Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-03-04
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 mars 1852 04 mars 1852
Description : 1852/03/04 (Numéro 64). 1852/03/04 (Numéro 64).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
iWMEIVO «4.
MU» paris. ...... 1s f. par trimestre:
bépartemens. 16 f. - —
un numéro : 20 centimes.
BIIRËÎUIS : rue aè l'atols (l"«Ial» : nojal), »; la
18S2.-JEUDI 4 MARS.
pour les pays étkakgbrs , se reporter
«n tableau qui sera publié dans le journal,
lçs LO et î5 dp chaque mois.
Lti abonnemens datent {les 1" et 16
de chaque mou. j
S'adresser, franco, pour la rédaction } à Mi B onifac»!
Les articles déposés ne sont pas rendus;
« On s'abonne, dont lis dêpartemensj aux Rîtssageriesei aux Direction» de poste. —,4 Londres, ciuz MM. Co "Wlïef filsï i . ' • S adresser, • franco;-pot* l'administration , â M, D enaik,. directeur.
I .. _ A Strasbourg, chez M. ALEXANDRE, pour l'ANemœqne* (Les•anfiorl'beÉ sônVrèçues'au bureau du Jo^rçal; ê^chez M. PANIS; .régisseur, 1H, placfc de la
*'■ ► < » . ■ f ■ ■ : ■ ■ • ' ' • ■ - ♦ 1 * •' ^ » ** y ■***•♦♦ 9 .
Bourse
JPABJS r ->5. MARS*
raiss ÉMECMoros.
Toutes les élections du département de la
Seine et une certaine partie des élections
des départemens sont connues.
Les résultats constatés aujourd'hui con
tiennent déjà quelques enseignemcns.
Lorsque nous demandions l'abrogation de
la loi du 31 mai et le rétablissement du suf
frage universel, cette grande innovation po
litique du XIX e siècle, on nous répondait :
Le suffrage universel vous donnera la réélec
tion du-prince-Président de la République,
mais il vous donnera en mènjg temps une
chambre rouge.
Pour ne citer que les élections du départe^
ment de la Seine, cer tes 'on ne peut pas dite que
les électeurs se soient systématiquement abs
tenus ; dans presque toutes les circonscrip
tions la lutté a même été vive; mais il faut le
reconnaître et le remarquer,cette lu lté ne s'est
engagée vive et sérieiise qu'entre les candir
data, présentés par le gouvernement et des
hommes qui ont déjà joué un rôle dans nos
luttes politiques,et bien connus pour refuser
tout concours au gouvernement de Louis-
Napoléon.
Des parlementaires modérés tels que M. dé
Tracy , M. Mortimer ternaux, M-Guilliem,
Mi deMontebello, ont bien obtenu uni certain
nombre de suffrages; mais M. Garnot l'a em
porté de plus de 1,200 voix sur M. Moreau
(de la Seine) ; M. Goudchaux n ? a été distancé
de M. Perret, élu député, que dé 1,400 : voix
au plus, M. Bixio a enlevé 9,000 voix à
M. Fouché-Lepelletier, $1 M..Eugène Sue
7,500 voix à M. Lanqueti'n; enfin, dans la
troisième circonscription, M.-le général Ga-
vaignàc l'a emporté de près de 2,000 voix,
sur M. Dupérier.
Oui, la lutte a été vive; et, cependant, le
gouvernement, sur neuf nominations, en a
obtenu sept. Une élection seule n'a point
donné de résultat définitif ; - et, en dernière
analyse, M. le général Gavaignac est le seul
membre de l'opposition qui ait été nommé.
M. le général Gavaignac est une ligure sinr
gulière en-politique, qui ne manque ni de
dignité, ni de noblesse> et qui peut même
inspirer quelque intérêt. Investi d'une péril
leuse dictature aux journées de juin, il a dé:
fendu la société, et il- est descendu, sans
bruit, simplement, du pouvoir, après avoif-
tout fait néanmoins pour le conserver.
Quelques résolutions que prenne M. le gé
néral Cavaignac, qu'il refuse avec éclat le
serment,, qu'il, refuse, ainsi le mandat des
électeurs, ou bien, âu contraire, qu'il vienne
.prendre part aux travaux de la nouvelle
Assemblée; il, respecte trop, nous en sommes
sûr, le suffrage universel, pour que sa conr
duite ne soit pas toujours pleine de conve
nance envers le gouvernement nouveau què
le suffrage universel nous a donné. Le géné
ral Cavaignac peut être un ennemi, mais
c'est un ennemi' courtois, d'un caractère '
élevé, et d'une ame fière et honnête.
On le voit, l'esprit public, même à Paris, "
ummummrnrnmmnimlimm
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 4 MARS'
DOS A DOS
Comédie en en acte.-
PERSONNAGES.
M. -VAVPREV1L.
M« VAUDREUIli. '
M 1 "*. D'ESMNOISl
SCÈNE. III.
les mêmes , VAUDREUIL.
H® 1 vaudreuil.
Ah ! vous voilà, Monsieur?
VAUDREUIL, très boUTTU.
Oui, me voilà, Madame... Cela vous déplaît»
jjaus doute? Mais où serait le mérite de vivrez
si la vie ne nous offrait que des occasions,
des rencontres, des tête-à-tête agréables?
M Me VAUDREUIL.
. Mon Dieu ! Monsieur, ne dirait-on pas que
je me plains de votre retour !
. vaudreuil.
i Je sais, Madame, que vous êtes trop polie
pour me dire ce que vous pensez.
m me VAUDREUIL.
En revanche, Monsieur, vous n'y mettez
point la même réserve... Votre franchise est
une source intarissable.
M mo d 'espinois, à part.
Ce début promet.
vaudreuil.
Que voulez-vous, Madame, je ne suis pas,
moi, comme quelques, dévots de mes amis,
qui ne touchent jamais à la vérité sous pré
texte qu'elle n'est pas vêtue\
m me d'espinois, à part. -■
Cet hômme là est un homme d'esprit, au
moins.
VAUDREUIL.
flestdesfwïs pour lesquels la vie n'est
s'améliore,, mais Jes élections dudépartemeat
de la Seine n'en ont pas moins prouvé que
les ennemis du gouvernement ont encore une
armée disciplinée, silencieuse,, et obéissant
dans l'ombre au mot d'ordre qui lui est
donné.
A n'en juger que par les élections déjà
connues, la scène change dans nos départe
mens, et, à bien peu d'exceptions près, tous
les candidats du gouvernement seront élus
par une grande majorité.
H faut bien qu'on le sache, nos duchesses
de Longueville et nos princes de Gondé de la
bourgeoisie parisienne ont eu beau se foire
dans ces derniers jours cour tiers d'élections,
et tenter, unesainte.croisade jusque dans nos
carrefours, la victoire a tout à la fois trahi,
même à Paris, leur dépit et leur ambition.
Mais en province, la levée de boucliers de
cette Frondé nouvelle est-encore bien moins
comprise, et lorsque des hommes considé
rables, à la tête de grands établissemens où
revêtus de fonctions publiques, viennent à
Paris v ils ne peuvent se rendre compte des
plaintes, des génrissemens et des colères de
quelqties riches. salons désappointés de la
grande ville, tandis que l'opinion publique
de nos provinces est calme, pleine de sécu
rité, pleine de confiance dans le gouverne
ment de Louis-Napoléon, l'élu de huit mil
lions de suffrages.
Les votes pour les élections des membres
du corps législatif, si -nous en croyons nos
pressentimffns, auront le même ensemble et
les mêmes proportions d'unanimité que les
votes du 21 décembre, qui acclamèrent pour
la seconde fois avec tant d'enthousiasme
L6uis : Napoléon comme Président de la Ré
publique.
Pour notre compte personnel, nous ve
nons de recevoir un grand honneur et
qui dépasse de beaucoup le peu de ser
vices que nous avons pu. rendre. L'ar
rondissement de Sceaux a bien voulu nous
élire membre du corps législatif, par une
majorité dé plus de 21,000 voix. De si nom
breux suffrages,- nous le savons, sont bien
peu mérités par notre inexpérience d'écrivain
et par nos travaux., de publiciste ; _^daig
ils sont une éclatante approbation de la po-"
litique ferme et résolue que nous avons sui
vie, défendue, depuis le 10 décembre, et du
dévoûment que nous n'avons pas craint de.
montrer, aux plus mauvais j'ouçs, à celui qui
seul pouvait sauver la France et la société.
