Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-12-31
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 31 décembre 1852 31 décembre 1852
Description : 1852/12/31 (Numéro 366). 1852/12/31 (Numéro 366).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 566.
BUREAUX : rae de Valol» (Palaln-Xloyal), mï lO.
B 1852. -VENDREDI 51 DECEMBRE*
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13 VR. POCB TROIS MO».", ,
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for* us pats étkahgbrs, se reporter au
' tebleau publié dans le jonrnal,l6s 10 et
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Toute lettre mon affranchie iera rigoureusement
Les articles déposés ne sont pas reodus.
JOMNAL POtîTIQÉE, tiMHAïKE, DNIVEBSEL.
i Cntaboiuv, d&%ikf .départemtnùauàMessf g:ries (t aûxbirecticw âeposêe.-^A Londre$ychez MM. C owie ef'tlts. I Les annonces sont reçiiës'cnez M/PANI3, régisseur; *10, place de la Boi
1 ' • — A Strasbmg.f cAmM.'Awxandbi:, pwrl'Allemagne, . , " | et au bureau du journal.
S'adresser, franco, pour l'adminij
■ à M. demain , directeur.
PAIUS, 30 DÉCEMBRE.
ç . j-
" " LA RÉCONCILIATION' DES PARTIS, j
Un des plus grands Tnalheurs qiJfi puis-
a sent,affliger un ççuple, c'est la (iivisioïT des
partis. La division des partis est une cause
• permanente d'affaiblissement, de«léeadêncé
• et de.mio«^'Comment une nation-, pourrait
' elle faire de grandes choses, quand elle est
] rongée au cœur par le démon de la discorde,
: quand chaque ville, chaque maison, chaque
famille présentent le spectacle de la désu-
- nion et de la haine, quand tous les actes dii
" gouvernement sont jugés par l'injustice et
par le dénigrement? Ces passions violentes
1 épuisent l'énergie vitale d'un pays, usent
- ses facultés, font dévier son intelligence
- et son activité. A quelles causes faut-il at-
' tribuër la chute de ces nobles républiques
■ italiennes du moyen, âge, qui ont si mi-
• sérablement péri après avoir étonné le
- monde par les merveilles de leur génie, sinon
aux rivalités éternelles des opinions,à la lutté
armée des partis ? Qu'on relise dans le poè
me immortel du Dante les imprécations tery
ribles dont il. accable ceux qui ont déchiré
! et perdu « Florence, cette fille de Rome, » si
- forte et si brillante aux temps de sa prospé
rité, si faible et si malheureuse depuis que
1 la paix domestique en est exilée. .1
i L'histoire nous enseigne que les nations
n'ont été puissantes et heureuses que par la
■ réconciliation des partis. Quand Auguste fçrf
ma le temple deJànus à Rome, il ne termina
pas seulement ta guerre contre les peuples
r étrangers, il eut la gloire plus éclatante en
core de mettre fin à la guerre des Romains;
. au. 8ein de -la" patrie.. Cinquante années
de'dissensionscivilesfiyaientmuïtipliéles fac
tions. Le prince devint le médiateur de tous
les intérêts, le pacificateur de toutes les que
relles. Les vaincus comme les "vainqueurs
eurent une large part dans son gouverne-
• ment. Virgile et HorâceVlçs poètes officiels
de la cour impériale-, chantèrent les vieil
les mœurs de là république.. L'éloge de
Caton-fut inscrit dans l 'Enéide, et Tite-
Live reçut du prince lé. surnom amical de
Pompéien. C'est à'ce système plein de géné
rosité qu'est due la splendëur de ce long rè-
• gne de quarante-cinq ans, qui .prépara et
annonça l'ère des Antonins. .. . .
Tous les historiens de l'Angleterre ont.
noté comme une période cle. calme et de
grandeur le moment où l'on cessa.dé parta
ger le peuple, britannique en Normands et
en Saxons, où une nation parlant la même
lapgue, attachée, aux mêmes, institutions,
ayant les mêmes moéurs et Içs mêmes iuté-
■ rôts/ se constitua après les longues cala-
piités des dissensions intestines. Ils ont
"marqué pareillement d'une pierre Planche,-
l'époque où les partisans des deux roses
oublièrent leurs querelles sous une dynas
tie qui réunissait lesdroils des deux mai-
i sons d'Yorck et de Lancastrej et l'époque
: presque; contemporaine où furent effacés
les noms des jacobites et des hanovriens.
Par-dèlà le détroit, aujourd'hui, les. partis ne
représentent plus des prétendans qui aspi?
rent au trôije,dës systèmesmonarchiques ou
républicains, des principes sociaux ou anti
sociaux, mais - de simples- nuances d'opi
nions si peu tranchées, si peu hostiles les
unes aux autres, qu'un ministère dp Conci
liation, composé d'hommes éminens ,sortis
dés rangs des. wbigs et des tories, vient
de mettre un terme à ; la dernière crise
ministérielle. Et assurément, cette absence
«le factions en Angleterre est une dès prin-
Z -' i si '-v* r n t *■»; . - V: (
cipales causes de la grandeur et de la sécu
rité de cette forte et sage nation, qui a pros
péré par le bon gens de son peuple non
; moins que par l'habileté de ses hommes
d'Etat..
La France est depuis long temps divisée;
C'est le fmiii détestable de nos révolutions;
• L'enseignement de-l'histoirè ne nous man
que pas cependant, -Nos annales nous , ont
appris ce que les querelles des partis nous
ont .déjà coûté. Que de larmes, que de
sang n'a-t-il. pas fallu pour faire dispa
raître le nom des Bourguignons et des
Armagnacs !. Au XV" siècle, ces discordes
civiles faillirent nous livrer à la honte de
la domination anglaise. A la fin du XVI e
siècle, les querelles religieuses renouvelè
rent nos désastres et un péril analogue pour
notre nationalité, au profit de l'Espagne. iSfo-
tre pays ne retrouva son assiette et sa force
-que le jour où les distinctions de partis fu
rent oubliées, où de grands souverains pra
tiquèrent franchement et loyalement la po
litique de la concorde-et de la conciliation.
Nous pouvons placer parmi ces noms vér
nérés;le nom du glorieux fondateur de là dy
nastie napoléonienne. Dans un passage cu
rieux de ses Mémoires, Napoléon rappelle, les
circonstances extraordinaires qui ont coni-
couru à son élévation; il n'a garde d'omettre
celles qui'lui ont permis d'effacer les maux
du pays et de convoquer autour de lui les
hommes de tous* les régimes et de toutes les
opinions. Grâce à lui, les prêtres ont vu se
rouvrir les églises et se relever t les autels;
Les. émigrés ont retrouvé leur patrie.
leurs biens. Les républicains sincères et
'honnêtes ont cessé d'être en butte aux in*
justices des réactions politiques. La vieille
aristocratie a donné la main, dans son pa
lais, à la jeune aristocratie de l'Empire. Les
grands noms historiques sè sont mêlés, aux
noms nouveaux empruntés à des victoires;
Les Carnot, les David, les Merlin de Douai
ont été comblés d'honneurs ou de pouvoir.
La France d'autrefois s'est réconciliée avec
la France moderne. Chez l'Empereur Napo
léon I e % cette politique n'était pas seule^
ment l'instinct d'un cœur magnanime, c 'é
tait encore le résultat d'un système de goùr
veriiement habilement conçu, généreuse
ment suivi. Ecoutons-le plutôt lui-même,
quand il parle de ce système aux foifction-
nairesVe l'Empire.
L'Empereur Napoléon I er disait, en expli
quant son système-à ses conseillers intimes :
« Je n'épouse aucun parti que celui de là
nation. Ne cherchez qu'à réunir ; ma poli
tique est de compléter la fusion. Il faut
que je gouverne avec tout le monde, sans
regarder à ce que chacun a fait. ». En
une autre occasion, comme on blâmait quel
ques choix hà^Ttfaux ! <îu'iH^V!f«itS5-s»«Bsi >
tenir compte des querelles d'opinions, Na4
poléon prononçait ces bèlles paroles Gou
verner par un parti, c'est se .mettre tôt
ou tard dans sa dépendance. On ne m'y
prendra pas; je suis national; je - me sers
de tous ceux qui ont de la capacité et la vo
lonté de marcher avec moi. Voilà pourquoi
j'ai composé mon conseil d'Etat de Consti
tuons qu'on appela modérés ou feuillans,
comme Dsfermon, Rœderer, Regnier, Re-
gnault de' Saint-Jean-d'Angely; de royalistes
comme Devaines et Dufresne; enfin.de jaco
bins, comme Brune, Réal et Berlier. J'aime
les honnêtes gens de toutes les couleurs. »
Napoléon TIÏ professe les mêmes prin
cipes et suit les mêmes maximes. Encore
Président de la République) lors d'un de ses
voyages dans l'ouest dé la France; le chef
de l'Etat se félicitait de voir fraternelle- \
menj réunis à sa table les fils de Cam-
bronn,e et de Bonchamp. C'est là, en effet,
sa politique,^profonde autant que généreuse.
Qu'on parcoure la liste des sénateurs, des i
conseiller "d'Etat, des députés au Corps Lé- ii
gislatlf> et l'on verra si d^ hommes honnêles î
detoutesjes couleurs n-'oàt pa^'êî4cpti¥.oquég 1 ^
autour du drapeau de l'ordre et de ta société', !:'
sans acception de partit; eu tenant compte
seulement de l'élévation dfe leur intejligence .
et de la loyauté, de leur caractère. Des es-- '
prîts superficiels s'étonnent de voir dans i
l'administration, dans l'armée, dans la ma-'-
gistrature, d'anciens légitimistes, d'anciens
républicains, des serviteurs de la fanjille •
d'Orléans, qui ont prêté serment au régime
nouveau; et qui, nous en sommes con
vaincus, demeureront fidèles à la parole'
jurée. 11 faut s'en féliciter , loin des s'en
plaindre. La France ne peut être paisible •
au-dedans, honorée et puissante au-déhors,
que par la réconciliation des partis, à'l'om
bre d'un gouvernement vraiment national. :
Aucun pouvoir, on l'avouera sans contre
dit, n'avait le droit, jusqu'à présent,-île par- ;
1er de concorde et d'oubli du passée ta Res- •
tauration a succombé sous le ppids des
souvenirs de la double invasion de 1815. .
