Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-01
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1852 01 janvier 1852
Description : 1852/01/01 (Numéro 1). 1852/01/01 (Numéro 1).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 1.
•BUREAUX : rue tlu' 94L, JBFét> 'ier Walofia .i, a©.
-1852.-JEUDI l**-JANVIER^
B9KSB
PRIX £'ABONNEMENT
v tour Paris .et ks.départernens
" ROIS Hors 12 F. | six mois . . 22 *.
.OTAN..-. 40 F. mf
i poca iBS pays KTBANGEas , se reporter
. u. tablèau qui sera publié dans le jouraal,
les 10 et 33 de chaque mois. '
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- ' de chaque mois.
S'adresser, franco, pour la rédaction, à Mï Boniface.
Les articles déposés ne sont pas rendus.'
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
■ ' .' ' ; 'V. v.v ? '.v. . *"■ -'"J'* ■■■v»
département, aux Messageries et aux'Directùms de posfert-A Londres, chez MM; Cowi zet fils , - j;-;
—A Strasbourg, chez M. Ai^xaîîMie, pour l'Allemagne. v v ; ; I ■
On s'fibciM', dans les
-> : •
S'adresser, franco, pour l'administration, £Mi' tixtuoi, -directeur.
Les annonces sont reçues au bureau dit journal; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse
fi-'SasiijïPisîîerêc étant fermée le 1°'
janvier, ïe ■COWSTBTWTBÔHIfllEI. - rie
{imiipa pics vendredi 2..
PARIS * 51 DÉCEMBRE.
' Ce soir, à huit heures et demie, là com
.mission consultative s'est rendue à l'Élyséc,
. où-eile a été. reçue par le Président de la-Ré?
publique entouré de ses ministres et de ses
aides-de-.camp.
M. Barochè, vice-président, a lu et remis
ensuite entre les mains, de Louis-Napoléon,
^l'extrait du procès-vérbàl constatant quele
votedesS6dçpartemens, de l'Algérie, de l'ar
, méect de la-marine, sur le plébiscite du 2
: décembre, donne pour résultat : î
OUI 7,439,2 IG
NON 640,737'
Voici le texte de ce document :
7 COMMISSION CONSULTATIVE. i
èéance du 31 décembre -i 851. ?
, EXTRAIT DU REGISTRE DES DÉLIBÉRATIONS.
• • : La commission consultative'chargée par le dé-;
cret du .ri décembre de procéder au recensement
général de& votes émis sur le projet de plébiscite'
■< proposé ■ le 2 décembre par le 'Président, de la Ré
publique à l'acceptation du peuple .français;
Après avoir examiné dans ses bureaux tt pen
dant les séances des '21, 26, 27, 28, 29, 30 et 31
^ décembre, les procès-verbaux d'élection dressés
dans les divers départemens, de la République et
• dans tçius les corps composant l'armée de'terre.et.
ilé nier, lesquels procès-rverbaux ont été transmis,
'■■à la commission par les ministres de l'intérieur,■
- .de la guerre et de la marine; ■
" Apres avoir, dans la séance générale do-te jour,-
enlondu les rapports .qui lui ont été faits au iiom
! de etneun de ses bureaux V
' Considérant qu'il est établi par les pièces sou-
'' inises à son :examen, que les opérations électorales
' ont été libremeufet regulièrement'accomplies;
Que, si- les' procès-verbaux d'élection dressés
'■ dans le département .des liasses-Alpes, ainsi que
--'dans quchjuc3 communes de deux départemeris
et dans une. partie dé l'Algérie, Ttç sont pas en-:'
'• coro-parvenus au ministre.de l'intérieur, il eôh-i.
vient, en présence de l'immense majorité ôb-^
■ tenue par. le' projet de plébiscite, et pocr . ne|
pas-.-retarder la proclamation du vote, de" prdi>4
"dre provisoirement pour-'base,'et sauf vérifiCilior.:
ultérieure poyr ces .diverse* localités,Jés- chiffrée
indiques par la correspondance des préfet:--, et cîe
porter seulement. pour l'Algérie les chiffres qui;
sont, quant à présent, connu.*; - -
Déel ire-qu'il résulte durecensemeu't général des 1
vc^es émis sor-lc projet de plébiscite du 2 décem-
•bre, ainsi-que dn • tableau.- général qui en a été
'■■dressé et qui scia aunexé.'au procès-verbal,
'Que les bulletins portant le mot eut sont au nom--
- -• bre de ' 7,139,216
Ceux portant lc-jnot non au nombre de 610.7371
„ Les bulletins déclarés nids au nombrede 36,880;.
La coaimissum con-ultative décide qu'elle- sei
_ rendra.ee-soir, à huit heures et demie, à l'Elysée,f
pour présenter à.M. le Président delà République!
*)e rémitat du receu- emcr.t général des voles. %
Une aiupli.ilion du présent prosés-verb il> signée;
: du vk«-président H des secrétaires, sera udivs.=écî
àu ministre de l'intérieur pour cU'c dé |io ;co aux;
.'archives''nationale;-. ■ ' i '.
Fait au palais du quai d'Oisay, en séance gêné- j
"rate de la commission consultative, -le.31 décem-î
bre 18-51- ' . ";
Le vicc-prësident,delacominissi()n consultative,)
Signé • UAROcae.
. - Les seeréinires : - . ;
BKBAKD, PEPIN-LEIIALLHUR, DE SI0USTIEa, ;
; MATHIEU BODET, DE PLANCV,BATAILLE.
M. liaroclio a ensuite pris la parole en ces
; termes : • . : '
. , Monsieur, le Président,
En faisant npp'el au peuple français, par. votre '
1 proclamation du 2 décembre, vous avez dit :
, « ne veux plus 'l'un pouvoir qui 7 est impute-!
.» sa t-t à faire le bien et m'tncliaine , au gouvernail
y> quand je vois je vaisseau courir vers l'abîme;;
' » Si vous avez-confiar.ce en moj, donnez-moi les'
moyens d'accomplir la grande mission que je?
» liens de vous. »
; A cet appel loyal, fait-à sa conscience et à sa:
souveraineté,-la nation a répôndu par.unc immense,
' acclamation, par plus de sept millions quatre cent;
.. cinquante-mille suffrages;.-.-
; Oui, Prince, la France a confiance en vous ! elle a
Confiance en .votre courage, en votre haute rai son-,
envotffi amour pour elle ! Et le témoignage qu'elle,
vient de vous en donner est d'autant plus glorieux'!
Lqu'il est-rçndu. après;trois ann.éus d'uii goùverne-j.
ment dont il-consacre ainsi la sagesse et le.pa
triotisme; -; ' ..
. L'élu du 10 décembre 1848 s'est-il-montré digne
du mandat que- lc : ïpeuple-luNwait-«onl\;ré ? -A-t-il
bien-compris la mission qu'il avait reçue ?
Qu'on le demande aux sept millions' de voix qui
"viennent de couûrnicr„ce- mandat, en y . ajoutant
. une mission et plus grande et plus belle !
• Jamais, dans aucun pays, la volonté nationale
s'est-elle aussi solennellement manifestée ! Jamais
gouvernement obtint-il un assentiment pareil,
eut-il line base plus large," une origine plus légi
time et plus digne du respect des peuples! (Mur-
oauies d'approbation.) *
Prenez possession, Prince, de ce poûvoir qui
vous est si glorieusement déféré.
Usez-en'ponr.dévelo'pper pqjde sageî institutions
-les bases fondamentales que^e peuple lui-même
!.a çonsai rées par ses votes. -
* Rétablissez en France le principe d'autorité, trop
ébranlé depuis soixante ans pat nos continuelles
agitations. . : '
, Combattez sans relâche ces passions anarcliiques
qui attaquent la., société jusque dans ses l'onde-
mensï ■■■■; -■ ■■ ■
v Ge ne sont plus seulement des théories odieuses
que vous avez à poursuivre et à réprimpr. Elles se
sont traduites en faits, en horribles attentats.-
! Que la France soit enfin délivrée de ces hommes
toujours prêts pour le meurtre et le pillage, de ces
hommes qui *au XIX 0 siècle, font horreur à la ci
vilisation et semblent, en réveillant les plus tristes
souvenirs, nous reporter à pinq cents ans en ar
rière. (Vif assentiment.)
.l'rince, le' 2 décembre , vous avez pris pour
symbole la France régénérée par la révolution .de
1789 et organisée par l'Empereur, c'est-à-dire une
liberté sage et bien réglée, une, autorité forte et
respectée de tous. ■ " -
4 Que votre sagesse et votrè patriotisme/réalisent
cètte noble peusce. Rendez à ce pajs si riche,vsi
pjein de vie et d'avenir, lesplus grands de tous les
biens; l'ordre,'la stabilité, la confiance. 'Compri
mez avec énergie l'esprit d'anarchie et de révolte,
; Vous aurez - ainsi sauvé- la• France j préservé
l'Europe entière d'un immenfev/péril, et ajouté îi la
gloire de votre noin, une nouvelle et impé.-i.îsable
gloire.
Ces paroles sont suivies de marques una-
nimes.fït significatives d'approbation.
Louis-Napoléon a pris ensuite la parole :.
« Messieurs, i
» La France a répondu à l'appel loyal que
» jfr lui.avais fait. Elle a compris que je n'é-
» t iis sorti do la légalité que pour -renlivr
» ;daus le droit. Plus de sept millions de suf-
» fragog viennent do m'absoudre en jusii-
». fiant lïn acle qui n'avait d-'aulrc but qiio-
d'épargner à la Ffanm et à l'Europo peut--
t> .être des.années dp Iroubios et de malheurs.
(Vivôs marques d'assentiment ) ,
V Jo tous -, remercie d'avoir constaté. qIÏK
civilement combien cette manifestation;
était nationale (.1 spontanée. .. ■ . :
» Si.je me félicite de oetl« immense adhé^
sion, ce n'est- pas par orgueil, mais parce
quelle me donne-la f»rce de parler et d'à-;
gir ainsi qu'il convient au chef d'uue-
grande nation conime la nôtre. (Bravos ré-;
pélés.)
