Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-30
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 janvier 1852 30 janvier 1852
Description : 1852/01/30 (Numéro 30). 1852/01/30 (Numéro 30).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
V.
NUMÉRO 50.
: rue de f'alois (f*alaSs-fi&oyal), m 19.
* ... . « - - - ~ " . î , 3 .
IWIII III II
1853. -VENDREDI 30 JANVIER.
PRIX DE L'ABONNEMENT
'pour"Paris- êt lés département :
vk015 si0i3. 18 f |-«IX mois..;. 22 rj
~ ' iiw AN....' 40 ». "
pour les pays étringbes, s6 reporter
jiù tableau qui sera publié dans le journal, '
les 10 «t ïS de chaque mois, i " .* -
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PXÏUS, 29 JANVIER.
• ; -
. ......
Nous publions avec empressement la cir
culaire suivante de M. lé ministre de l'inté
rieur. . -
l Cette circulaire est inspirée par des senti-
inens de modération et d'humanité tjui au
ront l'approbation de tous les honnêtes gens.
Nous constatons avec bonheur que le Prih-
ce-Président de la République renonce, aus
sitôt qu'il le peut, aux mesures de rigueur>
D' L. ViRON. ;
• , Paris, le.29 janvier 1852.
Monsieur le préfet, les nouvelles que re
çoit le gouvernement sur la manière dojit se
poursuit l'instruction des troubles du mois
dernier, l'autorisent à penser que dans quel
ques départemens le zèle des autorités ad
ministratives n'est pas suffisamment pénétré
de ses intentions, et en conséquence il croit
nécessaire de vous les faire connaître d'une
manière précise.
^Lorsqu'à la suite du 2 décembre, des mou-
vemens insurrectionnels éclatèrent sur plu
sieurs points du territoire} il fallait qu'une
répression prompte et énergique vint garan
tir la sécurité du pays et assurer la liberté
du suffrage universel. Alors il était sage et
prudent, non-seulement de comprimer par
les-armes toute tentative de rébellion, mais
de prévenir par des arrestations les efforts
.désespérés des factions vaincues; .
Aujourd'hui que le peuple tout entier a
donné ses pouvoirs au neveu de l'Empereur;
aujourd'hui qu'il a constitué de ses mains
un gouvernement puissant dont, l'autorité
légitime impose à tous les" partis le respect
et l'obéissance, rien ne doit plus s'opposer à
ce que les généreuses intentions du chef de
l'Etat soient promptément réalisées,
i Vous savez, Monsieur le préfet 1 , que s'il
existe parmi les insurgés de décembre de ces
hommes pervers et dangereux clont il im
porte de débarrasser le pays, les autres; pour
la plupart,- sont de malheureux ouvriers ou
' habitans des campagnes, qui n'ont été en
traînés à la. révolte que par faiblesse ou
par ignorance. N'est- il pas affligeant de
penser que de pauvres gens égarés^qui n'ont
été que des instrumens entre les mains des
véritables coupables, soient livrés,: comme
«es derniers, aux rigueurs d'une détention si
prolongée, et que tant de .familles)'privées
fie leurs soutiens* gémissent ôdàns la misère
et dans les larmes? . .
- Une telle situation a ému le Prince-Prési
dent, et; en conséquence; il me charge de
Yous transmettre les pouvoirs nécessaires
pour faire sortir immédiatement des prisons
et rendre à leurs familles, quel que soitd'ail-
leurs l'état de l'instruction commencée àleur
égard, tous ceux dès détenus que vous juge
rez n'avoir été qu'égarés', et dont là misé en
liberté ne peut offrir.de Ranger pQur la so>
çiété-
- Le caractère de vos fonctions, en vous rap
prochant des sourcès les plus naturelles d'im
formation, vous permettra, je l'espère, de
faire aisément la distinction que je vous si
gnale." Je vous préviens d'ailleurs queiesaur
torités militaires et judiciaires, avec lesquel
les -vous aurez à vous ejite-dre à' ce sujet,
vont recevoir en même temps que vôus,~par
Çiptermg^iaire de MAI.-les ministres de: la
guerre efrde la justice," les ordres du Prince-
Président^ , 1 .
T .Quant à naoi, Monsieur- ile préfet,-je suis
Jieureux: d'avoir à» «vous transmettre- cette
toisSion' de haute confiance. J'espère que
l voùs la,«emplirez avec la sagesse et lé dis- 1 '
certtement qu'elle exige.' " -
i Recevez, Monsieur le préfet, l'assurance de
ma considération la plus distinguée,
Le ministre de l'intérieur, de l'agri-
- culture et du commerce,
Signé P. »E PEftSUiNY.
' ' —
C'est à tort que le Journal des Débats an
noncé que les élections générales p.our le
corps législatif auront lieu les dimanche 15
et lundi 16 février.
NOua sommes en mesure d'affirmèr qu'il
n'y â rien de fixé pour la date des élections.
I. BONIFACE.
Il est un lait que les prédicateurs les plus
éhontés du sôcialisme n'ont jathais pu con
tester, c'est l'inépuisable prodigalité de la
charité en France. On peut dire, à l'honneur,
de notre pays, qu'il n'y a nulle part une plus
noble émulation à soulager l'infortune. Cette
généreuse ardeur du bien, cette sympathie
pour le malheur n'éclatent pas seulement
lorsqu'une grande catastrophe vient attrister
tous les cœurs et remuer toutes les imagina
tions, lorsqu'un incendie par ses ravages, ou
un fleuve pair ses débordemens, ont décimé
quelques"familles et voué des populations à la
misère, La charité estde tous les j ouf s en Fran
ce, on pourrait dire de toutes les heures, et,
sous quelque forme que le malheur se pré
sente, la bienfaisance a mille façons ingé
nieuses. de liai venir en aidei On remplirait
dès volumes rien qu'à énumérer les oeu
vres de charité qui poursuivent inccessam-
ment leur tâche d'un bout de la France à
l'autre; et, quant aux bienfaits individuels,'
aux sacrifices ignorés et chaque jour répé
tés, le nombre en est incalculable.
Aussi, faute de pouvoir nier la charité, le
socialisme avait pris le parti de la dégrader et
de la dépopulariser. Il ne voulait l'eûvisager
que sous line seule de ses formes, l'aumône,
et illa déclarait avilissante. Il en proclamait la
nécessité par la peinture où il se complai
sait des misères humaines, et il essayait de
la tarir à sa source. Venir en aide à son sem
blable, au dire des docteurs nouveaux, c'é
tait chercher l'humiliation plus èncore que
le soulagement d'un égal, et c'était commet
tre un a.cte d'usurpation. L'Etat seul avait lé
droit de venir en aide à la pauvreté; parce
que, seule,son offrande n'humiliait pas celui
qui l'acceptait Ainsi, un secours était.avi-
lissant 'lorsqu'il était l'oflïande volontaire
et"SOlrvenV ignorée, d'un cœur gétféreiiï ;
et il perdait ce Caractère lorsqu'il ' était
une contribution prélevée sur ia masse des
Citoyens, lorsqu'il; devait son!; origine à un
impôt, On exigeait ide l'Etat qu'il fît dispa
raître la misère de la société, eron lui inter
disait de sè faire aider dans bèttè : tâche' im
possible -. personne n'avait le droit de lui of
frir son concours. ;
Ces idéesfuuestes n'ont, plus, aujourd'hui,
besoin de réfutation ; la charité et le bon
sens on t gagné- leur- cause. - On doit seule
ment regretter que, sous l'empire de ces
doctrines, les dernières Assemblées se soient
exagéré le rôle de I'Etàt/dansIe soulagement
de l'infortune, et aient entrepris de régle
menter, la charité, qui, pour être féconde, a
besoin d'être libre. C'est'sous- la double-in
fluence • des préjugés socialistes et des idées
de centralisation excessive ouvertement pa
tronnes par les hommes alors au pouvoir,
que l'Assemblée constituante de 1848 conçut
le dessein de compliquer -d'un rouage de
plus l'action gouvernementale, et de met
tre partout en tutelle la bienfaisance pri
vée. Par' bonheur, cette entreprise est
restée à l'état de tentative, et n'a pu être
achevée; elle à eu pour seul effet «Je.
créer quelques fonctionnaires et tjufelqucs
paperasseries de plus; tout le reste est sauf.,
M. Moreau-Clïristophe,dans un livre remar
quable dont la lecture ne saurait être trop :
recommandée à tous ceux qui s'occupent de
ces questions, à montré aVec autant de force
que d'éloquence à quels résultats aboutirait
fatalement la pensée de centraliser la bien
faisance comme un service public. Ce serait
ouvrir un abîme où disparaîtrait bientôt la-
fortune du pays; .
