Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-14
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 14 janvier 1852 14 janvier 1852
Description : 1852/01/14 (Numéro 14). 1852/01/14 (Numéro 14).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 14.
UUIEMIX ; rue a m JFéprler (ci-devant Vitlol»), JO.
1852.-.MERCREDI li JANVIER
T sr: 7?"
PaiSDE t'ABOHKEEIEHT
• mur Paris et les départernens ;
HOIS mois. 12 f. | six hois. . 22 r.
«ïf Aiv.... 4-9 f.
pour lks p*.vs étrangers , se reporter
■u tablait qui sera publié dans le jouroal,
les 10 et 25 da chaque mois.
let, abonnemens datent des 1 "et 1-6
• de chaque mois.
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TOURNAI POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
: S 'adresser, francoj pour la rédaction, à M. B oniface. i On dam les départcftiem, aux Messageries et aux Directions dé poste.—A Londres, chez MM, Ç owie et fijls." j S'adresser^ ftqncp, paner l'admiitistration, à -M.' D enajn, directeur*
, "Les articles déposés ne sont pas rendus; J ■ i — A Strasbourg, chez M. A lexaathie, $.«" l'Allemagne, | Les annonces sopt reçues au bureau du jourpal; et chez M. PANISj régisseur, io, placp d6 la Bourse
PARIS, 15 JANVIER.
U «DEERE DBS FUX 8MITS.
Il ést une nécessité dont dépend au
jourd'hui "le salut de la France et de la
société, c'est de relever le pouvoir, depuis
si long-temps traîné dans la boue par des ré
volutionnaires et même par des ambitieux.
On pourrait presque.dire que, depuis plus
de soixante ans, si l'on supprime les brillan
tes années du Consulat et de l'Empire, tout
a été pouvoir, excepté le pouvoir lui-même.
. Louia-Napolêon,- le £ décembre, à une
heure du malin, écrivait d'une main sûre et
avec le plus grand calme sur le dossier qui
contenait les proclamations et les décrets
du 2 décembre : « Rubicon, » Et les mesures
que Louis-Napoléon sut faire exécuter le
2 ' décembre, avec unç si admirable pré
voyance et un si grand, courage, sauvèrent la
société..
Le Président de la ' République vient de
recevoir à nouveau, de Jouit millions de suf
frages, ce mot d'ordre : « Sauvez la France !»
et il a été cpiitrainj, il y a peu de jours, à si
gner une liste de déportation et de bannisse-
ment. Son cœur généreux a dû se fermer à la
faiblesse qui perd les Etats, et se résigner à
l'uïie de ces décisions rigoureuses qui n'ont
pour but que de mettre la société à l'abri de
nouvelles agitations et de nouveaux conflits.
Déjà les ennemis de tout gouvernement
dénaturent et calomnient les sentimens et
les-projets de Louis-Napoléon. Ils vous disent
avec la plus criante injustice : « Vous n'êtes
pas au bout des fanfaronnades de despotis
me.» Ils vous disent ; « Cette première liste der
déportation et de bannissement sera suivie
de bien d'autres. » Ils vous disent : « Atteinte
sera portée à la propriété des offices ministé
riels , en modifiant les attributions des no
taires on,doqblantle nombre des avoués ét
des huissiers,- en supprimant .les greffiers et
en changeant le Codede procédure; L'inamo
vibilité de la magistrature cetera d'exiiUéiv»-
Nou$ croyons pouvoir affirmer que ces'
bru ils sont dénués de'tout fondement. Ces
calomnies ; sont les premières attaques . des,
révolutionnaires contre tout pouvoir nou-.
veau qui se fonde, et- qui se trouve'contraint,'
avant qu'une Constitution nouvelle, avant
que toutes les lois organiques soient- pro- -
mujguées, à prendre des mesures de' pré
voyance et de salut. , ■ . ,
Nous ne voulons point récriminer; mais -
la monarchie de Juillet à-t-elle reculé, dans
des intérêts dynastiques^ devant l'arrestation
d'une princesse de sang royal, dont les im
prudentes menées n'étaient qu'une folie de
pune femme, au cœur chaud-, à la tête
vive, et. dont l'échauffourée ressemblait si
peu à toutes .les horreurs que viennent
de commettre sur - plusieurs' points de la
France, les sociétés secrètes et lé? socialistes
ai - <■■■; .
i ouis-Napoléon est confiant,-il n'est point
enivré; il se montréra'ferme et résolu; mais
il restera .toujours», humain, et généreux.
On publie de toute? .parts le compte-ren
du d'une réunion de 300 députés qui aurait
eu lieu à la mairie du 10? arrondissement.
Nous fermons les colonnes du Constitution
nel aux détails et aux incidens de cette
séance qu'on donne comme sténographiée. •
Rien de plus périlleux que les entrai ne-
mens de ]a politique, surtout sous le régime
parlementaire; Le jour où un représentant
siège dans une Assemblée, les raisonnemens
des chefs de parti, leur facilité prodigieuse à
inventer des formules politiques, qu'ils con
vertissent bientôt en point d'honneur, ou
vrent tant de routes diverses, que les meil
leure esprits deviennent sujets à l'égarement
sans -s'en apercevoir et de la meilleure foi
du monde. ' - _
La chambré des députés, «n 1848, s'était
dispersée tout entière devant des bandits ;
un certain nombre de représentons se sont
fait un point d'honneur de protester, de ré
pister le 2 décembre pendant vingt-quatre
heures,' tout en désirant peut-être au, fond
du cœur que. Louis-Napoléon eût raison
d'eux.
Oublions tous leségaremens d'un moment
pour ne combattre que les èiïnemis acharnés
de la société. En dépit de tous les faux bruits
qu'on se plaît à répandre, nous croyons en
exprimant ce vœu de conciliation, traduire fi
dèlement la pensée de Louis-Napoléon Bo
naparte, et des hommes honorables et cou
rageux dont il a su s'entourer.
. D r L. V J S HOU.
DE QUELQUES JPI&IKCIPES
CONCEBIUNT L'ORGANISATION DES ASSEMBLÉES.
■ Nous touchons'Su jour où Louis-Napoléon
va faire connaître à la France la Constitution
qu'elle lui a, confié le soin de rédiger.
Que.doit être une Constitution? Le recueil
vivant des leçons que l'expérience a donnéès
aux peuples et aux hommes d'Etat, en ce qui
touche la ^meilleure organisation possible
des pouvoirs publics dans une société bien
réglée. • ■■ ■ ■ ;' " ; • ' ■• >
U'y a quelques principes qu'aile Constitu
tion nouvelle doit recueillir et .traduire* eir
règles écrites, précisément parce que l'expé
rience a condamné les principes contraires.
Nous voulons appliquer ici cette observa-*
tiou uniquement à rprganisati.pn.des Assem
blées, pour dédiiire. les dispositions princi
pales sur lesquelles il serait désirable, selon
nous, que le nouveau pouvoir législatif fût
assis. ■ :
, i Avant tout, sjilest une.chose que l'expé-
riencèet'la raison û'Sverselle aient condam
née, c'est l 'institution d'une Assemblée- uni
que en f^ce ct'.un pouyoir exécutif issu de la
même origine que. cette . Assemblée. Tout le
monde reconnaît Aujourd'hui qu'une Cons
titution qui admet. cela, introduit la lutte ',
ét ^anarchie à la source même d'où doivent
découler,, poulie pays, l'ordre et la paix.
Aussi personne rçe.flqute que là Constitution
nouvelle ne contienne deux Assemblées, un
sénat et un ; corps législatif:
L'expérience n'a pas moins condamné,les.
Assemblées perm.'inentes. Nous venons 1 d'en-
faire depuis trois ans une triste épreuve:*
Sous le rapport, politique^ la permanence
n'est que l'agitation continue. Sous le rap
port législatif^ la permanence a pour consé
quence-inévitable le perpétuel rdmaûiement
des lois anciennes, ou le perpétuel-enfante
ment de lois nouvelles. Rien de plus funeste;
Dans les quatre années qui viennent de s'é
couler ,-lesraresprorogationsdes Assemblées
étaient pour la nation des trêves de Dieu po
daut lesquelles elle respirait et faisait le mieux.
ses affaires JlestimpossiblequelaConstitutioa,.
nouvelle ne .mette pas un terme à la perma
nence, ne fixe pas et n'abrège pas beaucoup
la"durée des sessions. L'opinion du pays est,
aujourd'hui , que les plus courtes'seàsions-
sont les meilleures.
