement que des Lieux-Saints, n'a pas tardé
à prendre son véritable caractère, et à deve
nir à la fois générale et particulière à tous
^ss Etats de l'Europe. .
^Aujourd'hui, les intérêts essentiels de
chaque, puissance sont engagés dans le
;.jfbat, et la force des choses maintiendra
contre "toute éventualité, nous en avons
l'assurance, l'union que la force des choses,
a elle-même formée. ' ,
' \ Àmédée ne CESENA.
. Le Standard du-30 décembre annonce en
ces termes ta prochaine convocation du par
lement anglais :
« Windsor, jeudi.
» Sa Majesté a tenu- cette après-midi, à trois
heures, un conseil privé. Etaient présens :.S. A.
R. le prince Albert, le comte Granviiie, lord pré
sident, lord Cràm'worth, lord chancelier; le comte
d'Aberdeeb, premier lord de la trésorerie; Jprd
J. Russell; le très honorable W. E. Gladstone,
chancelier de l'échiquier j sir James Graham, pre
mier lord de l'amirauté; le très honorablejsid-
ney Herbert, secrétaire de la guerre; et lord Er
nest Bruce, vice-chambellan, faisant fonction de
lord-chambellan. 1
» Il a été décidé que le parlement s'assemble
rait mardi, 31 janvier, et une proclamation a été
publiée en conséquence. » . -
Nous recevons par Trieste la dépêche sui
vante, transmise par la télégraphie privée :
« Trieste, vendredi; , .
, » On a reçu des. nouvelles de Constantinople
qui vont jusqu'au 19 décembre. .
» Halil-Pacha et Achmet-Pacha ont été nommés
membres du ministère ottoma:;. '.
» Le ca pi tan-pacha a été révoqué.
» Les flottes ne sont pas encore entrées dans la
mer Noire. »
D'après des nouvelles de Constantinople,
dont la date n'est pas indijuée, mais qui sont
arrivées le â7 de ce mois VMalte, on dési-
gnai.t"comme devant être élevé au grade de
grand-amiral, llassan-Pacha qui commande
la flotte égyptienne.
ffassan-Pacha s'était énergiquement op
posé, dit on, dès'le principe, à, là sortie'du
convoi de Sinope, et il avait oflert de l'ac
compagner jusqu'à Trébisonde avec six
vaisseaux égyptiens.
On assurait que le divan, pour honorer,
la mémoire des commandans turcs qui se
sont fait sauter à l'affaire de Sinope, venait
de décider que trois corvettes en construc
tion en ce moment à l'arsenal^recevraient
chacune lè nom d'un de ces braves marins.
Enfin, 1er dernières correspondances ,de
la mer Noire assurent qu'une épidémie as
sez commune en Crimée^ la inal'ar ta, régnait
en ce moment dans la garnison de-Sebas-
topol.
Le Standard a reçu de Constantinople, W
décembre, la dépêche suivante: -
. « Une nouvelle réunion du divan a, été convo
quée pour le 22; la question de : l'armistice y de
vait êtiéHraitée. •
p On avait prévu néanmoins que la cessation
des hostilités actuelles rencontrera d'insurmonta
bles obstacles, et l'on pensait que le divan.s'oc-
cuprait;en conséquence, fort peu de l'armistice.»
On lit dans la Pressé:
«On assure qu'une dépêche den date du 19, annonce l'arrangement du diffé
rend anglo-persan. » ;<
Les correspondances de'Constantinople,
en date du \ S, que publient.plusieurs jour
naux dé Londres reçus cette après-midi, don
nent à leur tour divers récits de la tentative
qu'auraient faite les Russes d'incendier les
flottes combinées: ' -
On lit à ce sujet la lettre suivante dans la
seconde édition du Morning-Chronicle:
« Je viens d'apprendre une nouvelle grave,
mais dont je n'ai pas eu le temps de vérifier l'exac
titude; il paraît que, la nuit dernière, les canons,
des batteries turques ont arrêté un navire qui
téntait d'entrer subrepticement dans le Bosphore*
Ce petit nàvire a étô arrêté et visité, et on a
trouvé à. son bord quarante-citiff hommes d'équi
page. 1 On y a-trouvé aussi quelques papiers sus»-
pects et des restes de matières combustibles. On
suppose que ces quarante' cinq hommes étaient
des plongeurs dont la mission aurait consisté à at
tacher des matières inflammables aux navires
turcs, français ou anglais, situés dans le Bos
phore. J'ai appris cette nouvelle d'assez bonne
source, mais cependant j'en attends la confirma
tion. » ,
■ Le Globe pense que celte prétendue tenta
tive des Russes se réduit au fait' suivant,
que lui raconte son correspondant : « Un
schooner russe de guerre a été forcé par ie
mauvais temps à se aéfngier dans le Bos
phore. Le capitaine, a eu la précauMoè
faire jsL.r canohf à la mer, afin de faire
passer son navire pour un navire de com
merce. Les Turcs s'en sont provisoirement
emparés et l'ont mis sous la garde de qaa-
rante'hommes. »
Les feuilles de Malte annoncent que le
vaisseau anglais de OO canons.'/'A^ammewwon
est" arrivé le 16 dans cë port, venant de
Plymoùth. Il allait repartir poûr Constanti
nople. C'est à bord de ce vaisseau que le
contre-amiral sir Ed.. Lyons, commandant
en second .de l'escadre, doit arborer son
pavillon." _ "
En l'état,les escadres sont ainsi composées :
v Escadre française. — Les trois vaisseaux
de 120 canons, la Ville de- Paris, le Valmy, le
Friedland ; un vaisseau de 100, le HenriIV;.
