Presse et revues
10 pages
Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1930-01-10
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 10 janvier 1930 10 janvier 1930
Description : 1930/01/10 (Numéro 10301). 1930/01/10 (Numéro 10301).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k658058c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/12/2008
,'•• DIRECTEUR POLITIQUE
Bm-m annal DESGRËES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN
si- ANNEE
ANNONCES:
Il, I nu, nfm
A L'AtZI» UT1S
8«»,f.uiiiart,inin
62, m BcMo, PUS
Mtat MMim
SmiraJa de frnlm
UUCTNI PlMSEm
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VENDREDI
JANVIER
1930
St Guillaume
Na 10.301
ABONNEMENTS:
Un &n 76
Six mois. 40
Troii moi* 22
Uo mola 8 L
MM10I & iTBJDB
tS,r.TÉLÉPHONES;
M75- 3676 36773878
Chèque* postaux
25 CENTIMES
Mrttw télégraphique OUCLAIR-RENNES
ni Tiuguraiçpi ipicui
NOS COLONIES
ET LEUR DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
LE TOGO
lerntoire sous manaat irançais, le
Togo fait plutôt partie du bloc de
l'Afrique occidentale. Il est enclavé
entre la Gold Coast anglaise, à la-
quelle se trouve rattachée la partie du
Togo, qui est placée sous mandat bri-
tannique, le Dahomey et la Haute-
Volta. Il a une superficie d'environ
53.000 kilomètres carrés et une popu-
lation indigène de 750.000 habitants,
soit 12 habitants au kilomètre carré.
Le Togo se divise en nuatre zones
principales la zone côtiere, au Sud,
sablonneuse et de faible hauteur, qui
est habitée par une population évoluée
et active la zone centrale, qui est
constituée par un plateau d'une hau-
teur moyenne de 70 à 100 mètres la
zone montagneuse du Nord-Est la
plaine du Nord-Ouest. C'est dans le
Nord qu'on rencontre les peuplades
primitives.
Au Togo, pays avant tout agricole,
on s'est efforcé de développer les
cultures, ,d'améliorer la qualité de la
production, de favoriser l'écoulement
des produits au dehors. Le service de
l'agriculture a rempli son triple rôle
de conseiller technique de l'adminis-
tration, de guide du planteur indigène,
d'éducateur des moniteurs agricoles. Il
a étudié le sol, créé des stations agri-
coles et des pépinières, développé
l'école des moniteurs. Des associations
coopératives agricoles ont été fondées
et leur nombre s'accroit sans cesse.
Pour améliorer la qualité du coton,
on a mis en service des trieurs de
graines d'un modèle spécial. Le pal-
mier à huile, constituant une des pre-
mières richesses naturelles du Togo,
on a installé pour les indigènes de
petites huileries simples, robustes et
d'un prix modéré." L'administration
s'aat. pourvue dlégreneuses et de,presses
pgur le kapock, d'égrenoins pour le
Ads elle a mis gratuitement cet ou-
tillage à la disposition des syndicats
agricoles. Comme l'indigène est imi-
tateur, il se procure petit à petit des
machines, qui économisent la main-
d'œuvre.
En outre, l'organisation de concours
agricoles, d'une part, celle du contrôle
des produits, d'autre part, ont permis
d'améliorer la qualité des denrées
agricoles. Et, à ce propos, il n'est pas
sans intérêt de signaler que pour le
coton, par exemple, sur 2.420 balles,
qui furent exportées, en 1923, sur Le
Havre, 75 Te furent cotées de première
qualité, 18 de seconde et 7 seu-
lement de troisième. Notons, en pas-
sant, que le territoire du Togo exporte,
à lui seul, presque autant de coton
que toutes les colonies réunies du
groupe de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise.
Du côté de l'élevage, il y a de nom-
breuses possibilités au Togo. Le chep-
tel, et particulièrement le cheptel bo-
vin, est susceptible de s'accroitre, aussi
bien en qualité qu'en quantité. Néan-
moins, c'est surtout du côté des ex-
ploitations industrielles agricoles qu'est
l'avenir de la colonie. Mais il ne suffit
pas de produire, il faut aussi pouvoir
exporter et, pour cela, l'outillage doit
être développé. D'ores et déjà, il
existe, au Togo, un réseau de routes
important on en crée de nouvelles.
Du port principal, Lomé, qui est
muni d'un double wharf permettant
d'échapper aux graves inconvénients
de la barre, partent trois lignes de
chemin de fer la ligne Lomé-Anecho
(45 kilomètres), la ligne Lomé-Palimé
(119 kilomètres), la ligne Lomé-Akat-
pamé (167 kilomètres).
Le mouvement commercial du Togo
est en progrès constants. Il a atteint,
en 1928, une valeur de 172.186.034 Ir.,
dont 99.545.322 francs à l'importation
et 72.640.712 francs à l'exportation. En
1921, les importations n'étaient que de
11.247.953 francs et les exportations de
7.018.121 francs.