D r L. V éron.
.... . -■cgftrsztf.-
tulle ^—M. Payai t.
brive?. — M. Léon de Jouvenel.
cotes-du-nord.
saint brieuc.— M. Thieulen.
lannion. —M. de Litour.
FINISTÈRE.
quimper. — M. de Mésonan. ■
jhorlaix. — M. de Tromelin.
chateau lin. — M. Bois..
gers.
aucii. —M. Beliard.
condom. —M. F. de Lagrange.
mirande.— M. Granier de Cassagnae.-
~3» —
gironde.
ELECTIONS DES DEPAUTEMENS.
Candidats élu*.
allier.
moulins.— M. de Venoe. '
gannat.' —M. Desmaroux.
< boucues-du-rhone.
Marseille. — M. de Chanterac.'
arles. — M. Remacle.
charente-inféfelêure.
larochelle. —M. de Chasseloup-Laubat.
cher.
Bourges. — 1™ circonscription : M. Duranty.
2° circonscription : M. Bidault.
•qu'un long carnaval, ils changent d'habit etî
de masque à volonté ; ce sont les comédiens
du mensonge, les histrions de l'hypocrisie.
Je hais ce monde-là, Ma4ame, je le méprise
et crie tout haut : Vive la vérité! Le vrai seul
est aimable, a dit Boileau. , ;
M me V audreuil.
Prenez "garde, Monsieur, vous pourriez
vous donner parfois un cruel démenti.
vaudreuil.
C'est-à-dire, Madame, que ma véritévous
semble de fort mauvais goût.
w ratl VAUbREUlL.
Je la voudrais un peu plus vêtue, Monsieur...
Je suis comme certains dévots de vos amis.
vaudreuil.
Ah! je vous comprends, Madame; pour
vous 'plaire, il faudrait me farder le visage,
enrubanner mon langage, donner à nia vie
une houlette et des brebis à la manière des
bergers de Florian, et nous promener ofe
semble dans les petits sentiers du pastoraiT.
Mais comme cette mise en scène ne me con
vient en aucune façon, vous me permettrez
den'en.point user.;. Il faut me prendre tel
que je suis.
M me d'espinois , à part.
Il est charmant, cet original-là 1
m ms vaudreuil.
Oh ! je sais, Monsieur, que vous tenez à vos
défauts autant qu'un autre tiendrait à ses
qualités. — Comment donc ! vous êtes fier
de votre mauvaise humeur, vous l'étalez co
quettement à tout propos et prenez des airs
de conquérant toutes les fois que votre
femme se désole de vos injustices ou se plaint
amèrement de votre indiïférence.
vaudreuil.
Allez-vous, Madame, profiter de mon re
tour pour me chercher querelle ?
m® 1 " d'espinois , à parti
Ça va bien, ça va bien ! ^
ai me vaudreuil.
Les,querelles avec vous, Monsieur, on ne
les cherche pas, on les trouve.
m me d'espinois, à part.
Voilà une vérité qui Û'avrait séduire Vau
dreuil, elle n'a pas de corset! • •
razas-la-réqle. — M. Tliieiion. .
libourne. — M. David. .
ille-et-vilaine.
rennes. — M. dePongérard-'
fougères. M. de Kerdrel.
saint-malo. — M. Cafîarélli.
redon: — M. Duclos. <
indre.
ciiateauroux. — M. dé Bryas. i
issoudun.— M. Delivau.
loir-et-cher.
Vendôme.— -M.Grosnier. # ; ; -,
loire-inférieure..
ancenis. —M. Garnicr.
savenay. — M. Desmars.
pauibceuf. —M.Anselme Fleury.
lot-et-garonne.
agen. — M. Noubel.
nérac. — M. Lafitte.
Villeneuve. — M. de ftichemond.
maine-et-loire.
segré. — M. Bûcher de Cbauvigné.
saumur. — M.* Louvet.
manci1e.
coutances. — M. Brohier.
Cherbourg. — Le général Meslin,
meurthe.
tol'L .—M.Drouot. •
nancy. —M. Buquet. '•
sarrebourg.— M. Viard.
morbihan.
vannes. — M. J'ôlivet de Casteliet.
lorient.—m. de Lahaiechois.
ploermel.—m. de Champagny. .
moselle. i
metz.— M. le colonel Ifenocç. !
briey. —M. de Wendçl..
sarrequ Ê jiines .—M. de Geiger. -
p a*s—de-calais.
Boulogne.—m. dHérambault. ;
* ~ pyrénées (hautes-'}. . * !
tarbes.—m. Dauzat-Dàngbarère.
bagnères ; .t -M 1 Achille-Jubinal.
■ ïuhin (bas-)> . -, •_
Strasbourg.— M. Ilenouard de Bussières. ■
riione.
villefranche. — M. Iléveil,'maire de Lyon.
lyon. — M. llénon, candidat de l'opposition dé
mocratique.^'
3 e circonscriptièn : M. Henri Dugas.
seine-et-oise.
Versailles. — M. Caruel de Saint-Mai'lin.
correil. — M. Darblay jeune.
pontoise. — M. de Gouy. .
mantes. — M. Delapalme.
sevres (deux-),
niort*. —M.'Ferdinand David.
vendée.
napoléon M. de Sainte-Hermine.
fontenay. — M, Alfred Leroux.
sables d'olonne. —M. Bouhier de l'F.cluse, can-
. . didat de la droite.
. vienne. '
Chatellerault. — M. Charles Dupont. •
' m 0 ® vaudreuil, avec aigreur.
Ici, jamais un mot aimable, une parole af
fectueuse, un regard attendri ne sauraient ;
jêtre admis; ce serait aller contre les lois
dë la vérité... Dire quelque chose d'obli
geant à. sa femme, fi donc ! quelle école !
— Les maris empressés; polis, sensibles, sont
les soutiens de l'hypocrisie;.. Ici, on est
rudement franc, brutalement vrai... Ce
la vaut mieux-, cela, sort du vulgaire....
Rendre sa femme malheureuse, quel beau •
mérite ! quelletàche glorieuse pour le cœur,!..
on ne saurait y attacher trop de prix, mettre
trop de soins a l'accomplir... Tenez, tenez,
Monsieur, vous faites de. ma vie un supplice!
vaudreuil.
Avez-vous encore quelque chose de flat
teur à me dire, Madame ?
m mc d'esp.inois, à Vaudreuil.
Du calme ! du calme 1 comme tu y vas !
• m me vaudreuil.
Mon Dieu ! Georges, si je vous parle avec
cette vivacité, c'est que je souffre, croyez-le; ;
c'est que votre caractère violent me pousse
à bout !... Je m'en veux de ne point répon- i
dre à vos injustices par une douce résigna- ;
tion...Que voulez-vous,, mon ami, je suis
impressionnable, nerveuse, irritable !...
vaudreuil.
Ne vous justifiez pas,. Madame, je vous
prie... je connais vos circonstances atténuan
tes^ il y a un an que je suis à même de les
apprécier.
m me vaudreuil.
Georges ! Georges ! vous êtes cruel !
vaudreuil.
.Oh! de grâce! Madame, né pleurez point...
Je*suis rentré parce que le temps menaçait...
Je n'aime pas plus les averses sentimentales
de l'intérieur, que les tempêtes du dehors.
m mc d'espinois , à part.
Il a raison ; j'avais peur de m'attendrir.
m me vaudreuil , aoec dépit.
Rassurez-vous, Monsieur, rassurez-vous;
je ne vous inonderai", pas de mes lar
mes; ce serait faire une folle dépense de sen
timent en pure perte; cette monnaie-là n'a
pas cours chez vous : à ceux qui vous don
nent de l'or, vous rendez dessous.