trois vaisseaux , 4â 00, l'Iènà, le Bayard, le
Charlémagne; ûn vaisseau de' 86, le Ju
piter ;" !és, bâtimens à vapeur Gomer ,:Mo?
gador., Sané, Magellan , Çatpn, le Chaptal,
le Solon, l'Ajaceio, te Héron et le.Narval aux-
Ïuels va se joindre la frégate à vapeur le
kscartes, partie en dernier lieu de Toulon;
les frégates à voilés .la Sérieuse'el la Perdrix.
' Escadre anglaise -=■ Celle-ci a repris sur
nous l'avantage du nombre dépuis l'arrivée
du Queen et du London. Elle se compose ac
tuellement commeil suit :
. Trois vaisseaux de" 120, le Britamia, fe>
Queen, le Trofalgar) cinq vaisseaux de 90,
l'Albion, le Roclney, le Bellerophon, le Sanc-*
Pareil-, le London; un de 84, la Vengeance ;
les Steamers Furious, Spitfire, Bntrubution;
'Tiger, Niger t Furij,*ft)fte?zme.- Terrible-, Fi—
rtbrand, Satnpson, Wasp, et la frégate à voi
les l'Aréthuse.
On attend encore l'Agamemnon et, dit-on,
le Saint-Jean-d'Acre. Ce dernier vaisseau, de
400 canons, est parti de. Spithead, mais on
ne sait pas encore positivement s'il s'arrê •
fera à Lisbonne avec l'escadre de l'amiral
Corryou s'il viendra dans les'mers du Le
vant.
En résumé, c'est déjà un total de 43 bâli-
mens, qui, avant même l'arrivée de l'Agate
memnon et du Descartes, ont pu entrer dans la
mer Noire,savoir : huit vaisseaux français, dix
bâtimens à vapeur et deux frégates à voiles;
neuf vaisseaux anglais, onze bâtimens à-va
peur et une frégate à voiles.
On lit dans la Gazette d'Agram :
« L'instruction commencée contre les réfugiés
monténégrins est terminée. Pelso-Pelsovah, Mar-
tinovich et Kuka sont accusés et conraîn .cus du
crime de haute trahison et d'attentat centre la
personne du prince Danilo: Ils sont bannis et mis
hors la loi. Leurs biens sont confisqués au profit
du trésor. Il est permis à leurs parens de revenir
dansle Monténégro, jusqu'à la date du 12 janvier
prochain; mais, passé ce délai, leur fortune sera
confisquée au , profit du trésor. Les habitaas qui
donneraient un asile ou procureraient du service
aux bannis seront fusillés. Le jugement a été lu
publiquement. Les,bannis sbnt à Cittaro.» . ,
Le Lloyd de vienne publie, de son côté,'
quelques nouvelles du Monténégro. Le lieu
tenant-général autrichien baron Mamulaest
arrivé à Cattaro avec une mission de son
gouvernement. Les Turcs* ont augmenté leur
corps d'observation sur la frontière en le
composant presque exclusivement de rédifs.!
Oa écrit d'Odessa, 15 décembre, au
de Vienne :
« L'ancien chargé d'affaires du shah de Pense
près le cabinet de Londres, Shefiî-Khan est arri
vé dans notre ville, se rendant .'i Téhéran. Il a été
reçukvec une grande distinction, tt il eoatinuera
•probablement son'voyage 4 bord d'un vapeur
russe. »
On sait qu'à Paris l'impô t mobilier n'est
pas prélevé sur les loyers qui ne dépassent
pas*200 fr. Mais cette exonération était de
venue illusoire pour beaucoup des habitai)s
qu'on avait voulu soulager de cette charge,
par suite de l'augmentation survenue dans
les loyers.
