Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-08-22
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 22 août 1852 22 août 1852
Description : 1852/08/22 (Numéro 235). 1852/08/22 (Numéro 235).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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NUMÉRO 335.
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UN NUMÉRO : 80 CWTBEf/Sl
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tableau qui sera publié dans le lourasl;
et î» de chaque molsj
Les .nbonnemens datent de» i« et 16 ,
; ■ de chaque mois.
S'adresser, franco, pour la rédaction , à M,' C bchsval- C iahight,
Les articles déposés ne sont pas rendus
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BVBISiLn : rue'j&e . rolei* i&alaMtoyaljj n* îfe;
DIMANCHE 22 AOUT,
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JOIIRNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
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I On s 'atome, dansj.es département, aux Messageries et auï Directions de peste,—> A Londres, chczhiL&. Co«IS et i
j; — A Strasbourg, ch?z M. Alexandre, pour l'Allemagne. !■
S tresser, franco; poicr i'adïnixisiration, à M. D knaih , directeur! '
Lss sanonoe;. . t n gue* a» buraua du journal ; et «lias M. PÀNX3, rêgiîeeur, i â, place ds la Boarsa
PARIS, 21 AOUT.
$às de plus vers l'incorporation. Ùnt^ tellé
perspectiye n'offrait aucun avantage séiienx
à l'Autriche. Elle nia jamais demandé
Les conférences du Zollverem^ai devaient^ per l'Allemagne en deux; elle veut qu'au
se rouvrir le 16 août, n'ont point encore re
commencé. Un délai de quelques jours est
devenu nécessaire par l'absence du roi de
Prusse, par l'état maladif de M. de Manteuf-
fel, et enlin par la demande formelle qu'en
ont faite les confédérés de Darmstadt, qui
n'étaient point encore parvenus à s'entendre
complètement. On peut prévoir, du reste,
que les négociations, lorsqu'elles seront re
prises, marcheront rapidement et aboutiront
à la solution que nous avions prévue dès le
premier jour, c'est-à-dire à une transaction
entre les prétentions rivales de la, Prusse et
de l'Autriche. **
- Les deux partis, en effet, viennent d'é
chouer l'un après l'autre dans leur tentative
de faire pencher la balance exclusivement en
leur faveur. Aucune solution extrême ne
peut prévaloir, faute de donner satisfaction
aux vrais intérêts de l'Allemagne. Lorsque
la Prusse a voulu recommencer en 1852 ce
qu'elle avait fait en 1833, et mettre l'Autri
che en dehors de l'Allemagne commerçante
et manufacturière, elle a vu tous ses efforts
se briser devant l'invincible résistance de la
coalition de Darmstadt : elle voit aujourd'hui
ces mêmes coalisés se rapprocher d'elle,
apiès avoir vainement essayé de l'exclure à
sontpur."
- Le refus fait par la Prusse d'ouvrir aucu
ne négociation avec l'Autriche avant la re
constitution préalable du Zollverein, a ame
né la suspension des conférences de Berlin.
L'obstination de îa Prusse méritait en effet
de rencontrer une obstination égale. Les
confédérés de Darmstadt déclarèrent donc à
leur tour qu'ils subordonnaient la reconsti
tution du' Zollverein à la conclusion d'un
traité de commerce avec l'Autriche. Mais de
celte détermination à cejle de rendre plus
complet l'échec de la Prusse, en organisant
en dehors d'elle une nouvelle union doua
nière, la transition était facile, et les confé
dérés de Darmstadt ne surent "pas résister à
la tentation. De la menace, ils voulurent
passer à l'exécution, et c'est là qu'Un échec
inévitable les attendait.
J.a première condition de l'établissement
d'une union douanière dont l'Autriche se
rait la tête, était que tous les intéressés n'eus
sent rien à y perdre. Le revenu des douanes,
partagé au prorata de la" population, est la
principale ressource financière des petits
Etais de l'Allemagne, et c'est en leur garantis
sant, sur ses propres finances, l'intégrité de
ce revenu, que la Prusse les a jadis conquis
à son union douanière. Pour que le budget
de ces mêmes Etats demeurât intact, et sur
tout pour que leur crédit ne souffrît aucune
atteinte, il était essentiel que l'Autriche leur
garantît un revenu égal à celui que leur as
surait le Zollverein. L'Autriche n'a pu leur
donner cette garantie; l'état actuel de ses fi
nances, les réformes qu'elle veut accomplir
dans son administration intérieure, l'achè
vement de ses voies:ferrées exigent toutes ses
ressources disponibles : elle ne pouvait cou
rir la chance de grever son budget de tous
les fraisd'établissement d'une nouvelle union
douanière.
La nouvelle union d'ailleurs, en la suppo
sant établie, n'aurait'pas rempli les vues de
l'Autriche ; et c'est ce que l'on a dû faire
comprendre à l'habile ministre de Saxe, M.
de Beust, lorsqu'il s'est rendu à Vienne. Ce
qui importe à l'Autriche, ce n'est pas de
dominer sur une partie de l'Allemagne, c'est
que son influence s'étende sur toute la con
fédération, c'est qu'aucune portion du ter
ritoire germanique ne soit soumise exclusi
vement à une influence autre que la sienne.
Le jour où l'Autriche aurait constitué une
union du sud , la Prusse n'avait qu'un mot
à* dire pour .faire naître l'union du nord.
L'Autriche, qui n'a besoin d'aucun accrois
sement de territoire, se serait trouvée en
face des royaumes secondaires, la Saxe,
la Bavière, le Wurtemberg, qu'elle n'a pas
l'espoir et que l'Europe ne lui permettrait
jamais d'absorber. La Prusse, au contraire,
n'aurait eu affaire qu'à de très petits Etats,
depuis long-temps à l'état de vasselage vis-à-
vis d'elle, et pour qui une dépendance com
merciale, désormais absolue, aurait été un
: FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 22 AOUT.
GRIMOD DE LA BEYNIÈBE.
. ' ■ ■ XI.
ÏPISODH.
Voici la lettre' que reçurent un matin les
membres du Jury dégustateur et une cen
taine d'autres individus environ :
a Mme Grimod de la Reynière a l'honneur
de vous faire part de la perte douloureuse
qu'elle vient de faire dans la personne de
son mari. Les obsèques auront lieu aujour
d'hui mardi 7 juillet. Le convoi partira de
la maison mortuaire, rue des Champs-Ely
sées, n. 8, à quatre heures précises. »
Mort 1 Grimod de la Reynière était mort 1
Cette nouvelle se répandit dans Paris avec la
rapidité de la foudre. Comment était-il mort?
Depuis quand était-il mort ? Plusieurs jours
auparavant, on l'avait vu, regorgeant de san
té, se promenant bras dessus, bras dessous,
avec son ami Geoffroy, l'amer critique. Avait-
il donc été subitement enlevé à la vie? Per
sonne ne pouvait répondre à ces questions.
D'autre part, on s'étonna de l'heure inac
coutumée de l'enterrement, qui était préci
sément celle du dîner; quelques estomacs en
murmurèrent un peu. Néanmoins, la plu
cun des grands intérêts matériels de l'Alle
magne ne puisse se régler en dehors d'elle
et sans elle. Elle demande donc qu'où ne lui
ferme pas le Zollverein,. et qu'il lui soit ac
cordé, non à titre de faveur, mais à titre de
droit, d'y entrer à une heure et sous des
conditions réglées d'avance. Lorsqu'elle au
ra pris pied dans le Zollverein, elle sera
certaine qu'on ne lui contestera plus son
titre de puissance allemande, et qu'elle aura
sa juste part d'influence dans les questions
commerciales, comme elle l'a déjà dans les
questions politiques.
Les confédérés de Darmstadt n'ont donc
pas- trouvé à Vienne les encouragemens
qu'ils espéraient, lorsqu'ils ont débattu la
possibilité d'une séparation complète avec
la Prusse. Ils n'ont pas tardé alors à se divi
ser eux-mêmes. Le roi de Wurtemberg, qui
n'a jamais eu d'inclination pour les partis
extrêmes, a insisté sur les dangers qu'il y
aurait à scinder l'Allemagne, et à se trouver
désormais en face de l'Autriche seule. Ce qui
fait la sûreté et l'importance des royaumes
secondaires, c'est la perpétuelle rivalité de
la Prusse et de l'Autriche. Ils jettent dîms
la balance le poids décisif, et, soit qu'ils
inclinent verslenordou vers le midi,, ils
sont assures d'obtenir a Importantes conces
sions en échange de l'appui moral qu'ils don
nent à la puissance favorisée. Seuls à seuls
vis-à-vis d'une des grandes monarchies, ils
descendent nécessairement du rang d'alliés
à celui de satellites. Il n'y a à une telle si
tuation ni honneur ni profit.
Il importe donc aux petits Etats allemands
de faire entrer l'Autriche dans le Zollverein;
mais il leur importe presque autant d'y main
tenir la Prusse. C'est cette vérité qui, en pé
nétrant tous les esprits, disposera tout le
monde à des concessions, et amènera la fin
du différend. Les confédérés de Darmstadt,
dans les conférences qu'ils viennent de tenir
à Sluttgardt, ont rédigé un manifeste beau
coup moins absolu que leurs déclarations
précédentes, et dans lequel ils se défendent
d'avoir voulu la dissolution du Zollverein.
Le Wurtemberg s'est séparé de ses alliés, afin
d'exposer à part, dès la reprise des confé
rences de Berlin, ses vues sur la situation et
l'issue qu'il désire voir prendre aux négocia
tions. *
Les adversaires de la Prusse sont donc
disposés à lui faire toutes les concessions
qui n'auront pas pour conséquence l'exclu
sion de . l'Autriche. Nous croyons que la
Prusse de son côté est prête à mettre de côté
la mauvaise grâce et Je mauvais vouloir dont
elle a fait preuve dans la première partie des
conférences, et à négocier sérieusement et de
bonne foi un traité de commerce avec l'Au
triche. L'intervention officieuse de la Russie
a contribué, auiaat que la crainte d'une dis
solution du Zollverein, à modifier les dispo
sitions de la Prusse à cet égard. Il n'y a donc
plus réellement à régler que des questions
d'amour-propre, afin que personne n'ait l'air
de reculer le premier ; mais les diplomates
allemands, qui ont trente façons de dire oui
et non, ne seront pas embarrassés pour si
.peu. ILn'y faudra qu'un peu de temps etune
vingtaine de ces notes longues d'une aune,
où se complaisent les chancelleries germa
niques. Cucheval-Clabigny.
