Titre : Le Sport universel illustré
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32871962r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27398 Nombre total de vues : 27398
Description : 01 janvier 1926 01 janvier 1926
Description : 1926/01/01 (T1,N1192)-1926/07/30 (T1,N1222). 1926/01/01 (T1,N1192)-1926/07/30 (T1,N1222).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65806547
Source : Institut français du cheval et de l'équitation, 2013-97801
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/03/2014
le Sport Universel illustré 349
Les Routes de l' Air sont ouvertes
A défaut d'autres mérites, elles ajoutent celui de ne pas coûter cher d'entretien.
L
es routes de l'air sont ouvertes. Durant cette seule semaine,
on en a inauguré deux nouvelles : Paris-Marseille, avec bifur-
cation à Lyon, sur Genève, et Paris-Berlin. t 1.. - --..-,4.-:.,0.
La première sera surtout intéressante parce qu eue >
vers nos régions du Midi, un prolongement des lignes Paris-Londres
et Paris-Bruxelles ; prolongement qui mettra la côte d'Azur a
quelques heures, à quelques coups d'ailes seulement, des capitales
de l'Angleterre et de la Belgique.
, La seconde tirera surtout son utilité du fait qu elle sera raccor-
dée, à Berlin, avec les lignes allemandes desservant la Suède, la
Lithuanie, la Finlande et la Russie. Grâce à cette nouvelle ligne,
Paris ne sera guère qu'à une trentaine d'heures de Moscou. En outre,
nous serons maintenant reliés, et ce, par des voies extrêmement
confortables, agréables et rapides, aux principales contrées euro-
péennes, ce qui est bien l'un des moyens les plus efficaces de rap-
Pendant la fête d'aviation donnée à Vincennes.
procher les nations et de nous acheminer vers la paix universelle
que tout le monde souhaite ardemment, et en laquelle très peu
croient, en réalité.
Ce réseau des routes de l'air a, entre autres avantages, celui de ne
coûter que très peu d'entretien : il lui faut tout au plus les quelques
étendues de terrain dénudé que sont les aérodromes et oÙ les.
cantonniers de l'air ;ont peu à faire, un balisage, pour le cas de vol
nocturne, choses ;<Íui ne demandent que des soins insignifiants.
Et, par ces temps où tout le monde crie la « grande pitié des routes
de France », c'est à considérer.
Mais les usagers des routes de l'air ont reconnu
aérienne d'autres avantages non moins importants. Sans parler
de la rapidité et du confort, l'agrément du voyage en avion est
tel que ceux qui l'ont goûté ne veulent plus entendre, surtout pour
de longues randonnées, parler de s'enfermer dans ces boîtes trop
bien ou trop mal closes, malodorantes et trépidantes, que sont les
wagons de chemin de fer. Et, précisément, il est assez curieux de
noter que les compagnies de transports aériens ont leurs clients,
toujours les mêmes. On cite, par exemple, le cas d'un commerçant
hollandais qui, deux fois, trois fois même par semaine, fait le
voyage d'Amsterdam à Paris, voyage qui demande moins de trois
heures et évite tous les inconvénients des changements de trains
et des formalités compliquées des passages aux frontières.
Cette clientèle s'accroît, du reste, de jour en jour, et, aujourd'hui,
le port du Bourget voit quotidiennement passer plus d'une centaine
de voyageurs et quelques tonnes de marchandises diverses.
Autre considération : le voyage aérien peut sembler coûteux.
C'est inexact, il ne l'est pas ; en tout cas, il l'est beaucoup moins
qu'on ne se le figure. En effet, si l'on envisage simplement le prix
du transport du départ à l'arrivée, on peut constater que ce prix,
légèrement plus élevé que celui du trajet en chemin de fer en pre-
mière classe, l'est moins que celui de la place de luxe, sleeping ou
pullmann.
Mais, où l'avantage devient énorme, c'est dans le temps que
l'avion fait gagner et les frais de route qu'il évite.
Prenons un exemple : pour aller en Scandinavie, il faut, par les
voies ordinaires, trois jours, changer de trains ou de bateaux un
nombre indéterminé de fois, se mettre un même nombre de fois à la
disposition des portefaix, les rétribuer, rétribuer les maîtres d'hôtel,
rétribuer les fermeurs de portières, rétribuer aussi les ouvreurs,
rétribuer partout et toujours.
Au lieu de cela, vous prenez l'avion le matin, à 9 heures, au Bour-
get ; avant la fin de l'après-midi, vous êtes en Suède, vous étant
juste arrêté le temps de vous dégourdir les jambes et de vous res-
taurer dans des buffets d'un prix abordable et fort bien approvi-
sionnés. Certainement le trajet de Paris à Moscou, comme celui
de Paris à Constantinople et Angora, comme celui encore de Tou-
louse à Dakar, accentueront cette supériorité de la locomotion
aérienne pratique.
A l'heure actuelle, notre réseau aérien est loin d'être complet,
malgré les très nobles efforts fait par M. Laurent-Eynac, notre
sous-secrétaire d'État aux transports aériens. Le mal de notre
aviation, c'est le mal. d'argent. Les sommes consacrées au déve-
loppement de notre réseau commercial, sont ridiculement insuf-
fisantes.
« Nous disposons, déclarait récemment M. Laurent-Eynac,
de 60.000.000 de francs par an pour nos transports aériens, ce qui
n'est pas le dixième de ce que dépense l'Allemagne pour le même
objet, et il faut réaliser des prodiges d'économie pour parvenir
aux résultats que nous obtenons !. »
Notre ministre de l'air se dévoue sans mesure, risquant chaque
jour l'entorse sur les champs d'aviation et la gastralgie dans les
réceptions officielles. Il a d'autres qualités: il est fort peu politicien
si peu que, dans des gouvernements assez divers, il est devenu
inamovible. Et c'est sans doute à cette inamovibilité, jointe à une
énergie rare et à une grande suite dans les idées, que sont dus les
résultats obtenus, malgré l'excessive pénurie de moyens.
Mais le vouloir d'un homme ne suffit pas toujours, et bientôt
sans doute il faudra faire des sacrifices pour donner à l'aviation
française les possibilités indispensables. Ce sera le jour où le public
adoptera définitivement la voie aérienne pour ses déplacements
jour moins éloigné qu'on ne pense, car d'un mois à l'autre le nombre
de passagers d'avion augmente dans de grandes proportions.
C. DESMONCEAUX.
Les Routes de l' Air sont ouvertes
A défaut d'autres mérites, elles ajoutent celui de ne pas coûter cher d'entretien.
L
es routes de l'air sont ouvertes. Durant cette seule semaine,
on en a inauguré deux nouvelles : Paris-Marseille, avec bifur-
cation à Lyon, sur Genève, et Paris-Berlin. t 1.. - --..-,4.-:.,0.
La première sera surtout intéressante parce qu eue >
vers nos régions du Midi, un prolongement des lignes Paris-Londres
et Paris-Bruxelles ; prolongement qui mettra la côte d'Azur a
quelques heures, à quelques coups d'ailes seulement, des capitales
de l'Angleterre et de la Belgique.
, La seconde tirera surtout son utilité du fait qu elle sera raccor-
dée, à Berlin, avec les lignes allemandes desservant la Suède, la
Lithuanie, la Finlande et la Russie. Grâce à cette nouvelle ligne,
Paris ne sera guère qu'à une trentaine d'heures de Moscou. En outre,
nous serons maintenant reliés, et ce, par des voies extrêmement
confortables, agréables et rapides, aux principales contrées euro-
péennes, ce qui est bien l'un des moyens les plus efficaces de rap-
Pendant la fête d'aviation donnée à Vincennes.
procher les nations et de nous acheminer vers la paix universelle
que tout le monde souhaite ardemment, et en laquelle très peu
croient, en réalité.
Ce réseau des routes de l'air a, entre autres avantages, celui de ne
coûter que très peu d'entretien : il lui faut tout au plus les quelques
étendues de terrain dénudé que sont les aérodromes et oÙ les.
cantonniers de l'air ;ont peu à faire, un balisage, pour le cas de vol
nocturne, choses ;<Íui ne demandent que des soins insignifiants.
Et, par ces temps où tout le monde crie la « grande pitié des routes
de France », c'est à considérer.