» Je comprends loute la grandeur de ma
» mission nouvelle, je ne m'abuse pas sur
» ses graves difficultés. Mais avec un cœur :
droit, avec le coucours de tous les hom
mes de. bien qui, ainsi que vous, m'éclai-
reront deieurs lumières et me soutien-/
dront de leur patriotisme, avec le dévôû-
ment éprouvé de notre vaillante armée,
enfin avec cette protection que demain je
prierai, solennellemént le ciel de m'accor-
der encore (sensation prolongée), j'espère
me rendre digne de la confiance que le
peuple, continue de mettre en moi. (Vive
approbation,) J'espère assurer les destinées
de la France en fondant des institutions qui:
répondent à la fois et aux: instincts démo-M
cratiques de la nation et à ce désir exprimé
universellement d'avoirdésormais un pou
voir fort et réspecle. ( Adhésion chalcu-
ÏEHIXETON DU KMTBIIOSSHi. 1" JMÏ.
PS'ÉPMDIi' SAHARA',
, -Pab lb gésIral Daumas.
^ Voici les élrennes que "doivent se donner
-tous ceux qui, à un degré quelconque, sont
épris de l'amour des chevaux. Le livre de.
; M. Daumas n'est pas seulement un ouvrage
i plein de faits curieux et nouveaux, écrit d'un
-style anj'mé et vigoureux qui entraîne, et qui
capiive. C'est aussi le manuel complet de :
■l'art de l'hippiatrlque chez un peuple, qui a
dû à l'audace de ses- cavaliers sa gran
deur passée et son importance militaire;
Il n'y a point un sportman, un homme du
'monde, passionné pour les plaisirs du turf,
Sui ne le lise avec intérêt et avec fruit,
n'y a point un directeur de - haras, uti
iélevevir ds. chevaux, un vétérinaire qui n'y
trouve" des préceptes ulilfs et des révélations
<ïnatlendues:Est-iIbesoind'ajouter.que les per-
«onaes jes .pl us élraugèrcsaux nobles plaisirs
de réqui'tation,les plùlosoplies, les penseurs, ■
les poetés, y renconlreroiit une ample mois
son d'tiperçus curieux, de traits de mœurs
- jpiquans et variés, de chants arabes pleins de
charme et de vie, de récits de chagse et de
guerre aussi attaenans par le fond que bril-
lans par la forme? Ji. le général Daumas a
fait déjà ses -preuve,s littéraires par la
' Grande " Kubylie , par le- Sarah algérien,
par le Grand Désert: "Les Chevaux du Sa--
nom, qui viennent de paraître chez l'éditeur
'Schiller, mettront le sceau à la réputation
"littéraire de ce jeune officier-général qui.
après avoir organisé eu Afrique les.bureaux
arabes et joué un rôle éminent dans 1'peuvre
de la conquête, est placé aujourd'hui, au mi
nistère deïa,guerre,- à la tête du service d»
l'Algérie, qu'ildirige avec une si intelligente,
activité.
M. le général Daumas, dans son nouvel
ouvrage, a voulu poursuivre l'étude qu'il a
déjà faite des mœurs, des institutions, des
coutumes de ces tribus vaillantes et fières
qui ont arraché autrefois à la civilisation
chrétienne et à la domination byzantine l'A
frique septentrionale, et quî," gouvernées
plus tard pendant plusieurs siècles par les
Turcs de l'OdjaU, sont maintenaotsoumises a
l'action de notre politique, Pour deviner lo,
secret de leur force et-de leur résistanoe,
il faut connaître l'instrument par excel
lence de leur puissance militaire j et cet
instrument, c'est le cheval, le cheval ara
be, chanlé par lé prophète lui-même, cé
lébré par les thalebs, ThAte de la' len
te, le commensal de la famille, l'objet de la
tendresse.et j'allais presque dire du respect
du guerrier, de la femme "et de l'enfant. Ce
n!est pas chez l'indigène du Tell, -amolli
.et corrompu par le voisinage des villes ,
par le contact des Maures, des Turcs, des
Coulouglis et des Juifs, que M, le général
D.umas est allé chercher ses types, et ses mo-,
dèles. Cet habile explorateur du monde ara
be a franchi la limite de la terre cultivée, il
s'est rendu dans-le Sahara, où.rè&neht en
core dans toute leur simplicité antique les
mœurs patriarcales et'belliqueuses des des.-
cendans d'Amrou, de' Musa et de Tarik,
ces cGnquérans de l'Afrique et- de l'Es
pagne; où l'homme de la grande tente,
au milieu de sa famille , ûe ses servi
teurs et de ses troupeaux,:mène encore l'exis
tence nristocralique et chevaleresque des Sar-
rasins du moven-àge. D'ailleurs, comme M,
Daumas ledit très bien lui-même, adoucissez
les traits du Saharien, ôtez'à sa figure et à ses
manières de leur originalité, et vous aurez
» reuse.) En effe.t, donner satisfaction aux
» exigences du moment en créant un sys-
». tème qui reconstitue l'autorité sans-bies-''
» ser l'égalité, sans fermer aucune voie
». d'amélioration, c'est jetef les -véritables
; B bases du seul édifice capable, de supporter ■
» plus tard utie liberté sage et bienfai-
» santé. »* . ,
Des cris de :. Vive Napoléon I vive lë Pré
sident! se font entendre. Les membres de la
commission se pressent autour .de Louis-
Napoléon pour lui adresser leurs félicita
tions". Quelques conversations s'engagent en
tre le Président et plusieurs des membres de
la commission. "Vingt" minutes environ se
passent atant la réception du corps diplo
matique.
- Le corps diplomatique a été présenté par .
le nonce apostolique. II n'y a point «u de
discours. ■. '
Mgr l'archevêque, le chapilre métropoli
tain et le clergé de Paris ont. été reçus en- ;
suite., ■ • '
Mgr l'al'chevèque s'est exprimé en ces ter-
mes : ' ~ \
« Monsieur le Président, . .. "
» . Nous vêtions vous- présenter ■ nos félicltitions
et nos vœux. Ce que nous allons farre'demain,
nous le ferons tous • les-: joars de l'année qui va
commencer. Nous prierons Dieu avec-ferveur pour i
lesiKcès de la 1 haute mission qui vous aétéconnée ; .
pour la paix et la prospérité, de la République, pour -
l'union et taconcrde de tou£ les citoyens. Mais afin '
qu'ils soient tousbons citoyens, nous demanderons .
à'Dieu d'en faire de bons, chrétiens. » . .'
. Le Prince -a remercié Mgr l'archevêque
d'avoir bien voulu mettre sous la protection
-divine ies actes qui lui ont été inspirés par. ce
sentiment .'qui lui avait dicté ces paroles:.
« Que lès bons se rassurent et que les mé
dians tremblent!» • . , ;
Le doyen du clergé de Paris, le vénérable
curé de Saint-Nicolas, âgé .de 'quatre-vingt-;
sept ans, s'est approché vivement du Prési- ■>
ident et lui a dit d'un ton, allègre : « Je suis
heureux, Monseigneur, de yous' dire avec le
prophète , l'œuvre de Dieu réussira quand
même. » 1 "
L'assistance fout entière a accueilli avec
une expr-èssio'n' "d'espoir sympathique, lés
courtes ^expressives"paroles du vieux curé.
.7? -
Ge'ù'e|t point une exagération,
1HS2 â|.vail entendre, sonner la dernière
heuredj^jâ société.
. J Boâ -sera, nous l'espérons, 3a première an
née d'un nouvel avenir de paix, de prospé
rité poyr laFrancc.
C'est Louis-Napoléon qui a fait cela. - ;
'Ce ciel gris et sombre de la'politique,-gros <
de tempêtes et de naufrages, est devenu un
ciel d'azur,/illuminé des féconds rayons du-
soleil. : . _ ; • ■
Louis-Napoléon nous a sauvés ! .
m Ne l'oublions pas !..
Appelons franchement les choses par leur
nomLouis-Napoléon a fait, le 2 décembre,
une révolution d'idées.et d'avenir, et qui ne
ressemble-en rien aux révolutions qui: l'ont
précédée. Elle était nécessaire ; elle a été sé
rieuse et-acceptée avec enthousiasme parle
pays.
Le grotesque et le ridicule n'y ont tenu
aucune place. Cette révolution du 2 décem
bre n'est point venue dire stupidement-dans
le Moniteur et'dans lë Dull'eliitdes Lois, devant •
les railleries de l'Europe : a Le principe de
l'égalité implique l'uniformité du costume.».
Elle n'a. imposé à personne le gilet à la
Robespierre.- Celte révolution ne s'est .point
faite pûur changer la crinière du-casque
de la garde municipale, pour .changer, le
chapeau et la coupi? dû l'habit des ser-
-gens de ville, qui,, par parenthèse,-.se sont,
côinme toujours, conduits en braves et hon-
îîêïes gens. Cette révolution n'a imposé dans
aucune de nos relations publiques ou pri-
- vées, le titre de citoyens.à qui que ce §oit.
Les' théâtres peuvent "s'appeler comme ils
veulent et les orgues de Barbarie ne réveil
lent plus la ville et les faubourgs avec l'air de
la Marseillaise, ou avëc cet air aux paroles
meûteuses : Mourir pour la patrie ! Personne
"n'ajélé crier sous les fenêtres du baron de
Rothschild : Des lampions! des lampionsrl sox
itti' rhythme improvisé. Cetle révolution
s'est faite sans tambour ni trompette. No
tre brave armée a défendu l'ordre et les
actes du pouvoir, uniquement pour proté
ger la libre expression des volontés du peu
ple. On a, par prudence, privé momentané-
imènt de leur liberté' les Montagnards-et les
/parlementaires qui, entraînés par leurs con
victions et leur courage, auraient été se
: faire tuer peut-être de barricades en bar
ricades. ' ' ;
; La révolution accompli le 2 décembre par
Louis-Napoléon Bonaparte, à .visé haut : du
- même .coup elle a mis en déroute les com-
r. plûl? du socialisme et les abus du gouverner
•ment parlementaire.
