Titre : Le Sport universel illustré
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32871962r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27398 Nombre total de vues : 27398
Description : 01 janvier 1926 01 janvier 1926
Description : 1926/01/01 (T1,N1192)-1926/07/30 (T1,N1222). 1926/01/01 (T1,N1192)-1926/07/30 (T1,N1222).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65806547
Source : Institut français du cheval et de l'équitation, 2013-97801
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/03/2014
354 le Sport Universel illustré
Les Origines du Cirque Moderne (Suite et Fin)
BARNUM ET BAILEY
En 1887, la « greatest show»
traversa la mare aux ha-
rengs sur cinq steamers et
fut s'installer à Londres pour les
fêtes du Jubilé. Elle eut un pro-
digieux succès et l'attraction la
plus recherchée était le vieux
Bamum lui-même.
En 1889, la caravane retourna
aux États-Unis. Deux ans plus
tard, le 7 Avril' 1891, Barnum
mourut dans sa propriété de Brid-
geport. Il laissait son nom à la
firme que Bailey continua à
diriger,
On se rappelle que, de 1897 à
1902, l'Angleterre et le continent
européen furent à nouveau visi-
tées par le cirque américain.
L'exhibition passa l'hiver igoi-
1902 à Paris, dans la Galerie des
Machines. La tournée n'alla pas
Chez Barnum, travail sur les 3 pistes.
sans incident dont le plus notable fut la mort de Fritz, l'éléphant
géant devenu furieux, à Tours, et qui dut être étranglé par cent
hommes tirant sur un lasso.
Pour la traversée de Londres à Hambourg, Bailey loua le Michigan,
steamer de 14.000 tonnes de l'Atlantic Line. Le navire dut faire
deux voyages. Les traversées de New-York à Londres et de
Londres à Hambourg avaient coûté 1.500.000 francs.
Le débarquement à Hambourg, au printemps de 1899, fut suivi
par une foule immense. Le matériel comportait, en premier lieu,
67 wagons de 20 mètres de long, servant de bureaux, de magasins
de costumes, de cuisines, d'ateliers, de selleries, de moteurs élec-
trogènes, de logements pour le personnel et les artistes.
Un wagon dit wagon-réclame précédait le cirque de deux à trois
semaines. Il s'attelait à un train express et contenait les services
de presse et d'affichage. Chaque ville était ainsi inondée, ainsi que la
campagne environnante, de panneaux de publicité, magnifiquement
coloriés et ornés de notices truculentes.
La comptabilité de l'exploitation ne nécessitait pas moins de
44 employés. Elle était tenue fort minutieusement. En regard
de chaque dépense s'inscrivait la raison du débours et la note
du fournisseur. Bailey, comme la plupart des hommes d'affaires
américains, était fort paperassier et prétendait avec raison que
c'était le véritable moyen d'éviter, avec des frais minimes, des
gabegies et desirré-
gularitésautrement
dispendieuses.
L'hippodrome
proprement dit
était une tente de
190 mètres de long
sur 85 de large.
Trois pistes de trei-
ze mètres se dessi-
naient sur l'arène à
intervalles égaux.
La toile était sou-
tenue par six mâts
centraux et vingt-
deux mâts laté-
raux. On travaillait
sur les trois pistes
-en même temps et
le spectacle était
réglé de telle sorte
que chàcune d'elles
était occupée à la
même minute par
une troupe identi-
que. Chacune de ces
troupes était de pre-
Fritz, l'éléphant géant de Barnum, qui dut être étranglé à Tours.
mier ordre, de façon qu'aucun
spectateur ne fût moins bien trai-
té que son voisin car il était re-
commandé de ne regarder que le
travail effectué sur la piste la
plus rapprochée. C'étaient, som-
me toute, trois cirques accolés
les uns aux autres.
Bailey avait repris à son
compte la maxime de Barnum, à
savoir qu'il fallait en donner aux
visiteurs pour leur argent. Il n'en-
gageait que des numéros de toute
première valeur et leur enjoignait
de ne jamais tenir la piste pen-
dant plus de six à huit minutes,
au maximum. Il avait parfaite-
ment raison. La première qua-
lité d'un numéro de cirque est
d'être vivement enlevé.