On, annonce que MM: les députés au corps
législatif seront, convoqués pour le 20 mars
prochain. La première session du corps lé
gislatif serait close le 20 juin. .
On avait annoncé que M. de Morny serait
nommé, par le prince-Président de la Répu
blique, président du corps législatif. Cette
nouvelle ne paraît pas se confirmer.
Tout nous-fait espérer, que le prince-Prér
sident de la République, qui a déjà témoigné
dans plus d'un de ses actes, de tout l'intérêt
qu'il porte aux progrès des sciences, étendra
sà protection sur la presse scientifique. On
assure que M. Bineau, ministre des finances,
vâ publier sous peu de jours une circulaire
qjii replacerait la près® scientifique dans les
conditions fiscales où elle se trouvait avant
le décret du 17 février, sur la presse pério
dique.
, Le premier effet des résultats électoraux
connus hier et aujourd'hui,^ été une hausse
de plus d'un franc sur le cours de la rente.
On remarque aussi une reprise dans lés af
faires commerciales qui-ne peut que s'ac-
. croître lorsque les résultats définitifs seront
connus. .
Nous constations hier que sur une cin
quantaine de résultats électoraux des dépar
temens, l'opposition: n'avait pas obtenu la
Î' ômination d'un seul candidat. Le gouver-
ement connaît -en ce moment cent quinze
à cent viugt nominations. Deux députés op-
posans ont été élus : l'un est M. Bouhier de
l'Ecluse, appartenant à la droite , dans la
Vendée; l'autre, M. Hénon, candidat démo
cratique, nommé dans le Rhône.
Une dépêche télégraphique du Gers, porte::
« Les trois candidats du gouvernement ont
obtenu une grande majorité, et particulière
ment M. Granier de Cassagnac.»
Dans le Calvados," le'sélections ont eu lieu
à de très fortes majorités, surtout celle dr
M.de Caulaiiïcoui't quia obtenu21,365 voix.
Dans la Seine-Infericure, plusieurs candi
dats ont aussi réuni des majorités considé
rables ; M. Lédier, à Dieppe, a obtenu 16,500
voix; et M". II. de Mortemart, à Yvetot,
$£0,232. -
| M. Darblay jeune, élu dans la deuxième
circonscription électorale de Seine-et-Oise, a
"Téum près d& 18,000 suffrages.
banque de france.
Le conseil-général de la Banque, daus s'a
réunion ne ce jour, a ,voté l'abaissement à
' trois pour cent du taux de l'escompte des
effets de commerce et des avances sur effets
publics français.
Cette mesure sera misera exécution à Paris,
à dater du 5 de ce mois, et dans les succur
sales, le lendemain de là réception de l'avis
qui va leur être donné.
: Paris, le 3 mars 1852.j
Le secrétaire-général, ville.
Un décret "qui abroge le décret du 28 août
1848, relatif à l'organisation des tribunaux
de.cômmerce, et remet en vigueur l'ancien
ne législation, est publié par le Moniteur..
Le Code de 1807 avait disposé que les
membres des tribunaux de commerce se
raient élus dans une assemblée de commer-
çans notables, dont la liste serait dressée
par le préfet de pljaque département, et ap
prouvée par le ministre de l'intérieur. Tout
commerçant pouvait être nommé juge ou
suppléant, s'il éfaitrâgé de-trënte^artépet s'il
avait exercé le commerce avec honneur et
distinction pendant cinq ans. ..
Le président devait être âgé de quarante
ans, et ne pouvait être choisi au scrutin que
parmi les anciens juges. Les membres des
tribunaux de commerce ne pouvaient rester
plus de deux ans en place, ni être réélus
qu'après un an d'intervalle. ••
Un décret du 6 octobre 1809 régla que
dans le cas où, par suite de récusations ou
d'empêchemens, il ne resterait pas dans les
tribunaux de commerce un nombre suffisant
de juges, ces tribunaux se compléteraient
par des négocians pris sur la liste des nota
bles, suivant l'ordre où ils s'y trouveraient
portés. Ce décret décida en outre que les juges
élus ne pourraient être admis à. prêter ser
ment qu'après avoir été, sur la proposition
du ministre de la justice, institués par le
chef du gouvernement.
En 1830, quelques réclamations furent éle
vées sur la manière de former la liste des
notables, seuls aptes à concourir à l'élection
des magistrats consulaires. Diverses proposi
tions furent faites soit à la chambre des pairs,
soit à la chambre des députés : elles tendaient,
à modifier les dispositions du Gode dé 1807,
relatives au mode d'élection ; aucune de ces
propositions ne fut accueillie, et l'adminis
tration fut maintenue dans le droit de dres
ser les listes des commerçans notables.
La loi du 3 mars 1840 eut pour objet spé
cial de permettre aux juges de commerce
sortant d'exercice après deux années, d'être
réélus immédiatement pour deux autres an
nées; elle permit aussi de porter le nombre
des membres-des tribunaux de commerce
jusqu'à quatorze, suivant les besoins du ser
vice.
Quoique tous les hommes spéciaux fussent-
d'accord pour reconnaître les bons effets de
la législation relative aux institutions consu
laires, la révolution de 1848 voulut innover
en cette matière, comme dans toutes les au
tres ; la liste des notables ne parut point as
sez démocratique; on décida qu'elle ne serait
plus dressée. Le. suffrage universel fut ap
pliqué à la formation des tribunaux de com
merce; leurs membres furent élus par une
assemblée composée de tous les commerçans
patentés de l'arrondissement.
A peine quelques mois s'étaient-ils écou
lés depuis la mise en vigueur de ces nou
velles dispositions, qu'on fut frappé des nom-
breux et graves inconvéniens auxquels elles
donnaient lieu. i(
Les commerçans appelés à '«ire lés jugés
de cemmerce montrèrent une telle indiffé
rence pour le droit nouveau qu'on venait de
leur conférer, que, dans plusieurs arrondis-
semens, il ne.seprésenta pas assez d'électeurs
pour qu'on pût procéder aux opérations élec
torales; dans d'autres, les juges élus refusè
rent d'exercer des fonctions dont un trop
petit nombre de suffrages les avaient inves
tis. Dans les arrondissemens où il s'est pré
senté un nombre moins restreint d'électeurs,
on â remarqué que leur réunion n'était com
posée que des marchands les moins impor-
tans, les moins considérés, les plus incapa
bles de remplir les fonctions de juges, et
que les votes exprimés n'avaient été donnas
que sous l'influence des passions politiques.
Dans plusieurs localités, les choix faits par
de tels électeurs ont été détestables.
Dans certaines villes, on a élu des hommes
d'une incapacité notoire, ou dont les anté-
cédens, sous le rapport de la moralité, étaient
si déplorables que leurs collègues ont préfé
ré donner leur démission plutôt que de con
sentir à siéger à côté d'eux ; dans d'autres,*
des hommes appartenant à l'opinion ultrà-
démocratique, étrangers aux intérêts du com
merce, ont été appelé& à rendre la justice.
Lors des derniers événemens, plusieurs-tri
bunaux se sont trouvés désorganisés, parce
que leurs membres étaient arrêtés-pour
participation aux troubles dont les départe
mens ont été le théâtre. . . i>
Les inconvéniens résultant du systëîne
inauguré en 1848 étaient tels qu'on a jvu
fréquemment des négocions s'entendre'pgul-.
ne plus soumettre leurs différends à.la ju
ridiction consulaire, près «le laquelle^ts- ne
• pensaient plus rencontrer les gajantieS'salu-
taires et impartiales de la justiee:—"
,. Le décret que publie le Moniteur a pour
but de/remédier à ces inconvéniens, eu
abrogdânt le décret dû gouvernement provi
soire, et en.remettant «n vigueur le Gode de
1807, le décret de 1809 et la loi de 1840i
La mesure prisèpar'le gouvernement ëera
accueillie aviîfc une .^ahde ptisfac|î9n paj- le
commercé} elle à.^a,poùr : excellent effet de
remédier à un. étdt de clibses.qu^ .s'il avait
duré plus long-temps, aurait infailliblement
perdu une juridiction dont la Fraftce^s'ho-
nore et dont les services sont idcaleula^les.