Les principaux produits exportés'du
Togo sont le coton (1.161 tonnes ex-
portées en 1927), le cacao (6.314 tonnes),
l'huile de palme (2.080 tonnes), les
amandes de palme (9.370 tonnes), le
coprah (1.513 tonnes), le kapock (79
tonnes), le café (4 tonnes). Ces chiffres
seuls permettent de se rendre compte
de la prospérité véritable du Togo.
Au point de vue social, dE\ efforts
sérieux ont été faits pour défendre la
santé publique contre les maux qui la
menacent. L'assistance médicale indi-
gène fonctionne suivant une organi-
sation qui est, aujourd'hui, au point
consultations quotidiennes dans les
divers hôpitaux et dispensaires, hospi-
talisation des malades graves ou ayant
Besoin de soins spéciaux, consultations
ians les maternités.
En ce qui concerne l'enseignement,
les résultats excellents ont été obte-
nus les indigènes sollicités d'envoyer
leurs enfants dans les écoles mises à
:eur disposition ont répondu à l'appel
ivec un empressement surprenant.
Et il est intéressant d'observer
qu'avant 1914, l'administration alle-
mande consacrait aux dépenses d'en-
seignement 2,46 des recettes totales
du' territoire et 12,7 des recettes
prélevées sur les indigènes, tandis que
dans le budget de 1928 les mêmes pro-
portions étaient respectivement de
6.5 et de 25,8
De même pour les dépenses consa-
crées aux services médicaux et d'hy-
giène les proportions de 9,8 et de
57,3 du budget allemand d'avant-
guerre, appliquées soit aux recettes
totales, soit aux recettes prélevées sur
les indigènes, se sont élevées à 22,7
et 93 en 1928. Cela donne la mesure
de l'effort accompli par la France en
faveur des indigènes.
Aussi bien, au fur et à mesure que
les populations évoluent vers le mieux-
être, une bonne politique coloniale veut
qu'elles soient de plus en plus asso-
ciées à la vie publique du pays, en
participant à la justice et à l'admi-
nistration. Dans les tribunaux de vil-
lage, de cercle et de subdivision, les
présidents n'ont eu qu'à se louer de la
collaboration de leurs assesseurs indi-
gènes.
Le Conseil d'Administration du ter-
ritoire comprend deux membres indi-
gènes. Le Conseil économique et finan-
cier, également en partie indigène,
donne son avis sur les projets de bud-
get, sur les arrêtés relatifs aux impôts
et taxes, sur le plan de campagne des
travaux publics.
De même, les Conseils de notables,
réunis tous les trimestres sous la pré-
sidence effective de présidents élus,
formulent des voeux sur tout ce qui
se rattache au développement écono-
mique et social du pays. De plus, les
indigènes cnf. été admis dans les
cadres de l'administration.
Il nous faudrait encore souligner les
mesures qui sont prises pour la pro-
tection des. travailleurs par l'organi-
sation de villages d'émigration en vue
de transporter dans les régions peu
habitées du Centre et du Sud du Togo
une partie de la région surpeuplée.
En tout cas, les chiffres et les sta-
tistiques nous ont prouvé que la
France a réussi dans son mandat sur
le Togo et le Cameroun. La situation
politique y est bonne les popula-
tions y vivent en paix, heureuses et
confiantes elles apportent à la puis-
sance mandatrice une collaboration
totale.
Enfin la Commission permanente des
mandats de la Société des Nations
donne, chaque année, une sorte de
satisfecit à l'administration poursuivie
là-bas par la France. Il n'en saurait
être autrement, car nous y pratiquons
une politique de collaboration étroite
avec l'indigène, politique qui a fait ses
preuves et que la section des terri-
toires africains sous mandat, à l'ex-
position de 1931, évoquera, de manière
tangible et pittoresque, dans les beaux
pavillons qu'elle installera près de la
rive sud du lac Daumesnil, au bois de
Vincennes, sur la route de ceinture
du lac.
ANSELME-LAURENCE.
Paris sera-t-3 privé
de théâtres et de cinémas?
Paris, 9 janvier. Cette désision
est envisagée, parait-il, très sérieu-
sement.
M. Charles Méré, président de la
Société des Auteurs dramatiques, a
déclaré que ses confrères sont entiè-
rement solidaires avec les directeurs
de théâtres, si les dégrèvements pro-
mis ne sont pas accordés.
Et nous nous rendons parfaite-
ment compte, a-t-il ajouté, de la gra-
vité de la mesure envisagée.
D'autre part, les cinénras sont ré-
solus à suivre cet exemple. Le prési-
dent du syndicat e i a donné la for-
melle assurance.
