Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1930-01-04
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 janvier 1930 04 janvier 1930
Description : 1930/01/04 (Numéro 10295). 1930/01/04 (Numéro 10295).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6580523
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/12/2008
DIRECTEUR POLITIQUE
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATtN
31' ANNfcB Ne 10295
ANNONCES:
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4
JANVIER
1930
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TÉLÉPHONES
3675-3676 3677-3578
Chèques poalaitx
rn, TÉirSBAPHlQCE SPECIAL
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j =:= LES IDÉES ET LES LIVRES =:=
ROBERT CORNILLEAU
Filins d'histoire. Pourquoi pas ?
(catholiques et socialiates)
Auteur déjà d'un roman balzacien
et de plusieurs volumes d'études et
de souvenirs, Robert Cornilleau est
surtout célèbre comme orateur, grand
orateur populaire. Et c'est justice. Non
que sa plume soit inégale à sa parole.
Mais, chez cet orateur-né, la littéra-
ture et l'histoire ne sont que les pour-
voyeuses de l'éloquence, de cette élo-
quence imagée et forte qui lui valut,
un jour, d'être comparé à Jaurès par
les mineurs de Carmaux eux-mêmes.
Culture, expérience, méditation soli-
taire, en cet homme d'action, tout
concourt à l'action privilégiée de la
parole publique qui soulève et entraine
l'élan des volontés. Il ne demande au
Passé que l'aliment de sa vie inté-
rieure des lumières, des leçons, des
exemples. Il pose la même question
à l'abbé Naudet, à Denys-Cochin,
Barrés, à de Mun, à Jaurès Il Qu'aviez-
vous donc en vous qui vous puisse sur-
vivre et vous donne. l'empire sur l'es-
prit des hommes ? »
Ce respect fervent de ce qu'il y eut
de plus noble et de plus humain dans
les grandes figures du passé prête leur
cens émouvant et leur secrète unité
aux Films d'Histoire. Vers les conduc-
teurs de peuple, au moment où les
abat l'illusoire victoire de la mort, un
homme nouveau s'élance pour saisir,
à son tour, le flambeau.
Le peu que j'ai dit du caractère de
Robert Cornilleau fait prévoir que les
voyages dans le passé n'ont pas long-
temps sufn à son goût de la belle
aventure. N'a-l-il pas fixé sa demeure
d'élection près du nid des corsaires et
des grands découvreurs de terres ?
N'est-il pas né voisin d'Alain Ger-
bault ? Comme le capitaine du Fire-
Cmst,.H- partit, un jour, seul à soa-
bord, sans souci d'officielles missions,
sachant qu'en cette équipée il n'enga-
geait que lui. Son navire s'appelait
Charcot l'en excuse le Pourquoi-
Pas. Sur une plage brumeuse, ayant
abordé à l'aurore, il reconnut l'île du
Futur, où tous les hommes s'enten-
dront, et qui n'est pas encore marquée
sur la carte (baptisons-la Antibabel).
L'i! était occupée par ces hommes
rouges, dont les vieilles femmes du
vieux monde font des contes si af-
freux. Cependant, la hache de guerre
enterrée à demi, ils accueillirent bien
notre explorateur. Cornilleau fuma le
calumet de paix avec leurs chefs,
Blum-au-flair-subtil et Boncour-aux-
paroles-suaves. Il les trouva assez bons
diables et bien résolus à ne devenir
cannibales qu'en cas de nécessité. On
agita les termes d'une vague entente
cordiale, dont Robert Cornilleau, à
toutes voiles, revient, aujourd'hui, nous
rapporter le rameau vert. Reprenant à
son compte le célèbre cri d'Ozanam
« Passons aux Barbares » il nous
adjure a Pourquoi les catholiques ne
s'entendraient -ils pas, quelque jour,
avec les socialistes pour une action
vivant des e objectifs précis et limi-
tés » ? Pourquoi pas ? »
Ah c'est un beau tapage De
quelle lune tombe cet Icare, 'au vol
audacieux, qui renverse de sa chute
l'échiquier où les parties poursuivent
leur éternel championnat d'échecs et
casse les pots de fleuns des tranquilles
amateurs de bégonias ?
Pourquoi pas ? se récrient, scep-
tiques ou étranglés de colère, les
contradicteurs, et de droite et de
gauche, et du milieu, la sotte ques-
tion
Pourquoi pas ? Mais parce que c'est
Impossible Pour s'entendre, il faut
au moins être d'accord sur les prin-
cipes. Or, sur aucun principe essentiel,
catholiques, même de gauche, et so-
cialistes, même de droite, ne sont ap-
paremment d'accord. Ni sur la fonc-
tion de l'Etat, à qui le socialisme veut
donner tout pouvoir et toute gestion,
ni sur la famille que tend à ruiner
le socialisme, favorable à l'union libre,
complaisant au divorce, indulgent au
malthusianisme, ni sur la propriété
privée que le catholicisme considère
comme de droit naturel, ni sur les
droits de l'Eglise, de la pensée et de
la conscience chrétiennes, ni même
sur la valeur et les droits de la per-
sonne humaine, ni sur la conception
de l'histoire et du progrès qui, dans
la doctrine socialiste, est nettement
matérialiste et déterministe, etc. En
somme, sur rien d'essentiel, catho-
liques et socialistes ne sont d'accord.
Dès lons, sur quels principes communs
fonderaient-ils une collaboration pra-
tique ?
Je l'avoue tout de suite les ré-
ponses que Robert Cornilleau a tenté
d'apporter d'avance ces objections
trop fortes et trop aisées à prévoir ne
m'ont pas convaincu. En raison, je
ne puis lui donner gagné. Sans doute,
l'accord se ferait plus aisément avec
un socialisme proudhonien ou mazzi-
nien qu'avec un socialisme marxiste.
Mais la doctrine officielle, avouée, du
1 socialisme S. P. I. O. s'est beaucoup
éloignée de Mazzini et de Proudhon.
