Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-10-12
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 12 octobre 1852 12 octobre 1852
Description : 1852/10/12 (Numéro 286). 1852/10/12 (Numéro 286).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 286.
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-8.FH. POtR TROIS MOIS.
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UN NUMÉRO : 1# CENTIMES.
- TOCB LES PAYS ÉTRANGERS, se rcforter^
• tableau publié dans le journal, les 10 et
. 25 de chaque mois. . : ^ ; H
IIUREA1I\ : rue «le Valois (Palaisi*lloyal),V ÎO.
B 183:2. - MARDI. 12 OCTOBRE.
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4 JOURNAL POLITIQUE, LITTÉMIBE, UNIVERSEL.
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On s'abonne, .d&nsies-dépûrteinens, aux Messageries et aux Directions de poste.-—ALondres, citez MM. Cowis e/mis. I '.es annonces sont reçues chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse;
• - — - i - ■— A Strasbourg, chez M; A lexandre^ pour l'Allemagne. . ' -K* *j. et au bureau du journal. . . »
PARIS, 11 OCTOBRE.
< Le discours du- prince-Président, annoncé
- dans là dépêche télégraphique,de Bordeaux
que nous avons publiée hier, était attendu
àyec impatience..
Nous le mettons sous les yeux de nos lec
teurs, en le faisant précéder du toq^t de M
. le président de la chambre de commerce de
- Bordeaux :
... «Messieurs, je porte un toast au prince
» < Louis-Napoléon, lui qui,-au 2 décembre', a si
. courageusement arraché la France à l'abîme
dans lequel elle allait infailliblement tom-
-■-ber. -
» Au prince qui n'a usé de son pouvoir
< dictatorial que pour rétablir l'ordre si pro-
" -fendément ébranlé.: 1 le calme, à sa voix, a
" succédé 'à la. tempête, la sécurité aux alar
mes; les .affaires ont repris leurs cours, le
„ crédit s'est relevé. , ' . , ; . s _
; » Au prince qui, portant sa sollicitude
. éclairée sur nos intérêts si long-temps dé-
„ laissés, nous a déjà dotés de canaux; de clic-
,. mins de fer, , et qui ouvrira bientôt y il faut
l'espérer, des voies nouvelles , i à travers
.. L'Océan, à notre activité commerciale. Mais
> ces bienfaits ne porteront tous leurs fruits
: que lorsque l'avenir sera solidement assuré,
car le commerce ne vit que d'avenir.
- » Je suis donc son interprète fidèle en.vous
• sollicitant, Monseîgneuiy de mettre nos'ins-
• titutioriç en harmonie avec nos mœurs et
nos besoins, qui ne peuvent s'accommoder
d'un pouvoir incertain -et viager ; vous ré
pondrez aux vœux populaires manifestés par
r les acclamations unanimes du pays en pro
clamant le rétablissement l'Empire.
<■- » Vice Napoléon! » .
Réponse du prince Louis-Napoléon au discours
de M. le président de la chambre de commer-
<*- ce de Bordeaux, dans [le dîner offert par la
chambre àS. A., le ^ octobre 1852.
Messieurs,
L'invitation de la chambre et du tribunal
de commerce de Bordeaux, "que j'ai acceptée
avec empressementj me fournit l'occasion
. ...de remercier votre grande cité de son ac
cueil si cordial, de : son hospitalité si pleine
de magnificence, et. je suis bien aise aussi,
vers la fin de mon voyage , de vpusfai-
, re part des impressions qu'il m'a .laissés.
Le but de ce voyage, vous le savez, était
de connaître par moi-même nos belles pro
vinces du Midi, d'approfondir leurs besoins.
Il a, toutefois, donné heu à un résultat
-■ beaucoup plus important.
; En effet, jelejiisayecunefrimchise aussi
. éloignée de l'orgueil que d'une fausse mo
destie : jamais peuple, n'a témoigné d'une
manière plus directe, plus spontanée; plus
unanime'la volonté de s'affranchir des pré
occupations de l'avenir, en consolidant dans
la même main un pouvoir qui lui est sym
pathique. . ^ |
C'est qu'il- connaît, à cette heure, et les
trompeuses espérances dont on le berçait et
. les dangers dont il était menacé-, Il sait
qu'en 1852 la société courait à sa perte,
' parce que chaque parti se consolait d'avari
ce du naufrage général par l'espoir dé plan-,
... ter son drapeau sur les débris qui pourraient
surnager. lime sait gré d'avoir sauvé le vais
seau en arborant seulement le drapeau de ïa
France. „ , . . N
Désabusé des absurdes théories, le peuple
a acquis la conviction que, les réformateurs
prétendus n'étaient que des rêveurs, car il,
;y avait" toujours disproportion ,„ inconsé-;
quence, entre leurs moyens et le résultat
• promis.
Aujourd'hui, f la France m'entoure de
ses sympathies, parce que je ne suis pas de
la famille des idéologues. Pour faire le bien
du pays, il n'est pas besoin d'appliquer de
nouveaux svstèmes, mais de donner , avant
tout, confiance dans' le présent, sécurité'
dans l'avenir.. < . . ' ' r
. Voilà pourquoi lai France semble revenir à'
l'Empire. U est néanmoins une crainte
laquelle je dois répondre. Par esprit de dé
fiance, certaines personnes se disent : l'Em-
pire,c'est la guerre. Moi, je dis : l'Empire,
c'est la paix ; c'est.la paix, car la France le
désire, et, lorsque la France est satisfaite
le monde est tranquille. .; .
La gloire se lègue bien à titre d'héritage
mais non la guerre. Est-ce que les princes
qui s'honoraient justement d'être les petits-
fils de Louis XIV, ont recommencé ses luttes?
La guerre ne-se fait pas par plaisir, elle
se fait par nécessité. Et, à ces époques de
transition, où partout, à côté de tant d'é-
lémens de prospérité ^ germeijLt tant de
causes de mort, on peut dire avec vérité
Malheur à celui qui le premier donnerait en
Europe le sigùal d'une collision dont les con
séquences seraient incalculables! :
J'en conviens , cependant, j'ai, comme
l'Empereur, bièn des conquêtes à faire. Je
veux, comme lui, conquérir à la conciliation
les partis dîssidens, et ramener, dans le
courant du grand fleuve populaire, les dé
rivations hostilés-qui jronl'-m- perdre sans-
profit pour personne. -,
Je veux conquérir à la religion*-à' la mo
rale, à l'aisance, cette partié encore si nom
breuse de la population qui, au milieu d'un
pays de foi et de croyance, connaît à peine
les préceptes du Christ; qui, au sein de la
terre la plus fertile du monde, peut à peine
jouir de ses produits de première nécessités
Nous avons d'immenses territoires,, in
cultes à défricher, des routes à ouvrir, de&
^ports à. creuser, des canaux à terminer, des
rivières à rendre navigables, notre réseau
de chèmins de fer à compléter; nous avons,
en face de Marseille, 'un vaste, royaume à
assimiler à la. France; nous avons tous
nos grands ports de l'Ouest à rapprocher du
continent américain par la rapidité de ces
communications qui nous manquent encore.'
Nous avons enfin partout des ruines à rele
ver* de faux dieux à abattre, des vérités à
faire triompher. ,
Voilà comment je comprendrais l'Empire,
si l'Empire doit se rétablir.
Telles sont les conquêtes que je médite,
et vous tous qui m'entourez, qui voulez,
comme moi, lè bien de votre patrie, vous êtes
mes soldats.
LE DISCOURS DE BORDEAUX.
Le discours du prince Louis-Napoléon pro
noncé à Bordeaux eji réponse au toast du
président de la chambre de commerce, est
un événement européen. : * >
Ce discours nous révèle toute la politique
du prochain Empire, politique élevée, fécon
de, généreuse, pacifique, la seule politique
appropriée aux temps ou nous vivons.
Comme la parole du prince-Président est'
Glaire et ferme ? On sent qu'elle jaillit d'une
source de convictions ardentes. Ses pensées,
qu'on nous permette cette expression, mor
dent sur l'esprit et sur le cœur de. tous.
Dans ses improvisations comme dans ses
discours, les préoccupations du prince Louis-
Napoléon dépassent de bien haut les préoc
cupations du rhéteur. U ne cherche pas la
forme; il la trouve. Il possède à un haut degré
talent de l'ccrivain et l'art de la parole ;
mais il vise plus haut. Le nouveau discours
politique de Bordeaux vient encore une fois
prouver que le prince, objet de tous les
respects et de tous-les hommages, se montré
. digne, dé .tant .de patriotiques ovations. v
« L'exagération/ dit M. le comte de Mais-
tre, est le mensonge des honnêtes gens. »
Gardons-nous même de ce mensonge-là.
, " K. ■
Mais nous accusera-t-on d'exagération, ïsF
nous disons que la souveraineté du prince
Louis-Napoléon n'aura pas été prise par lui,
et qu'elle lui aura été donnée? U faut bien
remarquer que le, gouvernement du 2 dé
cembre n'a pas succédé au règne. de Louis-
Philippe. Cette observation est importante à
produire, surtout devant ceux qui entourent
la famille d'Orléans de leurs regrets. La veil
le du 2 décembre, la société tout entière
était sur Iè radeau. On ne signalait à l'hori
zon aucun bâtiment ; on a reconnu le vais
seau Napoléon, et tout le monde y est
monté.
