Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1929-01-12
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 12 janvier 1929 12 janvier 1929
Description : 1929/01/12 (Numéro 9938). 1929/01/12 (Numéro 9938).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6576956
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
DIRECTEUR POLITIQUE
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
ANNONCES
Uptes 6 wibb tçjn
A RESTES
!ne da Prt-BotU
1 l 16EIC» BAVAS
S et5. lae le Bamard
A PARIS
20 sa Montmartre
118 Rennes
SAMEDI
12
JANVIER
1929
St Arcade
ABONNEMENTS»
L*Q «Û 75 fr
Six mot». 40
Troi. malt 22 t
Un mois 8 L
TELEPHONES
RENNES
3*75-3*76 Un-3678
PARIS
out 07 39 01. M
Uum I7.H
25 CENTIMES
ttnt» Téltgriptmitie OUCLAIR-RENNE8
m TÉiieurBigni spscui
LA MATHÉMATIQUE DU CHEVAL
On voudra bien admettre que la
question peut être de ma compétence.
Polytechnicien. fils de polytechni-
cien, J'ai forcément essayé de mettre
le cheval en équation on devait
bien le supposer, mais je ne fais
aucune difficulté a l'avouer. Je vais
reconnaitre, tout aussi franchement,
que je n'ai pas réussi.
Avant moi, beaucoup d'autres, qui
avaient comme moi une formation
scientifique, se sont attaqués à la
dynamique du cheval et, ils n'ont
pas abouti Le colonel Gossart, qui
a publié une très remarquable étude
chronophotographique et mathéma-
tique des allures du cheval, déclare
qu'il ne s'occupe que de la cinéma-
tique, et nullement de la dynamique
de la marche, cette dernière science
étant encore tout à fait à ses débuts.
C'est que le moteur animé est ex-
trêmement complexe, et le raisonner
complètement dépasse encore notre
entendement
Nous avons connu pourtant des
théories mathématiques de la loco-
motion elles sont dues à des hom-
mes de cheval dont la bonne foi est
absolue, mais qui avaient une trop
petite habitude des mathématiques
pour s'apercevoir de l'erreur de leur
raisonnement. Ils avaient entrevu la
vérité, ils ont malheureusement voulu
la prouver par a + b, et cela ne tient
pas debout.
Ce qu'il y a de plus curieux, c'est
que leurs travaux ont été admis sans
la moindre discussion on s'est
même extasié sur la profondeur de
leur science, sans chercher à la com-
prendre, ou plutôt, et très proba-
blement sans le pouvoir.
Un auteur assimile le cheval à un
corps solide indéformable, dont le
centre de gravité est un point fixe
qui ne bouge pas par rapport à ce
corps, quels qu'en soient les mouve-
ment* et, partant de cette donnée,
qui est fausse, il raisonne si bien
ou si mal qu'il arrive à prouver
tout de même ce que ses yeux avaient
vu fort bien et sans erreur.
Je veux mettre en garde contre
cette mathématique e à la manque a,
dont je vais donner un exemple sim-
ple, à la portée du moins scientifique
de mes lecteurs.
n s'agit de la membrure du cheval.
Voici un cheval de sang, extrême-
ment distingué et fin. mais fin sur-
tout dans ses membres ils sont si
légers qu'on se demande comment
pareilles « allumettes •» peuvent ré-
sister sous le poids et surtout sous
le train. Des hommes de cheval bien
Intentionnés, et qui n'y ont cherché
aucune malice, ont démontré mathé-
matiquement que cette gazelle aux
pattes fines possède, en réalite, des
membres beaucoup plus forts que
tous les hercules de gros trait et,
leur raisonnement a été admis sans
contestation, et presque avec la ga-
rantie du gouvernement
C'est en Allemagne que la théorie
a débuté. Un directeur général des
haras prussiens, le comte Lehndorff,
s'était avisé de mensurer tous les
étalons de ses dépôts n avait cons-
taté que le tour de canon moyen des
pur-sang a était de 20 centimètres.
alors que celui des trait » était de
26 centimètres Ayant pesé tous ses
chevaux, il avait trouvé que le pur-
sang pesait environ 500 kilos, et le
t trait s, 760 kilos, et il s'était dit
t Si le pur-sang qui a 20 centimètres
de tour de canon pèse 500 kilos, quel
doit être le tour de canon du trait
de 760 kilos proportionnellement
aussi membré ? »
Pour résoudre ce petit problème, le
comte Lehndorff a tout bonnement
appliqué ce qu'il avait cru appren-
dre au collège la règle de trois. n
a multiplié 760 par 20 et il a divisé
le produit par 500 et, pour lui, le
résultat, 30 centimètres 4, c'est le
tour de canon que devrait avoir le
cheval de 760 kilos. Or, d'après les
mensurations, il n'a que 26 centimè-
tres il est donc moins bien membré
proportionnellement que le pur-sang:
c. q. f. d.
De nombreux hommes de cheval
français ont reproduit, avec la plus
grande satisfaction, le raisonnement
du comte Lehndorff. Dans e les des-
sous du commerce des chevaux s, le
commandant St.iecelmann écrit
Cette démonstration prouve le peu
de fondement de certaines opinions,
cependant très invétérées; elle prou-
ve aussi qu'à vue d'oeil, on est sujet
à se tromper.
Beaucoup de personnes s'imagi-
nent, en effet, que les chevaux de
sang sont légèrement membres, et
que la forte membrure est l'anapage
exclusif du cheval de trait. Ces per-
sonnes seraient donc étonnées si, en
faisant des comparaisons positives,
elles trouvaient que. proportionnelle-
ment a leur poids, la membrure est,
au général, plus développée chez 1es
chevaux de race élevée que chez ceux
d'espèce commune.
A Toulouse, M Claude Marty, vice-
président de l'Ecurie coopérative du
Midi. a renouvelé les expériences de
mensurations et de pesées du comte
Lehndorff il a opéré sur 2.700 che-
vaux. avec le concours d'un délégué
du ministre de la Guerre qui authen-
tiquait les résultats. De cette énorme
série de mensurations et de pesées
a précises, uniformes.. rigoureuses.
comparables ». sortit le triomphe
éclatant du cheval du Midi, de l'an-
glo-arabe que l'on croyait léger et
qui, au contraire, avec la mathéma-
tique de M. Marty. se montrait le
plus membré, le mieux « armé de
tous les chevaux du monde.
Et. on pouvait lire. dans Le sport
universel ce qui suit « La lecture
des tableaux de M. Marty réduit à
néant toutes les assertions acceptées
jusqu'à ce jour, proclame l'inexacti-
tude et l'injustice des reproches
adressés à la membrure des chevaux
anglo-arabes. Les chiffres mettent,
en effet, leur membrure bien au-des-
sus de celle des autres races. Les
tableaux remplacent toute argumen-
tation et, après les avoir considérés,
il n'y a vraiment plus rien à dire. Il
La conviction fut générale, et pour-
tant il y a un malheur, c'/sst que, si
les calculs sont exacts, le compte est
faux, et l'enfant de l'école primaire
la plus inférieure est à méme de s'en
apercevoir
Si, dans ses mensurations et pesées,
M. Marty avait rencontré un animal
vraiment lourd, de 1.000 kilos, il au-
rait été amené à raisonner sur lui
comme il l'a fait pour les autres de
600 à 650 kilos, qui lui ont été pré-
sentés, et il aurait dit
«Le pur-sang de 500 kilos et de
20 centimètres de tour de canon est
aussi membré que le trait de 1.000 ki-
los et de 40 centimètres de tour de
canon. »
40 centimètres ce chiffre l'au-
rait effrayé et il aurait soupçonné
que son raisonnement pouvait être en
défaut
Hé oui si un cube de 1 mètre
de côté pèse 100 kilos, un cube de la
même matière et de 2 mètres de
côté ne pèse pas 200 kilos il en
pèse bel et bien 800.
Un bébé qui vient de naître a
50 centimètres de long et pèse 4 ki-
los c'est un beau bébé, joufflu
combien, d'après le raisonnement de
M. Marty et du comte Lehndorff,
pèsera-t-il lorsqu'il sera devenu un
bel homme de 2 mètres de haut et
toujours bien en chair ? Règle de
trois ? Il y a 4 fois 0 m. 50 dans
2 mètres le géant pèsera donc
4 fois plus que le bébé, soit 16 ki-
los
C'est absurde, parce que les poids
sont proportionnels non pas aux di-
mensions homologues, mais bien au
cube de ces dimensions, et le cheval
de 1.000 kilos qui a 26 centimètres
de tour de canon est déjà plus mem-
bré, à proportion, que le cheval de
500 kilos avec ses 20 centimètres.
Il faut s'y résigner le cheval de
trait a généralement les membres
beaucoup plus gros que le pur-sang
je n'y vois, pour ma part, aucun
inconvénient L'œil ne se trompe pas.
Ayons donc confiance en lui plus
qu'en la mathématique que bien peu
savent manier, car il ne suffit pas de
calculer juste, il faut avant tout
savoir compter, ce qui est beaucoup
plus difficile.
Colonel CHARPY.
(Photo Meurls.se).
SAINT-PIERRE DE ROME ET LES JARDINS DU VATICAN
Le pape, dépossédé par le gouvernement italien de ses anciens territoires,
et prisonnier au Vatican, va-t-il retrouver une partie de ses Etats pontifi-
caur ? Des négociations entre le Vatican et le Qtiirinal sont, à ce sujet,
ouvertes.
Les obsèques civiles
du doyen des camelots du roi
Parts, 11 janvier Les obsèques
du baron Tristan Lambert, militant
d'Action Française et camelot du roi,
ont été célébrées aujourd'hui à Neuil-
ly, en l'absence régulière du clergé.
La levée du corps a été effectuée
avenue du Roule, face à l'église, dont
les portes avaient été fermées, puis
le cortège s'est mis en marche, pré-
cédé d'une croix que portait le vice-
doyen des camelots du roi Derrière
le corbillard venaient les représen-
tants du duc de Guise, les membres
des comités d'action Française, etc.,
puis suivaient les délégations et les
groupements parisiens de cette orga-
nisation. Les femmes tenaient en
main un chapelet..
L'inhumation a eu lieu'au cimetière
de Neuilly. Devant le caveau mor-
tuaire, deux ecclésiastiques, dont on
ne put savoir ni à quelle paroisse ni
à quel ordre- ils appartenaient, ont
prononcé quelques prières, puis, ils
ont été emmenés avant les trois dis-
cours qui ont été prononcés pour
retracer la vie du défunt. Un groupe
d'hommes et de femmes a chanté les
prières liturgiques. Il n'y a pas eu
d'incidents.
lllimilllMMINlliimmiimiiiiiimiiiiiiiimiiiiimiiiiiiiiiii
(Wlde World Photo).
Les obsèques du grand-duc Nicolas
Le prince er la princesse de Monténégro
(Photo Meurtre).
LES OBSÈQUES DU GRAND-DUC NICOLAS
Le maréchal Pétain, représentant le gouvernement français,
dant le cortègs
SOURIRES
Epouseriez-vous, Madame, un hom-
me de couleur ?
Ce n'est pas moi, notez-le bien,
qui pose la quesfion c'est un de nos
confrères de la capitale, lequel ayant
atteint les bornes de l'indiscrétion,
s'acharne à les porter un peu plus
loin.
En somme, ce sujet d'enquête nous
ramène à la lusion • des races à la-
quelle j'adhère complètement, au
nom de la gaieté uniuerselle qui gué-
rira tous nos maux si nous savons la
réaliser.
Concilions donc les lois qui régissent
la peinture et les principes fraternels
issus de Locarno; facilitons les unions
internationales par des agances ae
chargeant de rapprocher matrimo-
nialement les êtres les plus disparates
et, je vous fiche mon billet que nos
races deviendront pittoresques et que
la pais. du monde sera bientqt- une
La nature, si riche, a dispersé sur
nos épidermes des teintés nombreuses
allant de l'orange fané au noir
d'ébène, en passant par le café au lait,
la terre de Sienne et le rose velouté.
Songez, s'il vous plait, à la gamme
infinie des nuances que nous obtien-
drions, après plusieurs générations,
si les Parisiennes épousaient des Chi-
nois, en dépit de leur rire jaune, et
si leurs propres enfants convolaient
ensuite en justes noces avec des beau-
tés du Centre africain ou de peaux
très rouges choisies en Amérique.
Peu à peu, les mélanges les plus
délicats s'offiraient à nos regards, de
telle sorte que le vert olive et le
bleu ciel se rencontreraient aussi
aisément sur nos joues que dans le
rayon des rubans, au magasin le
mieux approvisionné..
Je me rends compte, certes, que ce
projet d'un internationalisme très
artistique, ferait crier beaucoup de
gens. Veuillez remarquer qu'il est
cependant plus facile à pratiquer que
le simple mariage, dans une petite
localté, d'un jeune homme et d'une
jeune fille se différenciant par des
couleurs. politiques Des rouges et
des blattes, dans la même famille,
donnent facilement des bleus. sur
les figures, de même que l'écarlate
d'un marteau ou d'une faucille s"al-
liant à la bancheur d'une fleur de
lys; risque de procurer comme résul-
tat une teinte indécise, grisâtre,
radicale-socialiste 1
En résumé, une grande idée est en
marche; et, pour une fois, il n'est
pas question de divorces Au con-
traire des élèves de M. Briand vous
demandent, Mesdemoiselles, de tendre
la main aux jeunes gens des anti-
podes
A vous de répondre
Le Petit Gréaoire.
®®©®®®®®®®®®®®®6ï®®®®®®®®
UN SOLDAT PUNI DE PRISON
TENTE DE SE TUER
Verduh, 11 Janvier. Parti dans sa
famille sans permission, le canonnier
Coulanges, du 3U' régiment d'artil-
lerie, en garnison à Verdun, s'était vu
punir de prison. Profitant de ce qu'il
se trouvait au poste de garde, il s'é-
chappa, se rendit dans la chambré*,
prit un mousqueton et 3e tira une
balle dans la région du cœur.
On le transporta à l'hôpital où, à
la suite d'une abondante hémorragie,
le médecin chef, M. Ehringer, tenta
l'opération de la transfusion du sang
à laquelle se prêta le médecin auxi-
liaire Demoly qui s'offrit spontané-
ment. L'opération semble avoir parfai-
tement réussi et le canonnier parait
être hors de danger.
L'OFFENSIVE DU CARTEL A LA CHAMBRE
M. Poincaré répond aux interpellateurs
en rappelant t'ouvre qu'il a accomplie
et en exposant ce qui reste à faire
et IL FAUT, DÉCLARE-T-IL, QUE LA CHAMBRE DISE
IMMEDIATEMENT SI ELLE CONSERVE OU NON
SA CONFIANCE AU GOUVERNEMENT. UNE CRISE
MINISTÉRIELLE AURAIT AUJOURD'HUI DES INCON-
VÉNIENTS SÉRIEUX DANS QUELQUES SEMAINES,
ELLE SERAIT ENCORE PLUS GRAVE. »
PARIS, 11 janvier. Sous son appa-
rence nette et loyale, la question posée
et développée ce soir par M. Berthod,
au nom des radicaux, n'était qu'un
sophisme. Il a demandé à M. Poin-
caré « Avec quelle majorité gouver-
nez-vous ? Voulez-vous être soutenu
par la gauche ou maintenu par la
droite ? »
Est-ce là ce que l'on doit demander,
au moment où nous sommes, à un
chef de gouvernement ? Est-ce cette
terminologie partisane et périmée qu'il
y a lieu d'employer ? Sommes-nous
condamnés à ne jamais voir le Parle-
ment se placer en face des réalités,
des nécessités nationales et sociales,
et résoudre les problèmes en eux-
mêmes, sans souci des groupes, des
combinaisons et des portefeuilles ?
Quoi qu'il en soit, M. Poincaré a
fortement et lumineusement répondu
tout à l'heure à ses interpellateurs.
Au cours de l'historique très sobre
quai a fait de la crise survenue après
le congrès d'Angers, le Président du
Conseil n'a pas eu de peine à montrer
sa correction constitutionnelle et par-
lementaire, la loyauté de son attitude
et la sérénité de son esprit dominant
les partis. Puis, pendant plus d'une
heure son discours entier a duré
trois heures il a exposé le pro-
gramme législatif le plus utile, le plus
sage, le plus fécond que l'on puisse
dresser à l'heure présente applica-
tion des assurances sociales à l'agri-
culture refonte des lois d'hygiène
électrification et réseau routier des
campagnes réseau de lignes aérien-
nes procédure de conciliation dans
les confilits du travail statut de
radio-diffusion mise en valeur des
colonies dettes interalliées protec-
tion de l'épargne enfin, budget de
1930. Peut-on concevoir meilleur plan
de trav ail ?
Malheureusement, ce labeur dans
l'ordre et dans l'union déplaît à cer-
tains exploiteurs de la démocratie et
aux trublions du régime arrondisse-
mentier. Eux veulent faire « de la
politique »! et ils l'ont manifesté par
des grondements, des protestations, un
tumulte presqu'incessant qui ont visi-
blement fatigué le Président du
Conseil. Ah comme ce cartel des
gauches est à l'opposé du tempéra-
ment réfléchi, logique et, si l'on peut
dire, productif, de l'homme d'Etat qui
tient depuis trente mois la barre du
navire a Je vous parais fastidieux,
a dit M. Poincaré à ses interrupteurs
radicaux-socialistes eh bien ne
m'écoutez pas aussi bien, sachez que
le parle pour l'électeur français »
On a protesté à gauche, bien à tort (
vraiment. Car, en énumérant le pro-
gramme de la législature. M. Poincaré
présentait au pays la plus sérieuse,
ia plus substantielle défense du Par-
lement qui se puisse concevoir. Les
»rtellistes préfèrent les vociférations
a les attentats à la liberté. Qu'ils
prennent garde Le peuple. aujour-
d'hui. est plus clairvoyant qu'autre-
fois. Il demande de vraies réformes.
On ne le contentera pas' avec des
excitations et des tirades de réunion
publique.
L.-A. PAGES-
LA SÉANCE
Paris. 11 janvier. Aujourd'hui
encore, cohue des grands jours Il
s'agit d'assister à la contre-attaque
du chef du Gouvernement et à la de-
confiture de ses adversaires, car l'issue
du combat ne fait de doute pour per-
sonne.
M. Fernand Bouisson préside et
ouvre la séance à 3 heures précises
En lever de rideau, on entend M.
Aimé Berthod, député radical du Ju-
ra. Celui-ci vient rappeler à M. Poin-
caré qu'un certain nombre de ses amis
s'étaient provisoirement ralliés à
politique d'Union nationale. Ils étaient
prêts, à continuer la droite ne l'a
pas voulu.
Pendant la période électorale, les ra-
dicaux ont subi et supporté les vip-
lentes attaques des modérés qui se re-
commandaient du président du Con-
seil. A la Chambre, ils n'ont cessé.
jusqu'à présent. d'accorder leur con-
fiance à M. Poincaré. Mais les hautes
raisons d'intérêt, national qui gui-
daient alors leurs votes n'existent
plus. Et puis. il y a eu les articles 70
et 71 (Interruptions à droite.)
M. Berthod. Nous voulons la paiz
religieuse, affirme M. Berthod. Nous
sommes préoccupés autant que qui-
conque de l'expansion des idées fran-
çaises dans le monde, mais nous ne
voulons pas que soient remises -en
question des lois qui ont fait l'objet
de si rudes batailles. Ce qu'on veut
faire, c'est rétablir le droit commun
pour toutes les congrégations et no-
tamment pour les congrégations ensei-
gnantes. Si l'on veut modifier la ;oi
de 1904, qu'on le fasse nettement.
loyalement. » (Applaudissements à
gauche. )
Le député du Jura examine ensuite
les questions internationales.
M. 3ERTHOD. M. le président du
Conseil. je ne vous ferai pas l'injure
de vous opposer à votre ministre des
Affaires étrangères.
M. Poihcaré. Cela ne serait pas
Facile, je vous le garantis.
M. Berthod n'insiste pas. mais op-
pose cette fois les vues du président
Ju Conseil à celles de sa majorité et.
pour cela, il cite quelques documents
rédigés à l'occasion du dernier et ré-
cent congrès de la Fédération répu-
alica ine.
ac On n'a que trop tendance à croire
;n Allemagne que le retard apporté
:es derniers temps dans la politique
le rapprochement est dû à certains
éléments de cette Chambre. » (Ap-
plaudissements à gauche.)
Les dettes américaines
Après les relations franco-aile-
nandes. voici que sont jugées les né-
»ociatlons franco-américaines c Les
jugements portés sur elles par M.
avide Worlct Photo'
A utte vitesse de 35 milles à l'heure, un canot automobile a exécuté le
curieux exploit que montre notre photo. un certain le canot
atteint la hauteur de 40 pieds, aprds avoir creoé l'espèce de tambourin.
C'est a La Angeles qu'eut lieu cette curieuse démonstration.
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
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SAMEDI
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JANVIER
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Six mot». 40
Troi. malt 22 t
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LA MATHÉMATIQUE DU CHEVAL
On voudra bien admettre que la
question peut être de ma compétence.
Polytechnicien. fils de polytechni-
cien, J'ai forcément essayé de mettre
le cheval en équation on devait
bien le supposer, mais je ne fais
aucune difficulté a l'avouer. Je vais
reconnaitre, tout aussi franchement,
que je n'ai pas réussi.
Avant moi, beaucoup d'autres, qui
avaient comme moi une formation
scientifique, se sont attaqués à la
dynamique du cheval et, ils n'ont
pas abouti Le colonel Gossart, qui
a publié une très remarquable étude
chronophotographique et mathéma-
tique des allures du cheval, déclare
qu'il ne s'occupe que de la cinéma-
tique, et nullement de la dynamique
de la marche, cette dernière science
étant encore tout à fait à ses débuts.
C'est que le moteur animé est ex-
trêmement complexe, et le raisonner
complètement dépasse encore notre
entendement
Nous avons connu pourtant des
théories mathématiques de la loco-
motion elles sont dues à des hom-
mes de cheval dont la bonne foi est
absolue, mais qui avaient une trop
petite habitude des mathématiques
pour s'apercevoir de l'erreur de leur
raisonnement. Ils avaient entrevu la
vérité, ils ont malheureusement voulu
la prouver par a + b, et cela ne tient
pas debout.
Ce qu'il y a de plus curieux, c'est
que leurs travaux ont été admis sans
la moindre discussion on s'est
même extasié sur la profondeur de
leur science, sans chercher à la com-
prendre, ou plutôt, et très proba-
blement sans le pouvoir.
Un auteur assimile le cheval à un
corps solide indéformable, dont le
centre de gravité est un point fixe
qui ne bouge pas par rapport à ce
corps, quels qu'en soient les mouve-
ment* et, partant de cette donnée,
qui est fausse, il raisonne si bien
ou si mal qu'il arrive à prouver
tout de même ce que ses yeux avaient
vu fort bien et sans erreur.
Je veux mettre en garde contre
cette mathématique e à la manque a,
dont je vais donner un exemple sim-
ple, à la portée du moins scientifique
de mes lecteurs.
n s'agit de la membrure du cheval.
Voici un cheval de sang, extrême-
ment distingué et fin. mais fin sur-
tout dans ses membres ils sont si
légers qu'on se demande comment
pareilles « allumettes •» peuvent ré-
sister sous le poids et surtout sous
le train. Des hommes de cheval bien
Intentionnés, et qui n'y ont cherché
aucune malice, ont démontré mathé-
matiquement que cette gazelle aux
pattes fines possède, en réalite, des
membres beaucoup plus forts que
tous les hercules de gros trait et,
leur raisonnement a été admis sans
contestation, et presque avec la ga-
rantie du gouvernement
C'est en Allemagne que la théorie
a débuté. Un directeur général des
haras prussiens, le comte Lehndorff,
s'était avisé de mensurer tous les
étalons de ses dépôts n avait cons-
taté que le tour de canon moyen des
pur-sang a était de 20 centimètres.
alors que celui des trait » était de
26 centimètres Ayant pesé tous ses
chevaux, il avait trouvé que le pur-
sang pesait environ 500 kilos, et le
t trait s, 760 kilos, et il s'était dit
t Si le pur-sang qui a 20 centimètres
de tour de canon pèse 500 kilos, quel
doit être le tour de canon du trait
de 760 kilos proportionnellement
aussi membré ? »
Pour résoudre ce petit problème, le
comte Lehndorff a tout bonnement
appliqué ce qu'il avait cru appren-
dre au collège la règle de trois. n
a multiplié 760 par 20 et il a divisé
le produit par 500 et, pour lui, le
résultat, 30 centimètres 4, c'est le
tour de canon que devrait avoir le
cheval de 760 kilos. Or, d'après les
mensurations, il n'a que 26 centimè-
tres il est donc moins bien membré
proportionnellement que le pur-sang:
c. q. f. d.
De nombreux hommes de cheval
français ont reproduit, avec la plus
grande satisfaction, le raisonnement
du comte Lehndorff. Dans e les des-
sous du commerce des chevaux s, le
commandant St.iecelmann écrit
Cette démonstration prouve le peu
de fondement de certaines opinions,
cependant très invétérées; elle prou-
ve aussi qu'à vue d'oeil, on est sujet
à se tromper.
Beaucoup de personnes s'imagi-
nent, en effet, que les chevaux de
sang sont légèrement membres, et
que la forte membrure est l'anapage
exclusif du cheval de trait. Ces per-
sonnes seraient donc étonnées si, en
faisant des comparaisons positives,
elles trouvaient que. proportionnelle-
ment a leur poids, la membrure est,
au général, plus développée chez 1es
chevaux de race élevée que chez ceux
d'espèce commune.
A Toulouse, M Claude Marty, vice-
président de l'Ecurie coopérative du
Midi. a renouvelé les expériences de
mensurations et de pesées du comte
Lehndorff il a opéré sur 2.700 che-
vaux. avec le concours d'un délégué
du ministre de la Guerre qui authen-
tiquait les résultats. De cette énorme
série de mensurations et de pesées
a précises, uniformes.. rigoureuses.
comparables ». sortit le triomphe
éclatant du cheval du Midi, de l'an-
glo-arabe que l'on croyait léger et
qui, au contraire, avec la mathéma-
tique de M. Marty. se montrait le
plus membré, le mieux « armé de
tous les chevaux du monde.
Et. on pouvait lire. dans Le sport
universel ce qui suit « La lecture
des tableaux de M. Marty réduit à
néant toutes les assertions acceptées
jusqu'à ce jour, proclame l'inexacti-
tude et l'injustice des reproches
adressés à la membrure des chevaux
anglo-arabes. Les chiffres mettent,
en effet, leur membrure bien au-des-
sus de celle des autres races. Les
tableaux remplacent toute argumen-
tation et, après les avoir considérés,
il n'y a vraiment plus rien à dire. Il
La conviction fut générale, et pour-
tant il y a un malheur, c'/sst que, si
les calculs sont exacts, le compte est
faux, et l'enfant de l'école primaire
la plus inférieure est à méme de s'en
apercevoir
Si, dans ses mensurations et pesées,
M. Marty avait rencontré un animal
vraiment lourd, de 1.000 kilos, il au-
rait été amené à raisonner sur lui
comme il l'a fait pour les autres de
600 à 650 kilos, qui lui ont été pré-
sentés, et il aurait dit
«Le pur-sang de 500 kilos et de
20 centimètres de tour de canon est
aussi membré que le trait de 1.000 ki-
los et de 40 centimètres de tour de
canon. »
40 centimètres ce chiffre l'au-
rait effrayé et il aurait soupçonné
que son raisonnement pouvait être en
défaut
Hé oui si un cube de 1 mètre
de côté pèse 100 kilos, un cube de la
même matière et de 2 mètres de
côté ne pèse pas 200 kilos il en
pèse bel et bien 800.
Un bébé qui vient de naître a
50 centimètres de long et pèse 4 ki-
los c'est un beau bébé, joufflu
combien, d'après le raisonnement de
M. Marty et du comte Lehndorff,
pèsera-t-il lorsqu'il sera devenu un
bel homme de 2 mètres de haut et
toujours bien en chair ? Règle de
trois ? Il y a 4 fois 0 m. 50 dans
2 mètres le géant pèsera donc
4 fois plus que le bébé, soit 16 ki-
los
C'est absurde, parce que les poids
sont proportionnels non pas aux di-
mensions homologues, mais bien au
cube de ces dimensions, et le cheval
de 1.000 kilos qui a 26 centimètres
de tour de canon est déjà plus mem-
bré, à proportion, que le cheval de
500 kilos avec ses 20 centimètres.
Il faut s'y résigner le cheval de
trait a généralement les membres
beaucoup plus gros que le pur-sang
je n'y vois, pour ma part, aucun
inconvénient L'œil ne se trompe pas.
Ayons donc confiance en lui plus
qu'en la mathématique que bien peu
savent manier, car il ne suffit pas de
calculer juste, il faut avant tout
savoir compter, ce qui est beaucoup
plus difficile.
Colonel CHARPY.
(Photo Meurls.se).
SAINT-PIERRE DE ROME ET LES JARDINS DU VATICAN
Le pape, dépossédé par le gouvernement italien de ses anciens territoires,
et prisonnier au Vatican, va-t-il retrouver une partie de ses Etats pontifi-
caur ? Des négociations entre le Vatican et le Qtiirinal sont, à ce sujet,
ouvertes.
Les obsèques civiles
du doyen des camelots du roi
Parts, 11 janvier Les obsèques
du baron Tristan Lambert, militant
d'Action Française et camelot du roi,
ont été célébrées aujourd'hui à Neuil-
ly, en l'absence régulière du clergé.
La levée du corps a été effectuée
avenue du Roule, face à l'église, dont
les portes avaient été fermées, puis
le cortège s'est mis en marche, pré-
cédé d'une croix que portait le vice-
doyen des camelots du roi Derrière
le corbillard venaient les représen-
tants du duc de Guise, les membres
des comités d'action Française, etc.,
puis suivaient les délégations et les
groupements parisiens de cette orga-
nisation. Les femmes tenaient en
main un chapelet..
L'inhumation a eu lieu'au cimetière
de Neuilly. Devant le caveau mor-
tuaire, deux ecclésiastiques, dont on
ne put savoir ni à quelle paroisse ni
à quel ordre- ils appartenaient, ont
prononcé quelques prières, puis, ils
ont été emmenés avant les trois dis-
cours qui ont été prononcés pour
retracer la vie du défunt. Un groupe
d'hommes et de femmes a chanté les
prières liturgiques. Il n'y a pas eu
d'incidents.
lllimilllMMINlliimmiimiiiiiimiiiiiiiimiiiiimiiiiiiiiiii
(Wlde World Photo).
Les obsèques du grand-duc Nicolas
Le prince er la princesse de Monténégro
(Photo Meurtre).
LES OBSÈQUES DU GRAND-DUC NICOLAS
Le maréchal Pétain, représentant le gouvernement français,
dant le cortègs
SOURIRES
Epouseriez-vous, Madame, un hom-
me de couleur ?
Ce n'est pas moi, notez-le bien,
qui pose la quesfion c'est un de nos
confrères de la capitale, lequel ayant
atteint les bornes de l'indiscrétion,
s'acharne à les porter un peu plus
loin.
En somme, ce sujet d'enquête nous
ramène à la lusion • des races à la-
quelle j'adhère complètement, au
nom de la gaieté uniuerselle qui gué-
rira tous nos maux si nous savons la
réaliser.
Concilions donc les lois qui régissent
la peinture et les principes fraternels
issus de Locarno; facilitons les unions
internationales par des agances ae
chargeant de rapprocher matrimo-
nialement les êtres les plus disparates
et, je vous fiche mon billet que nos
races deviendront pittoresques et que
la pais. du monde sera bientqt- une
La nature, si riche, a dispersé sur
nos épidermes des teintés nombreuses
allant de l'orange fané au noir
d'ébène, en passant par le café au lait,
la terre de Sienne et le rose velouté.
Songez, s'il vous plait, à la gamme
infinie des nuances que nous obtien-
drions, après plusieurs générations,
si les Parisiennes épousaient des Chi-
nois, en dépit de leur rire jaune, et
si leurs propres enfants convolaient
ensuite en justes noces avec des beau-
tés du Centre africain ou de peaux
très rouges choisies en Amérique.
Peu à peu, les mélanges les plus
délicats s'offiraient à nos regards, de
telle sorte que le vert olive et le
bleu ciel se rencontreraient aussi
aisément sur nos joues que dans le
rayon des rubans, au magasin le
mieux approvisionné..
Je me rends compte, certes, que ce
projet d'un internationalisme très
artistique, ferait crier beaucoup de
gens. Veuillez remarquer qu'il est
cependant plus facile à pratiquer que
le simple mariage, dans une petite
localté, d'un jeune homme et d'une
jeune fille se différenciant par des
couleurs. politiques Des rouges et
des blattes, dans la même famille,
donnent facilement des bleus. sur
les figures, de même que l'écarlate
d'un marteau ou d'une faucille s"al-
liant à la bancheur d'une fleur de
lys; risque de procurer comme résul-
tat une teinte indécise, grisâtre,
radicale-socialiste 1
En résumé, une grande idée est en
marche; et, pour une fois, il n'est
pas question de divorces Au con-
traire des élèves de M. Briand vous
demandent, Mesdemoiselles, de tendre
la main aux jeunes gens des anti-
podes
A vous de répondre
Le Petit Gréaoire.
®®©®®®®®®®®®®®®6ï®®®®®®®®
UN SOLDAT PUNI DE PRISON
TENTE DE SE TUER
Verduh, 11 Janvier. Parti dans sa
famille sans permission, le canonnier
Coulanges, du 3U' régiment d'artil-
lerie, en garnison à Verdun, s'était vu
punir de prison. Profitant de ce qu'il
se trouvait au poste de garde, il s'é-
chappa, se rendit dans la chambré*,
prit un mousqueton et 3e tira une
balle dans la région du cœur.
On le transporta à l'hôpital où, à
la suite d'une abondante hémorragie,
le médecin chef, M. Ehringer, tenta
l'opération de la transfusion du sang
à laquelle se prêta le médecin auxi-
liaire Demoly qui s'offrit spontané-
ment. L'opération semble avoir parfai-
tement réussi et le canonnier parait
être hors de danger.
L'OFFENSIVE DU CARTEL A LA CHAMBRE
M. Poincaré répond aux interpellateurs
en rappelant t'ouvre qu'il a accomplie
et en exposant ce qui reste à faire
et IL FAUT, DÉCLARE-T-IL, QUE LA CHAMBRE DISE
IMMEDIATEMENT SI ELLE CONSERVE OU NON
SA CONFIANCE AU GOUVERNEMENT. UNE CRISE
MINISTÉRIELLE AURAIT AUJOURD'HUI DES INCON-
VÉNIENTS SÉRIEUX DANS QUELQUES SEMAINES,
ELLE SERAIT ENCORE PLUS GRAVE. »
PARIS, 11 janvier. Sous son appa-
rence nette et loyale, la question posée
et développée ce soir par M. Berthod,
au nom des radicaux, n'était qu'un
sophisme. Il a demandé à M. Poin-
caré « Avec quelle majorité gouver-
nez-vous ? Voulez-vous être soutenu
par la gauche ou maintenu par la
droite ? »
Est-ce là ce que l'on doit demander,
au moment où nous sommes, à un
chef de gouvernement ? Est-ce cette
terminologie partisane et périmée qu'il
y a lieu d'employer ? Sommes-nous
condamnés à ne jamais voir le Parle-
ment se placer en face des réalités,
des nécessités nationales et sociales,
et résoudre les problèmes en eux-
mêmes, sans souci des groupes, des
combinaisons et des portefeuilles ?
Quoi qu'il en soit, M. Poincaré a
fortement et lumineusement répondu
tout à l'heure à ses interpellateurs.
Au cours de l'historique très sobre
quai a fait de la crise survenue après
le congrès d'Angers, le Président du
Conseil n'a pas eu de peine à montrer
sa correction constitutionnelle et par-
lementaire, la loyauté de son attitude
et la sérénité de son esprit dominant
les partis. Puis, pendant plus d'une
heure son discours entier a duré
trois heures il a exposé le pro-
gramme législatif le plus utile, le plus
sage, le plus fécond que l'on puisse
dresser à l'heure présente applica-
tion des assurances sociales à l'agri-
culture refonte des lois d'hygiène
électrification et réseau routier des
campagnes réseau de lignes aérien-
nes procédure de conciliation dans
les confilits du travail statut de
radio-diffusion mise en valeur des
colonies dettes interalliées protec-
tion de l'épargne enfin, budget de
1930. Peut-on concevoir meilleur plan
de trav ail ?
Malheureusement, ce labeur dans
l'ordre et dans l'union déplaît à cer-
tains exploiteurs de la démocratie et
aux trublions du régime arrondisse-
mentier. Eux veulent faire « de la
politique »! et ils l'ont manifesté par
des grondements, des protestations, un
tumulte presqu'incessant qui ont visi-
blement fatigué le Président du
Conseil. Ah comme ce cartel des
gauches est à l'opposé du tempéra-
ment réfléchi, logique et, si l'on peut
dire, productif, de l'homme d'Etat qui
tient depuis trente mois la barre du
navire a Je vous parais fastidieux,
a dit M. Poincaré à ses interrupteurs
radicaux-socialistes eh bien ne
m'écoutez pas aussi bien, sachez que
le parle pour l'électeur français »
On a protesté à gauche, bien à tort (
vraiment. Car, en énumérant le pro-
gramme de la législature. M. Poincaré
présentait au pays la plus sérieuse,
ia plus substantielle défense du Par-
lement qui se puisse concevoir. Les
»rtellistes préfèrent les vociférations
a les attentats à la liberté. Qu'ils
prennent garde Le peuple. aujour-
d'hui. est plus clairvoyant qu'autre-
fois. Il demande de vraies réformes.
On ne le contentera pas' avec des
excitations et des tirades de réunion
publique.
L.-A. PAGES-
LA SÉANCE
Paris. 11 janvier. Aujourd'hui
encore, cohue des grands jours Il
s'agit d'assister à la contre-attaque
du chef du Gouvernement et à la de-
confiture de ses adversaires, car l'issue
du combat ne fait de doute pour per-
sonne.
M. Fernand Bouisson préside et
ouvre la séance à 3 heures précises
En lever de rideau, on entend M.
Aimé Berthod, député radical du Ju-
ra. Celui-ci vient rappeler à M. Poin-
caré qu'un certain nombre de ses amis
s'étaient provisoirement ralliés à
politique d'Union nationale. Ils étaient
prêts, à continuer la droite ne l'a
pas voulu.
Pendant la période électorale, les ra-
dicaux ont subi et supporté les vip-
lentes attaques des modérés qui se re-
commandaient du président du Con-
seil. A la Chambre, ils n'ont cessé.
jusqu'à présent. d'accorder leur con-
fiance à M. Poincaré. Mais les hautes
raisons d'intérêt, national qui gui-
daient alors leurs votes n'existent
plus. Et puis. il y a eu les articles 70
et 71 (Interruptions à droite.)
M. Berthod. Nous voulons la paiz
religieuse, affirme M. Berthod. Nous
sommes préoccupés autant que qui-
conque de l'expansion des idées fran-
çaises dans le monde, mais nous ne
voulons pas que soient remises -en
question des lois qui ont fait l'objet
de si rudes batailles. Ce qu'on veut
faire, c'est rétablir le droit commun
pour toutes les congrégations et no-
tamment pour les congrégations ensei-
gnantes. Si l'on veut modifier la ;oi
de 1904, qu'on le fasse nettement.
loyalement. » (Applaudissements à
gauche. )
Le député du Jura examine ensuite
les questions internationales.
M. 3ERTHOD. M. le président du
Conseil. je ne vous ferai pas l'injure
de vous opposer à votre ministre des
Affaires étrangères.
M. Poihcaré. Cela ne serait pas
Facile, je vous le garantis.
M. Berthod n'insiste pas. mais op-
pose cette fois les vues du président
Ju Conseil à celles de sa majorité et.
pour cela, il cite quelques documents
rédigés à l'occasion du dernier et ré-
cent congrès de la Fédération répu-
alica ine.
ac On n'a que trop tendance à croire
;n Allemagne que le retard apporté
:es derniers temps dans la politique
le rapprochement est dû à certains
éléments de cette Chambre. » (Ap-
plaudissements à gauche.)
Les dettes américaines
Après les relations franco-aile-
nandes. voici que sont jugées les né-
»ociatlons franco-américaines c Les
jugements portés sur elles par M.
avide Worlct Photo'
A utte vitesse de 35 milles à l'heure, un canot automobile a exécuté le
curieux exploit que montre notre photo. un certain le canot
atteint la hauteur de 40 pieds, aprds avoir creoé l'espèce de tambourin.
C'est a La Angeles qu'eut lieu cette curieuse démonstration.
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