Et, tout d'abord, les conceptions his-
toriques, dont Cornilleau tente d'étayer
sa thèse, ne me paraissent pas évi-
dentes. Je doute qu'un « esprit ardem-
ment chrétien » animât, vers 1840, les
ouvriers des clubs et les compagnons
des sociétés secrètes. Et l'auteur de
Pourquoi pas ? semble ne pas voir la
part considérable qui revient à l'op-
position légitimiste dans la révolution
de 48. (Il y a beaucoup de légitimisme
sous-jacent dans le Lamartine du
Gouvernement provisoire.) Je ne suis
pas certain non plus que le patriotisme
exaspéré ait été le principal ferment
de la Commune, ni que M. Thiers ait
eu la froide volonté de noyer dans le
sang les élites populaires. La méthode
historique de Cornilleau comporte des
effets de trompe-l'oeil
D'autre part, quelques textes du
P. Sertillanges ou même du journal
La Croix, piqués -au hasard de la
plume, ne suffisent pas à soutenir l'en-
chainement d'une démonstration. Le
plus décisif argument de l'auteur de
Pourquoi pas ? consiste à insister sur
ce qu'il y a d'évangélisme dans la
mystique socialiste. Mais l'Evangile
ne tient pas tout entier dans le mise-
reor super turbam (qui, en démocra-
tie, peut faire l'objet d'une fructueuse
exploitation) ni dans-le mépris des ri-
chesses (médiocrement pratiqué par
les états-majors socialistes). L'Evan-
gile contient beaucoup d'autres véri-
tés, recommande beaucoup d'autres
vertus que le socialisme officiel dé-
daigne ou réprouve: La démonstration
apologétique de Cornilleau se conclu-
rait beaucoup plus exactement par
A. M. D. G. que par'C. Q. F. D. Et ce
n'est qu'à peine exagérer que de la
résumer en ces termes
Le catholicisme et le socialisme se
concilieraient il merveille, à condition
que l'un et l'autre abandonnent leur
doctrine.
J'ai quelque soupçon qu'en présence
de ces critiques Robert Cornilleau
tenace enfant de l'Ouest ne se
tiendrait pas pour battu et qu'il se
justifierait à peu près en ces termes
Quoi, cher ami, vous aussi ? Vous
croyez que la politique, la vie des
peuples, la lutte et l'accord des partis,
cela se passe au pays de la logique
pure ? Redescendons bien vite de ces
hauteurs philosophiques on y gèle.
Rappelez-vous Le Roi, de Fiers et
Caillavet, cette farce exquise. Quand
le député socialiste et millionnaire
voit arriver à sa réception l'évêque
de son diocèse, il est transporté de
surprise et de joie. c Ah Monsei-
gneur, s'écrie-t-il, que c'est aimable
c à vous. Et pourquoi donc, cher
« Monsieur (C'est presque littérale-
« ment mon Pourquoi pas ?) Parce
« que. tout ce qui nous sépare.
Et quoi donc ? Mais, Monseigneur,
« mon parti, mes opinions. Oh
« c'est si peu de chose »
« Il a raison, ce spirituel prélat. Et
je vous dirai comme lui Leurs théo-
ries ? C'est si peu de chose. Karl
Marx ? Ils ne l'ont pas lu. Ils ne sont
pas dix, parmi les intellectuels du
parti socialiste, qui croient encore aux
vaticinations, mille fois démenties par
l'événement, de ce faux prophète juif-
allemand. Le collectivisme ? La révo-
lution russe^leur en a appris les im-
puissances, les chocs en retour. L'an-
ticléricalisme ? Les meilleurs d'entre
eux en sont bien dégoûtés. Que
veulent-ils, les socialistes de la géné-
ration qui se dit réaliste (à qui il reste
à prouver qu'elle mérite ce nom) ? Ils
veulent réaliser ce qui est réalisable
dans leur programme de réformes.
S'ils ne le font pas, le peuple, las d'at-
tendre, se détournera d'eux. Sur cer-
taines réformes, nous sommes d'accord
avec eux. Ils peuvent, s'ils le veulent,
les réaliser avec nous. Je les défie
vous m'entendez, d'y parvenir sans
nous. Le socialisme, à lui seul, ne peut
pas gouverner la France. Les plus in-
telligents d'entre eux le savent et
l'avouent tout bas. Le jour viendra où
ils auront à choisir entre la réalisation
de leur programme positif avec
nous ou la poursuite des chimères
mortelles de leurs systèmes contre
nous. Ils choisiront leur programme ou
ils s'effondreront. J'ai simplement
voulu leur dire que, pour une œuvre
de réformes raisonnable, précise, 11-
mitée, ils pouvaient compter sur nous.
Qu'y a-t-U là de scandaleux T Regar-
(Wlde World Photo.)
L'Académie de Médecine vient de
décerner le prtx Larrey à M. Lucien
Klotz pour l'ensemble de ses travaux
sur la propriété scientifique.
dez la Belgique, l'Angleterre, l'Alle-
magne. Regardez le monde, qui marche.
Cette politique de collaboration, loyale
et limitée, comporte un risque ? Certes.
Mais écoutez M. Tardieu (qui n'est pas
un révolutionnaire). Il disait à la tri-
bune de la Chambre, le 29 décembre
dernier c Le risque, c'est la vie
Vivons, si m'en croyez n'attendons
à demain », ainsi chantait Ronsard.
Eh oui il s'agit de vivre, de créer,
d'agir. Ce que je tiens à maintenir,
c'est ceci S'il y a une logique de la
raison pure qui s'oppose à l'accord
méme provisoire et limité des ca-
tholiques et ces socialistes, il y a une
logique de la raison pratique, un en-
chaînement de faits, qui rend cet ac-
cord inévitable. Et la nécessité, qui
imposera le fait, en imposera aussi les
conditions. »
Donc, mariage d'amour ? Non point.
Marinage de raison ? Pas davantage ?
Union libre ? Que son contrat sera
fragile
Le danger, mon cher Cornilleau, c'est
qu'en, attendant l'heure Incertaine du
e conjungo par devant le Président
de la République, on ne. l'anticipe
un peu. Vous savez, c'est ainsi que le
petit Chaperon, rouge s'en alla-t-au
bois, où il fut croqué par l: l;ap;
k Embrassons-nous, Bergeretté en-
core un baiser, Lamourette Qu'est-
ce que cela fait, puisqu'on doit se
marier ? Le danger, c'est qu'accou-
tumé à voir leur berger déguisé d'une
peau de loup, vos brebis ne suivent,
sans crainte, le vrai loup, s'il les ap-
pelle au bois joli. Le danger, pour
parler net, c'est que certains esprits
simples comprennent qu'entre catho-
liques démocrates et socialistes la dif-
férence est si mince que l'on peut, in-
différemment, être, à sa fantaisie, l'un
ou l'autre.