/„• - ; .
Le Moniteur contient un décret en quaran
te-huit articles qui a pour objet la pêche-de
la morue sur les bancs de Terre-Neuve. On
sait que cette industrie est une de celles'qui
donnent le plus d'activité à nos ports et qui
fournissent à nos flottes le plus grand nombre
de hons marins. Le gouvernement l'encou
rage par des primes considérables. C'çst un
argent bien employé. Mais ces sacrifices même
que l'Etat fait en faveur de nos pêcheurs
leur imposent des devoirs particuliers et ïine
subordination .exceptionnel^. Ils savent faire
valoir les, droits que la loi leur donne; le
gouvernement,-de son côté, leur dicte .les
obligations qu'ils ont à remplir, et ces obli
gations sont nécessairemeut plus étroites
pour une industrie subventionnée, que pour
celles qui se poursuivent aux risques et pé
rils des armateurs. Nos marins, en général,
sont assujétis envers l'Etat à des devoirs plus
stricts et plus rigoureux qu'aucune autre
catégorie de citoyens. Mais, en revanche,
quellé profession jouit de plus de faveurs et
de privilèges! :
La pêche de la morue, à Terre-Neuve, exi
ge à,la fois l'armement de navires et l'éta-
.blissenatenjj, à terre," de sécheries où l'on pré
pare le poisson. L'étendue de côtes qui nous
a été réservée par les traités est peu considé
rable et, si le gouvernement n'y mettait or
dre, l'appât de là prime accordée à cette pê
che amènerait l'encombrement des navires
sur les bancs que fréquente la morue. En
outre, certaines parties de ces* mêmes côtes
passent pour être plus productives que d'au
tres, et, à défaut d'un règlement de police,
chaque capitaine y voudrait jeter ses filets.
Autrefois, le premier occupant avait droit
à faire la pêche à l'endroit où il s'était établi
avant tout'autre. Cet usage avait de graves
inconvéniens. Il suscitait des discussions et
des rixes; il précipitait les armemeijs et les
départs; il encourageait la violation des
ordonnances qui règlent l'époque de l'ou
verture de la pêche dans l'intérêt de la re
production du poisson. Le gouvernement a
pris une - sage mesure pour faire cesser un
pareil état de choses.
Le décret de ce jour ordonne que les places
de pêche, à l'avenir, seront tirées au sort
avant le départ des bâtimens. nombre des
vaudreuil»
Si vous aviez votre compte, ■ Madame,, où
serait le grand mal ? — Comme il fait froid
dans ce salon 1— Allons, bon! le feu est
• éteint! C'est toujours ainsi!... C'est la pre
mière fois que l'on aurait pour moi quel-
qu'attention, quelqu'égard , que l'on pré
viendrait mes désirs... J'aime la flamme
qui pétille, cela me distrait, cela m'égaie, ce
la me tient joyeusement compagnie... et
l'on m'offre de la cendre chaude... En sor
tant, je recommande de faire grand feu... Si
l'on m'obéit, Madame l'éteint, ouvre les fe
nêtres... je m'étonne qu'elle ne cherche pas
à frapper ce salon comme on frappe une
bouteille de vin de Champagne.. . Et l'on veut
que je sois de bonne humeur, que'je sou
rie comme une gravure de mode, que
je ne me plaigne pas, que je'ne m'emportp
point Eh! morbleu ! Madame, si je suis
emporté, c'est que le sang me monte à la
tête ; et si le sang me monte à la téte, c'est
que j'ai froid aux pieds.
m me d'espinois, à Mme VaudreWil.
Décidément, ma chère,, ton bonheur ne
tient qu'à une-chaufferette.
m mc Vaudreuil, avec vivacité.
Une autre fois, Monsieur, je mettrai le feu
à la cheminée.
vaudreuil.
Avec l'espoir de me faire brûler vif... De
la sorte, je serai damné deux fois... Je vous
suis reconnaissant, Madame. ,
m mo vaudreuil.
Eh ! Monsieur ! un avant-goût de l'enfer
n'est pas si désagréable, je vous assure... Je
m'en trouve bien, moi.
Vaudreuil s'assied, Mme de Vaudreuil en fait autant.
vaudreuil.
Mon Dieu !. Madame, que vous avez l'air
boudeur !
m m™ vaudreuil.
Mon Dieu ! Monsieur, que vous avez le vi
sage désobligeant !
vaudreuil,
'Tout à l'heure, Madame, vous ressembliez
à une Vénus en colère I .
m me vaudreuil.
Et vous, Monsieur, à un Apollon furieux !
; ' d'eépinois, « part., •
Ah ! âhM délicieux ! Je demande uneVé-
* nus en colère et un Apollon furieux à la
prochaine exposition.
Il est impossible de se dire des injures
plus poliment. ■
Madame ?
Monsieur ?
vaudreuil.
m me .vaudreuil.
VAUDREUIL.
Ce vis-à-vis conjugal yous semble-t-il une
des nécessités de notre soirée ?
M me VAUDREUIL.
En aucune façon,'Monsieur.
vaudreuil.
Alors, Madame, si vous voulez bien le per
mettre, dorénavant, nous causerons de la
ifeorte. (H retourne son. fauteuil, sa femme re
tourne le sien.) Ainsi placé, je n-'admirerai
plus les grâces indignées de Vénus.
. m m ® vaudreuil.
Et moi, je ne verrai plus les regards me-
naçans d'Apollon.
vaudreuil.
Mais nous pourrons échanger dans nos
discours les foudres de Jupiter.
m me d'espinois.
Vaudreuil tient aux exemples mythologi
ques ; ce que c'est que l'amour de la vérité !
m me vaudreuil.
Ah ! le touchant lablenu ! Ne plus nous
voir sans no us-séparer... Quelle découverte
vous avez faite .là-, Monsieur!... Je vous en
félicite sincèrement. Est-ce que j e vous gêne ?
vaudreuil.
Nullement , Madame.
m m« vaudreuil.
Vous plaît-il'que nous parlions politique?
Nous sommes si bien pour la discussion
animée ! -,
vaudreuil.
' Choisissez votre thème d'éloquence... Je
vous écoute.
M me D'ESPIXOIS.
La scène languit... If est temps que j'ar
rive. ( A Mme Vaudreuil ..) Gabrielle! Ga-
brielle ! cède-moi ta place, et prends la
mienne. :
vaudreuil.
Que vas-tu faire?
m me d'espinois*.
Tu le verras.
m me vaudreuil.
Mais... .. j
m me d'espinois-
Il n'y apas de mais... je le,Yeux.
■ vmjdreuil. ! : " : - v
Eh bien ! Madame, j'attends.?. Que dïîes-
vous?
m mc d'espinois, à (a place de M™ Vaudreuil.
Je "vous dis bonsoir, mon cher Vaudreuil.
vaudreuil, à fwtti : '
Ce n'est pas la voix de xrfa 'femme. ;
m mc d'epjnois. '
Et je vous tends la main. -,
vaudreuil, à part. J
Ce n'est pas la main dé Gabrielle.
m 010 d'espinois. { •
Etes-vous muet, Vaudreuil? ■ • '
vaudreuil, se levant.
Madame d'E-pinois! .
d'espinois.
Restez donc assis... pas de politesse exa
gérée, je- vous en prie.
VAUDREUIL.
Mais...
m me d'espinois le faisant asseoir.
Ce sont les habitudes de la maison, je le
sais... on cause dos à dos... c'est le meilleur,
moyen de.s'entendre... Non, non... encore
une fois, restez assis... je tiens à ce touchant
rapprochement de deux fauteuils... Cela est
d'un charmant effet pour PameuMement; je
vais le proposer dans nos salons à la mode...
Les jours de réception surtout l'invention fe
ra florès. De la sorte, les maris né verront
jamais les adorateurs de leurs femmes : c'est
toujours cela de gagné pour la morale,
m™ 10 vaudreuil, à part.
Le fait est qu'il était temps, qu'on fît quel
que chose pour elle.
m me , d'espinois.