. Depuis le 2 décembre, tous les actes du
prince-Président, tous ses discours, toutes
ses paroles improvisées soit à Lyon, aux
pieds de là statue .de l'Empereur, soit à,
Marseille, après la pose de la première
pierre de la Cathédrale, soit à Montpel
lier, à propos de l'amnistie, ont rentré
en lûT tout à la fois cette sensibilité vraie
qui fait aimer le chef de l'Etat, et cette fer
meté, cette résistance qui le font'respecter,
et qui, au besoin, le feraient craindre des
factieux et des pervers.
Pendant la décadence de l'empire romain,
lorsqu'une ville était menacée et s'effrayait
de l'approche des barbares* on s'emparait
de l'homme le plus important de la ville, et
dont le, nom inspirait le plus de confiance; ce
citoyen ne s'appartenait plus, on lui impo
sait le pouvoir, et il était proclamé l'évèquej
c'est-à-dire l'intendant, le tuteur de la cité.
Nos populations n'imposent-elles pas l'Emr
pire aujourd'hui à l'héritier du nom de Na
poléon, par reconnaissance pour le passé et
par souci de l'avenir? Devant toutes ces ma
nifestations écrites et. parlées, répétées de
ville en ville, comme un écho, le prince-Pré
sident peut-il résister à se laisser faire Em*
pereur?
Depuis soixante ans , en France, nous
avons épuisé tous les genres de délire :1e
délir&uiuiaal-.ei le-délire bien -: ' — ~
Virn sentit getnmam (l).
Les sociétés, comme les individus, obéis
sent à une double, force et réagissent sou
vent du bien au mal, du ipal au bien.
La France aujourd'hui est poussée du cô
té de l'ordre, de la stabilité* du travail, du
côté,du bien.
La.France respire, croit et espère. •' }v;
Ellè fespire après de-bien mauvais jo^j-s;
non ÔHblié^ ajpr^s les plus imminens périls
conjurés.- -y.
Elle croit en Dieu; et elle éprouve le besoin
de dire, comme le poète latin (2) :
Du haut de sa sainte demeure
Un-Dieu toujours vaillant nous regarde marcher;
Il nous voit, nous entend, nons observe à toute ;
' heure, '
Et la plus sombre nuit ne saurait nous cacher. ...
Enfin la France espère ; elle espère, sous .
'Empire, le repos, la prospérité ; elfe espère
une paix digne et durable. Toutes ces espé
rances sont confirmées par le discours
de Bordeaux? Non, ce n'est point l'ame cal
me, éprouvée, du prince Louis-Napoléon qui
se laissera enivrer par les faveurs les plus
(1) Ovide. *«■
;2) l'iaute.
inouïes de là fortune et ^qui, après, avoir
■ -sauvé la civilisation, voudra compromettre
: "èt troubler la paix du rnôndë.
" V . D r L. VÉRON.
M. le.préfet de police Pietri vient de pu
blier une ordonnance relative aux bureaux
de placement. C'est une preuve nouvelle de
là sollicitude éclairée de l'administration
pour les intérêts des. populations laborieu
ses. On sait l'importance qu'ont pour les ou
vriers et les domestiques les établissemens
qui ont pour but de leur procurer du tra
vail en temps de chômage, et les plaintes
n ombreuses qu'ont suscitées les abus de cer
tains bureaux de placement. La police cor
rectionnelle n'a que trop souvent retenti du
scandale de procès dans lesquels de honteu
ses spéculations sur la confiance des.travail-
leurs inoccupés étaient atteintes par la .vin
dicte publique. L'administration a voulu
mettre un terme à ces pratiques coupables,
■et une commission spéciale,' sous la prési-,
dence d'un ministre, a élaboré soigneuse-,
men t le projet qui est aujourd'hui converti
en ordonnance, et qui résout les principales;
difficultés de la question.........
Il s'agissait d'abord de savoir si l'on don
nerait aux bureaux de placement une orga
nisation officielle assignant des emplois aux
postulans par ordre d'inscription, ou si on
laisserait à cette industrie toute liberté. Un
examen attentif a fait préférer ce dernier
parti. On a pensé avec raison que le bureau
s $e placement n'était.efficace qu'à la. condi-
' tion de joindre des démarches actives aux
formalités de l'inscription, et que des re
gistres tenus par des agens salariés abou
tiraient à une comptabilité irréprochable,
mais non à une intervention utile en fa- ;
veur des ouvriers sans travail. On a donc
laissé subsister le principe du droit com
. mun, sauf à remédier aux inconvénient
par des règlemens bien entendus. »
Mais quelle autorité tracera ces règle
mens ? On a laissé ce soin à l'administration
municipale, qui pourra les faire d'après les
usages locaux et d'après les besoins de la
population. On a statué toutefois sur les
points généraux., Les questions de.principes
■ se trouvent ainsi tranchées. L'une des plus
importantes, c'était la nécessité ,d'obtenir
une autorisation préalable pour exploiter un
bureau de placement. Des garanties sérieuses
de moralité sont exigées des chefs de ces éta-
. Iilissemens, et, de plus, pourque leur gestion
• soit.plus exacte en demeurant toute personr
no3)e.,ùn leur interdit d'avoir des succursiiles.
On^ 'voulu que toutes les opérations des bu
reaux fussent'inscrites sur des registres. Le
placeur. ; est d;aiis l'obligation de demander au
postulant s'il a un livret ou ,des papiers. :S'il
en existe, il en prend note, sans pouvoir ja-'
' Oïais retenir ces pièces contre lé gré du pos
tulant. ■;
• Le tarif des rémunérations exigées par les
-^wyeauxHieplaeemefttjMSt' l'utt^w^oiatfr les
plus délicats de la question. On à»reconnu
qu'il était impossible d'adopter un tarif,uni
forme, et l'on a décidé sagement que-le chif
fre des rétributions serait fixé par l'arrêté
qui autorise l'exploitation du bureau. Restait
la question de savoir si l'on permettrait en
core de percevoir un droit d'inscription indé
pendant de tout placement et perçu à l'a
vance, et yn droit de placement exigible
après: l'obtention de l'emploi. L'ordonnance
nouvëlleipbrte que les bureaux déplacement
en règle générale ne pourront exiger d'in
demnité préalable et que tout au plus ils
■ seront autorisés à percevoir un droit d'ins
cription s'élevant jusqu'à 50 centimes. Pour
garantir l'exécution de la convention, elle,
leur permet de se faire déposer le montant
du droit de placement, sauf à le restituer à
la première réquisition si le placement ne
s'opère pas. ' ■
Nous ne suivrons pas dans tous- ses^détails"
l'ordonnance de M. le préfet de policé. Elle
atteste incontestablement une étude sérieuse
et approfondie de cette matière ardue, une
entente parfaite des intérêts' de la population
ouvrière, un désir louable de lui venir en
aide dans toutes -les épreuves de sa | vie
laborieuse. L'expérience, il faut l'esperer,
mettra le dernier sceau à cette-législation et
montrera si le problême est entièrement ré
solu, ou s'il reste encore quelque chose a
faire. iienry c au va in.
Realrée du prince-Président à Paris.
Le programme du cortège du prince-Pré
sident, lors de sa rentrée,- le 16, à Paris, est
arrr-*^ \ En sortant de la gare du chemin
d'Orléans* le 'V>rtége sàixixra le boulevard dé.
l'Hôpital, passera la Seine au pont d'Auster- 1
litz, prendra lajrue Contrescai'pe, traversera
' la place de la Bastille et suivra toute la ligne
des boulevards, la rue Royale, la place de.la
Concorde, la grille du Pont-Tournant, en
trera dans les Tuileries par la grande ave
nue et S., A. descendra de cheval au pied des
marches du palais. ,
Le prince sera attendu à la gare par Mgr
l'archevêque de Paris et les hauts fonction
naires de l'Etat. A l'arrivée de S. A., un or
chestre de trois cents musiciens, dirigé par
Dufresne, exécutera des morceaux composés
pour la circonstance.
Le préfet, la commission municipale et
générale de la Seine, les maires-de Paris et
des principales communes du département^
attendront S. A, à l'arc de triomphe, dressé
aux frais de la ville, au pont d'Austerlitz.
Au coin de la rue Contrescarpe, contre la
place de la Bastille^ un autre arc de triom
phe sera établi par les soins de l'administra^
tion des Arènes Nationales.; Deux jeunes fil
les, figurant des Renommées prenant leur
essor, seront suspendues sous l'arc et porte
ront chacune à la main une couronne de
chêne et d'olivier. Quarante jeunes person
nes vêtues de blanc seron t rangés autour de
cet arc de triomphe ; et jetteront des fleurs
sur le passage du prince. -
Depuis le boulevard de la Bastille jusqu'au
boulevàrd du Temple,, vont s'élever, aux
frais des populations de ces quartiers, trois
arcs de triomphe êt dé nombreuses estrades
richement décorées. ;
Sur toute la ligne,des boulevards les rive
rains ouvrent des souscriptions pour faire
des décorations en l'honneur du chef de
l'Etat. Sur plusieurs points,* les- construc
tions sont déjà commencées , entr'autres
à la rue . Royale , où les préparatifs sont
gigantesques.' Enfin, plus de quinze arcs
de triomphe» seront dressés sur le parcours
des boulevards. Les ouvriers du 12 e arron
dissement, qui, en quelques-instans, avaient
vu : s'élever à des sommes très importantes
une souscription qu'ils avaient faite pour
établir un arc de triomphe au pont d'Aus
terlitz, place qu'occupera celui de la ville de
Paris, veulent employer ces fonds à des' dé
corations qui" relieront le pont avec la gare
du chemin de fer. v. - . , -
.De-toutes parts, les corporations ouvrières;
industriellesét philanthropiques s'organisent
et préparent des drapeaux - chargés d'ins
criptions pour venir prendre place dans lé
cortège. De long-temps on-n'aura vu une
réception aussi brillante et aussi nombreuse. •
Le prince-Président fera son entrée à Pa
ris, samedi prochain, 10 du courant, à trois
heures. S. A; I. verra avec plaisir MM. les
officiers généraux sans troupe, présens à
Paris, se joindre, à cheval, à son cortège.