Si l'utopie n'est que la vérité, vue
en rêve, la témérité est le péché de
jeunesse du courage. Faut-il vous en
glorifier, braves gens, nés «ieux, qui
n'avez jamais éprouvé, comme Robert
Cornilleau, la tentation de ce péché-
là ?.
Pourtant, le geste est beau de cette
main tendue.
Jean des COGNETS.
(Wlde World Photo.)
Le général MITTELHAUSER,
commandant la 18e régiorc, qui vient
d'être nommé au commandement
de la 20. région
NOUS PUBLIERONS
MARDI PROCHAIN
LES DÉLAISSÉES
Roman inédit
par CLÈRY
VOIR e» 20 PAGE
L'orientation clos républicains alle-
mand».
POUR ÉVITER
LA FIÈVRE TYPHOIDE
Un moyen très simple
de stérilisation de l'eau
Nous recevons de M, le docteur Pierre
Husnot, de Saint-Brieuc, (-intéressante
communication suivante, que nos lec-
teurs des côtes et des iles où l'eau est
rare et souvent de mauvaise qualité
Iiront avec le plus grand profit.
En raison des circonstances météo-
rologiques défavorables, les cas de
typhoïde se multiplient à Saint-
Brieuc la transmission de cette
redoutable maladie se faisant géné-
ralement par l'eau, il est recommandé
de faire bouillir celle-ci avant utilisa-
tion c'est une assurance parfaite de
sa stérilisation malheureusement,
cette opération nécessite une dépense
de combustible importante, une perte
de temps de plusieurs heures pour
attendre d'une part l'ébullition, d'au-
tre part le refroidissement. et elle
fournit en outre une eau fade et
indigeste. On recule devant cette opé-
ration longue et coûteuse et nous
sommes persuadés que pas un ménage
sur cent ne pratique cette manœuvre
bien que n'ignorant pas son efficacité,
pas plus que les risques courus en
consommant de l'eau crue. Voulez-
vous me permettre de vous signaler
l'intérêt qu'il y aurait, à mon avis, à
diffuser le moyen suivant que j'ai
longtemps utilisé et fait utiliser aux
colonies où les risques de contamina-
tions diverses par les eaux sont infinie
ment plus grands encore que chez
nous ? J'en ai vérifié à nombreuses
reprises l'efficacité complète par des
analyses bactériologiques négatives
il est extrêmement simple, d'un prix
nul, rapide et applicable à toute l'eau
utilisée même dans la toilette ou les
bains qui présentent eux aussi des
dangers de contamination.
Voici le procédé
Préparez ou faites préparer par
votre pharmacien en deux flacons
sépnrés les solutions suivantes
10 Solution aqueuse saturée de per-
manganate de potasse.
2o Solution aqueuse saturée d'un
mélange à parties égales de carbonate
de soude (cristaux) et d'hyposulfite de
soude (1).
Verser dans l'eau à stériliser une à
deux gouttes par litre de la première
solution l'eau prend une teinte rotée.
attendre dix minutes à la fin des-
quelles l'eau doit encore posséder une
légère coioration rose, sinon la dose
a été insuffisante et il est nécessaire
d'ajouter un peu de permanganate.
Verser uae ou deux gouttes par litre
de la solution sodique, remuer, l'eau
se décolore en quelques secondes et
conserve seulement une très légère
teinte jaune n'influant pas sur sa
saveur elle est stérilisée.
Ce procédé si simple a l'avantage
de ne laisser dans l'eau que des corps
utiles à l'organisme dans des propor-
tions d'ailleurs infinitésimales. Nous
l'estimons supérieur à la javellisation
qui n'est pas une manipulation mé-
nagère. L'eau de Javel d'ailleurs pos-
sède une mauvaise presse, son carac-
tère peu comestible déterminant une
certaine répugnance d'ailleurs injus-
tifiée, qui serait sans doute moindre
si on l'utilisait sous son nom eupho-
nique de «liqueur de Labarraque».
Il est efficace, contrôlé, nous l'avons
dit, par plusieurs analyses.
Nous pensons qu'il serait utile de
faire part à vos lecteurs de ce moyen
très simple de stérilisation et de leur
rappeler que si l'eau de boisson les
expose il. la contamination, l'eau de
lavage des légumes consommés crus
et même l'eau de toilette présentent
des dangers que ce moyen facile leur
permettra d'éviter en toutes circons-
tances.
Docteur HUSNOT,
Ex-chef de laboratoire de
l'Hôpital de Tananarive,
ex-sous-directeur de l'Ins-
tltut Pasteur de Bamâko.
(1) SI l'eau est boueuse (eau de puits)
ajouter à cette soiution une trace
d'alun, qui précipitera les Impuretés.
I1 sera nécessaire de filtrer sur un coton
auprès la stérilisation.
LE MINISTÈRE DES FINANCES
DE L'U. R. S. S. SERA DIRIGÉ
PAR UNE FEMME
Moscou, 3 janvier. Mme Yakov-
lev, déjà sous-secrétaire d'Etat au
commissariat de l'Instruction publique,
sera nommée prochainement commis-
saire aux Finances.
Avant sa nomination au poste de
sous-secrétaire à l'Instruction publi-
que, Mme Yakovlev, bolcheviste no-
toire, occupa pendant de longues an-
nées les postes les plus en vue dans la
direction de la police politique des So-
Un locataire congédié
fait sauter sa maison
à la dynamite
et est tué
S&nrrm, 3 janvier Ce matin, deux
explosions se sont produites au ha-
meau de Nercejac, près de Saintes.
Les habitants, réveillés en sursaut, se
sont rendu compte qu'elles prove-
naient d'une maison habitée par M.
La. carrier. On a cru d'abord
à un accident, Landrenu ayant des
cartouches de dynamite chez lui, mais
en s'est vite rendu compte que Lan-
dreau avait dynamité sa maison.