Vers au lock-out du spectacle
à Lyon
Lyor, 9 janvier. La Fédération
des spectacles de Lyon se réunira, le
lundi 13 janvier, pour examiner la
charge que constituerait pour les
théâtres, music-halls et cinémas, la
taxe municipale de publicité qu'il se-
rait question d'appliquer aux affiches.
Cette taxe, calculée à raison de 25
de l'impôt d'Etat devant se superpo-
ser éventuellement aux autres taxes
dont les directeurs demandent la mo-
dératton, il se pourrait que le lock-out
de protestation annoncé par la Fédé-
ration de France des directeurs com-
mençât par Lyon.
Voir en 28 page
LE COIN DES PECHEURS.
tKeyatone Viewi
UN TABLEAU VENDU 25 MILLIONS
Le tableau c The Red Boy » (gar-
çonnet en rouge), par le peintre anglais
Sir Thomas Lawrence, et qui vient
d'être vendu à un collectionneur amé-
ricain pour la somnte de 250.000 livres
sterling, soit environs 25 millions de
francs.
Le tunnel sous la Manche
DE LONDRES (spécial). Un ingé-
nieur français, M. Provost de Saint-
Cyr, vient d'imaginer un nouveau pro-
jet de liaison entre Angleterre et
France, et qui consiste en un pont
immergé ce plan serait plus pratique
et moins onéreux que celui qui pré-
voit un tunnel souterrain. La cons-
truction pourrait en outre en être ef-
fectuée sur le continent.
Un tuba de béton serait immergé* à
une profondeur d'environ 20 mètres,
laissant ainsi au-dessus de lui un es-
pace libre pour la navigation et per-
mettant aux courants de passer sous
lui. ̃
Ce tube, dans lequel des express
pourraient traverser la Manche en 40
minutes, serait supporté par des pi-
liers massifs de béton renforcé, qui
seraient enfoncés profondément au
fond de la mer. Ce tube géant serait
construit sur le continent par bouts de
300 à 500 mètres de long, scellés à
chaque extrémité une fois terminés
et qui seraient joints avec soin après
avoir été immergés. Les points de
jonction seraient soigneusement ma-
çonnés à l'intérieur, pour éviter les in-
filtrations, et, grâce à de l'air réfrigé.
ré, on ferait geler la mer à ces en-
droits, pendant qu'on procéderait à la
jonction. Ces piliers supportant le
pont seraient construits en mer, en
remplissant des moules immergés au
fond de la mer, avec du ciment, qui
serait transporté par tubes du rivage.
Un tremblement de terre
assez violent
a été ressenti hier
en Bretagne
Hier soir, vers 19 h. 40, une secousse
sismique assez violente et d'une durée
de quelques secondes a été ressentie
dans la région de l'Ouest..
Elje était dirigée du sud-ouest vers
le nord-est.
On l'a enregistrée à Rennes et elle
nous est également signalée par nos
correspondants de Lorient, Vannes,
Aujay, Ploërmel, Saint-Nazaire. Nan-
tes, Saint-Malo, etc..
Ce tremblement de terre a causé
quelques dégâts.
(Voir les détails en fi Région
LANCEMENT D'UN NAVIRE
D'HYDROGRAPHIE
De Norfolk tspéciat) On vient
de lancer à Norfolk le navire Hydro-
graphe, du service géodésique des
Etats-Unis. Ce bâtiment est muni
d'un appareil sonore qui lui permet
de connaître en une seconde la pro-
fondeur de la mer à l'endroit où il se
trouve, et d'un appareil sous-marin
de radio avec lequel il peut découvrir
des épaves à plusieurs milles de sa
position.
(Wide World Photo.)
« MISS LIBAN »
Laila Logbi est la première reine
élue des pays orientaux et sera éga-
lement la première reine orientale qui
participera au tournoi international de
beauté qui aura lieu à Rio-de-Janeiro.
tWide World Photo.)
UNE JEUNE ORGANISTE VIRTUOSE
A NOTRE-DAME
Agée seuiement de 16 ans, M"' Renée
Nizan, célèbre organiste française, va,
ces jours-ci, se faire entendre d Notre-
Dame.
AMAN OULLAH
RESTE INDÉSIRABLE
EN AFGHANISTAN
LONDRES, 9 janvier. On mande de
Peschawar
Le combat entre les Afghans et
Khan Mohamed Nijaro a causé 15
morts. A l'issue de cette rencontre, les
troupes se sont concentrées à Jebalsi-
raj.
Au cours d'une réunion des chefs de
tribus, Nadir Sh4h a annoncé l'arri-
vée à Caboul des représentants de
!'Allemag>né, de la France et de la
Russie et il a ajouté que des représen-
tations avaient été faites en faveur
du retour d'Aman Oullah. ̃;
Les assistants ont protesté énergi-
quement contre ces représentations et
décidé qu'en aucun cas la permission
de rentrer ne serait accordée à Aman
Oullah.
