Presse et revues
548 pages
Titre : Le Sport universel illustré
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32871962r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27398 Nombre total de vues : 27398
Description : 01 janvier 1926 01 janvier 1926
Description : 1926/01/01 (T1,N1192)-1926/07/30 (T1,N1222). 1926/01/01 (T1,N1192)-1926/07/30 (T1,N1222).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65806547
Source : Institut français du cheval et de l'équitation, 2013-97801
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/03/2014
214 le Sport Universel illustré
Les Courses Militaires
Auteuil - 14 Mars
Le Prix de Tananarive
La reprise des courses mili-
taires dans la région parisienne
s'est effectuée le 14 Mars par
une température fort agréable,
inespérée pour la saison, et le pesage d'Auteuil offrait un aspect
presque comparable à celui des belles journées de printemps.
Le Prix de Tananarive, qui avait réuni dix compétiteurs, se
termina par la victoire extrêmement facile du grandissime favori,
Doré, monté avec une entière confiance par le lieutenant Noiret,
le sympathique écuyer de l'École de Cavalerie de Saumur. Un inci-
dent survenu dès le deuxième obstacle enleva toutefois à la course
une partie de son intérêt en réduisant, d'un seul coup, le lot de moitié.
En effet, un des concurrents ayant franchi le bull-finch de biais,
provoqua une bousculade et cinq chevaux complètement fauchés,
culbutèrent en se recevant. Cela prouve une fois de plus combien
U
AUTEUIL, 14 Mars. — LE PRIX DE TANANARIVE. — Après la rivière du huit, HISTORIEN Il
mène très détaché, devant DORÉ, CARBUCY et VAS-Y. ---
dangereux pour eux-mêmes et surtout pour leurs voisins sont les
animaux qui sautent de travers, et aussi quelle impérieuse néces-
sité il y a à s'efforcer de conserver toujours strictement sa ligne.
Quand, après cet instant tragique, on commença à voir clair, on
s'aperçut qu'il n'y avait heureusement pas de « casse » et les parti-
sans de Doré eurent en outre la satisfaction de constater que le
cheval du capitaine Gippon était au nombre des rescapés, tandis que
les victimes s'appelaient Parcival, Cœur de Lion, Epure, San An-
tonio et Union Jack. Le frère du célèbre Héros XII, Historien II,
qui, depuis le départ avait assumé le rôle de leader, continua en
tête suivi de Carbucy pendant que le favori, se contentant de ne pas
se laisser distancer, attendait patiemment le moment d'agir. L'issue
de la course ne semblait guère douteuse, car on pensait bien que
Doré aurait pour finir plus de ressources que ses deux adversaires
qui faisaient leur rentrée. Dans la ligne d'arrivée, Carbucy baissa de
pied le premier et Historien II, quoiqu'ayant résisté un peu plus
longtemps, ne tarda pas lui aussi à faiblir. Doré, qui s'était rap-
proché progressivement, prit l'avantage sans avoir eu à s'employer
sérieusement et passa devant le juge avec quatre longueurs
d'avance.
Jamais victoire — il faut le dire — n'avait été plus méritée. Cet
hiver, à Nice et à Cannes, Doré s'était dépensé sans compter pour
défendre l'honneur des chevaux militaires contre les bons chevaux
civils Spectateur, Djavid et Merrimac, tâche ingrate qu'il avait
merveilleusement remplie tout en devant se contenter d'accessits
-r et le seul jour où il aurait probablement triomphé dans le Prix
de La Bocca, un léger accident l'avait empêché de courir. Sa car-
rière d'ailleurs est celle d'un vraiment bon cheval, doué d'un
remarquable tempérament. Sur la brèche depuis le mois de Jan-
vier 1925, il gagna les huit steeple-chases classiques auxquels il
avait droit, ne tomba jamais, s'améliora sans cesse en courant et
fut à l'arrivée de toutes les épreuves auxquelles il prit part. C'est
au Touquet qu'il avait remporté son premier « hors série » et qu'il
s'était peu après véritablement révélé e n finissant dans le Prix du
Prince de Galles (steeple international) à une tête de Quinola VI,
alors en pleine forme. Il vit le jour en Espagne,mais son père Rabble
(par Rabelais) était né en France et avait porté victorieusement les
couleurs du marquis de San Miguel, sur nos hippodromes. Ce fut un
poulain tardif et il a certainement beaucoup progressé depuis
l'époque où le vétérinaire major, Simon — qui s'occupe d'ailleurs
encore avec une grande compétence et un soin jaloux de son entraî-
nement — en fit l'acquisition pour une somme peu élevée. Son ac-
tion n'est peut-être pas très étendue mais elle est régulière et ne
manque pas de puissance.