-^Oii-se réunira, à deux heuresetdcmie r au,
débarcadère du,chemin de fer d'Orléans, en
grande tenue, culotte blanclie et bottes à l'é-
cuvè're.. ' . (Communiqué,)
Les vœux des conseils d'arrondissement
de Céret, de Perpignan, du Puy, de Gaillac,
de Ruffec, de Saint-Denis, de Narbonne, de
Lavaur, d'Argelès, viennent à leur tour d'ê
tre publiés.
« L'enthousiasme des populations vous
offre l'Empire; acceptez-le, dit le conseil de
Ruffec. L'Empire, c'est le symbole de la force
et de la prospérité de notre pays. »
Voici comment .s'exprime le conseil de
Narbonne :
« Le conseil, convaincu que la confiance
dans la stabilité des institutions est l'un des
élémens les plus essentiels de la force des
Etats et de la prospérité publique, émet le
vœu que les pouvoirs publics compétens ap-
lortept à la Constitution, conformément
aux art. 31 ét 32, les changemens nécessai
res pour consolider et perpétuer l'autorité
entre les mains du prince LouisTNapoléon
Bonaparte, en restituant au gouvernement
la forme impérialeavec sonmoded'hérédité.»
Nous ne parlons , pas des vœux des com
munes. Tous sont dans le même courant
qui entraîne à l'Empire, et à l'Empire pour
ainsi dire immédiat. L. B oniface.
^e ministère belge n'est point encore cons
titué. Là liste que l' Emancipation a publiée,
et que la plupart des journaux de Paris se
sont liàtés .d'accueillir, était prématuréo,
ainsi que le démontrent les nouvelles que
nous recevons aujourd'hui, et qui constatent
que la crise n'est point terminée; l.eokiface.
dépêche télégraphique.
- Londres, lundi!
. Le revenu trimestriel est satisfaisant'; il pré-.
sente une diminution de 437,399 liyres sterling
dans l'année comparée avec 1831. - ■ - , •
L'accroissement des revenus sur le trimestre est
d(j 28,992 liv. sterl., malgré la réduction sur
l'impôt des fenêtres.
La rêine est attondue à Windsor jeudi prochain.
Il y aura un conseil de cabinet le 15 courant pour
fixer le jour de la réunion du parlement. ,
Plusieurs ministres sont déjà arrivés à Londres.
voyage du prince-présidente
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Angoulême, 10 octobre, 4 h. 53 m. du soir.
Chalais, le 10, 1 h. du soir.
S. A. vient d'arriver à Chalais.- où elle a été re
çue à la gare par M. le préfet , de la Charente,
MM. les députés et le conseil général. Toutes les
populations des cantons voisins.étaient accourues
pour saluer le prince. Au passage, up seul cri,
mille fois répété, s'est l'ait entendre, celui de Vive
l'Empereur'. _ . -,
i: Angoulême, 3 heures du soir. -
S. A. fait à Angoulême une entrée triom
phale. Toute la route depuis Bordeaux a étéiune
longue ovation. Il est impossible de décrire l'en
thousiasme des populations qui sont accourues de
tous les points du département. Les liabitans des
campagnes, au nombre de plus de 80,000, se
pressent sur les pas du cortège, qui est accueilli
par les plus ardentes acclamations.
A la porté de, la cathédrale, Mgr l'évèque, à la
tête, de son clergé, félicite le prince , qui lui ré
pond avec la plus grande bienveillance.
La santé de S. A. est excellente.
Angoulême, 10 octobre, .11 h. 3/4 soir.
Après un dîner offert aux principaux fonction
naires et. personnages considérables du départe-
tehient,le prince s'est rendu au bal au milieu des
flots d'une population immense et enthousiaste
qui attendait, depuis quatre heures.,
Les, cris de : Vive l'Empereur / qui l'avaient sa
lué sur son passage, ont, redoublé il son entrée
dans la salle du'bal, où assistaient plus de trois
mille invités. Les mêmes acclamations ont éclaté
et se sont répétées jusqu'au momentde son départ.
Une foule compacte l'attendait encore; la .place
et les rues que devait suivre sa voilure étaient'on-
combrées d'une populalion;ent])ousiasmée, qui l'a
toujours .salué des cris de Vive l'Empereur ! Vive
Napoléon III! ' -, • , ! ;'
S. A part demain matin pour Rochefort,'
Voici la Téponse du prince-Président au
discours de l'archevêque de Bordeaux, Mgr le
cardinal Donnet : , ,
,« Monseignenr-j 1
» J'arrive, eu effet, chargé des bénédictions du
clergé et des acclamations du peuple ; cependant,
je ne m'en enorgueillis pas, étant l'instrument de
la Providence et l'objet do sa protection. Je. tâ
cherai de m'en rendre digne par mon zôle à faire
honorer la religion, par mon amour pour mon
pays et par mon dévoîlment il ces ■ véritables in
térêts. » - 1 !
NOUVELLES ETRANGERES.
belgique.
Bruxelles , 10 octobre.—On s'attendait à trou
ver hier matin dans le Moniteur les arrêtés royaux
qui reconstituent le cabinet.
Le, silence de l'organe officiel a donné naissance
à beaucoup de bruits contradictoires. >,
La version la plus raisonnable nous parait être
celle qui consistait à dire que les membres du
nouveau cabinet désiraient consacrer cette pre
mière journée à la rédaction d'un exposé politi
que, qui sera Confié au Moniteur, le jour où pa
raîtront les arrêtés de nominations. ' ■
' (Emancipation.}
Quoique tout vienne confirmer les rensei-
gnemens que nous avons publiés sur la composi
tion probable du nouveau cabinet, il ne parait pas
cependant que rien doive être définitivement ar
rêté avant un ou deux jours. (Indépendance.}
. pays-bas.
la haye, 8 octobre.—Le handelsblad annonce
qu'il est, question de confier ad intci-im le porte
feuille des affaires étrangères i M. de Thorbecke.
- Les plénipotentiaires de Hollande et de la
ville libre de Hambourg, 011 signé le 30 septem-
œâKà
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, t2 OCTOBRE-
HEVUE MUSICALE,
nécrologie : Jean-Madeleine Schneitzhœffcr.— G ym
nase- musical militaire : Distribution des prix. —
une skeéna.bk.
La: mort vient d'enlever cette semaine un
compositeur aimable, modeste, plein de ta
lent, que ses amis n'ont pas oublié, bien
i qu'il vécût, dans ces dernieres années, loin
du monde, paralytique aux trois- quarts et
affaibli par la longue maladie qui l'a conduit
tout doucement au tombeau. Od s'était ha
bitué peu à peu a ie regarder comme n'é
tant plus du nombre des vivans; mais on ne
laissait pas de regretter son esprit vif et na
turel, sa gaîté, sa verve intarissable et en
même temps ses qualités plus solides, sa
discrétion, sa bonté, son savoir; car il avait
■ de tout cela, ce pauvre SclineitzhœlTer., que
nous venons de perdre, et dont le nom res
tera, quoiqu'il soit impossible à prononcer.
On rappelait de lui. plus d'un trait plai
sant aux répétitions, dans les coulisses, dans
• Iç-ioyer de la danse, et pendant ces veillées
de l'orchestre, où Berlioz prétend que les
musiciens font des contes au lieu de jouer
leur partie. C'était un vrai Parisien, un Gau
lois de la vieille race, mordant, railleur, sa
lé, fertile en bons mots, en reparties, fou de-
paradoxes; jouant des tours à. ses amis, mais
au fond le plus doux, le plus serviablj^ et
le meilleur des hommes. * -„f -
Je crois que M. Fétis «'est trompé en fixant
la tlate de sa naissance à l'année 17,89 a-"
près la note communiquée par ]a" famille,
Jean -Madeleine ScUncitzhœller serait lié en
-178S. Boapère, gui jouait du hautbois, le des-^
tina îi» Bonne hsuré a la musiçu^ j l'anfant
distingua bientôt parmi ses camarades. Elève
de Gatel pour l'harmonie et la compositi.on,
il donna les plus hautes espérances. On exé
cuta dans les concerts des ouvertures de sa
façon qui étonnèrent les maîtres; les envieux
chuchottaient déjà ; les rivaux s'ameutaient,
on se disait tout bas à l'oreille, qu'un grand
compositeur se cachait peut-être sous. 1 écor-
ce de cé jeune étourdi.