La commission municipale de Paris, dans
une séance extraordinaire tenue hier, a dé
cidé, en présence de cette situation, que
les locations de 250 fr. et au-dessous seraient
à l'avenir exonérées de la contribution per
sonnelle.
La, r - i ™ , *pi§sion mm. ! cipale, dans cette
mênj ce, après'un c.irnen des plus
appriu*«crfe, s'est prononcée favorablement
pour le nouveau périmètre des halles cen
trales, dont les plans sont de MM. B il tard
et Callet, auteurs des anciens projets.
Le nouveau projet a été conçu dans une
double vue, celle de l'économie, celle d'une
plus-grande facilité d'accès. Douze millions
de francs étaient affectés à l'ancien projet;
le nouveau n'en coûtera que huit.
Le gystème général des nouvelles halles se
compose de deux grands corps complète
ment abrités, divisés en compartimens pro
portionnés à la nature et à l'importance des
-denrées. Ces divisions sont reliées par des
rues couvertes, quij en outre des parties.
particulièrement réservées au commerce des
gros légumes, des fruits, delà verdure, etc.,
serviront à abriter ces approvisionnement
qui viennent aux halles de trois à six heures
du matin.
Entre ces deux grandes divisions, se trou
ve un boulevard de plus de 30 mètres de
largeur planté d'arbres qui correspond par
une de ses extrémités à la pointe Saint-Eu?-
tache et par l'autre à un carrefour qui, par
trois rùesnouvelles, correspondrait au Lou
vre, au Carrousel, au Pont-au-Chanee. -
La superficie générale du terrain des nou
velles halles est de 60,000 métrés dont
-32,000 mètre&xouverts.
■ Suivant les nouvelles données auxquelles
mm
fEUILLETQR DO COSSTITUtlQRMEL;■ I" JANVIER.
ilEVUE; MUSICALE,
, LES SOUHAITS DD JOUR DE L'AJV.
Je souhaite à l'Opéra un très grand suc
cès pour les débuts de Mlle Cruvelli, et ja
souhaite à Mlle Cruvelli d'être bien entou
rée. Eile'devait chanter, mercredi prochain,
la Valentine dès Huguenots, un rôle qui n'a
! pas'ét é -sérieuspment chanté et joué depuis
Mjle Falcon. Les, costumes sont prêts, de
fort beaux costumes; mais il y a toutes sor
tes de contre-temps* qui retarderont peut
-être ces début? de quelques jours.
Je souhaite à Mme Bosio un rôle digne
"d'elle, et je souhaite à la mémoire de mon:
^pauvre ami, Donizetti qu'on la laisse en re4
pos. Où était la nécessité, je vous prie, d'ex-]
humer cette Betly, qui n'est qu'une œuvre
secondaire, écrite de seconde main, pour hq
théâtre de second ordrt? M. Hippolyte Lucas
nous la baille belle en nous soutenant-que
Donizetti classait Betly parmi ses meilleurs
murages. Je l'si aussi connu, Donizetti y
peut-être un peu plus intimement que M.
Lucas, et j'affirme que jamais il ne par-
. lait de Betly qiie pomme d'une bluette
'improvisée ^n quelque» heures. Il était
d'aiilaurs si modeste ; qu'il ne parlait
/même pas de Lucie, ni d'Anna Boleria,
ni de Parisina, ni de - Maria di Rohan,
ni de la Favorite, ni de l'Elisire, ni de
tant de partitions .charmantes qu'il semait
d'une'main prodigue et dont il oubliait sou-
' vent jusqu'aux titres.: Dites que le besoin se
faisait sentir à l'Opéra d'avoir la traduction
d'une traduction, et qu'alors vous vous êtes
attelé bravement à cette ingrate besogno.
Mais ne venez pas surtout nous faire, dans
un moment de franchise, des aveux tel? que.
ceux-ci:
Pauvre Djnîzetti, quand ta vive ptnsée
-Sous un f ombre nuage, hélas ! fat éclipsée!
• Je m'accoudai souvent au bras de" t»n fauteuil;
Betly, suave'enfant, apaisant ta souffrance,
Tu me disais : un jour la France
L 'adoptera sur mon cercueil !
Si Donizetti a dit cela quand il eut perdu
la raison, c'est possible; mais j'aime mieux
croire à une licence poétique. D ins tous les
cas, rien n'est plus désagréable que de tra
vestir ainsi l'idée d'un auteur et d'arranger
lés paroles, après coup, sur - une musique.