Le seul argument qu'on puisse faire valoir
contre la charité, c'est l'immense déperdi-'
tion de capital dont elle est la cause. Une ,
grande partie de ce qui est donné est mal'
donné, soit que les secours aillent trouver
des gens qui ne les méritent pas^ ou qui n'en
ont pas besoin, soit que, distribués en trop,
petites quantités, ils ne procurent qu'un;*
soulagement éphémère, où une aide^plus: .
abondante aurait amené une rédemption
compjète. L'aumône, dit-on, est le patrimoi
ne du pauvre ; il ne faut pas que cepalri- 1
moine soit gaspillé : administré d'une" façon
plus intelligente, distribué'à bonnes ensei-«p
gnes> il porterait des fruits décuples ; et ldè'
secours destinés à 1'orphelia.el à l'infirme,^
la misère honnête et laborieuse, à la souf-4
frànCe sans espoir n'alimenteraient plus ,
comme il arrive trop souvent} le mensonge;*
la paresse et l'ivrognerie.
Voilà dans toute sa force l'unique argu
ment que nous ayons jamais rencontré dans
les plaidoyers en faveur d'une centralisation
de la bienfaisance. Mais, pour accepter les
faits, on n'est pas tenu d'accepter la consé
quence que les centralisateurs en tirent. Il
est trop vrai, bien des aumônes sont détour
nées de leur but, bien des charités se trom
pent d'adresse ; et la bienfaisance doublerait
son action, sans augmenter' ses sacrifices^ si
elle-pouvait à coup sûr discerner qui mérite
son aide et qui ne la mérite pas. Mais où le
simple citoyen, où le prêtre, où la soeur de
charité'aUront été trompêsj une administra
tion verra-t-elle plus clair? La misère est in
nombrable et se produit sous des formes
multiples : u«e administration aura-t-elle
cent milleyeuxpour la deviner, l'atteindre et
la surveiller partout? Il faut aller au-devant
du pauvre, il faut monter son escalier, ,il
faut pénétrer dans son asile; iî faut l'encou-
jager, le consolér, le relever à ses propres ,
•yeux : y art-il là rien quise puisse faire^offi-'
ciellement ? Il y a' en France dés milliers "de
sûBurs de charité.'et quarante mille prêtres^
on.n» saurait nombrer les dames de charité, :
les membres des béreaux de bienfaisance,
lés citoyens charitaBlèî^^t jî^urtant que de .
misères ne sont pas soulagées .faute d'être
corinuesl Où trouver une administration qui
Remplisse une tâche à laquelle 'ne suffit pas
cette; immense et gratuite armée de la bien- -
faisante. ■- '
Laissons donc dire les théoriciens du so
cialisme, et n'imposons pas au gouverne
ment une tâche dont il ne pourrait s'acquit
ter. Il ne faut pas qu'il assume un fardeau
au-dessus de ses forcer car- son échèc, quoi-r
que' inévitable , serait érigé en crimei Oh
n'est que trop disposé. en France à rendre le
pouvoir central responsable de toutes les in-;
fortunes publiques et privées.-La vraie façon
pour un gouvernement de'vénir en aide à la
charité, c'est d'assurér Tardre , la sécurité,
c'est de favoriser le commerce et l'industrie,
tout ce qui 'peut activer. et. rendre ' constant
le travail: Quant au-soulagement direct de
la misère, à l'établissement ,ét à l'organisa
tion • des institutions- de - bienfaisance , ce
sont affaires localès, parce que les mi*
sères ; Yàriént avec les lieux, avec les con
ditions de sol et de climat et les genres
de travail, et que le remède doit varier avec
le iiiai. Les administrations municipales sont
, ■ admirablemetit placées pour éclairer et pour
seconder les efforts de la charité privée : c'est
leur action qu'il faut provoquer, et nous
•voudrions voir beaucoup de villes suivre
l'exemple d'Epihal,
Le cdnseil municipal d'Epinal a décidé,
dans une de ses derrtiëres sessions, qu'une
enquête aurait lieu dans le but de connaître
exactement l'état de la population pauvre de
la ville. Cette enquête n'a pas été confiée à
des employés ou à des commis .-"elle a été
faite par les conseillers municipaux eux-mê
mes, qui 'se sont distribué le travail, et elle
touche aujourd'hui à son terme. Elle aura
pour résultat de faire connaître au vrai la si
tuation de la population indigente, d'indi
quer quels secours sont nécessaires, et -côm-
.' ment ils doivent être répartis. On saura au
juste, sans exagération, mais aussi sans at
ténuation, ce qu'il faut distribuer ici de tra
vail, là d'aumônes régulières, et ce qu'on
allégerait de maladies et de souffrances, par
des soins, bien entendus et par des assainis
sement-
*'4, J- dit.le./owrMti^J^siyc-S embras^
tout ce. qu'il est intéressant Je savoir pour que la
bienfaisance's'eierce utilement; chaque maison a
été explorée : on sait qui y demeure. Dans la mai-;
Son qu'habite la misère, on s'informe d'où elle,
yient, combien d'individus en sont, atteints, sont--
•ce des-célibataires, des orphelins ou des veuves ;
quel Age ont ces enfans ; sont-ils ou non en âge de
: travailler, d'apprendre un état, en satent-ils un.;
vont-ijs ou ont-ils été à l'école; pourquoi le père,
né fravaille-t-il pas; quel état exerce-Jj-il ; est-il
jeune et valide encore. Enfln^ tous les fenseigne-
mens nécessaires-à une bonne distribution de la
charité ont été recueillis. < ' ■->
Le conseil municipal d'Epinal, on le Vôit, à
compris son véritable rôle, et il est allé droit
aubjit. iî lie-s'eât pas substitué à la bien
faisance, il n'a pas essayé de remplacer par
une action unique l'action collective de'tous
les gens de bien. 11 a pris pôur lui la'tâche
que lui seul pouvait complètement reniplir :
- il s'est chargé d'éclairer la charité et de lui
fournir les indications" qui lui permettront
de bien placer , çhàcûne de ses offrandes. Le
citoyen généreux , qui voudra consacrer à
une bonne œuvre une part de son superflu,
, saura toujours où troùver à coup sûr un
j honp.ête ouvrier à faire travailler, une mère
■ de famille à secourir, un orphelin à mettre
In apprentisBgèT Aucune parcelle"de i'âr-
•gent destiné au pauvre ne sera plus inter-
''Ceptée par la mendicité effrontée "et pares-
' ieuse : tous les efforts qui seront tentés le
seront dans la "bonne direction, et rien de ce
qui sera donné ne sera ni complètement sté
rile ni complètement perdu. Le conseil mu
nicipal d'Epinal s'est donc assuré un avan
tage considérable, et d'autant plus précieux,
qu'il n'a nécessité ni l'emploi d'un seul fonc»
tionnaire, ni le recours à aucun pouvoir, ni
. la dépense d'un seulécu : tout s'est fait sans
- bruit, sans écritures et sans dépense. Voilà
la vraie voie, en fait de bienfaisancé, celle
du moins où nous voudrions voir entrer
toutes les administrations locales.
CUCHEVAL-CUlUtilST»
Le Globe, organe semi-officiel du ministère
anglais, contient en tête de ses colonnes la
déclaration sui vante :
1 « Nous apprenons que le marquis de Nor-
manby a, depuis son retour à Londres, don
né sa démission des fonctions d'ambassadeur
... ;à Paris. Les événemens qui se sont succédé
si rapidement en France et en Europe pen-
Ifciioj®.
M ÏUE.ME SIX1ÈJ1E FAtTEUL
DE L'ACADÉMIE. ;
- Ce trente-sixième fauteuil e^t celui-là mê
me que M. de Montialembert va venir solen
nellement occuper comme successeur de M.
J. Droz. L'occasion est donc bien'prise pour
foire la petite chronique des immortalités,
rayonnantés ou pâles , glorieuses 1 ou sbm-'
nolentés, qui en j ont fait tour â tour- leur
piédestal ou leur : chaise longue. L'Acadé-
vmic veut que tous ses. membres ■ soient
égaux deyant rimny>rtali té; —il y a même,
je crois, un règlement pour cela;^—mais,-de
vant l'histoire y > qui "Contrôle et analyse ,•
c'est autre chose, l'inégalité subsiste, on
peut établir ' dès proportions,'on peut me
surer tout homme à sa taille, même un
acadéjniciân ; nous profiterons de cette li
berté grande.- A mesure ' que ces existences
académiques se mettront a défiler, — et ce
sera plus souvent s&us le feu d'un sarcasme
et d'une anecdote railleuse que sous là
lueur d'une vraie gloire ,—nous dirons
de chacune d'elles cë que nous en pensons.
Nous montrerons grand celui qui fut grand;
et petit, mème.?M!Mws«dépit dé cetrône qui l'exhaussait, ne' sut pas
être autre chose. - .
• ' Nous commençonspar une ombre ou plu
tôt par un éphémère, par une des nombreu
ses étoiles filantes que-le fiât lux du dieu Ri
chelieu fit flamboyer un instant au ciel de
l'Académie. 1 ■
Gomberville^ puisqu'il- faut l'appeler par
son nom—[était un de "ces écrivains a laScu-
déry dont les incommensurables romans fai
saient rage dans les ruelles de la ville et de la
cour. En 4635, quand l'Académie fut réguliè
rement instituée, il avait déjà donnésa Caritie,
une œuvre à contrebalancer par le mérite et
par la masse les dix volumes déjà promis
et presque enfantés de là Clélie-e t du Cyrus.