- Comprenez-vous qu'un pays agricole, iri-
i dustriel : et commerçant, n r ait pendant tant
,d.'années accordé la parole qu'à des théories
politiques, n'ait prêté l'oreilleiqu^à des dépur
" tés, qu'à des représentans s!eniVrant, comme
dans un couvent, de discussions scholasti-
ques, d'orgueil de soi-même, et restant étran
gers, comme dans un couvent, à tout ce
qui se passait hors de cliez eux. , .
Les journaux que les Assemblées. ont
toujoDi-s. méprisés et maltraités ^n'exis
taient que pour l'Assemblée nationale,. Cor-
néitle eût fait représenter de nos jours le
Cid et Cinna, Molière eût fait jouer le iiissan-
jrope , La Fontaine eût publié ses . fables,
le'çons durables de -. bon ;sens et de raison, et
Bossuet eût prononcé ses ; semions et ses orai-
.sons funèbres, que, sous le régime parlemen
taire, on ei'rt moins parlé de iout cela que
dég mots heureux ou des. calembours de
M. Dupin, -président de toute Assemblée",
des injures .grossières que s'adressaient pu-,
hliquement-: entre ..,eijx tous les partis ,
d'une intéfrûiuïôn'^d > tm~'rêpréséntant;-des
Hautes- où des -Bissc5-Alp-" , 3, ou d'un
discours aussi offonsaut pour la grammaire
que pour le pouvoir, d'un membre du l'op
position. ,
J'excuse presque l'orgueil cl la folie de
toutes ces illustrations inviolables de clo
chers et de carrefours. Lfes journaux ne les
grisaient-ils pas tous les matins en exagérant
. leur fausse importance et en leur donnant
une ridicule et incessante célébrité?
■ Espérons-le, le gouvernement de Louis-
-Napoléon remettra chaque chose et chacun
à sa place. '- •
On estimera plus un jaune et pesait épi
de blé qu'uirlong discours ; on sé préoccu
pera plus d'une invention nouvelle que d'une;
hostile interpellation contre le chef de l'E
tat. Ce sont là- les tendances raisonnables
de notre temps ,' al cela "est si: vrai, que,
par line exception inouïe ', en. dépit de
toutes les propositions dangereuses de com
missions d'initiative, en dépit de Je
proposition dés questeurs -ex du projet de :
loi du conseil d'-Etat sur la responsabilité
du pouvoir^ l'exposition dé Londres et la
distribution des récompenses nationales^ dé->-
l'Arabe du Tell.
• M. le général Daumas rend compte en ces
termes dû-procédé -à l'aida duquel son livre
a été fait : . •
De 1837 à4839, : dit-il, j'ai-été consul de France
à Ma-cara auprès' de l'émir Abd-el-Kader, puis
chargé des atlaires arabes dans la province (fO-
•ran'-quc; commandait alors M. le général de La
Moricièrê, et enfin directeur central des^ilVaires
arabes de l'Algiirie'sous le gouvernement de AJ. le.
maréchal duc-d'Isiy.- .. - "
Ces diverfes. positions me. mirent en-relations
avec les chefo in.!igèï«es et les grandes familles du
■pay;.; ' ■ , -
J'avais-appris leur langue, et c'est sur leurs rcn- .
seignemens -que-j'ai pu publii r tour- à tour- le Sa
hara, le Grand Désert et la Grand* Kabylie., ou
vrages qui ont rendu peut-être quelques services à
questions de guerre, de commerce et de domina
tion.-' ' • . -■
L'élude des chevaux arabes, qui avait été -l'ob
jet." de mes attentives recherches:,- m'a semblé for
mer ie complément de mes travaux antérieurs.
Aussi bien, cette question était pleine d'incerii-
tu^s.et -d'asserlians contradictoires.
Suivant les uns , les Acabrs sont les premiers
'cavaliers du -monde;-au dirbdes autres, ils ne sont
que des bourreaux de chevaux. Ceux-ci leur fopt
honneur de toutes les bonnes méthodes admises.
chez nous ou ailleurs; ceux-làies représentent
comme n'entendant rien à l'éqisjtutiôn, T«i à-l'hyg^iè-
ne, ni à la reproduction, ' - •
Qu'y a-t-il devrai dans tout cela? Que!le.cst la
valeur réelle des' cî-.'evaux arabes? Quelle est la
nature des services à an attendre?
J'ai voulu lè'savçii'. non par ouï dire, mai-i-par
le témoignage de iiios yeux ; non par les-livres,
mais par les hommes. ,—
v Ce qu'on va lice est 'donc le résumé tant de mes
QOfervations'iiersonnelles quede niesentretiensavec
des Arabes ( ) e toutes Jes conditions, • depuis lc.nor
ble de la Wnte jusqu'au simple cavalier^qui, com
me il le dit lui-mèniç dans son pittoresque langa
ge, n'a dlautre^ïpft-'ssion que celle de vivre de ses
épcrohST&t
C]est annoniâir lue je ine suis irilormé' ï anprès de
ceux qui possèdent beaucoup, comme auprès de j
peux qui possèdent peu.; auprès de ceux qui élè- '
vent des chevaux, comme auprès de ceux qui ne sa
vent que les monter ; enfin, auprès de tous. ;
M. le général Daumas,.dès le début de son
livre, nous introduit au milieu du Sahara.,
Il nous monfre le rôle que joue le clievaf
dans la vie du guerrier du ' désert, et com- J
mcnl; dans toutes les, classes .de la société
musulmane, ce rôleiest apprécié.- r
" Quand Dieu a voulu créer la junseni; proclament
lés douldmas, il a dit au vent : «Je ferai naître de
}> toi un être qui portera mes adorateurs, qui sera
» chéri par tous mes esclaves, et qui fera le dé■
n sespoir de tous ceux quijnc suivent pas mes loin-,*
et il créa la jument en s'écriant :
«Je t'ai créée, sans pareille,'{es biena de oo
» monde "seront plaoés entre tes yeux, tu ruineras
. mes ennemis ,- jiartout je te rendrai heureuse et
» préférée-sur tous les autres animaux, carlaten-
•» drepse sera pàrtout dans le cœur de ton.maître.
■'i lionne pour la charge comme pour la retraite,
ï lu voleras sans ailes, et je ne placerai sur ton
» dos que des hommes qui me ronnaîlropt } m'a-
» dresseront dps pi iàres. dés actions de grâce, des
» hommes enfin qui m'adoreront. »
La pensée intime du prophète-se dévoilc ici tout -i
entière; il veut que son peuple seul, à l'exclusion 1
des infidèles, se réserve les chevaux-arabes; ces.
puissans iristrumens de guerre qui, dans les mains
des chrétien?, pourraient être §i fu-nestes à la reli
gion musulmane.
Cette pensée,-que le has petiple- de la tente n'a.
. pas vue peut-être sous le voile symbolique dont
elle est revêtue, -n'a point échappé aux chefs ara
bes. L-émir Abd-el-Katleiv au : plus i'oçt de sa puis
sance, - punissait iiiipifovàblemfiDt- de mort tout
croyant convaincu-d'avoir vendu un cheval aux
chrétiens ; dans le Maroc, on frappe l'exportation
des chevajjy de droits tels^ que la permission d'en
sortir de rempiredevient illusoire; à funis, on né
: cède qu'à ■ regjipt' à des nécessité impérieuses de
politique; il en est de înôme à Tripoli, en Egypte,
à Constautinople, dans tous les Etats musulmans
enfin (1).. .
(i) J'ai la eertitud# que dans certains pays mùsul-
cernées-au Cirque-Olympique à tous les in
dustriels français par Louis-Napoléon Bona
parte, ont fait un instant une mortelle con
currence à cette agitation révolutionnaire
de tous les jours, entretenue, conime le- feu
sacré, par l'Assemblée nationale. ,•
, Nous l'espérons. Sous l'heureuse influencé
de celte révolution de bon sens, accompliè
d'en haut avec, tant d'art et de. succès par
Louis-Napoléon Bonaparte, tout le monde se
convertira à la- raison, comme tout le mon
de, depuis la révolution de février -1848^ s'ér
tait laissé aller au délire.
C'est surtout parmi nos philosophes, par
mi nos beaux esprits, dans les salons fde
nos belles damesj se consolant de leur pre
mière ride par une hostile exallation-du
passé, qu'est née et que s'entretient par des
bons mots ) vieux ou neufs y l'opposition
contre Louis-Napoléon, Président de la
République. Comment voulez-vous qu'au
milieu de chinoiseries, qu'au milieu dapia-
nistes étrangers et de'jeunes diplomates mé---
contens qui rêvaiedt une-^certaine célabrité
d'éloquence, on compte pour quelque cljqse
sept ou.iiuit millions do suffrages, déposés
dans l'urne par des pavs^n^ un cœur h^nnéte
mais aux mains calleuses ; par des cliefe d'u
sines, d'ateliers, par des ouvriers, tous plus
ou moins noircis par la fumée deshauts-four
neaux ? La vieille politique :à l'iris pebt-elle
comjprendre et accepter l'influence sérieuse,
patriotique, Ja politique en sabols dujabou-,
reur et du vigneron? J .
Que le gouvernement ne s'irrite pas. outre
mesure des.dernières colères et des ejerniers
bons mots d'un3' aristocratie bourgeqise, dé
passant en prétentions l'aristocratie jle. nais
sance'; qu'il ne: s'irrite-pas outre n\isuro de
l'indignation personnelle de ces bJaux es
prits qui se persuadent qu'ils? çont Voltaire,
et que le .suffrage universel, ç'esti pis que
Louis XV.. ...
Tout s'améliorera avec le temps et surtout
devant rexcmpl-de nospopulations laborieu
ses, qui ne demandent qu'une chose, c'est '
que chacun puisse faire en repos sa besogne,
soigner et emmagasiner les récoltes, fouler
l<& raisins dans / le pressoir,: remplir lés bar-
r^ues de vin, travailler le fer, lisser la loile^
lâjgiéinages; et soutenir avec émulation.au
profil de tous !a concurrçnce de l'étranger.
Ce saront les hommes livrés aux.travaux-
manuels qui, dans notre temps, donneront
d'utiles leçons à.ceux qbi nc. s'occupent que
des choses de lVspri,t ; nous no .verrons plus
les lettrés, cherchant avant tout dans l'élude
dos gouvernemens anciens de perfides allu
sions contre le gouvernement qui les choi
sit pour instruire les générations nouvelles.