C'est, comme si on faisait des pieds pour les.
bas, au'lieu de faire des bas pour les pieds.
Ou la musique a un sens, une couleur, - un
caractère, Qu 'elle n'en a pas. Comment pré
tendez vous changer le,lieu de la scène, le
pays, les costumes, l'âge, les mœurs; les
passions des personnages, -et faire servir à
votre nouveau poème la même musique?
Aussi voytz-vous cequi arriveà cetenfantde
six pères, dont il n'est plus possible d'établir
la généalogie! Tout le monde y a mis la main.
Gœlhe a écrit d'abord sa comédit da Jeri et
Betly; Siribe esi venu ensuite, qui prend
son bien où il le trouve, et il en' a fait le
Chalet qui n'a plus quitté le répertoire de
l'Opéra-Comique ; Donizeti s'est amuhé à
son tour à traduire lé Chalet, et il a im
provisé sa Betly. Si M» Lucas s'était borné,
dans un moment de loisir,- & remettre en
vers français les vers ■italiens de Donizetti,
c'était un' passe-temps comme un autre, et
nous n'y trouverions j-ien à redire. Il y a
des gens qui jouent au loto. Mais alors
Betly serait redevenue le Chalet et le
Chalet ne pourrait pas se jouer à l'Opé
ra. VoyfZ-vous le grand malheur! Est-ce
que l'Opéra ne peut vivre sans le Chalet
et sans Betly? est-ce qu'il en est réduit à
emprunter ses ouvrages à l'Opéra-Comique
ou au 'Théâtre-HaliènJ On dit qu'A présent
tout le monde réclame des droits d'auteur et
des billets ; de service pour ; ce joli pastiche ;
M. Scribe.veùt toucher, parce qu'il a taillé
sa : pièce dans la pièce de Goethe ; M. Lucas,
parce qu'il a mis sous des ' airs suisses des,
paroles provençales; les ' héritiers ou: les
ayant-cause de' Donizetti, parce que la mu
sique est de Donizetti; M. Ad; Adam, parce
qu'il a. refait lei récitatifs et les couplets de
Léonard qu'un journal attribuait au maître -
italien, ajoutant de la meillèure foi du
monde: « Oa reconnaît bieû là l'esprit, la
verve,- et la gsîté de l'auteur de Don Pas-
quale ! » r ' - " '• *
M. Hippolyte Lucas, j'aime à lui rendre
justice, a bien du talent, mais je lui souhai- »
te, à l'avenir, d'en faire meilleur usage,
Mmé Bosio a été parfaite. Elle a chanté la "
Tyrolienne et le rondo final de manière à
faire crouler -la salle d'applaudisstmenë.
Elle à la méthode la plus correcte - , la voca
lisation la plus brillante, le goût le plus pur;
et avec ce rare talent de,cantatrice, ima
gine-1-on que. depuià plus d'un an qu'elle est •
à l'Opéra, on n'a pas fait écrire «n rôle ex
près pour elle? On l'a vouée aux traductions
comme on voue au blanc les enfans d'une
complexion délicate. Aux Italiens, ûù est fea
véritable place, elle aurait, dans le même es
pace de tèmps, chanté- \ingt ouvrages. *
linefeutpas en vouloir*à Boulo s'iïa
paru gêné dans cette mùsiqûe vive et légè
re, un peu haute pour lui. Il était si à l'é
troit dans son costume ! Qui a pu dessiner
cette jolie gravure? On voit bien qu'il y a des
peintres à l'Opéra! Figurez vous une petite
veste étriquée et courte, couleur vert-perru
che, un pantalon rayé blanc et roùge, un
chapeau gris de formé ronde à vastes bords !
Rien n'était plus comique à voir, si cè n'est
Coulon, avçc son habit lie-dé-vin, et Mô-
relli en uniforme de 'général dé la répu
blique; Boulo a protesté dès le lendemain;
if prétend .qu'il ' n'est ^pas engagé pour
jouer les rôles de perroquet. On a dû lui
changer sa yestè et lui donner d'autres
culottes pour ses étrennes.' Ces artistes sont
si exigeans ! Quant à Morelli, tout général
qu'il' est, il devrait bien friser sa perruque.;
Mais, je ne lui -conseille point de se faire ac
commoder pat le coiffeur de Gueymard. Cet
hompie à trop de zèle;il pourraitl'ébor-
gner',„et on dirait alors : dans le royaume
des aveugles, heureux les borgnes !
' Après Mme Bosio, les honneurs de la soi
rée ont été pour Battaillej qui a chanté ma-
i gistralenient l'air du y rai'Chalet d« M. Ad.