Nous croyons savoir que les négociations
entre la France et la Belgique ont fait un
pas important, et que les bases de la conven
tion à intervenir pour la suppression de la
contrefaçon littéraire sont définitivement
arrêtées.
% «
Le secrétaire de la rédaction, l. boniface.
Les droits de douanes sont, parmi les im
pôts, ceux dont le produit peut servir le plus
sûrement à mesurer les progrès du mouve
ment industriel et commercial. En effet, les
marchandises que nous importons, et que la
douane frappe au passage, consistent surtout
en matières premières destinées à être mises
en œuvre dans nos ateliers et dans nos usiues.
Aussi, toutes les fois que le produit des droits
augmente, on peut être certain que nos.mà-
nufactures sont en pleine prospérité, que lé
travail est abondant, que la main-d'œuvre
est bien rétribuée.
Que voyons-nous dans les états compare*
tifs applicables aux sept premiers mois de
l'année courante? 4 i'iaxp.or^'
des rattrehan dises étrangères, qui
/•inmuf* fiq or* ut afî
avaient, donné 69 millions en 1830 et 60
millions en 1851, ont rendu près de 80
millions en 1852. C'est-à-dire qu'ils ont
produit, comparativement à la période
correspondante des deux années antérieu
res, environ il millions de plus qu'en 1850
et 15 millions de plus qu'en 1852. Nous
ne croyons pas qu'il y ait un exemple d'une
pi ogression aussi rapide.
Le dernier mois, le mois de juillet, ne pré
sente pas, il est vrai, une augmentation pro
portionnelle aussi grande que les mo,is pré-
cédens. Il n'est supérieur que d'environ
500,000 fr. au mois correspondant de 1851,
et il est inférieur à celui de 1850. Mais on
n'endoit concevoir aucune inquiétude. Après
un mouvement semblable à celui des ssx pre
miers mois, iln'estpas étonnant qu'un temps
d'arrêt se manifeste. Ou est d'ailleurs à line
époque de l'armée où les affaires se ralen
tissent presque toujours. Il n'est pas dou
teux, d'après les nouvelles des d.flerens dis
tricts, que la progression ne reprenne son,
cours et que la fin de l'année ne soit aussi
prospère que le commencement. ' /
Examinons d'ailleurs ce qu'ont été les im
portations de matières pendant le mois de
juillet relativement au même mois de l'année
dernière. Pour les saies grèges, nous trou
vons 1,003 quintaux au lieu de 9l>7, et pour
les soies moulinées 493 au heu de 447. Les
importations de laines sont descendues de
30,000 quintaux à 28.000, et celles | I
tons de 57,000 à 41,000; mais à considérer
les sept mois entiers, elles restent encore
bien plus cousitlérablesquel'année dernière;
c'est, en effet, pour 1rs laines, 158,000 quin
taux au lieu de 95,000, et, pour les cotons,
.482,000 au lieu de 345,000.
La houille, qui est Je grand agent de l'in
dustrie, a vu ses importations monter, pen
dant le mois de juillet, de 1,911,000 quin
taux à 2,016,000, et, pendant les sept mois
de 13,920,000 à 15,418,000. Les introduc
tions de foniesse sont également accrues,
quoique dans une moindre proportion. Pour
les cuivres, ii y'a diminutioiEsur le mois de
juillet et augmentation sur les sept mois.
Les importations de plomb sont , en décrois
sance; mais, en revanche, celles de zinc sont
en grand progrès; ellesse sont élevées, pen
dant le mois de juillet, de 11,000 quintaux
à 26,000, et, 'pendant les sept mois , de
78,000 à 118,000.
Comme indice de la situation des indus
tries de luxe, nous dirons que les entrées de
bois d'acajou continuent de s'accroître, et
qu'elles ont passé , pour les sept mois , de
21,000 quintaux à 34,000.
L'importation des sucres coloniaux est
restée stationuaire en juillet; mais elle s'est
accrue, depuis le commencement de l'année,
de 226,000 quintaux à 37.4,000. Quant aux
sucres étrangers, ils sont en progrès soutenu,
et ils se sont élevés, pendant la période des
sept mois, de 118;000 quintaux à 183,000.
Malheureusement ce progrès ne paraît se
développer qu'au détriment de notre sucre-,
rie indigène.
Si, maintenant, nous jetons les yeux sur
le tableau dis exportations, nous reconnais
sons qu'elles se sont également un peu ra
lenties en juillet; mais, que, pour la période
entière des sept mois, elles présentent en
général une augmentation. Parmi nos den
rées agricoles, il n'y a que les céréales dont
l'exportation ait diminuénotablement, ce qui
s'explique par l'état des récoltes. Parmi les
produits manufacturés, nous ne voyons de
diminution, marquée que sur les machines et
les mécaniques, les modes, les sucres raffi
nés. La diminution de l'exportation des su
cres raffinés, en présence de l'accroissement
des importations de sucres bruts étrangers,
est la meilleure preuve de l'insuffisance de
la surtaxe qui protège les sucres nationaux.
. Le mouvement de notre navigation avec
l'étranger représente, pour les sept mois,
une'masse de 1,363,000 tonneaux à l'enirée
et de 1,102,000 tonneaux à la sortie; il
avait été, l'année dernière, de 1,258,000 et
1,134,000 tonneaux; c'est une augmentation
à l'entrée et une diminution à la sortie. No
tre pavillon a peu participé à l'augmentation
à l'entrée, et s'est ressenti de la diminution
à la sortie.
3. curat.
M. de Parieu, ancien ministre de l'instruc
tion publique, actuellement président de sec
tion au conseil d'Etat,* adresse à l 'Echo du
Cantal une lettre qui fait connaître où en est
la question du chemin de fer de Clermont à
Montauban ; nous en extrayons les princi
paux passages :
« La convenance nationale d'une ligne de for du
nord au sud de la France, à une distance à peu
près égale des deux artères de Paris à Lyon et de
Paris à Bordeaux,' milite évidemment en faveur de
la prolongation du railway de Clermont à Mon
tauban, par Aurillac, de préférence à la construc
tion d'una voie ferréi de Limoges à Toulouse, par
Cahors.
» ÊBpanriyit, ._faa pa ntes-rapides de nos monta
gnes volcaniques, la nécessité d'un tunnel "de
6,300 mètres de longueur, percé à 230 mètres au-
dessous de celui du Lioran ; le recours obligatoire
à des courbes inusitées encore sur nos rail-
ways français , laisseraient . probablement les
compagnies.financières paralysées par une sor
te d'effroi devant l'entreprise d'un chemin de
fer de Montauban à Clermont, malgré les vœux
et le3 renseignemens utiles continus dans les
enquêtes des départemens intéressés et du nôtre
en particulier, si, pour le bonheur de notre cause,
la Providence n'avait filacé, comme deux aimans
salutaires, sur deux points de la ligne projetée, les
gîtes métallurgiques et.houillers d'Aubin et deDe-
cazeville au sud, et de Brassac au nord.
» L'intérêt de la mise en communication de ces
gites houillère avec les marchés qui leur serrent
respectivemeut de débouchés, réclame impérieuse
ment à lui seul la construction de la moitié de la
ligne de Montauban à Ckrmont-Ferrand.
» Cette ligne étant eh effet partagée en trois
sections: 1° de Clermont à Lempde, 60,000 mè
tres; 2° de Lempde à Aubin, 169,900 mènes; 3"
d'Aubin à Montauban, 108,575 mètres, vous re
marquerez aisément que les première et-troisième
sections réunies composent, en longueur du moins,
la moitié de la ligne entière.
» Or, des intérêts très vifs ont été récemment
éveillés en faveur de la construction des première
et troisième sections de cette ligne. Deux compa
gnies se sont présentées pour la çonces.-ion de ces
deux tronçons du chemin auquel appartiendra lé
gitimement désormais le nom de chemin de fer du
Centre.
» Le conseil général des ponts-et-chaussées vient
donc d'être saisi doublement de la question. Une
c immisfion préparatoire a conclu en faveur du
. principe de la construction de lu ligne entière. Lf.
T&Sftïéil général des ponts-et-chaussées a réclamé
des études plus approfondies sur le tracé et a de-
mandéque les plans détaillés fissent connaître la dé
clivité exacte des pentes et rampes, ainsi que les
cotes des divers déblais et remblais, en reconnais
sant toutefois dès à présent que l'avant-projet pré
senté pour la construction du tronçon de Clermont
à Brassae t était exécutable dans certaines limites
de dépense déjà fixées par la commission chargée
de l'examen préparatoire.
» Des études sérieuses vont donc être achevées
sur le terrain de notre département. Rien ne fait
suppo-er une impossibilité matérielle d'exécution
déjà écartée par les études antérieures.
«D'autre part, il n'est pas douteux pour moi
que les demandes en concession pour les tronçons
du nord et du midi ne soient strieuses et suivies
• avec insistance. L'une des compagnies paraît mê
me disposée à se charger, dans un temps donné,
de la ligne entière, bien qu'elle évalue à 70 mil-
liens les dépenses pour l'établis-ement de la sec
tion de Lempde à Aubin, sur une seule voie.
y> Le seul danger peut-être à craindre contre les
chances favorables à la construction de notre che
min entier, réside dans l'éventualité des conces
sions partielles scindant l'intégralité de la ligne.
» félix de pakieu , ancien représentant du
Cantal, membre du conseil général. »
n'a pas été trouvée ite par l'administration;
il nous faut une autorisation mmistérietle pour
Tf!p»^y,tre' ) Taux, .-termeir dff'dferfller décret sur k
"presse, lin interrompant ain.-i forcément nos rap
ports avec nos lecteurs; nous devions leur en don
ner avis, et leur dire d'ailleurs que nous espérons
que leur bienveillance accoutumée r pas défaut lorsque nous serons en mesure de la
leur réclamer de nouveau. »
. On annonce que la concession du chemin
de fer de Bordeaux à Cette est à la veille d'être
signée. Les conférences tenues entre les diver
ses compagnies pétitionnaires, pour aboutir
à une fusion, auraient produit un résultat
satisfaisant. Si nous sommes bien jinfor-
més, l'embranchement de Perpignan en
trerait dans les combinaisons de la con
cession comme une des plus importantes
-clauses du traité. Cet embranchement a, on
le sait, une importance réelle par suiie de
l'exécution projetée d'un chemin de fer qui,
de Barcelone, devra venir se souder avec la
ligne française à un point de la frontière
des Pyrénées-Orientales.
