Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1929-01-16
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 16 janvier 1929 16 janvier 1929
Description : 1929/01/16 (Numéro 9942). 1929/01/16 (Numéro 9942).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k657699q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
DIRECTEUR POLITIQUE
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN
30a ANNÉE 9.942
ANNONCES;
h^ktibifmi Tarn
1 BESSES
IL lui du Pn-Botti
A l UEI» BATIS
latt.laeLeftiurd
A PARIS
10. Id ̃otlmtrtra
Cluqnoi pofUux
Ut limes
MERCREDI
JANVIER
1929
Sr. Marcel
ABONNEMENTS
Un «n 75 'f
Six moif. «•
Trois mois 'j2 <•
Va mois- 8 «̃
TELEPHONES
RENNES
3S75-M7t- 3177-3671
PARIS
El* '7 39 01. M
unrt I7.tf
2*3 CENTIMES
fil TnisuPEsgut sptuu j
Projets de la dictature espagnole
La réorganisation des cadres de l'armée, la réforme judiciaire,
l'élaboration d'un tarif douanier définitif, les travaux préparatoires
d'an tunnel sous le détroit de Gibraltar
Le gouvernement dictatorial espa-
gnol abordera en 1929 quatre grands
projets
La réorganisation des cadres de
formée, la réforme judiciaire, l'élabo-
ration d'un tarij douanier définitif,
les .travaux préparatoires d'un tunnel
sous le détroit de Gibraltar
La réorganisation de l'armée
Dès l'avènement de la dictature, le
général Primo de Rivera conçut le
dessein d'unifier les cadres de l'armée
et de mettre fin, dans chaque arme.
à des règlements ou usages spéciaux,
susceptibles de compromettre c l'opi-
nion militaire » aux yeux de c l'opinion
civile n.
Ainsi, l'artillerie, le génie n'admet-
taient que l'avancement rigoureux à
l'ancienneté, sur serment d'honneur
prêté par les officiers nouvellement
promus, de respecter le classement
même de leur promotion, à leur sortie
de l'école.
Au Maroc, par contre. l'avancement
au mérite à peu près exclusif valut au
corps expéditionnaire une pléiade de
généraux de moins de quarante ans.
Le général Primo de Rivera qui
avait assumé, jusqu'à l'étouffement de
la rébellion marocaine, les charges de
haut-commissaire du khalifat et de
chef du gouvernement, prêcha d'exem-
ple en refusant le titre de duc du Riff
et le maréchalat que ses partisans
voulaient lui faire décerner. En
réplique, un décret abolit « l'avance-
ment pour faits de guerre r.
Le général Primo de Rivera étudia
ensuite un plan, semblable à celui qui
est en vigueur dans les armées mo-
dernes en réservant à l'avancement
au choix une proportion des postes
Vacants qui croit avec la hiérarchie.
-L'artillerie refusa de s'y soumettre et
provoqua une sédition en septembre
1926 pour la défense de ses règlements
propres. Elle fut dissoute par décret
et les officiers rebelles durent, pour
être réadmis, faire amende honorable
et Jurer qu'ils ne connaîtraient d'autres
ordres que ceux du ministère de la
Guerre.
Le général Primo de Rivera visa à
« l'unification intellectuelle » des armes
en créant « l'Académie militaire géné-
rale de Saragosse dont les cours se
sont ouverts l'année dernière. Les
autres écoles militaires s'éteindront
avec les promotions qu'elles comptent
encore.
Or, des incidents graves sont sur-
venus le mois dernier à Ségovie. le
Fontainebleau espagnol. Le jour de la
Sainte-Barbe, patronne de l'artillerie.
les élèves, déjà sous-lieutenants, lapi-
dèrent, entre autres actes d'indisci-
pline, une plaque portant le nom du
général Primo de Rivera. Après une
enquête qui vient de prendre fin, le
Conseil de discipline a prononcé une
vingtaine d'expulsions.
Ces incidents, sur les conséquences
desquels on ne saurait rien avancer,
auraient décidé le dictateur à préci-
piter l'exécution de son plan de réor-
ganisation de l'armée. En ce qui
concerne l'artillerie, les différentes
batteries seraient affectées aux unités
de combat. Enfin, toutes les armes
seraient comprises dans un même
tableau d'avancement de l'armée de
terre, pendant de celui de la flotte.
Réforme, judiciaire
Non moins hardie est la réforme
judiciaire annoncée comme devant être
«une véritable révolution a par le
ministre de la Justice et du Culte.
M. Galo Ponte, au cours des séances
plénières de décembre de l'Assemblée
nationale.
Quelques jours plus tard, un décret
créait une « Commission réorganisa-
trice de l'administration de la justice».'
L'exposé des motifs de la disposition
faisait constater que le gouvernement
donnait satisfaction à des vœux
généralement formulés « l'instaura-
ttain d'une justice prompte, bon mar-
ew entourée de garanties efficaces ».
Il était denc inutile d'ajourner la
rerorme.
Avant le 15 mars, la nouvelle com-
mission devra présenter « les bases
essentielles d'une réorganisation radi-
cale des tribunaux et de la procédure
judiciaire Il.
La réforme doit être durable. Aussi
bien, s'adaptera-t-elle au projet de
nouvelle Constitution élaboré par la
première section de l'Assemblée natio-
nale. Virtuellement, la Constitution
suspendue par le coup d'J.tat du
13 septembre 1923. est abolie. En
-.conséquence, la « Commission réorga-
nisatrice entend que la réforme, au
fur et à mesure de sa réalisf.tion et de
ta mise en vigueur, infirmera, comme
cessant d'être constitutionnels, certains
règlements ou lois. D'autre part, le
pouvoir exécutif ne pourra édicter le
non-accomplissement des sentences
rendues par le pouvoir judiciaire. Il
faut l'indépendance effective de ce
dernier, d'où. subséquemment, le trans-
fert des fonctions du ministère de la
Justice au Tribunal suprême ou Cour
de cassation.