L'astronomie., dans son admiration pour
la..marche, régulière des; planètes et pour
l'ordre quirègne dans |e,ciel, 'n'aura garde
de troubler les gouvérnemens de ia terre.
L'étude du droit ne comprendra plus que
la défense des intérêts de la société, et ne dé
viera plus s/ur .le.terrain glissant et si dan
gereux de la politique,. .
Nous ne verrons plus l'anatonrtie intrigante,
la physiologie séditieuse, et la pathologie
révolutionnaire. . .
Les journaux n'auront plus d'injures pour '
personne, même pour les journalistes:
Tels sont mos .modestes,vœux,pouiv l'an
née qui commence,. en attendant plus et
mieux. -
L. VÉRON.
.La règlementatjon.d^s cabarets et .des dé-,
bits de boissons était réclamée depuis long
temps aii nom de l'ordre politique et social.
, CVst dans"îes cabarets que's'eserçait sunoilt...
cette propagande anarchique qui faussait-les
esprits et pervertissait les cœurs. C'est là :
què se recrutaient les sociétés secrètes, que se
tramaient ces conspirations, ces complots en '
permanence, incessamment suspendus sur la ,
tête du pays, et n'attendant qu'une occasion
pour éclater. C'est dç là que.partait le signal
de laguerre civile, au jourde l'insurrection, et
que l'on se mettait en roule pour aller cons
truire des barricadés ou pourallet attaquer les
propriétés. En un mot, le cabaret avait, dans
trop d'endroits, remplacé le club, et il y avait
cette différence que l'usage des .boissons al
cooliques, dans cé club d'une nouvelle es
pèce, contribuait encore à excilfer les têtes et
à favorisérjes progrès des mauvaises "pas
sions. On ne pouvait donc pas, après avoir
fermé les clubs, laisser les cabarets,, qui eu
avaient pris la place, jouir de la même , li
berté que les autres établissemens de com- -
merce^ et.se1 soustraire.^insi à faction légi
time. de l'autorité. L'a suppression des cl uba
fût devenue une mesure illusoire, si on na ,
Savait complétée par la réglementationMes
cabarets/ ' ■-»- . ■ .
Mais ce. n'est pas.seulement au-pouit dé vue
de l'ordre, c!est encore au point de vue da
l'économie sociale et de la moralité publique,
que celte réglementation était vraiment de
venue nécessaire. L 'ivrognerie n'est-elle pas
lè vrai- fléau de nos populations labo
rieuses?. N-'esl-ce pas elle: qui agit de la fa
çon la plus pernicieuse sur la santé, sur la
moralité, sur. >le bien-èlre. des ouvriers ? Or,
quand et comment les ouvriers s'enivrent-
ils? Est-ce , au foyef domestique,,.au milieu
de leur famille, près de leurs pères, de: leurs
femmes ou de leurs eiifans? Oa sâif bien quo
non. C'est au cabaret qu 'ils-contractent ce
penchant avilissant, source dé'toutes les
misères et de, tous les vices. : C'est donc au
cabaret qu'il ; est naturel de s'en prendre, >
afin d'attaquer l'ivrognerie dans son . siège,
même et de la combattre d'une manière effi
cace.
-Vout-pn- sa,voir de combien s'e-st -'ïreru,
depuis vingt ; ms, le nombre des dôbil 1:1-; do •
boissons soumis à la iicenéj V li pftit do: •
250,000 en 1:83-1,;'- il .monte aùjomvî'hui
à 350^000.; c'est .100,000 d'augmentation.
L'accroissement à élé de 20,000 pendant ia
période de 1847 ài88qu'il importe dç .-constater.;-..c'est que ce lté,
augmentation-a eu lieu surtout pour les ca
barets, clé la classe la plus intime. Ainsi le
nombre des débitais qui-i^ sont. s^iuïiis
qu'à utiô licence du 6 .-fr.v s'est- élevé de
199,'000 en.1831, -à 23 },0Q0,eu" 1850, c'e--t ù
|- dire qu'il s'est accru de 70,000. Quel eusei-
gnement pour nous que cellemulliplicalioa
si rapide des cabarets sur Joute la surface du
territoire ! Ne doit-on -.-pas y chercher l'expli
cation de bien des souffrances, de bie'uiss
émeutes, de bien des-crimes. qui ont àllïigê
la société dans ces derniers' temps ?
On n'a,, du reste, pour §e fbire une i'dée
exactebarets, qu'à parcourir l'ouvrage publié par
M. Yillermé, sur l'çlat physique a moral .
dés ouvriers, à V suite d'-un-voyage en
trepris dans nos principaux centres de
là-
- . . ». ww K(-
brique. Voici, par exemple, la description
■qu'il donne des cabarets-du quartier des
Etaquos à Lille.; « J'aurais voulu, dit M. Vii-
lèrmé, pénétrer, dans ces lieux, oiYj'ai vu,
par lés portes et par les fenêtres, à trave'rs un
nuage'de fumée et do tabac, comme des
fourmilières d'habilans qui s'agitaient; mais
il était évident que, malgré la^iréeaution que
j'avais prise do m'habiller de maiiicro à leur
paraître moins suspect, mon apparition au
milieu'd'eux, aurait excité leur surprise et
peut-être leur méfiance. Un grand nombre
se tenaient debout, faute de.place pour s'as
seoir, et l'on voyait parmi eux beaucoup de
femmes. Tous buvaicnt.de ladéte^.able eau-,
de-'vie de grain, ou bien de ia bière. J'enten-
Parlezrvous de chevaux,avte un djieud; ce noble
de la tente, qui tire encore vanité de ce que ses
ancêtres ont combattu les nôtres ën Palcsiino, il
vous dira : :
Rekauljelferit'9s, :
- Ou telong et merass, - ■
Ycguetaâ edoude men erass.
J.o monlement des chevaux,
Et te^ iûchtment ^des levriers;
Vous ôtont les vers d'une tôte. -,
Le voluptueux thaleb, homme de Dieu pour 'ie
monde, qui vit dans la paresse contemplative, sans
autres soins que ceux de sa toilette, sans autre tra
vail que celui d'écrire des talismans et faire des
amulettes pour- tous et pour toutes, vous dira les-
yeux baisses :-
Djennqt tl ard âtadphar etKreM, -, • --•
AlaMontalatet-K'etoube. • '
Le paradis de la terre se trouve sur le dos des che-
Dâns le. fouilloment des livres, " [vaux,
Ou bien sur le cœur d'une femme, -
Que si vous interrogeVl'un de. ees vieux patriar
ches arabes (chikh), renommés pour leur sagesse,
leur expérience et leur hospitalité, .il vous répon
dra . *" '
• — Sidi Aomar, le «impagnon du prophète, a
dit ;i: ' ; ■'
.0 Aimez les chevaux, saigneï-les, • ils mérilent
» votre tendresse j traitez-les comme vos enfnns,
ï et nourrissez-les comme des «mis de la famille,
» vètissf 'Z -les avec soin.!. Pour l'amour de Dieu, ne
3î vous négligez pas, car vous vous en repentiriez
» dans cette marron «t dans l 'autre. »•
Avez-vous entln le bonheur de rencontrer sur
votre-route l'un de ces- trouvères errans [ihedçhh,
fesselih) qui passent leur vie à voyager de tribu en
IribUi ' pour amuser les nombreux loi>irs de nos
guerriers-pasteurs, aidé d'un joueurde'llqte (hues-
406), tt s'accompugnanl du tambourin (bandafr),
d'une voix sourde, mais non «an- hamonio, 11
vous chantera : , x
Mon cheval est le seigneur des chevaux!
lt est bleu .comme le pigeon sous l'ombre, •
mansj sur la liste des pres^ns obligés, en regard d^un
nom chrétien le .donateur avait mis : Ktdar ala
Khrater et RoutHi: Une,n>ssepojtù; le, di^étiefi, ■
coup d'œil
Il ïïoircit r ls cœur de nos ennemis,
Aux jours où les fusils se touchent.
Mebroul; est l 'orgueil du pays.
Nous sommes ensuite initiés par le géné
ral Daumas à toutes les;conciliions de race,
de -beauté et d'éducation quo le cavalier in-
-digène, re successeur et co continuateur du
cavalier numide, exige do sa monture. Sans
doute quelques idées .superstitieuses se,sont .
glissées dans les'opinions des Arabes .'à cet.
égard, mais, ea général, on peut constater la
justesse de leurs observations et la finesso do
leurs aperçus. Au surplus, lesfaits parlent } cl
il suffit do, savoir ce que le cavalier du désert
sait obtenir de son clieval, pour être cofl-
vainc'i qu'il -ne se trompe pas. Nous citons
encore le livre du général Daùmas :-
Uil-bon cheval, dans liï désert,- doit faire, pen-
dant cinq à six jours do suite, des traites dé v.irm.t- -
cinq à treiitû lieues.Deux jours îvpoç, unc .bôii-
aO BOurriture, et il pourra recommencer.
s Avec- un cheval qui, arrivé h h couchée, se
» secoue ,.. gratte la terre du pied- et -hennit i
«.l'approche de -l'orge; puis, la tète entrée dans
d la musette, commence par mordreavee furie trois
» ou quatre fois de suite le grain., qu'on lui pré-
# sento, on ne doit jamais s'arrêter, en route. » .
Les-voyages, dans le Sahara, ne. sont pas ton- -
jours d'aussi longue- haleine, 'ma s il n'est j»as
rare, d'un autre côté," de voir des chevaux faire
cinquante-ou çaixante lieues dans les vingt-quatre'
heures.,' .
Une Iri'bu, avertie que ses ennernis iivêilitent mie
razzia contre elle, enverra pour les observer des
éclaireurs (chouâfm) (l) montéssnrdesjumens tiflcs'
de juif (bonale-cl ihowle], -tant elles seront adroites'
et rusées..Ces cavaliers n'emporteront qu'une ration. „
d'orge, le souper du cheval, ils voyageront aux dk"'"
verses altuws. mais de manière f» ménager hahitc~
•ment leurs montures,^et irpnt s'embusquer à- une:
trentaine do lieues de'leur point de départ iwut-
(1 Singulier chouaf{yo^af} du verbe it a vu_
•BUREAUX : rue tlu' 94L, JBFét> 'ier Walofia .i, a©.