Lui, cependant^ plus soucieux de ses plai
sirs que de sa gloire, jetait à tous les vents
sa verve et sa jeunesse, contrefaisait les
uns, mystifiait les autres et comptait que sa
journée était perdue lorsqu'il ne s'élait pas
moqué de quelqu'un. Je ne ferai point ici l'his
toire de ces folies, de ces ' gaîtés, de ces,
amoui*s faciles, de ces amitiés soudaines,;
de cette imprévoyance heureuse, de cette
oisiveté turbulente, de ces passions aussitôt
allumées qu'éteintes; de ces éclairs fugitifs,
de ces rêves passagers, de ces velléités d'am
bition et de travail. C'est à peu près la même
pièce et le même rôle que chaque acteur ra-*
jeunit par l'accent, par le jeu, par quelque
trait qui lui est propre. C'est le même fonds
"d'inépuisable raillerie et de scélératesse in
nocente. Tantqu'il reste un réverbère à cas
ser, une enseigne à changer de place, une
mèche de cheveux gris sur le crâne d'un,
portier chauve; il y aura de jeunes fous qui
casseront le réverbère, changeront l'ensei
gne, et demanderont la mèche au portier. A
la pèche, si l'un des compagnons s'endort
de fatigue et d'ennui, on accrochera à sa
ligne oisive un poisson de porcelaine; à la
chasse on empaillera les lièvres, pour les ca
cher adroitement dans un taillis , comme
cela est arrivé au ténor Labordej qui, ayant
passé sa vie à manquer des perdrix, un jour
fut bien étonné d'avoir tué un chevreuil ; il
s'élance tout joyeux sur sa bête et La trouve
Enfin, c'est une source éternelle d'inven
tions, de laz/is, de facéties, d'amusemens de
toute sorte, c'est l'écôlé buissonnière érigée ;
eh principe et en svs.tème, c'est un carnaval
incessant et. prolongé.
Cependant les jours se passent, les années
s'écoulent, on s'était endormi écolier; oii se
réveille homme fait; des ouvrages inachevés,
des projets informes s'entassent sur le pia
no, moisissent dans les cartons. On était né
pour être un grand compositeur, on devient
timbalier de l'Opéra, Cet emploi modeste
ftit celui de Schneitzliœffer depuis 1815 jus
qu'à 1823. Il l'accepta comme pis-aller,
mais jamais avec une résignation complète.
Ce 11'cst point qu'il visât trop haut pour ses
forces. Il voulait être chef du chant ; c'était
là toute son ambition ; il n'a jamais aspiré à
devenir célèbre. Peut-être avait-il craint que
la renommée ne voulut point se charger de
porter trop loin un nom si hérissé de con- i
sonnes. Jamais les domestiques, lorsqu'il
faisait des visites, u'avaient pu annoncer ce
nom sans l'écorcher de la façon la plus sau
grenue ; aussi s'était-il décidé à graver sur
ses cartes : j.-m.' schseitziigeffeh , prononcez
bertrand.
Depuis long-temps l'orchestre de l'Opéra
n'avait possédé un si exçellent timbalier,
Sersonne n'avait joué, avant lui, avec plus
e netteté et de précision .'Musicien éminent,
il exécutait avec la plus grande aisance et la
plus grande dextérité les évolutions d'un ins
trument dont la moindre faute est très sen
sible. Le chef d'orchestre avait en lui une
confiance entière et lui remettait, en toute
sécurité, les baguettes. 11 les a gardées long
temps dans la Société des Concerts, et aucun
des. habitués de la petite salle du Garde-
Meuble n'a oublié cette grande figure spiri
tuelle et pâle, ces grands bras et ce grand
nez qui dominaient tout l'orchestre.
Il n'y avait alors au théâtre qufe deux tim
bales. Aujourd'hui il en fput, trois à nos
compositeurs, non pas pour faire plus de
bruit, car on ne peut frapper qu'une note à '
la fois sur chaque timbale ; en revanche, ils
se contentent d'une seule grosse caisse, des
saxhorns et du canon au besoin; nos com
positeurs sont modestes.
Pour revenir à Schneitzliœffer, il avait pris
en aversion ses timbales. Il ne rêvait nuit
' et jour qu'au moyen de quitter un instru
ment qui lui était devenu insupportable ;
mais chaque fois qu'il demandait saretraite,
Kreutzer et Habeneck le suppliaient de gar
der sa place etl'accablaient de complimens et
d'éloges ; ce dont notre timbalier enrageait.
En 1818, il crut.enfin être au commè de
ses r vœux. Il avait composé le ballet de Pro-
serpine, qui fut donné avec un grand .succès.
L'ouverture de ce ballet remarquable a été
jouée plusieurs fois au Conservatoire. Dans
l'ivresse d'un premier triomphe* le musicien
se disait à part lui : Décidément l'on va me
rendre justice; ou va m'accorder ma place
de chef de chant que je sollicite depuis trois
ans. Et moi aussi, je suis peintlx !... Il n'est
''fias décent que l'auteur de Proserfrine tiennç
plus long-temps ces misérables baguettes de
timbalier. -,
Le lendemain, eomme il ouvrait ïrf bouche
pour formuler sa demande, le chef d'orches
tre 11e le laissa pas commencer :
— Ah ! mon ami, lui dit-il, que vous avez
été grand, que vous avez été beau, que Vous
avez été sublime !..
— Monsieur, c'est vraiment trop de bonté.
t — Auprès de vous, nos musiciens ne sont
que des cuistres, des paltoquets, des saltim
banques. 5
— Monsieur, vous me confondez.
— Mon ami, permettez-moi que je vous
.embrasse.
— Mônsieur, je ne croyais pas qu'un sim
ple ballet... . "
— Eli ! qui vous parle de votre ballet?
— Mais vous, Monsieur, qui depuis une
heure me comblez de gracieusetés.
— Eli! mon ami, je parle de la manière
admirable dont vous avez joué votre partie
de timbales. -
Sclmeitzhœffer recula de trois pas, se dé
barrassa, comme il put, de la furieuse étreinte
du chef d'orchestre, et, prenant un air so
lennel :
— Monsieur, lui dit-il, je vous déclare ici,
pour la dernière fois, que je ne veux plus
ae vos timbales, que vos timbales m'excè
dent, m'exaspèrent, me rendent fou; que je
me porterai à la plus fâcheuse extrémité; je
ferai une sottise, un scandale, mais je quit
terai , de gré 011 de'force, cet odieux instru
ment.
-Calmez-vous, calmez-vous, mon ami,
répétait le chef,épouvanté de cette explosion
de colère ; voyons, revenez à vous, soyez
raisonnable ; cela ne se remplacé pas du jour
au lendemain, un timbalier de votre mérite.
— Timbalier vous-même, entendez-vous.
Je ne veux plus qu'on m'outrage ; appelez-
moi maître de chant, compositeur, auteur
de ballets, tout ce que vous voudrez, mais
gardez pour vous votre infâme sobriquet de
timbalier ; car enfin je fais des ballets qui
ne déplaisent pas au public, vous venez d'en
conduire un, mon ballet de Proserpine. Est-
il donc si mauvais que vous ne daigniez pas
m'en dire tin mot, tandis que, à chaque ins
tant, vous me rompez la tète de vos maudi
tes timbales !
— Votre ballet, sans doute, est charmant,
reprit le chef d'orchestre, mais tout le mon
de peut faire un ballet; vous seul, mon ami,
vous jouez des... .
-Taisez-vous, ou sinon...
. Et il s'avançait les .poings serrés sur son
malheureux supérieur, qui s'empressa de
balbutier du ton le plus humble : '
— Eh bien! eh bien! mon ami, faites en
core quelque ballet et nous verrons.
Schneitzliœffer fit Claire et Melctal, il pré
para Zémire et Azor, joli ballet en trois actes
dont la musique est délicieuse, et on-ne par
lait pas de lui accorder cette place de chef
du chant si vivement désirée. Enfin, poussé
à bout, il méclitadans la solitude et conçut un
plan qui ne pouvait manquer/ son effet . Un
soir, au milieu d'un-pas graciclix, d'une scè
ne d'ineffable tendresse, au moment où Mlle
Bigûttini faisait verser des torrens de for
mes à ses vieux admirateurs, Schneitzhccffçr
qui devait ■ compter cinq cent trente-deux
[muses, interrompt tout-a-coup le silence re-
igieux du public, et exécute un brillant rou
lement, de timbales qui ébranle pendant
deux minutes les voûtes du théâtre,. Puis,
son roulement fini, il jette en l'aiF^es baj
guettes, et se retire au milieu de la sfupéfac-
tion générale et tl'une effroyable grimace
d'Habeneck. .
Le lendemain il fut mis à la retraite. En
1833 il entra au Conservatoire comme pro
fesseur de chant. Mais déjà depuis dix ans il
avait succédé comme chef de chant'à Adrien,
ou plutôt Andrien, excellent acteur, qui ■
partageait avec Chéron les rôles de basse-tail
le. Cet Andrien est le père de deux femmes
distinguées, Mme Wartel et Mme Delsarte. .
SchneifzhcÈfFer, enchanté désormais d'a
voir quitté ses timbales, continua d'écrire des
ballets. Il avait donné les Filets de Vulcain ou
Mars et Vénus en 1826.0nremarqua beaucoup
le pas des cyelopes, et un grand nombre de
morceaux bien "dessinés et bien comp»sés.
Son dernier ouvrage est la Sylphide, si ad
mirablement, danse, en 1832, par Mlle Ta-
glioni. La musique de ce ballet est réelle
ment ebarmaute, pleine de coloris, de fraî
cheur et d'éclat. Qui de nous n'a pas applau
di, au commencement du second acte , le
beau Lever du s'ôleil, qui a servi de modèle et
Prix de l'abonnement.
. . . 13 ET DEPARTEIHEMS .