Richelieu, qui,enchaîné par ses propres lois,
ne pouvait admettre une femme dans son
Académie. eûNce été Sapho,-e>st-à-dire Mlle
dé Scudéry elle-mêmè, se dédommagea de
cette exclusion forcée, èn donnant à Gom-
bervillé la place que la sublime Madelainé
aurait dû occuper.. Dans se monde de là
belle galanterie et des romans on se déclara
satisfait, et' Gombèrvillë, tout chaud de re
connaissance et de vferve, enfanta du même
coup son énorme Polexandre. Cinq in-8°
compactes ! Janfais gratitude academiqué
n'a'rien produit de plus gros. C'.était
à l'adrâsse de Richelieu, un très épais et
très sincère remercîment ; mais à l'adresse.
de l'Académie, qui, en ce teinps-Jà, com
mençait la lente élaboration de son Dic-
tionnàiïe ^ c'était un manifeste que hasar
dait GomberVille sur ses propres, opinions
en matière de langage', ét surtout une
protestation qu'il, risquait en faveur de cer
tains mots ou contre certains autres. Gom-
berville en effet avait pour' quelques mots
des préférences maniaques ou des haines ef
frénées; Par exemple il exécrait la conjonc
tion' car avec emportement; Selon lui c'était
un transfuge grec maladroitement travesti
en français, et qu'il fallait honteusementban-
nir>de la langue.
On lui alléguait en vain mille exemples ti
rés des meilleurs auteurs des siècles passés
et'dù siècle 'présent; coibmè éxemples^plus
concluans,' il alléguait, lui, pour le siècle
précédent, Beroalde de Verville, qui n'a mis
Jj'iiiie fois la malencontreuse conjonction
ans son Moyen de parvenir ■ pour le siècle
présent, Gombèrvillë s'alléguait lui-même :
« Lisez mon Polexandre, criait-il; votre car
maudit ne s'y trouve pas une fois.» On
chercha, toute l'Académie mit ses lunettes,
et; après la fouille la plus profonde, il lut
avère Ijue si le mot car se trouvait dans
le Polexandre , ce n'était qu'en trois en
droits au plus, et par une inattention dont
l'auteur se faisait un crime. Cette haine
de Gomberville faillit gravement compro
mettre^ malheureuse conjonction, lorsque,
son tour étant venu, jlle» se' présenta pour
être admise dans le Dictionnaire de J'Acadé-
mte. Gombaud, Baro et ^beaucoup d'autres
puissances : et éloquencès du docte corps,
faisaient cause commune avec Gomber
ville,' et malgré Conrart , malgré Desma-
rets, lepauvremot, tout petit qu'il fût, "cou
rait vraiment rifecrue' de fte 'Douvoir glisser
son monosyllabe entre caquet et carabin qui
se,prélassaient déjà aux feuillets du Diction
naire., Vainement D^smarets. criait : « Eh !
Messieurs,' si le mot car n'existe plus*, l'auto^
rité du roi est détruite. Comment Sa.Majesté
pourrait-elle formuler désormais ses ordon^
nànces : Car tel e^nçfre ion plaisir .
Que deviendrait sans car l'autorité du roi?
i GOâlBERVltLE.
Le roi sera toujouri!«e que le roi doit être,
Et ce n'est pas un mot qui It rend notre maître.
"■ ' ^
, OOiBBAlID. . ; j ï ; o"
Beau jtilre que le car au suprème-pâtlvoi^ v.
Pour prescrire.au sujet la rèjteiCtsJe dfïoiç!. ;
Tous ces pr«pos, que Sarïït^Évremond a '
mis ainsi en vers dans sa comédie des Aca-
dêmistes, se tenaient en prose, bien entendu,
mais n'en étaie«t pas plus concluans pour
cela. Enfin Gomberville allait Importer, la
vie ou la mort du monosyllabe paria'étant
mise aux voix, l'urne du scrutin allait; dever
nir sa tombe, quand tout à coup'Ma grtjsse
voix avinée de Sàirit^Amant,renforcée de'çelle,
de Faret, se met à entonner le^iremiet' éou-^
plet de cette chanson, volée aux échbs'-^ies.
tavernes, et que nous avons eiî y -mille ét À^e
peines à retrouver :
Noire bride, dit le cocher, .."r
C'est la raison, c'est elle qui nous gukk'.^f ; ;■
Et quand il met - . " j ~ •].
Sa mule'sur le pré, ~ 1"'.
Ou quand il la fait boire, il faut q'u'iMâ débridé. ;
Amis, ^uivons l'a comparaison," ^ • • î ". f>
Débridons-nous pour mieux paître et mieux boire,
Et pendons au croc' {bis) la* rai son ; >
CAK .' >
Le bon vin < j \
Du matin,. '
Sortant de la tonne,
Vaut mieux que tout le latin
Qu'on dit en Sorhonne; : ! ^ :
La chanson a six coupléis de cette force et
toujours avec car au refrain ; Saint-Amant
et Faret les chânlèrent; ( fôùév'L'Académie n'y
tint plus, elle' rit à se.'tordre, puis elle fit
chorus. r . ' • > " .. *' ; . * .
C'est ainsi que le pauvrexàr fut sauvé. Si
vous doutez de ce fait étrange "d'une discus
sion académique tèrminée triomphalement
par un refrain de cabaret en guise de raison
nement suprême,* je vous adresserai au
grave Ménage, qui raconte longuement l'a
venture dans sa, requeste des Dictionnaires à
Messieurs^,e l'Académie. . t. ....
M. de -Gomberville n'était pas toujours,
pour les mots qu'il employait, d'une niinu-
tie de langage aussi difûcultueuse que celle
dont il avait' preuve ep cette grande logo
machie d'academicieps. Il se permettait par
fois le mot familier, le mot trivial même, et
du tout il tirait d'assez maussades équivo
ques qu'il mettait en rimes. Des calembours
en -vers l les pires de tous. Jugez de celui-ci
u'il fit sur le nom de M. Bachot, son mc-
ecin : , .
t
?
ai
Bachot, qui sans comparaison,
Vaut mieux que la nef enchantée,
. Où ce grand coquin de Jason,
Quand il eut-volé la toison,
Enleva la'lille d'Enée.
Dites, ceci éçt-il de-bon goût? Je ne vous
< donnerai que «et'échantillon de la. poésie de
Gomberville : . -■■■■■
Le chaiitre du bachot et l'ennemi du car. '
Jè souhaiterais même pour gloire -que,
moins méchans que Ménage de qui nous te
nons encore cette petite*communication, ou
plutôt bienveillans comme iluet qui n'eut
garde .d'en souffler mot dans son discours de
^ réception comme successeur de Gomberville
à l'Académie en 16X&, vous voulussiez bien
• né pas voûs rai souvenir. Iluet,» n'ayant
qu'à parler des mérités'4e Gomberville,
eut une tâche .moins longue que s'il eût «u
' àiéiiuméfer ses Iridioulcs romancier et de
poète; cepéndâri^il eutvà dire encore. Chez
Gomberville,. le' piètre- rimeun^était doublé
d'un homme honorable, et l'indigeste ro
mancier d'un historien sérieux. Pour faire
l'éloge
qu'
meme
lira le 'Traité de l'origine •des Français, et
l'excellent Discours sur les vertus et les vices de
l'histoire, qui valut à Gomberville un sonnet
de Maynara, commençant ainsi :
■ Travaille utilement pour la postérité
vAbandonne la fable et prends*soin de l'histoire,
: Ton esprit plein de force èt brillant de clarté
Par^e beau changement augmentera sa gloire;
Niftis «erqns brefs sur lê compte de Huet,
' dant les six dernieres années, avaient rendu
très, difficile le poste occupé par le noble
marquis. Il est fort à l'honneur du noble lord
que sa fermeté et son habileté l'aient mis à
même de maintenir dans leur intégrité les
relations amicales des deux pays au milieu
de toutes ces vicissitudes.
1 S)Nous croyons que lord Cowley, ministre à
Francfort, succédera aux fonctions devenues
vacantes par la démission-du marquis, de
Normanby. » - .
ACTES OFFICIELS.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Louis-Napoléon,
Président delà République, -
Décrète i
Le prince Jérôme Bonaparte, maréchal de France,
gouverneur des Invalides, est nommé président du
sénat.
M. Mesnard, sénateur, est nommé premier vice-
président du sénat.
Sont nommés vice-présidens :
MM.
Drouyn-de-Lhuys, Y
Troplong, -.. . > sénateurs J
Le-general de division Baraguey- (
. d'Hilliers, . "... )
Le. général de division comte d'Hajitpoul, séna
teur, est nommé grand référendaire. _
M..Lacrosse, sénateur, est nomme secrétaire du
Fait au palais des Tuileries, lê 28 janvier 1852.
LOUIS-NAPOLÉOî*. .
Par le Président de la République :
Le ministre d'Etat,
x. de casabianca.