-1852.-JEUDI l**-JANVIER^
B9KSB
PRIX £'ABONNEMENT
v tour Paris .et ks.départernens
" ROIS Hors 12 F. | six mois . . 22 *.
.OTAN..-. 40 F. mf
i poca iBS pays KTBANGEas , se reporter
. u. tablèau qui sera publié dans le jouraal,
les 10 et 33 de chaque mois. '
Les abonnement datent des 1« et 1« ] •
- ' de chaque mois.
S'adresser, franco, pour la rédaction, à Mï Boniface.
Les articles déposés ne sont pas rendus.'
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
■ ' .' ' ; 'V. v.v ? '.v. . *"■ -'"J'* ■■■v»
département, aux Messageries et aux'Directùms de posfert-A Londres, chez MM; Cowi zet fils , - j;-;
—A Strasbourg, chez M. Ai^xaîîMie, pour l'Allemagne. v v ; ; I ■
On s'fibciM', dans les
-> : •
S'adresser, franco, pour l'administration, £Mi' tixtuoi, -directeur.
Les annonces sont reçues au bureau dit journal; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse
fi-'SasiijïPisîîerêc étant fermée le 1°'
janvier, ïe ■COWSTBTWTBÔHIfllEI. - rie
{imiipa pics vendredi 2..
PARIS * 51 DÉCEMBRE.
' Ce soir, à huit heures et demie, là com
.mission consultative s'est rendue à l'Élyséc,
. où-eile a été. reçue par le Président de la-Ré?
publique entouré de ses ministres et de ses
aides-de-.camp.
M. Barochè, vice-président, a lu et remis
ensuite entre les mains, de Louis-Napoléon,
^l'extrait du procès-vérbàl constatant quele
votedesS6dçpartemens, de l'Algérie, de l'ar
, méect de la-marine, sur le plébiscite du 2
: décembre, donne pour résultat : î
OUI 7,439,2 IG
NON 640,737'
Voici le texte de ce document :
7 COMMISSION CONSULTATIVE. i
èéance du 31 décembre -i 851. ?
, EXTRAIT DU REGISTRE DES DÉLIBÉRATIONS.
• • : La commission consultative'chargée par le dé-;
cret du .ri décembre de procéder au recensement
général de& votes émis sur le projet de plébiscite'
■< proposé ■ le 2 décembre par le 'Président, de la Ré
publique à l'acceptation du peuple .français;
Après avoir examiné dans ses bureaux tt pen
dant les séances des '21, 26, 27, 28, 29, 30 et 31
^ décembre, les procès-verbaux d'élection dressés
dans les divers départemens, de la République et
• dans tçius les corps composant l'armée de'terre.et.
ilé nier, lesquels procès-rverbaux ont été transmis,
'■■à la commission par les ministres de l'intérieur,■
- .de la guerre et de la marine; ■
" Apres avoir, dans la séance générale do-te jour,-
enlondu les rapports .qui lui ont été faits au iiom
! de etneun de ses bureaux V
' Considérant qu'il est établi par les pièces sou-
'' inises à son :examen, que les opérations électorales
' ont été libremeufet regulièrement'accomplies;
Que, si- les' procès-verbaux d'élection dressés
'■ dans le département .des liasses-Alpes, ainsi que
--'dans quchjuc3 communes de deux départemeris
et dans une. partie dé l'Algérie, Ttç sont pas en-:'
'• coro-parvenus au ministre.de l'intérieur, il eôh-i.
vient, en présence de l'immense majorité ôb-^
■ tenue par. le' projet de plébiscite, et pocr . ne|
pas-.-retarder la proclamation du vote, de" prdi>4
"dre provisoirement pour-'base,'et sauf vérifiCilior.:
ultérieure poyr ces .diverse* localités,Jés- chiffrée
indiques par la correspondance des préfet:--, et cîe
porter seulement. pour l'Algérie les chiffres qui;
sont, quant à présent, connu.*; - -
Déel ire-qu'il résulte durecensemeu't général des 1
vc^es émis sor-lc projet de plébiscite du 2 décem-
•bre, ainsi-que dn • tableau.- général qui en a été
'■■dressé et qui scia aunexé.'au procès-verbal,
'Que les bulletins portant le mot eut sont au nom--
- -• bre de ' 7,139,216
Ceux portant lc-jnot non au nombre de 610.7371
„ Les bulletins déclarés nids au nombrede 36,880;.
La coaimissum con-ultative décide qu'elle- sei
_ rendra.ee-soir, à huit heures et demie, à l'Elysée,f
pour présenter à.M. le Président delà République!
*)e rémitat du receu- emcr.t général des voles. %
Une aiupli.ilion du présent prosés-verb il> signée;
: du vk«-président H des secrétaires, sera udivs.=écî
àu ministre de l'intérieur pour cU'c dé |io ;co aux;
.'archives''nationale;-. ■ ' i '.
Fait au palais du quai d'Oisay, en séance gêné- j
"rate de la commission consultative, -le.31 décem-î
bre 18-51- ' . ";
Le vicc-prësident,delacominissi()n consultative,)
Signé • UAROcae.
. - Les seeréinires : - . ;
BKBAKD, PEPIN-LEIIALLHUR, DE SI0USTIEa, ;
; MATHIEU BODET, DE PLANCV,BATAILLE.
M. liaroclio a ensuite pris la parole en ces
; termes : • . : '
. , Monsieur, le Président,
En faisant npp'el au peuple français, par. votre '
1 proclamation du 2 décembre, vous avez dit :
, « ne veux plus 'l'un pouvoir qui 7 est impute-!
.» sa t-t à faire le bien et m'tncliaine , au gouvernail
y> quand je vois je vaisseau courir vers l'abîme;;
' » Si vous avez-confiar.ce en moj, donnez-moi les'
moyens d'accomplir la grande mission que je?
» liens de vous. »
; A cet appel loyal, fait-à sa conscience et à sa:
souveraineté,-la nation a répôndu par.unc immense,
' acclamation, par plus de sept millions quatre cent;
.. cinquante-mille suffrages;.-.-
; Oui, Prince, la France a confiance en vous ! elle a
Confiance en .votre courage, en votre haute rai son-,
envotffi amour pour elle ! Et le témoignage qu'elle,
vient de vous en donner est d'autant plus glorieux'!
Lqu'il est-rçndu. après;trois ann.éus d'uii goùverne-j.
ment dont il-consacre ainsi la sagesse et le.pa
triotisme; -; ' ..
. L'élu du 10 décembre 1848 s'est-il-montré digne
du mandat que- lc : ïpeuple-luNwait-«onl\;ré ? -A-t-il
bien-compris la mission qu'il avait reçue ?
Qu'on le demande aux sept millions' de voix qui
"viennent de couûrnicr„ce- mandat, en y . ajoutant
. une mission et plus grande et plus belle !
• Jamais, dans aucun pays, la volonté nationale
s'est-elle aussi solennellement manifestée ! Jamais
gouvernement obtint-il un assentiment pareil,
eut-il line base plus large," une origine plus légi
time et plus digne du respect des peuples! (Mur-
oauies d'approbation.) *
Prenez possession, Prince, de ce poûvoir qui
vous est si glorieusement déféré.
Usez-en'ponr.dévelo'pper pqjde sageî institutions
-les bases fondamentales que^e peuple lui-même
!.a çonsai rées par ses votes. -
* Rétablissez en France le principe d'autorité, trop
ébranlé depuis soixante ans pat nos continuelles
agitations. . : '
, Combattez sans relâche ces passions anarcliiques
qui attaquent la., société jusque dans ses l'onde-
mensï ■■■■; -■ ■■ ■
v Ge ne sont plus seulement des théories odieuses
que vous avez à poursuivre et à réprimpr. Elles se
sont traduites en faits, en horribles attentats.-
! Que la France soit enfin délivrée de ces hommes
toujours prêts pour le meurtre et le pillage, de ces
hommes qui *au XIX 0 siècle, font horreur à la ci
vilisation et semblent, en réveillant les plus tristes
souvenirs, nous reporter à pinq cents ans en ar
rière. (Vif assentiment.)
.l'rince, le' 2 décembre , vous avez pris pour
symbole la France régénérée par la révolution .de
1789 et organisée par l'Empereur, c'est-à-dire une
liberté sage et bien réglée, une, autorité forte et
respectée de tous. ■ " -
4 Que votre sagesse et votrè patriotisme/réalisent
cètte noble peusce. Rendez à ce pajs si riche,vsi
pjein de vie et d'avenir, lesplus grands de tous les
biens; l'ordre,'la stabilité, la confiance. 'Compri
mez avec énergie l'esprit d'anarchie et de révolte,
; Vous aurez - ainsi sauvé- la• France j préservé
l'Europe entière d'un immenfev/péril, et ajouté îi la
gloire de votre noin, une nouvelle et impé.-i.îsable
gloire.
Ces paroles sont suivies de marques una-
nimes.fït significatives d'approbation.
Louis-Napoléon a pris ensuite la parole :.
« Messieurs, i
» La France a répondu à l'appel loyal que
» jfr lui.avais fait. Elle a compris que je n'é-
» t iis sorti do la légalité que pour -renlivr
» ;daus le droit. Plus de sept millions de suf-
» fragog viennent do m'absoudre en jusii-
». fiant lïn acle qui n'avait d-'aulrc but qiio-
d'épargner à la Ffanm et à l'Europo peut--
t> .être des.années dp Iroubios et de malheurs.
(Vivôs marques d'assentiment ) ,
V Jo tous -, remercie d'avoir constaté. qIÏK
civilement combien cette manifestation;
était nationale (.1 spontanée. .. ■ . :
» Si.je me félicite de oetl« immense adhé^
sion, ce n'est- pas par orgueil, mais parce
quelle me donne-la f»rce de parler et d'à-;
gir ainsi qu'il convient au chef d'uue-
grande nation conime la nôtre. (Bravos ré-;
pélés.)