Certains spectacles de Barnum
étaient vraiment imposants par
leur caractère grandiose : le carrousel de 70 chevaux en liberté et
le travail des 18 éléphants de l'exhibition frappaient à bon droit
l'esprit des foules subjuguées.
A côté de la tente de l'hippodrome, se trouvait celle de la ména-
gerie. C'était un rectangle de 140 mètres de longueur dont les côtés
étaient occupés par les cages des fauves et les parcs des herbivores.
La collection zoologique de Barnum était très complète et compre-
nait presque tous les animaux rares : rhinocéros, hippopotame,
girafe. Le premier gorille vivant que l'on vit en captivité vécut
à la ménagerie de la Greatest Show.
Au centre de la ménagerie, s'élevait une estrade affectée à l'exhi-
bition des phénomènes. On se rappelle la curieuse assemblée de
ces monstres humains : Jojo, l'homme-chien; Alfonso, l'homme-
autruche ; Zip, dit Keksékca; les sœurs siamoises Radicaet Doodica.
la femme à barbe, l'homme pelote d'épingles, l'homme squelette,
l'homme mastodonte, etc.
Une dizaine d'autres tentes entouraient les deux principales.
Deux écuries, un vestiaire, un buffet, deux tentes-bureaux, l'une
pour la direction, l'autre pour les services de presse, un atelier, un
salon de coiffure, enfin la grande tente réfectoire des artistes et
employés où 600 personnes pouvaient prendre leurs repas servis
par 68 cuisiniers et garçons de salle. Un détail : on ne servait chez
Barnum et Bailey aucune boisson fermentée aux artistes et em-
ployés. L'Amérique
sèche se laissait dé-
jà prévoir !
A la tête de cha-
que service (direc-
tion, comptabilité,
presse, personnel,
montage, matériel,
etc.), Bailey avait,
pour le seconder,
placé de vieux rou-
tiers de la vie forai-
ne, en qui il avait
toute confiance et
auxquels il payait
des appointements
fort élevés. D'ail-
leurs les artistes
étaient également
fort bien payés et
engagés pour trois
ans. Ce fut toujours
aussi la méthode
de Barnum : bien
rémunérer ceux qui
lui gagnaient sa for-
tune. Méthode
Les Origines du Cirque Moderne (Suite et Fin)
BARNUM ET BAILEY
En 1887, la « greatest show»
traversa la mare aux ha-
rengs sur cinq steamers et
fut s'installer à Londres pour les
fêtes du Jubilé. Elle eut un pro-
digieux succès et l'attraction la
plus recherchée était le vieux
Bamum lui-même.
En 1889, la caravane retourna
aux États-Unis. Deux ans plus
tard, le 7 Avril' 1891, Barnum
mourut dans sa propriété de Brid-
geport. Il laissait son nom à la
firme que Bailey continua à
diriger,
On se rappelle que, de 1897 à
1902, l'Angleterre et le continent
européen furent à nouveau visi-
tées par le cirque américain.
L'exhibition passa l'hiver igoi-
1902 à Paris, dans la Galerie des
Machines. La tournée n'alla pas
Chez Barnum, travail sur les 3 pistes.
sans incident dont le plus notable fut la mort de Fritz, l'éléphant
géant devenu furieux, à Tours, et qui dut être étranglé par cent
hommes tirant sur un lasso.
Pour la traversée de Londres à Hambourg, Bailey loua le Michigan,
steamer de 14.000 tonnes de l'Atlantic Line. Le navire dut faire
deux voyages. Les traversées de New-York à Londres et de
Londres à Hambourg avaient coûté 1.500.000 francs.
Le débarquement à Hambourg, au printemps de 1899, fut suivi
par une foule immense. Le matériel comportait, en premier lieu,
67 wagons de 20 mètres de long, servant de bureaux, de magasins
de costumes, de cuisines, d'ateliers, de selleries, de moteurs élec-
trogènes, de logements pour le personnel et les artistes.
Un wagon dit wagon-réclame précédait le cirque de deux à trois
semaines. Il s'attelait à un train express et contenait les services
de presse et d'affichage. Chaque ville était ainsi inondée, ainsi que la
campagne environnante, de panneaux de publicité, magnifiquement
coloriés et ornés de notices truculentes.