L'AFFAIRE BESSEDOVSKI
VUE DE MOSCOU
Moscou, 9 janvier. De l'agence
Tass
Le tribunal suprême a condamné
par coutumace, M. Bessedovski, à dix
ans de réclusion pour détournement
de fonds. L'inculpation de trahison a
été disjointe et l'instruction se pour-
suit à ce sujet.
LES A-COTÉS PITTORESQUES DU MARIAGE DU PRINCE HERITIER D'ITALIE
En haut, à gauche Défilé des femmes de Scanner petite ville des Abruzzes.
En haut, au milieu Cavalier sicilien et sa fiancée.
En haut. à droite Groupe de musiciens avec leurs instruments primitifs.
En bas, à gauche Le Palais du Quirinal.
En bas. à droite Le Prince Léopold, le Roi des Belges et le Prince Charles devant la tombe du soldat
inconnu à Rom*.
L' « EDGAR-QUINET u
S'ENFONCE
Pourra-t-on le renflouer ?
PARIS, 9 janvier. Le Ministère do
la Marine communique la note sui.
vante
Le croiseur Edgar-Quinet s'est en-
foncé lentement dans la soirée du 8
L'arrière du bâtiment repose main-
tenant sur le fond, l'avant émergeant
jusqu'à hauteur de la passerelle. Le
croiseur avait été évacué dans la ma-
tinée du 8.
Le ministre a décidé d'envoyer sui
les lieux un ingénieur des construc-
tions navales pour étudier les possi-
bilités de renflouer le bâtiment.
Une dépêche a annoncé que le croi-
seur avait coulé ce matin à 7 h. 30,
mais elle n'a pas été confirmée.
UN NID DE SERPENTS
UN DE
Bonnevuxe, 9 janvier. M Françoi»
Chevret, cultivateur à Pontchy, a mis
au jour, en coupant un arbre, un nid
de serpents engourdis. Près de 80 de
ces bêtes furent tuées par lui.
LE VOYAGE A ROME
DU MARÉCHAL PÉTAIN
ROME, 9 javier. Le marechal Pé-
tain et les membres de la délégation
française au mariage du prince héri-
tier et de la princesse Marie-José se
sont rendus, cet après-midi, à l'Aca-
démie de France où, sous la conduite
de M. Denys Puech, directeur, ils ont
visité la villa, les jardins et les ate-
liers.
ils se sont entretenus longuement et
cordialement avec M. Denys Puech
qu'ils ont félicité de l'oeuvre qu'il a
poursuivie à Rome.
UNE VIEILLE HISTOIRE
LE PROCÈS HANAU
CONTRE ANQUETIL
OU LA FARCE
DE L'AJOURNEMENT
Devant la lle Chambre
à Paris
PARIS, 9 janvier. (De notre rédaction
parisienne). On parle volontiers du
« maquis de la procédure n pour ex-
primer l'habileté avec laquelle cer-
tains plaideurs, guidés par leurs con-
seils professionnels, réussissent à ares-
ser sur le chemin de dame Justice
des obstacles touffus et compliqués.
derrière lesquels ils se dissimulent
comme dans des buissons. Mais qui
oserait parler de- « maquis » au su-
jet de l'affaire Hanau-Anquetil? C'est
c forêt vierge » qu'il faudrait dire
Depuis des mois l'instruction con-
tre la « présidente », qui extorqua
tant de millions à tant de petits épar-
gnants, est en train. Depuis des mois
cette dernière a porté plainte, de son
côté, contre le pamphlétaire Georges
Anquetil, qu'elle accuse de l'avoir fait
chanter s. Et depuis des mois, le
bon public attend de voir juger ces
deux compères et leurs acolytes, sans
jamais rien contempler qu'un petit
lever de rideau judiciaire, aussitôt in-
terrompu.
Ah si les honnêtes gens connais-
saient aussi bien le Code
Aujourd'hui. il semblait bien que
la pièce serait enfln jouée. D'ajour-
nement en ajournement, Anquetil. qui
n'a pas moins de six avocats pour lui
tout seul, était enfin contraint de
comparaitre. Et Mme Hanau triom-
phante, belle comme jour, en gants
blancs, bas de soie, escarpins vernis,
manteau chatoyant de fourrure, le
foudroyait de son regard altier, du
banc des plaignants où on l'avait pro-
visoirement installée.
L'affaire se passait à la 11e Cham-
bre. Georges Anquetil. le front sou-
cieiix, une serviette bourrée de docu-
ments devant lui, compulsait. Non
loin, les autres protagonistes, Mi-
moun Amar et Lebonys regardaient
paisiblement le plafond.
Une première demande
d'ajournement rejetée
Dès le début, l'éclat attendu se
produisit les avocats d'Anquetil dé-
posaient des conclusions, demandant
au Tribunal de surseoir à statuer jus-
qu'à ce que l'affaire de la Gazette du
Franc dans laquelle Mme Hanau est
si tapageusement inculpée fût jugée.