La « Commission réorganisatrice »
s'est déjà mise à l'oeuvre. Quatre sous-
commissions examinent les questions
suivantes organisation des tribu-
naux, procédure civile, procédure
criminelle, tribunaux contentieux et
administratifs et procédure adéquate.
Le but poursuivi apparaît claire-
ment rendre impossibles les intro-
missions politiques sur le domaine
judiciaire « Si la justice avait pu être
dûment exercée, déclare le général
Primo de Rivera ,la dictature n'aurait
pas été nécessaire. »
Tarif douanier
La question douanière reste à l'ordre
du jour, encore que le gouvernement
ait édicté la prorogation de «l'aran-
cel de 1927 jusqu'au premier octobre
de l'année courante. La situation peut
être synthétisée comme suit
Les droits conventionnels ou con-
cessions contractuelles ont disparu en
date du 31 décembre sur dénonciation,
par le gouvernement espagnol, des
traités qui en bénéficiaient encore.
Celui-ci a pourtant maintenu en partie
les réductions qu'il avait accordées,
pour environ deux cents articles Ou
produits. La mesure est transitoire.
A partir du premier janvier décret
du 28 décembre les consolidations
font place aux droits de la seconde
colonne du tarif, exclusivement appli-
cables aux Jjays ayant soncerté des acr
cords avec l'Espagne. Et celle-ci de
mettre en avant comme inhérente à ces
droits, la clause de la nation la plus
favorisée.
Tel est le point vif du problème.
L'autre partie traitante est-elle tenue
d'accepter ce soi-disant traitement de
faveur que lui offre 1,'Espagne et
d'accorder, en retour, les concessions
faites à des tierces nations¡ au-dessus
de la deuxième colonne de son tarif
douanier, et en échange d'autres
avantages ?
L'Espagne, qui répond au principe
commercial do ut des par un
« non possumus doit, au contraire,
s'attendre à recevoir des autres na-
tions un traitement gêner. répondant
point pour point à celui qu'elle con-
sent. Telle est la thèse française, selon
des renseignements puisés aux meil-
leures sources.
Le tunnel de Gibraltar
Mais le plus surprenant des projets
de la dictature espagnole est certaine-
ment celui du percement du tunnel
sous le détroit de Gibraltar, d'après les
plans présentés en 1926 par le lieute-
nant-colonel d'artillerie Jevenois.
L'auteur, espagnol, s'est inspiré des
travaux concernant la Manche. Le
tunnel construit à des profondeurs
pouvant osciller entre 300 et 600 mè-
tres, aurait une longueur de 30 à
32 ;kilomètres et permettrait le transit
quotidien de vingt trains avec une
triple galerie pour l'évacuation des
eaux et l'aérage, Le devis est évalué à
environ 300 millions de pesetas. Une
commission, dont l'auteur du projet
fait partie, s'est rendue sur les lieux
pour fixer les points approximatifs de
l'entrée et de la sortie du tunnel. Les
travaux d'étude reprendront active-
ment au mois de février prochain.
Interrogé par la presse, le lieute-
nant-colonel Jevenois a fait entrevoir
que ce tunnel, dans vingt ans, sera
e une nécessité intercontinentale x.
Au point de vue industriel et com-
mercial, dit-il, l'établissement d'une
zone franche où les marchandises et
les produits tropicaux seront manu-
facturés et transformés, fera des rives
eu détroit un centre important
d'échanges. »
Et c'est enfin la portée du projet
en politique internationale.
L'Espagne occupera alors une place
digne d'elle. Sa force croîtra dans le
concert des nations, car elle aura en
main le moyen de rendre indépen-
dantes de la mer les communications
entre la France et ses possessions
africaines qui sont pour celle-ci une
source inépuisable de matériel humain
et de marchandises. »
La presse officieuse conclut La
solution du problème de Tanger, la
pacification du Maroc ne doivent pas
clore la-politique extérieure de l'Espa-
gne, mais en ouvrir un nouveau
chapitre. » ̃'
M. DELUME.
LA RANDONNÉE
EN 4 ou 5 'J'OURS
PARIS. 15 janvier. (De notre corres-
pondant sportif partsien.) MM.
Louis et Jacaues Bréguet ont pris
ferme l'organisation des lignes aé-
riennes d'Indochine (Paris-Hanoï,
Rangoon-Saïgon. Hanoï-Saïgon et Ha-
noï-Chine-Japon).
Toute l'étude de ces lignes a été par-
ticulièrement faite par M. Pierre Bru-
net. ancien chef de contrôle du ser-
vice de la navigation aérienne. Il faut
donc, à présent, effectuer une sorte de
mise au point dont le point capital
est la liaison rapide aérienne entre
Paris et Hanoi.
Dans la pratique, Paris-Hanoï ne
peut pas être réalisé par une seule
compagnie, étant donne que chaque
nation est maîtresse de son sol et de
son ciel.
Paris-Hanoï, plus tard, comprendra
trois parties distinctes
10 Paris-Bagdad, assuré soit par ie
réseau européen français (Paris,
Vienne, Belgrade, Constantinople.
Alep), soit par le réseau français
d'Orient Air Union Orient (Paris.
Marseille. Naples, Athèneç, Beyrouth).
20 Bagdad-Rangoon, par l'aviation
anglaise (Bassora. Bender Abbas.
Djask. Karachi. Calcutta).
3° Rangoon-Hanoï. par la ligne
Bréguet.
Mais. pour l'instant, il s'agit, après
la malheureuse équipée de l'année der-
nière de l'équipe Ant! ̃înat. de prou-
ver que pilotes, avion l-, moteurs sont
capables de franchir rapidement et
dans des conditions commerciales. les
12.000 kilomètres qui séparent la ca-
pitale de la métropole à celle de la
colonie indo-chinoise. C'est dans ce
but que MM. Louis et Jacques Bré-
guet ont confié à Dieudonné Costes
la mission Paris-Hanoi.