Louis-Napoléon,
Président»de la République,
Sur la proposition du ministre d'Etat,
Vu l'article 10 du décret du 25 de ce mois, por
tant que le conseil d'Etat est divisé en six sections,
Décrète •
Art. 1". Les sections du conseil d'Etat sont
composées ainsi qu'il suit :
section du contentieux.
M- Maillard, président.
■r Conseillers d'Etat.
MM/ 3 ».
Bauchart, ' .
Boudet,'
Boulatlgnier;
Cornudet, ,
Marchand.
MM.
Blanche,
Gomel,
De Bernon,
Daverne,
Redon,
Richaud,
Yuillermé,
Hudault,
Lemarié,
L'Hôpital,
De Belbéuf,
De Rennepont
Maîtres des requêtes.
11" classe.
S2* classe.
-
Auditeurs.
j i" classe.
| 2 e clarse.
section de législation, justice et affaires
étrangères. '
M. RouheT, président. .. ' ,
• v - Conseillers d'Etat.
MM.
Bonjean,
Conti, -
Janvier, s
Lacaze, !
Lefèvre (Armand). -
Suin. - • . .
Maîtres des requetes.
MM.
Chadenet, . )
Chassaigne-Goyon, > 1™ classe.
Gasc, / ) ....'..
François, . ..)
De Montesquiou, . > 2'classe.
Portalis, ;
' i. . ..Auditeurs. .»
MM.
Cardon de Sandrans, V
Lehon, ', > 1" classe.
Maynàrd.- ' * ;
l'évêqùe d'Àvralîfihes, cette belle figure d'ai
mable érudit qu'une plume âàVante et aimée
vous à si éxcellemment fait connaître. De
peur de redites, non seulement maladroiies
mais dangereuses ici, voici quelle sera notre
part. Nous prendrons ce qu'à titre de criti
qué M. Sainte-Beuve a dû dédaigner, et ce
qu'à titre d'anecdotier nous devons, nous,
au contraire -recueillir avec soin.
En fait d'ijnecdotés sur Huet nous n'en sa
vons pas de plus singulière, de plus impré
vue que sa petite lutte poétique' avec Mme
de Montëspan. M. Sainte-Beuve n'en a dit
qu'un mot en passant; nous la dirons toute,
èt ce sera bientôt fait : deux petites lettres en
petits vers,voilà tout; encore élaguerons-nous
de ci de'là dans les strophes traînantes;
Il s'agit d'un dîner; c'est Mme de Montes-
pan qui invite Huet. Occasion tentante!
charmante hôtesse et bonne table, beaux
yeux, bons vins et fin esprit. Et pourtant
Huet refuse. Il n'est plus jeune • on est en
hiver, et il craint le froid des grands appar-
temens où il paraît que la marquise laissait
geler ses convives en grande cérémonie ; et
puis, ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il est plus
gourmet des bons livres que, devons mor
ceaux. Il préfère à toutes les fêtés'de mar
quises ét galas de Prince, a cette viè'retirée
que demande l'étude, comme il a dit quel
que part... cette occupation assidue; obscu
re et secrète, ce recueillement intérieur de
l'esprit, toujours distrait, toujours,abstrait,
l'inutilité aux usages communs de' la-vie,,
etc.» Une invitation • t, la',marquise n'est
pas de celles pourtant dont on fasse fi
d'un ton dégagé et ordinaire. Quand on les
refuse, il faut des façons, de l'appareil, de la
solennité dans son refus. Huel ne fut pas
empêché pour si peu. Refuser en vers, c'est
toujours refuser; il se mit donc à rimer ses
excuses, plus joyeux de savourer ses rime?
au coin de son petit feu de savant, que d'al
ler chercher un grand repas et un rhumé à
la table de Mme de Montëspan :
Un barbon frileux, comme m'di,
A perruque et barbe chenue,
î Ne doit point, ailleurs que chez soi,
Montrer sa mine morfondue.
} 2" classe.
Cottin.,
Dufau,
section de l'intérieur,, de l'instruction^*
blique et des.cultes. , . '
M. Delangle, président. ,
. Conseillers d'Etat.
-, MM.
J. Boulay (de la Meurthe),
Carlier,
Cuvier,
Giraud,
Herman,
De Thorigny.
Maîtres des requêtetf.
. .MM.
De Bussières, \
De Padoue, > classe.
Montaud, . • " -
Aubernon, \
Pagès, j 2* classe.
De Ségur, )
: Auditeurs.
MM. .... .
De Bosredon, \
De Garel, J 1" classe.
Marbeau, )
Aucoc, V
Lechanteur, ' | 2* classe.
De Narcillac, )
section des travaux publics, de l'agricul^
tube et du cojimerce.
M. Magne, président.
Conseillers d'Etat.
MM.
Ferdinand Barrot,' .
Michel Chevallier,
Denjoy,
Frémy,
Vuiliefroy,
Waïsse.
Maîtres des requêtes.'
MM.*
Dabeaux, ^
Loyer, >1™ classe.
Thierry, )
Dubois, )
Goupil, .-)2 , classe.
Jahan, ) .
Auditeurs.
MM.
Faré,
Leviez, 11" classe.
Robert,
* \
lez, \
»ert, )
Edouard de Boinvillicrs, i ^ c ias»e
De Chftmblain, f
section de la guerre et de la marine.
M. le vice-amiral Leblanc, président. . , . ;
Conseillers d'Etat.
MM. " ' - '
Le général Allard, "*
Barbaroux,
Dàriste,
Fiatadin,
Villemain. ..
-Maîtres des requêtes..
: MM.
Bréhier,
Chassériau, J1" classe. -
Lestiboudois,
Bataille-;
De Chassiron,
De Maupas,
'' Auditeurs.
MM. .
ET'', i
lin.
hier,. ) •
issériau, >,t™
tiboudois, )
aille,'* - \
Chassiron, > 2* classe
Maupas, j -
Desmichel, V
Leroy, >2° classe.
Vieyra, ) " . ' . .
i.
inde, \
jrcade, | 1" classi
lis; ; '
J'Argout, . \ ;
3u.Berthier, > 2* classe.
5avini>; ... ..»
Votre palais est tout ouvert^
L'oft y Voit î'uH çt l'autre pôle,
i. section des finances--
M. de Pariéu, président.
Conseillers d'Etat.
MM.
Boihvilliërs,
Charlemagne;
Godelle,
Leroy de Saint-Arnaud, '
Stourm,
Vuitry.
Maîtres des requêtes,
MM.
Gaslonde,
De Forcade, ' 1" classe.
Pascalis,'
D'Argout,
Du J ■ '
Gavini>
* ; Auditeurs.
" MM. :
De Casablanca, y classe.
Mcuton-Duvernet, y
Et l'on y sent, comme au Cap-Verd,
Les trente-deui souffles d'Eole.
Quand la bise perce les os,
Des rigueurs de sa froide baleine,
; Ni les bons mets, ni les bons mots,
Ne valent pas l 'ouate et la laine. .»
», . •< • ■■■■ » • # * ■ • •
L'on souffre plus d'une langueur,
Près de votre beauté divine, .
Si l'amour attaque le cœur,
Le rhume attaque la poitrine.
Vous en trouverez-vous bien mieux,*.- 7 '. :
' Si je reviens malade et triste ■ = » -
De ces repas délicieux :
' Où vous souhaitez que j'assiste?. "
N'attendez donc plus mon retour
Qu'au retour des chaleurs nouvelles;
Je n'irai vous faire-ma cour ■
Qu'au premier vol des hirondelles.
Mme de Montëspan n'aimait pas la résis
tance, même formulée eh jolis'vers. Lés stro;-
pl?es dé Huet la piquèrent au vif de'dépît ét
d'émulatiorf, et voici comment, en se jouant
sur le même rhythiiie,* elle" Tendit au ïon'
éyêque la monnaie de son refus et de ses
rimes*. Y ■ ■ ■
Non, ne vous imaginez pas
Me payer 4'une/vaine excusa :
Je ne.sais si j'ai des appas, ......
Mais je hais fort qu'on me refuse. . ■
- Quoi ! de fourrures tout armé • . % -,
Loiwjue ])our vous la nappe est mise:
, Dans un lieu bien clos, bien fermé, ï-, ,
Près de moi vous craignez la bise!
Vous vous rempliriez comme un œuf,
D'une soupe bien mitonnée,
Et le feii à rôtir un bœuf >
Serait à pleine cheminée.
Là, loin du mal que vous craignez,
L'on peut vivre auprès d'une dame; «
Mais le froid dont"vous vous plaignez
Ne se trouve que dans votre ame. »
Vous viendrez, dites-vous, me voir
Au retour de la primevère?
IÂ m.^'r, je vous le fais savoir,
Fuyez à jamais ma colère. -
Las ! malgré jnoi, mon cœur trop bou
Me p'anle xle miséricqrde ,
NUMÉRO 50.
: rue de f'alois (f*alaSs-fi&oyal), m 19.
* ... . « - - - ~ " . î , 3 .