On impute à notre client, dirent-
ils, le recel de 150.000 francs, mais
comment peut-on se prononcer sur ce
terme de recel, tant qu'il n'aura pas
été établi que les 150.000 francs ont
été effectivement détournés par Mme
Hanau ?
J'aperçois, non loin de mol. poursuit
» Lagasse, une personnes c'est
Mme Hanau, qui est très imp»-
Bm-m annal DESGRËES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN
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NOS COLONIES
ET LEUR DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
LE TOGO
lerntoire sous manaat irançais, le
Togo fait plutôt partie du bloc de
l'Afrique occidentale. Il est enclavé
entre la Gold Coast anglaise, à la-
quelle se trouve rattachée la partie du
Togo, qui est placée sous mandat bri-
tannique, le Dahomey et la Haute-
Volta. Il a une superficie d'environ
53.000 kilomètres carrés et une popu-
lation indigène de 750.000 habitants,
soit 12 habitants au kilomètre carré.
Le Togo se divise en nuatre zones
principales la zone côtiere, au Sud,
sablonneuse et de faible hauteur, qui
est habitée par une population évoluée
et active la zone centrale, qui est
constituée par un plateau d'une hau-
teur moyenne de 70 à 100 mètres la
zone montagneuse du Nord-Est la
plaine du Nord-Ouest. C'est dans le
Nord qu'on rencontre les peuplades
primitives.
Au Togo, pays avant tout agricole,
on s'est efforcé de développer les
cultures, ,d'améliorer la qualité de la
production, de favoriser l'écoulement
des produits au dehors. Le service de
l'agriculture a rempli son triple rôle
de conseiller technique de l'adminis-
tration, de guide du planteur indigène,
d'éducateur des moniteurs agricoles. Il
a étudié le sol, créé des stations agri-
coles et des pépinières, développé
l'école des moniteurs. Des associations
coopératives agricoles ont été fondées
et leur nombre s'accroit sans cesse.
Pour améliorer la qualité du coton,
on a mis en service des trieurs de
graines d'un modèle spécial. Le pal-
mier à huile, constituant une des pre-
mières richesses naturelles du Togo,
on a installé pour les indigènes de
petites huileries simples, robustes et
d'un prix modéré." L'administration
s'aat. pourvue dlégreneuses et de,presses
pgur le kapock, d'égrenoins pour le
Ads elle a mis gratuitement cet ou-
tillage à la disposition des syndicats
agricoles. Comme l'indigène est imi-
tateur, il se procure petit à petit des
machines, qui économisent la main-
d'œuvre.
En outre, l'organisation de concours
agricoles, d'une part, celle du contrôle
des produits, d'autre part, ont permis
d'améliorer la qualité des denrées
agricoles. Et, à ce propos, il n'est pas
sans intérêt de signaler que pour le
coton, par exemple, sur 2.420 balles,
qui furent exportées, en 1923, sur Le
Havre, 75 Te furent cotées de première
qualité, 18 de seconde et 7 seu-
lement de troisième. Notons, en pas-
sant, que le territoire du Togo exporte,
à lui seul, presque autant de coton
que toutes les colonies réunies du
groupe de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise.
Du côté de l'élevage, il y a de nom-
breuses possibilités au Togo. Le chep-
tel, et particulièrement le cheptel bo-
vin, est susceptible de s'accroitre, aussi
bien en qualité qu'en quantité. Néan-
moins, c'est surtout du côté des ex-
ploitations industrielles agricoles qu'est
l'avenir de la colonie. Mais il ne suffit
pas de produire, il faut aussi pouvoir
exporter et, pour cela, l'outillage doit
être développé. D'ores et déjà, il
existe, au Togo, un réseau de routes
important on en crée de nouvelles.
Du port principal, Lomé, qui est
muni d'un double wharf permettant
d'échapper aux graves inconvénients
de la barre, partent trois lignes de
chemin de fer la ligne Lomé-Anecho
(45 kilomètres), la ligne Lomé-Palimé
(119 kilomètres), la ligne Lomé-Akat-
pamé (167 kilomètres).
Le mouvement commercial du Togo
est en progrès constants. Il a atteint,
en 1928, une valeur de 172.186.034 Ir.,
dont 99.545.322 francs à l'importation
et 72.640.712 francs à l'exportation. En
1921, les importations n'étaient que de
11.247.953 francs et les exportations de
7.018.121 francs.
Les principaux produits exportés'du
Togo sont le coton (1.161 tonnes ex-
portées en 1927), le cacao (6.314 tonnes),
l'huile de palme (2.080 tonnes), les
amandes de palme (9.370 tonnes), le
coprah (1.513 tonnes), le kapock (79
tonnes), le café (4 tonnes). Ces chiffres
seuls permettent de se rendre compte
de la prospérité véritable du Togo.