Adam, au troisième acte du Bénéficiaire, que
les premiers artistes de Paris jouaient, ce
: soir-là, au bénéfice de Lepeintre aîné. Le
" Chalet vaut donc mieux que et les ai*-,
listes de l'Opéra-Comique ne sont pas infé-
rieurs à ceux de l'Opéra ? C'est au public à
se prononcer sur cette question délicate." ;
Je ne voudrais pas non plus .commettre
une irrévérence envers M. Narcisse Girard.
Je respecte ses hautes capacités; je m'incline
devant son métronome. Mais/en lui sou
haitant la'bonne année, j'ose le,_ supplier,
une" fois pour toutes, de renoncer" à*'la;mu-:
; m ; ; 7—"
siqûe italienne et, pour qu'il ne s'endorme
plus sur son archet, il me permettra de lui
offrir un réveille-matin.
Je souhaite à Mlle Priora, qui danse com
me un ange, des occasions plus fréquentes
de nous faire admirer son beau talent. Elle
a été très applaudie, cette fière et belle iElia,
et on n'a fait encore que lui rendre la moi
tié de ce qui lui est dû. Elle soutient à elle
seule en ce moment l'honneur du corps de
ballet. Mlle Constance Queniaux a paru pour
la première- fois mercredi sous les traits de
Mysis. Elle est gràcieùse/et distinguée ;elle
s'Àt acquittée gentiment d'une tâche que
Mme Guy-Stéphan a rendue, difficile ; mais
j'aimerais mieux la voir dans des pas de
genre que dans des pas de caractère.
' On nous a voulu faire passer un bien,
mauvais jour de l'an avec cette affreuse
nouvelle : Mlle Plunckett a glissé, .Mlle
PÏunckett s'est, cassé la jambe ! J'espère
bien qu'il n'en est-; rien. Le prochain cour
rier nous apprendra qu'elle a dansé à Vien-I
ne, et qu'elle a mis lé feu et la discorde dans
l'armée àutrichienne, comme Mlle Rachel-
dans l'armée du czar. Nous la "revenons,
cette jolie sylphide, plus légère et plus sé
duisante que jamais. J'espère aussi que tou
tes les autres danseuses,chanteuses, mimes,
comédiénnes, qu'une légitime excuse éloigne
de la scène^rentreront le plus tôt possible; à
la grande joie du public qui s'ennuie de ne
point les voir. Savez-vous que c'est un
grand fléau pour les théâtres, que/lès
mères de famille ! Sans doute *elles sont
dans leur droit, et il n'y appoint de repro
ches® à leur faire ; elles remplissent ' leur
miision dans ce monde;/èlles obéissent
à la loi divine et aux vœux " de la ; nature ;
§}les donnent des citoyens à la patrie. Mais
cela met les directeurs dans un extrême em
barras et. ies oblige à glisser dans les cor
beilles'qu'ils destinent à leurs artistes, au
lieu- de bonbons 6t de pralines, des layettes
d'enfans. > . , -
Je souhaiteà Graziani, le nouveau baryton"
du Théâtre-Italien, un peu plus d'assurance
et de fermeté pour bien finir ses phrases, e.t
je le prie d'accepter pour son^ cadeiati^d'ér
trennes une collection de points d'orgue, il
y en a une douzaine à son choix; garantis
parfaits. Quand il né devrait en choisir qu'un
seul, il se tirerait d'affaire. J'ai connu de
bien grands artistes qui n'avaient qu' un seul
point d'orgue et l'employaient à tout propos-
et même hors de prôpos; Ils ; faisaient fu-
reur. A part ee léger défaut,qu'il est aisé de
corriger, Graziani ést un vrai trésor pour le
Théâtre-Italien. Depuis • long-temps on n'a-:
vait entendu un-organe plus/frais, plus
égal; plus sympathique et' pliis agréable.
Pour la voix, c'est Rônconi jeune. Tout le
monde en était ravi l'autre soir. On ira voir
Ernani rien que pour l'entendre. Il a dit
avec un charme et une douceur admirables
cette jolie cabalette :
■ Vient meeo, sol di rose
• Intrecciartivolavita..
On lui a fait répéter le septuor du troi- .
sième acte : 0 somma Carlo; on l'a bruyam- "
ment applaudi et rappelé. J*ai vu deux bel
les dames qui allaient lui jeter leur bouquet,
si leur voisin, pris d'un subit -accès dp jà-~
lousie, ne les en eût "pas empêchées. .
' Mme Nissen,' très habile musicienne et ar-
tiôte d'un talent éprouvé, que nous nous rap
pelons avoir applaudie aux Italiens, du temps
de M. Vatel, s'était chargée, -'au pied levé,
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