Auteuil - 21 Mars
Prix Jean de La Rochefoucauld
A quelque chose,
malheur est bon !
Les multiples chu-
tes du Prix de
Tananarive
eurent l'a-
vantage, en
nous privant
d'indications
précises, de
laisser beau-
coup plus d'imprévu au Prix Jean de la Rochefoucauld qui se
disputait le Dimanche suivant sur le même parcours. Les places
prises le premier jour par Historien II et Carbucy n'avaient
pas grande signification ; elles prouvaient cependant que les
deux vieux chevaux étaient susceptibles de retrouver sous peu
leur meilleure forme et ne devaient plus être traités comme
des concurrents négligeables. D'autre part, Parcival et Kilt, dont
les performances de Cannes étaient plus probantes, avaient contre
eux de ne pas connaître les obstacles d'Auteuil et Parcival pouvait
avoir gardé mauvais souvenir de sa récente culbute. La partie se
joua entre ces quatre chevaux mais, si Historien II et Carbucy
durent à leur honnêteté et à leur expérience de finir encore second
et troisième, Parcival et Kilt donnèrent l'impression d'être nette-
ment supérieurs, si bien qu'à l'entrée de la ligne droite, la lutte
semblait circonscrite entre eux. Malheureusement le bull-finch
fut fatal au cheval du capitaine de Galbert et Parcival, débarrassé
de son seul adversaire dangereux et amené avec beaucoup de pré-
cision, par le lieutenant Sougnac, n'eut aucune peine à triompher,
tandis que pour la place, un duel acharné Historien II-Carbucy se
terminait en faveur du fils d'Ex Voto. Cœur de Lion avait fait,
après une course d'attente, un bon rapproché et s'était montré un
instant menaçant à la dernière haie mais, manquant d'ouvrage, il
n'avait pu soutenir son effort.
Né en 1916 par Santoi (père de Souviens-Toi) et la jument alle-
mande Rothraut, Parcival est le cheval d'armes du lieutenant Brail,
du 5e Cuirassiers et fut acheté en pays occupés. D'un modèle im-
Les Courses Militaires
Auteuil - 14 Mars
Le Prix de Tananarive
La reprise des courses mili-
taires dans la région parisienne
s'est effectuée le 14 Mars par
une température fort agréable,
inespérée pour la saison, et le pesage d'Auteuil offrait un aspect
presque comparable à celui des belles journées de printemps.
Le Prix de Tananarive, qui avait réuni dix compétiteurs, se
termina par la victoire extrêmement facile du grandissime favori,
Doré, monté avec une entière confiance par le lieutenant Noiret,
le sympathique écuyer de l'École de Cavalerie de Saumur. Un inci-
dent survenu dès le deuxième obstacle enleva toutefois à la course
une partie de son intérêt en réduisant, d'un seul coup, le lot de moitié.
En effet, un des concurrents ayant franchi le bull-finch de biais,
provoqua une bousculade et cinq chevaux complètement fauchés,
culbutèrent en se recevant. Cela prouve une fois de plus combien
U
AUTEUIL, 14 Mars. — LE PRIX DE TANANARIVE. — Après la rivière du huit, HISTORIEN Il
mène très détaché, devant DORÉ, CARBUCY et VAS-Y. ---
dangereux pour eux-mêmes et surtout pour leurs voisins sont les
animaux qui sautent de travers, et aussi quelle impérieuse néces-
sité il y a à s'efforcer de conserver toujours strictement sa ligne.