La' dynastie d'Orléans ne pouvait rallier
ni les légitimistes, ni les républicains. :
Aux yeux des républicains, ce, gouverne f
ment était coupable d'avoir trahi son origine >
révolutionnaire. Aux yeux des légitimistes, i
le chef de cette dynastie avait m^s la main '
sur l'Jjéritage d'an orphelin c^nflé à gaxâey t- ;
et ils le poursuivirent de leur liainft jusqu'à^
l'injustice. La république de 1848 a péri par î
la faute des imprudens plagiaires qui évo-\
quèrent le fantôme sanglant de la Monta- ■
gne de 93, et qui trouvèrent ingénieux j
de nous; menacer des utopies de Babeuf
et de Sylvain Maréchal. Tous ces pouvoirs
représentaient des opinions et ne vivaient
que par la lutte des partis. Aussi n'ont-ils ;
pu résister à la tempête qui les a emportés ;
les uns après les autres et qui les a brisés.
Le gouvernement de Napoléon III ne .doit
rien aux partfs : il doit tout à la France ^Au-
dessus des intérêts mesquins et transitoires
des factions, il a placé un intérêt supérieur
et permanent : l'intérêt du pays. Appuyé
kur l'assentiment populaire, il a droit de
dire à tous les hommes de bonne foi :
« Avant d'être républicains, légitimistes, '
orléanistes, vous êtes citoyens; ayez le cou
rage de préférer votre patrie à vos opi
nions. Républicains sincères, vous aurez pour
symbole la souveraineté dépeuple, et c'est
dans la souveraineté du peuple que je puis«
mon autorité-.- Légîti mis tes, Dieu a rejeté des
dynasties pour en "placer d'autres sur le
- T -
trent qu'un de. -oes ^graqds événemens '
vient de s'accomplir. Partisans de la mo-
narchie contractu,elle, je. puis défendre
vos intérêts, et je vous donne de plus sé
rieuses .garanties d'ordre. U:' : . ife' stabilité.
Venez donc tous, adversaires alliés ;
de,demain, oublier vos queçelles et abjurer
vos haines autour d'un pouvoir qui vous ap
pelle tous à concourir à la même «euvre : —
la prospérité de la France ! »
Nous savons bien-que ce langage nè^era
pas entendu de tous les hommes de partis,.!
La réconciliation complète ne . peut être !
que l'ouvrage du temps et d'une politique I-
habile et persévérante. Il restera donc, j
quant à présent, en dehors de l'action du 1
gouvernement,.quelques brouillons incor- \
rigibles, quelques boudeurs obstinés, quel- '
quès pamphlétaires hargneux qiji Rivent
de scandai® et de diffamation, ^- petite
■Eglise de disâidens ,-qui n'a pas! la puis
sance de faire un schisme et qui parvien
drait tout au plus à former une coterie.
Mais déjà bien des préjugés sont tombés,
bien dès élémens de discorde et de hainp
.ont disparu ; les. plaies 4e l'ampur-propre et
'de l'intérêt personnel se ferment-fet se «ï-
cati'isent. La masse honnête et convain
cue des partis vient se fondre dans la grande
unité nationale que le vote de la France a
fondée, et qui a pour représentant et pour
chef l'Empereur Napoléon lit. ;
IIENUÏ Caitvain.
Il y a eu encore aujodrd'hui conseil des
ministres.
Après lè conseil, l'Empereur est descendu
dans le p.arterre qui se trouve sous ses croi
sées, et ii s'est promené quelque temps dans
ce parterre et dans celui qui longe l'autre
Î>artie du palais ; il était accompagné du co-
onel Fleury, commandant le régiment des
guides. " : ■
' M., Paîcbs, ministre,des affaires étrangères
de Grèce, aannoncé officiellement àM. Forth-
Rouen, ministre de France à Athènes, la
vive satisfaction avec laquelle S. M. helléni
que avait appris l'avènement au trône de
S. M. I. De nouvelles lettres de, créance ont
été immédiatement expédiées à M. Mauro-
cordajo.j
Voici quelques nouveaux détails sur la
proclamation de l'Empire faite à bord de la
division française à Athènes, v
i^.:-,^tfe^àujp&i£Ktaiis après que cette nouvelle
-i avait été portée par l envoyé extraordinaire
- de France en Grèce au commandant en
. chef de nos forces navales dans le Levant,
les bâtimens français de la division mouillés
au Pirée se sont couverts de leurs pavois
aux cris, sept fois répétés par les équipages,
• de Vive l'Empereur!, et ils ont fait une salve
de 101 coups de canon. v ,
Une corvette et un brick de guerre russes,
deux bâtimens grecs et une corvette napoli
taine, qui stationnent au Pirée, et dont les
• capitaines avaient été avisés par le contre^-
■ amiral français quelques instans seulement
■ à l'avance, ont pavoisé comme nos bâtimens,
< et leurs canons ont saluéj en même, temps
que les nôtres, le souverain acclamé par la
France. . ;
Les deux commandans russes ont mis un
• empressement tout particulier à venir com-
- plimenter lé chef de la station française, et
ce dernier se^préparait à répondre le lende-
- main à-leur courtoisie, en célébrant comme
eux la fête de S. M. l'empereur de Russie.
Les lettres de Berlin, du 2 (i de ce mois,
reçues à Cologne, disent que les nouvelles
lettrés de créance'pour l'ambassadeur de
• Prusse à Paris avaient été expédiées la veille.
« Là présentation de ces lettres ,- dit la
- Gazette de Cologne , n'aura probablement
"-fliea ;qtie 'daens -qaelques^*^rs, parce
' comme nous l'avons déjà dit, cette présenta-
. tion doit être effectuée simultanément par les
. -ambassadeurs.des trois puissances du nord.
La reconnaissance des autres Etats alle
mands suivra successivement et-à de courts
intervalles. Si jusqu'à ce "moment ces Etàts
' ont apporté quelque retard dans l'accomplis
sement de cette formalité, ce n'a été que par
déférence wà-vis des deux grandes puis
sances allemandes. » •
La Gazette de Cologne reçoit en outre de
Berlin la nouvelle de .la reconnaissance de
l'Empire l'rançâis par la Russie. Le cabinet
de Saint-Pétersbourg se bornerait à faire une
seule réserve en faveur des traités de 1815 et
' des limites territoriales qu'ils ont fixées. «Cette
nouvelle, dit le correspondant de la Gazette
-de< Cologne, -a été favorablement accueillie par
tousjceuxqui n'aiment pasle donquichottisme
des-légitimistes, et qui n'ont pas oublié l'a
vantage 5 que la légitimité a retiré d'une con
duite opposée en Espagne. Le commercé dé
l'Allemagne, et en particulier nos pauvres,
ouvriers tisserands, en ont trop souffert
alors, o : ■■ : - , ■
Il se passe actuellement en Belgique un-
fait.de nalure'à jeter de nouvelles lumières"
sur tme question qui a donné Jieii à-de lon-
guss .discussions da^s nosjts.«ètftbléëâ lîégi^ *<.
mivps, et qui était devenue le thème .favori =
des socialistes, la construction etTexploita-.
tion des chemins de fer par l'Etat. 1
On peut dire que cette -question,.ramenée r
sans cesse dans les débats parlementaires,
n'a été définitivement résolue que depuis le
2 décembre. La république de 1848 débuta
par vouloir mettre là main sur les chemins
construits ou en exécution et s'arroger le.-
monopole des communication*" à vapeur.
Depuis cette époque, l'opposition de toutes
les nuances, loin de renoncer ;à ce projet,
n'avait cessé d'en poursuivre l'accomplisse
ment, et l'on n'a pas oublié tous les 'eftorts
tentés pendant les derniersmomens de l'As-:
semblée nationale, pour confier l'achève
ment du chemin de Lyon et de la Méditerra-'
née à l'administration. Le gouvernement ac-
-tuel/tout en reconstituant l'autorité sur de
fortes bases, a fait justice de ces principes qui
tendaient à placer .toutes les grandes entre
prises dans lès mains de l'Etat; ila faitappel
à l'esprit d'association, et il a chargé l'in
dustrie privée de terminer notre réseau gé
néral de chemins de fer. .
Qu'en est-il réêMlté ? c'est que partout 09 ;
s'est mis à l'cguVre "ayec ùnè 'ardeur inouïe*
Ce que l'Etat ne pouvait faire avec ses seu
les ressources, l'industrie privée a pu le
faire avec le concours des capitaux de tous.
Des chemins, dont l'exécution semblait
ajournée à un avenir éloigné, ont été entre
pris immédiatement. On a "vusiïrgirdetous
côtés des compagnies nouvelles. Les compa-r
gnies anciennes jettent des embranchemens
autour des lignes principales, et s'ingénient
à accroître la circulation des voyageurs et des
marchandises, tout en réduisant leurs frais
d'exploitation.