Les pressantes sollicitations du gouver
nement espagnol, et l'initiative prise par
celui-ci de mettre à exécution le chemin
de fer de Madrid à la frontière française
à Irun, ont, dit-on, décidé l'administration
à prendre un parti au sujet du chemin de fer
de Bordeaux à Bayonne. On assure qu'avec
la concession de Bordeaux à Cette doit être
acébrdée celle du chemin de fer de Bordeaux
au chef-lieu des Basses-Pyrénées.
l. Boniface.
La circulaire suivante vient d'être adres
sée aux préfets, au nom du ministre de l'in
térieur, de l'agriculture et du commerce,
par M. Heurtier, directeur de l'agriculture
et du commerce :
Monsieur le préfet,
Le gouvernement considère, vous le savez, l'é
tablissement des sociétés de crédit foncier comme
l'un des pius puissans moyens de venir en aide à
la propriété et à l'agriculture, et il désire hâter le
plus possible le moment où le pays pourra recueillir
les avantages quecetteinstitutionapour but de lui
assurtr. Ce moment ne saurait êire bien éloigné. A
Paris, laBanque foncière, dont les statuts sont ap
prouvés, va commencer ses opérations; dans les dé-
partemens, l'activité avec laquelle les hommes les
plus considérables s'occupent de fonder des éta-
blissemens analogues, le nombre des souscripteurs
qui se groupent autour d'eux, le chiffre dtseapitaux-
réunis, tout semble promettre que l'institution;
dont la France est redevable à la haute sollicitude
du prinre-Président s'y naturalisera plus rapide
ment encore qu'on n'osait l'espérer.
11 importe, pour sec.onder le mouvement que je
suis heureux de constater, de venir en aide aux so
ciétés qui s'organisent, et dont plusieurs vont bien
tôt entrer en activité. Le gouvernement n'a point
perdu d<; vue la disposition du décret du 28 février,
aux termes de laquelle l'Etat elles défftrlemens peu
vent acquérir une certaine quantité des: lettres de
gage qui seront émises par les sociétés de-crédit fon
cier. 11 a voulu se mettre en mesure dq.réaliser la
mesure implicitement contenue dans ce? article, et
garantir aux sociétés foncières l'un des encourage
mens les plus propres à les faire jouir, dès .leur
début, de la confiance qu'elles ont besoin d'inspi
rer pour que leurs titres soient acceptés sans pei
ne, récherchés bientôt atec empressement et clas
sés au nombre des modes de placement les plus
m*. Par son article 24, la loi du 8 juillet 1852
rae à 10 millions la somme que l'Etat pourra af
fecter, en 1853, à l'acquisition des lettres de gage.
Le gouvernement a le juste e-poir que, de leur
côté, les représentans des intérêts départementaux
le seconderont de tous leurs efforts dans l'œuvre
qu'il a entreprise. Les conseils généraux vont se
reunir, et leur excellente composition garantit as
sez que, dans cette circonstance comme dans les
autres, ils voudront s'associer à la pensée du gou
vernement.
Veuillez donc, je vous prie, consulter le conseil
général de votre' département sur la question de
savoir s'il ne jugerait pas convenable d'affecter
une certaine somme à l'acquisition de lettres de
gage, aussitôt qu'une société de crédit foncier
comprenant ce département dans sa circonsciip-
tion se trouvera constituée. Le conseil général re 7
marquera qu'il ne s'agit pas d'aliéner un capital,
mais de donner un emploi sûr et fructueux aux
fonds dont il lui paraîtra possible de disposer.
Aussitôt que le conseil aura pris une délibéra
tion à ce sujet, je vous prierai de me la transmet
tre ; je désire vivement que la situation financière
du département lui. permette de réserver une cer
taine somme pour l'utile emploi dont je viens de
vous entretenir. 11 sera heureux, je n'en doute pas,
de contribuer pour sa part à favoriser rétablisse
ment de sociétés qui, dirigées avec sagesse et dins
l'esprit qui a dicté le décret du 28 février 1852,
ne peuvent manquer de devenir, pour la propriété
foncière et pour l'agriculture, un des instrumens
les plus af'hfe d'affranchissement et de prospérité.
Un second avertissement a été donné, le
1.4 août, par le préfet de la Corse, au gérant
de l'Ere-Nouvelle, M. Arrighi. Ce second
avertissement est ainsi motivé :
a Considérant que le rédacteur-gérant de l'Ere
nouvelle, loin de céder à notre avertissement, du
7 de ce mois, en a fait le texte d'un commentaire
et d'une polémique qui aggravent ses premiers
torts et exigent une répression nouvelle. »
Le rédacteur du Midi, journal qui parais
sait à Toulouse, vient d'adresser à ses abon
nés la circulaire suivante :
« Deux saisies successives ont été faites des deux
derniers numéros du Midi, par le commissaire
ceniral de police, et ces numéros n'ont pu ainsi
arriver à un grand nombre de nos abonnés. Elles
ont eu lieu sur le fondement de l'irrégularité de la
publication du journal, irrégularité, qui avait déjà
fait l'objet d'avis administratifs donnés par la pre-
* feeture: Une instance judiciaire est engagée. Cette
situation ne nous permet pas de continuer, pour
le moment, la publication de la feuille: . ■
• ' » L'offre que nous avons faite de nous confor
mer ^aux notifications qui nous étaient adressées
part de ceux qui avaient reçu des lettres de
convocation furent exacts au funèbre ren
dez-vous. Il y avait là Cailhava, qui portait
suspendu à son cou une dent de Molière,
enchâssée dans un médaillon ; Mercier ,
coiffé, de son immuable chapeau à cor
nes; Costé d'Arnobat; Geoffroy (avec qui
l'on veut que Grimod de. la Reynière ait
collaboré pendant quelque temps), et tous
les grands cuisiniers de Paris. Reçus dans
une salle d'attente , ils apportèrent leur
visage chagrin, se demandant l'un à l'au
tre à voix basse comment la mort n'a j
vait pu faire qu'une bouchée d'un tel hom-
me.Pendant ce temps-là, des personnages à
figure sinistre circulaient en se transmettant
des ordres, et en portant par intervalles un
mouchoir à leurs yeux. C'était glacial.
Tout à coup un signal se fait entendre; les
amis et connaissances croient que c'est celui
du départ et s'échelonnent déjà par couple,
en se dirigeant vers l'escalier, lorsque, ô sur
prise! 6 bonheur 1 ô c«up de théâtre inatten
du I une porte s'ouvre avec fracap,et, laissant
échapper un flot de lumière, montre à tous
les regards une tabl£ : gigantesque, servie
magnifiquement, au milieu de laquelle Gri
mod lui-même, Grimod vivant, appelle ses
amis en leur ouvrant les bras...
Nous laissons à penser ce que fut ce
festin, et de quelle gaîté fut suivie la
sensation pénibî® occasionée par la fausse
nouvelle du trépas de l'ampnitryon.
mod de la Reynière , en renouvelant la
fantaisie de Ciiârles-Quint au monastère de
Saint-Just, avait d'ailleurs un but : il voulait
savoir quels étaient ses meilleurs et ses plus
sincères amis, et pour cela, jugeant tout le
monde à son aune, il n'avait rien trouvé de
mieux que de les déranger à l'heure de leur
dîner, —estimant, disait-il, qu'un tel sacri
fice est la plus grande preuve d'amitié qui se'
puisse donner.
Cette aventure est une de celles qui eurent
le plus d'écho; elle servit à augmenter Ja
popularité de ses œuvres, car l'Almanack
n'est pas son seul titre à la reconnaissance
publique. Il voulut y joindre le Manuel des
'Amphitryons et le Journal des Gourmands et
des Belles, qui rentre dans la concession ga-
laate. Ce journal, qui paraissait tous les
mois en cahier in-18, contient dans sou pre
mier numéro un portrait gravé de Grimod,
la tête haute, le nez aquilin, la bouche vive,
railleuse. L'œil semble assuré; pourtant plu
sieurs contemporains, peut-être un peu pré
venus contré l'excentricité du personnage,,
m'affirment que son regardn'étaitpas exempt
de vague.
Ce fut à partir de la publication du Jour- '
nal des Gourmands et des Belles, que (déroga
tion gfensiblel) quelques femmes, je veux
dire quelques actrices, cpmmencèrent à être
admises aux séances du jury dégustateur.
Outre Mile Emilie Contât, dout une intimité
de plus de vingt ans avec Grimod de la Rey*
nière autorisait la présence, on y vit tour ]
à tour Mlle Mézerai de la Comédie-Fran- j
çaise; Mlle Beizi, du Vaudeville ; Mlle Dss- !
brosses, etc. ; mais ces dames n'avaient que 1
■veix consultative. S'il faut en croire Grimod
de la Reynière, Mlle Contât aurait cependant
bien mérité de la cuisine, car ce serait à elle,
qu'on devrait la méthode de faire qu'au dé
but d'un dîner le potage se trouve tout servi
dans l'assiette de chaque convive, méthode
presque universellement adoptée aujour-*
a'hui.
Le Journal des Gourmands et des Belles, après
avoir subi divers changernens de rédaction,
devint quelques années plus tard ' l'Epicurien
français ; mais alors Grimod de la Reynière
s'en "éloigna complètement, laissant les fari-
dondaine et les faridondon remplacer ses dis-'
sertations savantes (1).
Le Manuel des Amphitryons parut en 1808,
chez les libraires Capelle -et Renaud. Il est
orné, d'un grand nombre de gravures en taille-
douce destinées à faciliter la connaissance de
la dissection des viandes, depuis l'aloyau
jusqu'au carré de mouton, surnommé le rôti
du philosophe, et depuis l'alouette, petit
(4) Des amateurs estiment très haut le Journil
des Gourmands et des Belles ; le fait est que cer
tains articles sont empreints d'une érudition peu
commune ; l'histoire de la cuisine depuis les tsrnps
]<}3 plus reculés y e-t particulièrement traitée sous
un® forme très piquante de dialogue.