Le fameux pilote qui renonce donc
pour l'instant au raid Paris-New-York
sans escale, emploie un avion Bréguet
de transport équipé d'un moteur His-
pano de 600 C. V., le même type de
moteur avec lequel il accomplit en
1927 et 1928'JeHoùr-du mande en .cent-
pagnie de Le Brix.
Il sera accompagné du pilote Codos,
d'un radiotélégraphiste, d'un mécani-
cien et d'un représen.tant de Bréguct
La randonnée n'aura pas lieu sur de
longues distances, car l'avion n'em-
portera, à chaque étape, que 1.500
litres d'essence. Mais elle sera faite de
jour et de nuit pour que Hanoï soit
atteint en 4 à 5 jours.
La longueur de chaque étape ne dé-
passera pas 1.500 à 1.800 kilomètres.
Le départ aura probablement lieu
dans la dernière quinzaine de février.
ROBERT-GUERIN.
iWIde wonu fhoioj.
M. PIERPONT-MORGAN,
délégué américain
au Comité des experts
M. OWEN YOUNG,
délégué américain
au Comité des expert»
Une mère dénaturée
laissait son fils infirme
sans soin; dans une cave
Le gamin, rongé de vermine,
était dans un état squelettique
Paris. 15 janvier. Veuve depuis
piusieurs mois, Mme Bonifait, âgée de
38 ans, demeurant 19, rue des Lilas.
à Villeneuve-le-Roi, laissait sans soins
son fils Adrien, âgé de 15 ans, bossu
et. débile
A la suite de plaintes, la gendarme-
rie se rendit chez Mme Bonifait Et
trouva son fils couché à la cave sur un
grabat de paille pourrie, sans couver-
ture. Le pauvre gamin, rongé par la
vermine, était dans un état squelet-
tique.
M. Cannac. juge d'instruction à
Corbeil, a inculpé la mère criminelle
de mauvais traitements et séquestra-
tion volontaire.
Toutefois, il a commis un expert en
vue d'examiner Mme Bonifait qui ne
parait pas jouir de toutes ses facultés
mentales
Quant au pauvre séquestré, la mai-
rie de Villeneuve-le-Roi l'a fait pla-
cer dans un asile. Son état est des
plus graves.
lll®lll®lll®lli®lli®iii®iii®iii©tiisiii®lli®ill®
Mlie Rachel GROSSI,
gagnante du raid hippique
Paris-Cannes
lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®
L'ETAT DE SANTÉ
DU MARECHAL FOCH
On constate une légère
amélioration
PARIS, 15 janvier. Voici le bulletin
de santé du maréchal Foch, qui a été
rédigé ce matin à 9 heures « Atté-
nuation légère des symptômes l'état
cardiaque et l'état rénal présentent
une amélioration ». Signé Docteurs
Davesnières, Heitz-Boyer.
Dès la première heure, de nom-
breuses personnalités sont venues
prendre des nouvelles du maréchal
Foch.
®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll
UN DRAME TERRIBLE
Une jeune mère se noie
avec ses deux enfants
PARis, 15 janvier. Les habitants
de la commune d'Epone sont cons-
ternés par la terrible noyade qui vient
d'avoir lieu. Mme Guitel, âgée de
24 ans, s'est jetée, avec ses deux en-
fants, dans la rivière le Mortbras.
Tous trois se sont noyés; le plus jeune
enfant seul a été retrouvé.
Les époux Guitel, mariés depuis
trois ans, habitaient Epone. Depuis
cette date. M. Guitel. jardinier pay-
sagiste, gagnait largement sa vie et le
ménage était plutôt dans l'aisance.
Deux enfants étaient nés de cette
union, deux fillettes âgées respective-
ment de 2 ans et 3 semaines.
L'entente était parfaite et rien ne
faisait prévoir ce drame.
Le mari, dont la douleur est poi-
gnante, ne sait à quoi attribuer la
fatale détermination de sa femme qui
adorait ses enfants.
Avant de quitter la maison pour
la dernière fois, elle avait tracé quel-
ques lignes sur -ne enveloppe blan-
che
a Mon François chéri, malgré le
mal que je te fais, je pars je ne sais
où. J'emmène nos deux chéris. Viens
nous retrouver si tu veux. Je. t'aime.
Malgré tout, notre bonheur n'est pas
brisé, puisque nous allons nous re-
trouver tous les quatre. Je prends le
chemin du passage à niveau. A bien-
tôt et toujours Jeanne. à
iPîioto Meurisset.
Pierre-Jean FISBACH,
le plus ces aviateur de France, qui
mortelle près de Saint-Raphaël
flllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll
SOURIRES =:=
VWM.WW
Un gros, très gros scandale vient
d'éclater chez les socialistes anglais.
Ceux qui ne suivent pas au jour le
jour la politique étrangère s'étonnent
Qu'y a-t-il dotzc ? Les extrèmis-
tes londoniens auraient-ils Jait soudain
des déclarations d'un chauvinisme in-
teinpestif ? Quelques leaders » tra-
vaillistes feraient-ils partie d'un gou-
vernement bourgeois ?
Mais non c'est beaucoup plus
grave. Et voici, en deuz mots, le sujet
qui provoque de bruyantes indigna-
tions outre-Manche quelques socia-
listes richés et jettnes, fils de lords et
de milords, ont fait abandon de tous
leurs biens aus malheureux, se réser-
vant simplement, pour vivoter, trois
eu quatre livret par semaine.
Adieu casinos, palaces, autos,
diners Jitzs, salons, châteaux et lar-
niente, proclament ces désabusés dans.
une crise d'enthousiasme -t. Nous ga-
gnerons peu à peu nôtre pain à la
sueur de notre front en voilà
hein ? une distraction originale ?