Vous le verrez, Vaudreuil, on se promène
ra dos à dos,.ori s'embrassera dos à dos, ou
MU»
bépartemens. 16 f. - —
un numéro : 20 centimes.
BIIRËÎUIS : rue aè l'atols (l"«Ial» : nojal), »; la
18S2.-JEUDI 4 MARS.
pour les pays étkakgbrs , se reporter
«n tableau qui sera publié dans le journal,
lçs LO et î5 dp chaque mois.
Lti abonnemens datent {les 1" et 16
de chaque mou. j
S'adresser, franco, pour la rédaction } à Mi B onifac»!
Les articles déposés ne sont pas rendus;
« On s'abonne, dont lis dêpartemensj aux Rîtssageriesei aux Direction» de poste. —,4 Londres, ciuz MM. Co "Wlïef filsï i . ' • S adresser, • franco;-pot* l'administration , â M, D enaik,. directeur.
I .. _ A Strasbourg, chez M. ALEXANDRE, pour l'ANemœqne* (Les•anfiorl'beÉ sônVrèçues'au bureau du Jo^rçal; ê^chez M. PANIS; .régisseur, 1H, placfc de la
*'■ ► < » . ■ f ■ ■ : ■ ■ • ' ' • ■ - ♦ 1 * •' ^ » ** y ■***•♦♦ 9 .
Bourse
JPABJS r ->5. MARS*
raiss ÉMECMoros.
Toutes les élections du département de la
Seine et une certaine partie des élections
des départemens sont connues.
Les résultats constatés aujourd'hui con
tiennent déjà quelques enseignemcns.
Lorsque nous demandions l'abrogation de
la loi du 31 mai et le rétablissement du suf
frage universel, cette grande innovation po
litique du XIX e siècle, on nous répondait :
Le suffrage universel vous donnera la réélec
tion du-prince-Président de la République,
mais il vous donnera en mènjg temps une
chambre rouge.
Pour ne citer que les élections du départe^
ment de la Seine, cer tes 'on ne peut pas dite que
les électeurs se soient systématiquement abs
tenus ; dans presque toutes les circonscrip
tions la lutté a même été vive; mais il faut le
reconnaître et le remarquer,cette lu lté ne s'est
engagée vive et sérieiise qu'entre les candir
data, présentés par le gouvernement et des
hommes qui ont déjà joué un rôle dans nos
luttes politiques,et bien connus pour refuser
tout concours au gouvernement de Louis-
Napoléon.
Des parlementaires modérés tels que M. dé
Tracy , M. Mortimer ternaux, M-Guilliem,
Mi deMontebello, ont bien obtenu uni certain
nombre de suffrages; mais M. Garnot l'a em
porté de plus de 1,200 voix sur M. Moreau
(de la Seine) ; M. Goudchaux n ? a été distancé
de M. Perret, élu député, que dé 1,400 : voix
au plus, M. Bixio a enlevé 9,000 voix à
M. Fouché-Lepelletier, $1 M..Eugène Sue
7,500 voix à M. Lanqueti'n; enfin, dans la
troisième circonscription, M.-le général Ga-
vaignàc l'a emporté de près de 2,000 voix,
sur M. Dupérier.
Oui, la lutte a été vive; et, cependant, le
gouvernement, sur neuf nominations, en a
obtenu sept. Une élection seule n'a point
donné de résultat définitif ; - et, en dernière
analyse, M. le général Gavaignac est le seul
membre de l'opposition qui ait été nommé.
M. le général Gavaignac est une ligure sinr
gulière en-politique, qui ne manque ni de
dignité, ni de noblesse> et qui peut même
inspirer quelque intérêt. Investi d'une péril
leuse dictature aux journées de juin, il a dé:
fendu la société, et il- est descendu, sans
bruit, simplement, du pouvoir, après avoif-
tout fait néanmoins pour le conserver.
Quelques résolutions que prenne M. le gé
néral Cavaignac, qu'il refuse avec éclat le
serment,, qu'il, refuse, ainsi le mandat des
électeurs, ou bien, âu contraire, qu'il vienne
.prendre part aux travaux de la nouvelle
Assemblée; il, respecte trop, nous en sommes
sûr, le suffrage universel, pour que sa conr
duite ne soit pas toujours pleine de conve
nance envers le gouvernement nouveau què
le suffrage universel nous a donné. Le géné
ral Cavaignac peut être un ennemi, mais
c'est un ennemi' courtois, d'un caractère '
élevé, et d'une ame fière et honnête.
On le voit, l'esprit public, même à Paris, "
ummummrnrnmmnimlimm
FEUILLETON DU CONSTITUTIONNEL, 4 MARS'
DOS A DOS
Comédie en en acte.-
PERSONNAGES.
M. -VAVPREV1L.
M« VAUDREUIli. '
M 1 "*. D'ESMNOISl
SCÈNE. III.
les mêmes , VAUDREUIL.
H® 1 vaudreuil.
Ah ! vous voilà, Monsieur?
VAUDREUIL, très boUTTU.
Oui, me voilà, Madame... Cela vous déplaît»
jjaus doute? Mais où serait le mérite de vivrez
si la vie ne nous offrait que des occasions,
des rencontres, des tête-à-tête agréables?
M Me VAUDREUIL.
. Mon Dieu ! Monsieur, ne dirait-on pas que
je me plains de votre retour !
. vaudreuil.
i Je sais, Madame, que vous êtes trop polie
pour me dire ce que vous pensez.
m me VAUDREUIL.
En revanche, Monsieur, vous n'y mettez
point la même réserve... Votre franchise est
une source intarissable.
M mo d 'espinois, à part.
Ce début promet.
vaudreuil.
Que voulez-vous, Madame, je ne suis pas,
moi, comme quelques, dévots de mes amis,
qui ne touchent jamais à la vérité sous pré
texte qu'elle n'est pas vêtue\
m me d'espinois, à part. -■
Cet hômme là est un homme d'esprit, au
moins.
VAUDREUIL.
flestdesfwïs pour lesquels la vie n'est
s'améliore,, mais Jes élections dudépartemeat
de la Seine n'en ont pas moins prouvé que
les ennemis du gouvernement ont encore une
armée disciplinée, silencieuse,, et obéissant
dans l'ombre au mot d'ordre qui lui est
donné.
A n'en juger que par les élections déjà
connues, la scène change dans nos départe
mens, et, à bien peu d'exceptions près, tous
les candidats du gouvernement seront élus
par une grande majorité.
H faut bien qu'on le sache, nos duchesses
de Longueville et nos princes de Gondé de la
bourgeoisie parisienne ont eu beau se foire
dans ces derniers jours cour tiers d'élections,
et tenter, unesainte.croisade jusque dans nos
carrefours, la victoire a tout à la fois trahi,
même à Paris, leur dépit et leur ambition.
Mais en province, la levée de boucliers de
cette Frondé nouvelle est-encore bien moins
comprise, et lorsque des hommes considé
rables, à la tête de grands établissemens où
revêtus de fonctions publiques, viennent à
Paris v ils ne peuvent se rendre compte des
plaintes, des génrissemens et des colères de
quelqties riches. salons désappointés de la
grande ville, tandis que l'opinion publique
de nos provinces est calme, pleine de sécu
rité, pleine de confiance dans le gouverne
ment de Louis-Napoléon, l'élu de huit mil
lions de suffrages.
Les votes pour les élections des membres
du corps législatif, si -nous en croyons nos
pressentimffns, auront le même ensemble et
les mêmes proportions d'unanimité que les
votes du 21 décembre, qui acclamèrent pour
la seconde fois avec tant d'enthousiasme
L6uis : Napoléon comme Président de la Ré
publique.
Pour notre compte personnel, nous ve
nons de recevoir un grand honneur et
qui dépasse de beaucoup le peu de ser
vices que nous avons pu. rendre. L'ar
rondissement de Sceaux a bien voulu nous
élire membre du corps législatif, par une
majorité dé plus de 21,000 voix. De si nom
breux suffrages,- nous le savons, sont bien
peu mérités par notre inexpérience d'écrivain
et par nos travaux., de publiciste ; _^daig
ils sont une éclatante approbation de la po-"
litique ferme et résolue que nous avons sui
vie, défendue, depuis le 10 décembre, et du
dévoûment que nous n'avons pas craint de.
montrer, aux plus mauvais j'ouçs, à celui qui
seul pouvait sauver la France et la société.