Dans l'article suivant, signé E. Aurel, le
Toulonnais rend compte des premières épreu
ves auxquelles vient d'êlre soumis le vais
seau le* Napoléon :
« Le vaisseau à hélice le Napoléon, commandé
par M. Lugeol, capitaine de vaisseau, armé de 92
canons et muni d'une machineàvapeurde 960 che
vaux, a fait, le 12 de ce mois, ainsi que nous l'a
vions annoncé, ses premières épreuves si impa
tiemment attendues.
» Il avait pour cet .essai tout son matériel au
grand complet, avec trois mois de rechanges, trois
mois de vivres pour son équipage de 850 hommes,
et 500 tonneaux de charbon dans ses soutes, qui
peuvent en contenir 750 au besoin.
» Le Napoléon a appareillé da> la petite rade
avec toute sa mâture haute et ses voiles enver-
guéés, prêt à utiliser ces deux puissans moteurs,
la vapeur et le vent, dont il est disposé pour faire
également usage, tour à tour ou simultanément.
» Au moment où le vaisseau a levé l'ancre, il.
faisait presque calme, toutes les voiles étaient ser
re es, et, poussé par son moteur invisible, il s'est
avancé, comme un être animé, doucement d'abord,
plu3 rapidement ensuite, évitant avec une aisance
parfaite, dans ses mouvemens giratoires, les divers
navires parsemés sur Ja petite rade. Après avoir
contourné le stationnaire, dirigeant alors sa cour
se vers le large, il s'est élancé comme impatient
de prendre possession des mers.
» La vitesse mesurée de dix en dix minutes a
immédiatement été considérable, dès qu'il a fait
route en ligne directe. Cependant elle s'est conti
nuellement accrue pendant la première heure, à
mesure que les mouvemens de la machine deve
naient plus faciles, jusqu'à ce que le'vaisseau ait
atteint les vitesses de 12 nœuds et 12 nœuds 1/2,
qui sont ensuite restées long-temps uniformes.
» Ces vitesses remarquables ont été «Menues par
une petite brise du travers, sans ' l'aide d'aucune
voile et avec une mer légèrement houleuse.
» La masse qui se frayait si rapidement passage
faisceau de cure-dents, jusqu'à l'énorme
outarde, qui renferme sept chairs de cou
leurs différentes. C'est un catéchisme de
poil »-t de plume, comp été par une vas
te série de menus pour toutes les saisons
et par un traité de politesse gourmande
où nous avons peut-être à reprendre une*|
trop grande rigueur; — comme dans ce cha
pitre où l'auteur prétend que rien ne peut
dispenser un maître de maison de donner
un repas pour lequel les invitations ont été
lancées, ni la maladie, ni l'incarcération,
ni la mort même ! Il doit dans ces cas, selon
Grimod , se faire remplacer et charger un
ami, soit de vive voix , soit par testament,
de remplir pour lui les fonctions d'amphi
tryon. Evidemment les indifférens, les gens
sobres et généralement tous ceux qui ne
sont point pénétrés de l'importance d'un*
festin, ne pourront s'empêcher de murmu
rer : Voilà un mangeur bien farouche 1
Néanmoins, il s'est toujours défendu, avec
raison, du reproche de gloutonnerie; il
avait une hygiène à lui propre, une so
briété particulière et relative, — qui sait? un
secret peut-être? Ce secret, il l'a emporté
avec lui, comme un autre Nicolas Flamei, en
ne nous laissant que l'admiration elle regret.
« Le gourmand n'est point un homme vo-
race, dit-il en quelque endroit ; il mâche
plus qu'un autre, parce que cette fonction
est pour lui un véritable plaisir, et qu'un
long séjour des ali mens dans le palais est le
à travers les eaux par la seule action d'une hélice
à quatre ailes de 5 mètres 80 de diamètre, pesait
plus de S;000 tonneaux de. 1,000 kilogrammes.
Cependant, la machine à vapeur qui donnait le
mouvement à cette helice, en était à son premier
essai, et n'#pas encore développé, dit-on, toute la
puissance dont elle est susceptible. Au moment
même où elle produisait un si beau résultat, l'in
génieur qui l'a construite lui reconnaissait quel
ques imperfections, et déclarait qtfil exigerait
d'elle davantage. .
» Tant n ieux, si cela est possible; niait tel qu'il
s'est montré dans cette journée du 12 août, le. Na
poléon est déjà le vaisseau- sans ri val. Possédant au
plus haut degré les deux qualités que l'ingénieur
qui l'a conçu, a voulu réunir en lui l'énergie et
la vitesse, il est vraiment bien le vaisseau français
par excellence, parfaitement approprié au 'carac
tère, aux besoins et à la nature des ressources de
notre nation.
» M. le contre-amiral Delassaux, préfet maritime
par intérim, était à bord du Napoléon pendant ce
premier essai, et il a bien interprété le-sentiment
général lorsqu'il a fait pavoiser, au moment de sa
rentrée en rade, ce beau vaisseau dont le succès
nous rend tous heureux et qui fait tant d'honneur
au port de Toulon.
» Le Napoléon doit, nous dit-on, partir dans
sept ou huit jours pour faire à la mer des essais
plus prolongés de toute nature, -en employant
divers degrés de puissance de sa machine, mesu
rant les vites-es et les consommations de charbon
correspondantes, en naviguant à la voile aveo ou
sans l'aide de son moteur mécanique. »
ONE'FERRADE, A NIMES.
A M. le vicomte de Valmer, vïce-présideni
de la société protectr ice des animaux.
Mon cher président,
Tandis qu'au fond d'une gorge des Pyré
nées, vous entourez de soins et de tendresse
une santé bien chère, je poursuis tristement .
mes études sjir une maladie désastreuse qui
menace d'atteindre, en Europe, les pro
portions d'une grande calamité publique.
Chemin faisant, il m'arrive djs impres
sions de voyage, les unes plaisantes, les
autres ridicules, quelques autres passable
ment désagréables. V-oulez-vous.que je vous
conte la plus récente, celle de toutes qui m'a
causé le plus d*émotion? Eu donnant de la
publicité à ma lettre, je crois remplir un .de
voir et vous aider de mon mieux dans votre
resppctable et touchante entreprise. Soyez
tranquille; il n'y aura dans mon récit ni
sensiblerie, ni déclamation : je sais que vous
ne les aimez pointât, pour ïnon compte, je
les ai en horreur.
Les fêtes du 15 août se sont bien passées
à Nîmes.
J'avais lu sur les alfirlies qu'une ferrade
aurait lieu, le 16, dans les Arènes.
— Qu'est-ce qu'une ferrade? demandai-je,
en véritable ignorant. » *
— Oh ! mon Dieu I ce n'est rien du tout.
— Maisencore?
Rien, vous dis-je, les propriétaires da
la Camargue oui des troupeaux de-4jêles à
cornes, qui vivent comme elles peuvent dans
les marais, à l'état sauvage.- Pour s'y recon-'
naître, chacun marque ses animaux; mais'
il faut les chasser, les saisir et les coucher ;
01^ c'ëst difficile. On appelle cette opération
ferrade parce que c'est avec un fei; cliaud
que l'on imprime la marque; enfin, urie sorte
de chasse au taureau, et l'on en donne la re
présentation au peuple de Nîmes, qui s'en
amuse. Ahl il aimerait bien mieux une vraie
course au taureau; mais il peut y avoir mort
d'homme, et ce n'est toléré tout au plus que
dans les villages de la contrée. Ds hardis et
vigoureux gaillards armés de bâtons, har
cèlent, poursuivent, assomment la bête.
C'est palpitant
— Pour le taureau ; je conçois.
— Tandis que la ferrade n'a point de sa
veur. Cependant, allez la voir. Je vous pré
viens que, trois heures à l'avance, les Arènes
sont occupées par la ville et la banlieue ;
yoiïs ne trouverez pas une seule place va
cante.
Grâce à l'obligeance d'un aimable magis
trat, je fus admis et très bien placé dans la
tribune réservée, où s'entassa fiientôt toute
la bonne compagnie de Nîmes. Quel étrange
et merveilleux spectacle, mon cher prési
dent l Les Arènes, cette ruiné immense et
splendide, étaient occupées par vingt-cinq
mille spectateurs.
Du cirque vide au couronnement ébréché
de l'édifice, des rangées, des masses d'hom
mes, de femmes, d'enfans, aux costumes va]
riés, rangées interrompues çà et là, et très
harmonieusement, je vous assure , par les
touffes de plantes sauvages qui couvrent les
éboulemensoù rl est impossible de s'asseoira
Un soleil dévorant inondait de lumière l'el
lipse colossale ; car ces vingt-cinq mille Gal-
lo-Romains, moins délicats que leurs ancê
tres , se passent parfaitement du vslarium
dont les points d'attache existent et se
voient encore. Je ne crois pas qu'il existe
un autre lieu sur la terre où l'on puisse
jouir du coup -d'œil ravissant qu'offraient
et le monument romain dont la grandeur
écrase notre petitesse actuelle, et la foule
premier principe du bonheur. »
C'est cette ferveur constante qui donne à
ses paroles tant d'autorité, c'est cette foi qui
se trahit daus le style. Il a de plus que tous,
les Pères de la table, la passion, cette quali
té superbe que trop d'auteurs relèguent au
jourd'hui à la porte de leurs livres, comme
les confesseurs italiens font de leurs sanda
les à la porte de leurs pénitentes. Toujours
il est plein de son sujet, et ce n'est pas là
un de ces amateurs superficiels et gouaiM
leurs dont. on doive- considérer les écrits
comme des badinages de cabinet, tels que
le pdème trop vanté de l» Gastronomie ,
.composé en face d'un verre d'eau sucrée.
Grimod, lui, paie de sa personne; l'homme
est caution de l'écrivain, et sa vie fout en
tière est là pour répondre de la sincérité de
ses ouvrages. « Pleure, si tu me veux faire
pleurer, » dit uïi grand précepte de critique.
Mange, si tu veux me faire manger I Grimod -
de la-Reynière s'est fait une loi do cet ensei
gnement—Faites ce que je dis, car je dis ce
que je fais !
Eu conséquence de ces principes, il allait-
lui-même faire ses emplettes à la halle; pour
cela, il revêtait son habit le plus splendide,'
ses dentelles les plus fines. Derrière lui mar
chaient trois domestiques porteurs de grands
paniers.
Quelques-uns des apliorismes disséminés
dans le Manuel de l'Amphitryon et dans YAÎ~
manach des Gourmands ont fait leur chemin
/
1«\
NUMÉRO 335.
