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- TABLE.
- PREMIÈRE PARTIE. - LES CHATEAUX.
- DEUXIÈME PARTIE. - LA CHAPELLE.
- DOCUMENTS
LES CHATEAUX DES ALLINGES. M
partie des Allinges ; je dis une partie seulement, c'est-à-dire le Châ-
teau-Neuf, car, à la même époque, Alinge-Vieux appartenait aux sires
de Faucigny. Comment ces deux châteaux, réunis primitivement sous
le sceptre des Rodolphiens, avaient-ils été séparés ? Comment se trou-
vaient-ils maintenant entre des mains ennemies ? Nul document con-
temporain n'est encore venu éclaircir ce doute, et le champ reste
ouvert aux conjectures.
Il y a quelques années, s'est éteinte en Savoie une famille illustre
qui, par son ancienneté, pouvait marcher de pair avec les familles
princières, et qui, par ses alliances et les services rendus à la patrie,
a toujours gardé le premier rang parmi la noblesse du Chablais : c'est
la famille d'Allinges.
Elle était déjà riche et puissante au temps des rois de Bourgogne :
Conrad-le-Pacifique fit avec elle des échanges, et Rodolphe III lui fit
donation de plusieurs terres en Valais (1).
Elle avait sa demeure au château des Allinges (2), et son tombeau
dans l'église du village ; car, en 1073, Aymon d'Allinges, époux de
Constance de Ternier, faisant son testament dans le château d'Allinges,
déclare vouloir être inhumé dans l'église du dit lieu (3).
Elle avait des propriétés dans cette commune : ainsi l'on voit, vers
1246, Pierre d'Allinge, sénéchal, donner à la chartreuse de Vallon deux
mesures de vin (duas caballatas vini puri), à prendre chaque année
dans sa vigne appelée Lochy et située sous Allinges (4). Elle y possé-
dait même une maison forte, pour laquelle Hugues et Rodolphe d'Al-
linges, en 1417, prêtent hommage au duc de Savoie (5).
Enfin, elle y exerçait une certaine juridiction, et les membres de
cette famille se qualifiaient seigneurs d'Allinges.
Mais posséda-t-elle jamais les châteaux ou l'un des deux châteaux
forts bâtis sur la colline ? Tel est le problème à résoudre. A cette
question, M. Amédée de Foras, qui a étudié à fond l'histoire de cette
famille et qui lui a consacré dans son Armorial et Nobiliaire un arti-
cle magistral, répond par la négative. D'autre part, Charles-Auguste
(1) Be Foras, Armorial et Nobiliaire, Pr. de Malte ; Grillet, art. Allinges.
(2) On lit dans les comptes de 1289 à 1290 : « Libr. in removendo domos et terram a
domo Dni Willelmi de Allingio usque ad murum novum a parte castri veteris. » (A. de
Turin). Voir aussi les comptes de 1353 à 1351.
(3) Foras, Armorial, etc.
(1) Ménabréa, Notice sur Vallon. 1
(5) Je ne sais trop où placer cette maison-forte. Etait-ce Lausenette ? ou la maison-
forte de Mesinge, qui leur appartenait ? Je l'ignore.
partie des Allinges ; je dis une partie seulement, c'est-à-dire le Châ-
teau-Neuf, car, à la même époque, Alinge-Vieux appartenait aux sires
de Faucigny. Comment ces deux châteaux, réunis primitivement sous
le sceptre des Rodolphiens, avaient-ils été séparés ? Comment se trou-
vaient-ils maintenant entre des mains ennemies ? Nul document con-
temporain n'est encore venu éclaircir ce doute, et le champ reste
ouvert aux conjectures.
Il y a quelques années, s'est éteinte en Savoie une famille illustre
qui, par son ancienneté, pouvait marcher de pair avec les familles
princières, et qui, par ses alliances et les services rendus à la patrie,
a toujours gardé le premier rang parmi la noblesse du Chablais : c'est
la famille d'Allinges.
Elle était déjà riche et puissante au temps des rois de Bourgogne :
Conrad-le-Pacifique fit avec elle des échanges, et Rodolphe III lui fit
donation de plusieurs terres en Valais (1).
Elle avait sa demeure au château des Allinges (2), et son tombeau
dans l'église du village ; car, en 1073, Aymon d'Allinges, époux de
Constance de Ternier, faisant son testament dans le château d'Allinges,
déclare vouloir être inhumé dans l'église du dit lieu (3).
Elle avait des propriétés dans cette commune : ainsi l'on voit, vers
1246, Pierre d'Allinge, sénéchal, donner à la chartreuse de Vallon deux
mesures de vin (duas caballatas vini puri), à prendre chaque année
dans sa vigne appelée Lochy et située sous Allinges (4). Elle y possé-
dait même une maison forte, pour laquelle Hugues et Rodolphe d'Al-
linges, en 1417, prêtent hommage au duc de Savoie (5).
Enfin, elle y exerçait une certaine juridiction, et les membres de
cette famille se qualifiaient seigneurs d'Allinges.
Mais posséda-t-elle jamais les châteaux ou l'un des deux châteaux
forts bâtis sur la colline ? Tel est le problème à résoudre. A cette
question, M. Amédée de Foras, qui a étudié à fond l'histoire de cette
famille et qui lui a consacré dans son Armorial et Nobiliaire un arti-
cle magistral, répond par la négative. D'autre part, Charles-Auguste
(1) Be Foras, Armorial et Nobiliaire, Pr. de Malte ; Grillet, art. Allinges.
(2) On lit dans les comptes de 1289 à 1290 : « Libr. in removendo domos et terram a
domo Dni Willelmi de Allingio usque ad murum novum a parte castri veteris. » (A. de
Turin). Voir aussi les comptes de 1353 à 1351.
(3) Foras, Armorial, etc.
(1) Ménabréa, Notice sur Vallon. 1
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forte de Mesinge, qui leur appartenait ? Je l'ignore.
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