Tàndisque les compagnies donnent chez
nous le spectacle de cette ardeur, de cet
esprit d'initiative, • qui - tend' à faire partici
per la plus grande masse de la popu
lation aux bienfaits des nouvelles voies de
transport, la Belgique, où le monopole
des chemins. de fer est resté entre les
mains de l'Etat, retentit de plaintes contre
la.mauvaise administration qui. préside à
leur exploitation. Une proposition a'été faite
de remettre les chemins belges à l'industrie
privée, et, si la section centrale de la cham-
br&des représentans ne l'a pas accueillie, elle
a du moins jugé- nécessaire de donner une
première satisfaction .aux réclamations gé
nérales, en proposant de nommer une com
mission parlementaire pour rechercher et
examiner les vices de l'exploitation par l'Etat.
Lé fait mérite d'autant plus d'êlre signalé,
que les partisans de l'exécution et de l'exploi
tation des chemins de fer par le gouverne
ment avaient constammeht cité l'exemple de
la Belgique comme tout-à-fait concluant. A
toutes les objections dirigées contre leur
système, ils répondaient en alléguant ce qui se
pratiquait de l'autre côté delà frontière. A
les eïi croire, tout allait au mieux chez nos
voisins, le service était parfaitement organir
sé, et la Belgique se félicitait chaque jour dè
voir l'exploitation de ses chemins de fer di
rigée par l'administration publique.
Remarquons que l'expérience de l'exécu
tion - et de l'exploitation des chemins de fer
. par l'Etat ne pouvait se faire nulle part dans
des conditions aussi favorables, qu'en Belgi
que. Lù configuration du sol ne présente
pas, en général, ces difficultés de. terrain
qu'on; rencontre en France et . dans la plu
part des autres pays; et qui nécessitent d'im
menses.. tra.vaiix ^tfart. La fcnte et le fer y
sont", à marché^ La houille s'y extrait en
ja.hÔHftaBfl»età hâa.prixAjûutezà celaquela
densité de la ; p'ppulation.y est plus considéra
ble que partout .ailleurs, que : les villes s'y
touchent,- et. que les chemins n'ont pas de
ces/parcours stériles"qui affectent nos gran
des lignes.' Ainsi, conditions économiques de
construction, conditions économiques d'ex
ploitation, tout s'y trouvait réuni; ' - 1
Comment se. fait-il donc que cette expé
rience,tentée dahsles conditions lesplus.pro-
prés à en assurer le succès, n'ait pas mieux
réussi? Pourquoi ces. plaintes qui s'élèvent
r de tous lç.s coins : de la Belgique ,et qui vien
nent de motiver, la nomination d'une com
mission d'enquête.? Nous n'avons pas la pré
tention do signaler ici tous les vices de détail
qui peuvent s'être" révélés dans' l'exploita
tion* du chemin par .l'Etat: C'est un çdin
que nous laissons à la commission. Mais
ce que nous n'hésitons ; pas à dire, c'est
que la' cause première de tout le mal est
dans,un vice originel, ou, pour parler plus
nettement, dans le fait même de l'exploita
tion par une administration pùblique. Il
.manque et il manquera toujours à une ad
ministration publique ' le' seul mobile -de
tous le^ progrès 'et de .toutes ; les.'économies,
le mobile'de l'iptérêt privé'.- :-j
Le personnel chargé de cette tâche peut
être,- chaque individu étant considéré'' à
part, très honorable et très habile.. Mais il
faut prendre, l'}iuma.nité comme elle est;
or, peut-on demander à un homme d'appli
quer tous ses soins, tous ses efforts, toutes
ses faôultés, à l'amélioration d'un service in
dustriel, quand il ne: doit en retirer aucun
profil? A quoi bon se donner du mal pour
attirer les voyageurs et les marchandises,
pour mieux satisfaire aux convenances pu
bliques, pour simplifier le service, ! pour
réduire les dépenses de traction ? Chacun
•fait son devoir, nous le, supposons ; mais
chacun le;fait-mollement; sans zèle, sans re
cherche du progrès, et c'est ainsi qu'on reste
stationnaire, tandis,que tout marche et so
perfectionne dans les entreprises exploitées
par l'industrie.
Nous terminerons par uné; dernière, obser
vation. L'administration des chemins bel
ges exploite un réseau moins étendu que
celui'qui, est confié à' plusieurs.de nos
grandes compagnies. Admettons qu'on ait,'
à l'exemple de nos voisins, remis la plus
grande partie de notre système de chemins
de fer entre les mains du gouvernement. U
est évidént quèîes difficultés, les inconvé-
niens qui se sont manifestés en Belgique, àu-
raientjgrandi en raison même de la longueur
et de la complication du réseau. Ce serait un
toile universel, et le gouvernement serait
trop heureux d'échapper à ces récriminations
èn appelant l'industrie privée à son aide et
ën lui restituant un rôle qu'elle seule est
apte à remplir. Nous croyons que la Bel
gique sera conduite, bon gré y mal gré, .à
cette solution ; on cherchera à s'y soustraire
en essayant des palliatifs; mais la force des
choses y ramènera, 3. burat.
Par décret du 26 décembre, l'Empereur ;
sur la proposition du ministre de la guerre,
a nommé ou promu dans l'ordre de la Lr-
gion-cl'Honneur, les militaires dont les noms
suivent :
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 31 DÉCEMBRE.
ÎSAAC LAQÏÏEDEM
, / • - *kA& ' : J '
ALEXANDRE DUMAS
INTRODUCf ÏÔIV.
; m.
! JÉRUSALEM."
Un dê . ces rois qui, selon la prophétie de
'• Daniel, s'étaient taillé des royaumes dans
l'empire'd'Alexandre, se nommait Seleucus
'* Nicator,ou Sèleucus-le-Vainqueur.
- ' - C'était à lui que la Syrie était échue.
Pendant cent- vingt-cinq ans, ses succes
seurs, qui, ainsi que lui, avaient Àntioche
" pour capitale, reçurent le tribut de Jérusa-
• lem, et, en échange de ce tribut, respeçtèh
" rent la législation, les mœurs et les croyan
ces juives. ■ • .. ' -
Ces successeurs furent Antiochus-le-Sau-
vetir, Antiot'hus rla -Diéu, Seleucus II, Seleu
cus III et Antïocàus-le-Grànd,— auquel suc-
' fcéda Seleucus Pffilopator,—et; enfin, Antiù-
■ chus IV. ' v. .. .. ■:
v Chacun de ces princes, comme on voit,
ittVâik un surnaim plus ou moins mérité ; An-
tiochus JTV avait pris celui de T héos -E pipha-
N ès (Dieu présent).
La postérité changea ce surnom, en celui
d'EpiMAKÈS, qui veut dire insensé.•;
Il avait marié sa sœur -à Ptolémée Philo-
métor, et lui avait donné pour dot la Cœlé-
. Syrie et la Phénicie. - ^
"Sa sœur .morte, il réclama la dot .: ptolé
mée ne voulut pas la rendre. Antiochus ras
v 'Voir les numérosdeslO, 11,12, 15,16,17, 18 et 19,
â2, 23,20 <£ 30.
* Là propriété dés édition* française ou étrangères
est expressément réservée dans ton» les ys où la
'• propriété littérair'-est assurée, l'auteur ayant traité
; ^avancé des traductiotîs anglaiseB, espagnoles, por
tugaises, allemandes et ltalietwe«7
sembla une grande armée avec des chariots
et des éléphans, vingt mille hommes de ca
valerie, cent mille d'infanterie, et marcha
contre l'Egypte.
Ptolémée,. battu dans, les premières ren
contres, appela à son secours les Romains;,
—Antiochus ne se souciait pas de se compro
mettre avec les fils de la louve : il ordonna
la retraite, et, pour ne p^s perdre tout à fait
son expédition, il vint s ? abattre sur la pau
vre Jérusalem, à qui cent vingt-cinq ans de
paix» sinon de prospérité, avaient rendu
quelques traces de son ancienne splendeur.
Il entra plein d'orgueil dans le temple,
prit l'autel d'or, le chandelier d'or, la table
d-'o'r où, les pains étaient exposés ; tous Tes
vases, tous les bassins," toutes les coupes,
tous les encensoirs d'or; et, enfin, le Voile
brodé d'or, et l'ornement d'or qui était de
vant le temple;— puis, en outre,, tout l'or,
tout l'argent, tous les vaisseaux précieux,
tous les trésors cachés qu'il trouva, et, ayant
tout enlevé, il fit un grand carnage rl'hom-
mes, une grande levée de captifs, et retourna
dans son pays.
Ce fut ua immense deuil par tout Israël,
aussi immerise que celui qui s'y était répan
du lors de la première captivité.
Les princes et les anciens étaient dans la
douleur, les jeunes gens et les vierges dans
l'abattement} les maris s'abandonnaient aux
pleurs, et les femmes, assises sur leur Ut
nuptial,; fondaient en larmes.
Ce ne fut pas le tout : deux ans après, vin
rent de nouveaux messagers du roi ; ils s'em
parèrent de, Ja forteresse, y mirent une gar
nison grecque, « filet très dangereux' pour
prendre les, hommes, dit le livre des Mac
chabées, et qui tendait sans cesse des embû
ches à ceux qui venaient se-sanctifier dans
le temple. » . !;
Cette forteresse, c'était'le mauvais démon 1
d'Israël, car ceux qui l'habitaient répan
daient le sang innocent devant le saint lieu,
et en souillaient jusqu'au sanctuaire; de
sorte que les UabitsBS s'enfuirent, et que Jé
rusalem, étrangère à ses citoyens, devint la
demeure des étrangers.
. Mais ce n'était-point encore assez : Antio
chus écrivit par tous ses Etats, afin que tous
ses peuples fie fissent plus qu'un seul peu
ple, et toutes leurs c.royaupes qu'une seule
croyance.
il .défendait spécialement aux Jijifs d'of
frir des holocaustes dans le temple de Dieu; ;
de célébrer le sabbat et les fêtés solennelles/ ,
et ordonnait de bâtir des temples aux ido-
les là où était le temple du vrai Dieu. i
Et, si quelqu'un n'obéissait pas à cet or-î
dredu roi Antiochus, il encourait la peine J
de.mort. "*. * i ./ - ^
Èt des officiers étaient établis par tout le -
pays pour surveiller Jérusalem, et la punira f
Il y avait, alors, dans cette ville, un saint '
homme que l'on nommait Mathatias fils de :
Jean ; c'était un vieillard de cent quarante' ,
ans.