' 9&ZSBB i,»ABOWJSÉssœ»* "
paris ; û l&ï.'PJLR TBIMISTBJ^
BÉPARTEMENSi 16ï. —
UN NUMÉRO : 80 CWTBEf/Sl
. POVK tm PAT» cniKQESS , M ïîjport M
tableau qui sera publié dans le lourasl;
et î» de chaque molsj
Les .nbonnemens datent de» i« et 16 ,
; ■ de chaque mois.
S'adresser, franco, pour la rédaction , à M,' C bchsval- C iahight,
Les articles déposés ne sont pas rendus
' ' ■ = ' _ L_ 4 ■ ■ ' ' -
BVBISiLn : rue'j&e . rolei* i&alaMtoyaljj n* îfe;
DIMANCHE 22 AOUT,
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JOIIRNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
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I On s 'atome, dansj.es département, aux Messageries et auï Directions de peste,—> A Londres, chczhiL&. Co«IS et i
j; — A Strasbourg, ch?z M. Alexandre, pour l'Allemagne. !■
S tresser, franco; poicr i'adïnixisiration, à M. D knaih , directeur! '
Lss sanonoe;. . t n gue* a» buraua du journal ; et «lias M. PÀNX3, rêgiîeeur, i â, place ds la Boarsa
PARIS, 21 AOUT.
$às de plus vers l'incorporation. Ùnt^ tellé
perspectiye n'offrait aucun avantage séiienx
à l'Autriche. Elle nia jamais demandé
Les conférences du Zollverem^ai devaient^ per l'Allemagne en deux; elle veut qu'au
se rouvrir le 16 août, n'ont point encore re
commencé. Un délai de quelques jours est
devenu nécessaire par l'absence du roi de
Prusse, par l'état maladif de M. de Manteuf-
fel, et enlin par la demande formelle qu'en
ont faite les confédérés de Darmstadt, qui
n'étaient point encore parvenus à s'entendre
complètement. On peut prévoir, du reste,
que les négociations, lorsqu'elles seront re
prises, marcheront rapidement et aboutiront
à la solution que nous avions prévue dès le
premier jour, c'est-à-dire à une transaction
entre les prétentions rivales de la, Prusse et
de l'Autriche. **
- Les deux partis, en effet, viennent d'é
chouer l'un après l'autre dans leur tentative
de faire pencher la balance exclusivement en
leur faveur. Aucune solution extrême ne
peut prévaloir, faute de donner satisfaction
aux vrais intérêts de l'Allemagne. Lorsque
la Prusse a voulu recommencer en 1852 ce
qu'elle avait fait en 1833, et mettre l'Autri
che en dehors de l'Allemagne commerçante
et manufacturière, elle a vu tous ses efforts
se briser devant l'invincible résistance de la
coalition de Darmstadt : elle voit aujourd'hui
ces mêmes coalisés se rapprocher d'elle,
apiès avoir vainement essayé de l'exclure à
sontpur."
- Le refus fait par la Prusse d'ouvrir aucu
ne négociation avec l'Autriche avant la re
constitution préalable du Zollverein, a ame
né la suspension des conférences de Berlin.
L'obstination de îa Prusse méritait en effet
de rencontrer une obstination égale. Les
confédérés de Darmstadt déclarèrent donc à
leur tour qu'ils subordonnaient la reconsti
tution du' Zollverein à la conclusion d'un
traité de commerce avec l'Autriche. Mais de
celte détermination à cejle de rendre plus
complet l'échec de la Prusse, en organisant
en dehors d'elle une nouvelle union doua
nière, la transition était facile, et les confé
dérés de Darmstadt ne surent "pas résister à
la tentation. De la menace, ils voulurent
passer à l'exécution, et c'est là qu'Un échec
inévitable les attendait.
J.a première condition de l'établissement
d'une union douanière dont l'Autriche se
rait la tête, était que tous les intéressés n'eus
sent rien à y perdre. Le revenu des douanes,
partagé au prorata de la" population, est la
principale ressource financière des petits
Etais de l'Allemagne, et c'est en leur garantis
sant, sur ses propres finances, l'intégrité de
ce revenu, que la Prusse les a jadis conquis
à son union douanière. Pour que le budget
de ces mêmes Etats demeurât intact, et sur
tout pour que leur crédit ne souffrît aucune
atteinte, il était essentiel que l'Autriche leur
garantît un revenu égal à celui que leur as
surait le Zollverein. L'Autriche n'a pu leur
donner cette garantie; l'état actuel de ses fi
nances, les réformes qu'elle veut accomplir
dans son administration intérieure, l'achè
vement de ses voies:ferrées exigent toutes ses
ressources disponibles : elle ne pouvait cou
rir la chance de grever son budget de tous
les fraisd'établissement d'une nouvelle union
douanière.
La nouvelle union d'ailleurs, en la suppo
sant établie, n'aurait'pas rempli les vues de
l'Autriche ; et c'est ce que l'on a dû faire
comprendre à l'habile ministre de Saxe, M.
de Beust, lorsqu'il s'est rendu à Vienne. Ce
qui importe à l'Autriche, ce n'est pas de
dominer sur une partie de l'Allemagne, c'est
que son influence s'étende sur toute la con
fédération, c'est qu'aucune portion du ter
ritoire germanique ne soit soumise exclusi
vement à une influence autre que la sienne.
Le jour où l'Autriche aurait constitué une
union du sud , la Prusse n'avait qu'un mot
à* dire pour .faire naître l'union du nord.
L'Autriche, qui n'a besoin d'aucun accrois
sement de territoire, se serait trouvée en
face des royaumes secondaires, la Saxe,
la Bavière, le Wurtemberg, qu'elle n'a pas
l'espoir et que l'Europe ne lui permettrait
jamais d'absorber. La Prusse, au contraire,
n'aurait eu affaire qu'à de très petits Etats,
depuis long-temps à l'état de vasselage vis-à-
vis d'elle, et pour qui une dépendance com
merciale, désormais absolue, aurait été un
: FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 22 AOUT.
GRIMOD DE LA BEYNIÈBE.
. ' ■ ■ XI.
ÏPISODH.
Voici la lettre' que reçurent un matin les
membres du Jury dégustateur et une cen
taine d'autres individus environ :
a Mme Grimod de la Reynière a l'honneur
de vous faire part de la perte douloureuse
qu'elle vient de faire dans la personne de
son mari. Les obsèques auront lieu aujour
d'hui mardi 7 juillet. Le convoi partira de
la maison mortuaire, rue des Champs-Ely
sées, n. 8, à quatre heures précises. »
Mort 1 Grimod de la Reynière était mort 1
Cette nouvelle se répandit dans Paris avec la
rapidité de la foudre. Comment était-il mort?
Depuis quand était-il mort ? Plusieurs jours
auparavant, on l'avait vu, regorgeant de san
té, se promenant bras dessus, bras dessous,
avec son ami Geoffroy, l'amer critique. Avait-
il donc été subitement enlevé à la vie? Per
sonne ne pouvait répondre à ces questions.
D'autre part, on s'étonna de l'heure inac
coutumée de l'enterrement, qui était préci
sément celle du dîner; quelques estomacs en
murmurèrent un peu. Néanmoins, la plu
cun des grands intérêts matériels de l'Alle
magne ne puisse se régler en dehors d'elle
et sans elle. Elle demande donc qu'où ne lui
ferme pas le Zollverein,. et qu'il lui soit ac
cordé, non à titre de faveur, mais à titre de
droit, d'y entrer à une heure et sous des
conditions réglées d'avance. Lorsqu'elle au
ra pris pied dans le Zollverein, elle sera
certaine qu'on ne lui contestera plus son
titre de puissance allemande, et qu'elle aura
sa juste part d'influence dans les questions
commerciales, comme elle l'a déjà dans les
questions politiques.
Les confédérés de Darmstadt n'ont donc
pas- trouvé à Vienne les encouragemens
qu'ils espéraient, lorsqu'ils ont débattu la
possibilité d'une séparation complète avec
la Prusse. Ils n'ont pas tardé alors à se divi
ser eux-mêmes. Le roi de Wurtemberg, qui
n'a jamais eu d'inclination pour les partis
extrêmes, a insisté sur les dangers qu'il y
aurait à scinder l'Allemagne, et à se trouver
désormais en face de l'Autriche seule. Ce qui
fait la sûreté et l'importance des royaumes
secondaires, c'est la perpétuelle rivalité de
la Prusse et de l'Autriche. Ils jettent dîms
la balance le poids décisif, et, soit qu'ils
inclinent verslenordou vers le midi,, ils
sont assures d'obtenir a Importantes conces
sions en échange de l'appui moral qu'ils don
nent à la puissance favorisée. Seuls à seuls
vis-à-vis d'une des grandes monarchies, ils
descendent nécessairement du rang d'alliés
à celui de satellites. Il n'y a à une telle si
tuation ni honneur ni profit.
Il importe donc aux petits Etats allemands
de faire entrer l'Autriche dans le Zollverein;
mais il leur importe presque autant d'y main
tenir la Prusse. C'est cette vérité qui, en pé
nétrant tous les esprits, disposera tout le
monde à des concessions, et amènera la fin
du différend. Les confédérés de Darmstadt,
dans les conférences qu'ils viennent de tenir
à Sluttgardt, ont rédigé un manifeste beau
coup moins absolu que leurs déclarations
précédentes, et dans lequel ils se défendent
d'avoir voulu la dissolution du Zollverein.
Le Wurtemberg s'est séparé de ses alliés, afin
d'exposer à part, dès la reprise des confé
rences de Berlin, ses vues sur la situation et
l'issue qu'il désire voir prendre aux négocia
tions. *
Les adversaires de la Prusse sont donc
disposés à lui faire toutes les concessions
qui n'auront pas pour conséquence l'exclu
sion de . l'Autriche. Nous croyons que la
Prusse de son côté est prête à mettre de côté
la mauvaise grâce et Je mauvais vouloir dont
elle a fait preuve dans la première partie des
conférences, et à négocier sérieusement et de
bonne foi un traité de commerce avec l'Au
triche. L'intervention officieuse de la Russie
a contribué, auiaat que la crainte d'une dis
solution du Zollverein, à modifier les dispo
sitions de la Prusse à cet égard. Il n'y a donc
plus réellement à régler que des questions
d'amour-propre, afin que personne n'ait l'air
de reculer le premier ; mais les diplomates
allemands, qui ont trente façons de dire oui
et non, ne seront pas embarrassés pour si
.peu. ILn'y faudra qu'un peu de temps etune
vingtaine de ces notes longues d'une aune,
où se complaisent les chancelleries germa
niques. Cucheval-Clabigny.