A bas la richesse Vive le travait
Certes, le geste est beau. Remar-
quez que si cette information n'est pas
vraie, elle a tout au moins le mérite
d'être « bene trovato », comme on dit
au pays de Mussolini. Mais je sais
nombre de personnages appartenant
à la Section française de l'Interna-
tionale ouvrière » qui ont esquissé une
grimace horrible en lisant cet entre-
filet incendiaire autant qu'indigeste.
Ces prolétaires membres influents.
conscients et organisés du le Syndicat
des Socialistes millionnaires » trouvent
Ila plaisanterie hors de saison
Et d'abord, Karl bfarx n'avait
pas prévu cette solution ahurissante
du problème social, affirment-ils. Et
puis diable qu'on nous donne
le temps de nous fatiguer dans le
luxe et les plaisirs. Nous verrons en-
suite, nous réfléchirons. En atten-
dont garçon, apportez-nous une
bouteille de champagne
Ces messieurs ont raison. Après
tout, les socialistes millionnaires cons-
tituent le plus bel ornement de leur
parti. Dans le décor parlementaire
ils font riche » et on sait, au sur-
plus, qu'étant servis copieusement, ils
ne tiennent pas, mais pas du tout, à
verser leur sang sur des barricades.
Que voulez-vous ? Au jeu des cham-
bardenzent, ils misent sur le rouge
comme d'autres misent sur le blanc.
Ce qui est sitr, c'est qu'en s'inscrivant
chez les S.F.I.O., ces gros malins ont
contracté, contre les risques de révo-
lution et à peu prè.s à l'œil, une belle
assurance sur la vie
Le Petit Grégoire.
la Monnaie, la frappe
des nouvelles pièces d'or
et d'argeat a commencé
Mais seul,
le gouvernement choisira,
après une double sélection,
le modèle sur lequel
3 milliards de pièces d'argent
vont être frappées en « série »
PARIS. 15 janvier dactton parisienne). Les bonnes
vieilles presses de l'Hôtel des Mon-
naies à Paris, n'en reviennent pas'
Pour une surprise, c'est, en effet. une
surprise Depuis 15 ans, elles dor-
maient soigneusement huilées. sous
leurs funèbres bâchès elles se
croyaient bien oubliées. Et puis, voilà
que ce tantôt on les met en marche,
et qu'on fourre. sar.s prévenir, sous
leurs poinçons, des lingots d'argent et
d'or Eh. oui On a frappé aujour-
d'hui. pour la première fois depuis !a
guerre, drs « napoléons » et fies
x thunes
Pendant six mois, à la vérité, on
avait attendu de jour en jour cette
opération
Rappelez-vous Au lendemain même
de la stabilisation, le 25 juin 1928. le
Gouvernement décréta l'abrogation du
cours forcé, à partir du l'r juillet 1928
et la suspension du cours légal. pour
les pièces d'or et d'argent, du « vieuz
modèle ». En même temps, il annon-
çait la trappe de trois milliards de
pièces d'argent de 5 et 10 francs, des-
tinées à remplacer nos coupures ac-
tuelles de 5. 10 et 20 francs « avant
1933 ».
Des pièces d'or de 100 francs se-
raient, en outre, créées, nanties d'un
cours légal « illimité », ea attendant
le retour du louis d'or.
Ce fut aUsitôt une ruée de reporters
vers le Ministère des Finances.
Quand les nouvelles pièces seront-
elles mises en circulation, demandè-
rent-ils ?
Laissez-nous respirer Il nom
faut d'abord trois semaines pour ou-
vrir un concours afin que soient choi-
sies les maquettes Puis la frappe. Que
le public ne compte pas disposer des
pièces avant la fin décembre.
Touchant optimisme des cénacles of-
ficiels Nous approchons de fin jan-
vier et les dites maquettes ne sont pas
encore adoptées. Car la frappe qui a
commencé cet après-midi, dix pièces
d'or et neuf pièces d'argent différeu-
tes, ne constitue que l'antépénultième
épreuve du concours.
Sur les 120 esquisses présentées,
74 projets avaient été d'abord rete-
nus. Ces 74 « admissibles » soumis
un nouvel examen, laissèrent 55 des
leurs sur le carreau. Il ne resta p:us
en présence que 19 modèles. ceux
qu'on a « coincés » aujourd'hui.
Pour rapprocher les conditions de
l'expérience le plus possible de celles
de la réalité, on avait réduit le mois
dernier les 19 esquisses de plâtre aux
dimensions de la pièce de monnaie
véritable. Des coins » avaient été
graves et 19 jetons en laiton frappés
illico.
Nouvelle réunion du jury, nouvelle
délibération solennelle.
Enfin, cet après-midi, la demi-
finale dans le métal définitif, l'or et
l'argent, on « tire » les 19 prototypes
de 90 minutes en 90 minutes chacun.
L'opération, pratiquée sur le contrôle
des jurés et des artistes eux-mêmes.
va durer jusqu'après-demain jeudi.
Après quoi. exposition au public le
21 janvier. à l'hôtel des Monnaies. Et
réunion plus solennelle que jamais du
jury le mardi. 29 janvier, à 14 h. 30
Mais ce ne sera pas fini le jury
choisira trois pièces d'or et trois piè-
ces d'argent. Treize nouveaux cada-
vres de projets iront donc rejoindre
]»s cent une premières victimes.
Et les six. modèles élus s'en iront
en grande pompe au Conseil des mi-
nistres, qui désignera lui seul le vain-
queur unique. le « der des ders » au-
quel incombera l'honneur de rem-
plir les poches de 40 millions de Fran-
cais en pièces d'argent pour commen-
cer.
Il semble qu'alors la frappe en sé-
rie. pour le public, pourra être menée
en grande vitesse.
On ne peut pas dire que nos maîtres
auront manqué de précautions
(Wide World Photo).