-8.FH. POtR TROIS MOIS.
; 82 PR, POUR L'ANNÉE.
UN NUMÉRO : 1# CENTIMES.
- TOCB LES PAYS ÉTRANGERS, se rcforter^
• tableau publié dans le journal, les 10 et
. 25 de chaque mois. . : ^ ; H
IIUREA1I\ : rue «le Valois (Palaisi*lloyal),V ÎO.
B 183:2. - MARDI. 12 OCTOBRE.
. S'adresser , . franco, pojur la rédaction, à M. :Çr cheval- C làrigny, 1
Les articles déppsés ne sont pas rendus.
4 JOURNAL POLITIQUE, LITTÉMIBE, UNIVERSEL.
S'adresser, franco',pour l'admimst
i à m, denain, directeur 3
On s'abonne, .d&nsies-dépûrteinens, aux Messageries et aux Directions de poste.-—ALondres, citez MM. Cowis e/mis. I '.es annonces sont reçues chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse;
• - — - i - ■— A Strasbourg, chez M; A lexandre^ pour l'Allemagne. . ' -K* *j. et au bureau du journal. . . »
PARIS, 11 OCTOBRE.
< Le discours du- prince-Président, annoncé
- dans là dépêche télégraphique,de Bordeaux
que nous avons publiée hier, était attendu
àyec impatience..
Nous le mettons sous les yeux de nos lec
teurs, en le faisant précéder du toq^t de M
. le président de la chambre de commerce de
- Bordeaux :
... «Messieurs, je porte un toast au prince
» < Louis-Napoléon, lui qui,-au 2 décembre', a si
. courageusement arraché la France à l'abîme
dans lequel elle allait infailliblement tom-
-■-ber. -
» Au prince qui n'a usé de son pouvoir
< dictatorial que pour rétablir l'ordre si pro-
" -fendément ébranlé.: 1 le calme, à sa voix, a
" succédé 'à la. tempête, la sécurité aux alar
mes; les .affaires ont repris leurs cours, le
„ crédit s'est relevé. , ' . , ; . s _
; » Au prince qui, portant sa sollicitude
. éclairée sur nos intérêts si long-temps dé-
„ laissés, nous a déjà dotés de canaux; de clic-
,. mins de fer, , et qui ouvrira bientôt y il faut
l'espérer, des voies nouvelles , i à travers
.. L'Océan, à notre activité commerciale. Mais
> ces bienfaits ne porteront tous leurs fruits
: que lorsque l'avenir sera solidement assuré,
car le commerce ne vit que d'avenir.
- » Je suis donc son interprète fidèle en.vous
• sollicitant, Monseîgneuiy de mettre nos'ins-
• titutioriç en harmonie avec nos mœurs et
nos besoins, qui ne peuvent s'accommoder
d'un pouvoir incertain -et viager ; vous ré
pondrez aux vœux populaires manifestés par
r les acclamations unanimes du pays en pro
clamant le rétablissement l'Empire.
<■- » Vice Napoléon! » .
Réponse du prince Louis-Napoléon au discours
de M. le président de la chambre de commer-
<*- ce de Bordeaux, dans [le dîner offert par la
chambre àS. A., le ^ octobre 1852.
Messieurs,
L'invitation de la chambre et du tribunal
de commerce de Bordeaux, "que j'ai acceptée
avec empressementj me fournit l'occasion
. ...de remercier votre grande cité de son ac
cueil si cordial, de : son hospitalité si pleine
de magnificence, et. je suis bien aise aussi,
vers la fin de mon voyage , de vpusfai-
, re part des impressions qu'il m'a .laissés.
Le but de ce voyage, vous le savez, était
de connaître par moi-même nos belles pro
vinces du Midi, d'approfondir leurs besoins.
Il a, toutefois, donné heu à un résultat
-■ beaucoup plus important.
; En effet, jelejiisayecunefrimchise aussi
. éloignée de l'orgueil que d'une fausse mo
destie : jamais peuple, n'a témoigné d'une
manière plus directe, plus spontanée; plus
unanime'la volonté de s'affranchir des pré
occupations de l'avenir, en consolidant dans
la même main un pouvoir qui lui est sym
pathique. . ^ |
C'est qu'il- connaît, à cette heure, et les
trompeuses espérances dont on le berçait et
. les dangers dont il était menacé-, Il sait
qu'en 1852 la société courait à sa perte,
' parce que chaque parti se consolait d'avari
ce du naufrage général par l'espoir dé plan-,
... ter son drapeau sur les débris qui pourraient
surnager. lime sait gré d'avoir sauvé le vais
seau en arborant seulement le drapeau de ïa
France. „ , . . N
Désabusé des absurdes théories, le peuple
a acquis la conviction que, les réformateurs
prétendus n'étaient que des rêveurs, car il,
;y avait" toujours disproportion ,„ inconsé-;
quence, entre leurs moyens et le résultat
• promis.
Aujourd'hui, f la France m'entoure de
ses sympathies, parce que je ne suis pas de
la famille des idéologues. Pour faire le bien
du pays, il n'est pas besoin d'appliquer de
nouveaux svstèmes, mais de donner , avant
tout, confiance dans' le présent, sécurité'
dans l'avenir.. < . . ' ' r
. Voilà pourquoi lai France semble revenir à'
l'Empire. U est néanmoins une crainte
laquelle je dois répondre. Par esprit de dé
fiance, certaines personnes se disent : l'Em-
pire,c'est la guerre. Moi, je dis : l'Empire,
c'est la paix ; c'est.la paix, car la France le
désire, et, lorsque la France est satisfaite
le monde est tranquille. .; .
La gloire se lègue bien à titre d'héritage
mais non la guerre. Est-ce que les princes
qui s'honoraient justement d'être les petits-
fils de Louis XIV, ont recommencé ses luttes?
La guerre ne-se fait pas par plaisir, elle
se fait par nécessité. Et, à ces époques de
transition, où partout, à côté de tant d'é-
lémens de prospérité ^ germeijLt tant de
causes de mort, on peut dire avec vérité
Malheur à celui qui le premier donnerait en
Europe le sigùal d'une collision dont les con
séquences seraient incalculables! :
J'en conviens , cependant, j'ai, comme
l'Empereur, bièn des conquêtes à faire. Je
veux, comme lui, conquérir à la conciliation
les partis dîssidens, et ramener, dans le
courant du grand fleuve populaire, les dé
rivations hostilés-qui jronl'-m- perdre sans-
profit pour personne. -,
Je veux conquérir à la religion*-à' la mo
rale, à l'aisance, cette partié encore si nom
breuse de la population qui, au milieu d'un
pays de foi et de croyance, connaît à peine
les préceptes du Christ; qui, au sein de la
terre la plus fertile du monde, peut à peine
jouir de ses produits de première nécessités
Nous avons d'immenses territoires,, in
cultes à défricher, des routes à ouvrir, de&
^ports à. creuser, des canaux à terminer, des
rivières à rendre navigables, notre réseau
de chèmins de fer à compléter; nous avons,
en face de Marseille, 'un vaste, royaume à
assimiler à la. France; nous avons tous
nos grands ports de l'Ouest à rapprocher du
continent américain par la rapidité de ces
communications qui nous manquent encore.'
Nous avons enfin partout des ruines à rele
ver* de faux dieux à abattre, des vérités à
faire triompher. ,
Voilà comment je comprendrais l'Empire,
si l'Empire doit se rétablir.
Telles sont les conquêtes que je médite,
et vous tous qui m'entourez, qui voulez,
comme moi, lè bien de votre patrie, vous êtes
mes soldats.
LE DISCOURS DE BORDEAUX.
Le discours du prince Louis-Napoléon pro
noncé à Bordeaux eji réponse au toast du
président de la chambre de commerce, est
un événement européen. : * >
Ce discours nous révèle toute la politique
du prochain Empire, politique élevée, fécon
de, généreuse, pacifique, la seule politique
appropriée aux temps ou nous vivons.
Comme la parole du prince-Président est'
Glaire et ferme ? On sent qu'elle jaillit d'une
source de convictions ardentes. Ses pensées,
qu'on nous permette cette expression, mor
dent sur l'esprit et sur le cœur de. tous.
Dans ses improvisations comme dans ses
discours, les préoccupations du prince Louis-
Napoléon dépassent de bien haut les préoc
cupations du rhéteur. U ne cherche pas la
forme; il la trouve. Il possède à un haut degré
talent de l'ccrivain et l'art de la parole ;
mais il vise plus haut. Le nouveau discours
politique de Bordeaux vient encore une fois
prouver que le prince, objet de tous les
respects et de tous-les hommages, se montré
. digne, dé .tant .de patriotiques ovations. v
« L'exagération/ dit M. le comte de Mais-
tre, est le mensonge des honnêtes gens. »
Gardons-nous même de ce mensonge-là.
, " K. ■
Mais nous accusera-t-on d'exagération, ïsF
nous disons que la souveraineté du prince
Louis-Napoléon n'aura pas été prise par lui,
et qu'elle lui aura été donnée? U faut bien
remarquer que le, gouvernement du 2 dé
cembre n'a pas succédé au règne. de Louis-
Philippe. Cette observation est importante à
produire, surtout devant ceux qui entourent
la famille d'Orléans de leurs regrets. La veil
le du 2 décembre, la société tout entière
était sur Iè radeau. On ne signalait à l'hori
zon aucun bâtiment ; on a reconnu le vais
seau Napoléon, et tout le monde y est
monté.