Il avait cinq fils, et, avec ses cinq fils, il '
sortit de Jérusalem, et se retira sur la mpn- ?
tagne de Moclin, située à trois heures à l'ouest ^.
delà ville sainte.
Ses cinq fils s'appelaient : " '
. Jean, surnommé Gaddis ; -
. Simon, surnommé Thasi;. ; ' ..fi-
Ju'las, surnommé Macchabée;
Eleazar, surnommé Abarou ; ; î
Et Jonathas,.surnommé Apphus. .
. Et, là, debout au milieu des fugitifs, il s'é-'
criait, la bai'be et les cheveux au vent, com- '
me ces saints prophètes qui pleuraient au
trefois sur Jérusalem: \
—0 malheur, malheur à moi! Etais-je
donc né pour voir l'affliction de mon peuple,'
el la ruine de la ville sainte? Etais-je donc
né pour venir m'asseoir ici, tandis que Jéru
salem est souillée, que son sanctuaire .est
aux marcs des étrai]gerfcvêt son temple trai
té comme un "homme infâme ?' Les vases
consacrés à sa gloire ont été enlevés comme
des captifs, et emportés sur une terre enne
mie; les vieillards ont été assassinés au seuil
de leurs maisons, elles jeunes gens sont-torn-..
Les morts sous l'épee au milieu des rues V'-
Quellenation n'a pofnthéritédg ton royaum,.?,'
6 Jérusalem ! et quel peuple ne s'est pas en
richi de tes dépouilles? Toute ta magnifi-.-
cence t'a été enlevée, et, de libre que tu
étais, te voilà esclave ! Tout ce que nous '
avions de beau, de saint, d'éclatant, a été
désolé et çrofané par les nations !... 0 Jéru
salem ! Jérusalem! pourquoi donc vivons-f
nous encore quand tu né vis plus ? ' ■ , f
Et, comme, en ce moment même, les en
voyés du roi Antiochus venaient pour ,con-'
traindre les Juifs qui s étaient retirés à Mo-
din de sacrifier aux idoles, et d'abandonner
la loi du vrai Dieu ; comme, debout au mK
lieu dtt peuple, et entouré de ses cinq lils, '
les officiers voyaient te vieillard,.qui leur pa
raissait le plus considérable etie plus consi
déré de tous, leur chef s'avança et lui dijL
— Mathatias, soyez le premier à exécu-
' ter les ordres du roi, comme ont fait tbùtes
/jles nations, comme ont fait tpus les hom-
: /meç de Juda, comme ont fait tous les habi-
* tans qui sont restés dans Jérusalem, et vous
serez placés, vous et vos fils, au rang, des
amis du roi, et comblés, vous et eux, d'or,
1 de gloire et d'honneurs.
Mais, haussant la voix afin que personne
ne perdît un mot'de ce qu'il disait, Matha
tias répondit :
— Quaiid toutes les nations obéiraient au
roi Antiochus; quand tous ceux d'Israël'
abandonneraien t le culte de leurs pères pour
suivre ses ordonnances ; quand tous ceux
qui sont restés à Jérusalem plieraient le ge
nou devant les idoles, mes frères, mes en-
' fans et moi ne reconnaîtrons jamais d'autre
dieu que Jehovah!
Et, comme un Juif, effrayé sans'doute de
l'attitude menaçante qu'avaient prise les sol-'
dats grecs à ces paroles, s'avançait vers l'au
tel des faux dieux pour y sacrifier, Matha--
tias arracha une épée des mains d'un sol
dat, et tua le Juif.
Puis, comme l'officier s'avançait pour l'ar
rêter, il s'élança contre l'officier et le tua.. -
Alors, les soldats reculèrent.
Du pied, Mathatias renversa l'autel.
Et, levant au-dessus de toutes les têtes son
épée rouge de sang : -
■ " — Que quiconque est z^lé pour la loi, et
vôut rester ferme dans l'alliance du Sei
gneur, me suive ! cria-t-il. "
Et il s'enfuit dans la montagne avec ses
cinq fils j abandonnant ses maisons, ses biens,
enfin tout ce qu'il possédait dans la ville.
Et ce qu'il y avait de cœurs fidèles, d'hom
mes désireux'de vivre suivant la loi et la
justice, s'en allèrent avec eux dans le désert.
• C'est ici que commence cette magnifique
épopée des cinq frères portant unnom pr^-
* destiné :.—Macchabée veut dire en hébreis
celai qui frappe ; en grec, celui qui combat.
*' -.Les soldats d'Antiochus poursuivirent les
* fugitifs, atteignirent une troupe d'hommes,
; de femmes et d'enfans, et, quoique ceux-
ci fussent ;irmés, quoiqu'ils pussent fuir,
comme c'était le jour du sabbat, ils ne vou
lurent ni fuir, ni se défendre.
Seulement, ils se dirent entre eux : «Frè
res, mourons dans la simplicité de notre
cœur! » et ils dirent à leurs meurtriers :
« Le ciel et la terre seront témoins que vous
nous faites mourir injustement ! »
ils tendirent la gorge comme des victimes,
et furent tués avec leurs femmes; leurs en-
fans et leurs bestiaux.
Mille personnes, périrent ce jour-là !
Mais leur sang répandu cria vengeance, et
te cri fut entendu par tout Israël.
Les ' premiers > les Assidéëns, qui étaient
les plus vaillans parmi les Juifs, prirent les
armes et vinrent à Mathatias.
Et tous ceux qui étaient menacés, tous
ceux qui fuyaient vinrent également aug
menter la troupe de Mathatias et de ses cinq
fils."-' :
Et, lorsqu'ils formèrent une espèce d'ar
mée, ils fondirent sur les prévaricateurs,,
sur les renégats et sur les gentils, et en fi
rent un^ grand carnage ; le peu de ces hom
mes, qui échappèrent au glaive s'enfuirent à
travers les nations.
Et, maîtres de Jérusalem et de tout Israël,
Mathatias et ses cinq fils allèrent du nord au
midi, de-l'orient à l'occident, renversant
tous les autels des dieux étrangers.
Un jour, le veillards'arrêta dans sa course :
il sentait qu'il allait mourir.
• Il fit venir ses fils autour de son lit.
— Mes enfans,leur dit-il en secouant la
tète, ce serait une erreur à vous de croire
que le règne de l'orgueil est passé ; non,
voici venir, au contraire, un temps de
châtiment et de ruine, un temps : d'indi
gnation et de colère ! Maintenez vous donc
fermes dans la foi, et vou< z votre vie- à
l'alliance que vos pères ont faite avec le Sei
gneur. Souvenez-v.ous des œuvres de vos an
cêtres; soyez fidelescomme eux, et vous serez
grands, forts et pleins de gloire comme eux!
Vous voyez ici 'Simon, votre frère : il est
homme de conseil; écoutez-le toujours ;
quand je n'y serai plus, il sera votre père.
Vous voyez Judas Macchabée : il a été fort
et vaillant dès sa jeuuesse ; quand jè n'y
serai plus, il sera votre générai.
. Et, après ces mots, il les.bénit, et, la mort
l'ayant touché, il se trouva réuni à ses pères,
Il mourut dans la cent quarante-sixième
année de son âge, lut enseveli à Modin dans
le "sépulcre de ses aïeux, et tout Israël le
pleura, menant un grand deuil k l'occasion
ae" sa mort.
A partir de ce moment, comme l'avait
décide Mathatias, Simon devint la tête et
Judas le bras.
Alors, commença la lutte; elle fut longue,
acharnée, mortelle ! '
Apollonius; qui comniandait pour Antio
chus dans la Judée, 'réunit d'abord tout ce
qu'il avait de troupes, et: sortit de Samarie
avec une puissante armée.
Judas marcha contre lui, tailla son armée
en pièces, prit son épée, et ne voulut plus
désormais eir avoir d'autre:
Alors, Seron, qui était un autre général
de l'armée d'Antiochus, et qui commandait
dans la basse Syrie, rassembla autour de lui
une armée considérable, et s'avança jusqu'à
Bethoron. Ilmenait àsa suite des marchands
d'esclaves qui devaient, avec le prix des Juifs
qu'il leur vendrait, payer aux Romains le
tribut du roi Antiochus.
Judas ne laissa pas.Seron aller plus loin.
Lorsqu'il se trouva en face des ennemis,
ses soldats lui firent observer que ceux-ci
étaient vingt fois plus nombreux qu'eux.
Judas répondit : ■ ■ . ■ _ •
—Quand le Dieu du ciel veut nous "sau
ver, il n'y a pas de différence pour lui entre
un grand et un petit nombre !
Et il se rua sur Seron et sur son armée:
L'armée fut mise en déroute, et Seron gagna
à grand'peine les bords de la mer, et s'enfuit
vers Antioche dans une barque.
Et il en fut ainsi des trois armées qu'Au-
tiochus envoya encore contre Judas, qui tua
trois mille hommes à Gorgias, cinq mille à
Lysias, huit mille à Timothée.
Antiochus en mourut de rage!
Eupator, son fils, lui succéda.
Le nouveau roi résolut d'en finir d'un *
seul coup avec cette poignée de fidèles, qu'il
appelait une poignée de bandits.
Il rassembla une ârniée de cent millè
hommes de pied, de vingt mille cavaliers, et
de trente-deux éléphans.