D r L. V éron.
.... . -■cgftrsztf.-
tulle ^—M. Payai t.
brive?. — M. Léon de Jouvenel.
cotes-du-nord.
saint brieuc.— M. Thieulen.
lannion. —M. de Litour.
FINISTÈRE.
quimper. — M. de Mésonan. ■
jhorlaix. — M. de Tromelin.
chateau lin. — M. Bois..
gers.
aucii. —M. Beliard.
condom. —M. F. de Lagrange.
mirande.— M. Granier de Cassagnae.-
~3» —
gironde.
ELECTIONS DES DEPAUTEMENS.
Candidats élu*.
allier.
moulins.— M. de Venoe. '
gannat.' —M. Desmaroux.
< boucues-du-rhone.
Marseille. — M. de Chanterac.'
arles. — M. Remacle.
charente-inféfelêure.
larochelle. —M. de Chasseloup-Laubat.
cher.
Bourges. — 1™ circonscription : M. Duranty.
2° circonscription : M. Bidault.
•qu'un long carnaval, ils changent d'habit etî
de masque à volonté ; ce sont les comédiens
du mensonge, les histrions de l'hypocrisie.
Je hais ce monde-là, Ma4ame, je le méprise
et crie tout haut : Vive la vérité! Le vrai seul
est aimable, a dit Boileau. , ;
M me V audreuil.
Prenez "garde, Monsieur, vous pourriez
vous donner parfois un cruel démenti.
vaudreuil.
C'est-à-dire, Madame, que ma véritévous
semble de fort mauvais goût.
w ratl VAUbREUlL.
Je la voudrais un peu plus vêtue, Monsieur...
Je suis comme certains dévots de vos amis.
vaudreuil.
Ah! je vous comprends, Madame; pour
vous 'plaire, il faudrait me farder le visage,
enrubanner mon langage, donner à nia vie
une houlette et des brebis à la manière des
bergers de Florian, et nous promener ofe
semble dans les petits sentiers du pastoraiT.
Mais comme cette mise en scène ne me con
vient en aucune façon, vous me permettrez
den'en.point user.;. Il faut me prendre tel
que je suis.
M me d'espinois , à part.
Il est charmant, cet original-là 1
m ms vaudreuil.
Oh ! je sais, Monsieur, que vous tenez à vos
défauts autant qu'un autre tiendrait à ses
qualités. — Comment donc ! vous êtes fier
de votre mauvaise humeur, vous l'étalez co
quettement à tout propos et prenez des airs
de conquérant toutes les fois que votre
femme se désole de vos injustices ou se plaint
amèrement de votre indiïférence.
vaudreuil.
Allez-vous, Madame, profiter de mon re
tour pour me chercher querelle ?
m® 1 " d'espinois , à parti
Ça va bien, ça va bien ! ^
ai me vaudreuil.
Les,querelles avec vous, Monsieur, on ne
les cherche pas, on les trouve.
m me d'espinois, à part.
Voilà une vérité qui Û'avrait séduire Vau
dreuil, elle n'a pas de corset! • •
razas-la-réqle. — M. Tliieiion. .
libourne. — M. David. .
ille-et-vilaine.
rennes. — M. dePongérard-'
fougères. M. de Kerdrel.
saint-malo. — M. Cafîarélli.
redon: — M. Duclos. <
indre.
ciiateauroux. — M. dé Bryas. i
issoudun.— M. Delivau.
loir-et-cher.
Vendôme.— -M.Grosnier. # ; ; -,
loire-inférieure..
ancenis. —M. Garnicr.
savenay. — M. Desmars.
pauibceuf. —M.Anselme Fleury.
lot-et-garonne.
agen. — M. Noubel.
nérac. — M. Lafitte.
Villeneuve. — M. de ftichemond.
maine-et-loire.
segré. — M. Bûcher de Cbauvigné.
saumur. — M.* Louvet.
manci1e.
coutances. — M. Brohier.
Cherbourg. — Le général Meslin,
meurthe.
tol'L .—M.Drouot. •
nancy. —M. Buquet. '•
sarrebourg.— M. Viard.
morbihan.
vannes. — M. J'ôlivet de Casteliet.
lorient.—m. de Lahaiechois.
ploermel.—m. de Champagny. .
moselle. i
metz.— M. le colonel Ifenocç. !
briey. —M. de Wendçl..
sarrequ Ê jiines .—M. de Geiger. -
p a*s—de-calais.
Boulogne.—m. dHérambault. ;
* ~ pyrénées (hautes-'}. . * !
tarbes.—m. Dauzat-Dàngbarère.
bagnères ; .t -M 1 Achille-Jubinal.
■ ïuhin (bas-)> . -, •_
Strasbourg.— M. Ilenouard de Bussières. ■
riione.
villefranche. — M. Iléveil,'maire de Lyon.
lyon. — M. llénon, candidat de l'opposition dé
mocratique.^'
3 e circonscriptièn : M. Henri Dugas.
seine-et-oise.
Versailles. — M. Caruel de Saint-Mai'lin.
correil. — M. Darblay jeune.
pontoise. — M. de Gouy. .
mantes. — M. Delapalme.
sevres (deux-),
niort*. —M.'Ferdinand David.
vendée.
napoléon M. de Sainte-Hermine.
fontenay. — M, Alfred Leroux.
sables d'olonne. —M. Bouhier de l'F.cluse, can-
. . didat de la droite.
. vienne. '
Chatellerault. — M. Charles Dupont. •
' m 0 ® vaudreuil, avec aigreur.
Ici, jamais un mot aimable, une parole af
fectueuse, un regard attendri ne sauraient ;
jêtre admis; ce serait aller contre les lois
dë la vérité... Dire quelque chose d'obli
geant à. sa femme, fi donc ! quelle école !
— Les maris empressés; polis, sensibles, sont
les soutiens de l'hypocrisie;.. Ici, on est
rudement franc, brutalement vrai... Ce
la vaut mieux-, cela, sort du vulgaire....
Rendre sa femme malheureuse, quel beau •
mérite ! quelletàche glorieuse pour le cœur,!..
on ne saurait y attacher trop de prix, mettre
trop de soins a l'accomplir... Tenez, tenez,
Monsieur, vous faites de. ma vie un supplice!
vaudreuil.
Avez-vous encore quelque chose de flat
teur à me dire, Madame ?
m mc d'esp.inois, à Vaudreuil.
Du calme ! du calme 1 comme tu y vas !
• m me vaudreuil.
Mon Dieu ! Georges, si je vous parle avec
cette vivacité, c'est que je souffre, croyez-le; ;
c'est que votre caractère violent me pousse
à bout !... Je m'en veux de ne point répon- i
dre à vos injustices par une douce résigna- ;
tion...Que voulez-vous,, mon ami, je suis
impressionnable, nerveuse, irritable !...
vaudreuil.
Ne vous justifiez pas,. Madame, je vous
prie... je connais vos circonstances atténuan
tes^ il y a un an que je suis à même de les
apprécier.
m me vaudreuil.
Georges ! Georges ! vous êtes cruel !
vaudreuil.
.Oh! de grâce! Madame, né pleurez point...
Je*suis rentré parce que le temps menaçait...
Je n'aime pas plus les averses sentimentales
de l'intérieur, que les tempêtes du dehors.
m mc d'espinois , à part.
Il a raison ; j'avais peur de m'attendrir.
m me vaudreuil , aoec dépit.
Rassurez-vous, Monsieur, rassurez-vous;
je ne vous inonderai", pas de mes lar
mes; ce serait faire une folle dépense de sen
timent en pure perte; cette monnaie-là n'a
pas cours chez vous : à ceux qui vous don
nent de l'or, vous rendez dessous.
On, annonce que MM: les députés au corps
législatif seront, convoqués pour le 20 mars
prochain. La première session du corps lé
gislatif serait close le 20 juin. .