• L'expérience a condamné ; non pas seule
ment chez nous, mais cjiez toutes les nations
à institutions représentatives, le J trop fré
quent renouvellement des Assemblées. On?
voit, en effet, la démagogie de tous lesr
temps etdetous les pays, réclamer des: légisia- -
tures annuelles, preuve que c'est une desinsti- ;
tutions de l'anarchie. Au sortir de sa fièvre '
chronique, la France a besoin de ce, qui lui ;
donne du calme. C'est pour cela qu'elle a
voulu plus de stabilité dans le pouvoir exé
cutif. Ne serait - èe pas une raison d'en ;
mettre aussi davantage dans ï'Assembléç re- i
présentatiye? Ne faut-il pas un certain rap
port de durée dans l'existence des pouvoirs
publics? i
Uûe expérience à peu près généralé a <
condamné le principe d'Assemblées"-* élec\i- j
ves, ne pouvant être ni prorogées, ni dissoi\r
tes, par le Pouvoir exécutif. Quand, entre dé
telles Assemblées et le Pouv'diit exécutif, il
y a dissidence, là dissidence toiirùe au con
flit, et le conflit ne peut finir qyji.par un duel
à mort. Nous l'OTpn^' .vu. Tout le monde
pense que là Constitutiofi nouvelle donnera -
au P^sident le droitde proroger l'Assemblée,
èe quf est l'appel à la réflexion par l'armistice,
et le droit de dissoudre, ce qui est l'appel au
peuple, c'est-à-dire au jugé du dernier res
sort. . : ' ,
L'expérience a-t-elle^ondamné le principe
des Assemblées salariées? Nous croyons que
oui. Peut-être la question est-elle plus doutéu-,
se. Ilnousparalt queles représentans rétribués
perdent en considération et en autorité plus
qu'ils ne reçoivent en argent. Si Louis-Napo
léon pouvait avoir à cœur de diminuer lo
pouvoir moral de l'Assemblée élective, ij
devrait - stipuler une indemnité. Comme
nous le tenons, pour incapable de fonder
sa force sur ,l'affaiblissement moral de
l'Assemblée,- nous inclinons à penser qu'il .
instituera une représentation gratuite. La na
tion a'su très mauvais :gr£ aux dernières Aè-
sembléesdecequ'èllrts lui coûtaient. Aujour
d'hui encore, la Législative qui a disparu de- (
vànt l'acte du 2 décembre, sanctionné d'une
manière si ùuanime parle peuple, sav^-vous
commtjnton la nomme ironiquement ?• L es
-VINGT-ClïQ-PEASCS JCUSSOIiS., ',
Nous pouvons dire hardiment que l'expé
rience a condamné les Assemblées trop nom-'
breuses; Ce principe du grand nombre n'est 1
nullement dans' l'intérêt'- des représëntés. '
mais dans celui ' des représentant og, du
moins de ceux qiu aspirent, à-l'être. Ou :
agrandit la chambre pour y faire , plus* de
places, mais non pour y mieux faire ies •
affaires du pîiys. Npus no mèttons pas en
doute que la Constitution nouvelle ne res
treigne de beaucoup le nombredes membres '
de la législature.
Restent maintenant Ie& attributions de
TAsstemfilée. Ce chapitré serait long, et npus ■
n'avons pà&làp'rét«ntion dé ràbofdër'. 1 Mais" :
nous considérons comme ra4icaleh?ent ,cônr >
damnés piirj'éxpériepce, le' piûpcipp.del'jrii-
tia-tive individuellfi el le droif.-d'amendement ,
poussé jusqu'à l'abus. L'initiative parlement
taire, c'est la provocatioaàu changement in--
défini de toutes les-lois, c'èët la législation li- '
yréeaii caprice,etsouvcntlamissiondulégis- J
iateùr livrëë au ridicùle; c'est pôùrles Assem- ^
bléës'la perte du temps mise incessamflaeût
à l'ordre-du jour. Le droit d.'ametidement' sans,
des rèstrictionst sévères,-- c'est'le trouble in
troduit dans les discussions, c'est l'inconsé
quence, l'illogisme, la contrariété de .tpps le^ (
principes .habituellement implantés dans la
" réiôctiQn. des lois. — La Constitution nou-,
velle contiendra probablement des disposi-
tions pour^corriger cés abus.
Tels sont, dans, un premier aperçu, les
différer® principes qjli doivent, selon nous,
présider ; à l'organisatioii des Assemblées,
parce que l'expérience nous a montré l'in-
convénjent de les organiser sur les principes
Opposés.. • -S. BOILAY.
Le^. Xabricans de machines anglais ont
fèrmS leurs ateliers samedi goir, ainsi qu'ils
l'avaient^annoncé, A Manchester, les ouvriers,
loin de se' mo'ntrer disposés à la moindré con
cession, n'ont rien épargné pour témoigner
"de ledr hostilité contre lés fabricans. Une mai
son importante s'était engagée à forfait s
livrer, pour ie " 15, une locomotive à une
compagnie de chemin do fer : samedi soir, il
suffisait 'de. deux heures de travail pour
achever complètement'cette locomotive et
la rendre] 'bonne à livrer,- aucune offre n'g
pu (iëteiminer les ouvriers à mettre la der
nière mainà let|r .ouvrage: ils ont qtiittél'ate-
lier à riièurç 'SQ ^nantëj'ét. le fabricant à dû
subir la Ôéchéa'nce' de son marché. Une autre
maison était chargée de répârer-une machine
à vapeur (jui fait ^archty.\une fobrique de tis
sus: Il a été impossible de décider un seul
machiniste à y faire les légères mais indispen
sables réparation^ dontelle avait besoin, quoi
que ce refus dut condamner une fabrique
au chômage, ei priver dè travail plusieurs
céntainés'p'ouvriérs. .
Tous léè établi'ssemens de Manchester ont
fermé; il'enaétédemèmeàLondres, sauf une
.où deu?: maisons de second ordre que la né-
- cessité de satisfaire à des engagemens impé
rieux a contraintes d'accepter provisoirement
les conditions de leurs ouvriers. A Bristol, au
contraire,"où il n-êxiste qu'une seule usine
importante, les ouvriers,se s'qnt réunis, et
après avoir reconnu qu'ils" n'avaiept aucune
plainte à porter contre leurs patrons, ils ont
offert à, ceux-ci de continuer à travailler, à
la condition qu'on accepterait, de part et
d'autre, lé résultat' de la lût te engagée à Man
chester et,à Londres. Cette offre a été accep
tée, et le travail a continué à Bristol.
Les QUvriérs' employés, à la fabrication des
i chaudières ont formé .jusqu'ici une asso
ciation 'distincte, de 'celle des machinistes
et - mécaniciens. ' 6etlç association prétend
avojr'jûê^ù'à quarante'. mille membres,
_ eUposS.ëde un ' encaisse de 123,000 francs.
•Elle a tenu samedi soir une réunion générale
à l'effet d'exprimer toiite sa sympathie pour
les mécaniciens, ét soii approbation des me
sures prises par le; comité directeur. Il pa-
.raît, d'ailleurs, que dés négociations se pour
suivent "pour amener îà fusion dès deux as
sociations. ' :
Le comité directeur n'épargpe aucun ef
fort pouf'èritretehir l'ardeur ç't l'opiniâtreté
des malhèureux ouvriers qu'il a entraînés,
la plupârtinalgré euxj dans une lutte inutile
ètdésastreuse. Il tient chaque soir des réunions
nombreuses ouon hàrangùélesouvriers etoù
' on lGur promet un succès complet. En outre,'
une circulaire' a été adressée à toutes les'affi-
liation^de la Société Combinée, a l'effet de
convoquer'dans'toutes les villes industrielles
des réunions des sociétaires, et de soumettre
à leur ratification-'la grande mesure arrêtée
par le comité. • " »
- Nous àvôns déjà expliqué sommairement
çe qu'était 1, cette mesure.' Elle consiste à dé
poser les deux cinquièmes du fonds'social,
èoit 250,0rf0 fr., entré les mains d'un con
seil rfë'six personnes d'iine position sociale
éminente, au clioix du comité directeur. Ce
conseil lie surveillance mettra successivement
cette 1^0)0 à,la- disposition.de gérans. nom
més par le -comité, sauf confirmation par
l'association, et chargés de ;former et de di
riger une grande exploitation. Cette avance 1
de 250,000 fr, et toutes les autres avances
que le conseil de surveillance pourra obtenir,
seront garantis par une hypothèque surtout
le matériel et tout l'outillage de l'usine à
établir. Le conseil de surveillance pourra
donner le privilège aux avances étrangères
sur l'avance faite .par le fonds social. Les
heures de travail et le salaire dans les ate
liers de l'association seront déterminés par le
comité directeur. .
L'ardeur avec laquelle le comité ^directeur
des mécaniciens poursuit l'établissement d'u-
sipes sociétaires à Londres £t en province, et
l'importance qu'il attaché à la fondation
d'ane grande fabrique, prouvent que les de
mandes adressées aux fabricans n'ont été
qu'un prétexte pour provoquer une grève
et faire tourner toutes les ressources des as
sociations ouvrières au profit d'une expé
rience socialiste.Le comité directeur a été obli
gé de reconnaître l'injustice de ses exigences
et de les retirer une à une, sauf la suppres
sion des heures supplémentaires, et il n'en
persiste pas moins dans la lutte qu'il-a enga
gée, parce que s'il n'y avait point eu rupture
entre les fabricans et les ouvriers, et s'il n'y
avait pas eu suspension générale des travaux,
il eût été impossible* d'entreprendre, avec
la moindre chance de succès, là fondation
d'une usine sociétaire, cuchevax-ciarigny.
Parmi les industries qui jouent le rôle le
plus importait dans notre production na
tionale, il en est une qui n'avait pu se relever
depuis la révolution de 1848, malgré la pé
riode de calme et de tranquillité dont nous
avions joui à la suite, de l'éleotion du
10 décembre. Nous voulons parler de l'in
dustrie Métallurgique. Tandis que les diffé
rentes branches de la production manufac
turière reprenaient une activité nouvelle,
grâce à la reprise à peu près générale .j
des consommations, notre industrie du
fer restait sous l'influence- d'une crise pro
longée. Ainsi, depuis trois ans, la moitié
de. nos fourneaux s'ont éteints, nous ne pro'
duisons,que îla moitié de la fonte que nous
produisions -en. 4847 ; et, cependant, malgré
une diminution aussi- considérable dans la
production,, les prix étaient tombés à des
tàux désastreux polar nos'maitres de forges.
Notre"industrie métallurgique commence
eufin à entrevoir de meilleurs jours. Le grand
acte du 2.décembre, en délivrant le pays du
cauchemar de 1852 el en donnant aux capir
taux confiance dans l'avenir, .doit lui rendre
là vie et l'activité. Tout porte à espérer qu'elle
.vfupouvoirj rallumer ses forges, et que, 'tout
en accroissant sa production, elle verra les
prix revenir à un taux rémunérateur.