. chaque éléphant, 'conduit par Uflin-
dien, portait une tour de bois contenant
trente-deux soldats. .
Le roi se mit à 1^ tête de ses cent vingt-et-
un mille hommes, et. s'avança vers Jéru
salem. - , '
Et toute cette multitude était eilrayante à
voir avec, ses clairons sonnaus, ses élé
phansmugissans, ses chevaux hennîssans.'
' La cavalerie marchait sur les deux ailes pour
BUREAUX : rae de Valol» (Palaln-Xloyal), mï lO.
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1 ' • — A Strasbmg.f cAmM.'Awxandbi:, pwrl'Allemagne, . , " | et au bureau du journal.
S'adresser, franco, pour l'adminij
■ à M. demain , directeur.
PAIUS, 30 DÉCEMBRE.
ç . j-
" " LA RÉCONCILIATION' DES PARTIS, j
Un des plus grands Tnalheurs qiJfi puis-
a sent,affliger un ççuple, c'est la (iivisioïT des
partis. La division des partis est une cause
• permanente d'affaiblissement, de«léeadêncé
• et de.mio«^'Comment une nation-, pourrait
' elle faire de grandes choses, quand elle est
] rongée au cœur par le démon de la discorde,
: quand chaque ville, chaque maison, chaque
famille présentent le spectacle de la désu-
- nion et de la haine, quand tous les actes dii
" gouvernement sont jugés par l'injustice et
par le dénigrement? Ces passions violentes
1 épuisent l'énergie vitale d'un pays, usent
- ses facultés, font dévier son intelligence
- et son activité. A quelles causes faut-il at-
' tribuër la chute de ces nobles républiques
■ italiennes du moyen, âge, qui ont si mi-
• sérablement péri après avoir étonné le
- monde par les merveilles de leur génie, sinon
aux rivalités éternelles des opinions,à la lutté
armée des partis ? Qu'on relise dans le poè
me immortel du Dante les imprécations tery
ribles dont il. accable ceux qui ont déchiré
! et perdu « Florence, cette fille de Rome, » si
- forte et si brillante aux temps de sa prospé
rité, si faible et si malheureuse depuis que
1 la paix domestique en est exilée. .1
i L'histoire nous enseigne que les nations
n'ont été puissantes et heureuses que par la
■ réconciliation des partis. Quand Auguste fçrf
ma le temple deJànus à Rome, il ne termina
pas seulement ta guerre contre les peuples
r étrangers, il eut la gloire plus éclatante en
core de mettre fin à la guerre des Romains;
. au. 8ein de -la" patrie.. Cinquante années
de'dissensionscivilesfiyaientmuïtipliéles fac
tions. Le prince devint le médiateur de tous
les intérêts, le pacificateur de toutes les que
relles. Les vaincus comme les "vainqueurs
eurent une large part dans son gouverne-
• ment. Virgile et HorâceVlçs poètes officiels
de la cour impériale-, chantèrent les vieil
les mœurs de là république.. L'éloge de
Caton-fut inscrit dans l 'Enéide, et Tite-
Live reçut du prince lé. surnom amical de
Pompéien. C'est à'ce système plein de géné
rosité qu'est due la splendëur de ce long rè-
• gne de quarante-cinq ans, qui .prépara et
annonça l'ère des Antonins. .. . .
Tous les historiens de l'Angleterre ont.
noté comme une période cle. calme et de
grandeur le moment où l'on cessa.dé parta
ger le peuple, britannique en Normands et
en Saxons, où une nation parlant la même
lapgue, attachée, aux mêmes, institutions,
ayant les mêmes moéurs et Içs mêmes iuté-
■ rôts/ se constitua après les longues cala-
piités des dissensions intestines. Ils ont
"marqué pareillement d'une pierre Planche,-
l'époque où les partisans des deux roses
oublièrent leurs querelles sous une dynas
tie qui réunissait lesdroils des deux mai-
i sons d'Yorck et de Lancastrej et l'époque
: presque; contemporaine où furent effacés
les noms des jacobites et des hanovriens.
Par-dèlà le détroit, aujourd'hui, les. partis ne
représentent plus des prétendans qui aspi?
rent au trôije,dës systèmesmonarchiques ou
républicains, des principes sociaux ou anti
sociaux, mais - de simples- nuances d'opi
nions si peu tranchées, si peu hostiles les
unes aux autres, qu'un ministère dp Conci
liation, composé d'hommes éminens ,sortis
dés rangs des. wbigs et des tories, vient
de mettre un terme à ; la dernière crise
ministérielle. Et assurément, cette absence
«le factions en Angleterre est une dès prin-
Z -' i si '-v* r n t *■»; . - V: (
cipales causes de la grandeur et de la sécu
rité de cette forte et sage nation, qui a pros
péré par le bon gens de son peuple non
; moins que par l'habileté de ses hommes
d'Etat..
La France est depuis long temps divisée;
C'est le fmiii détestable de nos révolutions;
• L'enseignement de-l'histoirè ne nous man
que pas cependant, -Nos annales nous , ont
appris ce que les querelles des partis nous
ont .déjà coûté. Que de larmes, que de
sang n'a-t-il. pas fallu pour faire dispa
raître le nom des Bourguignons et des
Armagnacs !. Au XV" siècle, ces discordes
civiles faillirent nous livrer à la honte de
la domination anglaise. A la fin du XVI e
siècle, les querelles religieuses renouvelè
rent nos désastres et un péril analogue pour
notre nationalité, au profit de l'Espagne. iSfo-
tre pays ne retrouva son assiette et sa force
-que le jour où les distinctions de partis fu
rent oubliées, où de grands souverains pra
tiquèrent franchement et loyalement la po
litique de la concorde-et de la conciliation.
Nous pouvons placer parmi ces noms vér
nérés;le nom du glorieux fondateur de là dy
nastie napoléonienne. Dans un passage cu
rieux de ses Mémoires, Napoléon rappelle, les
circonstances extraordinaires qui ont coni-
couru à son élévation; il n'a garde d'omettre
celles qui'lui ont permis d'effacer les maux
du pays et de convoquer autour de lui les
hommes de tous* les régimes et de toutes les
opinions. Grâce à lui, les prêtres ont vu se
rouvrir les églises et se relever t les autels;
Les. émigrés ont retrouvé leur patrie.
leurs biens. Les républicains sincères et
'honnêtes ont cessé d'être en butte aux in*
justices des réactions politiques. La vieille
aristocratie a donné la main, dans son pa
lais, à la jeune aristocratie de l'Empire. Les
grands noms historiques sè sont mêlés, aux
noms nouveaux empruntés à des victoires;
Les Carnot, les David, les Merlin de Douai
ont été comblés d'honneurs ou de pouvoir.
La France d'autrefois s'est réconciliée avec
la France moderne. Chez l'Empereur Napo
léon I e % cette politique n'était pas seule^
ment l'instinct d'un cœur magnanime, c 'é
tait encore le résultat d'un système de goùr
veriiement habilement conçu, généreuse
ment suivi. Ecoutons-le plutôt lui-même,
quand il parle de ce système aux foifction-
nairesVe l'Empire.
L'Empereur Napoléon I er disait, en expli
quant son système-à ses conseillers intimes :
« Je n'épouse aucun parti que celui de là
nation. Ne cherchez qu'à réunir ; ma poli
tique est de compléter la fusion. Il faut
que je gouverne avec tout le monde, sans
regarder à ce que chacun a fait. ». En
une autre occasion, comme on blâmait quel
ques choix hà^Ttfaux ! <îu'iH^V!f«itS5-s»«Bsi >
tenir compte des querelles d'opinions, Na4
poléon prononçait ces bèlles paroles Gou
verner par un parti, c'est se .mettre tôt
ou tard dans sa dépendance. On ne m'y
prendra pas; je suis national; je - me sers
de tous ceux qui ont de la capacité et la vo
lonté de marcher avec moi. Voilà pourquoi
j'ai composé mon conseil d'Etat de Consti
tuons qu'on appela modérés ou feuillans,
comme Dsfermon, Rœderer, Regnier, Re-
gnault de' Saint-Jean-d'Angely; de royalistes
comme Devaines et Dufresne; enfin.de jaco
bins, comme Brune, Réal et Berlier. J'aime
les honnêtes gens de toutes les couleurs. »
Napoléon TIÏ professe les mêmes prin
cipes et suit les mêmes maximes. Encore
Président de la République) lors d'un de ses
voyages dans l'ouest dé la France; le chef
de l'Etat se félicitait de voir fraternelle- \
menj réunis à sa table les fils de Cam-
bronn,e et de Bonchamp. C'est là, en effet,
sa politique,^profonde autant que généreuse.
Qu'on parcoure la liste des sénateurs, des i
conseiller "d'Etat, des députés au Corps Lé- ii
gislatlf> et l'on verra si d^ hommes honnêles î
detoutesjes couleurs n-'oàt pa^'êî4cpti¥.oquég 1 ^
autour du drapeau de l'ordre et de ta société', !:'
sans acception de partit; eu tenant compte
seulement de l'élévation dfe leur intejligence .
et de la loyauté, de leur caractère. Des es-- '
prîts superficiels s'étonnent de voir dans i
l'administration, dans l'armée, dans la ma-'-
gistrature, d'anciens légitimistes, d'anciens
républicains, des serviteurs de la fanjille •
d'Orléans, qui ont prêté serment au régime
nouveau; et qui, nous en sommes con
vaincus, demeureront fidèles à la parole'
jurée. 11 faut s'en féliciter , loin des s'en
plaindre. La France ne peut être paisible •
au-dedans, honorée et puissante au-déhors,
que par la réconciliation des partis, à'l'om
bre d'un gouvernement vraiment national. :
Aucun pouvoir, on l'avouera sans contre
dit, n'avait le droit, jusqu'à présent,-île par- ;
1er de concorde et d'oubli du passée ta Res- •
tauration a succombé sous le ppids des
souvenirs de la double invasion de 1815. .