La comptabilité de l'exploitation ne nécessitait pas moins de
44 employés. Elle était tenue fort minutieusement. En regard
de chaque dépense s'inscrivait la raison du débours et la note
du fournisseur. Bailey, comme la plupart des hommes d'affaires
américains, était fort paperassier et prétendait avec raison que
c'était le véritable moyen d'éviter, avec des frais minimes, des
gabegies et desirré-
gularitésautrement
dispendieuses.
L'hippodrome
proprement dit
était une tente de
190 mètres de long
sur 85 de large.
Trois pistes de trei-
ze mètres se dessi-
naient sur l'arène à
intervalles égaux.
La toile était sou-
tenue par six mâts
centraux et vingt-
deux mâts laté-
raux. On travaillait
sur les trois pistes
-en même temps et
le spectacle était
réglé de telle sorte
que chàcune d'elles
était occupée à la
même minute par
une troupe identi-
que. Chacune de ces
troupes était de pre-
Fritz, l'éléphant géant de Barnum, qui dut être étranglé à Tours.
mier ordre, de façon qu'aucun
spectateur ne fût moins bien trai-
té que son voisin car il était re-
commandé de ne regarder que le
travail effectué sur la piste la
plus rapprochée. C'étaient, som-
me toute, trois cirques accolés
les uns aux autres.
Bailey avait repris à son
compte la maxime de Barnum, à
savoir qu'il fallait en donner aux
visiteurs pour leur argent. Il n'en-
gageait que des numéros de toute
première valeur et leur enjoignait
de ne jamais tenir la piste pen-
dant plus de six à huit minutes,
au maximum. Il avait parfaite-
ment raison. La première qua-
lité d'un numéro de cirque est
d'être vivement enlevé.
Certains spectacles de Barnum
étaient vraiment imposants par
leur caractère grandiose : le carrousel de 70 chevaux en liberté et
le travail des 18 éléphants de l'exhibition frappaient à bon droit
l'esprit des foules subjuguées.
A côté de la tente de l'hippodrome, se trouvait celle de la ména-
gerie. C'était un rectangle de 140 mètres de longueur dont les côtés
étaient occupés par les cages des fauves et les parcs des herbivores.
La collection zoologique de Barnum était très complète et compre-
nait presque tous les animaux rares : rhinocéros, hippopotame,
girafe. Le premier gorille vivant que l'on vit en captivité vécut
à la ménagerie de la Greatest Show.
Au centre de la ménagerie, s'élevait une estrade affectée à l'exhi-
bition des phénomènes. On se rappelle la curieuse assemblée de
ces monstres humains : Jojo, l'homme-chien; Alfonso, l'homme-
autruche ; Zip, dit Keksékca; les sœurs siamoises Radicaet Doodica.
la femme à barbe, l'homme pelote d'épingles, l'homme squelette,
l'homme mastodonte, etc.
Une dizaine d'autres tentes entouraient les deux principales.
Deux écuries, un vestiaire, un buffet, deux tentes-bureaux, l'une
pour la direction, l'autre pour les services de presse, un atelier, un
salon de coiffure, enfin la grande tente réfectoire des artistes et
employés où 600 personnes pouvaient prendre leurs repas servis
par 68 cuisiniers et garçons de salle. Un détail : on ne servait chez
Barnum et Bailey aucune boisson fermentée aux artistes et em-
ployés. L'Amérique
sèche se laissait dé-
jà prévoir !
A la tête de cha-
que service (direc-
tion, comptabilité,
presse, personnel,
montage, matériel,
etc.), Bailey avait,
pour le seconder,
placé de vieux rou-
tiers de la vie forai-
ne, en qui il avait
toute confiance et
auxquels il payait
des appointements
fort élevés. D'ail-
leurs les artistes
étaient également
fort bien payés et
engagés pour trois
ans. Ce fut toujours
aussi la méthode
de Barnum : bien
rémunérer ceux qui
lui gagnaient sa for-
tune. Méthode
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Collections numériques similaires Musée national du sport. Musée national du sport. /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MnS000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 367/548
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65806547/f367.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65806547/f367.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65806547/f367.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k65806547/f367.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65806547
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65806547
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k65806547/f367.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest