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qu'il marque pour la douleur : il les trempe merveilleusement
dans son amour, leur donne une force de concentration en
elles-mêmes qui centuple leurs peines, et leur porte de ces
coups qui blessent sans irriter, et font saigner sans affaiblir :
ces-plaies là ne se cicatrisent jamais, et on emporte avec soi
dans la tombe le secret de ses tristesses, de sa résignation et
de sa vie.
Telle nous apparaît cette grande, noble et sainte figure de
Mgr du Marhallach : tous ceux qui ont connu ce vénéré
prélat, reçu ses rares confidences et sondé son cœur, n'oublie-
ront jamais l'impression de respect extraordinaire, de déférence
religieuse qu'il inspirait. Il était évident qu'il y avait là de
grandes douleurs, sur lesquelles le sacerdoce avait jeté comme
un voile : on se sentait en présence d'un prêtre éminemment
voué à tous ses devoirs, mais pour qui la vie présente n'est
qu'un temps d'arrêt avant de rejoindre ceux qui l'avaient
quittée si tôt; plusieurs môme se hâtaient dc traiter les affaires
pour ravir moins de temps à son isolement et à sa solitude :
enfin on le quittait comme on quitte une grande victime que
Dieu s'est réservée, et qui ne refuse ni de souffrir ni de mourir.
En écrivant cette Notice nous voulons mettre en plaine
lumière un beau caractère, une intelligence très cultivée, un
homme du monde supérieur, un prêtre accompli. Cette tAche
nous est douce: les plus anciennes et les meilleures relations
rapprochaient sa famille et la nôtre, avec les différences que
comportaient les distances de situation et de position : d'un
côté la bonté, la condescendance gracieuse et la protection
eflicace, et de l'autre, le respect, le dévouement entier et
l'attachement sincère. Aussi, nous nous estimions trop heureux
de l'entourer de nos soins pendant cette maladie longue et
cruelle : nous aurions voulu faire encore davantage : les dettes
de cœur ne se paient jamais complètement.
Mirr du Marhallac'h était le dernier rejeton d'une très
ancienne et illustre famille de Cornouailles: en 121^, un Jean
du Marliallac h émit aux Croisades ; son blason se trouve dans
la salle des Croisés à Versailles. Dans les archives du ehûteau
qui porte son nom en Plonéis, on irarde un aveu de Kené du
Marhallac'h, consenti à René, vicomte de Roban, en 1540 : le
seigneur du Marhallac'h relevait alors du prince de T ftas
Guéménée. l'n autre aveu, daté de 1560 et rendu par un sieur
qu'il marque pour la douleur : il les trempe merveilleusement
dans son amour, leur donne une force de concentration en
elles-mêmes qui centuple leurs peines, et leur porte de ces
coups qui blessent sans irriter, et font saigner sans affaiblir :
ces-plaies là ne se cicatrisent jamais, et on emporte avec soi
dans la tombe le secret de ses tristesses, de sa résignation et
de sa vie.
Telle nous apparaît cette grande, noble et sainte figure de
Mgr du Marhallach : tous ceux qui ont connu ce vénéré
prélat, reçu ses rares confidences et sondé son cœur, n'oublie-
ront jamais l'impression de respect extraordinaire, de déférence
religieuse qu'il inspirait. Il était évident qu'il y avait là de
grandes douleurs, sur lesquelles le sacerdoce avait jeté comme
un voile : on se sentait en présence d'un prêtre éminemment
voué à tous ses devoirs, mais pour qui la vie présente n'est
qu'un temps d'arrêt avant de rejoindre ceux qui l'avaient
quittée si tôt; plusieurs môme se hâtaient dc traiter les affaires
pour ravir moins de temps à son isolement et à sa solitude :
enfin on le quittait comme on quitte une grande victime que
Dieu s'est réservée, et qui ne refuse ni de souffrir ni de mourir.
En écrivant cette Notice nous voulons mettre en plaine
lumière un beau caractère, une intelligence très cultivée, un
homme du monde supérieur, un prêtre accompli. Cette tAche
nous est douce: les plus anciennes et les meilleures relations
rapprochaient sa famille et la nôtre, avec les différences que
comportaient les distances de situation et de position : d'un
côté la bonté, la condescendance gracieuse et la protection
eflicace, et de l'autre, le respect, le dévouement entier et
l'attachement sincère. Aussi, nous nous estimions trop heureux
de l'entourer de nos soins pendant cette maladie longue et
cruelle : nous aurions voulu faire encore davantage : les dettes
de cœur ne se paient jamais complètement.
Mirr du Marhallac'h était le dernier rejeton d'une très
ancienne et illustre famille de Cornouailles: en 121^, un Jean
du Marliallac h émit aux Croisades ; son blason se trouve dans
la salle des Croisés à Versailles. Dans les archives du ehûteau
qui porte son nom en Plonéis, on irarde un aveu de Kené du
Marhallac'h, consenti à René, vicomte de Roban, en 1540 : le
seigneur du Marhallac'h relevait alors du prince de T ftas
Guéménée. l'n autre aveu, daté de 1560 et rendu par un sieur
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