Des recherches ont été faite? immé-
diatement. Elles ont amené la décou-
verte, près de la çheminée, au milieu
de poutres, de débris de meubles et
de pierres, du corps de M. Landreau,
la tète écrasée par d'énormes moel-
lons. Au-dessus, pendait un cordon
Bickford non brûlé et aboutissant à
une cartouche placée dans le mur et
qui n'avait pas explosé
Le propriétaire avait donné congé à
Landreau pour le 1"- février, mais M.
Landreau avait déclaré à plusieurs
reprises qu'il n'aurait pas sa maison.
On ignore cependant si Landreau a
été surpris par l'explosion ou s'il a
voulu volontairement s'ensevelir sous
les décombres.
=:= SOURIRES =:=
VWVl\w\
Un orage de la plus grande violence
a éclaté le !<* janvier, à Marseille,
dans les arènes du Prado. Le mistral
lui-même, au dire des témoins, n'est
qu'un souffle léger auprès de la tornade
qui emportait, ce jour-là, 73s chaises,
les gradins, les barrières ,et le ring
après une malheureuse séance de
boxe. Car les Marseillais n'étaient pas
contents, oh mais pas du tout un
match au chiqué quand on a payé pour
assister à un combat sérieux ? Un
knock-out réglé d'avance et l'effondre-
ment au deuxième round d'un
combattant, après un tout petit stoing
doux comme une chiquenaude ? Oh
là, vous n'aviez donc pas compté avec
les spectateurs de la Cannebière, Mon-
sieur l'impresario ?
Ce chahut inaugurant l'année spor-
tive comporte une morale il ne faut
plus croire ce qu'on raconte dans les
manuels de commis-voyageurs et dans
les mots pour rire datant du siècle aer-
nier. Le Marseillais n'aime ni la galé-
jade en action, -ni le bluff mis en
scène. Il veut que le sans-gêne des en-
trepreneurs de spectacle soit Unité.
Et si on croit l'avoir par le mirage
classique et usé, ou lui bourrer le cràne
par des a ezagérations a au coefficient
cinq, on se trompe, té.
N'en déplaise nux détracteurs, le
Marseillais aime la mesure. Parfaite-
ment. Ce n'est pas dans les Bouches-
du-Rhône que les coureurs d'un vélo-
drame se distribueront successiver. :t
des primes sans en ficher une secousse
pendant cinquante tours. Ce n'est pas
dans un théâtre du Vieux-Port qu'un
directeur parcimonieux exhibera un
ténor aphone ou un jeune premier de
soixante-quinze printemps. yj'ai vu,
là-bas, de mes yeux vu, les cochons de
payants exiger le départ, après le pre-
mier acte, d'un artiste qui chantait
plus jaus qu'un chaudron) Ce n'est pas
àjdarseilie on nous en prévient par
ce chambard du 1" janvier qu'une
foule sportive ayant payé pour voir des
j gnons Il sur la physionomie des
boxeurs, sortira des arènes sans en
avoir pour son argent
Le Midi bouge. chaque fois, par-
bleu, qu'on lui sert un spectacle tru-
jué.
Je vous en prie, revisez vite vos ju-
gements sur le public marseillais qui,
composé d'une /oultitude de Mariusses,
t'est cependant pas gobeur pour un
sou, ni pour dix francs.
Et tant pis, somme toute, si les
Parisieings et les a du Nord
font obligés, pour une fois, d'accenter
£ne leçon venant de si loin.
Le Petit Grégoire.
LA SECONDE
CONFÉRENCE
DE LA HAYE
S'EST OUVERTE
HIER
Prenant la parole à la séance
plénière, son président,
M. Jaspar, a déclaré
Nous emploierons tous nos
efforts, toutes nos volontés-
à poursuivre la paix à laquelle
aspirent tous les peuples,
à laquelle nous aspirons tous,
la paix des esprits et des cœurs. »"
LA HAYE, 3 janvier. M. André
Tardieu, entouré de ses collégues du
cabinet, MM. Briand, Loucheur et
Chéron, a réuni ce matin dès 9 heures
tous les experts de la délégation pour
procéder à une dernière mise au point
des vues françaises.
A l'issue de cette conférence, le
président du Conseil s'est rendu à
10 h 30 à l'hôtel de la délégation
Viewl,
M. PHILIP SNOWDEN,
Chancelier de l'Echiquier,
Chef de la délégation angtaise à La Hays
anglaise où il a eu une première en-
trevue avec M. Philip Snowden. chan-
celier de l'Echiquier.
L'entretien qui a duré de 10 h. 30
à midi a éte extrêmement cordial. Les
deux chefs de délégation ont passé en
revue les problèmes posés par l'appli-
cation du plan Young qui concernent
l'Allemagne. Ils se sont trouvés d'ac-
cord sur toutes les solutions envisa-
gées, ainsi que sur la méthode de tra-
vail qu'adoptera la conférence.
On présume que dès ce soir, à l'issue
de la séance plénière, la Commission
des Affaires allemandes se mettra au
travail.
Les déligués des paissanees
ont pris contact et se sont mis
d'accord sur le programme
de leurs travaux
LA HAYE, 3 janvier. (De l'envoyé
spécial de l'Agence Havas).' Les
délégués des six puissances invitantes
se sont réunis au Binnenhoi de Î4 à
15 heures. Etaient présents pour
l'Allemagne, MM. Curuus. Molden-
hauer, Wirth et Schmidt pour la
Belgique. MM. Jaspar, Hymaru, Hou-
tard et Francqui pour la France.
MM. Tardieu. Briand. Loucheur et
Chéron pour la Grande Bretagne.
MM. Snowden, Graham et Sir Mau-
rice Hankey pour l'Italie, MM. Mos-
coni. Souvitch et Pirelli pour le
Japon, MM. Adatci et Iato.
Les plénipotentiaires de toutes les
puissances assistaient à cette séance.
En ce qui concerne la procédure à
adopter pour la suite des travaux de
la conférence, il a été convenu, sur la
proposition de MM. Tardieu et Cur-
tius, que les comités qui ent été nom-
mes à l'issue de la première conférence
de La Haye seraient ultérieurement
convoqués pour rendre compte de l'état
de leurs délibérations.