Nous croyons savoir que les négociations
entre la France et la Belgique ont fait un
pas important, et que les bases de la conven
tion à intervenir pour la suppression de la
contrefaçon littéraire sont définitivement
arrêtées.
% «
Le secrétaire de la rédaction, l. boniface.
Les droits de douanes sont, parmi les im
pôts, ceux dont le produit peut servir le plus
sûrement à mesurer les progrès du mouve
ment industriel et commercial. En effet, les
marchandises que nous importons, et que la
douane frappe au passage, consistent surtout
en matières premières destinées à être mises
en œuvre dans nos ateliers et dans nos usiues.
Aussi, toutes les fois que le produit des droits
augmente, on peut être certain que nos.mà-
nufactures sont en pleine prospérité, que lé
travail est abondant, que la main-d'œuvre
est bien rétribuée.
Que voyons-nous dans les états compare*
tifs applicables aux sept premiers mois de
l'année courante? 4 i'iaxp.or^'
des rattrehan dises étrangères, qui
/•inmuf* fiq or* ut afî
avaient, donné 69 millions en 1830 et 60
millions en 1851, ont rendu près de 80
millions en 1852. C'est-à-dire qu'ils ont
produit, comparativement à la période
correspondante des deux années antérieu
res, environ il millions de plus qu'en 1850
et 15 millions de plus qu'en 1852. Nous
ne croyons pas qu'il y ait un exemple d'une
pi ogression aussi rapide.
Le dernier mois, le mois de juillet, ne pré
sente pas, il est vrai, une augmentation pro
portionnelle aussi grande que les mo,is pré-
cédens. Il n'est supérieur que d'environ
500,000 fr. au mois correspondant de 1851,
et il est inférieur à celui de 1850. Mais on
n'endoit concevoir aucune inquiétude. Après
un mouvement semblable à celui des ssx pre
miers mois, iln'estpas étonnant qu'un temps
d'arrêt se manifeste. Ou est d'ailleurs à line
époque de l'armée où les affaires se ralen
tissent presque toujours. Il n'est pas dou
teux, d'après les nouvelles des d.flerens dis
tricts, que la progression ne reprenne son,
cours et que la fin de l'année ne soit aussi
prospère que le commencement. ' /
Examinons d'ailleurs ce qu'ont été les im
portations de matières pendant le mois de
juillet relativement au même mois de l'année
dernière. Pour les saies grèges, nous trou
vons 1,003 quintaux au lieu de 9l>7, et pour
les soies moulinées 493 au heu de 447. Les
importations de laines sont descendues de
30,000 quintaux à 28.000, et celles | I
tons de 57,000 à 41,000; mais à considérer
les sept mois entiers, elles restent encore
bien plus cousitlérablesquel'année dernière;
c'est, en effet, pour 1rs laines, 158,000 quin
taux au lieu de 95,000, et, pour les cotons,
.482,000 au lieu de 345,000.
La houille, qui est Je grand agent de l'in
dustrie, a vu ses importations monter, pen
dant le mois de juillet, de 1,911,000 quin
taux à 2,016,000, et, pendant les sept mois
de 13,920,000 à 15,418,000. Les introduc
tions de foniesse sont également accrues,
quoique dans une moindre proportion. Pour
les cuivres, ii y'a diminutioiEsur le mois de
juillet et augmentation sur les sept mois.
Les importations de plomb sont , en décrois
sance; mais, en revanche, celles de zinc sont
en grand progrès; ellesse sont élevées, pen
dant le mois de juillet, de 11,000 quintaux
à 26,000, et, 'pendant les sept mois , de
78,000 à 118,000.
Comme indice de la situation des indus
tries de luxe, nous dirons que les entrées de
bois d'acajou continuent de s'accroître, et
qu'elles ont passé , pour les sept mois , de
21,000 quintaux à 34,000.
L'importation des sucres coloniaux est
restée stationuaire en juillet; mais elle s'est
accrue, depuis le commencement de l'année,
de 226,000 quintaux à 37.4,000. Quant aux
sucres étrangers, ils sont en progrès soutenu,
et ils se sont élevés, pendant la période des
sept mois, de 118;000 quintaux à 183,000.
Malheureusement ce progrès ne paraît se
développer qu'au détriment de notre sucre-,
rie indigène.
Si, maintenant, nous jetons les yeux sur
le tableau dis exportations, nous reconnais
sons qu'elles se sont également un peu ra
lenties en juillet; mais, que, pour la période
entière des sept mois, elles présentent en
général une augmentation. Parmi nos den
rées agricoles, il n'y a que les céréales dont
l'exportation ait diminuénotablement, ce qui
s'explique par l'état des récoltes. Parmi les
produits manufacturés, nous ne voyons de
diminution, marquée que sur les machines et
les mécaniques, les modes, les sucres raffi
nés. La diminution de l'exportation des su
cres raffinés, en présence de l'accroissement
des importations de sucres bruts étrangers,
est la meilleure preuve de l'insuffisance de
la surtaxe qui protège les sucres nationaux.
. Le mouvement de notre navigation avec
l'étranger représente, pour les sept mois,
une'masse de 1,363,000 tonneaux à l'enirée
et de 1,102,000 tonneaux à la sortie; il
avait été, l'année dernière, de 1,258,000 et
1,134,000 tonneaux; c'est une augmentation
à l'entrée et une diminution à la sortie. No
tre pavillon a peu participé à l'augmentation
à l'entrée, et s'est ressenti de la diminution
à la sortie.
3. curat.
M. de Parieu, ancien ministre de l'instruc
tion publique, actuellement président de sec
tion au conseil d'Etat,* adresse à l 'Echo du
Cantal une lettre qui fait connaître où en est
la question du chemin de fer de Clermont à
Montauban ; nous en extrayons les princi
paux passages :
« La convenance nationale d'une ligne de for du
nord au sud de la France, à une distance à peu
près égale des deux artères de Paris à Lyon et de
Paris à Bordeaux,' milite évidemment en faveur de
la prolongation du railway de Clermont à Mon
tauban, par Aurillac, de préférence à la construc
tion d'una voie ferréi de Limoges à Toulouse, par
Cahors.
» ÊBpanriyit, ._faa pa ntes-rapides de nos monta
gnes volcaniques, la nécessité d'un tunnel "de
6,300 mètres de longueur, percé à 230 mètres au-
dessous de celui du Lioran ; le recours obligatoire
à des courbes inusitées encore sur nos rail-
ways français , laisseraient . probablement les
compagnies.financières paralysées par une sor
te d'effroi devant l'entreprise d'un chemin de
fer de Montauban à Clermont, malgré les vœux
et le3 renseignemens utiles continus dans les
enquêtes des départemens intéressés et du nôtre
en particulier, si, pour le bonheur de notre cause,
la Providence n'avait filacé, comme deux aimans
salutaires, sur deux points de la ligne projetée, les
gîtes métallurgiques et.houillers d'Aubin et deDe-
cazeville au sud, et de Brassac au nord.
» L'intérêt de la mise en communication de ces
gites houillère avec les marchés qui leur serrent
respectivemeut de débouchés, réclame impérieuse
ment à lui seul la construction de la moitié de la
ligne de Montauban à Ckrmont-Ferrand.
» Cette ligne étant eh effet partagée en trois
sections: 1° de Clermont à Lempde, 60,000 mè
tres; 2° de Lempde à Aubin, 169,900 mènes; 3"
d'Aubin à Montauban, 108,575 mètres, vous re
marquerez aisément que les première et-troisième
sections réunies composent, en longueur du moins,
la moitié de la ligne entière.
» Or, des intérêts très vifs ont été récemment
éveillés en faveur de la construction des première
et troisième sections de cette ligne. Deux compa
gnies se sont présentées pour la çonces.-ion de ces
deux tronçons du chemin auquel appartiendra lé
gitimement désormais le nom de chemin de fer du
Centre.
» Le conseil général des ponts-et-chaussées vient
donc d'être saisi doublement de la question. Une
c immisfion préparatoire a conclu en faveur du
. principe de la construction de lu ligne entière. Lf.
T&Sftïéil général des ponts-et-chaussées a réclamé
des études plus approfondies sur le tracé et a de-
mandéque les plans détaillés fissent connaître la dé
clivité exacte des pentes et rampes, ainsi que les
cotes des divers déblais et remblais, en reconnais
sant toutefois dès à présent que l'avant-projet pré
senté pour la construction du tronçon de Clermont
à Brassae t était exécutable dans certaines limites
de dépense déjà fixées par la commission chargée
de l'examen préparatoire.
» Des études sérieuses vont donc être achevées
sur le terrain de notre département. Rien ne fait
suppo-er une impossibilité matérielle d'exécution
déjà écartée par les études antérieures.
«D'autre part, il n'est pas douteux pour moi
que les demandes en concession pour les tronçons
du nord et du midi ne soient strieuses et suivies
• avec insistance. L'une des compagnies paraît mê
me disposée à se charger, dans un temps donné,
de la ligne entière, bien qu'elle évalue à 70 mil-
liens les dépenses pour l'établis-ement de la sec
tion de Lempde à Aubin, sur une seule voie.
y> Le seul danger peut-être à craindre contre les
chances favorables à la construction de notre che
min entier, réside dans l'éventualité des conces
sions partielles scindant l'intégralité de la ligne.
» félix de pakieu , ancien représentant du
Cantal, membre du conseil général. »
n'a pas été trouvée ite par l'administration;
il nous faut une autorisation mmistérietle pour
Tf!p»^y,tre' ) Taux, .-termeir dff'dferfller décret sur k
"presse, lin interrompant ain.-i forcément nos rap
ports avec nos lecteurs; nous devions leur en don
ner avis, et leur dire d'ailleurs que nous espérons
que leur bienveillance accoutumée r
leur réclamer de nouveau. »
. On annonce que la concession du chemin
de fer de Bordeaux à Cette est à la veille d'être
signée. Les conférences tenues entre les diver
ses compagnies pétitionnaires, pour aboutir
à une fusion, auraient produit un résultat
satisfaisant. Si nous sommes bien jinfor-
més, l'embranchement de Perpignan en
trerait dans les combinaisons de la con
cession comme une des plus importantes
-clauses du traité. Cet embranchement a, on
le sait, une importance réelle par suiie de
l'exécution projetée d'un chemin de fer qui,
de Barcelone, devra venir se souder avec la
ligne française à un point de la frontière
des Pyrénées-Orientales.