» Je comprends loute la grandeur de ma
» mission nouvelle, je ne m'abuse pas sur
» ses graves difficultés. Mais avec un cœur :
droit, avec le coucours de tous les hom
mes de. bien qui, ainsi que vous, m'éclai-
reront deieurs lumières et me soutien-/
dront de leur patriotisme, avec le dévôû-
ment éprouvé de notre vaillante armée,
enfin avec cette protection que demain je
prierai, solennellemént le ciel de m'accor-
der encore (sensation prolongée), j'espère
me rendre digne de la confiance que le
peuple, continue de mettre en moi. (Vive
approbation,) J'espère assurer les destinées
de la France en fondant des institutions qui:
répondent à la fois et aux: instincts démo-M
cratiques de la nation et à ce désir exprimé
universellement d'avoirdésormais un pou
voir fort et réspecle. ( Adhésion chalcu-
ÏEHIXETON DU KMTBIIOSSHi. 1" JMÏ.
PS'ÉPMDIi' SAHARA',
, -Pab lb gésIral Daumas.
^ Voici les élrennes que "doivent se donner
-tous ceux qui, à un degré quelconque, sont
épris de l'amour des chevaux. Le livre de.
; M. Daumas n'est pas seulement un ouvrage
i plein de faits curieux et nouveaux, écrit d'un
-style anj'mé et vigoureux qui entraîne, et qui
capiive. C'est aussi le manuel complet de :
■l'art de l'hippiatrlque chez un peuple, qui a
dû à l'audace de ses- cavaliers sa gran
deur passée et son importance militaire;
Il n'y a point un sportman, un homme du
'monde, passionné pour les plaisirs du turf,
Sui ne le lise avec intérêt et avec fruit,
n'y a point un directeur de - haras, uti
iélevevir ds. chevaux, un vétérinaire qui n'y
trouve" des préceptes ulilfs et des révélations
<ïnatlendues:Est-iIbesoind'ajouter.que les per-
«onaes jes .pl us élraugèrcsaux nobles plaisirs
de réqui'tation,les plùlosoplies, les penseurs, ■
les poetés, y renconlreroiit une ample mois
son d'tiperçus curieux, de traits de mœurs
- jpiquans et variés, de chants arabes pleins de
charme et de vie, de récits de chagse et de
guerre aussi attaenans par le fond que bril-
lans par la forme? Ji. le général Daumas a
fait déjà ses -preuve,s littéraires par la
' Grande " Kubylie , par le- Sarah algérien,
par le Grand Désert: "Les Chevaux du Sa--
nom, qui viennent de paraître chez l'éditeur
'Schiller, mettront le sceau à la réputation
"littéraire de ce jeune officier-général qui.
après avoir organisé eu Afrique les.bureaux
arabes et joué un rôle éminent dans 1'peuvre
de la conquête, est placé aujourd'hui, au mi
nistère deïa,guerre,- à la tête du service d»
l'Algérie, qu'ildirige avec une si intelligente,
activité.
M. le général Daumas, dans son nouvel
ouvrage, a voulu poursuivre l'étude qu'il a
déjà faite des mœurs, des institutions, des
coutumes de ces tribus vaillantes et fières
qui ont arraché autrefois à la civilisation
chrétienne et à la domination byzantine l'A
frique septentrionale, et quî," gouvernées
plus tard pendant plusieurs siècles par les
Turcs de l'OdjaU, sont maintenaotsoumises a
l'action de notre politique, Pour deviner lo,
secret de leur force et-de leur résistanoe,
il faut connaître l'instrument par excel
lence de leur puissance militaire j et cet
instrument, c'est le cheval, le cheval ara
be, chanlé par lé prophète lui-même, cé
lébré par les thalebs, ThAte de la' len
te, le commensal de la famille, l'objet de la
tendresse.et j'allais presque dire du respect
du guerrier, de la femme "et de l'enfant. Ce
n!est pas chez l'indigène du Tell, -amolli
.et corrompu par le voisinage des villes ,
par le contact des Maures, des Turcs, des
Coulouglis et des Juifs, que M, le général
D.umas est allé chercher ses types, et ses mo-,
dèles. Cet habile explorateur du monde ara
be a franchi la limite de la terre cultivée, il
s'est rendu dans-le Sahara, où.rè&neht en
core dans toute leur simplicité antique les
mœurs patriarcales et'belliqueuses des des.-
cendans d'Amrou, de' Musa et de Tarik,
ces cGnquérans de l'Afrique et- de l'Es
pagne; où l'homme de la grande tente,
au milieu de sa famille , ûe ses servi
teurs et de ses troupeaux,:mène encore l'exis
tence nristocralique et chevaleresque des Sar-
rasins du moven-àge. D'ailleurs, comme M,
Daumas ledit très bien lui-même, adoucissez
les traits du Saharien, ôtez'à sa figure et à ses
manières de leur originalité, et vous aurez
» reuse.) En effe.t, donner satisfaction aux
» exigences du moment en créant un sys-
». tème qui reconstitue l'autorité sans-bies-''
» ser l'égalité, sans fermer aucune voie
». d'amélioration, c'est jetef les -véritables
; B bases du seul édifice capable, de supporter ■
» plus tard utie liberté sage et bienfai-
» santé. »* . ,
Des cris de :. Vive Napoléon I vive lë Pré
sident! se font entendre. Les membres de la
commission se pressent autour .de Louis-
Napoléon pour lui adresser leurs félicita
tions". Quelques conversations s'engagent en
tre le Président et plusieurs des membres de
la commission. "Vingt" minutes environ se
passent atant la réception du corps diplo
matique.
- Le corps diplomatique a été présenté par .
le nonce apostolique. II n'y a point «u de
discours. ■. '
Mgr l'archevêque, le chapilre métropoli
tain et le clergé de Paris ont. été reçus en- ;
suite., ■ • '
Mgr l'al'chevèque s'est exprimé en ces ter-
mes : ' ~ \
« Monsieur le Président, . .. "
» . Nous vêtions vous- présenter ■ nos félicltitions
et nos vœux. Ce que nous allons farre'demain,
nous le ferons tous • les-: joars de l'année qui va
commencer. Nous prierons Dieu avec-ferveur pour i
lesiKcès de la 1 haute mission qui vous aétéconnée ; .
pour la paix et la prospérité, de la République, pour -
l'union et taconcrde de tou£ les citoyens. Mais afin '
qu'ils soient tousbons citoyens, nous demanderons .
à'Dieu d'en faire de bons, chrétiens. » . .'
. Le Prince -a remercié Mgr l'archevêque
d'avoir bien voulu mettre sous la protection
-divine ies actes qui lui ont été inspirés par. ce
sentiment .'qui lui avait dicté ces paroles:.
« Que lès bons se rassurent et que les mé
dians tremblent!» • . , ;
Le doyen du clergé de Paris, le vénérable
curé de Saint-Nicolas, âgé .de 'quatre-vingt-;
sept ans, s'est approché vivement du Prési- ■>
ident et lui a dit d'un ton, allègre : « Je suis
heureux, Monseigneur, de yous' dire avec le
prophète , l'œuvre de Dieu réussira quand
même. » 1 "
L'assistance fout entière a accueilli avec
une expr-èssio'n' "d'espoir sympathique, lés
courtes ^expressives"paroles du vieux curé.
.7? -
Ge'ù'e|t point une exagération,
1HS2 â|.vail entendre, sonner la dernière
heuredj^jâ société.
. J Boâ -sera, nous l'espérons, 3a première an
née d'un nouvel avenir de paix, de prospé
rité poyr laFrancc.
C'est Louis-Napoléon qui a fait cela. - ;
'Ce ciel gris et sombre de la'politique,-gros <
de tempêtes et de naufrages, est devenu un
ciel d'azur,/illuminé des féconds rayons du-
soleil. : . _ ; • ■
Louis-Napoléon nous a sauvés ! .
m Ne l'oublions pas !..
Appelons franchement les choses par leur
nomLouis-Napoléon a fait, le 2 décembre,
une révolution d'idées.et d'avenir, et qui ne
ressemble-en rien aux révolutions qui: l'ont
précédée. Elle était nécessaire ; elle a été sé
rieuse et-acceptée avec enthousiasme parle
pays.
Le grotesque et le ridicule n'y ont tenu
aucune place. Cette révolution du 2 décem
bre n'est point venue dire stupidement-dans
le Moniteur et'dans lë Dull'eliitdes Lois, devant •
les railleries de l'Europe : a Le principe de
l'égalité implique l'uniformité du costume.».
Elle n'a. imposé à personne le gilet à la
Robespierre.- Celte révolution ne s'est .point
faite pûur changer la crinière du-casque
de la garde municipale, pour .changer, le
chapeau et la coupi? dû l'habit des ser-
-gens de ville, qui,, par parenthèse,-.se sont,
côinme toujours, conduits en braves et hon-
îîêïes gens. Cette révolution n'a imposé dans
aucune de nos relations publiques ou pri-
- vées, le titre de citoyens.à qui que ce §oit.
Les' théâtres peuvent "s'appeler comme ils
veulent et les orgues de Barbarie ne réveil
lent plus la ville et les faubourgs avec l'air de
la Marseillaise, ou avëc cet air aux paroles
meûteuses : Mourir pour la patrie ! Personne
"n'ajélé crier sous les fenêtres du baron de
Rothschild : Des lampions! des lampionsrl sox
itti' rhythme improvisé. Cetle révolution
s'est faite sans tambour ni trompette. No
tre brave armée a défendu l'ordre et les
actes du pouvoir, uniquement pour proté
ger la libre expression des volontés du peu
ple. On a, par prudence, privé momentané-
imènt de leur liberté' les Montagnards-et les
/parlementaires qui, entraînés par leurs con
victions et leur courage, auraient été se
: faire tuer peut-être de barricades en bar
ricades. ' ' ;
; La révolution accompli le 2 décembre par
Louis-Napoléon Bonaparte, à .visé haut : du
- même .coup elle a mis en déroute les com-
r. plûl? du socialisme et les abus du gouverner
•ment parlementaire.