Le comité d'organisation de la ban-
LE DÉPART DES DÉLÈGUES FRANÇAIS POUR LA HAYE
De gauche à droite MM. TARDIEU, CHERON; BRIAND
fit LOUCHEUR à la fenêtre de leur wagon.
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATtN
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SAMEDI
4
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ROBERT CORNILLEAU
Filins d'histoire. Pourquoi pas ?
(catholiques et socialiates)
Auteur déjà d'un roman balzacien
et de plusieurs volumes d'études et
de souvenirs, Robert Cornilleau est
surtout célèbre comme orateur, grand
orateur populaire. Et c'est justice. Non
que sa plume soit inégale à sa parole.
Mais, chez cet orateur-né, la littéra-
ture et l'histoire ne sont que les pour-
voyeuses de l'éloquence, de cette élo-
quence imagée et forte qui lui valut,
un jour, d'être comparé à Jaurès par
les mineurs de Carmaux eux-mêmes.
Culture, expérience, méditation soli-
taire, en cet homme d'action, tout
concourt à l'action privilégiée de la
parole publique qui soulève et entraine
l'élan des volontés. Il ne demande au
Passé que l'aliment de sa vie inté-
rieure des lumières, des leçons, des
exemples. Il pose la même question
à l'abbé Naudet, à Denys-Cochin,
Barrés, à de Mun, à Jaurès Il Qu'aviez-
vous donc en vous qui vous puisse sur-
vivre et vous donne. l'empire sur l'es-
prit des hommes ? »
Ce respect fervent de ce qu'il y eut
de plus noble et de plus humain dans
les grandes figures du passé prête leur
cens émouvant et leur secrète unité
aux Films d'Histoire. Vers les conduc-
teurs de peuple, au moment où les
abat l'illusoire victoire de la mort, un
homme nouveau s'élance pour saisir,
à son tour, le flambeau.
Le peu que j'ai dit du caractère de
Robert Cornilleau fait prévoir que les
voyages dans le passé n'ont pas long-
temps sufn à son goût de la belle
aventure. N'a-l-il pas fixé sa demeure
d'élection près du nid des corsaires et
des grands découvreurs de terres ?
N'est-il pas né voisin d'Alain Ger-
bault ? Comme le capitaine du Fire-
Cmst,.H- partit, un jour, seul à soa-
bord, sans souci d'officielles missions,
sachant qu'en cette équipée il n'enga-
geait que lui. Son navire s'appelait
Charcot l'en excuse le Pourquoi-
Pas. Sur une plage brumeuse, ayant
abordé à l'aurore, il reconnut l'île du
Futur, où tous les hommes s'enten-
dront, et qui n'est pas encore marquée
sur la carte (baptisons-la Antibabel).
L'i! était occupée par ces hommes
rouges, dont les vieilles femmes du
vieux monde font des contes si af-
freux. Cependant, la hache de guerre
enterrée à demi, ils accueillirent bien
notre explorateur. Cornilleau fuma le
calumet de paix avec leurs chefs,
Blum-au-flair-subtil et Boncour-aux-
paroles-suaves. Il les trouva assez bons
diables et bien résolus à ne devenir
cannibales qu'en cas de nécessité. On
agita les termes d'une vague entente
cordiale, dont Robert Cornilleau, à
toutes voiles, revient, aujourd'hui, nous
rapporter le rameau vert. Reprenant à
son compte le célèbre cri d'Ozanam
« Passons aux Barbares » il nous
adjure a Pourquoi les catholiques ne
s'entendraient -ils pas, quelque jour,
avec les socialistes pour une action
vivant des e objectifs précis et limi-
tés » ? Pourquoi pas ? »
Ah c'est un beau tapage De
quelle lune tombe cet Icare, 'au vol
audacieux, qui renverse de sa chute
l'échiquier où les parties poursuivent
leur éternel championnat d'échecs et
casse les pots de fleuns des tranquilles
amateurs de bégonias ?
Pourquoi pas ? se récrient, scep-
tiques ou étranglés de colère, les
contradicteurs, et de droite et de
gauche, et du milieu, la sotte ques-
tion
Pourquoi pas ? Mais parce que c'est
Impossible Pour s'entendre, il faut
au moins être d'accord sur les prin-
cipes. Or, sur aucun principe essentiel,
catholiques, même de gauche, et so-
cialistes, même de droite, ne sont ap-
paremment d'accord. Ni sur la fonc-
tion de l'Etat, à qui le socialisme veut
donner tout pouvoir et toute gestion,
ni sur la famille que tend à ruiner
le socialisme, favorable à l'union libre,
complaisant au divorce, indulgent au
malthusianisme, ni sur la propriété
privée que le catholicisme considère
comme de droit naturel, ni sur les
droits de l'Eglise, de la pensée et de
la conscience chrétiennes, ni même
sur la valeur et les droits de la per-
sonne humaine, ni sur la conception
de l'histoire et du progrès qui, dans
la doctrine socialiste, est nettement
matérialiste et déterministe, etc. En
somme, sur rien d'essentiel, catho-
liques et socialistes ne sont d'accord.
Dès lons, sur quels principes communs
fonderaient-ils une collaboration pra-
tique ?
Je l'avoue tout de suite les ré-
ponses que Robert Cornilleau a tenté
d'apporter d'avance ces objections
trop fortes et trop aisées à prévoir ne
m'ont pas convaincu. En raison, je
ne puis lui donner gagné. Sans doute,
l'accord se ferait plus aisément avec
un socialisme proudhonien ou mazzi-
nien qu'avec un socialisme marxiste.
Mais la doctrine officielle, avouée, du
1 socialisme S. P. I. O. s'est beaucoup
éloignée de Mazzini et de Proudhon.