Au point de vue social, dE\ efforts
sérieux ont été faits pour défendre la
santé publique contre les maux qui la
menacent. L'assistance médicale indi-
gène fonctionne suivant une organi-
sation qui est, aujourd'hui, au point
consultations quotidiennes dans les
divers hôpitaux et dispensaires, hospi-
talisation des malades graves ou ayant
Besoin de soins spéciaux, consultations
ians les maternités.
En ce qui concerne l'enseignement,
les résultats excellents ont été obte-
nus les indigènes sollicités d'envoyer
leurs enfants dans les écoles mises à
:eur disposition ont répondu à l'appel
ivec un empressement surprenant.
Et il est intéressant d'observer
qu'avant 1914, l'administration alle-
mande consacrait aux dépenses d'en-
seignement 2,46 des recettes totales
du' territoire et 12,7 des recettes
prélevées sur les indigènes, tandis que
dans le budget de 1928 les mêmes pro-
portions étaient respectivement de
6.5 et de 25,8
De même pour les dépenses consa-
crées aux services médicaux et d'hy-
giène les proportions de 9,8 et de
57,3 du budget allemand d'avant-
guerre, appliquées soit aux recettes
totales, soit aux recettes prélevées sur
les indigènes, se sont élevées à 22,7
et 93 en 1928. Cela donne la mesure
de l'effort accompli par la France en
faveur des indigènes.
Aussi bien, au fur et à mesure que
les populations évoluent vers le mieux-
être, une bonne politique coloniale veut
qu'elles soient de plus en plus asso-
ciées à la vie publique du pays, en
participant à la justice et à l'admi-
nistration. Dans les tribunaux de vil-
lage, de cercle et de subdivision, les
présidents n'ont eu qu'à se louer de la
collaboration de leurs assesseurs indi-
gènes.
Le Conseil d'Administration du ter-
ritoire comprend deux membres indi-
gènes. Le Conseil économique et finan-
cier, également en partie indigène,
donne son avis sur les projets de bud-
get, sur les arrêtés relatifs aux impôts
et taxes, sur le plan de campagne des
travaux publics.
De même, les Conseils de notables,
réunis tous les trimestres sous la pré-
sidence effective de présidents élus,
formulent des voeux sur tout ce qui
se rattache au développement écono-
mique et social du pays. De plus, les
indigènes cnf. été admis dans les
cadres de l'administration.
Il nous faudrait encore souligner les
mesures qui sont prises pour la pro-
tection des. travailleurs par l'organi-
sation de villages d'émigration en vue
de transporter dans les régions peu
habitées du Centre et du Sud du Togo
une partie de la région surpeuplée.
En tout cas, les chiffres et les sta-
tistiques nous ont prouvé que la
France a réussi dans son mandat sur
le Togo et le Cameroun. La situation
politique y est bonne les popula-
tions y vivent en paix, heureuses et
confiantes elles apportent à la puis-
sance mandatrice une collaboration
totale.
Enfin la Commission permanente des
mandats de la Société des Nations
donne, chaque année, une sorte de
satisfecit à l'administration poursuivie
là-bas par la France. Il n'en saurait
être autrement, car nous y pratiquons
une politique de collaboration étroite
avec l'indigène, politique qui a fait ses
preuves et que la section des terri-
toires africains sous mandat, à l'ex-
position de 1931, évoquera, de manière
tangible et pittoresque, dans les beaux
pavillons qu'elle installera près de la
rive sud du lac Daumesnil, au bois de
Vincennes, sur la route de ceinture
du lac.
ANSELME-LAURENCE.
Paris sera-t-3 privé
de théâtres et de cinémas?
Paris, 9 janvier. Cette désision
est envisagée, parait-il, très sérieu-
sement.
M. Charles Méré, président de la
Société des Auteurs dramatiques, a
déclaré que ses confrères sont entiè-
rement solidaires avec les directeurs
de théâtres, si les dégrèvements pro-
mis ne sont pas accordés.
Et nous nous rendons parfaite-
ment compte, a-t-il ajouté, de la gra-
vité de la mesure envisagée.
D'autre part, les cinénras sont ré-
solus à suivre cet exemple. Le prési-
dent du syndicat e i a donné la for-
melle assurance.
Vers au lock-out du spectacle
à Lyon
Lyor, 9 janvier. La Fédération
des spectacles de Lyon se réunira, le
lundi 13 janvier, pour examiner la
charge que constituerait pour les
théâtres, music-halls et cinémas, la
taxe municipale de publicité qu'il se-
rait question d'appliquer aux affiches.
Cette taxe, calculée à raison de 25
de l'impôt d'Etat devant se superpo-
ser éventuellement aux autres taxes
dont les directeurs demandent la mo-
dératton, il se pourrait que le lock-out
de protestation annoncé par la Fédé-
ration de France des directeurs com-
mençât par Lyon.