Quand, après cet instant tragique, on commença à voir clair, on
s'aperçut qu'il n'y avait heureusement pas de « casse » et les parti-
sans de Doré eurent en outre la satisfaction de constater que le
cheval du capitaine Gippon était au nombre des rescapés, tandis que
les victimes s'appelaient Parcival, Cœur de Lion, Epure, San An-
tonio et Union Jack. Le frère du célèbre Héros XII, Historien II,
qui, depuis le départ avait assumé le rôle de leader, continua en
tête suivi de Carbucy pendant que le favori, se contentant de ne pas
se laisser distancer, attendait patiemment le moment d'agir. L'issue
de la course ne semblait guère douteuse, car on pensait bien que
Doré aurait pour finir plus de ressources que ses deux adversaires
qui faisaient leur rentrée. Dans la ligne d'arrivée, Carbucy baissa de
pied le premier et Historien II, quoiqu'ayant résisté un peu plus
longtemps, ne tarda pas lui aussi à faiblir. Doré, qui s'était rap-
proché progressivement, prit l'avantage sans avoir eu à s'employer
sérieusement et passa devant le juge avec quatre longueurs
d'avance.
Jamais victoire — il faut le dire — n'avait été plus méritée. Cet
hiver, à Nice et à Cannes, Doré s'était dépensé sans compter pour
défendre l'honneur des chevaux militaires contre les bons chevaux
civils Spectateur, Djavid et Merrimac, tâche ingrate qu'il avait
merveilleusement remplie tout en devant se contenter d'accessits
-r et le seul jour où il aurait probablement triomphé dans le Prix
de La Bocca, un léger accident l'avait empêché de courir. Sa car-
rière d'ailleurs est celle d'un vraiment bon cheval, doué d'un
remarquable tempérament. Sur la brèche depuis le mois de Jan-
vier 1925, il gagna les huit steeple-chases classiques auxquels il
avait droit, ne tomba jamais, s'améliora sans cesse en courant et
fut à l'arrivée de toutes les épreuves auxquelles il prit part. C'est
au Touquet qu'il avait remporté son premier « hors série » et qu'il
s'était peu après véritablement révélé e n finissant dans le Prix du
Prince de Galles (steeple international) à une tête de Quinola VI,
alors en pleine forme. Il vit le jour en Espagne,mais son père Rabble
(par Rabelais) était né en France et avait porté victorieusement les
couleurs du marquis de San Miguel, sur nos hippodromes. Ce fut un
poulain tardif et il a certainement beaucoup progressé depuis
l'époque où le vétérinaire major, Simon — qui s'occupe d'ailleurs
encore avec une grande compétence et un soin jaloux de son entraî-
nement — en fit l'acquisition pour une somme peu élevée. Son ac-
tion n'est peut-être pas très étendue mais elle est régulière et ne
manque pas de puissance.
Auteuil - 21 Mars
Prix Jean de La Rochefoucauld
A quelque chose,
malheur est bon !
Les multiples chu-
tes du Prix de
Tananarive
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vantage, en
nous privant
d'indications
précises, de
laisser beau-
coup plus d'imprévu au Prix Jean de la Rochefoucauld qui se
disputait le Dimanche suivant sur le même parcours. Les places
prises le premier jour par Historien II et Carbucy n'avaient
pas grande signification ; elles prouvaient cependant que les
deux vieux chevaux étaient susceptibles de retrouver sous peu
leur meilleure forme et ne devaient plus être traités comme
des concurrents négligeables. D'autre part, Parcival et Kilt, dont
les performances de Cannes étaient plus probantes, avaient contre
eux de ne pas connaître les obstacles d'Auteuil et Parcival pouvait
avoir gardé mauvais souvenir de sa récente culbute. La partie se
joua entre ces quatre chevaux mais, si Historien II et Carbucy
durent à leur honnêteté et à leur expérience de finir encore second
et troisième, Parcival et Kilt donnèrent l'impression d'être nette-
ment supérieurs, si bien qu'à l'entrée de la ligne droite, la lutte
semblait circonscrite entre eux. Malheureusement le bull-finch
fut fatal au cheval du capitaine de Galbert et Parcival, débarrassé
de son seul adversaire dangereux et amené avec beaucoup de pré-
cision, par le lieutenant Sougnac, n'eut aucune peine à triompher,
tandis que pour la place, un duel acharné Historien II-Carbucy se
terminait en faveur du fils d'Ex Voto. Cœur de Lion avait fait,
après une course d'attente, un bon rapproché et s'était montré un
instant menaçant à la dernière haie mais, manquant d'ouvrage, il
n'avait pu soutenir son effort.
Né en 1916 par Santoi (père de Souviens-Toi) et la jument alle-
mande Rothraut, Parcival est le cheval d'armes du lieutenant Brail,
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