La' dynastie d'Orléans ne pouvait rallier
ni les légitimistes, ni les républicains. :
Aux yeux des républicains, ce, gouverne f
ment était coupable d'avoir trahi son origine >
révolutionnaire. Aux yeux des légitimistes, i
le chef de cette dynastie avait m^s la main '
sur l'Jjéritage d'an orphelin c^nflé à gaxâey t- ;
et ils le poursuivirent de leur liainft jusqu'à^
l'injustice. La république de 1848 a péri par î
la faute des imprudens plagiaires qui évo-\
quèrent le fantôme sanglant de la Monta- ■
gne de 93, et qui trouvèrent ingénieux j
de nous; menacer des utopies de Babeuf
et de Sylvain Maréchal. Tous ces pouvoirs
représentaient des opinions et ne vivaient
que par la lutte des partis. Aussi n'ont-ils ;
pu résister à la tempête qui les a emportés ;
les uns après les autres et qui les a brisés.
Le gouvernement de Napoléon III ne .doit
rien aux partfs : il doit tout à la France ^Au-
dessus des intérêts mesquins et transitoires
des factions, il a placé un intérêt supérieur
et permanent : l'intérêt du pays. Appuyé
kur l'assentiment populaire, il a droit de
dire à tous les hommes de bonne foi :
« Avant d'être républicains, légitimistes, '
orléanistes, vous êtes citoyens; ayez le cou
rage de préférer votre patrie à vos opi
nions. Républicains sincères, vous aurez pour
symbole la souveraineté dépeuple, et c'est
dans la souveraineté du peuple que je puis«
mon autorité-.- Légîti mis tes, Dieu a rejeté des
dynasties pour en "placer d'autres sur le
- T -
trent qu'un de. -oes ^graqds événemens '
vient de s'accomplir. Partisans de la mo-
narchie contractu,elle, je. puis défendre
vos intérêts, et je vous donne de plus sé
rieuses .garanties d'ordre. U:' : . ife' stabilité.
Venez donc tous, adversaires
de,demain, oublier vos queçelles et abjurer
vos haines autour d'un pouvoir qui vous ap
pelle tous à concourir à la même «euvre : —
la prospérité de la France ! »
Nous savons bien-que ce langage nè^era
pas entendu de tous les hommes de partis,.!
La réconciliation complète ne . peut être !
que l'ouvrage du temps et d'une politique I-
habile et persévérante. Il restera donc, j
quant à présent, en dehors de l'action du 1
gouvernement,.quelques brouillons incor- \
rigibles, quelques boudeurs obstinés, quel- '
quès pamphlétaires hargneux qiji Rivent
de scandai® et de diffamation, ^- petite
■Eglise de disâidens ,-qui n'a pas! la puis
sance de faire un schisme et qui parvien
drait tout au plus à former une coterie.
Mais déjà bien des préjugés sont tombés,
bien dès élémens de discorde et de hainp
.ont disparu ; les. plaies 4e l'ampur-propre et
'de l'intérêt personnel se ferment-fet se «ï-
cati'isent. La masse honnête et convain
cue des partis vient se fondre dans la grande
unité nationale que le vote de la France a
fondée, et qui a pour représentant et pour
chef l'Empereur Napoléon lit. ;
IIENUÏ Caitvain.
Il y a eu encore aujodrd'hui conseil des
ministres.
Après lè conseil, l'Empereur est descendu
dans le p.arterre qui se trouve sous ses croi
sées, et ii s'est promené quelque temps dans
ce parterre et dans celui qui longe l'autre
Î>artie du palais ; il était accompagné du co-
onel Fleury, commandant le régiment des
guides. " : ■
' M., Paîcbs, ministre,des affaires étrangères
de Grèce, aannoncé officiellement àM. Forth-
Rouen, ministre de France à Athènes, la
vive satisfaction avec laquelle S. M. helléni
que avait appris l'avènement au trône de
S. M. I. De nouvelles lettres de, créance ont
été immédiatement expédiées à M. Mauro-
cordajo.j
Voici quelques nouveaux détails sur la
proclamation de l'Empire faite à bord de la
division française à Athènes, v
i^.:-,^tfe^àujp&i£Ktaiis après que cette nouvelle
-i avait été portée par l envoyé extraordinaire
- de France en Grèce au commandant en
. chef de nos forces navales dans le Levant,
les bâtimens français de la division mouillés
au Pirée se sont couverts de leurs pavois
aux cris, sept fois répétés par les équipages,
• de Vive l'Empereur!, et ils ont fait une salve
de 101 coups de canon. v ,
Une corvette et un brick de guerre russes,
deux bâtimens grecs et une corvette napoli
taine, qui stationnent au Pirée, et dont les
• capitaines avaient été avisés par le contre^-
■ amiral français quelques instans seulement
■ à l'avance, ont pavoisé comme nos bâtimens,
< et leurs canons ont saluéj en même, temps
que les nôtres, le souverain acclamé par la
France. . ;
Les deux commandans russes ont mis un
• empressement tout particulier à venir com-
- plimenter lé chef de la station française, et
ce dernier se^préparait à répondre le lende-
- main à-leur courtoisie, en célébrant comme
eux la fête de S. M. l'empereur de Russie.
Les lettres de Berlin, du 2 (i de ce mois,
reçues à Cologne, disent que les nouvelles
lettrés de créance'pour l'ambassadeur de
• Prusse à Paris avaient été expédiées la veille.
« Là présentation de ces lettres ,- dit la
- Gazette de Cologne , n'aura probablement
"-fliea ;qtie 'daens -qaelques^*^rs, parce
' comme nous l'avons déjà dit, cette présenta-
. tion doit être effectuée simultanément par les
. -ambassadeurs.des trois puissances du nord.
La reconnaissance des autres Etats alle
mands suivra successivement et-à de courts
intervalles. Si jusqu'à ce "moment ces Etàts
' ont apporté quelque retard dans l'accomplis
sement de cette formalité, ce n'a été que par
déférence wà-vis des deux grandes puis
sances allemandes. » •
La Gazette de Cologne reçoit en outre de
Berlin la nouvelle de .la reconnaissance de
l'Empire l'rançâis par la Russie. Le cabinet
de Saint-Pétersbourg se bornerait à faire une
seule réserve en faveur des traités de 1815 et
' des limites territoriales qu'ils ont fixées. «Cette
nouvelle, dit le correspondant de la Gazette
-de< Cologne, -a été favorablement accueillie par
tousjceuxqui n'aiment pasle donquichottisme
des-légitimistes, et qui n'ont pas oublié l'a
vantage 5 que la légitimité a retiré d'une con
duite opposée en Espagne. Le commercé dé
l'Allemagne, et en particulier nos pauvres,
ouvriers tisserands, en ont trop souffert
alors, o : ■■ : - , ■
Il se passe actuellement en Belgique un-
fait.de nalure'à jeter de nouvelles lumières"
sur tme question qui a donné Jieii à-de lon-
guss .discussions da^s nosjts.«ètftbléëâ lîégi^ *<.
mivps, et qui était devenue le thème .favori =
des socialistes, la construction etTexploita-.
tion des chemins de fer par l'Etat. 1
On peut dire que cette -question,.ramenée r
sans cesse dans les débats parlementaires,
n'a été définitivement résolue que depuis le
2 décembre. La république de 1848 débuta
par vouloir mettre là main sur les chemins
construits ou en exécution et s'arroger le.-
monopole des communication*" à vapeur.
Depuis cette époque, l'opposition de toutes
les nuances, loin de renoncer ;à ce projet,
n'avait cessé d'en poursuivre l'accomplisse
ment, et l'on n'a pas oublié tous les 'eftorts
tentés pendant les derniersmomens de l'As-:
semblée nationale, pour confier l'achève
ment du chemin de Lyon et de la Méditerra-'
née à l'administration. Le gouvernement ac-
-tuel/tout en reconstituant l'autorité sur de
fortes bases, a fait justice de ces principes qui
tendaient à placer .toutes les grandes entre
prises dans lès mains de l'Etat; ila faitappel
à l'esprit d'association, et il a chargé l'in
dustrie privée de terminer notre réseau gé
néral de chemins de fer. .
Qu'en est-il réêMlté ? c'est que partout 09 ;
s'est mis à l'cguVre "ayec ùnè 'ardeur inouïe*
Ce que l'Etat ne pouvait faire avec ses seu
les ressources, l'industrie privée a pu le
faire avec le concours des capitaux de tous.
Des chemins, dont l'exécution semblait
ajournée à un avenir éloigné, ont été entre
pris immédiatement. On a "vusiïrgirdetous
côtés des compagnies nouvelles. Les compa-r
gnies anciennes jettent des embranchemens
autour des lignes principales, et s'ingénient
à accroître la circulation des voyageurs et des
marchandises, tout en réduisant leurs frais
d'exploitation.
Tàndisque les compagnies donnent chez
nous le spectacle de cette ardeur, de cet
esprit d'initiative, • qui - tend' à faire partici
per la plus grande masse de la popu
lation aux bienfaits des nouvelles voies de
transport, la Belgique, où le monopole
des chemins. de fer est resté entre les
mains de l'Etat, retentit de plaintes contre
la.mauvaise administration qui. préside à
leur exploitation. Une proposition a'été faite
de remettre les chemins belges à l'industrie
privée, et, si la section centrale de la cham-
br&des représentans ne l'a pas accueillie, elle
a du moins jugé- nécessaire de donner une
première satisfaction .aux réclamations gé
nérales, en proposant de nommer une com
mission parlementaire pour rechercher et
examiner les vices de l'exploitation par l'Etat.
Lé fait mérite d'autant plus d'êlre signalé,
que les partisans de l'exécution et de l'exploi
tation des chemins de fer par le gouverne
ment avaient constammeht cité l'exemple de
la Belgique comme tout-à-fait concluant. A
toutes les objections dirigées contre leur
système, ils répondaient en alléguant ce qui se
pratiquait de l'autre côté delà frontière. A
les eïi croire, tout allait au mieux chez nos
voisins, le service était parfaitement organir
sé, et la Belgique se félicitait chaque jour dè
voir l'exploitation de ses chemins de fer di
rigée par l'administration publique.
Remarquons que l'expérience de l'exécu
tion - et de l'exploitation des chemins de fer
. par l'Etat ne pouvait se faire nulle part dans
des conditions aussi favorables, qu'en Belgi
que. Lù configuration du sol ne présente
pas, en général, ces difficultés de. terrain
qu'on; rencontre en France et . dans la plu
part des autres pays; et qui nécessitent d'im
menses.. tra.vaiix ^tfart. La fcnte et le fer y
sont", à marché^ La houille s'y extrait en
ja.hÔHftaBfl»età hâa.prixAjûutezà celaquela
densité de la ; p'ppulation.y est plus considéra
ble que partout .ailleurs, que : les villes s'y
touchent,- et. que les chemins n'ont pas de
ces/parcours stériles"qui affectent nos gran
des lignes.' Ainsi, conditions économiques de
construction, conditions économiques d'ex
ploitation, tout s'y trouvait réuni; ' - 1
Comment se. fait-il donc que cette expé
rience,tentée dahsles conditions lesplus.pro-
prés à en assurer le succès, n'ait pas mieux
réussi? Pourquoi ces. plaintes qui s'élèvent
r de tous lç.s coins : de la Belgique ,et qui vien
nent de motiver, la nomination d'une com
mission d'enquête.? Nous n'avons pas la pré
tention do signaler ici tous les vices de détail
qui peuvent s'être" révélés dans' l'exploita
tion* du chemin par .l'Etat: C'est un çdin
que nous laissons à la commission. Mais
ce que nous n'hésitons ; pas à dire, c'est
que la' cause première de tout le mal est
dans,un vice originel, ou, pour parler plus
nettement, dans le fait même de l'exploita
tion par une administration pùblique. Il
.manque et il manquera toujours à une ad
ministration publique ' le' seul mobile -de
tous le^ progrès 'et de .toutes ; les.'économies,
le mobile'de l'iptérêt privé'.- :-j
Le personnel chargé de cette tâche peut
être,- chaque individu étant considéré'' à
part, très honorable et très habile.. Mais il
faut prendre, l'}iuma.nité comme elle est;
or, peut-on demander à un homme d'appli
quer tous ses soins, tous ses efforts, toutes
ses faôultés, à l'amélioration d'un service in
dustriel, quand il ne: doit en retirer aucun
profil? A quoi bon se donner du mal pour
attirer les voyageurs et les marchandises,
pour mieux satisfaire aux convenances pu
bliques, pour simplifier le service, ! pour
réduire les dépenses de traction ? Chacun
•fait son devoir, nous le, supposons ; mais
chacun le;fait-mollement; sans zèle, sans re
cherche du progrès, et c'est ainsi qu'on reste
stationnaire, tandis,que tout marche et so
perfectionne dans les entreprises exploitées
par l'industrie.
Nous terminerons par uné; dernière, obser
vation. L'administration des chemins bel
ges exploite un réseau moins étendu que
celui'qui, est confié à' plusieurs.de nos
grandes compagnies. Admettons qu'on ait,'
à l'exemple de nos voisins, remis la plus
grande partie de notre système de chemins
de fer entre les mains du gouvernement. U
est évidént quèîes difficultés, les inconvé-
niens qui se sont manifestés en Belgique, àu-
raientjgrandi en raison même de la longueur
et de la complication du réseau. Ce serait un
toile universel, et le gouvernement serait
trop heureux d'échapper à ces récriminations
èn appelant l'industrie privée à son aide et
ën lui restituant un rôle qu'elle seule est
apte à remplir. Nous croyons que la Bel
gique sera conduite, bon gré y mal gré, .à
cette solution ; on cherchera à s'y soustraire
en essayant des palliatifs; mais la force des
choses y ramènera, 3. burat.
Par décret du 26 décembre, l'Empereur ;
sur la proposition du ministre de la guerre,
a nommé ou promu dans l'ordre de la Lr-
gion-cl'Honneur, les militaires dont les noms
suivent :
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 31 DÉCEMBRE.
ÎSAAC LAQÏÏEDEM
, / • - *kA& ' : J '
ALEXANDRE DUMAS
INTRODUCf ÏÔIV.
; m.
! JÉRUSALEM."
Un dê . ces rois qui, selon la prophétie de
'• Daniel, s'étaient taillé des royaumes dans
l'empire'd'Alexandre, se nommait Seleucus
'* Nicator,ou Sèleucus-le-Vainqueur.
- ' - C'était à lui que la Syrie était échue.
Pendant cent- vingt-cinq ans, ses succes
seurs, qui, ainsi que lui, avaient Àntioche
" pour capitale, reçurent le tribut de Jérusa-
• lem, et, en échange de ce tribut, respeçtèh
" rent la législation, les mœurs et les croyan
ces juives. ■ • .. ' -
Ces successeurs furent Antiochus-le-Sau-
vetir, Antiot'hus rla -Diéu, Seleucus II, Seleu
cus III et Antïocàus-le-Grànd,— auquel suc-
' fcéda Seleucus Pffilopator,—et; enfin, Antiù-
■ chus IV. ' v. .. .. ■:
v Chacun de ces princes, comme on voit,
ittVâik un surnaim plus ou moins mérité ; An-
tiochus JTV avait pris celui de T héos -E pipha-
N ès (Dieu présent).
La postérité changea ce surnom, en celui
d'EpiMAKÈS, qui veut dire insensé.•;
Il avait marié sa sœur -à Ptolémée Philo-
métor, et lui avait donné pour dot la Cœlé-
. Syrie et la Phénicie. - ^
"Sa sœur .morte, il réclama la dot .: ptolé
mée ne voulut pas la rendre. Antiochus ras
v 'Voir les numérosdeslO, 11,12, 15,16,17, 18 et 19,
â2, 23,20 <£ 30.
* Là propriété dés édition* française ou étrangères
est expressément réservée dans ton» les ys où la
'• propriété littérair'-est assurée, l'auteur ayant traité
; ^avancé des traductiotîs anglaiseB, espagnoles, por
tugaises, allemandes et ltalietwe«7
sembla une grande armée avec des chariots
et des éléphans, vingt mille hommes de ca
valerie, cent mille d'infanterie, et marcha
contre l'Egypte.
Ptolémée,. battu dans, les premières ren
contres, appela à son secours les Romains;,
—Antiochus ne se souciait pas de se compro
mettre avec les fils de la louve : il ordonna
la retraite, et, pour ne p^s perdre tout à fait
son expédition, il vint s ? abattre sur la pau
vre Jérusalem, à qui cent vingt-cinq ans de
paix» sinon de prospérité, avaient rendu
quelques traces de son ancienne splendeur.
Il entra plein d'orgueil dans le temple,
prit l'autel d'or, le chandelier d'or, la table
d-'o'r où, les pains étaient exposés ; tous Tes
vases, tous les bassins," toutes les coupes,
tous les encensoirs d'or; et, enfin, le Voile
brodé d'or, et l'ornement d'or qui était de
vant le temple;— puis, en outre,, tout l'or,
tout l'argent, tous les vaisseaux précieux,
tous les trésors cachés qu'il trouva, et, ayant
tout enlevé, il fit un grand carnage rl'hom-
mes, une grande levée de captifs, et retourna
dans son pays.
Ce fut ua immense deuil par tout Israël,
aussi immerise que celui qui s'y était répan
du lors de la première captivité.
Les princes et les anciens étaient dans la
douleur, les jeunes gens et les vierges dans
l'abattement} les maris s'abandonnaient aux
pleurs, et les femmes, assises sur leur Ut
nuptial,; fondaient en larmes.
Ce ne fut pas le tout : deux ans après, vin
rent de nouveaux messagers du roi ; ils s'em
parèrent de, Ja forteresse, y mirent une gar
nison grecque, « filet très dangereux' pour
prendre les, hommes, dit le livre des Mac
chabées, et qui tendait sans cesse des embû
ches à ceux qui venaient se-sanctifier dans
le temple. » . !;
Cette forteresse, c'était'le mauvais démon 1
d'Israël, car ceux qui l'habitaient répan
daient le sang innocent devant le saint lieu,
et en souillaient jusqu'au sanctuaire; de
sorte que les UabitsBS s'enfuirent, et que Jé
rusalem, étrangère à ses citoyens, devint la
demeure des étrangers.
. Mais ce n'était-point encore assez : Antio
chus écrivit par tous ses Etats, afin que tous
ses peuples fie fissent plus qu'un seul peu
ple, et toutes leurs c.royaupes qu'une seule
croyance.
il .défendait spécialement aux Jijifs d'of
frir des holocaustes dans le temple de Dieu; ;
de célébrer le sabbat et les fêtés solennelles/ ,
et ordonnait de bâtir des temples aux ido-
les là où était le temple du vrai Dieu. i
Et, si quelqu'un n'obéissait pas à cet or-î
dredu roi Antiochus, il encourait la peine J
de.mort. "*. * i ./ - ^
Èt des officiers étaient établis par tout le -
pays pour surveiller Jérusalem, et la punira f
Il y avait, alors, dans cette ville, un saint '
homme que l'on nommait Mathatias fils de :
Jean ; c'était un vieillard de cent quarante' ,
ans.