Voir en 28 page
LE COIN DES PECHEURS.
tKeyatone Viewi
UN TABLEAU VENDU 25 MILLIONS
Le tableau c The Red Boy » (gar-
çonnet en rouge), par le peintre anglais
Sir Thomas Lawrence, et qui vient
d'être vendu à un collectionneur amé-
ricain pour la somnte de 250.000 livres
sterling, soit environs 25 millions de
francs.
Le tunnel sous la Manche
DE LONDRES (spécial). Un ingé-
nieur français, M. Provost de Saint-
Cyr, vient d'imaginer un nouveau pro-
jet de liaison entre Angleterre et
France, et qui consiste en un pont
immergé ce plan serait plus pratique
et moins onéreux que celui qui pré-
voit un tunnel souterrain. La cons-
truction pourrait en outre en être ef-
fectuée sur le continent.
Un tuba de béton serait immergé* à
une profondeur d'environ 20 mètres,
laissant ainsi au-dessus de lui un es-
pace libre pour la navigation et per-
mettant aux courants de passer sous
lui. ̃
Ce tube, dans lequel des express
pourraient traverser la Manche en 40
minutes, serait supporté par des pi-
liers massifs de béton renforcé, qui
seraient enfoncés profondément au
fond de la mer. Ce tube géant serait
construit sur le continent par bouts de
300 à 500 mètres de long, scellés à
chaque extrémité une fois terminés
et qui seraient joints avec soin après
avoir été immergés. Les points de
jonction seraient soigneusement ma-
çonnés à l'intérieur, pour éviter les in-
filtrations, et, grâce à de l'air réfrigé.
ré, on ferait geler la mer à ces en-
droits, pendant qu'on procéderait à la
jonction. Ces piliers supportant le
pont seraient construits en mer, en
remplissant des moules immergés au
fond de la mer, avec du ciment, qui
serait transporté par tubes du rivage.
Un tremblement de terre
assez violent
a été ressenti hier
en Bretagne
Hier soir, vers 19 h. 40, une secousse
sismique assez violente et d'une durée
de quelques secondes a été ressentie
dans la région de l'Ouest..
Elje était dirigée du sud-ouest vers
le nord-est.
On l'a enregistrée à Rennes et elle
nous est également signalée par nos
correspondants de Lorient, Vannes,
Aujay, Ploërmel, Saint-Nazaire. Nan-
tes, Saint-Malo, etc..
Ce tremblement de terre a causé
quelques dégâts.
(Voir les détails en fi Région
LANCEMENT D'UN NAVIRE
D'HYDROGRAPHIE
De Norfolk tspéciat) On vient
de lancer à Norfolk le navire Hydro-
graphe, du service géodésique des
Etats-Unis. Ce bâtiment est muni
d'un appareil sonore qui lui permet
de connaître en une seconde la pro-
fondeur de la mer à l'endroit où il se
trouve, et d'un appareil sous-marin
de radio avec lequel il peut découvrir
des épaves à plusieurs milles de sa
position.
(Wide World Photo.)
« MISS LIBAN »
Laila Logbi est la première reine
élue des pays orientaux et sera éga-
lement la première reine orientale qui
participera au tournoi international de
beauté qui aura lieu à Rio-de-Janeiro.
tWide World Photo.)
UNE JEUNE ORGANISTE VIRTUOSE
A NOTRE-DAME
Agée seuiement de 16 ans, M"' Renée
Nizan, célèbre organiste française, va,
ces jours-ci, se faire entendre d Notre-
Dame.
AMAN OULLAH
RESTE INDÉSIRABLE
EN AFGHANISTAN
LONDRES, 9 janvier. On mande de
Peschawar
Le combat entre les Afghans et
Khan Mohamed Nijaro a causé 15
morts. A l'issue de cette rencontre, les
troupes se sont concentrées à Jebalsi-
raj.
Au cours d'une réunion des chefs de
tribus, Nadir Sh4h a annoncé l'arri-
vée à Caboul des représentants de
!'Allemag>né, de la France et de la
Russie et il a ajouté que des représen-
tations avaient été faites en faveur
du retour d'Aman Oullah. ̃;
Les assistants ont protesté énergi-
quement contre ces représentations et
décidé qu'en aucun cas la permission
de rentrer ne serait accordée à Aman
Oullah.
L'AFFAIRE BESSEDOVSKI
VUE DE MOSCOU
Moscou, 9 janvier. De l'agence
Tass
Le tribunal suprême a condamné
par coutumace, M. Bessedovski, à dix
ans de réclusion pour détournement
de fonds. L'inculpation de trahison a
été disjointe et l'instruction se pour-
suit à ce sujet.
LES A-COTÉS PITTORESQUES DU MARIAGE DU PRINCE HERITIER D'ITALIE
En haut, à gauche Défilé des femmes de Scanner petite ville des Abruzzes.