.Sans doute l'effet,de cette-amélioration
n'est pas immédiate et ne peut pas se faire
sentir i instantanément. Pour-que les produits
njétaUurgiques trouvent leur emploi, il faut
que les constructions civiles et industrielles,
qui forment leur principal débouché, aient
lé temps de s'organiser- Il y a toujours des
fqrpaalités.à reinplir, des projets à,étudier
avant de procéder à l'exécution, et l'on sait
d'ailleurs que.la saison actuelle ne peut guè-
res êtr-6 employé,e qu'à la prép'ai'ation des
travaux. ; ! '
Mais il est évideut qu'une campagne de
grapde activité est- à la veille de commencer.
L'achèvement de .la ^ ligne de Paris à Lyon,
l'exécution de celle de Lyon à Avignon; qui
viennent d'être concédées^toutes' deux à des
conditioqs avfmtageuses par l'Etat,fourniront
dé vastes travaux à toutes les industries
qu'aliméntent les constructions et notam-
iment q .nqtj» industrie métallurgique.- On
parle, en outre, de négociations ouvertes en
tre l'Etat-et les compagnies existantes, pour
|t'#exécution de prolongemens-'ou d'embran-:
chemens qui se rattachent aux-chemins an
térieurement concédés. Ainsi,'la compagnie'
du chemin du Nord, moyennant certains
avantages qui lui seraient faits, se chargerait
de continuer la ligne. de Saint-Quentin jus
qu'à Maubeuge, ce qui ouvrirait une voie
plus directe .sur l'Allemagne. La compagnie
du-chemin de Strasbourg offre également,
dit-on, d'étendre le réseau de ses embran-
cheméns.
Enfin, on prépare de toutes parts des pro
jets de constructions dans nos principales ci
tés, et surtout à Paris. Lés démolitions con
sidérables entreprises dans la capitale pour
le percement de la rue de Rivoli, pour l'exé
cution des halles centrales, pour l'aligne-
ment et l'élargissement de .'plusieurs rues
importantes , entraîneront, par une con
séquence nécèssaire, des reconstructions qui
contribueront encore àranimerlesindustries
du bâtiment. On peut s'attendre à voir les
constructions particulières participer au
mouvement des travaux publics.
C'est au retour du printemps, vers le mois
de mars,-que celte action se fera sentir d'une,
«manière efficace. -C'est alors, en effet, quo
commence là véritable saison'des travaux.
C'est donc à cette époque que l'industrie mé
tallurgique éprouvera à son tour l'améliora-
iion remarquable qui s'est manifestée dans
toutes les branches de notre industrie ma
nufacturière. , L. BONIFACE.
LE 5UBÉC1IAL SOULT,
Le 26 novembre, s'est éteint à Soult-Berg,
le maréchal-général duc de Daimatie, à l'âge
de quatre-vingt-trois aus.En toute autre cir
constance, la mort d'un tel homme, bien
qu'il se fût volontairement retiré de la scène
politique, eût excité une profonde sensation;
elle a passé presque inaperçue dans le tu
multe des graves événemens qui ont ému
et passionné le pays. Mais il y avait là une
dette de reconnaissance à payer envers
une mémoire glorieuse, et, sur l'ordre du
Président da la République, une grande
solennité s'est accomplie ce matin dans l'é
glise des Invalides, pour rendre les derniers
devoirs au capitaine illustre qui avait eu
l'honneur insigne de succéder à Turenne,
dans le titre et dans les fonctions ae maré
chal-général de France; " ' , " •
* Cette cérémonie a- été.calme et grave, im
posante par le majestueux- concours de la
pompe religieuse et de la pompe militaire.
Au dehors, des détachemens de tous les ré-
gimens do la division de Paris, repré
sentant notre vaillante armée . aux funé- ,
railles de celui qui lui a légué de si.
grands exemples, et, qui plus tard, com
me homme d'Etat et comme ministre, a
tant fait pour elle; le long de l'avenue des
Invalides, une double haie d'invalides en uni
forme, assistant, au service funèbre de leur
vieux camarade, Jean de Dieu Soult, ce sim
ple" paysan devenu le chef des troupes fran
çaises. Dans l'église, des tentures dedeuil,des;
écussons porlant.des noms-de victoires, de^
candélabres d'argent aux flammes bleuâtres,
un vasle .et splendido cénotaphe erdoûré de
drapeaux, les accens d'une musique guerrière
alternant avec les, chants sacrés; en un mot,
l'appareil auguste des solennités chrétien
nes. Aux angle;,- dû cénotaphe se tenaient
debout les. «juatre derniers maréchaux, isur
des- coussins reposaientje bâton de comman
dement, la couronne ducale et tous les insi
gnes militaires du maréchal ■ Soult. Dans le "
chœur, se pressait l'élite des généraux, des.
hommes d'Etat, des chefs d'administration
qui, à , des titres divers, étaient appelé^ àfigu-
^ : IÎjLETON DD CONSTITUTIONNEL, 14 JANV.
LULLY.
La récente reprise du Bourgeois-Gentil
homme, a^ec quelques fragniens de la-musi
que de Lully, rappelle l!àtteh lion sur'ce com-
positeur, le père de l'opéra en France. Pen-
clautla seconde moitié du XVlI 0 siècle' et la
première moitié'dii XVIII 0 , Lully fut regardé
(en France, bien éntcndu/'commti le-plus
grand musicien dramatique qui eût jamais
existé. Puis, lorsque la révolution musicale
opérée par Gluck et Piccini eut fait mettre
de çôtélerépertoirtfdes anciens maîtres fran
çais, l'oubli et le dédain le plus injuste suc
cédèrent à une estime peut-être exagérée,
mais beaucoup plus excusable que l'indiffé
rence dont elle devait être suivie;
Les premières années de Lully se passè
rent à Florence, sa patrie. Quelques biogra
phes le font naître jlans un moulin, dont
son père aurait été propriétaire : suivant d'au
tres, il serait fils d'un gentilhomme, floren
tin. Cette dernière assertion est confirmée
par quelques actes au thentiques. Lorsque
Lully obtint du roi Louis XIV des let
tres de naturalisation en 1661 , il dut
fournir un acte de naissance. Celui qu'il
produisit .eu lt>62 à la chambre" des comp
tes, lui donnait le titre d'écuyer,- né à Flo
rence en 1633 , fils de Laurent de Lully,
gentilhomme, et de Catherine del Serta. Ce
au'il y a de singulier, c'est que cet acte, ré-
igé en italien et légalisé en latin, admet
cette orthographe française de Lully et non,
de Lûlli, comme devrait être écrit le nom en
italien. . / ■ •
Quoi qu'il en soit , ce qui paraît certaiii,
c'est que,, si le père de notre compositeur
était geatilhomme, sa fortune ne répondait
guère à sa noblesse. Pour s'en convaincre, il
suffit de voir avec "quel empressement les
parens du jeune Lully le confièrent au che
valier de Guise. Celui-ci, voyageant en Ita
lie vers 1646, y vît le jeune Baptiste Lully,
qui avait reçu quelques leçons de musique
d'un vieux ebrdelier ,. et jouait du -violon^
passablenaent pour ,son âge. Le chevalier de ;
Guise avait promis à Mlle de Montpensier,
de lui amener un petit Italien. 11 demanda -
le jeu'né .Baptiste a ses parens, et ceux-ci ne
se tirent nul scrupule de s'en débarrasser.
Baptifete. fut donc envoyé _à Paris. Mlle de
Montpensier, qui n'avait été nullement pré
venue ni de la qualité ni des talens de celui
qu'on lui envoyait, ne s'èn occupa pas'le
moins du .monde., Elle le relégua, -dans
lés'cuisines, où l'on prétend qu'il faisait;
l'office de marmiton. Dans ges. momens
dç [ loisir", il s'exerçait sur sou violon, à
la grande joie de ses' copfrères en cassero
les.'Le comte-de Nogent l'entendit par ha
sard; il en parla à Mlle de Montpensier.
Celle-ci jugea à propos alors de se souvenir
de son protégé. Des cuisines, Baptiste passa
au salon, et son li&bileté fut reconnue assez
grande pour qu'il fût admis au nombre des
musiciens de la princesse. Bientôt il les sur
passa tous.
Lully avait quitté l'Italie trop jeune pour
avoir pu y entendre beaucoup de musique,
encore moins pour y faire des études com
plètes sous ce rapport. Son génie le portait
a composer, mais il ignorait l'art d'écrire.
Les seuls musiciens qui eussent quelques-
connaissances théoriques à celte epoque,
étaient les organistes. C'est de trois d'entre
eux, les sieurs Metru, Roberdet el Gigault,.
organistes deSaint-Nicolas-des-Champs; qu'il
reçut les quelques leçons, de composition qui
formèrent toute son éducation musicale.
Reçu parmi les vingt-quatre violons de la
chambre du roi, il composa quelques airs
qui le firent remarquer par Louis- XIV. Le
grand roi fut si enchanté de ce qu'il enten«-
dait, que, pour favoriser l'auteur, dé ces airs,
il lui donna l'autorisalion de former et de
diriger-unè nouvelle bande.' qu'on nomma
les petits violons; sous l'habiie direction 'de
Lully, qui n'avait alors que dix-neuf ans ,
ces petits violons devinrent bientôt plus cé
lèbres que les grands, qu'ifs écrasèrent de
leur supériorité, ...
Lully était, comme, on yoit, très habile,
instrumentiste pour son temps; ses premiè-r
res compositions instrumentales avaient eu
du succès. Mais ses -laléns ne s» bornaient pas
là. Vif, spirituel, insinuant, il sut se mettre <
.dans les bonnes grâces du roi et de tous
les grands seigneurs de la cour, en parta
geant leurs plaisirs.'Tous les ans, le roi don
nait de grands speclacles, qu'on appelait
ballets ou mascarades : ils se composaient
d'entrées de danses et de récits de chant, dont
les paroles faisaient presque toujours urie .
double allusion au - personnage et au 1 grand»
seigneur- qui le /epresentaît. lJenserade était-
Itrpoète ordinaire de ces sortes de divertisse* ;
mens ; Lully eu fut non-seulement le musw
cien liabituel, mais encore il . figura dans
presque" tous ces ballets, couimé chanteur,'
comme acteur et comme danseur. *
Cette espèce de camaraderie avec les plu# :
grands seigneurs et avec le roi lui-même, car-
Louis XIV dansait dans ces ballets, fut la ,
source delà faveur inome dont Lully ne-
cessa de jouir pendant toute sa vie. Il n'était"
connu alors que sous le nom de Baptiste..
Tous le's grands seigneurs le tutoyaient; le
fêlaient et le-mettaieut de toutes leurs par
ties. Baptiste gavait garde de refuser. Très
bouffon par nature autant que par calcul, il
était l'idole des/gens de la cour. Mais cette
joyeuse, vie ne l'empêchait pas de songer à
son talent et à ses intérêts.
C'est en 1664 qu'il travailla pour la pre
mière fois avec Molière. Ce début eut lieu
par lesdivertisse'mens de la Princesse d'Elide,
bientôt suivis de ceux de l'Amour médecin,
de Pourceaugnac, etc. Il fallait que son talent
de comédien eût quelque valeur,, ou que la
faveur dont il jouissait lui en prêtât quelque
apparence, car, dans une représentation à
Versailles, Molière lui laissa j'oufcr le rôle de
Pourceaugnac, où il obtint beaucoup de suc
cès, même après notre immortel comique,
qui le remplissait d'habitude. Ce fut aussi
Lully qui jouaàChambord le rôle du Muphti.
dans le Bourgeois gentilhomme. Ce fut la der
nière pièce de Molière dont Lully ait com r '
posé la musique.,Je dirai illus.tard quelle
fut là' cause de la brouille des deux collabo
rateurs.- . . «
., poijr prquyer combien Luljy négUgeait.
Ïieu ses intérêts, il' me suffira ae donner la
iate desfaveurs qu'il reçutdu roi,-avant d'ob-
tenir le privilège de l-;Académie royale de Mu
sique. 'I ■ ■ ! - • ■ ':■■■' •- 'i
Le 16 mars 1651, il est nommé, à la charge
de ccrmposjteur de la musique instrumen
tale, vacante par le décès du sieur Lazarin.
Le 16 mai 1661, le roi, par deux brevets,
lui fait don des chargosde compositeur-et de
surintendant de la musique de la chambre,
vacantes par la mort de Cambefort.
■En-décembre --t661-, : -lettrés;-de- -oaturalisd-
tion avec èxemp lion de tous drdits.
Le*8 juillet 1662, il otitient, toujours à ti
tre gratuit,' la charge dé maître'de musique
de la famille royale, q'.tô Lambërt, 'son beau-
père, tenait en survivance, ■<
" A la même date, un brevet fixe à 1.0,000 liv.
la somme qui devra être payée' pour cette
charge aux'héritiers de Lambert et de Lully,
si ceux-ci viennent à décéder, • • -
Un autre brevet fixe à 20,000 livres, la
somme à payer aux héritiers de Lully pour
les charges de' compositeur et -de surinten
dant de la musique de la chambre:
Lê 21 avril 1668, le roi accorda la survi
vance de ces trois charges à celui des fils de
Lully qu'il vou4raitdésigner,eten fixa la va
leur à30 ; 000 livres. Lully avait en outre reçu
de la munificence du roi, uriè somme de
7,000 livres de rente sur les aides el gabelles.
Il avait épousé en 1662; la fille ijqiqué de
Lambert, qui luiavai t apporté 20,000 livres
de dot. Ce Lambert-, le même dont parle Boi-
leau dans s'a satire du dîner ridicule, était
non-seulement un chanteur, inais un com
positeur de beaucoup deïflépte. Oq a de lui
' des recueils >de charmantes mélodies. '
; La jîdsiiiori dô Lully était, comme on lè
voit, des plus brillantes s elle devint encore
plus belle, lorsqu'en 1672 il reçut' le privi
lège d'établir une Académie.royale dè Mu
sique. Ce privilège ne se bornait pas à Paris,
il s'étendait à toute la France; et ' toutés les
villes ou l'on ferait représenter des pièces en
musique, dévaient 1 en obtenir l'autorisation
de Lvtll> et lui payer une redevance.
Ce privilège avait déjà été accordé en 1669
à Perrin, mais celui-ci avait fait de mauvai
ses affaires et l'avait cédé aux sieurs Jean de
Gronôuillet ët lîénri Quictiard. Ces deux ces-
sionnaires mirent opposition à l'enregistre
ment des lettres-patentes que venait d'obte
nir Lully, et lui firent un procès. Lully àu-
■rait fort bifen pu lè perdre; 'le roi vint a son
secours, en' écrivant lui-réêiàife âii lieutenànt
de police de faire fermer-le théâtre du sieur
Guichard, et un arrêt de ia cour ordonna
l'enregistrement des lettres-patentes accor
dées à Lully, sans s'arrêter aux Appositions.
Le premier usage que fit Lully' de son'pri-
-Vilôgëj 'fut db fàiré r tféTeiidre ; à'sonànii Mo
lière d'avoir plus de six violons dans son or-
Glie ^ire; puis il 'donna un grand ballet inti
tulé : Le Triomphe de Bacchus et de l'Amour ,
composé en grande partie dp la musique'
qu'il avait "faite pour-les pièces de Molière,
et qu'il voulait me.ttre celui-ci dans l 'impos
sibilité d'exécuter désormais. ,
Molière, justement irrité, ne se vengea ce
pendant qu'en faisant composer la musique
du Malade imaginaire par Char|)entier, un
des rivaux que Lully craignait le plus; et cet
te musique, il fai^t en convenir, est peut-être
supérieure à toutes celles que Lully avait
écrites,pour ies ouvrages de notre grand co
mique: -
Jusqu'à présent, Lully ne s'es',, ênôbFe ré
vélé à nous que conarr^utt miisicién habile
et heureux ; mqià il va bientôt "apparaître.
CQi^me créateur et comme homme de génie.
tés iessais'dramatiques, tentés depuis près
d'un siècle en-Italie, lut'étaient inconnus.
Cependant, parmi les 1 tentatives faites en
France pour y introduire les opéras italiens,
avait eu lieu une représentation d e Xercès,
de Cavalli. Lully avait été chargé d'y ajouter
/THûlrfiiAn -i * i*
^«•w. A U1WUV VA V,U UU1.
ie modèle qu'il se v
Les pastorales d'/sse et de Pomom^ "ces deux
Oiuvragesde Gamb,er t,paroles de Perrin,étaient
d'uhe grande faiblesse, et avaient néanmoins
produit une grande sensation. Lully résolut
de faire mieux, et il v parvint.
Tout était à créer dans le nouveau théâtre
qu'il allait étahlir. Les acteurs, lès chanteurs,
les Causeurs, les musiciens/les décorateurs,
les costumiers,' rien n'existait. Liill'y écrivît
dans toutes les maîtrises des cathédrales pour
qu'on lui envoyât les plu^belles voix : Il fit
f-
un choix parmi ceux qui les possédaient:
il prit.ceux qui avaient la meilleure mine
et l'air le plus intelligent ; puis lui-même leur
apprit à marcher et à gesticuler : il sut aussi
'créer dès chanteuses. Il convoqua tous les
maîtres à danser de Paris, et choisit les plus
jeunes et les mieux tournés, et il se fit maî
tre de ballet. Il n'y avait point de danseuses;
elles nè parurent que plus tard sur le théâ
tre, el l'on ne dansait d'ailleurs que sous le
masque. On n'avait guère idée en France de
ce t le réunion d'irislr umens combincspourfor-
ivijr un orchestre. Voici commeu't Lully com
posa le sien : des violons, des par-dessus de vich
les, des dessus de violes, des violes et des basses
de violes, formèrent la phalange des instru-
mens à cordes; ils étaient divises en gran^
petit chœur. Le petit chœur accompa^ ûa 'it les
airs et les morceaux doux; le grp^ ic j chœur ne
donnait que dans les morr_f oaUX de force. Les
violonçeliesetlescontP\ , Dasse g n >£| ;a i eil t,pasèn-'
core inventes, eV /remplacée^ n'avaient qu'une sonorité sour- ;
de Qu'une extrême mollesse. Les instrumens
à vent comprenaient des flûtes à bec, divi
sées en instrumens de diverses dimensions,
formànt un quatuor de par-dessus, de dessus
et de basses de flûte; des -hautbois plus durs
et plus criards que ceux d'aujourd'hui, divi
sés aussi en familles de par-dessus et de des
sus; la basse était faite par dos bassons assez
semblables aux nôtres, quoique plus impar
faits. Pour instrumens de cuivre, oji avait
des trompettes à trous et des trompes de
chasse, Une pairç de timballes représentait
tous les instrumens de percussion. Il y avait,
euoutre un clavecin pour l'accompagnement <
des récitatifs.
Ces divers instrumens m fee combinaient
pas entre eux comme dans notre système,
moderne. Dans les partitions de Lully, il n'y
a d'écrit que les instrumens à cordes, divisés
pn />inrr ■noi^fioc? • /îarin i - - ■*
Dans deràres passages.,'Lully écrivait, au-des
sus. des parties \ Hautbois, flûtes ou trom
pettes ; alors les violons se taisaient pour
laisser entendre séparément les familles de
ces divers instrumens et reprenaient bientôt
UUIEMIX ; rue a m JFéprler (ci-devant Vitlol»), JO.
1852.-.MERCREDI li JANVIER
T sr: 7?"
PaiSDE t'ABOHKEEIEHT
• mur Paris et les départernens ;
HOIS mois. 12 f. | six hois. . 22 r.
«ïf Aiv.... 4-9 f.
pour lks p*.vs étrangers , se reporter
■u tablait qui sera publié dans le jouroal,
les 10 et 25 da chaque mois.
let, abonnemens datent des 1 "et 1-6
• de chaque mois.
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TOURNAI POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
: S 'adresser, francoj pour la rédaction, à M. B oniface. i On dam les départcftiem, aux Messageries et aux Directions dé poste.—A Londres, chez MM, Ç owie et fijls." j S'adresser^ ftqncp, paner l'admiitistration, à -M.' D enajn, directeur*
, "Les articles déposés ne sont pas rendus; J ■ i — A Strasbourg, chez M. A lexaathie, $.«" l'Allemagne, | Les annonces sopt reçues au bureau du jourpal; et chez M. PANISj régisseur, io, placp d6 la Bourse
PARIS, 15 JANVIER.
U «DEERE DBS FUX 8MITS.
Il ést une nécessité dont dépend au
jourd'hui "le salut de la France et de la
société, c'est de relever le pouvoir, depuis
si long-temps traîné dans la boue par des ré
volutionnaires et même par des ambitieux.
On pourrait presque.dire que, depuis plus
de soixante ans, si l'on supprime les brillan
tes années du Consulat et de l'Empire, tout
a été pouvoir, excepté le pouvoir lui-même.
. Louia-Napolêon,- le £ décembre, à une
heure du malin, écrivait d'une main sûre et
avec le plus grand calme sur le dossier qui
contenait les proclamations et les décrets
du 2 décembre : « Rubicon, » Et les mesures
que Louis-Napoléon sut faire exécuter le
2 ' décembre, avec unç si admirable pré
voyance et un si grand, courage, sauvèrent la
société..
Le Président de la ' République vient de
recevoir à nouveau, de Jouit millions de suf
frages, ce mot d'ordre : « Sauvez la France !»
et il a été cpiitrainj, il y a peu de jours, à si
gner une liste de déportation et de bannisse-
ment. Son cœur généreux a dû se fermer à la
faiblesse qui perd les Etats, et se résigner à
l'uïie de ces décisions rigoureuses qui n'ont
pour but que de mettre la société à l'abri de
nouvelles agitations et de nouveaux conflits.
Déjà les ennemis de tout gouvernement
dénaturent et calomnient les sentimens et
les-projets de Louis-Napoléon. Ils vous disent
avec la plus criante injustice : « Vous n'êtes
pas au bout des fanfaronnades de despotis
me.» Ils vous disent ; « Cette première liste der
déportation et de bannissement sera suivie
de bien d'autres. » Ils vous disent : « Atteinte
sera portée à la propriété des offices ministé
riels , en modifiant les attributions des no
taires on,doqblantle nombre des avoués ét
des huissiers,- en supprimant .les greffiers et
en changeant le Codede procédure; L'inamo
vibilité de la magistrature cetera d'exiiUéiv»-
Nou$ croyons pouvoir affirmer que ces'
bru ils sont dénués de'tout fondement. Ces
calomnies ; sont les premières attaques . des,
révolutionnaires contre tout pouvoir nou-.
veau qui se fonde, et- qui se trouve'contraint,'
avant qu'une Constitution nouvelle, avant
que toutes les lois organiques soient- pro- -
mujguées, à prendre des mesures de' pré
voyance et de salut. , ■ . ,
Nous ne voulons point récriminer; mais -
la monarchie de Juillet à-t-elle reculé, dans
des intérêts dynastiques^ devant l'arrestation
d'une princesse de sang royal, dont les im
prudentes menées n'étaient qu'une folie de
pune femme, au cœur chaud-, à la tête
vive, et. dont l'échauffourée ressemblait si
peu à toutes .les horreurs que viennent
de commettre sur - plusieurs' points de la
France, les sociétés secrètes et lé? socialistes
ai - <■■■; .
i ouis-Napoléon est confiant,-il n'est point
enivré; il se montréra'ferme et résolu; mais
il restera .toujours», humain, et généreux.
On publie de toute? .parts le compte-ren
du d'une réunion de 300 députés qui aurait
eu lieu à la mairie du 10? arrondissement.
Nous fermons les colonnes du Constitution
nel aux détails et aux incidens de cette
séance qu'on donne comme sténographiée. •
Rien de plus périlleux que les entrai ne-
mens de ]a politique, surtout sous le régime
parlementaire; Le jour où un représentant
siège dans une Assemblée, les raisonnemens
des chefs de parti, leur facilité prodigieuse à
inventer des formules politiques, qu'ils con
vertissent bientôt en point d'honneur, ou
vrent tant de routes diverses, que les meil
leure esprits deviennent sujets à l'égarement
sans -s'en apercevoir et de la meilleure foi
du monde. ' - _
La chambré des députés, «n 1848, s'était
dispersée tout entière devant des bandits ;
un certain nombre de représentons se sont
fait un point d'honneur de protester, de ré
pister le 2 décembre pendant vingt-quatre
heures,' tout en désirant peut-être au, fond
du cœur que. Louis-Napoléon eût raison
d'eux.
Oublions tous leségaremens d'un moment
pour ne combattre que les èiïnemis acharnés
de la société. En dépit de tous les faux bruits
qu'on se plaît à répandre, nous croyons en
exprimant ce vœu de conciliation, traduire fi
dèlement la pensée de Louis-Napoléon Bo
naparte, et des hommes honorables et cou
rageux dont il a su s'entourer.
. D r L. V J S HOU.
DE QUELQUES JPI&IKCIPES
CONCEBIUNT L'ORGANISATION DES ASSEMBLÉES.
■ Nous touchons'Su jour où Louis-Napoléon
va faire connaître à la France la Constitution
qu'elle lui a, confié le soin de rédiger.
Que.doit être une Constitution? Le recueil
vivant des leçons que l'expérience a donnéès
aux peuples et aux hommes d'Etat, en ce qui
touche la ^meilleure organisation possible
des pouvoirs publics dans une société bien
réglée. • ■■ ■ ■ ;' " ; • ' ■• >
U'y a quelques principes qu'aile Constitu
tion nouvelle doit recueillir et .traduire* eir
règles écrites, précisément parce que l'expé
rience a condamné les principes contraires.
Nous voulons appliquer ici cette observa-*
tiou uniquement à rprganisati.pn.des Assem
blées, pour dédiiire. les dispositions princi
pales sur lesquelles il serait désirable, selon
nous, que le nouveau pouvoir législatif fût
assis. ■ :
, i Avant tout, sjilest une.chose que l'expé-
riencèet'la raison û'Sverselle aient condam
née, c'est l 'institution d'une Assemblée- uni
que en f^ce ct'.un pouyoir exécutif issu de la
même origine que. cette . Assemblée. Tout le
monde reconnaît Aujourd'hui qu'une Cons
titution qui admet. cela, introduit la lutte ',
ét ^anarchie à la source même d'où doivent
découler,, poulie pays, l'ordre et la paix.
Aussi personne rçe.flqute que là Constitution
nouvelle ne contienne deux Assemblées, un
sénat et un ; corps législatif:
L'expérience n'a pas moins condamné,les.
Assemblées perm.'inentes. Nous venons 1 d'en-
faire depuis trois ans une triste épreuve:*
Sous le rapport, politique^ la permanence
n'est que l'agitation continue. Sous le rap
port législatif^ la permanence a pour consé
quence-inévitable le perpétuel rdmaûiement
des lois anciennes, ou le perpétuel-enfante
ment de lois nouvelles. Rien de plus funeste;
Dans les quatre années qui viennent de s'é
couler ,-lesraresprorogationsdes Assemblées
étaient pour la nation des trêves de Dieu po
daut lesquelles elle respirait et faisait le mieux.
ses affaires JlestimpossiblequelaConstitutioa,.
nouvelle ne .mette pas un terme à la perma
nence, ne fixe pas et n'abrège pas beaucoup
la"durée des sessions. L'opinion du pays est,
aujourd'hui , que les plus courtes'seàsions-
sont les meilleures.
• L'expérience a condamné ; non pas seule
ment chez nous, mais cjiez toutes les nations
à institutions représentatives, le J trop fré
quent renouvellement des Assemblées. On?
voit, en effet, la démagogie de tous lesr
temps etdetous les pays, réclamer des: légisia- -
tures annuelles, preuve que c'est une desinsti- ;
tutions de l'anarchie. Au sortir de sa fièvre '
chronique, la France a besoin de ce, qui lui ;
donne du calme. C'est pour cela qu'elle a
voulu plus de stabilité dans le pouvoir exé
cutif. Ne serait - èe pas une raison d'en ;
mettre aussi davantage dans ï'Assembléç re- i
présentatiye? Ne faut-il pas un certain rap
port de durée dans l'existence des pouvoirs
publics? i
Uûe expérience à peu près généralé a <
condamné le principe d'Assemblées"-* élec\i- j
ves, ne pouvant être ni prorogées, ni dissoi\r
tes, par le Pouvoir exécutif. Quand, entre dé
telles Assemblées et le Pouv'diit exécutif, il
y a dissidence, là dissidence toiirùe au con
flit, et le conflit ne peut finir qyji.par un duel
à mort. Nous l'OTpn^' .vu. Tout le monde
pense que là Constitutiofi nouvelle donnera -
au P^sident le droitde proroger l'Assemblée,
èe quf est l'appel à la réflexion par l'armistice,
et le droit de dissoudre, ce qui est l'appel au
peuple, c'est-à-dire au jugé du dernier res
sort. . : ' ,
L'expérience a-t-elle^ondamné le principe
des Assemblées salariées? Nous croyons que
oui. Peut-être la question est-elle plus doutéu-,
se. Ilnousparalt queles représentans rétribués
perdent en considération et en autorité plus
qu'ils ne reçoivent en argent. Si Louis-Napo
léon pouvait avoir à cœur de diminuer lo
pouvoir moral de l'Assemblée élective, ij
devrait - stipuler une indemnité. Comme
nous le tenons, pour incapable de fonder
sa force sur ,l'affaiblissement moral de
l'Assemblée,- nous inclinons à penser qu'il .
instituera une représentation gratuite. La na
tion a'su très mauvais :gr£ aux dernières Aè-
sembléesdecequ'èllrts lui coûtaient. Aujour
d'hui encore, la Législative qui a disparu de- (
vànt l'acte du 2 décembre, sanctionné d'une
manière si ùuanime parle peuple, sav^-vous
commtjnton la nomme ironiquement ?• L es
-VINGT-ClïQ-PEASCS JCUSSOIiS., ',
Nous pouvons dire hardiment que l'expé
rience a condamné les Assemblées trop nom-'
breuses; Ce principe du grand nombre n'est 1
nullement dans' l'intérêt'- des représëntés. '
mais dans celui ' des représentant og, du
moins de ceux qiu aspirent, à-l'être. Ou :
agrandit la chambre pour y faire , plus* de
places, mais non pour y mieux faire ies •
affaires du pîiys. Npus no mèttons pas en
doute que la Constitution nouvelle ne res
treigne de beaucoup le nombredes membres '
de la législature.
Restent maintenant Ie& attributions de
TAsstemfilée. Ce chapitré serait long, et npus ■
n'avons pà&làp'rét«ntion dé ràbofdër'. 1 Mais" :
nous considérons comme ra4icaleh?ent ,cônr >
damnés piirj'éxpériepce, le' piûpcipp.del'jrii-
tia-tive individuellfi el le droif.-d'amendement ,
poussé jusqu'à l'abus. L'initiative parlement
taire, c'est la provocatioaàu changement in--
défini de toutes les-lois, c'èët la législation li- '
yréeaii caprice,etsouvcntlamissiondulégis- J
iateùr livrëë au ridicùle; c'est pôùrles Assem- ^
bléës'la perte du temps mise incessamflaeût
à l'ordre-du jour. Le droit d.'ametidement' sans,
des rèstrictionst sévères,-- c'est'le trouble in
troduit dans les discussions, c'est l'inconsé
quence, l'illogisme, la contrariété de .tpps le^ (
principes .habituellement implantés dans la
" réiôctiQn. des lois. — La Constitution nou-,
velle contiendra probablement des disposi-
tions pour^corriger cés abus.
Tels sont, dans, un premier aperçu, les
différer® principes qjli doivent, selon nous,
présider ; à l'organisatioii des Assemblées,
parce que l'expérience nous a montré l'in-
convénjent de les organiser sur les principes
Opposés.. • -S. BOILAY.
Le^. Xabricans de machines anglais ont
fèrmS leurs ateliers samedi goir, ainsi qu'ils
l'avaient^annoncé, A Manchester, les ouvriers,
loin de se' mo'ntrer disposés à la moindré con
cession, n'ont rien épargné pour témoigner
"de ledr hostilité contre lés fabricans. Une mai
son importante s'était engagée à forfait s
livrer, pour ie " 15, une locomotive à une
compagnie de chemin do fer : samedi soir, il
suffisait 'de. deux heures de travail pour
achever complètement'cette locomotive et
la rendre] 'bonne à livrer,- aucune offre n'g
pu (iëteiminer les ouvriers à mettre la der
nière mainà let|r .ouvrage: ils ont qtiittél'ate-
lier à riièurç 'SQ ^nantëj'ét. le fabricant à dû
subir la Ôéchéa'nce' de son marché. Une autre
maison était chargée de répârer-une machine
à vapeur (jui fait ^archty.\une fobrique de tis
sus: Il a été impossible de décider un seul
machiniste à y faire les légères mais indispen
sables réparation^ dontelle avait besoin, quoi
que ce refus dut condamner une fabrique
au chômage, ei priver dè travail plusieurs
céntainés'p'ouvriérs. .
Tous léè établi'ssemens de Manchester ont
fermé; il'enaétédemèmeàLondres, sauf une
.où deu?: maisons de second ordre que la né-
- cessité de satisfaire à des engagemens impé
rieux a contraintes d'accepter provisoirement
les conditions de leurs ouvriers. A Bristol, au
contraire,"où il n-êxiste qu'une seule usine
importante, les ouvriers,se s'qnt réunis, et
après avoir reconnu qu'ils" n'avaiept aucune
plainte à porter contre leurs patrons, ils ont
offert à, ceux-ci de continuer à travailler, à
la condition qu'on accepterait, de part et
d'autre, lé résultat' de la lût te engagée à Man
chester et,à Londres. Cette offre a été accep
tée, et le travail a continué à Bristol.
Les QUvriérs' employés, à la fabrication des
i chaudières ont formé .jusqu'ici une asso
ciation 'distincte, de 'celle des machinistes
et - mécaniciens. ' 6etlç association prétend
avojr'jûê^ù'à quarante'. mille membres,
_ eUposS.ëde un ' encaisse de 123,000 francs.
•Elle a tenu samedi soir une réunion générale
à l'effet d'exprimer toiite sa sympathie pour
les mécaniciens, ét soii approbation des me
sures prises par le; comité directeur. Il pa-
.raît, d'ailleurs, que dés négociations se pour
suivent "pour amener îà fusion dès deux as
sociations. ' :
Le comité directeur n'épargpe aucun ef
fort pouf'èritretehir l'ardeur ç't l'opiniâtreté
des malhèureux ouvriers qu'il a entraînés,
la plupârtinalgré euxj dans une lutte inutile
ètdésastreuse. Il tient chaque soir des réunions
nombreuses ouon hàrangùélesouvriers etoù
' on lGur promet un succès complet. En outre,'
une circulaire' a été adressée à toutes les'affi-
liation^de la Société Combinée, a l'effet de
convoquer'dans'toutes les villes industrielles
des réunions des sociétaires, et de soumettre
à leur ratification-'la grande mesure arrêtée
par le comité. • " »
- Nous àvôns déjà expliqué sommairement
çe qu'était 1, cette mesure.' Elle consiste à dé
poser les deux cinquièmes du fonds'social,
èoit 250,0rf0 fr., entré les mains d'un con
seil rfë'six personnes d'iine position sociale
éminente, au clioix du comité directeur. Ce
conseil lie surveillance mettra successivement
cette 1^0)0 à,la- disposition.de gérans. nom
més par le -comité, sauf confirmation par
l'association, et chargés de ;former et de di
riger une grande exploitation. Cette avance 1
de 250,000 fr, et toutes les autres avances
que le conseil de surveillance pourra obtenir,
seront garantis par une hypothèque surtout
le matériel et tout l'outillage de l'usine à
établir. Le conseil de surveillance pourra
donner le privilège aux avances étrangères
sur l'avance faite .par le fonds social. Les
heures de travail et le salaire dans les ate
liers de l'association seront déterminés par le
comité directeur. .
L'ardeur avec laquelle le comité ^directeur
des mécaniciens poursuit l'établissement d'u-
sipes sociétaires à Londres £t en province, et
l'importance qu'il attaché à la fondation
d'ane grande fabrique, prouvent que les de
mandes adressées aux fabricans n'ont été
qu'un prétexte pour provoquer une grève
et faire tourner toutes les ressources des as
sociations ouvrières au profit d'une expé
rience socialiste.Le comité directeur a été obli
gé de reconnaître l'injustice de ses exigences
et de les retirer une à une, sauf la suppres
sion des heures supplémentaires, et il n'en
persiste pas moins dans la lutte qu'il-a enga
gée, parce que s'il n'y avait point eu rupture
entre les fabricans et les ouvriers, et s'il n'y
avait pas eu suspension générale des travaux,
il eût été impossible* d'entreprendre, avec
la moindre chance de succès, là fondation
d'une usine sociétaire, cuchevax-ciarigny.
Parmi les industries qui jouent le rôle le
plus importait dans notre production na
tionale, il en est une qui n'avait pu se relever
depuis la révolution de 1848, malgré la pé
riode de calme et de tranquillité dont nous
avions joui à la suite, de l'éleotion du
10 décembre. Nous voulons parler de l'in
dustrie Métallurgique. Tandis que les diffé
rentes branches de la production manufac
turière reprenaient une activité nouvelle,
grâce à la reprise à peu près générale .j
des consommations, notre industrie du
fer restait sous l'influence- d'une crise pro
longée. Ainsi, depuis trois ans, la moitié
de. nos fourneaux s'ont éteints, nous ne pro'
duisons,que îla moitié de la fonte que nous
produisions -en. 4847 ; et, cependant, malgré
une diminution aussi- considérable dans la
production,, les prix étaient tombés à des
tàux désastreux polar nos'maitres de forges.
Notre"industrie métallurgique commence
eufin à entrevoir de meilleurs jours. Le grand
acte du 2.décembre, en délivrant le pays du
cauchemar de 1852 el en donnant aux capir
taux confiance dans l'avenir, .doit lui rendre
là vie et l'activité. Tout porte à espérer qu'elle
.vfupouvoirj rallumer ses forges, et que, 'tout
en accroissant sa production, elle verra les
prix revenir à un taux rémunérateur.
.Sans doute l'effet,de cette-amélioration
n'est pas immédiate et ne peut pas se faire
sentir i instantanément. Pour-que les produits
njétaUurgiques trouvent leur emploi, il faut
que les constructions civiles et industrielles,
qui forment leur principal débouché, aient
lé temps de s'organiser- Il y a toujours des
fqrpaalités.à reinplir, des projets à,étudier
avant de procéder à l'exécution, et l'on sait
d'ailleurs que.la saison actuelle ne peut guè-
res êtr-6 employé,e qu'à la prép'ai'ation des
travaux. ; ! '
Mais il est évideut qu'une campagne de
grapde activité est- à la veille de commencer.
L'achèvement de .la ^ ligne de Paris à Lyon,
l'exécution de celle de Lyon à Avignon; qui
viennent d'être concédées^toutes' deux à des
conditioqs avfmtageuses par l'Etat,fourniront
dé vastes travaux à toutes les industries
qu'aliméntent les constructions et notam-
iment q .nqtj» industrie métallurgique.- On
parle, en outre, de négociations ouvertes en
tre l'Etat-et les compagnies existantes, pour
|t'#exécution de prolongemens-'ou d'embran-:
chemens qui se rattachent aux-chemins an
térieurement concédés. Ainsi,'la compagnie'
du chemin du Nord, moyennant certains
avantages qui lui seraient faits, se chargerait
de continuer la ligne. de Saint-Quentin jus
qu'à Maubeuge, ce qui ouvrirait une voie
plus directe .sur l'Allemagne. La compagnie
du-chemin de Strasbourg offre également,
dit-on, d'étendre le réseau de ses embran-
cheméns.
Enfin, on prépare de toutes parts des pro
jets de constructions dans nos principales ci
tés, et surtout à Paris. Lés démolitions con
sidérables entreprises dans la capitale pour
le percement de la rue de Rivoli, pour l'exé
cution des halles centrales, pour l'aligne-
ment et l'élargissement de .'plusieurs rues
importantes , entraîneront, par une con
séquence nécèssaire, des reconstructions qui
contribueront encore àranimerlesindustries
du bâtiment. On peut s'attendre à voir les
constructions particulières participer au
mouvement des travaux publics.
C'est au retour du printemps, vers le mois
de mars,-que celte action se fera sentir d'une,
«manière efficace. -C'est alors, en effet, quo
commence là véritable saison'des travaux.
C'est donc à cette époque que l'industrie mé
tallurgique éprouvera à son tour l'améliora-
iion remarquable qui s'est manifestée dans
toutes les branches de notre industrie ma
nufacturière. , L. BONIFACE.
LE 5UBÉC1IAL SOULT,
Le 26 novembre, s'est éteint à Soult-Berg,
le maréchal-général duc de Daimatie, à l'âge
de quatre-vingt-trois aus.En toute autre cir
constance, la mort d'un tel homme, bien
qu'il se fût volontairement retiré de la scène
politique, eût excité une profonde sensation;
elle a passé presque inaperçue dans le tu
multe des graves événemens qui ont ému
et passionné le pays. Mais il y avait là une
dette de reconnaissance à payer envers
une mémoire glorieuse, et, sur l'ordre du
Président da la République, une grande
solennité s'est accomplie ce matin dans l'é
glise des Invalides, pour rendre les derniers
devoirs au capitaine illustre qui avait eu
l'honneur insigne de succéder à Turenne,
dans le titre et dans les fonctions ae maré
chal-général de France; " ' , " •
* Cette cérémonie a- été.calme et grave, im
posante par le majestueux- concours de la
pompe religieuse et de la pompe militaire.
Au dehors, des détachemens de tous les ré-
gimens do la division de Paris, repré
sentant notre vaillante armée . aux funé- ,
railles de celui qui lui a légué de si.
grands exemples, et, qui plus tard, com
me homme d'Etat et comme ministre, a
tant fait pour elle; le long de l'avenue des
Invalides, une double haie d'invalides en uni
forme, assistant, au service funèbre de leur
vieux camarade, Jean de Dieu Soult, ce sim
ple" paysan devenu le chef des troupes fran
çaises. Dans l'église, des tentures dedeuil,des;
écussons porlant.des noms-de victoires, de^
candélabres d'argent aux flammes bleuâtres,
un vasle .et splendido cénotaphe erdoûré de
drapeaux, les accens d'une musique guerrière
alternant avec les, chants sacrés; en un mot,
l'appareil auguste des solennités chrétien
nes. Aux angle;,- dû cénotaphe se tenaient
debout les. «juatre derniers maréchaux, isur
des- coussins reposaientje bâton de comman
dement, la couronne ducale et tous les insi
gnes militaires du maréchal ■ Soult. Dans le "
chœur, se pressait l'élite des généraux, des.
hommes d'Etat, des chefs d'administration
qui, à , des titres divers, étaient appelé^ àfigu-
^ : IÎjLETON DD CONSTITUTIONNEL, 14 JANV.
LULLY.
La récente reprise du Bourgeois-Gentil
homme, a^ec quelques fragniens de la-musi
que de Lully, rappelle l!àtteh lion sur'ce com-
positeur, le père de l'opéra en France. Pen-
clautla seconde moitié du XVlI 0 siècle' et la
première moitié'dii XVIII 0 , Lully fut regardé
(en France, bien éntcndu/'commti le-plus
grand musicien dramatique qui eût jamais
existé. Puis, lorsque la révolution musicale
opérée par Gluck et Piccini eut fait mettre
de çôtélerépertoirtfdes anciens maîtres fran
çais, l'oubli et le dédain le plus injuste suc
cédèrent à une estime peut-être exagérée,
mais beaucoup plus excusable que l'indiffé
rence dont elle devait être suivie;
Les premières années de Lully se passè
rent à Florence, sa patrie. Quelques biogra
phes le font naître jlans un moulin, dont
son père aurait été propriétaire : suivant d'au
tres, il serait fils d'un gentilhomme, floren
tin. Cette dernière assertion est confirmée
par quelques actes au thentiques. Lorsque
Lully obtint du roi Louis XIV des let
tres de naturalisation en 1661 , il dut
fournir un acte de naissance. Celui qu'il
produisit .eu lt>62 à la chambre" des comp
tes, lui donnait le titre d'écuyer,- né à Flo
rence en 1633 , fils de Laurent de Lully,
gentilhomme, et de Catherine del Serta. Ce
au'il y a de singulier, c'est que cet acte, ré-
igé en italien et légalisé en latin, admet
cette orthographe française de Lully et non,
de Lûlli, comme devrait être écrit le nom en
italien. . / ■ •
Quoi qu'il en soit , ce qui paraît certaiii,
c'est que,, si le père de notre compositeur
était geatilhomme, sa fortune ne répondait
guère à sa noblesse. Pour s'en convaincre, il
suffit de voir avec "quel empressement les
parens du jeune Lully le confièrent au che
valier de Guise. Celui-ci, voyageant en Ita
lie vers 1646, y vît le jeune Baptiste Lully,
qui avait reçu quelques leçons de musique
d'un vieux ebrdelier ,. et jouait du -violon^
passablenaent pour ,son âge. Le chevalier de ;
Guise avait promis à Mlle de Montpensier,
de lui amener un petit Italien. 11 demanda -
le jeu'né .Baptiste a ses parens, et ceux-ci ne
se tirent nul scrupule de s'en débarrasser.
Baptifete. fut donc envoyé _à Paris. Mlle de
Montpensier, qui n'avait été nullement pré
venue ni de la qualité ni des talens de celui
qu'on lui envoyait, ne s'èn occupa pas'le
moins du .monde., Elle le relégua, -dans
lés'cuisines, où l'on prétend qu'il faisait;
l'office de marmiton. Dans ges. momens
dç [ loisir", il s'exerçait sur sou violon, à
la grande joie de ses' copfrères en cassero
les.'Le comte-de Nogent l'entendit par ha
sard; il en parla à Mlle de Montpensier.
Celle-ci jugea à propos alors de se souvenir
de son protégé. Des cuisines, Baptiste passa
au salon, et son li&bileté fut reconnue assez
grande pour qu'il fût admis au nombre des
musiciens de la princesse. Bientôt il les sur
passa tous.
Lully avait quitté l'Italie trop jeune pour
avoir pu y entendre beaucoup de musique,
encore moins pour y faire des études com
plètes sous ce rapport. Son génie le portait
a composer, mais il ignorait l'art d'écrire.
Les seuls musiciens qui eussent quelques-
connaissances théoriques à celte epoque,
étaient les organistes. C'est de trois d'entre
eux, les sieurs Metru, Roberdet el Gigault,.
organistes deSaint-Nicolas-des-Champs; qu'il
reçut les quelques leçons, de composition qui
formèrent toute son éducation musicale.
Reçu parmi les vingt-quatre violons de la
chambre du roi, il composa quelques airs
qui le firent remarquer par Louis- XIV. Le
grand roi fut si enchanté de ce qu'il enten«-
dait, que, pour favoriser l'auteur, dé ces airs,
il lui donna l'autorisalion de former et de
diriger-unè nouvelle bande.' qu'on nomma
les petits violons; sous l'habiie direction 'de
Lully, qui n'avait alors que dix-neuf ans ,
ces petits violons devinrent bientôt plus cé
lèbres que les grands, qu'ifs écrasèrent de
leur supériorité, ...
Lully était, comme, on yoit, très habile,
instrumentiste pour son temps; ses premiè-r
res compositions instrumentales avaient eu
du succès. Mais ses -laléns ne s» bornaient pas
là. Vif, spirituel, insinuant, il sut se mettre <
.dans les bonnes grâces du roi et de tous
les grands seigneurs de la cour, en parta
geant leurs plaisirs.'Tous les ans, le roi don
nait de grands speclacles, qu'on appelait
ballets ou mascarades : ils se composaient
d'entrées de danses et de récits de chant, dont
les paroles faisaient presque toujours urie .
double allusion au - personnage et au 1 grand»
seigneur- qui le /epresentaît. lJenserade était-
Itrpoète ordinaire de ces sortes de divertisse* ;
mens ; Lully eu fut non-seulement le musw
cien liabituel, mais encore il . figura dans
presque" tous ces ballets, couimé chanteur,'
comme acteur et comme danseur. *
Cette espèce de camaraderie avec les plu# :
grands seigneurs et avec le roi lui-même, car-
Louis XIV dansait dans ces ballets, fut la ,
source delà faveur inome dont Lully ne-
cessa de jouir pendant toute sa vie. Il n'était"
connu alors que sous le nom de Baptiste..
Tous le's grands seigneurs le tutoyaient; le
fêlaient et le-mettaieut de toutes leurs par
ties. Baptiste gavait garde de refuser. Très
bouffon par nature autant que par calcul, il
était l'idole des/gens de la cour. Mais cette
joyeuse, vie ne l'empêchait pas de songer à
son talent et à ses intérêts.
C'est en 1664 qu'il travailla pour la pre
mière fois avec Molière. Ce début eut lieu
par lesdivertisse'mens de la Princesse d'Elide,
bientôt suivis de ceux de l'Amour médecin,
de Pourceaugnac, etc. Il fallait que son talent
de comédien eût quelque valeur,, ou que la
faveur dont il jouissait lui en prêtât quelque
apparence, car, dans une représentation à
Versailles, Molière lui laissa j'oufcr le rôle de
Pourceaugnac, où il obtint beaucoup de suc
cès, même après notre immortel comique,
qui le remplissait d'habitude. Ce fut aussi
Lully qui jouaàChambord le rôle du Muphti.
dans le Bourgeois gentilhomme. Ce fut la der
nière pièce de Molière dont Lully ait com r '
posé la musique.,Je dirai illus.tard quelle
fut là' cause de la brouille des deux collabo
rateurs.- . . «
., poijr prquyer combien Luljy négUgeait.
Ïieu ses intérêts, il' me suffira ae donner la
iate desfaveurs qu'il reçutdu roi,-avant d'ob-
tenir le privilège de l-;Académie royale de Mu
sique. 'I ■ ■ ! - • ■ ':■■■' •- 'i
Le 16 mars 1651, il est nommé, à la charge
de ccrmposjteur de la musique instrumen
tale, vacante par le décès du sieur Lazarin.
Le 16 mai 1661, le roi, par deux brevets,
lui fait don des chargosde compositeur-et de
surintendant de la musique de la chambre,
vacantes par la mort de Cambefort.
■En-décembre --t661-, : -lettrés;-de- -oaturalisd-
tion avec èxemp lion de tous drdits.
Le*8 juillet 1662, il otitient, toujours à ti
tre gratuit,' la charge dé maître'de musique
de la famille royale, q'.tô Lambërt, 'son beau-
père, tenait en survivance, ■<
" A la même date, un brevet fixe à 1.0,000 liv.
la somme qui devra être payée' pour cette
charge aux'héritiers de Lambert et de Lully,
si ceux-ci viennent à décéder, • • -
Un autre brevet fixe à 20,000 livres, la
somme à payer aux héritiers de Lully pour
les charges de' compositeur et -de surinten
dant de la musique de la chambre:
Lê 21 avril 1668, le roi accorda la survi
vance de ces trois charges à celui des fils de
Lully qu'il vou4raitdésigner,eten fixa la va
leur à30 ; 000 livres. Lully avait en outre reçu
de la munificence du roi, uriè somme de
7,000 livres de rente sur les aides el gabelles.
Il avait épousé en 1662; la fille ijqiqué de
Lambert, qui luiavai t apporté 20,000 livres
de dot. Ce Lambert-, le même dont parle Boi-
leau dans s'a satire du dîner ridicule, était
non-seulement un chanteur, inais un com
positeur de beaucoup deïflépte. Oq a de lui
' des recueils >de charmantes mélodies. '
; La jîdsiiiori dô Lully était, comme on lè
voit, des plus brillantes s elle devint encore
plus belle, lorsqu'en 1672 il reçut' le privi
lège d'établir une Académie.royale dè Mu
sique. Ce privilège ne se bornait pas à Paris,
il s'étendait à toute la France; et ' toutés les
villes ou l'on ferait représenter des pièces en
musique, dévaient 1 en obtenir l'autorisation
de Lvtll> et lui payer une redevance.
Ce privilège avait déjà été accordé en 1669
à Perrin, mais celui-ci avait fait de mauvai
ses affaires et l'avait cédé aux sieurs Jean de
Gronôuillet ët lîénri Quictiard. Ces deux ces-
sionnaires mirent opposition à l'enregistre
ment des lettres-patentes que venait d'obte
nir Lully, et lui firent un procès. Lully àu-
■rait fort bifen pu lè perdre; 'le roi vint a son
secours, en' écrivant lui-réêiàife âii lieutenànt
de police de faire fermer-le théâtre du sieur
Guichard, et un arrêt de ia cour ordonna
l'enregistrement des lettres-patentes accor
dées à Lully, sans s'arrêter aux Appositions.
Le premier usage que fit Lully' de son'pri-
-Vilôgëj 'fut db fàiré r tféTeiidre ; à'sonànii Mo
lière d'avoir plus de six violons dans son or-
Glie ^ire; puis il 'donna un grand ballet inti
tulé : Le Triomphe de Bacchus et de l'Amour ,
composé en grande partie dp la musique'
qu'il avait "faite pour-les pièces de Molière,
et qu'il voulait me.ttre celui-ci dans l 'impos
sibilité d'exécuter désormais. ,
Molière, justement irrité, ne se vengea ce
pendant qu'en faisant composer la musique
du Malade imaginaire par Char|)entier, un
des rivaux que Lully craignait le plus; et cet
te musique, il fai^t en convenir, est peut-être
supérieure à toutes celles que Lully avait
écrites,pour ies ouvrages de notre grand co
mique: -
Jusqu'à présent, Lully ne s'es',, ênôbFe ré
vélé à nous que conarr^utt miisicién habile
et heureux ; mqià il va bientôt "apparaître.
CQi^me créateur et comme homme de génie.
tés iessais'dramatiques, tentés depuis près
d'un siècle en-Italie, lut'étaient inconnus.
Cependant, parmi les 1 tentatives faites en
France pour y introduire les opéras italiens,
avait eu lieu une représentation d e Xercès,
de Cavalli. Lully avait été chargé d'y ajouter
/THûlrfiiAn -i * i*
^«•w. A U1WUV VA V,U UU1.
ie modèle qu'il se v
Les pastorales d'/sse et de Pomom^ "ces deux
Oiuvragesde Gamb,er t,paroles de Perrin,étaient
d'uhe grande faiblesse, et avaient néanmoins
produit une grande sensation. Lully résolut
de faire mieux, et il v parvint.
Tout était à créer dans le nouveau théâtre
qu'il allait étahlir. Les acteurs, lès chanteurs,
les Causeurs, les musiciens/les décorateurs,
les costumiers,' rien n'existait. Liill'y écrivît
dans toutes les maîtrises des cathédrales pour
qu'on lui envoyât les plu^belles voix : Il fit
f-
un choix parmi ceux qui les possédaient:
il prit.ceux qui avaient la meilleure mine
et l'air le plus intelligent ; puis lui-même leur
apprit à marcher et à gesticuler : il sut aussi
'créer dès chanteuses. Il convoqua tous les
maîtres à danser de Paris, et choisit les plus
jeunes et les mieux tournés, et il se fit maî
tre de ballet. Il n'y avait point de danseuses;
elles nè parurent que plus tard sur le théâ
tre, el l'on ne dansait d'ailleurs que sous le
masque. On n'avait guère idée en France de
ce t le réunion d'irislr umens combincspourfor-
ivijr un orchestre. Voici commeu't Lully com
posa le sien : des violons, des par-dessus de vich
les, des dessus de violes, des violes et des basses
de violes, formèrent la phalange des instru-
mens à cordes; ils étaient divises en gran^
petit chœur. Le petit chœur accompa^ ûa 'it les
airs et les morceaux doux; le grp^ ic j chœur ne
donnait que dans les morr_f oaUX de force. Les
violonçeliesetlescontP\ , Dasse g n >£| ;a i eil t,pasèn-'
core inventes, eV /
de Qu'une extrême mollesse. Les instrumens
à vent comprenaient des flûtes à bec, divi
sées en instrumens de diverses dimensions,
formànt un quatuor de par-dessus, de dessus
et de basses de flûte; des -hautbois plus durs
et plus criards que ceux d'aujourd'hui, divi
sés aussi en familles de par-dessus et de des
sus; la basse était faite par dos bassons assez
semblables aux nôtres, quoique plus impar
faits. Pour instrumens de cuivre, oji avait
des trompettes à trous et des trompes de
chasse, Une pairç de timballes représentait
tous les instrumens de percussion. Il y avait,
euoutre un clavecin pour l'accompagnement <
des récitatifs.
Ces divers instrumens m fee combinaient
pas entre eux comme dans notre système,
moderne. Dans les partitions de Lully, il n'y
a d'écrit que les instrumens à cordes, divisés
pn />inrr ■noi^fioc? • /îarin i - - ■*
Dans deràres passages.,'Lully écrivait, au-des
sus. des parties \ Hautbois, flûtes ou trom
pettes ; alors les violons se taisaient pour
laisser entendre séparément les familles de
ces divers instrumens et reprenaient bientôt
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