Mais les usagers des routes de l'air ont reconnu
aérienne d'autres avantages non moins importants. Sans parler
de la rapidité et du confort, l'agrément du voyage en avion est
tel que ceux qui l'ont goûté ne veulent plus entendre, surtout pour
de longues randonnées, parler de s'enfermer dans ces boîtes trop
bien ou trop mal closes, malodorantes et trépidantes, que sont les
wagons de chemin de fer. Et, précisément, il est assez curieux de
noter que les compagnies de transports aériens ont leurs clients,
toujours les mêmes. On cite, par exemple, le cas d'un commerçant
hollandais qui, deux fois, trois fois même par semaine, fait le
voyage d'Amsterdam à Paris, voyage qui demande moins de trois
heures et évite tous les inconvénients des changements de trains
et des formalités compliquées des passages aux frontières.
Cette clientèle s'accroît, du reste, de jour en jour, et, aujourd'hui,
le port du Bourget voit quotidiennement passer plus d'une centaine
de voyageurs et quelques tonnes de marchandises diverses.
Autre considération : le voyage aérien peut sembler coûteux.
C'est inexact, il ne l'est pas ; en tout cas, il l'est beaucoup moins
qu'on ne se le figure. En effet, si l'on envisage simplement le prix
du transport du départ à l'arrivée, on peut constater que ce prix,
légèrement plus élevé que celui du trajet en chemin de fer en pre-
mière classe, l'est moins que celui de la place de luxe, sleeping ou
pullmann.
Mais, où l'avantage devient énorme, c'est dans le temps que
l'avion fait gagner et les frais de route qu'il évite.
Prenons un exemple : pour aller en Scandinavie, il faut, par les
voies ordinaires, trois jours, changer de trains ou de bateaux un
nombre indéterminé de fois, se mettre un même nombre de fois à la
disposition des portefaix, les rétribuer, rétribuer les maîtres d'hôtel,
rétribuer les fermeurs de portières, rétribuer aussi les ouvreurs,
rétribuer partout et toujours.
Au lieu de cela, vous prenez l'avion le matin, à 9 heures, au Bour-
get ; avant la fin de l'après-midi, vous êtes en Suède, vous étant
juste arrêté le temps de vous dégourdir les jambes et de vous res-
taurer dans des buffets d'un prix abordable et fort bien approvi-
sionnés. Certainement le trajet de Paris à Moscou, comme celui
de Paris à Constantinople et Angora, comme celui encore de Tou-
louse à Dakar, accentueront cette supériorité de la locomotion
aérienne pratique.
A l'heure actuelle, notre réseau aérien est loin d'être complet,
malgré les très nobles efforts fait par M. Laurent-Eynac, notre
sous-secrétaire d'État aux transports aériens. Le mal de notre
aviation, c'est le mal. d'argent. Les sommes consacrées au déve-
loppement de notre réseau commercial, sont ridiculement insuf-
fisantes.
« Nous disposons, déclarait récemment M. Laurent-Eynac,
de 60.000.000 de francs par an pour nos transports aériens, ce qui
n'est pas le dixième de ce que dépense l'Allemagne pour le même
objet, et il faut réaliser des prodiges d'économie pour parvenir
aux résultats que nous obtenons !. »
Notre ministre de l'air se dévoue sans mesure, risquant chaque
jour l'entorse sur les champs d'aviation et la gastralgie dans les
réceptions officielles. Il a d'autres qualités: il est fort peu politicien
si peu que, dans des gouvernements assez divers, il est devenu
inamovible. Et c'est sans doute à cette inamovibilité, jointe à une
énergie rare et à une grande suite dans les idées, que sont dus les
résultats obtenus, malgré l'excessive pénurie de moyens.
Mais le vouloir d'un homme ne suffit pas toujours, et bientôt
sans doute il faudra faire des sacrifices pour donner à l'aviation
française les possibilités indispensables. Ce sera le jour où le public
adoptera définitivement la voie aérienne pour ses déplacements
jour moins éloigné qu'on ne pense, car d'un mois à l'autre le nombre
de passagers d'avion augmente dans de grandes proportions.
C. DESMONCEAUX.
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