En haut, au milieu Cavalier sicilien et sa fiancée.
En haut. à droite Groupe de musiciens avec leurs instruments primitifs.
En bas, à gauche Le Palais du Quirinal.
En bas. à droite Le Prince Léopold, le Roi des Belges et le Prince Charles devant la tombe du soldat
inconnu à Rom*.
L' « EDGAR-QUINET u
S'ENFONCE
Pourra-t-on le renflouer ?
PARIS, 9 janvier. Le Ministère do
la Marine communique la note sui.
vante
Le croiseur Edgar-Quinet s'est en-
foncé lentement dans la soirée du 8
L'arrière du bâtiment repose main-
tenant sur le fond, l'avant émergeant
jusqu'à hauteur de la passerelle. Le
croiseur avait été évacué dans la ma-
tinée du 8.
Le ministre a décidé d'envoyer sui
les lieux un ingénieur des construc-
tions navales pour étudier les possi-
bilités de renflouer le bâtiment.
Une dépêche a annoncé que le croi-
seur avait coulé ce matin à 7 h. 30,
mais elle n'a pas été confirmée.
UN NID DE SERPENTS
UN DE
Bonnevuxe, 9 janvier. M Françoi»
Chevret, cultivateur à Pontchy, a mis
au jour, en coupant un arbre, un nid
de serpents engourdis. Près de 80 de
ces bêtes furent tuées par lui.
LE VOYAGE A ROME
DU MARÉCHAL PÉTAIN
ROME, 9 javier. Le marechal Pé-
tain et les membres de la délégation
française au mariage du prince héri-
tier et de la princesse Marie-José se
sont rendus, cet après-midi, à l'Aca-
démie de France où, sous la conduite
de M. Denys Puech, directeur, ils ont
visité la villa, les jardins et les ate-
liers.
ils se sont entretenus longuement et
cordialement avec M. Denys Puech
qu'ils ont félicité de l'oeuvre qu'il a
poursuivie à Rome.
UNE VIEILLE HISTOIRE
LE PROCÈS HANAU
CONTRE ANQUETIL
OU LA FARCE
DE L'AJOURNEMENT
Devant la lle Chambre
à Paris
PARIS, 9 janvier. (De notre rédaction
parisienne). On parle volontiers du
« maquis de la procédure n pour ex-
primer l'habileté avec laquelle cer-
tains plaideurs, guidés par leurs con-
seils professionnels, réussissent à ares-
ser sur le chemin de dame Justice
des obstacles touffus et compliqués.
derrière lesquels ils se dissimulent
comme dans des buissons. Mais qui
oserait parler de- « maquis » au su-
jet de l'affaire Hanau-Anquetil? C'est
c forêt vierge » qu'il faudrait dire
Depuis des mois l'instruction con-
tre la « présidente », qui extorqua
tant de millions à tant de petits épar-
gnants, est en train. Depuis des mois
cette dernière a porté plainte, de son
côté, contre le pamphlétaire Georges
Anquetil, qu'elle accuse de l'avoir fait
chanter s. Et depuis des mois, le
bon public attend de voir juger ces
deux compères et leurs acolytes, sans
jamais rien contempler qu'un petit
lever de rideau judiciaire, aussitôt in-
terrompu.
Ah si les honnêtes gens connais-
saient aussi bien le Code
Aujourd'hui. il semblait bien que
la pièce serait enfln jouée. D'ajour-
nement en ajournement, Anquetil. qui
n'a pas moins de six avocats pour lui
tout seul, était enfin contraint de
comparaitre. Et Mme Hanau triom-
phante, belle comme jour, en gants
blancs, bas de soie, escarpins vernis,
manteau chatoyant de fourrure, le
foudroyait de son regard altier, du
banc des plaignants où on l'avait pro-
visoirement installée.
L'affaire se passait à la 11e Cham-
bre. Georges Anquetil. le front sou-
cieiix, une serviette bourrée de docu-
ments devant lui, compulsait. Non
loin, les autres protagonistes, Mi-
moun Amar et Lebonys regardaient
paisiblement le plafond.
Une première demande
d'ajournement rejetée
Dès le début, l'éclat attendu se
produisit les avocats d'Anquetil dé-
posaient des conclusions, demandant
au Tribunal de surseoir à statuer jus-
qu'à ce que l'affaire de la Gazette du
Franc dans laquelle Mme Hanau est
si tapageusement inculpée fût jugée.
On impute à notre client, dirent-
ils, le recel de 150.000 francs, mais
comment peut-on se prononcer sur ce
terme de recel, tant qu'il n'aura pas
été établi que les 150.000 francs ont
été effectivement détournés par Mme
Hanau ?
J'aperçois, non loin de mol. poursuit
» Lagasse, une personnes c'est
Mme Hanau, qui est très imp»-
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