. Depuis le 2 décembre, tous les actes du
prince-Président, tous ses discours, toutes
ses paroles improvisées soit à Lyon, aux
pieds de là statue .de l'Empereur, soit à,
Marseille, après la pose de la première
pierre de la Cathédrale, soit à Montpel
lier, à propos de l'amnistie, ont rentré
en lûT tout à la fois cette sensibilité vraie
qui fait aimer le chef de l'Etat, et cette fer
meté, cette résistance qui le font'respecter,
et qui, au besoin, le feraient craindre des
factieux et des pervers.
Pendant la décadence de l'empire romain,
lorsqu'une ville était menacée et s'effrayait
de l'approche des barbares* on s'emparait
de l'homme le plus important de la ville, et
dont le, nom inspirait le plus de confiance; ce
citoyen ne s'appartenait plus, on lui impo
sait le pouvoir, et il était proclamé l'évèquej
c'est-à-dire l'intendant, le tuteur de la cité.
Nos populations n'imposent-elles pas l'Emr
pire aujourd'hui à l'héritier du nom de Na
poléon, par reconnaissance pour le passé et
par souci de l'avenir? Devant toutes ces ma
nifestations écrites et. parlées, répétées de
ville en ville, comme un écho, le prince-Pré
sident peut-il résister à se laisser faire Em*
pereur?
Depuis soixante ans , en France, nous
avons épuisé tous les genres de délire :1e
délir&uiuiaal-.ei le-délire bien -: ' — ~
Virn sentit getnmam (l).
Les sociétés, comme les individus, obéis
sent à une double, force et réagissent sou
vent du bien au mal, du ipal au bien.
La France aujourd'hui est poussée du cô
té de l'ordre, de la stabilité* du travail, du
côté,du bien.
La.France respire, croit et espère. •' }v;
Ellè fespire après de-bien mauvais jo^j-s;
non ÔHblié^ ajpr^s les plus imminens périls
conjurés.- -y.
Elle croit en Dieu; et elle éprouve le besoin
de dire, comme le poète latin (2) :
Du haut de sa sainte demeure
Un-Dieu toujours vaillant nous regarde marcher;
Il nous voit, nous entend, nons observe à toute ;
' heure, '
Et la plus sombre nuit ne saurait nous cacher. ...
Enfin la France espère ; elle espère, sous .
'Empire, le repos, la prospérité ; elfe espère
une paix digne et durable. Toutes ces espé
rances sont confirmées par le discours
de Bordeaux? Non, ce n'est point l'ame cal
me, éprouvée, du prince Louis-Napoléon qui
se laissera enivrer par les faveurs les plus
(1) Ovide. *«■
;2) l'iaute.
inouïes de là fortune et ^qui, après, avoir
■ -sauvé la civilisation, voudra compromettre
: "èt troubler la paix du rnôndë.
" V . D r L. VÉRON.
M. le.préfet de police Pietri vient de pu
blier une ordonnance relative aux bureaux
de placement. C'est une preuve nouvelle de
là sollicitude éclairée de l'administration
pour les intérêts des. populations laborieu
ses. On sait l'importance qu'ont pour les ou
vriers et les domestiques les établissemens
qui ont pour but de leur procurer du tra
vail en temps de chômage, et les plaintes
n ombreuses qu'ont suscitées les abus de cer
tains bureaux de placement. La police cor
rectionnelle n'a que trop souvent retenti du
scandale de procès dans lesquels de honteu
ses spéculations sur la confiance des.travail-
leurs inoccupés étaient atteintes par la .vin
dicte publique. L'administration a voulu
mettre un terme à ces pratiques coupables,
■et une commission spéciale,' sous la prési-,
dence d'un ministre, a élaboré soigneuse-,
men t le projet qui est aujourd'hui converti
en ordonnance, et qui résout les principales;
difficultés de la question.........
Il s'agissait d'abord de savoir si l'on don
nerait aux bureaux de placement une orga
nisation officielle assignant des emplois aux
postulans par ordre d'inscription, ou si on
laisserait à cette industrie toute liberté. Un
examen attentif a fait préférer ce dernier
parti. On a pensé avec raison que le bureau
s $e placement n'était.efficace qu'à la. condi-
' tion de joindre des démarches actives aux
formalités de l'inscription, et que des re
gistres tenus par des agens salariés abou
tiraient à une comptabilité irréprochable,
mais non à une intervention utile en fa- ;
veur des ouvriers sans travail. On a donc
laissé subsister le principe du droit com
. mun, sauf à remédier aux inconvénient
par des règlemens bien entendus. »
Mais quelle autorité tracera ces règle
mens ? On a laissé ce soin à l'administration
municipale, qui pourra les faire d'après les
usages locaux et d'après les besoins de la
population. On a statué toutefois sur les
points généraux., Les questions de.principes
■ se trouvent ainsi tranchées. L'une des plus
importantes, c'était la nécessité ,d'obtenir
une autorisation préalable pour exploiter un
bureau de placement. Des garanties sérieuses
de moralité sont exigées des chefs de ces éta-
. Iilissemens, et, de plus, pourque leur gestion
• soit.plus exacte en demeurant toute personr
no3)e.,ùn leur interdit d'avoir des succursiiles.
On^ 'voulu que toutes les opérations des bu
reaux fussent'inscrites sur des registres. Le
placeur. ; est d;aiis l'obligation de demander au
postulant s'il a un livret ou ,des papiers. :S'il
en existe, il en prend note, sans pouvoir ja-'
' Oïais retenir ces pièces contre lé gré du pos
tulant. ■;
• Le tarif des rémunérations exigées par les
-^wyeauxHieplaeemefttjMSt' l'utt^w^oiatfr les
plus délicats de la question. On à»reconnu
qu'il était impossible d'adopter un tarif,uni
forme, et l'on a décidé sagement que-le chif
fre des rétributions serait fixé par l'arrêté
qui autorise l'exploitation du bureau. Restait
la question de savoir si l'on permettrait en
core de percevoir un droit d'inscription indé
pendant de tout placement et perçu à l'a
vance, et yn droit de placement exigible
après: l'obtention de l'emploi. L'ordonnance
nouvëlleipbrte que les bureaux déplacement
en règle générale ne pourront exiger d'in
demnité préalable et que tout au plus ils
■ seront autorisés à percevoir un droit d'ins
cription s'élevant jusqu'à 50 centimes. Pour
garantir l'exécution de la convention, elle,
leur permet de se faire déposer le montant
du droit de placement, sauf à le restituer à
la première réquisition si le placement ne
s'opère pas. ' ■
Nous ne suivrons pas dans tous- ses^détails"
l'ordonnance de M. le préfet de policé. Elle
atteste incontestablement une étude sérieuse
et approfondie de cette matière ardue, une
entente parfaite des intérêts' de la population
ouvrière, un désir louable de lui venir en
aide dans toutes -les épreuves de sa | vie
laborieuse. L'expérience, il faut l'esperer,
mettra le dernier sceau à cette-législation et
montrera si le problême est entièrement ré
solu, ou s'il reste encore quelque chose a
faire. iienry c au va in.
Realrée du prince-Président à Paris.
Le programme du cortège du prince-Pré
sident, lors de sa rentrée,- le 16, à Paris, est
arrr-*^ \ En sortant de la gare du chemin
d'Orléans* le 'V>rtége sàixixra le boulevard dé.
l'Hôpital, passera la Seine au pont d'Auster- 1
litz, prendra lajrue Contrescai'pe, traversera
' la place de la Bastille et suivra toute la ligne
des boulevards, la rue Royale, la place de.la
Concorde, la grille du Pont-Tournant, en
trera dans les Tuileries par la grande ave
nue et S., A. descendra de cheval au pied des
marches du palais. ,
Le prince sera attendu à la gare par Mgr
l'archevêque de Paris et les hauts fonction
naires de l'Etat. A l'arrivée de S. A., un or
chestre de trois cents musiciens, dirigé par
Dufresne, exécutera des morceaux composés
pour la circonstance.
Le préfet, la commission municipale et
générale de la Seine, les maires-de Paris et
des principales communes du département^
attendront S. A, à l'arc de triomphe, dressé
aux frais de la ville, au pont d'Austerlitz.
Au coin de la rue Contrescarpe, contre la
place de la Bastille^ un autre arc de triom
phe sera établi par les soins de l'administra^
tion des Arènes Nationales.; Deux jeunes fil
les, figurant des Renommées prenant leur
essor, seront suspendues sous l'arc et porte
ront chacune à la main une couronne de
chêne et d'olivier. Quarante jeunes person
nes vêtues de blanc seron t rangés autour de
cet arc de triomphe ; et jetteront des fleurs
sur le passage du prince. -
Depuis le boulevard de la Bastille jusqu'au
boulevàrd du Temple,, vont s'élever, aux
frais des populations de ces quartiers, trois
arcs de triomphe êt dé nombreuses estrades
richement décorées. ;
Sur toute la ligne,des boulevards les rive
rains ouvrent des souscriptions pour faire
des décorations en l'honneur du chef de
l'Etat. Sur plusieurs points,* les- construc
tions sont déjà commencées , entr'autres
à la rue . Royale , où les préparatifs sont
gigantesques.' Enfin, plus de quinze arcs
de triomphe» seront dressés sur le parcours
des boulevards. Les ouvriers du 12 e arron
dissement, qui, en quelques-instans, avaient
vu : s'élever à des sommes très importantes
une souscription qu'ils avaient faite pour
établir un arc de triomphe au pont d'Aus
terlitz, place qu'occupera celui de la ville de
Paris, veulent employer ces fonds à des' dé
corations qui" relieront le pont avec la gare
du chemin de fer. v. - . , -
.De-toutes parts, les corporations ouvrières;
industriellesét philanthropiques s'organisent
et préparent des drapeaux - chargés d'ins
criptions pour venir prendre place dans lé
cortège. De long-temps on-n'aura vu une
réception aussi brillante et aussi nombreuse. •
Le prince-Président fera son entrée à Pa
ris, samedi prochain, 10 du courant, à trois
heures. S. A; I. verra avec plaisir MM. les
officiers généraux sans troupe, présens à
Paris, se joindre, à cheval, à son cortège.
-^Oii-se réunira, à deux heuresetdcmie r au,
débarcadère du,chemin de fer d'Orléans, en
grande tenue, culotte blanclie et bottes à l'é-
cuvè're.. ' . (Communiqué,)
Les vœux des conseils d'arrondissement
de Céret, de Perpignan, du Puy, de Gaillac,
de Ruffec, de Saint-Denis, de Narbonne, de
Lavaur, d'Argelès, viennent à leur tour d'ê
tre publiés.
« L'enthousiasme des populations vous
offre l'Empire; acceptez-le, dit le conseil de
Ruffec. L'Empire, c'est le symbole de la force
et de la prospérité de notre pays. »
Voici comment .s'exprime le conseil de
Narbonne :
« Le conseil, convaincu que la confiance
dans la stabilité des institutions est l'un des
élémens les plus essentiels de la force des
Etats et de la prospérité publique, émet le
vœu que les pouvoirs publics compétens ap-
lortept à la Constitution, conformément
aux art. 31 ét 32, les changemens nécessai
res pour consolider et perpétuer l'autorité
entre les mains du prince LouisTNapoléon
Bonaparte, en restituant au gouvernement
la forme impérialeavec sonmoded'hérédité.»
Nous ne parlons , pas des vœux des com
munes. Tous sont dans le même courant
qui entraîne à l'Empire, et à l'Empire pour
ainsi dire immédiat. L. B oniface.
^e ministère belge n'est point encore cons
titué. Là liste que l' Emancipation a publiée,
et que la plupart des journaux de Paris se
sont liàtés .d'accueillir, était prématuréo,
ainsi que le démontrent les nouvelles que
nous recevons aujourd'hui, et qui constatent
que la crise n'est point terminée; l.eokiface.
dépêche télégraphique.
- Londres, lundi!
. Le revenu trimestriel est satisfaisant'; il pré-.
sente une diminution de 437,399 liyres sterling
dans l'année comparée avec 1831. - ■ - , •
L'accroissement des revenus sur le trimestre est
d(j 28,992 liv. sterl., malgré la réduction sur
l'impôt des fenêtres.
La rêine est attondue à Windsor jeudi prochain.
Il y aura un conseil de cabinet le 15 courant pour
fixer le jour de la réunion du parlement. ,
Plusieurs ministres sont déjà arrivés à Londres.
voyage du prince-présidente
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Angoulême, 10 octobre, 4 h. 53 m. du soir.
Chalais, le 10, 1 h. du soir.
S. A. vient d'arriver à Chalais.- où elle a été re
çue à la gare par M. le préfet , de la Charente,
MM. les députés et le conseil général. Toutes les
populations des cantons voisins.étaient accourues
pour saluer le prince. Au passage, up seul cri,
mille fois répété, s'est l'ait entendre, celui de Vive
l'Empereur'. _ . -,
i: Angoulême, 3 heures du soir. -
S. A. fait à Angoulême une entrée triom
phale. Toute la route depuis Bordeaux a étéiune
longue ovation. Il est impossible de décrire l'en
thousiasme des populations qui sont accourues de
tous les points du département. Les liabitans des
campagnes, au nombre de plus de 80,000, se
pressent sur les pas du cortège, qui est accueilli
par les plus ardentes acclamations.
A la porté de, la cathédrale, Mgr l'évèque, à la
tête, de son clergé, félicite le prince , qui lui ré
pond avec la plus grande bienveillance.
La santé de S. A. est excellente.
Angoulême, 10 octobre, .11 h. 3/4 soir.
Après un dîner offert aux principaux fonction
naires et. personnages considérables du départe-
tehient,le prince s'est rendu au bal au milieu des
flots d'une population immense et enthousiaste
qui attendait, depuis quatre heures.,
Les, cris de : Vive l'Empereur / qui l'avaient sa
lué sur son passage, ont, redoublé il son entrée
dans la salle du'bal, où assistaient plus de trois
mille invités. Les mêmes acclamations ont éclaté
et se sont répétées jusqu'au momentde son départ.
Une foule compacte l'attendait encore; la .place
et les rues que devait suivre sa voilure étaient'on-
combrées d'une populalion;ent])ousiasmée, qui l'a
toujours .salué des cris de Vive l'Empereur ! Vive
Napoléon III! ' -, • , ! ;'
S. A part demain matin pour Rochefort,'
Voici la Téponse du prince-Président au
discours de l'archevêque de Bordeaux, Mgr le
cardinal Donnet : , ,
,« Monseignenr-j 1
» J'arrive, eu effet, chargé des bénédictions du
clergé et des acclamations du peuple ; cependant,
je ne m'en enorgueillis pas, étant l'instrument de
la Providence et l'objet do sa protection. Je. tâ
cherai de m'en rendre digne par mon zôle à faire
honorer la religion, par mon amour pour mon
pays et par mon dévoîlment il ces ■ véritables in
térêts. » - 1 !
NOUVELLES ETRANGERES.
belgique.
Bruxelles , 10 octobre.—On s'attendait à trou
ver hier matin dans le Moniteur les arrêtés royaux
qui reconstituent le cabinet.
Le, silence de l'organe officiel a donné naissance
à beaucoup de bruits contradictoires. >,
La version la plus raisonnable nous parait être
celle qui consistait à dire que les membres du
nouveau cabinet désiraient consacrer cette pre
mière journée à la rédaction d'un exposé politi
que, qui sera Confié au Moniteur, le jour où pa
raîtront les arrêtés de nominations. ' ■
' (Emancipation.}
Quoique tout vienne confirmer les rensei-
gnemens que nous avons publiés sur la composi
tion probable du nouveau cabinet, il ne parait pas
cependant que rien doive être définitivement ar
rêté avant un ou deux jours. (Indépendance.}
. pays-bas.
la haye, 8 octobre.—Le handelsblad annonce
qu'il est, question de confier ad intci-im le porte
feuille des affaires étrangères i M. de Thorbecke.
- Les plénipotentiaires de Hollande et de la
ville libre de Hambourg, 011 signé le 30 septem-
œâKà
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, t2 OCTOBRE-
HEVUE MUSICALE,
nécrologie : Jean-Madeleine Schneitzhœffcr.— G ym
nase- musical militaire : Distribution des prix. —
une skeéna.bk.
La: mort vient d'enlever cette semaine un
compositeur aimable, modeste, plein de ta
lent, que ses amis n'ont pas oublié, bien
i qu'il vécût, dans ces dernieres années, loin
du monde, paralytique aux trois- quarts et
affaibli par la longue maladie qui l'a conduit
tout doucement au tombeau. Od s'était ha
bitué peu à peu a ie regarder comme n'é
tant plus du nombre des vivans; mais on ne
laissait pas de regretter son esprit vif et na
turel, sa gaîté, sa verve intarissable et en
même temps ses qualités plus solides, sa
discrétion, sa bonté, son savoir; car il avait
■ de tout cela, ce pauvre SclineitzhœlTer., que
nous venons de perdre, et dont le nom res
tera, quoiqu'il soit impossible à prononcer.
On rappelait de lui. plus d'un trait plai
sant aux répétitions, dans les coulisses, dans
• Iç-ioyer de la danse, et pendant ces veillées
de l'orchestre, où Berlioz prétend que les
musiciens font des contes au lieu de jouer
leur partie. C'était un vrai Parisien, un Gau
lois de la vieille race, mordant, railleur, sa
lé, fertile en bons mots, en reparties, fou de-
paradoxes; jouant des tours à. ses amis, mais
au fond le plus doux, le plus serviablj^ et
le meilleur des hommes. * -„f -
Je crois que M. Fétis «'est trompé en fixant
la tlate de sa naissance à l'année 17,89 a-"
près la note communiquée par ]a" famille,
Jean -Madeleine ScUncitzhœller serait lié en
-178S. Boapère, gui jouait du hautbois, le des-^
tina îi» Bonne hsuré a la musiçu^ j l'anfant
distingua bientôt parmi ses camarades. Elève
de Gatel pour l'harmonie et la compositi.on,
il donna les plus hautes espérances. On exé
cuta dans les concerts des ouvertures de sa
façon qui étonnèrent les maîtres; les envieux
chuchottaient déjà ; les rivaux s'ameutaient,
on se disait tout bas à l'oreille, qu'un grand
compositeur se cachait peut-être sous. 1 écor-
ce de cé jeune étourdi.