IWIII III II
1853. -VENDREDI 30 JANVIER.
PRIX DE L'ABONNEMENT
'pour"Paris- êt lés département :
vk015 si0i3. 18 f |-«IX mois..;. 22 rj
~ ' iiw AN....' 40 ». "
pour les pays étringbes, s6 reporter
jiù tableau qui sera publié dans le journal, '
les 10 «t ïS de chaque mois, i " .* -
• - Les abonnement datent des 1« et 16
de chaque tnoiti ■ '
S'adresser, franco} pour la rédaction, à M3
f L$ s articles déposés .ne sont pas rendait
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
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- -*-Â Strasbourg, chez M.- A lsxandbï, pour l'Allemame. . . ; . -. ' .. JLes
S'adresser, franco, pour l'administration, à M. Denajn, directeur?
annonces sont reçues au bureau du journal; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse
PXÏUS, 29 JANVIER.
• ; -
. ......
Nous publions avec empressement la cir
culaire suivante de M. lé ministre de l'inté
rieur. . -
l Cette circulaire est inspirée par des senti-
inens de modération et d'humanité tjui au
ront l'approbation de tous les honnêtes gens.
Nous constatons avec bonheur que le Prih-
ce-Président de la République renonce, aus
sitôt qu'il le peut, aux mesures de rigueur>
D' L. ViRON. ;
• , Paris, le.29 janvier 1852.
Monsieur le préfet, les nouvelles que re
çoit le gouvernement sur la manière dojit se
poursuit l'instruction des troubles du mois
dernier, l'autorisent à penser que dans quel
ques départemens le zèle des autorités ad
ministratives n'est pas suffisamment pénétré
de ses intentions, et en conséquence il croit
nécessaire de vous les faire connaître d'une
manière précise.
^Lorsqu'à la suite du 2 décembre, des mou-
vemens insurrectionnels éclatèrent sur plu
sieurs points du territoire} il fallait qu'une
répression prompte et énergique vint garan
tir la sécurité du pays et assurer la liberté
du suffrage universel. Alors il était sage et
prudent, non-seulement de comprimer par
les-armes toute tentative de rébellion, mais
de prévenir par des arrestations les efforts
.désespérés des factions vaincues; .
Aujourd'hui que le peuple tout entier a
donné ses pouvoirs au neveu de l'Empereur;
aujourd'hui qu'il a constitué de ses mains
un gouvernement puissant dont, l'autorité
légitime impose à tous les" partis le respect
et l'obéissance, rien ne doit plus s'opposer à
ce que les généreuses intentions du chef de
l'Etat soient promptément réalisées,
i Vous savez, Monsieur le préfet 1 , que s'il
existe parmi les insurgés de décembre de ces
hommes pervers et dangereux clont il im
porte de débarrasser le pays, les autres; pour
la plupart,- sont de malheureux ouvriers ou
' habitans des campagnes, qui n'ont été en
traînés à la. révolte que par faiblesse ou
par ignorance. N'est- il pas affligeant de
penser que de pauvres gens égarés^qui n'ont
été que des instrumens entre les mains des
véritables coupables, soient livrés,: comme
«es derniers, aux rigueurs d'une détention si
prolongée, et que tant de .familles)'privées
fie leurs soutiens* gémissent ôdàns la misère
et dans les larmes? . .
- Une telle situation a ému le Prince-Prési
dent, et; en conséquence; il me charge de
Yous transmettre les pouvoirs nécessaires
pour faire sortir immédiatement des prisons
et rendre à leurs familles, quel que soitd'ail-
leurs l'état de l'instruction commencée àleur
égard, tous ceux dès détenus que vous juge
rez n'avoir été qu'égarés', et dont là misé en
liberté ne peut offrir.de Ranger pQur la so>
çiété-
- Le caractère de vos fonctions, en vous rap
prochant des sourcès les plus naturelles d'im
formation, vous permettra, je l'espère, de
faire aisément la distinction que je vous si
gnale." Je vous préviens d'ailleurs queiesaur
torités militaires et judiciaires, avec lesquel
les -vous aurez à vous ejite-dre à' ce sujet,
vont recevoir en même temps que vôus,~par
Çiptermg^iaire de MAI.-les ministres de: la
guerre efrde la justice," les ordres du Prince-
Président^ , 1 .
T .Quant à naoi, Monsieur- ile préfet,-je suis
Jieureux: d'avoir à» «vous transmettre- cette
toisSion' de haute confiance. J'espère que
l voùs la,«emplirez avec la sagesse et lé dis- 1 '
certtement qu'elle exige.' " -
i Recevez, Monsieur le préfet, l'assurance de
ma considération la plus distinguée,
Le ministre de l'intérieur, de l'agri-
- culture et du commerce,
Signé P. »E PEftSUiNY.
' ' —
C'est à tort que le Journal des Débats an
noncé que les élections générales p.our le
corps législatif auront lieu les dimanche 15
et lundi 16 février.
NOua sommes en mesure d'affirmèr qu'il
n'y â rien de fixé pour la date des élections.
I. BONIFACE.
Il est un lait que les prédicateurs les plus
éhontés du sôcialisme n'ont jathais pu con
tester, c'est l'inépuisable prodigalité de la
charité en France. On peut dire, à l'honneur,
de notre pays, qu'il n'y a nulle part une plus
noble émulation à soulager l'infortune. Cette
généreuse ardeur du bien, cette sympathie
pour le malheur n'éclatent pas seulement
lorsqu'une grande catastrophe vient attrister
tous les cœurs et remuer toutes les imagina
tions, lorsqu'un incendie par ses ravages, ou
un fleuve pair ses débordemens, ont décimé
quelques"familles et voué des populations à la
misère, La charité estde tous les j ouf s en Fran
ce, on pourrait dire de toutes les heures, et,
sous quelque forme que le malheur se pré
sente, la bienfaisance a mille façons ingé
nieuses. de liai venir en aidei On remplirait
dès volumes rien qu'à énumérer les oeu
vres de charité qui poursuivent inccessam-
ment leur tâche d'un bout de la France à
l'autre; et, quant aux bienfaits individuels,'
aux sacrifices ignorés et chaque jour répé
tés, le nombre en est incalculable.
Aussi, faute de pouvoir nier la charité, le
socialisme avait pris le parti de la dégrader et
de la dépopulariser. Il ne voulait l'eûvisager
que sous line seule de ses formes, l'aumône,
et illa déclarait avilissante. Il en proclamait la
nécessité par la peinture où il se complai
sait des misères humaines, et il essayait de
la tarir à sa source. Venir en aide à son sem
blable, au dire des docteurs nouveaux, c'é
tait chercher l'humiliation plus èncore que
le soulagement d'un égal, et c'était commet
tre un a.cte d'usurpation. L'Etat seul avait lé
droit de venir en aide à la pauvreté; parce
que, seule,son offrande n'humiliait pas celui
qui l'acceptait Ainsi, un secours était.avi-
lissant 'lorsqu'il était l'oflïande volontaire
et"SOlrvenV ignorée, d'un cœur gétféreiiï ;
et il perdait ce Caractère lorsqu'il ' était
une contribution prélevée sur ia masse des
Citoyens, lorsqu'il; devait son!; origine à un
impôt, On exigeait ide l'Etat qu'il fît dispa
raître la misère de la société, eron lui inter
disait de sè faire aider dans bèttè : tâche' im
possible -. personne n'avait le droit de lui of
frir son concours. ;
Ces idéesfuuestes n'ont, plus, aujourd'hui,
besoin de réfutation ; la charité et le bon
sens on t gagné- leur- cause. - On doit seule
ment regretter que, sous l'empire de ces
doctrines, les dernières Assemblées se soient
exagéré le rôle de I'Etàt/dansIe soulagement
de l'infortune, et aient entrepris de régle
menter, la charité, qui, pour être féconde, a
besoin d'être libre. C'est'sous- la double-in
fluence • des préjugés socialistes et des idées
de centralisation excessive ouvertement pa
tronnes par les hommes alors au pouvoir,
que l'Assemblée constituante de 1848 conçut
le dessein de compliquer -d'un rouage de
plus l'action gouvernementale, et de met
tre partout en tutelle la bienfaisance pri
vée. Par' bonheur, cette entreprise est
restée à l'état de tentative, et n'a pu être
achevée; elle à eu pour seul effet «Je.
créer quelques fonctionnaires et tjufelqucs
paperasseries de plus; tout le reste est sauf.,
M. Moreau-Clïristophe,dans un livre remar
quable dont la lecture ne saurait être trop :
recommandée à tous ceux qui s'occupent de
ces questions, à montré aVec autant de force
que d'éloquence à quels résultats aboutirait
fatalement la pensée de centraliser la bien
faisance comme un service public. Ce serait
ouvrir un abîme où disparaîtrait bientôt la-
fortune du pays; .