On avait annoncé que M. de Morny serait
nommé, par le prince-Président de la Répu
blique, président du corps législatif. Cette
nouvelle ne paraît pas se confirmer.
Tout nous-fait espérer, que le prince-Prér
sident de la République, qui a déjà témoigné
dans plus d'un de ses actes, de tout l'intérêt
qu'il porte aux progrès des sciences, étendra
sà protection sur la presse scientifique. On
assure que M. Bineau, ministre des finances,
vâ publier sous peu de jours une circulaire
qjii replacerait la près® scientifique dans les
conditions fiscales où elle se trouvait avant
le décret du 17 février, sur la presse pério
dique.
, Le premier effet des résultats électoraux
connus hier et aujourd'hui,^ été une hausse
de plus d'un franc sur le cours de la rente.
On remarque aussi une reprise dans lés af
faires commerciales qui-ne peut que s'ac-
. croître lorsque les résultats définitifs seront
connus. .
Nous constations hier que sur une cin
quantaine de résultats électoraux des dépar
temens, l'opposition: n'avait pas obtenu la
Î' ômination d'un seul candidat. Le gouver-
ement connaît -en ce moment cent quinze
à cent viugt nominations. Deux députés op-
posans ont été élus : l'un est M. Bouhier de
l'Ecluse, appartenant à la droite , dans la
Vendée; l'autre, M. Hénon, candidat démo
cratique, nommé dans le Rhône.
Une dépêche télégraphique du Gers, porte::
« Les trois candidats du gouvernement ont
obtenu une grande majorité, et particulière
ment M. Granier de Cassagnac.»
Dans le Calvados," le'sélections ont eu lieu
à de très fortes majorités, surtout celle dr
M.de Caulaiiïcoui't quia obtenu21,365 voix.
Dans la Seine-Infericure, plusieurs candi
dats ont aussi réuni des majorités considé
rables ; M. Lédier, à Dieppe, a obtenu 16,500
voix; et M". II. de Mortemart, à Yvetot,
$£0,232. -
| M. Darblay jeune, élu dans la deuxième
circonscription électorale de Seine-et-Oise, a
"Téum près d& 18,000 suffrages.
banque de france.
Le conseil-général de la Banque, daus s'a
réunion ne ce jour, a ,voté l'abaissement à
' trois pour cent du taux de l'escompte des
effets de commerce et des avances sur effets
publics français.
Cette mesure sera misera exécution à Paris,
à dater du 5 de ce mois, et dans les succur
sales, le lendemain de là réception de l'avis
qui va leur être donné.
: Paris, le 3 mars 1852.j
Le secrétaire-général, ville.
Un décret "qui abroge le décret du 28 août
1848, relatif à l'organisation des tribunaux
de.cômmerce, et remet en vigueur l'ancien
ne législation, est publié par le Moniteur..
Le Code de 1807 avait disposé que les
membres des tribunaux de commerce se
raient élus dans une assemblée de commer-
çans notables, dont la liste serait dressée
par le préfet de pljaque département, et ap
prouvée par le ministre de l'intérieur. Tout
commerçant pouvait être nommé juge ou
suppléant, s'il éfaitrâgé de-trënte^artépet s'il
avait exercé le commerce avec honneur et
distinction pendant cinq ans. ..
Le président devait être âgé de quarante
ans, et ne pouvait être choisi au scrutin que
parmi les anciens juges. Les membres des
tribunaux de commerce ne pouvaient rester
plus de deux ans en place, ni être réélus
qu'après un an d'intervalle. ••
Un décret du 6 octobre 1809 régla que
dans le cas où, par suite de récusations ou
d'empêchemens, il ne resterait pas dans les
tribunaux de commerce un nombre suffisant
de juges, ces tribunaux se compléteraient
par des négocians pris sur la liste des nota
bles, suivant l'ordre où ils s'y trouveraient
portés. Ce décret décida en outre que les juges
élus ne pourraient être admis à. prêter ser
ment qu'après avoir été, sur la proposition
du ministre de la justice, institués par le
chef du gouvernement.
En 1830, quelques réclamations furent éle
vées sur la manière de former la liste des
notables, seuls aptes à concourir à l'élection
des magistrats consulaires. Diverses proposi
tions furent faites soit à la chambre des pairs,
soit à la chambre des députés : elles tendaient,
à modifier les dispositions du Gode dé 1807,
relatives au mode d'élection ; aucune de ces
propositions ne fut accueillie, et l'adminis
tration fut maintenue dans le droit de dres
ser les listes des commerçans notables.
La loi du 3 mars 1840 eut pour objet spé
cial de permettre aux juges de commerce
sortant d'exercice après deux années, d'être
réélus immédiatement pour deux autres an
nées; elle permit aussi de porter le nombre
des membres-des tribunaux de commerce
jusqu'à quatorze, suivant les besoins du ser
vice.
Quoique tous les hommes spéciaux fussent-
d'accord pour reconnaître les bons effets de
la législation relative aux institutions consu
laires, la révolution de 1848 voulut innover
en cette matière, comme dans toutes les au
tres ; la liste des notables ne parut point as
sez démocratique; on décida qu'elle ne serait
plus dressée. Le. suffrage universel fut ap
pliqué à la formation des tribunaux de com
merce; leurs membres furent élus par une
assemblée composée de tous les commerçans
patentés de l'arrondissement.
A peine quelques mois s'étaient-ils écou
lés depuis la mise en vigueur de ces nou
velles dispositions, qu'on fut frappé des nom-
breux et graves inconvéniens auxquels elles
donnaient lieu. i(
Les commerçans appelés à '«ire lés jugés
de cemmerce montrèrent une telle indiffé
rence pour le droit nouveau qu'on venait de
leur conférer, que, dans plusieurs arrondis-
semens, il ne.seprésenta pas assez d'électeurs
pour qu'on pût procéder aux opérations élec
torales; dans d'autres, les juges élus refusè
rent d'exercer des fonctions dont un trop
petit nombre de suffrages les avaient inves
tis. Dans les arrondissemens où il s'est pré
senté un nombre moins restreint d'électeurs,
on â remarqué que leur réunion n'était com
posée que des marchands les moins impor-
tans, les moins considérés, les plus incapa
bles de remplir les fonctions de juges, et
que les votes exprimés n'avaient été donnas
que sous l'influence des passions politiques.
Dans plusieurs localités, les choix faits par
de tels électeurs ont été détestables.
Dans certaines villes, on a élu des hommes
d'une incapacité notoire, ou dont les anté-
cédens, sous le rapport de la moralité, étaient
si déplorables que leurs collègues ont préfé
ré donner leur démission plutôt que de con
sentir à siéger à côté d'eux ; dans d'autres,*
des hommes appartenant à l'opinion ultrà-
démocratique, étrangers aux intérêts du com
merce, ont été appelé& à rendre la justice.
Lors des derniers événemens, plusieurs-tri
bunaux se sont trouvés désorganisés, parce
que leurs membres étaient arrêtés-pour
participation aux troubles dont les départe
mens ont été le théâtre. . . i>
Les inconvéniens résultant du systëîne
inauguré en 1848 étaient tels qu'on a jvu
fréquemment des négocions s'entendre'pgul-.
ne plus soumettre leurs différends à.la ju
ridiction consulaire, près «le laquelle^ts- ne
• pensaient plus rencontrer les gajantieS'salu-
taires et impartiales de la justiee:—"
,. Le décret que publie le Moniteur a pour
but de/remédier à ces inconvéniens, eu
abrogdânt le décret dû gouvernement provi
soire, et en.remettant «n vigueur le Gode de
1807, le décret de 1809 et la loi de 1840i
La mesure prisèpar'le gouvernement ëera
accueillie aviîfc une .^ahde ptisfac|î9n paj- le
commercé} elle à.^a,poùr : excellent effet de
remédier à un. étdt de clibses.qu^ .s'il avait
duré plus long-temps, aurait infailliblement
perdu une juridiction dont la Fraftce^s'ho-
nore et dont les services sont idcaleula^les.
/„• - ; .