Et, tout d'abord, les conceptions his-
toriques, dont Cornilleau tente d'étayer
sa thèse, ne me paraissent pas évi-
dentes. Je doute qu'un « esprit ardem-
ment chrétien » animât, vers 1840, les
ouvriers des clubs et les compagnons
des sociétés secrètes. Et l'auteur de
Pourquoi pas ? semble ne pas voir la
part considérable qui revient à l'op-
position légitimiste dans la révolution
de 48. (Il y a beaucoup de légitimisme
sous-jacent dans le Lamartine du
Gouvernement provisoire.) Je ne suis
pas certain non plus que le patriotisme
exaspéré ait été le principal ferment
de la Commune, ni que M. Thiers ait
eu la froide volonté de noyer dans le
sang les élites populaires. La méthode
historique de Cornilleau comporte des
effets de trompe-l'oeil
D'autre part, quelques textes du
P. Sertillanges ou même du journal
La Croix, piqués -au hasard de la
plume, ne suffisent pas à soutenir l'en-
chainement d'une démonstration. Le
plus décisif argument de l'auteur de
Pourquoi pas ? consiste à insister sur
ce qu'il y a d'évangélisme dans la
mystique socialiste. Mais l'Evangile
ne tient pas tout entier dans le mise-
reor super turbam (qui, en démocra-
tie, peut faire l'objet d'une fructueuse
exploitation) ni dans-le mépris des ri-
chesses (médiocrement pratiqué par
les états-majors socialistes). L'Evan-
gile contient beaucoup d'autres véri-
tés, recommande beaucoup d'autres
vertus que le socialisme officiel dé-
daigne ou réprouve: La démonstration
apologétique de Cornilleau se conclu-
rait beaucoup plus exactement par
A. M. D. G. que par'C. Q. F. D. Et ce
n'est qu'à peine exagérer que de la
résumer en ces termes
Le catholicisme et le socialisme se
concilieraient il merveille, à condition
que l'un et l'autre abandonnent leur
doctrine.
J'ai quelque soupçon qu'en présence
de ces critiques Robert Cornilleau
tenace enfant de l'Ouest ne se
tiendrait pas pour battu et qu'il se
justifierait à peu près en ces termes
Quoi, cher ami, vous aussi ? Vous
croyez que la politique, la vie des
peuples, la lutte et l'accord des partis,
cela se passe au pays de la logique
pure ? Redescendons bien vite de ces
hauteurs philosophiques on y gèle.
Rappelez-vous Le Roi, de Fiers et
Caillavet, cette farce exquise. Quand
le député socialiste et millionnaire
voit arriver à sa réception l'évêque
de son diocèse, il est transporté de
surprise et de joie. c Ah Monsei-
gneur, s'écrie-t-il, que c'est aimable
c à vous. Et pourquoi donc, cher
« Monsieur (C'est presque littérale-
« ment mon Pourquoi pas ?) Parce
« que. tout ce qui nous sépare.
Et quoi donc ? Mais, Monseigneur,
« mon parti, mes opinions. Oh
« c'est si peu de chose »
« Il a raison, ce spirituel prélat. Et
je vous dirai comme lui Leurs théo-
ries ? C'est si peu de chose. Karl
Marx ? Ils ne l'ont pas lu. Ils ne sont
pas dix, parmi les intellectuels du
parti socialiste, qui croient encore aux
vaticinations, mille fois démenties par
l'événement, de ce faux prophète juif-
allemand. Le collectivisme ? La révo-
lution russe^leur en a appris les im-
puissances, les chocs en retour. L'an-
ticléricalisme ? Les meilleurs d'entre
eux en sont bien dégoûtés. Que
veulent-ils, les socialistes de la géné-
ration qui se dit réaliste (à qui il reste
à prouver qu'elle mérite ce nom) ? Ils
veulent réaliser ce qui est réalisable
dans leur programme de réformes.
S'ils ne le font pas, le peuple, las d'at-
tendre, se détournera d'eux. Sur cer-
taines réformes, nous sommes d'accord
avec eux. Ils peuvent, s'ils le veulent,
les réaliser avec nous. Je les défie
vous m'entendez, d'y parvenir sans
nous. Le socialisme, à lui seul, ne peut
pas gouverner la France. Les plus in-
telligents d'entre eux le savent et
l'avouent tout bas. Le jour viendra où
ils auront à choisir entre la réalisation
de leur programme positif avec
nous ou la poursuite des chimères
mortelles de leurs systèmes contre
nous. Ils choisiront leur programme ou
ils s'effondreront. J'ai simplement
voulu leur dire que, pour une œuvre
de réformes raisonnable, précise, 11-
mitée, ils pouvaient compter sur nous.
Qu'y a-t-U là de scandaleux T Regar-
(Wlde World Photo.)
L'Académie de Médecine vient de
décerner le prtx Larrey à M. Lucien
Klotz pour l'ensemble de ses travaux
sur la propriété scientifique.
dez la Belgique, l'Angleterre, l'Alle-
magne. Regardez le monde, qui marche.
Cette politique de collaboration, loyale
et limitée, comporte un risque ? Certes.
Mais écoutez M. Tardieu (qui n'est pas
un révolutionnaire). Il disait à la tri-
bune de la Chambre, le 29 décembre
dernier c Le risque, c'est la vie
Vivons, si m'en croyez n'attendons
à demain », ainsi chantait Ronsard.
Eh oui il s'agit de vivre, de créer,
d'agir. Ce que je tiens à maintenir,
c'est ceci S'il y a une logique de la
raison pure qui s'oppose à l'accord
méme provisoire et limité des ca-
tholiques et ces socialistes, il y a une
logique de la raison pratique, un en-
chaînement de faits, qui rend cet ac-
cord inévitable. Et la nécessité, qui
imposera le fait, en imposera aussi les
conditions. »
Donc, mariage d'amour ? Non point.
Marinage de raison ? Pas davantage ?
Union libre ? Que son contrat sera
fragile
Le danger, mon cher Cornilleau, c'est
qu'en, attendant l'heure Incertaine du
e conjungo par devant le Président
de la République, on ne. l'anticipe
un peu. Vous savez, c'est ainsi que le
petit Chaperon, rouge s'en alla-t-au
bois, où il fut croqué par l: l;ap;
k Embrassons-nous, Bergeretté en-
core un baiser, Lamourette Qu'est-
ce que cela fait, puisqu'on doit se
marier ? Le danger, c'est qu'accou-
tumé à voir leur berger déguisé d'une
peau de loup, vos brebis ne suivent,
sans crainte, le vrai loup, s'il les ap-
pelle au bois joli. Le danger, pour
parler net, c'est que certains esprits
simples comprennent qu'entre catho-
liques démocrates et socialistes la dif-
férence est si mince que l'on peut, in-
différemment, être, à sa fantaisie, l'un
ou l'autre.