Le City of New. York », à bord duquel le commandant Byrd va loin
son expédition au Pôle Sud
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN
30a ANNÉE 9.942
ANNONCES;
h^ktibifmi Tarn
1 BESSES
IL lui du Pn-Botti
A l UEI» BATIS
latt.laeLeftiurd
A PARIS
10. Id ̃otlmtrtra
Cluqnoi pofUux
Ut limes
MERCREDI
JANVIER
1929
Sr. Marcel
ABONNEMENTS
Un «n 75 'f
Six moif.
Trois mois 'j2 <•
Va mois- 8 «̃
TELEPHONES
RENNES
3S75-M7t- 3177-3671
PARIS
El* '7 39 01. M
unrt I7.tf
2*3 CENTIMES
fil TnisuPEsgut sptuu j
Projets de la dictature espagnole
La réorganisation des cadres de l'armée, la réforme judiciaire,
l'élaboration d'un tarif douanier définitif, les travaux préparatoires
d'an tunnel sous le détroit de Gibraltar
Le gouvernement dictatorial espa-
gnol abordera en 1929 quatre grands
projets
La réorganisation des cadres de
formée, la réforme judiciaire, l'élabo-
ration d'un tarij douanier définitif,
les .travaux préparatoires d'un tunnel
sous le détroit de Gibraltar
La réorganisation de l'armée
Dès l'avènement de la dictature, le
général Primo de Rivera conçut le
dessein d'unifier les cadres de l'armée
et de mettre fin, dans chaque arme.
à des règlements ou usages spéciaux,
susceptibles de compromettre c l'opi-
nion militaire » aux yeux de c l'opinion
civile n.
Ainsi, l'artillerie, le génie n'admet-
taient que l'avancement rigoureux à
l'ancienneté, sur serment d'honneur
prêté par les officiers nouvellement
promus, de respecter le classement
même de leur promotion, à leur sortie
de l'école.
Au Maroc, par contre. l'avancement
au mérite à peu près exclusif valut au
corps expéditionnaire une pléiade de
généraux de moins de quarante ans.
Le général Primo de Rivera qui
avait assumé, jusqu'à l'étouffement de
la rébellion marocaine, les charges de
haut-commissaire du khalifat et de
chef du gouvernement, prêcha d'exem-
ple en refusant le titre de duc du Riff
et le maréchalat que ses partisans
voulaient lui faire décerner. En
réplique, un décret abolit « l'avance-
ment pour faits de guerre r.
Le général Primo de Rivera étudia
ensuite un plan, semblable à celui qui
est en vigueur dans les armées mo-
dernes en réservant à l'avancement
au choix une proportion des postes
Vacants qui croit avec la hiérarchie.
-L'artillerie refusa de s'y soumettre et
provoqua une sédition en septembre
1926 pour la défense de ses règlements
propres. Elle fut dissoute par décret
et les officiers rebelles durent, pour
être réadmis, faire amende honorable
et Jurer qu'ils ne connaîtraient d'autres
ordres que ceux du ministère de la
Guerre.
Le général Primo de Rivera visa à
« l'unification intellectuelle » des armes
en créant « l'Académie militaire géné-
rale de Saragosse dont les cours se
sont ouverts l'année dernière. Les
autres écoles militaires s'éteindront
avec les promotions qu'elles comptent
encore.
Or, des incidents graves sont sur-
venus le mois dernier à Ségovie. le
Fontainebleau espagnol. Le jour de la
Sainte-Barbe, patronne de l'artillerie.
les élèves, déjà sous-lieutenants, lapi-
dèrent, entre autres actes d'indisci-
pline, une plaque portant le nom du
général Primo de Rivera. Après une
enquête qui vient de prendre fin, le
Conseil de discipline a prononcé une
vingtaine d'expulsions.
Ces incidents, sur les conséquences
desquels on ne saurait rien avancer,
auraient décidé le dictateur à préci-
piter l'exécution de son plan de réor-
ganisation de l'armée. En ce qui
concerne l'artillerie, les différentes
batteries seraient affectées aux unités
de combat. Enfin, toutes les armes
seraient comprises dans un même
tableau d'avancement de l'armée de
terre, pendant de celui de la flotte.
Réforme, judiciaire
Non moins hardie est la réforme
judiciaire annoncée comme devant être
«une véritable révolution a par le
ministre de la Justice et du Culte.
M. Galo Ponte, au cours des séances
plénières de décembre de l'Assemblée
nationale.
Quelques jours plus tard, un décret
créait une « Commission réorganisa-
trice de l'administration de la justice».'
L'exposé des motifs de la disposition
faisait constater que le gouvernement
donnait satisfaction à des vœux
généralement formulés « l'instaura-
ttain d'une justice prompte, bon mar-
ew entourée de garanties efficaces ».
Il était denc inutile d'ajourner la
rerorme.
Avant le 15 mars, la nouvelle com-
mission devra présenter « les bases
essentielles d'une réorganisation radi-
cale des tribunaux et de la procédure
judiciaire Il.
La réforme doit être durable. Aussi
bien, s'adaptera-t-elle au projet de
nouvelle Constitution élaboré par la
première section de l'Assemblée natio-
nale. Virtuellement, la Constitution
suspendue par le coup d'J.tat du
13 septembre 1923. est abolie. En
-.conséquence, la « Commission réorga-
nisatrice entend que la réforme, au
fur et à mesure de sa réalisf.tion et de
ta mise en vigueur, infirmera, comme
cessant d'être constitutionnels, certains
règlements ou lois. D'autre part, le
pouvoir exécutif ne pourra édicter le
non-accomplissement des sentences
rendues par le pouvoir judiciaire. Il
faut l'indépendance effective de ce
dernier, d'où. subséquemment, le trans-
fert des fonctions du ministère de la
Justice au Tribunal suprême ou Cour
de cassation.