Le seul argument qu'on puisse faire valoir
contre la charité, c'est l'immense déperdi-'
tion de capital dont elle est la cause. Une ,
grande partie de ce qui est donné est mal'
donné, soit que les secours aillent trouver
des gens qui ne les méritent pas^ ou qui n'en
ont pas besoin, soit que, distribués en trop,
petites quantités, ils ne procurent qu'un;*
soulagement éphémère, où une aide^plus: .
abondante aurait amené une rédemption
compjète. L'aumône, dit-on, est le patrimoi
ne du pauvre ; il ne faut pas que cepalri- 1
moine soit gaspillé : administré d'une" façon
plus intelligente, distribué'à bonnes ensei-«p
gnes> il porterait des fruits décuples ; et ldè'
secours destinés à 1'orphelia.el à l'infirme,^
la misère honnête et laborieuse, à la souf-4
frànCe sans espoir n'alimenteraient plus ,
comme il arrive trop souvent} le mensonge;*
la paresse et l'ivrognerie.
Voilà dans toute sa force l'unique argu
ment que nous ayons jamais rencontré dans
les plaidoyers en faveur d'une centralisation
de la bienfaisance. Mais, pour accepter les
faits, on n'est pas tenu d'accepter la consé
quence que les centralisateurs en tirent. Il
est trop vrai, bien des aumônes sont détour
nées de leur but, bien des charités se trom
pent d'adresse ; et la bienfaisance doublerait
son action, sans augmenter' ses sacrifices^ si
elle-pouvait à coup sûr discerner qui mérite
son aide et qui ne la mérite pas. Mais où le
simple citoyen, où le prêtre, où la soeur de
charité'aUront été trompêsj une administra
tion verra-t-elle plus clair? La misère est in
nombrable et se produit sous des formes
multiples : u«e administration aura-t-elle
cent milleyeuxpour la deviner, l'atteindre et
la surveiller partout? Il faut aller au-devant
du pauvre, il faut monter son escalier, ,il
faut pénétrer dans son asile; iî faut l'encou-
jager, le consolér, le relever à ses propres ,
•yeux : y art-il là rien quise puisse faire^offi-'
ciellement ? Il y a' en France dés milliers "de
sûBurs de charité.'et quarante mille prêtres^
on.n» saurait nombrer les dames de charité, :
les membres des béreaux de bienfaisance,
lés citoyens charitaBlèî^^t jî^urtant que de .
misères ne sont pas soulagées .faute d'être
corinuesl Où trouver une administration qui
Remplisse une tâche à laquelle 'ne suffit pas
cette; immense et gratuite armée de la bien- -
faisante. ■- '
Laissons donc dire les théoriciens du so
cialisme, et n'imposons pas au gouverne
ment une tâche dont il ne pourrait s'acquit
ter. Il ne faut pas qu'il assume un fardeau
au-dessus de ses forcer car- son échèc, quoi-r
que' inévitable , serait érigé en crimei Oh
n'est que trop disposé. en France à rendre le
pouvoir central responsable de toutes les in-;
fortunes publiques et privées.-La vraie façon
pour un gouvernement de'vénir en aide à la
charité, c'est d'assurér Tardre , la sécurité,
c'est de favoriser le commerce et l'industrie,
tout ce qui 'peut activer. et. rendre ' constant
le travail: Quant au-soulagement direct de
la misère, à l'établissement ,ét à l'organisa
tion • des institutions- de - bienfaisance , ce
sont affaires localès, parce que les mi*
sères ; Yàriént avec les lieux, avec les con
ditions de sol et de climat et les genres
de travail, et que le remède doit varier avec
le iiiai. Les administrations municipales sont
, ■ admirablemetit placées pour éclairer et pour
seconder les efforts de la charité privée : c'est
leur action qu'il faut provoquer, et nous
•voudrions voir beaucoup de villes suivre
l'exemple d'Epihal,
Le cdnseil municipal d'Epinal a décidé,
dans une de ses derrtiëres sessions, qu'une
enquête aurait lieu dans le but de connaître
exactement l'état de la population pauvre de
la ville. Cette enquête n'a pas été confiée à
des employés ou à des commis .-"elle a été
faite par les conseillers municipaux eux-mê
mes, qui 'se sont distribué le travail, et elle
touche aujourd'hui à son terme. Elle aura
pour résultat de faire connaître au vrai la si
tuation de la population indigente, d'indi
quer quels secours sont nécessaires, et -côm-
.' ment ils doivent être répartis. On saura au
juste, sans exagération, mais aussi sans at
ténuation, ce qu'il faut distribuer ici de tra
vail, là d'aumônes régulières, et ce qu'on
allégerait de maladies et de souffrances, par
des soins, bien entendus et par des assainis
sement-
*'4, J- dit.le./owrMti^J^siyc-S embras^
tout ce. qu'il est intéressant Je savoir pour que la
bienfaisance's'eierce utilement; chaque maison a
été explorée : on sait qui y demeure. Dans la mai-;
Son qu'habite la misère, on s'informe d'où elle,
yient, combien d'individus en sont, atteints, sont--
•ce des-célibataires, des orphelins ou des veuves ;
quel Age ont ces enfans ; sont-ils ou non en âge de
: travailler, d'apprendre un état, en satent-ils un.;
vont-ijs ou ont-ils été à l'école; pourquoi le père,
né fravaille-t-il pas; quel état exerce-Jj-il ; est-il
jeune et valide encore. Enfln^ tous les fenseigne-
mens nécessaires-à une bonne distribution de la
charité ont été recueillis. < ' ■->
Le conseil municipal d'Epinal, on le Vôit, à
compris son véritable rôle, et il est allé droit
aubjit. iî lie-s'eât pas substitué à la bien
faisance, il n'a pas essayé de remplacer par
une action unique l'action collective de'tous
les gens de bien. 11 a pris pôur lui la'tâche
que lui seul pouvait complètement reniplir :
- il s'est chargé d'éclairer la charité et de lui
fournir les indications" qui lui permettront
de bien placer , çhàcûne de ses offrandes. Le
citoyen généreux , qui voudra consacrer à
une bonne œuvre une part de son superflu,
, saura toujours où troùver à coup sûr un
j honp.ête ouvrier à faire travailler, une mère
■ de famille à secourir, un orphelin à mettre
In apprentisBgèT Aucune parcelle"de i'âr-
•gent destiné au pauvre ne sera plus inter-
''Ceptée par la mendicité effrontée "et pares-
' ieuse : tous les efforts qui seront tentés le
seront dans la "bonne direction, et rien de ce
qui sera donné ne sera ni complètement sté
rile ni complètement perdu. Le conseil mu
nicipal d'Epinal s'est donc assuré un avan
tage considérable, et d'autant plus précieux,
qu'il n'a nécessité ni l'emploi d'un seul fonc»
tionnaire, ni le recours à aucun pouvoir, ni
. la dépense d'un seulécu : tout s'est fait sans
- bruit, sans écritures et sans dépense. Voilà
la vraie voie, en fait de bienfaisancé, celle
du moins où nous voudrions voir entrer
toutes les administrations locales.
CUCHEVAL-CUlUtilST»
Le Globe, organe semi-officiel du ministère
anglais, contient en tête de ses colonnes la
déclaration sui vante :
1 « Nous apprenons que le marquis de Nor-
manby a, depuis son retour à Londres, don
né sa démission des fonctions d'ambassadeur
... ;à Paris. Les événemens qui se sont succédé
si rapidement en France et en Europe pen-
Ifciioj®.
M ÏUE.ME SIX1ÈJ1E FAtTEUL
DE L'ACADÉMIE. ;
- Ce trente-sixième fauteuil e^t celui-là mê
me que M. de Montialembert va venir solen
nellement occuper comme successeur de M.
J. Droz. L'occasion est donc bien'prise pour
foire la petite chronique des immortalités,
rayonnantés ou pâles , glorieuses 1 ou sbm-'
nolentés, qui en j ont fait tour â tour- leur
piédestal ou leur : chaise longue. L'Acadé-
vmic veut que tous ses. membres ■ soient
égaux deyant rimny>rtali té; —il y a même,
je crois, un règlement pour cela;^—mais,-de
vant l'histoire y > qui "Contrôle et analyse ,•
c'est autre chose, l'inégalité subsiste, on
peut établir ' dès proportions,'on peut me
surer tout homme à sa taille, même un
acadéjniciân ; nous profiterons de cette li
berté grande.- A mesure ' que ces existences
académiques se mettront a défiler, — et ce
sera plus souvent s&us le feu d'un sarcasme
et d'une anecdote railleuse que sous là
lueur d'une vraie gloire ,—nous dirons
de chacune d'elles cë que nous en pensons.
Nous montrerons grand celui qui fut grand;
et petit, mème.?M!Mws«dépit dé cetrône qui l'exhaussait, ne' sut pas
être autre chose. - .
• ' Nous commençonspar une ombre ou plu
tôt par un éphémère, par une des nombreu
ses étoiles filantes que-le fiât lux du dieu Ri
chelieu fit flamboyer un instant au ciel de
l'Académie. 1 ■
Gomberville^ puisqu'il- faut l'appeler par
son nom—[était un de "ces écrivains a laScu-
déry dont les incommensurables romans fai
saient rage dans les ruelles de la ville et de la
cour. En 4635, quand l'Académie fut réguliè
rement instituée, il avait déjà donnésa Caritie,
une œuvre à contrebalancer par le mérite et
par la masse les dix volumes déjà promis
et presque enfantés de là Clélie-e t du Cyrus.