Si l'utopie n'est que la vérité, vue
en rêve, la témérité est le péché de
jeunesse du courage. Faut-il vous en
glorifier, braves gens, nés «ieux, qui
n'avez jamais éprouvé, comme Robert
Cornilleau, la tentation de ce péché-
là ?.
Pourtant, le geste est beau de cette
main tendue.
Jean des COGNETS.
(Wlde World Photo.)
Le général MITTELHAUSER,
commandant la 18e régiorc, qui vient
d'être nommé au commandement
de la 20. région
NOUS PUBLIERONS
MARDI PROCHAIN
LES DÉLAISSÉES
Roman inédit
par CLÈRY
VOIR e» 20 PAGE
L'orientation clos républicains alle-
mand».
POUR ÉVITER
LA FIÈVRE TYPHOIDE
Un moyen très simple
de stérilisation de l'eau
Nous recevons de M, le docteur Pierre
Husnot, de Saint-Brieuc, (-intéressante
communication suivante, que nos lec-
teurs des côtes et des iles où l'eau est
rare et souvent de mauvaise qualité
Iiront avec le plus grand profit.
En raison des circonstances météo-
rologiques défavorables, les cas de
typhoïde se multiplient à Saint-
Brieuc la transmission de cette
redoutable maladie se faisant géné-
ralement par l'eau, il est recommandé
de faire bouillir celle-ci avant utilisa-
tion c'est une assurance parfaite de
sa stérilisation malheureusement,
cette opération nécessite une dépense
de combustible importante, une perte
de temps de plusieurs heures pour
attendre d'une part l'ébullition, d'au-
tre part le refroidissement. et elle
fournit en outre une eau fade et
indigeste. On recule devant cette opé-
ration longue et coûteuse et nous
sommes persuadés que pas un ménage
sur cent ne pratique cette manœuvre
bien que n'ignorant pas son efficacité,
pas plus que les risques courus en
consommant de l'eau crue. Voulez-
vous me permettre de vous signaler
l'intérêt qu'il y aurait, à mon avis, à
diffuser le moyen suivant que j'ai
longtemps utilisé et fait utiliser aux
colonies où les risques de contamina-
tions diverses par les eaux sont infinie
ment plus grands encore que chez
nous ? J'en ai vérifié à nombreuses
reprises l'efficacité complète par des
analyses bactériologiques négatives
il est extrêmement simple, d'un prix
nul, rapide et applicable à toute l'eau
utilisée même dans la toilette ou les
bains qui présentent eux aussi des
dangers de contamination.
Voici le procédé
Préparez ou faites préparer par
votre pharmacien en deux flacons
sépnrés les solutions suivantes
10 Solution aqueuse saturée de per-
manganate de potasse.
2o Solution aqueuse saturée d'un
mélange à parties égales de carbonate
de soude (cristaux) et d'hyposulfite de
soude (1).
Verser dans l'eau à stériliser une à
deux gouttes par litre de la première
solution l'eau prend une teinte rotée.
attendre dix minutes à la fin des-
quelles l'eau doit encore posséder une
légère coioration rose, sinon la dose
a été insuffisante et il est nécessaire
d'ajouter un peu de permanganate.
Verser uae ou deux gouttes par litre
de la solution sodique, remuer, l'eau
se décolore en quelques secondes et
conserve seulement une très légère
teinte jaune n'influant pas sur sa
saveur elle est stérilisée.
Ce procédé si simple a l'avantage
de ne laisser dans l'eau que des corps
utiles à l'organisme dans des propor-
tions d'ailleurs infinitésimales. Nous
l'estimons supérieur à la javellisation
qui n'est pas une manipulation mé-
nagère. L'eau de Javel d'ailleurs pos-
sède une mauvaise presse, son carac-
tère peu comestible déterminant une
certaine répugnance d'ailleurs injus-
tifiée, qui serait sans doute moindre
si on l'utilisait sous son nom eupho-
nique de «liqueur de Labarraque».
Il est efficace, contrôlé, nous l'avons
dit, par plusieurs analyses.
Nous pensons qu'il serait utile de
faire part à vos lecteurs de ce moyen
très simple de stérilisation et de leur
rappeler que si l'eau de boisson les
expose il. la contamination, l'eau de
lavage des légumes consommés crus
et même l'eau de toilette présentent
des dangers que ce moyen facile leur
permettra d'éviter en toutes circons-
tances.
Docteur HUSNOT,
Ex-chef de laboratoire de
l'Hôpital de Tananarive,
ex-sous-directeur de l'Ins-
tltut Pasteur de Bamâko.
(1) SI l'eau est boueuse (eau de puits)
ajouter à cette soiution une trace
d'alun, qui précipitera les Impuretés.
I1 sera nécessaire de filtrer sur un coton
auprès la stérilisation.
LE MINISTÈRE DES FINANCES
DE L'U. R. S. S. SERA DIRIGÉ
PAR UNE FEMME
Moscou, 3 janvier. Mme Yakov-
lev, déjà sous-secrétaire d'Etat au
commissariat de l'Instruction publique,
sera nommée prochainement commis-
saire aux Finances.
Avant sa nomination au poste de
sous-secrétaire à l'Instruction publi-
que, Mme Yakovlev, bolcheviste no-
toire, occupa pendant de longues an-
nées les postes les plus en vue dans la
direction de la police politique des So-
Un locataire congédié
fait sauter sa maison
à la dynamite
et est tué
S&nrrm, 3 janvier Ce matin, deux
explosions se sont produites au ha-
meau de Nercejac, près de Saintes.
Les habitants, réveillés en sursaut, se
sont rendu compte qu'elles prove-
naient d'une maison habitée par M.
La. carrier. On a cru d'abord
à un accident, Landrenu ayant des
cartouches de dynamite chez lui, mais
en s'est vite rendu compte que Lan-
dreau avait dynamité sa maison.
Des recherches ont été faite? immé-
diatement. Elles ont amené la décou-
verte, près de la çheminée, au milieu
de poutres, de débris de meubles et
de pierres, du corps de M. Landreau,
la tète écrasée par d'énormes moel-
lons. Au-dessus, pendait un cordon
Bickford non brûlé et aboutissant à
une cartouche placée dans le mur et
qui n'avait pas explosé
Le propriétaire avait donné congé à
Landreau pour le 1"- février, mais M.