La « Commission réorganisatrice »
s'est déjà mise à l'oeuvre. Quatre sous-
commissions examinent les questions
suivantes organisation des tribu-
naux, procédure civile, procédure
criminelle, tribunaux contentieux et
administratifs et procédure adéquate.
Le but poursuivi apparaît claire-
ment rendre impossibles les intro-
missions politiques sur le domaine
judiciaire « Si la justice avait pu être
dûment exercée, déclare le général
Primo de Rivera ,la dictature n'aurait
pas été nécessaire. »
Tarif douanier
La question douanière reste à l'ordre
du jour, encore que le gouvernement
ait édicté la prorogation de «l'aran-
cel de 1927 jusqu'au premier octobre
de l'année courante. La situation peut
être synthétisée comme suit
Les droits conventionnels ou con-
cessions contractuelles ont disparu en
date du 31 décembre sur dénonciation,
par le gouvernement espagnol, des
traités qui en bénéficiaient encore.
Celui-ci a pourtant maintenu en partie
les réductions qu'il avait accordées,
pour environ deux cents articles Ou
produits. La mesure est transitoire.
A partir du premier janvier décret
du 28 décembre les consolidations
font place aux droits de la seconde
colonne du tarif, exclusivement appli-
cables aux Jjays ayant soncerté des acr
cords avec l'Espagne. Et celle-ci de
mettre en avant comme inhérente à ces
droits, la clause de la nation la plus
favorisée.
Tel est le point vif du problème.
L'autre partie traitante est-elle tenue
d'accepter ce soi-disant traitement de
faveur que lui offre 1,'Espagne et
d'accorder, en retour, les concessions
faites à des tierces nations¡ au-dessus
de la deuxième colonne de son tarif
douanier, et en échange d'autres
avantages ?
L'Espagne, qui répond au principe
commercial do ut des par un
« non possumus doit, au contraire,
s'attendre à recevoir des autres na-
tions un traitement gêner. répondant
point pour point à celui qu'elle con-
sent. Telle est la thèse française, selon
des renseignements puisés aux meil-
leures sources.
Le tunnel de Gibraltar
Mais le plus surprenant des projets
de la dictature espagnole est certaine-
ment celui du percement du tunnel
sous le détroit de Gibraltar, d'après les
plans présentés en 1926 par le lieute-
nant-colonel d'artillerie Jevenois.
L'auteur, espagnol, s'est inspiré des
travaux concernant la Manche. Le
tunnel construit à des profondeurs
pouvant osciller entre 300 et 600 mè-
tres, aurait une longueur de 30 à
32 ;kilomètres et permettrait le transit
quotidien de vingt trains avec une
triple galerie pour l'évacuation des
eaux et l'aérage, Le devis est évalué à
environ 300 millions de pesetas. Une
commission, dont l'auteur du projet
fait partie, s'est rendue sur les lieux
pour fixer les points approximatifs de
l'entrée et de la sortie du tunnel. Les
travaux d'étude reprendront active-
ment au mois de février prochain.
Interrogé par la presse, le lieute-
nant-colonel Jevenois a fait entrevoir
que ce tunnel, dans vingt ans, sera
e une nécessité intercontinentale x.
Au point de vue industriel et com-
mercial, dit-il, l'établissement d'une
zone franche où les marchandises et
les produits tropicaux seront manu-
facturés et transformés, fera des rives
eu détroit un centre important
d'échanges. »
Et c'est enfin la portée du projet
en politique internationale.
L'Espagne occupera alors une place
digne d'elle. Sa force croîtra dans le
concert des nations, car elle aura en
main le moyen de rendre indépen-
dantes de la mer les communications
entre la France et ses possessions
africaines qui sont pour celle-ci une
source inépuisable de matériel humain
et de marchandises. »
La presse officieuse conclut La
solution du problème de Tanger, la
pacification du Maroc ne doivent pas
clore la-politique extérieure de l'Espa-
gne, mais en ouvrir un nouveau
chapitre. » ̃'
M. DELUME.
LA RANDONNÉE
EN 4 ou 5 'J'OURS
PARIS. 15 janvier. (De notre corres-
pondant sportif partsien.) MM.
Louis et Jacaues Bréguet ont pris
ferme l'organisation des lignes aé-
riennes d'Indochine (Paris-Hanoï,
Rangoon-Saïgon. Hanoï-Saïgon et Ha-
noï-Chine-Japon).
Toute l'étude de ces lignes a été par-
ticulièrement faite par M. Pierre Bru-
net. ancien chef de contrôle du ser-
vice de la navigation aérienne. Il faut
donc, à présent, effectuer une sorte de
mise au point dont le point capital
est la liaison rapide aérienne entre
Paris et Hanoi.
Dans la pratique, Paris-Hanoï ne
peut pas être réalisé par une seule
compagnie, étant donne que chaque
nation est maîtresse de son sol et de
son ciel.
Paris-Hanoï, plus tard, comprendra
trois parties distinctes
10 Paris-Bagdad, assuré soit par ie
réseau européen français (Paris,
Vienne, Belgrade, Constantinople.
Alep), soit par le réseau français
d'Orient Air Union Orient (Paris.
Marseille. Naples, Athèneç, Beyrouth).
20 Bagdad-Rangoon, par l'aviation
anglaise (Bassora. Bender Abbas.
Djask. Karachi. Calcutta).
3° Rangoon-Hanoï. par la ligne
Bréguet.
Mais. pour l'instant, il s'agit, après
la malheureuse équipée de l'année der-
nière de l'équipe Ant! ̃înat. de prou-
ver que pilotes, avion l-, moteurs sont
capables de franchir rapidement et
dans des conditions commerciales. les
12.000 kilomètres qui séparent la ca-
pitale de la métropole à celle de la
colonie indo-chinoise. C'est dans ce
but que MM. Louis et Jacques Bré-
guet ont confié à Dieudonné Costes
la mission Paris-Hanoi.