- Comprenez-vous qu'un pays agricole, iri-
i dustriel : et commerçant, n r ait pendant tant
,d.'années accordé la parole qu'à des théories
politiques, n'ait prêté l'oreilleiqu^à des dépur
" tés, qu'à des représentans s!eniVrant, comme
dans un couvent, de discussions scholasti-
ques, d'orgueil de soi-même, et restant étran
gers, comme dans un couvent, à tout ce
qui se passait hors de cliez eux. , .
Les journaux que les Assemblées. ont
toujoDi-s. méprisés et maltraités ^n'exis
taient que pour l'Assemblée nationale,. Cor-
néitle eût fait représenter de nos jours le
Cid et Cinna, Molière eût fait jouer le iiissan-
jrope , La Fontaine eût publié ses . fables,
le'çons durables de -. bon ;sens et de raison, et
Bossuet eût prononcé ses ; semions et ses orai-
.sons funèbres, que, sous le régime parlemen
taire, on ei'rt moins parlé de iout cela que
dég mots heureux ou des. calembours de
M. Dupin, -président de toute Assemblée",
des injures .grossières que s'adressaient pu-,
hliquement-: entre ..,eijx tous les partis ,
d'une intéfrûiuïôn'^d > tm~'rêpréséntant;-des
Hautes- où des -Bissc5-Alp-" , 3, ou d'un
discours aussi offonsaut pour la grammaire
que pour le pouvoir, d'un membre du l'op
position. ,
J'excuse presque l'orgueil cl la folie de
toutes ces illustrations inviolables de clo
chers et de carrefours. Lfes journaux ne les
grisaient-ils pas tous les matins en exagérant
. leur fausse importance et en leur donnant
une ridicule et incessante célébrité?
■ Espérons-le, le gouvernement de Louis-
-Napoléon remettra chaque chose et chacun
à sa place. '- •
On estimera plus un jaune et pesait épi
de blé qu'uirlong discours ; on sé préoccu
pera plus d'une invention nouvelle que d'une;
hostile interpellation contre le chef de l'E
tat. Ce sont là- les tendances raisonnables
de notre temps ,' al cela "est si: vrai, que,
par line exception inouïe ', en. dépit de
toutes les propositions dangereuses de com
missions d'initiative, en dépit de Je
proposition dés questeurs -ex du projet de :
loi du conseil d'-Etat sur la responsabilité
du pouvoir^ l'exposition dé Londres et la
distribution des récompenses nationales^ dé->-
l'Arabe du Tell.
• M. le général Daumas rend compte en ces
termes dû-procédé -à l'aida duquel son livre
a été fait : . •
De 1837 à4839, : dit-il, j'ai-été consul de France
à Ma-cara auprès' de l'émir Abd-el-Kader, puis
chargé des atlaires arabes dans la province (fO-
•ran'-quc; commandait alors M. le général de La
Moricièrê, et enfin directeur central des^ilVaires
arabes de l'Algiirie'sous le gouvernement de AJ. le.
maréchal duc-d'Isiy.- .. - "
Ces diverfes. positions me. mirent en-relations
avec les chefo in.!igèï«es et les grandes familles du
■pay;.; ' ■ , -
J'avais-appris leur langue, et c'est sur leurs rcn- .
seignemens -que-j'ai pu publii r tour- à tour- le Sa
hara, le Grand Désert et la Grand* Kabylie., ou
vrages qui ont rendu peut-être quelques services à
questions de guerre, de commerce et de domina
tion.-' ' • . -■
L'élude des chevaux arabes, qui avait été -l'ob
jet." de mes attentives recherches:,- m'a semblé for
mer ie complément de mes travaux antérieurs.
Aussi bien, cette question était pleine d'incerii-
tu^s.et -d'asserlians contradictoires.
Suivant les uns , les Acabrs sont les premiers
'cavaliers du -monde;-au dirbdes autres, ils ne sont
que des bourreaux de chevaux. Ceux-ci leur fopt
honneur de toutes les bonnes méthodes admises.
chez nous ou ailleurs; ceux-làies représentent
comme n'entendant rien à l'éqisjtutiôn, T«i à-l'hyg^iè-
ne, ni à la reproduction, ' - •
Qu'y a-t-il devrai dans tout cela? Que!le.cst la
valeur réelle des' cî-.'evaux arabes? Quelle est la
nature des services à an attendre?
J'ai voulu lè'savçii'. non par ouï dire, mai-i-par
le témoignage de iiios yeux ; non par les-livres,
mais par les hommes. ,—
v Ce qu'on va lice est 'donc le résumé tant de mes
QOfervations'iiersonnelles quede niesentretiensavec
des Arabes ( ) e toutes Jes conditions, • depuis lc.nor
ble de la Wnte jusqu'au simple cavalier^qui, com
me il le dit lui-mèniç dans son pittoresque langa
ge, n'a dlautre^ïpft-'ssion que celle de vivre de ses
épcrohST&t
C]est annoniâir lue je ine suis irilormé' ï anprès de
ceux qui possèdent beaucoup, comme auprès de j
peux qui possèdent peu.; auprès de ceux qui élè- '
vent des chevaux, comme auprès de ceux qui ne sa
vent que les monter ; enfin, auprès de tous. ;
M. le général Daumas,.dès le début de son
livre, nous introduit au milieu du Sahara.,
Il nous monfre le rôle que joue le clievaf
dans la vie du guerrier du ' désert, et com- J
mcnl; dans toutes les, classes .de la société
musulmane, ce rôleiest apprécié.- r
" Quand Dieu a voulu créer la junseni; proclament
lés douldmas, il a dit au vent : «Je ferai naître de
}> toi un être qui portera mes adorateurs, qui sera
» chéri par tous mes esclaves, et qui fera le dé■
n sespoir de tous ceux quijnc suivent pas mes loin-,*
et il créa la jument en s'écriant :
«Je t'ai créée, sans pareille,'{es biena de oo
» monde "seront plaoés entre tes yeux, tu ruineras
. mes ennemis ,- jiartout je te rendrai heureuse et
» préférée-sur tous les autres animaux, carlaten-
•» drepse sera pàrtout dans le cœur de ton.maître.
■'i lionne pour la charge comme pour la retraite,
ï lu voleras sans ailes, et je ne placerai sur ton
» dos que des hommes qui me ronnaîlropt } m'a-
» dresseront dps pi iàres. dés actions de grâce, des
» hommes enfin qui m'adoreront. »
La pensée intime du prophète-se dévoilc ici tout -i
entière; il veut que son peuple seul, à l'exclusion 1
des infidèles, se réserve les chevaux-arabes; ces.
puissans iristrumens de guerre qui, dans les mains
des chrétien?, pourraient être §i fu-nestes à la reli
gion musulmane.
Cette pensée,-que le has petiple- de la tente n'a.
. pas vue peut-être sous le voile symbolique dont
elle est revêtue, -n'a point échappé aux chefs ara
bes. L-émir Abd-el-Katleiv au : plus i'oçt de sa puis
sance, - punissait iiiipifovàblemfiDt- de mort tout
croyant convaincu-d'avoir vendu un cheval aux
chrétiens ; dans le Maroc, on frappe l'exportation
des chevajjy de droits tels^ que la permission d'en
sortir de rempiredevient illusoire; à funis, on né
: cède qu'à ■ regjipt' à des nécessité impérieuses de
politique; il en est de înôme à Tripoli, en Egypte,
à Constautinople, dans tous les Etats musulmans
enfin (1).. .
(i) J'ai la eertitud# que dans certains pays mùsul-
cernées-au Cirque-Olympique à tous les in
dustriels français par Louis-Napoléon Bona
parte, ont fait un instant une mortelle con
currence à cette agitation révolutionnaire
de tous les jours, entretenue, conime le- feu
sacré, par l'Assemblée nationale. ,•
, Nous l'espérons. Sous l'heureuse influencé
de celte révolution de bon sens, accompliè
d'en haut avec, tant d'art et de. succès par
Louis-Napoléon Bonaparte, tout le monde se
convertira à la- raison, comme tout le mon
de, depuis la révolution de février -1848^ s'ér
tait laissé aller au délire.
C'est surtout parmi nos philosophes, par
mi nos beaux esprits, dans les salons fde
nos belles damesj se consolant de leur pre
mière ride par une hostile exallation-du
passé, qu'est née et que s'entretient par des
bons mots ) vieux ou neufs y l'opposition
contre Louis-Napoléon, Président de la
République. Comment voulez-vous qu'au
milieu de chinoiseries, qu'au milieu dapia-
nistes étrangers et de'jeunes diplomates mé---
contens qui rêvaiedt une-^certaine célabrité
d'éloquence, on compte pour quelque cljqse
sept ou.iiuit millions do suffrages, déposés
dans l'urne par des pavs^n^ un cœur h^nnéte
mais aux mains calleuses ; par des cliefe d'u
sines, d'ateliers, par des ouvriers, tous plus
ou moins noircis par la fumée deshauts-four
neaux ? La vieille politique :à l'iris pebt-elle
comjprendre et accepter l'influence sérieuse,
patriotique, Ja politique en sabols dujabou-,
reur et du vigneron? J .
Que le gouvernement ne s'irrite pas. outre
mesure des.dernières colères et des ejerniers
bons mots d'un3' aristocratie bourgeqise, dé
passant en prétentions l'aristocratie jle. nais
sance'; qu'il ne: s'irrite-pas outre n\isuro de
l'indignation personnelle de ces bJaux es
prits qui se persuadent qu'ils? çont Voltaire,
et que le .suffrage universel, ç'esti pis que
Louis XV.. ...
Tout s'améliorera avec le temps et surtout
devant rexcmpl-de nospopulations laborieu
ses, qui ne demandent qu'une chose, c'est '
que chacun puisse faire en repos sa besogne,
soigner et emmagasiner les récoltes, fouler
l<& raisins dans / le pressoir,: remplir lés bar-
r^ues de vin, travailler le fer, lisser la loile^
lâjgiéinages; et soutenir avec émulation.au
profil de tous !a concurrçnce de l'étranger.
Ce saront les hommes livrés aux.travaux-
manuels qui, dans notre temps, donneront
d'utiles leçons à.ceux qbi nc. s'occupent que
des choses de lVspri,t ; nous no .verrons plus
les lettrés, cherchant avant tout dans l'élude
dos gouvernemens anciens de perfides allu
sions contre le gouvernement qui les choi
sit pour instruire les générations nouvelles.