Il avait cinq fils, et, avec ses cinq fils, il '
sortit de Jérusalem, et se retira sur la mpn- ?
tagne de Moclin, située à trois heures à l'ouest ^.
delà ville sainte.
Ses cinq fils s'appelaient : " '
. Jean, surnommé Gaddis ; -
. Simon, surnommé Thasi;. ; ' ..fi-
Ju'las, surnommé Macchabée;
Eleazar, surnommé Abarou ; ; î
Et Jonathas,.surnommé Apphus. .
. Et, là, debout au milieu des fugitifs, il s'é-'
criait, la bai'be et les cheveux au vent, com- '
me ces saints prophètes qui pleuraient au
trefois sur Jérusalem: \
—0 malheur, malheur à moi! Etais-je
donc né pour voir l'affliction de mon peuple,'
el la ruine de la ville sainte? Etais-je donc
né pour venir m'asseoir ici, tandis que Jéru
salem est souillée, que son sanctuaire .est
aux marcs des étrai]gerfcvêt son temple trai
té comme un "homme infâme ?' Les vases
consacrés à sa gloire ont été enlevés comme
des captifs, et emportés sur une terre enne
mie; les vieillards ont été assassinés au seuil
de leurs maisons, elles jeunes gens sont-torn-..
Les morts sous l'épee au milieu des rues V'-
Quellenation n'a pofnthéritédg ton royaum,.?,'
6 Jérusalem ! et quel peuple ne s'est pas en
richi de tes dépouilles? Toute ta magnifi-.-
cence t'a été enlevée, et, de libre que tu
étais, te voilà esclave ! Tout ce que nous '
avions de beau, de saint, d'éclatant, a été
désolé et çrofané par les nations !... 0 Jéru
salem ! Jérusalem! pourquoi donc vivons-f
nous encore quand tu né vis plus ? ' ■ , f
Et, comme, en ce moment même, les en
voyés du roi Antiochus venaient pour ,con-'
traindre les Juifs qui s étaient retirés à Mo-
din de sacrifier aux idoles, et d'abandonner
la loi du vrai Dieu ; comme, debout au mK
lieu dtt peuple, et entouré de ses cinq lils, '
les officiers voyaient te vieillard,.qui leur pa
raissait le plus considérable etie plus consi
déré de tous, leur chef s'avança et lui dijL
— Mathatias, soyez le premier à exécu-
' ter les ordres du roi, comme ont fait tbùtes
/jles nations, comme ont fait tpus les hom-
: /meç de Juda, comme ont fait tous les habi-
* tans qui sont restés dans Jérusalem, et vous
serez placés, vous et vos fils, au rang, des
amis du roi, et comblés, vous et eux, d'or,
1 de gloire et d'honneurs.
Mais, haussant la voix afin que personne
ne perdît un mot'de ce qu'il disait, Matha
tias répondit :
— Quaiid toutes les nations obéiraient au
roi Antiochus; quand tous ceux d'Israël'
abandonneraien t le culte de leurs pères pour
suivre ses ordonnances ; quand tous ceux
qui sont restés à Jérusalem plieraient le ge
nou devant les idoles, mes frères, mes en-
' fans et moi ne reconnaîtrons jamais d'autre
dieu que Jehovah!
Et, comme un Juif, effrayé sans'doute de
l'attitude menaçante qu'avaient prise les sol-'
dats grecs à ces paroles, s'avançait vers l'au
tel des faux dieux pour y sacrifier, Matha--
tias arracha une épée des mains d'un sol
dat, et tua le Juif.
Puis, comme l'officier s'avançait pour l'ar
rêter, il s'élança contre l'officier et le tua.. -
Alors, les soldats reculèrent.
Du pied, Mathatias renversa l'autel.
Et, levant au-dessus de toutes les têtes son
épée rouge de sang : -
■ " — Que quiconque est z^lé pour la loi, et
vôut rester ferme dans l'alliance du Sei
gneur, me suive ! cria-t-il. "
Et il s'enfuit dans la montagne avec ses
cinq fils j abandonnant ses maisons, ses biens,
enfin tout ce qu'il possédait dans la ville.
Et ce qu'il y avait de cœurs fidèles, d'hom
mes désireux'de vivre suivant la loi et la
justice, s'en allèrent avec eux dans le désert.
• C'est ici que commence cette magnifique
épopée des cinq frères portant unnom pr^-
* destiné :.—Macchabée veut dire en hébreis
celai qui frappe ; en grec, celui qui combat.
*' -.Les soldats d'Antiochus poursuivirent les
* fugitifs, atteignirent une troupe d'hommes,
; de femmes et d'enfans, et, quoique ceux-
ci fussent ;irmés, quoiqu'ils pussent fuir,
comme c'était le jour du sabbat, ils ne vou
lurent ni fuir, ni se défendre.
Seulement, ils se dirent entre eux : «Frè
res, mourons dans la simplicité de notre
cœur! » et ils dirent à leurs meurtriers :
« Le ciel et la terre seront témoins que vous
nous faites mourir injustement ! »
ils tendirent la gorge comme des victimes,
et furent tués avec leurs femmes; leurs en-
fans et leurs bestiaux.
Mille personnes, périrent ce jour-là !
Mais leur sang répandu cria vengeance, et
te cri fut entendu par tout Israël.
Les ' premiers > les Assidéëns, qui étaient
les plus vaillans parmi les Juifs, prirent les
armes et vinrent à Mathatias.
Et tous ceux qui étaient menacés, tous
ceux qui fuyaient vinrent également aug
menter la troupe de Mathatias et de ses cinq
fils."-' :
Et, lorsqu'ils formèrent une espèce d'ar
mée, ils fondirent sur les prévaricateurs,,
sur les renégats et sur les gentils, et en fi
rent un^ grand carnage ; le peu de ces hom
mes, qui échappèrent au glaive s'enfuirent à
travers les nations.
Et, maîtres de Jérusalem et de tout Israël,
Mathatias et ses cinq fils allèrent du nord au
midi, de-l'orient à l'occident, renversant
tous les autels des dieux étrangers.
Un jour, le veillards'arrêta dans sa course :
il sentait qu'il allait mourir.
• Il fit venir ses fils autour de son lit.
— Mes enfans,leur dit-il en secouant la
tète, ce serait une erreur à vous de croire
que le règne de l'orgueil est passé ; non,
voici venir, au contraire, un temps de
châtiment et de ruine, un temps : d'indi
gnation et de colère ! Maintenez vous donc
fermes dans la foi, et vou< z votre vie- à
l'alliance que vos pères ont faite avec le Sei
gneur. Souvenez-v.ous des œuvres de vos an
cêtres; soyez fidelescomme eux, et vous serez
grands, forts et pleins de gloire comme eux!
Vous voyez ici 'Simon, votre frère : il est
homme de conseil; écoutez-le toujours ;
quand je n'y serai plus, il sera votre père.
Vous voyez Judas Macchabée : il a été fort
et vaillant dès sa jeuuesse ; quand jè n'y
serai plus, il sera votre générai.
. Et, après ces mots, il les.bénit, et, la mort
l'ayant touché, il se trouva réuni à ses pères,
Il mourut dans la cent quarante-sixième
année de son âge, lut enseveli à Modin dans
le "sépulcre de ses aïeux, et tout Israël le
pleura, menant un grand deuil k l'occasion
ae" sa mort.
A partir de ce moment, comme l'avait
décide Mathatias, Simon devint la tête et
Judas le bras.
Alors, commença la lutte; elle fut longue,
acharnée, mortelle ! '
Apollonius; qui comniandait pour Antio
chus dans la Judée, 'réunit d'abord tout ce
qu'il avait de troupes, et: sortit de Samarie
avec une puissante armée.
Judas marcha contre lui, tailla son armée
en pièces, prit son épée, et ne voulut plus
désormais eir avoir d'autre:
Alors, Seron, qui était un autre général
de l'armée d'Antiochus, et qui commandait
dans la basse Syrie, rassembla autour de lui
une armée considérable, et s'avança jusqu'à
Bethoron. Ilmenait àsa suite des marchands
d'esclaves qui devaient, avec le prix des Juifs
qu'il leur vendrait, payer aux Romains le
tribut du roi Antiochus.
Judas ne laissa pas.Seron aller plus loin.
Lorsqu'il se trouva en face des ennemis,
ses soldats lui firent observer que ceux-ci
étaient vingt fois plus nombreux qu'eux.
Judas répondit : ■ ■ . ■ _ •
—Quand le Dieu du ciel veut nous "sau
ver, il n'y a pas de différence pour lui entre
un grand et un petit nombre !
Et il se rua sur Seron et sur son armée:
L'armée fut mise en déroute, et Seron gagna
à grand'peine les bords de la mer, et s'enfuit
vers Antioche dans une barque.
Et il en fut ainsi des trois armées qu'Au-
tiochus envoya encore contre Judas, qui tua
trois mille hommes à Gorgias, cinq mille à
Lysias, huit mille à Timothée.
Antiochus en mourut de rage!
Eupator, son fils, lui succéda.
Le nouveau roi résolut d'en finir d'un *
seul coup avec cette poignée de fidèles, qu'il
appelait une poignée de bandits.
Il rassembla une ârniée de cent millè
hommes de pied, de vingt mille cavaliers, et
de trente-deux éléphans.
. chaque éléphant, 'conduit par Uflin-
dien, portait une tour de bois contenant
trente-deux soldats. .
Le roi se mit à 1^ tête de ses cent vingt-et-
un mille hommes, et. s'avança vers Jéru
salem. - , '
Et toute cette multitude était eilrayante à
voir avec, ses clairons sonnaus, ses élé
phansmugissans, ses chevaux hennîssans.'
' La cavalerie marchait sur les deux ailes pour
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