Le fameux pilote qui renonce donc
pour l'instant au raid Paris-New-York
sans escale, emploie un avion Bréguet
de transport équipé d'un moteur His-
pano de 600 C. V., le même type de
moteur avec lequel il accomplit en
1927 et 1928'JeHoùr-du mande en .cent-
pagnie de Le Brix.
Il sera accompagné du pilote Codos,
d'un radiotélégraphiste, d'un mécani-
cien et d'un représen.tant de Bréguct
La randonnée n'aura pas lieu sur de
longues distances, car l'avion n'em-
portera, à chaque étape, que 1.500
litres d'essence. Mais elle sera faite de
jour et de nuit pour que Hanoï soit
atteint en 4 à 5 jours.
La longueur de chaque étape ne dé-
passera pas 1.500 à 1.800 kilomètres.
Le départ aura probablement lieu
dans la dernière quinzaine de février.
ROBERT-GUERIN.
iWIde wonu fhoioj.
M. PIERPONT-MORGAN,
délégué américain
au Comité des experts
M. OWEN YOUNG,
délégué américain
au Comité des expert»
Une mère dénaturée
laissait son fils infirme
sans soin; dans une cave
Le gamin, rongé de vermine,
était dans un état squelettique
Paris. 15 janvier. Veuve depuis
piusieurs mois, Mme Bonifait, âgée de
38 ans, demeurant 19, rue des Lilas.
à Villeneuve-le-Roi, laissait sans soins
son fils Adrien, âgé de 15 ans, bossu
et. débile
A la suite de plaintes, la gendarme-
rie se rendit chez Mme Bonifait Et
trouva son fils couché à la cave sur un
grabat de paille pourrie, sans couver-
ture. Le pauvre gamin, rongé par la
vermine, était dans un état squelet-
tique.
M. Cannac. juge d'instruction à
Corbeil, a inculpé la mère criminelle
de mauvais traitements et séquestra-
tion volontaire.
Toutefois, il a commis un expert en
vue d'examiner Mme Bonifait qui ne
parait pas jouir de toutes ses facultés
mentales
Quant au pauvre séquestré, la mai-
rie de Villeneuve-le-Roi l'a fait pla-
cer dans un asile. Son état est des
plus graves.
lll®lll®lll®lli®lli®iii®iii®iii©tiisiii®lli®ill®
Mlie Rachel GROSSI,
gagnante du raid hippique
Paris-Cannes
lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®
L'ETAT DE SANTÉ
DU MARECHAL FOCH
On constate une légère
amélioration
PARIS, 15 janvier. Voici le bulletin
de santé du maréchal Foch, qui a été
rédigé ce matin à 9 heures « Atté-
nuation légère des symptômes l'état
cardiaque et l'état rénal présentent
une amélioration ». Signé Docteurs
Davesnières, Heitz-Boyer.
Dès la première heure, de nom-
breuses personnalités sont venues
prendre des nouvelles du maréchal
Foch.
®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll®lll
UN DRAME TERRIBLE
Une jeune mère se noie
avec ses deux enfants
PARis, 15 janvier. Les habitants
de la commune d'Epone sont cons-
ternés par la terrible noyade qui vient
d'avoir lieu. Mme Guitel, âgée de
24 ans, s'est jetée, avec ses deux en-
fants, dans la rivière le Mortbras.
Tous trois se sont noyés; le plus jeune
enfant seul a été retrouvé.
Les époux Guitel, mariés depuis
trois ans, habitaient Epone. Depuis
cette date. M. Guitel. jardinier pay-
sagiste, gagnait largement sa vie et le
ménage était plutôt dans l'aisance.
Deux enfants étaient nés de cette
union, deux fillettes âgées respective-
ment de 2 ans et 3 semaines.
L'entente était parfaite et rien ne
faisait prévoir ce drame.
Le mari, dont la douleur est poi-
gnante, ne sait à quoi attribuer la
fatale détermination de sa femme qui
adorait ses enfants.
Avant de quitter la maison pour
la dernière fois, elle avait tracé quel-
ques lignes sur -ne enveloppe blan-
che
a Mon François chéri, malgré le
mal que je te fais, je pars je ne sais
où. J'emmène nos deux chéris. Viens
nous retrouver si tu veux. Je. t'aime.
Malgré tout, notre bonheur n'est pas
brisé, puisque nous allons nous re-
trouver tous les quatre. Je prends le
chemin du passage à niveau. A bien-
tôt et toujours Jeanne. à
iPîioto Meurisset.
Pierre-Jean FISBACH,
le plus ces aviateur de France, qui
mortelle près de Saint-Raphaël
flllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll
SOURIRES =:=
VWM.WW
Un gros, très gros scandale vient
d'éclater chez les socialistes anglais.
Ceux qui ne suivent pas au jour le
jour la politique étrangère s'étonnent
Qu'y a-t-il dotzc ? Les extrèmis-
tes londoniens auraient-ils Jait soudain
des déclarations d'un chauvinisme in-
teinpestif ? Quelques leaders » tra-
vaillistes feraient-ils partie d'un gou-
vernement bourgeois ?
Mais non c'est beaucoup plus
grave. Et voici, en deuz mots, le sujet
qui provoque de bruyantes indigna-
tions outre-Manche quelques socia-
listes richés et jettnes, fils de lords et
de milords, ont fait abandon de tous
leurs biens aus malheureux, se réser-
vant simplement, pour vivoter, trois
eu quatre livret par semaine.
Adieu casinos, palaces, autos,
diners Jitzs, salons, châteaux et lar-
niente, proclament ces désabusés dans.
une crise d'enthousiasme -t. Nous ga-
gnerons peu à peu nôtre pain à la
sueur de notre front en voilà
hein ? une distraction originale ?
A bas la richesse Vive le travait
Certes, le geste est beau. Remar-
quez que si cette information n'est pas
vraie, elle a tout au moins le mérite
d'être « bene trovato », comme on dit
au pays de Mussolini. Mais je sais
nombre de personnages appartenant
à la Section française de l'Interna-
tionale ouvrière » qui ont esquissé une
grimace horrible en lisant cet entre-
filet incendiaire autant qu'indigeste.