Richelieu, qui,enchaîné par ses propres lois,
ne pouvait admettre une femme dans son
Académie. eûNce été Sapho,-e>st-à-dire Mlle
dé Scudéry elle-mêmè, se dédommagea de
cette exclusion forcée, èn donnant à Gom-
bervillé la place que la sublime Madelainé
aurait dû occuper.. Dans se monde de là
belle galanterie et des romans on se déclara
satisfait, et' Gombèrvillë, tout chaud de re
connaissance et de vferve, enfanta du même
coup son énorme Polexandre. Cinq in-8°
compactes ! Janfais gratitude academiqué
n'a'rien produit de plus gros. C'.était
à l'adrâsse de Richelieu, un très épais et
très sincère remercîment ; mais à l'adresse.
de l'Académie, qui, en ce teinps-Jà, com
mençait la lente élaboration de son Dic-
tionnàiïe ^ c'était un manifeste que hasar
dait GomberVille sur ses propres, opinions
en matière de langage', ét surtout une
protestation qu'il, risquait en faveur de cer
tains mots ou contre certains autres. Gom-
berville en effet avait pour' quelques mots
des préférences maniaques ou des haines ef
frénées; Par exemple il exécrait la conjonc
tion' car avec emportement; Selon lui c'était
un transfuge grec maladroitement travesti
en français, et qu'il fallait honteusementban-
nir>de la langue.
On lui alléguait en vain mille exemples ti
rés des meilleurs auteurs des siècles passés
et'dù siècle 'présent; coibmè éxemples^plus
concluans,' il alléguait, lui, pour le siècle
précédent, Beroalde de Verville, qui n'a mis
Jj'iiiie fois la malencontreuse conjonction
ans son Moyen de parvenir ■ pour le siècle
présent, Gombèrvillë s'alléguait lui-même :
« Lisez mon Polexandre, criait-il; votre car
maudit ne s'y trouve pas une fois.» On
chercha, toute l'Académie mit ses lunettes,
et; après la fouille la plus profonde, il lut
avère Ijue si le mot car se trouvait dans
le Polexandre , ce n'était qu'en trois en
droits au plus, et par une inattention dont
l'auteur se faisait un crime. Cette haine
de Gomberville faillit gravement compro
mettre^ malheureuse conjonction, lorsque,
son tour étant venu, jlle» se' présenta pour
être admise dans le Dictionnaire de J'Acadé-
mte. Gombaud, Baro et ^beaucoup d'autres
puissances : et éloquencès du docte corps,
faisaient cause commune avec Gomber
ville,' et malgré Conrart , malgré Desma-
rets, lepauvremot, tout petit qu'il fût, "cou
rait vraiment rifecrue' de fte 'Douvoir glisser
son monosyllabe entre caquet et carabin qui
se,prélassaient déjà aux feuillets du Diction
naire., Vainement D^smarets. criait : « Eh !
Messieurs,' si le mot car n'existe plus*, l'auto^
rité du roi est détruite. Comment Sa.Majesté
pourrait-elle formuler désormais ses ordon^
nànces : Car tel e^nçfre ion plaisir .
Que deviendrait sans car l'autorité du roi?
i GOâlBERVltLE.
Le roi sera toujouri!«e que le roi doit être,
Et ce n'est pas un mot qui It rend notre maître.
"■ ' ^
, OOiBBAlID. . ; j ï ; o"
Beau jtilre que le car au suprème-pâtlvoi^ v.
Pour prescrire.au sujet la rèjteiCtsJe dfïoiç!. ;
Tous ces pr«pos, que Sarïït^Évremond a '
mis ainsi en vers dans sa comédie des Aca-
dêmistes, se tenaient en prose, bien entendu,
mais n'en étaie«t pas plus concluans pour
cela. Enfin Gomberville allait Importer, la
vie ou la mort du monosyllabe paria'étant
mise aux voix, l'urne du scrutin allait; dever
nir sa tombe, quand tout à coup'Ma grtjsse
voix avinée de Sàirit^Amant,renforcée de'çelle,
de Faret, se met à entonner le^iremiet' éou-^
plet de cette chanson, volée aux échbs'-^ies.
tavernes, et que nous avons eiî y -mille ét À^e
peines à retrouver :
Noire bride, dit le cocher, .."r
C'est la raison, c'est elle qui nous gukk'.^f ; ;■
Et quand il met - . " j ~ •].
Sa mule'sur le pré, ~ 1"'.
Ou quand il la fait boire, il faut q'u'iMâ débridé. ;
Amis, ^uivons l'a comparaison," ^ • • î ". f>
Débridons-nous pour mieux paître et mieux boire,
Et pendons au croc' {bis) la* rai son ; >
CAK .' >
Le bon vin < j \
Du matin,. '
Sortant de la tonne,
Vaut mieux que tout le latin
Qu'on dit en Sorhonne; : ! ^ :
La chanson a six coupléis de cette force et
toujours avec car au refrain ; Saint-Amant
et Faret les chânlèrent; ( fôùév'L'Académie n'y
tint plus, elle' rit à se.'tordre, puis elle fit
chorus. r . ' • > " .. *' ; . * .
C'est ainsi que le pauvrexàr fut sauvé. Si
vous doutez de ce fait étrange "d'une discus
sion académique tèrminée triomphalement
par un refrain de cabaret en guise de raison
nement suprême,* je vous adresserai au
grave Ménage, qui raconte longuement l'a
venture dans sa, requeste des Dictionnaires à
Messieurs^,e l'Académie. . t. ....
M. de -Gomberville n'était pas toujours,
pour les mots qu'il employait, d'une niinu-
tie de langage aussi difûcultueuse que celle
dont il avait' preuve ep cette grande logo
machie d'academicieps. Il se permettait par
fois le mot familier, le mot trivial même, et
du tout il tirait d'assez maussades équivo
ques qu'il mettait en rimes. Des calembours
en -vers l les pires de tous. Jugez de celui-ci
u'il fit sur le nom de M. Bachot, son mc-
ecin : , .
t
?
ai
Bachot, qui sans comparaison,
Vaut mieux que la nef enchantée,
. Où ce grand coquin de Jason,
Quand il eut-volé la toison,
Enleva la'lille d'Enée.
Dites, ceci éçt-il de-bon goût? Je ne vous
< donnerai que «et'échantillon de la. poésie de
Gomberville : . -■■■■■
Le chaiitre du bachot et l'ennemi du car. '
Jè souhaiterais même pour gloire -que,
moins méchans que Ménage de qui nous te
nons encore cette petite*communication, ou
plutôt bienveillans comme iluet qui n'eut
garde .d'en souffler mot dans son discours de
^ réception comme successeur de Gomberville
à l'Académie en 16X&, vous voulussiez bien
• né pas voûs rai souvenir. Iluet,» n'ayant
qu'à parler des mérités'4e Gomberville,
eut une tâche .moins longue que s'il eût «u
' àiéiiuméfer ses Iridioulcs romancier et de
poète; cepéndâri^il eutvà dire encore. Chez
Gomberville,. le' piètre- rimeun^était doublé
d'un homme honorable, et l'indigeste ro
mancier d'un historien sérieux. Pour faire
l'éloge
qu'
meme
lira le 'Traité de l'origine •des Français, et
l'excellent Discours sur les vertus et les vices de
l'histoire, qui valut à Gomberville un sonnet
de Maynara, commençant ainsi :
■ Travaille utilement pour la postérité
vAbandonne la fable et prends*soin de l'histoire,
: Ton esprit plein de force èt brillant de clarté
Par^e beau changement augmentera sa gloire;
Niftis «erqns brefs sur lê compte de Huet,
' dant les six dernieres années, avaient rendu
très, difficile le poste occupé par le noble
marquis. Il est fort à l'honneur du noble lord
que sa fermeté et son habileté l'aient mis à
même de maintenir dans leur intégrité les
relations amicales des deux pays au milieu
de toutes ces vicissitudes.
1 S)Nous croyons que lord Cowley, ministre à
Francfort, succédera aux fonctions devenues
vacantes par la démission-du marquis, de
Normanby. » - .
ACTES OFFICIELS.
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
Louis-Napoléon,
Président delà République, -
Décrète i
Le prince Jérôme Bonaparte, maréchal de France,
gouverneur des Invalides, est nommé président du
sénat.
M. Mesnard, sénateur, est nommé premier vice-
président du sénat.
Sont nommés vice-présidens :
MM.
Drouyn-de-Lhuys, Y
Troplong, -.. . > sénateurs J
Le-general de division Baraguey- (
. d'Hilliers, . "... )
Le. général de division comte d'Hajitpoul, séna
teur, est nommé grand référendaire. _
M..Lacrosse, sénateur, est nomme secrétaire du
Fait au palais des Tuileries, lê 28 janvier 1852.