Lui, cependant^ plus soucieux de ses plai
sirs que de sa gloire, jetait à tous les vents
sa verve et sa jeunesse, contrefaisait les
uns, mystifiait les autres et comptait que sa
journée était perdue lorsqu'il ne s'élait pas
moqué de quelqu'un. Je ne ferai point ici l'his
toire de ces folies, de ces ' gaîtés, de ces,
amoui*s faciles, de ces amitiés soudaines,;
de cette imprévoyance heureuse, de cette
oisiveté turbulente, de ces passions aussitôt
allumées qu'éteintes; de ces éclairs fugitifs,
de ces rêves passagers, de ces velléités d'am
bition et de travail. C'est à peu près la même
pièce et le même rôle que chaque acteur ra-*
jeunit par l'accent, par le jeu, par quelque
trait qui lui est propre. C'est le même fonds
"d'inépuisable raillerie et de scélératesse in
nocente. Tantqu'il reste un réverbère à cas
ser, une enseigne à changer de place, une
mèche de cheveux gris sur le crâne d'un,
portier chauve; il y aura de jeunes fous qui
casseront le réverbère, changeront l'ensei
gne, et demanderont la mèche au portier. A
la pèche, si l'un des compagnons s'endort
de fatigue et d'ennui, on accrochera à sa
ligne oisive un poisson de porcelaine; à la
chasse on empaillera les lièvres, pour les ca
cher adroitement dans un taillis , comme
cela est arrivé au ténor Labordej qui, ayant
passé sa vie à manquer des perdrix, un jour
fut bien étonné d'avoir tué un chevreuil ; il
s'élance tout joyeux sur sa bête et La trouve
Enfin, c'est une source éternelle d'inven
tions, de laz/is, de facéties, d'amusemens de
toute sorte, c'est l'écôlé buissonnière érigée ;
eh principe et en svs.tème, c'est un carnaval
incessant et. prolongé.
Cependant les jours se passent, les années
s'écoulent, on s'était endormi écolier; oii se
réveille homme fait; des ouvrages inachevés,
des projets informes s'entassent sur le pia
no, moisissent dans les cartons. On était né
pour être un grand compositeur, on devient
timbalier de l'Opéra, Cet emploi modeste
ftit celui de Schneitzliœffer depuis 1815 jus
qu'à 1823. Il l'accepta comme pis-aller,
mais jamais avec une résignation complète.
Ce 11'cst point qu'il visât trop haut pour ses
forces. Il voulait être chef du chant ; c'était
là toute son ambition ; il n'a jamais aspiré à
devenir célèbre. Peut-être avait-il craint que
la renommée ne voulut point se charger de
porter trop loin un nom si hérissé de con- i
sonnes. Jamais les domestiques, lorsqu'il
faisait des visites, u'avaient pu annoncer ce
nom sans l'écorcher de la façon la plus sau
grenue ; aussi s'était-il décidé à graver sur
ses cartes : j.-m.' schseitziigeffeh , prononcez
bertrand.
Depuis long-temps l'orchestre de l'Opéra
n'avait possédé un si exçellent timbalier,
Sersonne n'avait joué, avant lui, avec plus
e netteté et de précision .'Musicien éminent,
il exécutait avec la plus grande aisance et la
plus grande dextérité les évolutions d'un ins
trument dont la moindre faute est très sen
sible. Le chef d'orchestre avait en lui une
confiance entière et lui remettait, en toute
sécurité, les baguettes. 11 les a gardées long
temps dans la Société des Concerts, et aucun
des. habitués de la petite salle du Garde-
Meuble n'a oublié cette grande figure spiri
tuelle et pâle, ces grands bras et ce grand
nez qui dominaient tout l'orchestre.
Il n'y avait alors au théâtre qufe deux tim
bales. Aujourd'hui il en fput, trois à nos
compositeurs, non pas pour faire plus de
bruit, car on ne peut frapper qu'une note à '
la fois sur chaque timbale ; en revanche, ils
se contentent d'une seule grosse caisse, des
saxhorns et du canon au besoin; nos com
positeurs sont modestes.
Pour revenir à Schneitzliœffer, il avait pris
en aversion ses timbales. Il ne rêvait nuit
' et jour qu'au moyen de quitter un instru
ment qui lui était devenu insupportable ;
mais chaque fois qu'il demandait saretraite,
Kreutzer et Habeneck le suppliaient de gar
der sa place etl'accablaient de complimens et
d'éloges ; ce dont notre timbalier enrageait.
En 1818, il crut.enfin être au commè de
ses r vœux. Il avait composé le ballet de Pro-
serpine, qui fut donné avec un grand .succès.
L'ouverture de ce ballet remarquable a été
jouée plusieurs fois au Conservatoire. Dans
l'ivresse d'un premier triomphe* le musicien
se disait à part lui : Décidément l'on va me
rendre justice; ou va m'accorder ma place
de chef de chant que je sollicite depuis trois
ans. Et moi aussi, je suis peintlx !... Il n'est
''fias décent que l'auteur de Proserfrine tiennç
plus long-temps ces misérables baguettes de
timbalier. -,
Le lendemain, eomme il ouvrait ïrf bouche
pour formuler sa demande, le chef d'orches
tre 11e le laissa pas commencer :
— Ah ! mon ami, lui dit-il, que vous avez
été grand, que vous avez été beau, que Vous
avez été sublime !..
— Monsieur, c'est vraiment trop de bonté.
t — Auprès de vous, nos musiciens ne sont
que des cuistres, des paltoquets, des saltim
banques. 5
— Monsieur, vous me confondez.
— Mon ami, permettez-moi que je vous
.embrasse.
— Mônsieur, je ne croyais pas qu'un sim
ple ballet... . "
— Eli ! qui vous parle de votre ballet?
— Mais vous, Monsieur, qui depuis une
heure me comblez de gracieusetés.
— Eli! mon ami, je parle de la manière
admirable dont vous avez joué votre partie
de timbales. -
Sclmeitzhœffer recula de trois pas, se dé
barrassa, comme il put, de la furieuse étreinte
du chef d'orchestre, et, prenant un air so
lennel :
— Monsieur, lui dit-il, je vous déclare ici,
pour la dernière fois, que je ne veux plus
ae vos timbales, que vos timbales m'excè
dent, m'exaspèrent, me rendent fou; que je
me porterai à la plus fâcheuse extrémité; je
ferai une sottise, un scandale, mais je quit
terai , de gré 011 de'force, cet odieux instru
ment.
-Calmez-vous, calmez-vous, mon ami,
répétait le chef,épouvanté de cette explosion
de colère ; voyons, revenez à vous, soyez
raisonnable ; cela ne se remplacé pas du jour
au lendemain, un timbalier de votre mérite.
— Timbalier vous-même, entendez-vous.
Je ne veux plus qu'on m'outrage ; appelez-
moi maître de chant, compositeur, auteur
de ballets, tout ce que vous voudrez, mais
gardez pour vous votre infâme sobriquet de
timbalier ; car enfin je fais des ballets qui
ne déplaisent pas au public, vous venez d'en
conduire un, mon ballet de Proserpine. Est-
il donc si mauvais que vous ne daigniez pas
m'en dire tin mot, tandis que, à chaque ins
tant, vous me rompez la tète de vos maudi
tes timbales !
— Votre ballet, sans doute, est charmant,
reprit le chef d'orchestre, mais tout le mon
de peut faire un ballet; vous seul, mon ami,
vous jouez des... .
-Taisez-vous, ou sinon...
. Et il s'avançait les .poings serrés sur son
malheureux supérieur, qui s'empressa de
balbutier du ton le plus humble : '
— Eh bien! eh bien! mon ami, faites en
core quelque ballet et nous verrons.
Schneitzliœffer fit Claire et Melctal, il pré
para Zémire et Azor, joli ballet en trois actes
dont la musique est délicieuse, et on-ne par
lait pas de lui accorder cette place de chef
du chant si vivement désirée. Enfin, poussé
à bout, il méclitadans la solitude et conçut un
plan qui ne pouvait manquer/ son effet . Un
soir, au milieu d'un-pas graciclix, d'une scè
ne d'ineffable tendresse, au moment où Mlle
Bigûttini faisait verser des torrens de for
mes à ses vieux admirateurs, Schneitzhccffçr
qui devait ■ compter cinq cent trente-deux
[muses, interrompt tout-a-coup le silence re-
igieux du public, et exécute un brillant rou
lement, de timbales qui ébranle pendant
deux minutes les voûtes du théâtre,. Puis,
son roulement fini, il jette en l'aiF^es baj
guettes, et se retire au milieu de la sfupéfac-
tion générale et tl'une effroyable grimace
d'Habeneck. .
Le lendemain il fut mis à la retraite. En
1833 il entra au Conservatoire comme pro
fesseur de chant. Mais déjà depuis dix ans il
avait succédé comme chef de chant'à Adrien,
ou plutôt Andrien, excellent acteur, qui ■
partageait avec Chéron les rôles de basse-tail
le. Cet Andrien est le père de deux femmes
distinguées, Mme Wartel et Mme Delsarte. .
SchneifzhcÈfFer, enchanté désormais d'a
voir quitté ses timbales, continua d'écrire des
ballets. Il avait donné les Filets de Vulcain ou
Mars et Vénus en 1826.0nremarqua beaucoup
le pas des cyelopes, et un grand nombre de
morceaux bien "dessinés et bien comp»sés.
Son dernier ouvrage est la Sylphide, si ad
mirablement, danse, en 1832, par Mlle Ta-
glioni. La musique de ce ballet est réelle
ment ebarmaute, pleine de coloris, de fraî
cheur et d'éclat. Qui de nous n'a pas applau
di, au commencement du second acte , le
beau Lever du s'ôleil, qui a servi de modèle et
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