L'astronomie., dans son admiration pour
la..marche, régulière des; planètes et pour
l'ordre quirègne dans |e,ciel, 'n'aura garde
de troubler les gouvérnemens de ia terre.
L'étude du droit ne comprendra plus que
la défense des intérêts de la société, et ne dé
viera plus s/ur .le.terrain glissant et si dan
gereux de la politique,. .
Nous ne verrons plus l'anatonrtie intrigante,
la physiologie séditieuse, et la pathologie
révolutionnaire. . .
Les journaux n'auront plus d'injures pour '
personne, même pour les journalistes:
Tels sont mos .modestes,vœux,pouiv l'an
née qui commence,. en attendant plus et
mieux. -
L. VÉRON.
.La règlementatjon.d^s cabarets et .des dé-,
bits de boissons était réclamée depuis long
temps aii nom de l'ordre politique et social.
, CVst dans"îes cabarets que's'eserçait sunoilt...
cette propagande anarchique qui faussait-les
esprits et pervertissait les cœurs. C'est là :
què se recrutaient les sociétés secrètes, que se
tramaient ces conspirations, ces complots en '
permanence, incessamment suspendus sur la ,
tête du pays, et n'attendant qu'une occasion
pour éclater. C'est dç là que.partait le signal
de laguerre civile, au jourde l'insurrection, et
que l'on se mettait en roule pour aller cons
truire des barricadés ou pourallet attaquer les
propriétés. En un mot, le cabaret avait, dans
trop d'endroits, remplacé le club, et il y avait
cette différence que l'usage des .boissons al
cooliques, dans cé club d'une nouvelle es
pèce, contribuait encore à excilfer les têtes et
à favorisérjes progrès des mauvaises "pas
sions. On ne pouvait donc pas, après avoir
fermé les clubs, laisser les cabarets,, qui eu
avaient pris la place, jouir de la même , li
berté que les autres établissemens de com- -
merce^ et.se1 soustraire.^insi à faction légi
time. de l'autorité. L'a suppression des cl uba
fût devenue une mesure illusoire, si on na ,
Savait complétée par la réglementationMes
cabarets/ ' ■-»- . ■ .
Mais ce. n'est pas.seulement au-pouit dé vue
de l'ordre, c!est encore au point de vue da
l'économie sociale et de la moralité publique,
que celte réglementation était vraiment de
venue nécessaire. L 'ivrognerie n'est-elle pas
lè vrai- fléau de nos populations labo
rieuses?. N-'esl-ce pas elle: qui agit de la fa
çon la plus pernicieuse sur la santé, sur la
moralité, sur. >le bien-èlre. des ouvriers ? Or,
quand et comment les ouvriers s'enivrent-
ils? Est-ce , au foyef domestique,,.au milieu
de leur famille, près de leurs pères, de: leurs
femmes ou de leurs eiifans? Oa sâif bien quo
non. C'est au cabaret qu 'ils-contractent ce
penchant avilissant, source dé'toutes les
misères et de, tous les vices. : C'est donc au
cabaret qu'il ; est naturel de s'en prendre, >
afin d'attaquer l'ivrognerie dans son . siège,
même et de la combattre d'une manière effi
cace.
-Vout-pn- sa,voir de combien s'e-st -'ïreru,
depuis vingt ; ms, le nombre des dôbil 1:1-; do •
boissons soumis à la iicenéj V li pftit do: •
250,000 en 1:83-1,;'- il .monte aùjomvî'hui
à 350^000.; c'est .100,000 d'augmentation.
L'accroissement à élé de 20,000 pendant ia
période de 1847 ài88
augmentation-a eu lieu surtout pour les ca
barets, clé la classe la plus intime. Ainsi le
nombre des débitais qui-i^ sont. s^iuïiis
qu'à utiô licence du 6 .-fr.v s'est- élevé de
199,'000 en.1831, -à 23 },0Q0,eu" 1850, c'e--t ù
|- dire qu'il s'est accru de 70,000. Quel eusei-
gnement pour nous que cellemulliplicalioa
si rapide des cabarets sur Joute la surface du
territoire ! Ne doit-on -.-pas y chercher l'expli
cation de bien des souffrances, de bie'uiss
émeutes, de bien des-crimes. qui ont àllïigê
la société dans ces derniers' temps ?
On n'a,, du reste, pour §e fbire une i'dée
exacte
M. Yillermé, sur l'çlat physique a moral .
dés ouvriers, à V suite d'-un-voyage en
trepris dans nos principaux centres de
là-
- . . ». ww K(-
brique. Voici, par exemple, la description
■qu'il donne des cabarets-du quartier des
Etaquos à Lille.; « J'aurais voulu, dit M. Vii-
lèrmé, pénétrer, dans ces lieux, oiYj'ai vu,
par lés portes et par les fenêtres, à trave'rs un
nuage'de fumée et do tabac, comme des
fourmilières d'habilans qui s'agitaient; mais
il était évident que, malgré la^iréeaution que
j'avais prise do m'habiller de maiiicro à leur
paraître moins suspect, mon apparition au
milieu'd'eux, aurait excité leur surprise et
peut-être leur méfiance. Un grand nombre
se tenaient debout, faute de.place pour s'as
seoir, et l'on voyait parmi eux beaucoup de
femmes. Tous buvaicnt.de ladéte^.able eau-,
de-'vie de grain, ou bien de ia bière. J'enten-
Parlezrvous de chevaux,avte un djieud; ce noble
de la tente, qui tire encore vanité de ce que ses
ancêtres ont combattu les nôtres ën Palcsiino, il
vous dira : :
Rekauljelferit'9s, :
- Ou telong et merass, - ■
Ycguetaâ edoude men erass.
J.o monlement des chevaux,
Et te^ iûchtment ^des levriers;
Vous ôtont les vers d'une tôte. -,
Le voluptueux thaleb, homme de Dieu pour 'ie
monde, qui vit dans la paresse contemplative, sans
autres soins que ceux de sa toilette, sans autre tra
vail que celui d'écrire des talismans et faire des
amulettes pour- tous et pour toutes, vous dira les-
yeux baisses :-
Djennqt tl ard âtadphar etKreM, -, • --•
AlaMontalatet-K'etoube. • '
Le paradis de la terre se trouve sur le dos des che-
Dâns le. fouilloment des livres, " [vaux,
Ou bien sur le cœur d'une femme, -
Que si vous interrogeVl'un de. ees vieux patriar
ches arabes (chikh), renommés pour leur sagesse,
leur expérience et leur hospitalité, .il vous répon
dra . *" '
• — Sidi Aomar, le «impagnon du prophète, a
dit ;i: ' ; ■'
.0 Aimez les chevaux, saigneï-les, • ils mérilent
» votre tendresse j traitez-les comme vos enfnns,
ï et nourrissez-les comme des «mis de la famille,
» vètissf 'Z -les avec soin.!. Pour l'amour de Dieu, ne
3î vous négligez pas, car vous vous en repentiriez
» dans cette marron «t dans l 'autre. »•
Avez-vous entln le bonheur de rencontrer sur
votre-route l'un de ces- trouvères errans [ihedçhh,
fesselih) qui passent leur vie à voyager de tribu en
IribUi ' pour amuser les nombreux loi>irs de nos
guerriers-pasteurs, aidé d'un joueurde'llqte (hues-
406), tt s'accompugnanl du tambourin (bandafr),
d'une voix sourde, mais non «an- hamonio, 11
vous chantera : , x
Mon cheval est le seigneur des chevaux!
lt est bleu .comme le pigeon sous l'ombre, •
mansj sur la liste des pres^ns obligés, en regard d^un
nom chrétien le .donateur avait mis : Ktdar ala
Khrater et RoutHi: Une,n>ssepojtù; le, di^étiefi, ■
coup d'œil
Il ïïoircit r ls cœur de nos ennemis,
Aux jours où les fusils se touchent.
Mebroul; est l 'orgueil du pays.
Nous sommes ensuite initiés par le géné
ral Daumas à toutes les;conciliions de race,
de -beauté et d'éducation quo le cavalier in-
-digène, re successeur et co continuateur du
cavalier numide, exige do sa monture. Sans
doute quelques idées .superstitieuses se,sont .
glissées dans les'opinions des Arabes .'à cet.
égard, mais, ea général, on peut constater la
justesse de leurs observations et la finesso do
leurs aperçus. Au surplus, lesfaits parlent } cl
il suffit do, savoir ce que le cavalier du désert
sait obtenir de son clieval, pour être cofl-
vainc'i qu'il -ne se trompe pas. Nous citons
encore le livre du général Daùmas :-
Uil-bon cheval, dans liï désert,- doit faire, pen-
dant cinq à six jours do suite, des traites dé v.irm.t- -
cinq à treiitû lieues.Deux jours îvpoç, unc .bôii-
aO BOurriture, et il pourra recommencer.
s Avec- un cheval qui, arrivé h h couchée, se
» secoue ,.. gratte la terre du pied- et -hennit i
«.l'approche de -l'orge; puis, la tète entrée dans
d la musette, commence par mordreavee furie trois
» ou quatre fois de suite le grain., qu'on lui pré-
# sento, on ne doit jamais s'arrêter, en route. » .
Les-voyages, dans le Sahara, ne. sont pas ton- -
jours d'aussi longue- haleine, 'ma s il n'est j»as
rare, d'un autre côté," de voir des chevaux faire
cinquante-ou çaixante lieues dans les vingt-quatre'
heures.,' .
Une Iri'bu, avertie que ses ennernis iivêilitent mie
razzia contre elle, enverra pour les observer des
éclaireurs (chouâfm) (l) montéssnrdesjumens tiflcs'
de juif (bonale-cl ihowle], -tant elles seront adroites'
et rusées..Ces cavaliers n'emporteront qu'une ration. „
d'orge, le souper du cheval, ils voyageront aux dk"'"
verses altuws. mais de manière f» ménager hahitc~
•ment leurs montures,^et irpnt s'embusquer à- une:
trentaine do lieues de'leur point de départ iwut-
(1 Singulier chouaf{yo^af} du verbe it a vu_
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