LOUIS-NAPOLÉOî*. .
Par le Président de la République :
Le ministre d'Etat,
x. de casabianca.
Louis-Napoléon,
Président»de la République,
Sur la proposition du ministre d'Etat,
Vu l'article 10 du décret du 25 de ce mois, por
tant que le conseil d'Etat est divisé en six sections,
Décrète •
Art. 1". Les sections du conseil d'Etat sont
composées ainsi qu'il suit :
section du contentieux.
M- Maillard, président.
■r Conseillers d'Etat.
MM/ 3 ».
Bauchart, ' .
Boudet,'
Boulatlgnier;
Cornudet, ,
Marchand.
MM.
Blanche,
Gomel,
De Bernon,
Daverne,
Redon,
Richaud,
Yuillermé,
Hudault,
Lemarié,
L'Hôpital,
De Belbéuf,
De Rennepont
Maîtres des requêtes.
11" classe.
S2* classe.
-
Auditeurs.
j i" classe.
| 2 e clarse.
section de législation, justice et affaires
étrangères. '
M. RouheT, président. .. ' ,
• v - Conseillers d'Etat.
MM.
Bonjean,
Conti, -
Janvier, s
Lacaze, !
Lefèvre (Armand). -
Suin. - • . .
Maîtres des requetes.
MM.
Chadenet, . )
Chassaigne-Goyon, > 1™ classe.
Gasc, / ) ....'..
François, . ..)
De Montesquiou, . > 2'classe.
Portalis, ;
' i. . ..Auditeurs. .»
MM.
Cardon de Sandrans, V
Lehon, ', > 1" classe.
Maynàrd.- ' * ;
l'évêqùe d'Àvralîfihes, cette belle figure d'ai
mable érudit qu'une plume âàVante et aimée
vous à si éxcellemment fait connaître. De
peur de redites, non seulement maladroiies
mais dangereuses ici, voici quelle sera notre
part. Nous prendrons ce qu'à titre de criti
qué M. Sainte-Beuve a dû dédaigner, et ce
qu'à titre d'anecdotier nous devons, nous,
au contraire -recueillir avec soin.
En fait d'ijnecdotés sur Huet nous n'en sa
vons pas de plus singulière, de plus impré
vue que sa petite lutte poétique' avec Mme
de Montëspan. M. Sainte-Beuve n'en a dit
qu'un mot en passant; nous la dirons toute,
èt ce sera bientôt fait : deux petites lettres en
petits vers,voilà tout; encore élaguerons-nous
de ci de'là dans les strophes traînantes;
Il s'agit d'un dîner; c'est Mme de Montes-
pan qui invite Huet. Occasion tentante!
charmante hôtesse et bonne table, beaux
yeux, bons vins et fin esprit. Et pourtant
Huet refuse. Il n'est plus jeune • on est en
hiver, et il craint le froid des grands appar-
temens où il paraît que la marquise laissait
geler ses convives en grande cérémonie ; et
puis, ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il est plus
gourmet des bons livres que, devons mor
ceaux. Il préfère à toutes les fêtés'de mar
quises ét galas de Prince, a cette viè'retirée
que demande l'étude, comme il a dit quel
que part... cette occupation assidue; obscu
re et secrète, ce recueillement intérieur de
l'esprit, toujours distrait, toujours,abstrait,
l'inutilité aux usages communs de' la-vie,,
etc.» Une invitation • t, la',marquise n'est
pas de celles pourtant dont on fasse fi
d'un ton dégagé et ordinaire. Quand on les
refuse, il faut des façons, de l'appareil, de la
solennité dans son refus. Huel ne fut pas
empêché pour si peu. Refuser en vers, c'est
toujours refuser; il se mit donc à rimer ses
excuses, plus joyeux de savourer ses rime?
au coin de son petit feu de savant, que d'al
ler chercher un grand repas et un rhumé à
la table de Mme de Montëspan :
Un barbon frileux, comme m'di,
A perruque et barbe chenue,
î Ne doit point, ailleurs que chez soi,
Montrer sa mine morfondue.
} 2" classe.
Cottin.,
Dufau,
section de l'intérieur,, de l'instruction^*
blique et des.cultes. , . '
M. Delangle, président. ,
. Conseillers d'Etat.
-, MM.
J. Boulay (de la Meurthe),
Carlier,
Cuvier,
Giraud,
Herman,
De Thorigny.
Maîtres des requêtetf.
. .MM.
De Bussières, \
De Padoue, > classe.
Montaud, . • " -
Aubernon, \
Pagès, j 2* classe.
De Ségur, )
: Auditeurs.
MM. .... .
De Bosredon, \
De Garel, J 1" classe.
Marbeau, )
Aucoc, V
Lechanteur, ' | 2* classe.
De Narcillac, )
section des travaux publics, de l'agricul^
tube et du cojimerce.
M. Magne, président.
Conseillers d'Etat.
MM.
Ferdinand Barrot,' .
Michel Chevallier,
Denjoy,
Frémy,
Vuiliefroy,
Waïsse.
Maîtres des requêtes.'
MM.*
Dabeaux, ^
Loyer, >1™ classe.
Thierry, )
Dubois, )
Goupil, .-)2 , classe.
Jahan, ) .
Auditeurs.
MM.
Faré,
Leviez, 11" classe.
Robert,
* \
lez, \
»ert, )
Edouard de Boinvillicrs, i ^ c ias»e
De Chftmblain, f
section de la guerre et de la marine.
M. le vice-amiral Leblanc, président. . , . ;
Conseillers d'Etat.
MM. " ' - '
Le général Allard, "*
Barbaroux,
Dàriste,
Fiatadin,
Villemain. ..
-Maîtres des requêtes..
: MM.
Bréhier,
Chassériau, J1" classe. -
Lestiboudois,
Bataille-;
De Chassiron,
De Maupas,
'' Auditeurs.
MM. .
ET'', i
lin.
hier,. ) •
issériau, >,t™
tiboudois, )
aille,'* - \
Chassiron, > 2* classe
Maupas, j -
Desmichel, V
Leroy, >2° classe.
Vieyra, ) " . ' . .
i.
inde, \
jrcade, | 1" classi
lis; ; '
J'Argout, . \ ;
3u.Berthier, > 2* classe.
5avini>; ... ..»
Votre palais est tout ouvert^
L'oft y Voit î'uH çt l'autre pôle,
i. section des finances--
M. de Pariéu, président.
Conseillers d'Etat.
MM.
Boihvilliërs,
Charlemagne;
Godelle,
Leroy de Saint-Arnaud, '
Stourm,
Vuitry.
Maîtres des requêtes,
MM.
Gaslonde,
De Forcade, ' 1" classe.
Pascalis,'
D'Argout,
Du J ■ '
Gavini>
* ; Auditeurs.
" MM. :
De Casablanca, y classe.
Mcuton-Duvernet, y
Et l'on y sent, comme au Cap-Verd,
Les trente-deui souffles d'Eole.
Quand la bise perce les os,
Des rigueurs de sa froide baleine,
; Ni les bons mets, ni les bons mots,
Ne valent pas l 'ouate et la laine. .»
», . •< • ■■■■ » • # * ■ • •
L'on souffre plus d'une langueur,
Près de votre beauté divine, .
Si l'amour attaque le cœur,
Le rhume attaque la poitrine.
Vous en trouverez-vous bien mieux,*.- 7 '. :
' Si je reviens malade et triste ■ = » -
De ces repas délicieux :
' Où vous souhaitez que j'assiste?. "
N'attendez donc plus mon retour
Qu'au retour des chaleurs nouvelles;
Je n'irai vous faire-ma cour ■
Qu'au premier vol des hirondelles.
Mme de Montëspan n'aimait pas la résis
tance, même formulée eh jolis'vers. Lés stro;-
pl?es dé Huet la piquèrent au vif de'dépît ét
d'émulatiorf, et voici comment, en se jouant
sur le même rhythiiie,* elle" Tendit au ïon'
éyêque la monnaie de son refus et de ses
rimes*. Y ■ ■ ■
Non, ne vous imaginez pas
Me payer 4'une/vaine excusa :
Je ne.sais si j'ai des appas, ......
Mais je hais fort qu'on me refuse. . ■
- Quoi ! de fourrures tout armé • . % -,
Loiwjue ])our vous la nappe est mise:
, Dans un lieu bien clos, bien fermé, ï-, ,
Près de moi vous craignez la bise!
Vous vous rempliriez comme un œuf,
D'une soupe bien mitonnée,
Et le feii à rôtir un bœuf >
Serait à pleine cheminée.
Là, loin du mal que vous craignez,
L'on peut vivre auprès d'une dame; «
Mais le froid dont"vous vous plaignez
Ne se trouve que dans votre ame. »
Vous viendrez, dites-vous, me voir
Au retour de la primevère?
IÂ m.^'r, je vous le fais savoir,
Fuyez à jamais ma colère. -
Las ! malgré jnoi, mon cœur trop bou
Me p'anle xle miséricqrde ,
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