Les pressantes sollicitations du gouver
nement espagnol, et l'initiative prise par
celui-ci de mettre à exécution le chemin
de fer de Madrid à la frontière française
à Irun, ont, dit-on, décidé l'administration
à prendre un parti au sujet du chemin de fer
de Bordeaux à Bayonne. On assure qu'avec
la concession de Bordeaux à Cette doit être
acébrdée celle du chemin de fer de Bordeaux
au chef-lieu des Basses-Pyrénées.
l. Boniface.
La circulaire suivante vient d'être adres
sée aux préfets, au nom du ministre de l'in
térieur, de l'agriculture et du commerce,
par M. Heurtier, directeur de l'agriculture
et du commerce :
Monsieur le préfet,
Le gouvernement considère, vous le savez, l'é
tablissement des sociétés de crédit foncier comme
l'un des pius puissans moyens de venir en aide à
la propriété et à l'agriculture, et il désire hâter le
plus possible le moment où le pays pourra recueillir
les avantages quecetteinstitutionapour but de lui
assurtr. Ce moment ne saurait êire bien éloigné. A
Paris, laBanque foncière, dont les statuts sont ap
prouvés, va commencer ses opérations; dans les dé-
partemens, l'activité avec laquelle les hommes les
plus considérables s'occupent de fonder des éta-
blissemens analogues, le nombre des souscripteurs
qui se groupent autour d'eux, le chiffre dtseapitaux-
réunis, tout semble promettre que l'institution;
dont la France est redevable à la haute sollicitude
du prinre-Président s'y naturalisera plus rapide
ment encore qu'on n'osait l'espérer.
11 importe, pour sec.onder le mouvement que je
suis heureux de constater, de venir en aide aux so
ciétés qui s'organisent, et dont plusieurs vont bien
tôt entrer en activité. Le gouvernement n'a point
perdu d<; vue la disposition du décret du 28 février,
aux termes de laquelle l'Etat elles défftrlemens peu
vent acquérir une certaine quantité des: lettres de
gage qui seront émises par les sociétés de-crédit fon
cier. 11 a voulu se mettre en mesure dq.réaliser la
mesure implicitement contenue dans ce? article, et
garantir aux sociétés foncières l'un des encourage
mens les plus propres à les faire jouir, dès .leur
début, de la confiance qu'elles ont besoin d'inspi
rer pour que leurs titres soient acceptés sans pei
ne, récherchés bientôt atec empressement et clas
sés au nombre des modes de placement les plus
m*. Par son article 24, la loi du 8 juillet 1852
rae à 10 millions la somme que l'Etat pourra af
fecter, en 1853, à l'acquisition des lettres de gage.
Le gouvernement a le juste e-poir que, de leur
côté, les représentans des intérêts départementaux
le seconderont de tous leurs efforts dans l'œuvre
qu'il a entreprise. Les conseils généraux vont se
reunir, et leur excellente composition garantit as
sez que, dans cette circonstance comme dans les
autres, ils voudront s'associer à la pensée du gou
vernement.
Veuillez donc, je vous prie, consulter le conseil
général de votre' département sur la question de
savoir s'il ne jugerait pas convenable d'affecter
une certaine somme à l'acquisition de lettres de
gage, aussitôt qu'une société de crédit foncier
comprenant ce département dans sa circonsciip-
tion se trouvera constituée. Le conseil général re 7
marquera qu'il ne s'agit pas d'aliéner un capital,
mais de donner un emploi sûr et fructueux aux
fonds dont il lui paraîtra possible de disposer.
Aussitôt que le conseil aura pris une délibéra
tion à ce sujet, je vous prierai de me la transmet
tre ; je désire vivement que la situation financière
du département lui. permette de réserver une cer
taine somme pour l'utile emploi dont je viens de
vous entretenir. 11 sera heureux, je n'en doute pas,
de contribuer pour sa part à favoriser rétablisse
ment de sociétés qui, dirigées avec sagesse et dins
l'esprit qui a dicté le décret du 28 février 1852,
ne peuvent manquer de devenir, pour la propriété
foncière et pour l'agriculture, un des instrumens
les plus af'hfe d'affranchissement et de prospérité.
Un second avertissement a été donné, le
1.4 août, par le préfet de la Corse, au gérant
de l'Ere-Nouvelle, M. Arrighi. Ce second
avertissement est ainsi motivé :
a Considérant que le rédacteur-gérant de l'Ere
nouvelle, loin de céder à notre avertissement, du
7 de ce mois, en a fait le texte d'un commentaire
et d'une polémique qui aggravent ses premiers
torts et exigent une répression nouvelle. »
Le rédacteur du Midi, journal qui parais
sait à Toulouse, vient d'adresser à ses abon
nés la circulaire suivante :
« Deux saisies successives ont été faites des deux
derniers numéros du Midi, par le commissaire
ceniral de police, et ces numéros n'ont pu ainsi
arriver à un grand nombre de nos abonnés. Elles
ont eu lieu sur le fondement de l'irrégularité de la
publication du journal, irrégularité, qui avait déjà
fait l'objet d'avis administratifs donnés par la pre-
* feeture: Une instance judiciaire est engagée. Cette
situation ne nous permet pas de continuer, pour
le moment, la publication de la feuille: . ■
• ' » L'offre que nous avons faite de nous confor
mer ^aux notifications qui nous étaient adressées
part de ceux qui avaient reçu des lettres de
convocation furent exacts au funèbre ren
dez-vous. Il y avait là Cailhava, qui portait
suspendu à son cou une dent de Molière,
enchâssée dans un médaillon ; Mercier ,
coiffé, de son immuable chapeau à cor
nes; Costé d'Arnobat; Geoffroy (avec qui
l'on veut que Grimod de. la Reynière ait
collaboré pendant quelque temps), et tous
les grands cuisiniers de Paris. Reçus dans
une salle d'attente , ils apportèrent leur
visage chagrin, se demandant l'un à l'au
tre à voix basse comment la mort n'a j
vait pu faire qu'une bouchée d'un tel hom-
me.Pendant ce temps-là, des personnages à
figure sinistre circulaient en se transmettant
des ordres, et en portant par intervalles un
mouchoir à leurs yeux. C'était glacial.
Tout à coup un signal se fait entendre; les
amis et connaissances croient que c'est celui
du départ et s'échelonnent déjà par couple,
en se dirigeant vers l'escalier, lorsque, ô sur
prise! 6 bonheur 1 ô c«up de théâtre inatten
du I une porte s'ouvre avec fracap,et, laissant
échapper un flot de lumière, montre à tous
les regards une tabl£ : gigantesque, servie
magnifiquement, au milieu de laquelle Gri
mod lui-même, Grimod vivant, appelle ses
amis en leur ouvrant les bras...
Nous laissons à penser ce que fut ce
festin, et de quelle gaîté fut suivie la
sensation pénibî® occasionée par la fausse
nouvelle du trépas de l'ampnitryon.
mod de la Reynière , en renouvelant la
fantaisie de Ciiârles-Quint au monastère de
Saint-Just, avait d'ailleurs un but : il voulait
savoir quels étaient ses meilleurs et ses plus
sincères amis, et pour cela, jugeant tout le
monde à son aune, il n'avait rien trouvé de
mieux que de les déranger à l'heure de leur
dîner, —estimant, disait-il, qu'un tel sacri
fice est la plus grande preuve d'amitié qui se'
puisse donner.
Cette aventure est une de celles qui eurent
le plus d'écho; elle servit à augmenter Ja
popularité de ses œuvres, car l'Almanack
n'est pas son seul titre à la reconnaissance
publique. Il voulut y joindre le Manuel des
'Amphitryons et le Journal des Gourmands et
des Belles, qui rentre dans la concession ga-
laate. Ce journal, qui paraissait tous les
mois en cahier in-18, contient dans sou pre
mier numéro un portrait gravé de Grimod,
la tête haute, le nez aquilin, la bouche vive,
railleuse. L'œil semble assuré; pourtant plu
sieurs contemporains, peut-être un peu pré
venus contré l'excentricité du personnage,,
m'affirment que son regardn'étaitpas exempt
de vague.
Ce fut à partir de la publication du Jour- '
nal des Gourmands et des Belles, que (déroga
tion gfensiblel) quelques femmes, je veux
dire quelques actrices, cpmmencèrent à être
admises aux séances du jury dégustateur.
Outre Mile Emilie Contât, dout une intimité
de plus de vingt ans avec Grimod de la Rey*
nière autorisait la présence, on y vit tour ]
à tour Mlle Mézerai de la Comédie-Fran- j
çaise; Mlle Beizi, du Vaudeville ; Mlle Dss- !
brosses, etc. ; mais ces dames n'avaient que 1
■veix consultative. S'il faut en croire Grimod
de la Reynière, Mlle Contât aurait cependant
bien mérité de la cuisine, car ce serait à elle,
qu'on devrait la méthode de faire qu'au dé
but d'un dîner le potage se trouve tout servi
dans l'assiette de chaque convive, méthode
presque universellement adoptée aujour-*
a'hui.
Le Journal des Gourmands et des Belles, après
avoir subi divers changernens de rédaction,
devint quelques années plus tard ' l'Epicurien
français ; mais alors Grimod de la Reynière
s'en "éloigna complètement, laissant les fari-
dondaine et les faridondon remplacer ses dis-'
sertations savantes (1).
Le Manuel des Amphitryons parut en 1808,
chez les libraires Capelle -et Renaud. Il est
orné, d'un grand nombre de gravures en taille-
douce destinées à faciliter la connaissance de
la dissection des viandes, depuis l'aloyau
jusqu'au carré de mouton, surnommé le rôti
du philosophe, et depuis l'alouette, petit
(4) Des amateurs estiment très haut le Journil
des Gourmands et des Belles ; le fait est que cer
tains articles sont empreints d'une érudition peu
commune ; l'histoire de la cuisine depuis les tsrnps
]<}3 plus reculés y e-t particulièrement traitée sous
un® forme très piquante de dialogue.