Le Moniteur contient un décret en quaran
te-huit articles qui a pour objet la pêche-de
la morue sur les bancs de Terre-Neuve. On
sait que cette industrie est une de celles'qui
donnent le plus d'activité à nos ports et qui
fournissent à nos flottes le plus grand nombre
de hons marins. Le gouvernement l'encou
rage par des primes considérables. C'çst un
argent bien employé. Mais ces sacrifices même
que l'Etat fait en faveur de nos pêcheurs
leur imposent des devoirs particuliers et ïine
subordination .exceptionnel^. Ils savent faire
valoir les, droits que la loi leur donne; le
gouvernement,-de son côté, leur dicte .les
obligations qu'ils ont à remplir, et ces obli
gations sont nécessairemeut plus étroites
pour une industrie subventionnée, que pour
celles qui se poursuivent aux risques et pé
rils des armateurs. Nos marins, en général,
sont assujétis envers l'Etat à des devoirs plus
stricts et plus rigoureux qu'aucune autre
catégorie de citoyens. Mais, en revanche,
quellé profession jouit de plus de faveurs et
de privilèges! :
La pêche de la morue, à Terre-Neuve, exi
ge à,la fois l'armement de navires et l'éta-
.blissenatenjj, à terre," de sécheries où l'on pré
pare le poisson. L'étendue de côtes qui nous
a été réservée par les traités est peu considé
rable et, si le gouvernement n'y mettait or
dre, l'appât de là prime accordée à cette pê
che amènerait l'encombrement des navires
sur les bancs que fréquente la morue. En
outre, certaines parties de ces* mêmes côtes
passent pour être plus productives que d'au
tres, et, à défaut d'un règlement de police,
chaque capitaine y voudrait jeter ses filets.
Autrefois, le premier occupant avait droit
à faire la pêche à l'endroit où il s'était établi
avant tout'autre. Cet usage avait de graves
inconvéniens. Il suscitait des discussions et
des rixes; il précipitait les armemeijs et les
départs; il encourageait la violation des
ordonnances qui règlent l'époque de l'ou
verture de la pêche dans l'intérêt de la re
production du poisson. Le gouvernement a
pris une - sage mesure pour faire cesser un
pareil état de choses.
Le décret de ce jour ordonne que les places
de pêche, à l'avenir, seront tirées au sort
avant le départ des bâtimens. nombre des
vaudreuil»
Si vous aviez votre compte, ■ Madame,, où
serait le grand mal ? — Comme il fait froid
dans ce salon 1— Allons, bon! le feu est
• éteint! C'est toujours ainsi!... C'est la pre
mière fois que l'on aurait pour moi quel-
qu'attention, quelqu'égard , que l'on pré
viendrait mes désirs... J'aime la flamme
qui pétille, cela me distrait, cela m'égaie, ce
la me tient joyeusement compagnie... et
l'on m'offre de la cendre chaude... En sor
tant, je recommande de faire grand feu... Si
l'on m'obéit, Madame l'éteint, ouvre les fe
nêtres... je m'étonne qu'elle ne cherche pas
à frapper ce salon comme on frappe une
bouteille de vin de Champagne.. . Et l'on veut
que je sois de bonne humeur, que'je sou
rie comme une gravure de mode, que
je ne me plaigne pas, que je'ne m'emportp
point Eh! morbleu ! Madame, si je suis
emporté, c'est que le sang me monte à la
tête ; et si le sang me monte à la téte, c'est
que j'ai froid aux pieds.
m me d'espinois, à Mme VaudreWil.
Décidément, ma chère,, ton bonheur ne
tient qu'à une-chaufferette.
m mc Vaudreuil, avec vivacité.
Une autre fois, Monsieur, je mettrai le feu
à la cheminée.
vaudreuil.
Avec l'espoir de me faire brûler vif... De
la sorte, je serai damné deux fois... Je vous
suis reconnaissant, Madame. ,
m mo vaudreuil.
Eh ! Monsieur ! un avant-goût de l'enfer
n'est pas si désagréable, je vous assure... Je
m'en trouve bien, moi.
Vaudreuil s'assied, Mme de Vaudreuil en fait autant.
vaudreuil.
Mon Dieu !. Madame, que vous avez l'air
boudeur !
m m™ vaudreuil.
Mon Dieu ! Monsieur, que vous avez le vi
sage désobligeant !
vaudreuil,
'Tout à l'heure, Madame, vous ressembliez
à une Vénus en colère I .
m me vaudreuil.
Et vous, Monsieur, à un Apollon furieux !
; ' d'eépinois, « part., •
Ah ! âhM délicieux ! Je demande uneVé-
* nus en colère et un Apollon furieux à la
prochaine exposition.
Il est impossible de se dire des injures
plus poliment. ■
Madame ?
Monsieur ?
vaudreuil.
m me .vaudreuil.
VAUDREUIL.
Ce vis-à-vis conjugal yous semble-t-il une
des nécessités de notre soirée ?
M me VAUDREUIL.
En aucune façon,'Monsieur.
vaudreuil.
Alors, Madame, si vous voulez bien le per
mettre, dorénavant, nous causerons de la
ifeorte. (H retourne son. fauteuil, sa femme re
tourne le sien.) Ainsi placé, je n-'admirerai
plus les grâces indignées de Vénus.
. m m ® vaudreuil.
Et moi, je ne verrai plus les regards me-
naçans d'Apollon.
vaudreuil.
Mais nous pourrons échanger dans nos
discours les foudres de Jupiter.
m me d'espinois.
Vaudreuil tient aux exemples mythologi
ques ; ce que c'est que l'amour de la vérité !
m me vaudreuil.
Ah ! le touchant lablenu ! Ne plus nous
voir sans no us-séparer... Quelle découverte
vous avez faite .là-, Monsieur!... Je vous en
félicite sincèrement. Est-ce que j e vous gêne ?
vaudreuil.
Nullement , Madame.
m m« vaudreuil.
Vous plaît-il'que nous parlions politique?
Nous sommes si bien pour la discussion
animée ! -,
vaudreuil.
' Choisissez votre thème d'éloquence... Je
vous écoute.
M me D'ESPIXOIS.
La scène languit... If est temps que j'ar
rive. ( A Mme Vaudreuil ..) Gabrielle! Ga-
brielle ! cède-moi ta place, et prends la
mienne. :
vaudreuil.
Que vas-tu faire?
m me d'espinois*.
Tu le verras.
m me vaudreuil.
Mais... .. j
m me d'espinois-
Il n'y apas de mais... je le,Yeux.
■ vmjdreuil. ! : " : - v
Eh bien ! Madame, j'attends.?. Que dïîes-
vous?
m mc d'espinois, à (a place de M™ Vaudreuil.
Je "vous dis bonsoir, mon cher Vaudreuil.
vaudreuil, à fwtti : '
Ce n'est pas la voix de xrfa 'femme. ;
m mc d'epjnois. '
Et je vous tends la main. -,
vaudreuil, à part. J
Ce n'est pas la main dé Gabrielle.
m 010 d'espinois. { •
Etes-vous muet, Vaudreuil? ■ • '
vaudreuil, se levant.
Madame d'E-pinois! .
d'espinois.
Restez donc assis... pas de politesse exa
gérée, je- vous en prie.
VAUDREUIL.
Mais...
m me d'espinois le faisant asseoir.
Ce sont les habitudes de la maison, je le
sais... on cause dos à dos... c'est le meilleur,
moyen de.s'entendre... Non, non... encore
une fois, restez assis... je tiens à ce touchant
rapprochement de deux fauteuils... Cela est
d'un charmant effet pour PameuMement; je
vais le proposer dans nos salons à la mode...
Les jours de réception surtout l'invention fe
ra florès. De la sorte, les maris né verront
jamais les adorateurs de leurs femmes : c'est
toujours cela de gagné pour la morale,
m™ 10 vaudreuil, à part.
Le fait est qu'il était temps, qu'on fît quel
que chose pour elle.
m me , d'espinois.
Vous le verrez, Vaudreuil, on se promène
ra dos à dos,.ori s'embrassera dos à dos, ou
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