Landreau avait déclaré à plusieurs
reprises qu'il n'aurait pas sa maison.
On ignore cependant si Landreau a
été surpris par l'explosion ou s'il a
voulu volontairement s'ensevelir sous
les décombres.
=:= SOURIRES =:=
VWVl\w\
Un orage de la plus grande violence
a éclaté le !<* janvier, à Marseille,
dans les arènes du Prado. Le mistral
lui-même, au dire des témoins, n'est
qu'un souffle léger auprès de la tornade
qui emportait, ce jour-là, 73s chaises,
les gradins, les barrières ,et le ring
après une malheureuse séance de
boxe. Car les Marseillais n'étaient pas
contents, oh mais pas du tout un
match au chiqué quand on a payé pour
assister à un combat sérieux ? Un
knock-out réglé d'avance et l'effondre-
ment au deuxième round d'un
combattant, après un tout petit stoing
doux comme une chiquenaude ? Oh
là, vous n'aviez donc pas compté avec
les spectateurs de la Cannebière, Mon-
sieur l'impresario ?
Ce chahut inaugurant l'année spor-
tive comporte une morale il ne faut
plus croire ce qu'on raconte dans les
manuels de commis-voyageurs et dans
les mots pour rire datant du siècle aer-
nier. Le Marseillais n'aime ni la galé-
jade en action, -ni le bluff mis en
scène. Il veut que le sans-gêne des en-
trepreneurs de spectacle soit Unité.
Et si on croit l'avoir par le mirage
classique et usé, ou lui bourrer le cràne
par des a ezagérations a au coefficient
cinq, on se trompe, té.
N'en déplaise nux détracteurs, le
Marseillais aime la mesure. Parfaite-
ment. Ce n'est pas dans les Bouches-
du-Rhône que les coureurs d'un vélo-
drame se distribueront successiver. :t
des primes sans en ficher une secousse
pendant cinquante tours. Ce n'est pas
dans un théâtre du Vieux-Port qu'un
directeur parcimonieux exhibera un
ténor aphone ou un jeune premier de
soixante-quinze printemps. yj'ai vu,
là-bas, de mes yeux vu, les cochons de
payants exiger le départ, après le pre-
mier acte, d'un artiste qui chantait
plus jaus qu'un chaudron) Ce n'est pas
àjdarseilie on nous en prévient par
ce chambard du 1" janvier qu'une
foule sportive ayant payé pour voir des
j gnons Il sur la physionomie des
boxeurs, sortira des arènes sans en
avoir pour son argent
Le Midi bouge. chaque fois, par-
bleu, qu'on lui sert un spectacle tru-
jué.
Je vous en prie, revisez vite vos ju-
gements sur le public marseillais qui,
composé d'une /oultitude de Mariusses,
t'est cependant pas gobeur pour un
sou, ni pour dix francs.
Et tant pis, somme toute, si les
Parisieings et les a du Nord
font obligés, pour une fois, d'accenter
£ne leçon venant de si loin.
Le Petit Grégoire.
LA SECONDE
CONFÉRENCE
DE LA HAYE
S'EST OUVERTE
HIER
Prenant la parole à la séance
plénière, son président,
M. Jaspar, a déclaré
Nous emploierons tous nos
efforts, toutes nos volontés-
à poursuivre la paix à laquelle
aspirent tous les peuples,
à laquelle nous aspirons tous,
la paix des esprits et des cœurs. »"
LA HAYE, 3 janvier. M. André
Tardieu, entouré de ses collégues du
cabinet, MM. Briand, Loucheur et
Chéron, a réuni ce matin dès 9 heures
tous les experts de la délégation pour
procéder à une dernière mise au point
des vues françaises.
A l'issue de cette conférence, le
président du Conseil s'est rendu à
10 h 30 à l'hôtel de la délégation
Viewl,
M. PHILIP SNOWDEN,
Chancelier de l'Echiquier,
Chef de la délégation angtaise à La Hays
anglaise où il a eu une première en-
trevue avec M. Philip Snowden. chan-
celier de l'Echiquier.
L'entretien qui a duré de 10 h. 30
à midi a éte extrêmement cordial. Les
deux chefs de délégation ont passé en
revue les problèmes posés par l'appli-
cation du plan Young qui concernent
l'Allemagne. Ils se sont trouvés d'ac-
cord sur toutes les solutions envisa-
gées, ainsi que sur la méthode de tra-
vail qu'adoptera la conférence.
On présume que dès ce soir, à l'issue
de la séance plénière, la Commission
des Affaires allemandes se mettra au
travail.
Les déligués des paissanees
ont pris contact et se sont mis
d'accord sur le programme
de leurs travaux
LA HAYE, 3 janvier. (De l'envoyé
spécial de l'Agence Havas).' Les
délégués des six puissances invitantes
se sont réunis au Binnenhoi de Î4 à
15 heures. Etaient présents pour
l'Allemagne, MM. Curuus. Molden-
hauer, Wirth et Schmidt pour la
Belgique. MM. Jaspar, Hymaru, Hou-
tard et Francqui pour la France.
MM. Tardieu. Briand. Loucheur et
Chéron pour la Grande Bretagne.
MM. Snowden, Graham et Sir Mau-
rice Hankey pour l'Italie, MM. Mos-
coni. Souvitch et Pirelli pour le
Japon, MM. Adatci et Iato.
Les plénipotentiaires de toutes les
puissances assistaient à cette séance.
En ce qui concerne la procédure à
adopter pour la suite des travaux de
la conférence, il a été convenu, sur la
proposition de MM. Tardieu et Cur-
tius, que les comités qui ent été nom-
mes à l'issue de la première conférence
de La Haye seraient ultérieurement
convoqués pour rendre compte de l'état
de leurs délibérations.
Le comité d'organisation de la ban-
LE DÉPART DES DÉLÈGUES FRANÇAIS POUR LA HAYE
De gauche à droite MM. TARDIEU, CHERON; BRIAND
fit LOUCHEUR à la fenêtre de leur wagon.
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