Dans l'article suivant, signé E. Aurel, le
Toulonnais rend compte des premières épreu
ves auxquelles vient d'êlre soumis le vais
seau le* Napoléon :
« Le vaisseau à hélice le Napoléon, commandé
par M. Lugeol, capitaine de vaisseau, armé de 92
canons et muni d'une machineàvapeurde 960 che
vaux, a fait, le 12 de ce mois, ainsi que nous l'a
vions annoncé, ses premières épreuves si impa
tiemment attendues.
» Il avait pour cet .essai tout son matériel au
grand complet, avec trois mois de rechanges, trois
mois de vivres pour son équipage de 850 hommes,
et 500 tonneaux de charbon dans ses soutes, qui
peuvent en contenir 750 au besoin.
» Le Napoléon a appareillé da> la petite rade
avec toute sa mâture haute et ses voiles enver-
guéés, prêt à utiliser ces deux puissans moteurs,
la vapeur et le vent, dont il est disposé pour faire
également usage, tour à tour ou simultanément.
» Au moment où le vaisseau a levé l'ancre, il.
faisait presque calme, toutes les voiles étaient ser
re es, et, poussé par son moteur invisible, il s'est
avancé, comme un être animé, doucement d'abord,
plu3 rapidement ensuite, évitant avec une aisance
parfaite, dans ses mouvemens giratoires, les divers
navires parsemés sur Ja petite rade. Après avoir
contourné le stationnaire, dirigeant alors sa cour
se vers le large, il s'est élancé comme impatient
de prendre possession des mers.
» La vitesse mesurée de dix en dix minutes a
immédiatement été considérable, dès qu'il a fait
route en ligne directe. Cependant elle s'est conti
nuellement accrue pendant la première heure, à
mesure que les mouvemens de la machine deve
naient plus faciles, jusqu'à ce que le'vaisseau ait
atteint les vitesses de 12 nœuds et 12 nœuds 1/2,
qui sont ensuite restées long-temps uniformes.
» Ces vitesses remarquables ont été «Menues par
une petite brise du travers, sans ' l'aide d'aucune
voile et avec une mer légèrement houleuse.
» La masse qui se frayait si rapidement passage
faisceau de cure-dents, jusqu'à l'énorme
outarde, qui renferme sept chairs de cou
leurs différentes. C'est un catéchisme de
poil »-t de plume, comp été par une vas
te série de menus pour toutes les saisons
et par un traité de politesse gourmande
où nous avons peut-être à reprendre une*|
trop grande rigueur; — comme dans ce cha
pitre où l'auteur prétend que rien ne peut
dispenser un maître de maison de donner
un repas pour lequel les invitations ont été
lancées, ni la maladie, ni l'incarcération,
ni la mort même ! Il doit dans ces cas, selon
Grimod , se faire remplacer et charger un
ami, soit de vive voix , soit par testament,
de remplir pour lui les fonctions d'amphi
tryon. Evidemment les indifférens, les gens
sobres et généralement tous ceux qui ne
sont point pénétrés de l'importance d'un*
festin, ne pourront s'empêcher de murmu
rer : Voilà un mangeur bien farouche 1
Néanmoins, il s'est toujours défendu, avec
raison, du reproche de gloutonnerie; il
avait une hygiène à lui propre, une so
briété particulière et relative, — qui sait? un
secret peut-être? Ce secret, il l'a emporté
avec lui, comme un autre Nicolas Flamei, en
ne nous laissant que l'admiration elle regret.
« Le gourmand n'est point un homme vo-
race, dit-il en quelque endroit ; il mâche
plus qu'un autre, parce que cette fonction
est pour lui un véritable plaisir, et qu'un
long séjour des ali mens dans le palais est le
à travers les eaux par la seule action d'une hélice
à quatre ailes de 5 mètres 80 de diamètre, pesait
plus de S;000 tonneaux de. 1,000 kilogrammes.
Cependant, la machine à vapeur qui donnait le
mouvement à cette helice, en était à son premier
essai, et n'#pas encore développé, dit-on, toute la
puissance dont elle est susceptible. Au moment
même où elle produisait un si beau résultat, l'in
génieur qui l'a construite lui reconnaissait quel
ques imperfections, et déclarait qtfil exigerait
d'elle davantage. .
» Tant n ieux, si cela est possible; niait tel qu'il
s'est montré dans cette journée du 12 août, le. Na
poléon est déjà le vaisseau- sans ri val. Possédant au
plus haut degré les deux qualités que l'ingénieur
qui l'a conçu, a voulu réunir en lui l'énergie et
la vitesse, il est vraiment bien le vaisseau français
par excellence, parfaitement approprié au 'carac
tère, aux besoins et à la nature des ressources de
notre nation.
» M. le contre-amiral Delassaux, préfet maritime
par intérim, était à bord du Napoléon pendant ce
premier essai, et il a bien interprété le-sentiment
général lorsqu'il a fait pavoiser, au moment de sa
rentrée en rade, ce beau vaisseau dont le succès
nous rend tous heureux et qui fait tant d'honneur
au port de Toulon.
» Le Napoléon doit, nous dit-on, partir dans
sept ou huit jours pour faire à la mer des essais
plus prolongés de toute nature, -en employant
divers degrés de puissance de sa machine, mesu
rant les vites-es et les consommations de charbon
correspondantes, en naviguant à la voile aveo ou
sans l'aide de son moteur mécanique. »
ONE'FERRADE, A NIMES.
A M. le vicomte de Valmer, vïce-présideni
de la société protectr ice des animaux.
Mon cher président,
Tandis qu'au fond d'une gorge des Pyré
nées, vous entourez de soins et de tendresse
une santé bien chère, je poursuis tristement .
mes études sjir une maladie désastreuse qui
menace d'atteindre, en Europe, les pro
portions d'une grande calamité publique.
Chemin faisant, il m'arrive djs impres
sions de voyage, les unes plaisantes, les
autres ridicules, quelques autres passable
ment désagréables. V-oulez-vous.que je vous
conte la plus récente, celle de toutes qui m'a
causé le plus d*émotion? Eu donnant de la
publicité à ma lettre, je crois remplir un .de
voir et vous aider de mon mieux dans votre
resppctable et touchante entreprise. Soyez
tranquille; il n'y aura dans mon récit ni
sensiblerie, ni déclamation : je sais que vous
ne les aimez pointât, pour ïnon compte, je
les ai en horreur.
Les fêtes du 15 août se sont bien passées
à Nîmes.
J'avais lu sur les alfirlies qu'une ferrade
aurait lieu, le 16, dans les Arènes.
— Qu'est-ce qu'une ferrade? demandai-je,
en véritable ignorant. » *
— Oh ! mon Dieu I ce n'est rien du tout.
— Maisencore?
Rien, vous dis-je, les propriétaires da
la Camargue oui des troupeaux de-4jêles à
cornes, qui vivent comme elles peuvent dans
les marais, à l'état sauvage.- Pour s'y recon-'
naître, chacun marque ses animaux; mais'
il faut les chasser, les saisir et les coucher ;
01^ c'ëst difficile. On appelle cette opération
ferrade parce que c'est avec un fei; cliaud
que l'on imprime la marque; enfin, urie sorte
de chasse au taureau, et l'on en donne la re
présentation au peuple de Nîmes, qui s'en
amuse. Ahl il aimerait bien mieux une vraie
course au taureau; mais il peut y avoir mort
d'homme, et ce n'est toléré tout au plus que
dans les villages de la contrée. Ds hardis et
vigoureux gaillards armés de bâtons, har
cèlent, poursuivent, assomment la bête.
C'est palpitant
— Pour le taureau ; je conçois.
— Tandis que la ferrade n'a point de sa
veur. Cependant, allez la voir. Je vous pré
viens que, trois heures à l'avance, les Arènes
sont occupées par la ville et la banlieue ;
yoiïs ne trouverez pas une seule place va
cante.
Grâce à l'obligeance d'un aimable magis
trat, je fus admis et très bien placé dans la
tribune réservée, où s'entassa fiientôt toute
la bonne compagnie de Nîmes. Quel étrange
et merveilleux spectacle, mon cher prési
dent l Les Arènes, cette ruiné immense et
splendide, étaient occupées par vingt-cinq
mille spectateurs.
Du cirque vide au couronnement ébréché
de l'édifice, des rangées, des masses d'hom
mes, de femmes, d'enfans, aux costumes va]
riés, rangées interrompues çà et là, et très
harmonieusement, je vous assure , par les
touffes de plantes sauvages qui couvrent les
éboulemensoù rl est impossible de s'asseoira
Un soleil dévorant inondait de lumière l'el
lipse colossale ; car ces vingt-cinq mille Gal-
lo-Romains, moins délicats que leurs ancê
tres , se passent parfaitement du vslarium
dont les points d'attache existent et se
voient encore. Je ne crois pas qu'il existe
un autre lieu sur la terre où l'on puisse
jouir du coup -d'œil ravissant qu'offraient
et le monument romain dont la grandeur
écrase notre petitesse actuelle, et la foule
premier principe du bonheur. »
C'est cette ferveur constante qui donne à
ses paroles tant d'autorité, c'est cette foi qui
se trahit daus le style. Il a de plus que tous,
les Pères de la table, la passion, cette quali
té superbe que trop d'auteurs relèguent au
jourd'hui à la porte de leurs livres, comme
les confesseurs italiens font de leurs sanda
les à la porte de leurs pénitentes. Toujours
il est plein de son sujet, et ce n'est pas là
un de ces amateurs superficiels et gouaiM
leurs dont. on doive- considérer les écrits
comme des badinages de cabinet, tels que
le pdème trop vanté de l» Gastronomie ,
.composé en face d'un verre d'eau sucrée.
Grimod, lui, paie de sa personne; l'homme
est caution de l'écrivain, et sa vie fout en
tière est là pour répondre de la sincérité de
ses ouvrages. « Pleure, si tu me veux faire
pleurer, » dit uïi grand précepte de critique.
Mange, si tu veux me faire manger I Grimod -
de la-Reynière s'est fait une loi do cet ensei
gnement—Faites ce que je dis, car je dis ce
que je fais !
Eu conséquence de ces principes, il allait-
lui-même faire ses emplettes à la halle; pour
cela, il revêtait son habit le plus splendide,'
ses dentelles les plus fines. Derrière lui mar
chaient trois domestiques porteurs de grands
paniers.
Quelques-uns des apliorismes disséminés
dans le Manuel de l'Amphitryon et dans YAÎ~
manach des Gourmands ont fait leur chemin
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