Ces prolétaires membres influents.
conscients et organisés du le Syndicat
des Socialistes millionnaires » trouvent
Ila plaisanterie hors de saison
Et d'abord, Karl bfarx n'avait
pas prévu cette solution ahurissante
du problème social, affirment-ils. Et
puis diable qu'on nous donne
le temps de nous fatiguer dans le
luxe et les plaisirs. Nous verrons en-
suite, nous réfléchirons. En atten-
dont garçon, apportez-nous une
bouteille de champagne
Ces messieurs ont raison. Après
tout, les socialistes millionnaires cons-
tituent le plus bel ornement de leur
parti. Dans le décor parlementaire
ils font riche » et on sait, au sur-
plus, qu'étant servis copieusement, ils
ne tiennent pas, mais pas du tout, à
verser leur sang sur des barricades.
Que voulez-vous ? Au jeu des cham-
bardenzent, ils misent sur le rouge
comme d'autres misent sur le blanc.
Ce qui est sitr, c'est qu'en s'inscrivant
chez les S.F.I.O., ces gros malins ont
contracté, contre les risques de révo-
lution et à peu prè.s à l'œil, une belle
assurance sur la vie
Le Petit Grégoire.
la Monnaie, la frappe
des nouvelles pièces d'or
et d'argeat a commencé
Mais seul,
le gouvernement choisira,
après une double sélection,
le modèle sur lequel
3 milliards de pièces d'argent
vont être frappées en « série »
PARIS. 15 janvier
vieilles presses de l'Hôtel des Mon-
naies à Paris, n'en reviennent pas'
Pour une surprise, c'est, en effet. une
surprise Depuis 15 ans, elles dor-
maient soigneusement huilées. sous
leurs funèbres bâchès elles se
croyaient bien oubliées. Et puis, voilà
que ce tantôt on les met en marche,
et qu'on fourre. sar.s prévenir, sous
leurs poinçons, des lingots d'argent et
d'or Eh. oui On a frappé aujour-
d'hui. pour la première fois depuis !a
guerre, drs « napoléons » et fies
x thunes
Pendant six mois, à la vérité, on
avait attendu de jour en jour cette
opération
Rappelez-vous Au lendemain même
de la stabilisation, le 25 juin 1928. le
Gouvernement décréta l'abrogation du
cours forcé, à partir du l'r juillet 1928
et la suspension du cours légal. pour
les pièces d'or et d'argent, du « vieuz
modèle ». En même temps, il annon-
çait la trappe de trois milliards de
pièces d'argent de 5 et 10 francs, des-
tinées à remplacer nos coupures ac-
tuelles de 5. 10 et 20 francs « avant
1933 ».
Des pièces d'or de 100 francs se-
raient, en outre, créées, nanties d'un
cours légal « illimité », ea attendant
le retour du louis d'or.
Ce fut aUsitôt une ruée de reporters
vers le Ministère des Finances.
Quand les nouvelles pièces seront-
elles mises en circulation, demandè-
rent-ils ?
Laissez-nous respirer Il nom
faut d'abord trois semaines pour ou-
vrir un concours afin que soient choi-
sies les maquettes Puis la frappe. Que
le public ne compte pas disposer des
pièces avant la fin décembre.
Touchant optimisme des cénacles of-
ficiels Nous approchons de fin jan-
vier et les dites maquettes ne sont pas
encore adoptées. Car la frappe qui a
commencé cet après-midi, dix pièces
d'or et neuf pièces d'argent différeu-
tes, ne constitue que l'antépénultième
épreuve du concours.
Sur les 120 esquisses présentées,
74 projets avaient été d'abord rete-
nus. Ces 74 « admissibles » soumis
un nouvel examen, laissèrent 55 des
leurs sur le carreau. Il ne resta p:us
en présence que 19 modèles. ceux
qu'on a « coincés » aujourd'hui.
Pour rapprocher les conditions de
l'expérience le plus possible de celles
de la réalité, on avait réduit le mois
dernier les 19 esquisses de plâtre aux
dimensions de la pièce de monnaie
véritable. Des coins » avaient été
graves et 19 jetons en laiton frappés
illico.
Nouvelle réunion du jury, nouvelle
délibération solennelle.
Enfin, cet après-midi, la demi-
finale dans le métal définitif, l'or et
l'argent, on « tire » les 19 prototypes
de 90 minutes en 90 minutes chacun.
L'opération, pratiquée sur le contrôle
des jurés et des artistes eux-mêmes.
va durer jusqu'après-demain jeudi.
Après quoi. exposition au public le
21 janvier. à l'hôtel des Monnaies. Et
réunion plus solennelle que jamais du
jury le mardi. 29 janvier, à 14 h. 30
Mais ce ne sera pas fini le jury
choisira trois pièces d'or et trois piè-
ces d'argent. Treize nouveaux cada-
vres de projets iront donc rejoindre
]»s cent une premières victimes.
Et les six. modèles élus s'en iront
en grande pompe au Conseil des mi-
nistres, qui désignera lui seul le vain-
queur unique. le « der des ders » au-
quel incombera l'honneur de rem-
plir les poches de 40 millions de Fran-
cais en pièces d'argent pour commen-
cer.
Il semble qu'alors la frappe en sé-
rie. pour le public, pourra être menée
en grande vitesse.
On ne peut pas dire que nos maîtres
auront manqué de précautions
(Wide World Photo).
Le City of New. York », à bord duquel le commandant Byrd va loin
son expédition au Pôle Sud
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.5%.
- Collections numériques similaires Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001"Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
- Auteurs similaires Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001"Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/12
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k657699q/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k657699q/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k657699q/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k657699q/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k657699q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k657699q
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k657699q/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest