Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1929-01-04
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 janvier 1929 04 janvier 1929
Description : 1929/01/04 (Numéro 9930). 1929/01/04 (Numéro 9930).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k657687m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
DiRECTEUR POLITIQUE
Emmanuel DES GRÉES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN
SO* ANNÉE
Ni. 9.930
ANNONCES
A BKNNES
3S. lae aa Pre-BoUe
3et5.fiïei,eBaslaia
A Pi B!i
20 Ba Montmartre
Ckeqius postant
118 amuse
VENDREDI
4
JANVIER
1929
St RigoCer-
ABONNEMENTS
Froil 22 1
Un mois 8 i
M7S-3676 36/7 3671
•iflib
Gd 07 39 01 13
Lsmre 17. M
25 CENTIMES
taras» Tdtgrapnique OUCLAIR-RENNES
FIL TÉLÉSBiPHIQnt SPICUl
FAISONS LE POINT DU COMMUNISME
L'incident Georges Carré met au
premier plan de l'actualité, dans notre
région, le communisme, sa doctrine et
l'ensemble de réalisations qu'il pour-
suit en Russie. L'heure est bonne pour
faire avec quelque fruit le c point s
du- communisme russe. Voyons donc
où Ils en sont, là-bas
Mais auparavant, soutirez que j'ou-
vre une parenthèse. Je déteste qu'à
propos d'un incident de ce genre le
mea culpa d'un désabusé on
sorte Il les qualificatifs de renégat
et de traître. Trahir et découvrir qu'on
s'est trompé font deux N'est-il pas
plus simple de croire, dans quelque
camp qu'on se soit placé, délibérément
à la bonne foi de l'adversaire ?
Il y a dans tous les partis des
hommes d'une probité intellectuelle et
morale indiscutables, dont le sens
critique est toujours en éveil. Les
partis extrêmes comptent de ces
hommes-là dans leurs rangs. Ce n'est
pas tout à fait leur faute s'ils n'ont
entrevu l'ordre que du côte où on veut
l'abattre et si la société n est phu pour
eux qu'un champ idéal d'expériences.
Leur amour passionné de l'huma-
nité, leur culte du social, ont Incliné
Ileur âme hors des réalités du présent,
vers la contemplation des splendeurs
mythiques du lointain avenir. Le
socialisme, le communisme offrent une
matière neuve à leur soif de rebâtir
le monde sur des bases qui leur sem-
blent plus justes. Faites-leur la charité
de considérer que c'est justement pour
apaiser les révoltes de leur conscience,
pour ne plus s'exposer à rougir devant
leur propre arDiire, pour sauvegarder
leur dignité d'homme, qu'ayant con-
fronté les doctrines qu'ils avaient
épousées avec les faits d'une part,
avec les hommes de l'autre, et mis
l'abstrait à l'épreuve du concret, ils
sortent de la chapelle où leur foi les
avait conduits avec un c bonsoir, mes-
sieurs » tantôt mélancolique et tan-
tôt indigné. c La foi qu'on a eue ne
doit pas être une chaîne n, a dit
Renan, et le chancelier de l'Hospital
avait affirmé trois sied' Auparavant
que 1 le couteau ne vaut rien contre
l'esprit ».
Cette parenthèse fermée, franchis-
sons l'espace et transportons-nous de
concert dans la république des Soviets.
Non* y serons témoins de l'agonie du
communisme.
Quand, en novembre 1917, le prolé-
tariat armé, c'est-à-dire les soviets
d'ouvriers et de soldats, prirent pos-
session des usines et des ateliers, leur
premier soin fut d'anéantir le com-
merce libre. La monnaie fut supplan-
tée par les bons du travail. Le sol fut
nationalisé et les terres cultivables
partagées entre les paysans, sans tou-
tefois que ceux-ci en devinssent pro-
priétaires. On supprima le salariat
On décréta solennellement l'égalité Ié
des conditions. On licencia l'armée.
Mariage et succession furent brisés.
La religion fut définie s opium du
peuple et l'on ferma les églises Et
l'on admit que la nouvelle méthode de
gouvernement fut basée sur cet uni-
que postulat la fin justifie les
moyens.
Onze ans sont passés. Aujourd'hui.
Aujourd'hui, la Russie des Soviets
ressemble étrangement à celle des
tzars trains de luxe, hôtels magni-
fiques avec tout le confort moderne, y
compris les dancings, où s'ébattent les
« nouveaux riches », où l'on est servi
par des garçons en livrée recevant des
pourboires mendiants pullulant dans
les rues et assiégeant les passants pour
en extorquer des aumônes; chapelles
ouvertes la nuit et débordant de
fidèles. Entrons dans les usines qu'y j
verrons-nous ? Des directeurs nommés
par l'Etat et non plus par le? ouvriers:
partout où cela se peut, salaires aux
pièces par équipes et non à l'heure.
surproduction embauchage de ma-
nœuvres passagers variations de
salaires à la journée. suivant les capa-
cités des ouvriers (quelquefois dans la
proportion de 1 à 3) bref, toutes
choses que les ouvriers des autres
pays refusent catégoriquement d'ac-
cepter. Et la liberté syndicale ? Les
Soviets l'ont réduite à néant. Défense
lie se mettre en grève.
Quittons la ville pour les champs.
Les paysans y sont, actuellement,
divisés en trois catégories les paysans
pauvres, les paysans moyens, les pay-
sans riches Les premiers, par suite
de- circonstances variables (fainéan-
tise, alcoolisme, malchance, manque de
main-d'œuvre) n'ont pu travailler les
terres qu'ont leur avait données et les
ont louées a d'autres, chez lesquels ils
se sont placés comme ouvriers les
seconds ont pu se maintenir dans
la situation que leur avait faite la
révolution quant aux troisièmes, des
circonstances favorables leur ont per-
mis de s'enrichir et ils détiennent ac-
tuellement une grande partie de la for-
tune terrienne.
Ainsi, là encore, se sont reformées
les classes, telles qu'elles existaient
avant la Révolution, et si vous vous
reportez à la définition du socialisme
rural donnée par les théoriciens du
marxisme c La propriété rurale ne
devient exploitation capitaliste qu'au
moment où elle bénéficie du travail
d'unités humaines salariées a, vous
constaterez que le socialisme, à la
campagne, n'est plus là-bas qu'un mot
vidé de son sens.
Et l'argent ? Il est roi en Russie
Des affiches officielles, apposées sur
les murs de Moscou, recommandent
au peuple la vertu de l'épargne et lui
proposent les bons offices des banques,
des Compagnies, des trusts. Le capi-
talisme est en partie restauré. Les
entreprises d'Etat, elles-mêmes, 'sont
organisées sur le mode des entre-
prises privées Une nouvelle monnaie
est créée. La législation du mariage
et de la succession se rapproche de la
législation occidentale. Et c'est avec
des yeux d'extase et de foi que le
peuple moscovite regarde défiler l'ar-
mée rouge sous la Porte du Sauveur.
Bref, dans tous les domaines poli-
tiques et sociaux propriété, gouver-
nement, diplomatie même, le bolche-
visme a menti à ses promesses. n a
multiplié la propriété, il s'appuie sur
le militarisme, il est la négation même
de la liberté d'agir et de penser, puis-
que les maîtres du jeu ne souffrent
pas qu'un organe mandataire quel-
conque y articule la voix du ec peuple
souverain n.
Il n'y a plus de- communisme en
Russie. L'idéologie communiste a eu
pour dernier terme de se détruire
elle-même. Les idéologues slaves, ins-
truits à l'école de Karl Marx, théori-
ciens, par conséquent, du matéria-
lisme historique, ont finalement échoué
pour s'être heurtés. un peu rudement.
à la matière. La matière, on l'avait
dit. est essentiellement diviseuse et les
hommes ne communiquent que dans
l'immatériel.
Dans la Cité antique, livre célèbre rt
d'ailleurs peu lu, comme tous les livres,
même célèbres, Fustel de Coulanges a
montré que la guerre contre les riches.
c'est-à-dire la consommation de la
richesse créée par le labeur, avait
rempli d'agitation les villes prospères
de la Grèce ancienne et, à la fin, les
avait ruinées. La guerre contre les
riches ? Oh dérision. Regardez bien
la Russie des Soviets elle est en
train de fabriquer des riches, à la ville
comme à la campagne et, par voie de
conséquence, de préparer le terrain à
une autre révolution. A une autre révo-
lution qui se fera tôt ou tard, au nom
de l'égalité, et qui accumulera de nou-
velles ruines.
Il n'y a plus de communisme en
Russie. Il n'y a plus de communisme
que sur les programmes de la Troi-
sième Internationale et dans ses tracts
adornés de la symbolique fameuse de
la faucille et du marteau croisés. Quoi
d'étonnant que des militants habiles à
scruter les hommes et les choses,
s'aperçoivent qu'on leur a fait faire,
ingénument ou délibérément, une
incursion dans l'utopie, et secouent
leurs souliers à la porte du temple
Eugène LE BRETON.
Voir en 21 page
LES PRINCIPALES DISPOSITIONS
DE LA LOI DE FINANCES
(Wide World Photo)
M. MIKLAS, le nouveau président autrichien,
entouré de sa femme et de ses onze enfants
,Photo Roi.)
M. Lucien SAINT,
ancien résident général de France en
Tunisie, vient d'être no-nmé résident
général au Maroc, en fempiaceihent de
M. Steeg, démissionnaire.
IILIll'IIIOIIIUIIIEIIISIIITIIIMIEIIICIIIUIIAIIIIIIIRIII
La santé du roi d'Angleterre
Londres, 3 janvier. Voici le bul-
letin de santé du roi publié à 11 h. 15
Le roi a passé une nuit agitée. Au-
cun changement n'a été constaté dans
son état.
Loicdres, 3 janvier. Le bulletin de
santé du roi, publié ce matin, est con-
sidéré comme plutôt satisfaisant, du
fait qu'aucun recul n'a été constaté
dans les progrès faits par le malade.
Malgré une nuit agitée, le bulletin
semblerait indiquer que les forces du
souverain sont légèrement plus sou-
tenues.
LES SOUHAITS DE MUSSOLINI
A LA MARINE FRANÇAISE
vwwwvx
PARIS. 3 janvier. M. Georges
Leygues, ministre de la Marine, a
reçu le capitaine de vaisseau Cam-
pioni, attaché naval près de l'ambas-
sade d'Italie à Paris, qui lui a apporté
les souhaits de M. Mussolini, ministre
de la Marine Royale italienne, pour
lui-même et pour la Marine française.
M. Georges Leygues a remercié le
commandant Campioni de son aimable
démarche et l'a prié de transmettre
à Rome, ses meilleurs vœux et ceux
de la Marine française pour la Marine
Royale italienne et pour son chef.
(Wlde World Photo).
UN NOUVEL AVION « LE VER V OLANT p
M. Paît! Maiwurm de San Diege (Californie) vient d'inventer un nou-
vel acfon, le ver volant a, construit sur des principes tout à fait nouveaux.
M. Maiwurm s'est inspiré du vol du colibri pour concevoir son bizarre
appareil qui est basé sur la rotation en spirale. et à l'exté-
rieur du cylindre je trouvent des ailettes et leur très rapide tournoiement
doit fournir Vénergie pour faire avancer et monter l'avion. Le grand cy-
lindre en acier sera recouvert de toile et mts en action par un moteur de
80 H. J».
o SOURIRES =:=
M. Emile Loubet peut se permettre
de donner des conseils à ses contem-
porains. Certes, il ne fait pas partie
du groupe des a moins de 30 ans s et
Dieu sait si ce titre contre à ses
porteurs, une audace prophétique
M. Loubet, au vrai, n'a doubIé que le
cap de la nonantaine, mais il a été,
jadis, président de la République et il
possède de ce fait quelque expérience
des hommes et des choses
Voici donc, d'après cet ancien loca-
taire de l'Elysée, le secret du bonheur
et de la longévité a Bien manger,
boire peu d'alcool, ne pas user du télé-
phone et, en tout cas, très modé-
rément de la politique.
Le saviez-vous ? Le téléphone et la
politique sont, à notre époque, deux
grandes causes de mortalité. N'en
doutons pas puisqu'un nuguste vieil-
lard désintéressé et observateur nous
l'affirme. Hélas! qu'il en a vu tomber
des jeunes quilles
Et nous comprenons d'ailleurs, admi-
rablement.
Le téléphone on ne le dira jamais
assez est une invention' sutanique
qui met en pelote tous les nerfs de la
planète. Son usage permanent, de
jour et de nuit, a pour résultat stupé-
fiant une sorte d'électrification des
crânes et des membres. Tout tremble,
tout crie autour de nous jamais il
n'y eut plus de crimes, de jazz-bands.
de vols, de scandales, de coups de
rigolos, de morts subites. Ne cherchez
plus la cause du mal qui répand la
terreur M. Loubet le proclame urbi
et orbi. C'est le téléphone qui sème
la folie chez les prétendus civilisés
Quant à la politique, elle est plus
désastreuse encore le nombre de
jeunes humains qu'elle a erpédiés au
tombeau est incalculable. Maladies
de coeur avec les émotions de tribunes,
maladies d'estomac contractées dans
les banquets, accidents de couloirs sur
les pelures d'orange, /rénésie de l'ar-
rivisme, gonflement jusqu'à l'éclat du
et moi toujours haïssable, c'est le
cerveau, les muscles, les intestins, les
nerjs et tout leur organisme que cer-
tains parlementaires doivent soigner
au bout de quelques années de man-
dat.
C'est pourquoi M. Entile Loubet,
vieus sage retiré près de Montélimar
un bâton de nougat vaut bien un
bâton de maréchal M. Emile Lou-
cet aeteste cordialement la politique
et le télépltone
Avis est donc donné à MM. les dé-
putés et sénateurs d'avoir à se retirer
assez tôt de la lice, c'est-à-dire je
suis conciliant dès qu'ils auront fait
leurs sept ans à la présidence de la
République
Le Petit Grégoire.
UNE AVIATRICE A TENU L'AIR
PENDANT 12 HEURES
vwwww
Los Ahgelès. 3 janvier. L'aviatrice
Miss Trout, âgée de 19 ans, a tenu
l'air 12 h. 11', établissant le record
féminin de durée.
»♦♦♦♦♦«♦»♦♦♦«♦♦♦♦♦♦«♦♦♦♦«
LES 200 PÊCHEURS DU LAC
PEIPOUS SONT SAUVÉS
vvtwwv»
REVAL. 3 janvier. Les 200 pêcheurs
qui se trouvaient sur un bloc de glace
et qui avaient été entraînés à la dé-
rive sur le lac Peipous, ont pu être
sauvés.
Ils ont beaucoup souffert du froid.
LA GRÈVE DES MINEURS
DU GARD CONTINUE
mvuvit
Nîmes, 3 janvier. La grève des
mineurs continue. Le chômage est à
peu près complet aux mines de Roche-
belle, d'Alais, de Fontanes et de Saint-
Martin-Valgagues
Une explosion saccage
la gare
du Bois de Boulogne
UNE CHARGE DE DYNAMITE
DESTINÉE A FAIRE SAUTER
UN BLOC DE BÉTON
A PROVOQUÉ L'ACCIDENT
Une femme a été blessée
PARIS, 3 janvier (de notre rédaction
parisienne). Il y a des gens qui son:
vraiment marqués par le destin. Les
uns passent à travers les pires aven-
tures, lancent à la mort défis sur
défis, sans y perdre un seul cheveu:
les autres auront beau prendre ies
plus minutieuses précautions, rester
chez eux. ne pas remuer le petit doigt,
la guigne viendra les forcer dans leur
coin. On n'échappe pas à sa chance.
La brave Mme Louise Foulon.
57 ans, demeurant rue de l'Annoncia-
tion. nous a prouvé ce matin qu'elle-
appartient à la deuxième catégorie de
ces désignés d'office
Il était 6 h. 50 Le jour pointait
Dans la ravissante petite gare du Bois
de Boulogne, au coin de l'avenue du
Bois et du boulevard Flandrin, oi:
elle tient l'éventaire des journaux.
la bonne dame s'affairait autour de
son kiosque. face au guichet du dis-
tributeur des billets. Elle plaçait ici
un bouquin, là une revue, là encore
une pile de journaux, et méditait pai-
siblement sur la façon dont elle ac-
commoderait son bœuf aux oignons
pour le déjeuner.
Eût-on pu trouver plus tranquille.
plus sauf de tout péril que Mme Foulon.
à ce moment là ? Non, n'est-ce pas.
Mais la destinée, il faut croire, n'était
pas de cet avis.
Car au moment précis ou Mme Fou-
lon ouvrait un paquet du CI Petit Echo
de la Mode ». elle s, sentit soulevée.
puis se retrouva couchée par terre.
souffrant par tout son corps. la jambe
saignante, déchirée.
Deux portes à double battant, don-
nant sur la chaussée, avaient jailli, ar-
rachées, vers le plafond de la gare. Des
vitres, des chaises, des ferrures pleu-
valent. Trois énormes moellons, gros
chacun comme une grosse valise, s'in-
séraient dans le hall, en boulets de
canon, pulvérisant tout sur leur pas-
sage. Alentour, dans un déchirement
inoui, la terre et le ciel éclataient à
la fois. Un souffle prodigieux se-
couait le monde.
Naturellement, aux fenêtres des 94
somptueux Immeubles qui bordent le
boulevard Flandrin, des centaines de
têtes étaient apparues d'un seul coup.
Que se passe-t-il ?
Dans le petit jour gris, les gens en
pyjama distinguèrent alors une nuée
de moellons et de platras jonchant la
chaussée, jusqu'à l'avenue du bois. En
même temps, ils voyaient trois hom-
mes qui fuyaient en hurlant, vers le
boulevard Berthier.
Rien de plus simple, au fond, que
cette histoire. On démolit en ce mo-
ment les demi;rs vestiges des fortifi-
cations. boulevard Lannes. Ces vesti-
ges. de gros massifs de maçonnerie
campés sur le sol, sautent un à un. à
la dynamite, par les soins d'une entre-
prise de la rue Auguste Blanche.
L'opération s'effectue chaq fois au
petit jour. Un artificier, Joseph Vil-
lière. bourre la charge et la fait déto-
ner deux camarades, postés à 100 mè-
tres de là. montent la garde pour
écarter les passants éventuels.
Joseph Villière s'était trompé sur la
quantité d'explosif, "à tout. Il avait
aussi mal disoosé sa charge La défia-
gration, r.u lieu de produire dans
le sens des fondations qu'ell' devait
jeter bas. avait projeté, avec une vi-
gueur et une précision de 151. Rimail-
ho. 300 kilogs de pierre dans la direc-
tion des maisons, à deux cents mètres
Les trois hommes, heureusement. n'a-
vaient pas été atteints.
Tout. alentour, est saccagé. On se
croirait un lendemain de tremblement
d" terre, -e l'autre côte de la gare.
boulevard Flandrin. les beaux hôtels
ont leur façade toute rayé par les
projectiles.
« Ça fait ui. drôle d'effet de man-
quer mourir » m'a dit. rêveuse. en
soupirant. la maman Foulon.
Jacques LEFEBVRE.
Itllllllllllllllllllllilllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllinilii!
UN AUDACIEUX VOLEUR
S'EVADE DE SA PRISON
CASABLANCA. 3 janvier. Barbalozzi
un des auteurs du vol des millions de
Oued-Zem, condamné à 20 ans de
travaux forcés par le Conseil de guer-
re de Casablanca, s'est évadé de la
prison de Tétouan. où il était détenu.
On ne possède encore aucun détail
sur la façon dont cette évasion s'est
produite. Les polices espagnole et
française recherchent le fugitif.
Barbalozzi avait été arrêté au mois
de janvier 1922, il la suite du vol de
3.400.000 francs environ commis dans
le bureau du payeur aux armées de
Oued Zem.
Après sa condamnation aux tra-
vaux forcés, Barbalozzi s'était échap-
pé du bagne et s'était réfugié au Ma-
roc espagnol. Il avait été arrêté- à
Tétouan pour un nouveau vol. C'est
de la prison de cette ville qu'il vient
de s'évader.
Un raz de marée
fait des victimes
au
ToKio, 3 janvier. Des raz de ma-
rée et un vent soufflant à 100 milles à
l'heure ont balayé hier la côte nord-
est où des centaines de maisons des
villages côtiers du district de Nigata
ont été détruites
56 personnes ont été tuées et un
très grand nombre blessées
Et la terre tremble
ToKio, 3 janvier. Un fort séisme
a ébranlé. dans la matinée d'hier, la
province de Kyu-Shu De nombreuses
voies de communications ont éte bou-
leversées. Plusieurs maisons ont été
détruites. On ne signale pas de vic-
times.
550 morts aux Philippines
Tel est le bilan du dernier typhon
Tokio, 3 janvier. Le service télé-
graphique japonais annonce que le
dernier typhon qui s'est abattu sur les
Philippines, non seulement a causé
d'innombrables dégâts, mais encore la
mort de 550 personnes. C'est du
moins ce que donne le résultat de
l'enquête officielle. Une grande par-
tie de la population est menacée de
famine.
M. Pierre Audibert
a été transféré hier
à la prison de Fresnes
Pari,, 3 janvier. Dès 12 h. 30, de
nombreux inspecteurs de police et des
gardiens de la paix se trouvaient de-
vant le domicile de M Pierre Audi-
bert. 141, boulevard Saint-Michel. A
13 heures. M Peyrot des Gâchons,
commissaire divisionnaire, et M. Sei-
gnez. commissaire d'arrondissement,
arrivent puts, peu après. M. Glard,
juge d'instruction. et M. Langlois,
greffier, le docteur Paul. médecin
légiste. pénètrent dans le vrstibiile de
l'immeuble
î-th' f..vieunsifci
M. Gaston VIDAL,
ancien sous-secrétaire d'Etat
qui vient de se mettre à la disposition
du iuge d'instruction à l'occasion des
révélations de Mme Hanau.
A 13 h. 30, une voiture d'ambulance
d'une société privée s'avance. Les com-
missaires font monter la voiture sur
le trottoir. Elle vient se ranger près
de la porte de l'immeuble. Un liran-
card est descendu.
Un quart d'heure après. la (icrte
cochère est ouverte à deux battants.
et le brancard, sur lequel est couché
l'inculpé, est hissé dans la voiture.
M. Audibert apparait recouvert
d'épaisses couvertures et coiffé d'une
casquette grise. La lumière du jour
semble le gêner. et il ferme les yeux.
II les entr'ouvre cependant avant eue
le brancard soit complètement glissé
dans l'ambulance, pour regarder du
côté des spectateurs, l'un d'eux ayant
prononcé son nom
Dans la voiture prennent place une
infirmière de la société privée et un
infirmier de la prison de Fresnes.
Pendant tout ce temps de nombreux
curieux se sont arrêtés aux fenêtres
et aux balcons de l'immeuble et des
immeubles voisins apparaissent des
têtes curieuses.
A 13 h. 45. l'ambulance démarre et.
par le boulevard Saint-Michel, g^ce
rapidement la porte d'Or.éans. JVu, d
l'infirmerie de la prison que M. Radin
notifiera à M. Audibert que son man-
dat d'amener est transformé "n n a»
dat de dépôt
M. Andibert dans sa cellule
Paris, 3 janvier. L'ambulance
automobile qui transportait M. Pierre
Audibert est arrivée à la prison de
Fresnes à 14 tu 5. Le directeur de
Emmanuel DES GRÉES DU LOU
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3S. lae aa Pre-BoUe
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JANVIER
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Lsmre 17. M
25 CENTIMES
taras» Tdtgrapnique OUCLAIR-RENNES
FIL TÉLÉSBiPHIQnt SPICUl
FAISONS LE POINT DU COMMUNISME
L'incident Georges Carré met au
premier plan de l'actualité, dans notre
région, le communisme, sa doctrine et
l'ensemble de réalisations qu'il pour-
suit en Russie. L'heure est bonne pour
faire avec quelque fruit le c point s
du- communisme russe. Voyons donc
où Ils en sont, là-bas
Mais auparavant, soutirez que j'ou-
vre une parenthèse. Je déteste qu'à
propos d'un incident de ce genre le
mea culpa d'un désabusé on
sorte Il les qualificatifs de renégat
et de traître. Trahir et découvrir qu'on
s'est trompé font deux N'est-il pas
plus simple de croire, dans quelque
camp qu'on se soit placé, délibérément
à la bonne foi de l'adversaire ?
Il y a dans tous les partis des
hommes d'une probité intellectuelle et
morale indiscutables, dont le sens
critique est toujours en éveil. Les
partis extrêmes comptent de ces
hommes-là dans leurs rangs. Ce n'est
pas tout à fait leur faute s'ils n'ont
entrevu l'ordre que du côte où on veut
l'abattre et si la société n est phu pour
eux qu'un champ idéal d'expériences.
Leur amour passionné de l'huma-
nité, leur culte du social, ont Incliné
Ileur âme hors des réalités du présent,
vers la contemplation des splendeurs
mythiques du lointain avenir. Le
socialisme, le communisme offrent une
matière neuve à leur soif de rebâtir
le monde sur des bases qui leur sem-
blent plus justes. Faites-leur la charité
de considérer que c'est justement pour
apaiser les révoltes de leur conscience,
pour ne plus s'exposer à rougir devant
leur propre arDiire, pour sauvegarder
leur dignité d'homme, qu'ayant con-
fronté les doctrines qu'ils avaient
épousées avec les faits d'une part,
avec les hommes de l'autre, et mis
l'abstrait à l'épreuve du concret, ils
sortent de la chapelle où leur foi les
avait conduits avec un c bonsoir, mes-
sieurs » tantôt mélancolique et tan-
tôt indigné. c La foi qu'on a eue ne
doit pas être une chaîne n, a dit
Renan, et le chancelier de l'Hospital
avait affirmé trois sied' Auparavant
que 1 le couteau ne vaut rien contre
l'esprit ».
Cette parenthèse fermée, franchis-
sons l'espace et transportons-nous de
concert dans la république des Soviets.
Non* y serons témoins de l'agonie du
communisme.
Quand, en novembre 1917, le prolé-
tariat armé, c'est-à-dire les soviets
d'ouvriers et de soldats, prirent pos-
session des usines et des ateliers, leur
premier soin fut d'anéantir le com-
merce libre. La monnaie fut supplan-
tée par les bons du travail. Le sol fut
nationalisé et les terres cultivables
partagées entre les paysans, sans tou-
tefois que ceux-ci en devinssent pro-
priétaires. On supprima le salariat
On décréta solennellement l'égalité Ié
des conditions. On licencia l'armée.
Mariage et succession furent brisés.
La religion fut définie s opium du
peuple et l'on ferma les églises Et
l'on admit que la nouvelle méthode de
gouvernement fut basée sur cet uni-
que postulat la fin justifie les
moyens.
Onze ans sont passés. Aujourd'hui.
Aujourd'hui, la Russie des Soviets
ressemble étrangement à celle des
tzars trains de luxe, hôtels magni-
fiques avec tout le confort moderne, y
compris les dancings, où s'ébattent les
« nouveaux riches », où l'on est servi
par des garçons en livrée recevant des
pourboires mendiants pullulant dans
les rues et assiégeant les passants pour
en extorquer des aumônes; chapelles
ouvertes la nuit et débordant de
fidèles. Entrons dans les usines qu'y j
verrons-nous ? Des directeurs nommés
par l'Etat et non plus par le? ouvriers:
partout où cela se peut, salaires aux
pièces par équipes et non à l'heure.
nœuvres passagers variations de
salaires à la journée. suivant les capa-
cités des ouvriers (quelquefois dans la
proportion de 1 à 3) bref, toutes
choses que les ouvriers des autres
pays refusent catégoriquement d'ac-
cepter. Et la liberté syndicale ? Les
Soviets l'ont réduite à néant. Défense
lie se mettre en grève.
Quittons la ville pour les champs.
Les paysans y sont, actuellement,
divisés en trois catégories les paysans
pauvres, les paysans moyens, les pay-
sans riches Les premiers, par suite
de- circonstances variables (fainéan-
tise, alcoolisme, malchance, manque de
main-d'œuvre) n'ont pu travailler les
terres qu'ont leur avait données et les
ont louées a d'autres, chez lesquels ils
se sont placés comme ouvriers les
seconds ont pu se maintenir dans
la situation que leur avait faite la
révolution quant aux troisièmes, des
circonstances favorables leur ont per-
mis de s'enrichir et ils détiennent ac-
tuellement une grande partie de la for-
tune terrienne.
Ainsi, là encore, se sont reformées
les classes, telles qu'elles existaient
avant la Révolution, et si vous vous
reportez à la définition du socialisme
rural donnée par les théoriciens du
marxisme c La propriété rurale ne
devient exploitation capitaliste qu'au
moment où elle bénéficie du travail
d'unités humaines salariées a, vous
constaterez que le socialisme, à la
campagne, n'est plus là-bas qu'un mot
vidé de son sens.
Et l'argent ? Il est roi en Russie
Des affiches officielles, apposées sur
les murs de Moscou, recommandent
au peuple la vertu de l'épargne et lui
proposent les bons offices des banques,
des Compagnies, des trusts. Le capi-
talisme est en partie restauré. Les
entreprises d'Etat, elles-mêmes, 'sont
organisées sur le mode des entre-
prises privées Une nouvelle monnaie
est créée. La législation du mariage
et de la succession se rapproche de la
législation occidentale. Et c'est avec
des yeux d'extase et de foi que le
peuple moscovite regarde défiler l'ar-
mée rouge sous la Porte du Sauveur.
Bref, dans tous les domaines poli-
tiques et sociaux propriété, gouver-
nement, diplomatie même, le bolche-
visme a menti à ses promesses. n a
multiplié la propriété, il s'appuie sur
le militarisme, il est la négation même
de la liberté d'agir et de penser, puis-
que les maîtres du jeu ne souffrent
pas qu'un organe mandataire quel-
conque y articule la voix du ec peuple
souverain n.
Il n'y a plus de- communisme en
Russie. L'idéologie communiste a eu
pour dernier terme de se détruire
elle-même. Les idéologues slaves, ins-
truits à l'école de Karl Marx, théori-
ciens, par conséquent, du matéria-
lisme historique, ont finalement échoué
pour s'être heurtés. un peu rudement.
à la matière. La matière, on l'avait
dit. est essentiellement diviseuse et les
hommes ne communiquent que dans
l'immatériel.
Dans la Cité antique, livre célèbre rt
d'ailleurs peu lu, comme tous les livres,
même célèbres, Fustel de Coulanges a
montré que la guerre contre les riches.
c'est-à-dire la consommation de la
richesse créée par le labeur, avait
rempli d'agitation les villes prospères
de la Grèce ancienne et, à la fin, les
avait ruinées. La guerre contre les
riches ? Oh dérision. Regardez bien
la Russie des Soviets elle est en
train de fabriquer des riches, à la ville
comme à la campagne et, par voie de
conséquence, de préparer le terrain à
une autre révolution. A une autre révo-
lution qui se fera tôt ou tard, au nom
de l'égalité, et qui accumulera de nou-
velles ruines.
Il n'y a plus de communisme en
Russie. Il n'y a plus de communisme
que sur les programmes de la Troi-
sième Internationale et dans ses tracts
adornés de la symbolique fameuse de
la faucille et du marteau croisés. Quoi
d'étonnant que des militants habiles à
scruter les hommes et les choses,
s'aperçoivent qu'on leur a fait faire,
ingénument ou délibérément, une
incursion dans l'utopie, et secouent
leurs souliers à la porte du temple
Eugène LE BRETON.
Voir en 21 page
LES PRINCIPALES DISPOSITIONS
DE LA LOI DE FINANCES
(Wide World Photo)
M. MIKLAS, le nouveau président autrichien,
entouré de sa femme et de ses onze enfants
,Photo Roi.)
M. Lucien SAINT,
ancien résident général de France en
Tunisie, vient d'être no-nmé résident
général au Maroc, en fempiaceihent de
M. Steeg, démissionnaire.
IILIll'IIIOIIIUIIIEIIISIIITIIIMIEIIICIIIUIIAIIIIIIIRIII
La santé du roi d'Angleterre
Londres, 3 janvier. Voici le bul-
letin de santé du roi publié à 11 h. 15
Le roi a passé une nuit agitée. Au-
cun changement n'a été constaté dans
son état.
Loicdres, 3 janvier. Le bulletin de
santé du roi, publié ce matin, est con-
sidéré comme plutôt satisfaisant, du
fait qu'aucun recul n'a été constaté
dans les progrès faits par le malade.
Malgré une nuit agitée, le bulletin
semblerait indiquer que les forces du
souverain sont légèrement plus sou-
tenues.
LES SOUHAITS DE MUSSOLINI
A LA MARINE FRANÇAISE
vwwwvx
PARIS. 3 janvier. M. Georges
Leygues, ministre de la Marine, a
reçu le capitaine de vaisseau Cam-
pioni, attaché naval près de l'ambas-
sade d'Italie à Paris, qui lui a apporté
les souhaits de M. Mussolini, ministre
de la Marine Royale italienne, pour
lui-même et pour la Marine française.
M. Georges Leygues a remercié le
commandant Campioni de son aimable
démarche et l'a prié de transmettre
à Rome, ses meilleurs vœux et ceux
de la Marine française pour la Marine
Royale italienne et pour son chef.
(Wlde World Photo).
UN NOUVEL AVION « LE VER V OLANT p
M. Paît! Maiwurm de San Diege (Californie) vient d'inventer un nou-
vel acfon, le ver volant a, construit sur des principes tout à fait nouveaux.
M. Maiwurm s'est inspiré du vol du colibri pour concevoir son bizarre
appareil qui est basé sur la rotation en spirale. et à l'exté-
rieur du cylindre je trouvent des ailettes et leur très rapide tournoiement
doit fournir Vénergie pour faire avancer et monter l'avion. Le grand cy-
lindre en acier sera recouvert de toile et mts en action par un moteur de
80 H. J».
o SOURIRES =:=
M. Emile Loubet peut se permettre
de donner des conseils à ses contem-
porains. Certes, il ne fait pas partie
du groupe des a moins de 30 ans s et
Dieu sait si ce titre contre à ses
porteurs, une audace prophétique
M. Loubet, au vrai, n'a doubIé que le
cap de la nonantaine, mais il a été,
jadis, président de la République et il
possède de ce fait quelque expérience
des hommes et des choses
Voici donc, d'après cet ancien loca-
taire de l'Elysée, le secret du bonheur
et de la longévité a Bien manger,
boire peu d'alcool, ne pas user du télé-
phone et, en tout cas, très modé-
rément de la politique.
Le saviez-vous ? Le téléphone et la
politique sont, à notre époque, deux
grandes causes de mortalité. N'en
doutons pas puisqu'un nuguste vieil-
lard désintéressé et observateur nous
l'affirme. Hélas! qu'il en a vu tomber
des jeunes quilles
Et nous comprenons d'ailleurs, admi-
rablement.
Le téléphone on ne le dira jamais
assez est une invention' sutanique
qui met en pelote tous les nerfs de la
planète. Son usage permanent, de
jour et de nuit, a pour résultat stupé-
fiant une sorte d'électrification des
crânes et des membres. Tout tremble,
tout crie autour de nous jamais il
n'y eut plus de crimes, de jazz-bands.
de vols, de scandales, de coups de
rigolos, de morts subites. Ne cherchez
plus la cause du mal qui répand la
terreur M. Loubet le proclame urbi
et orbi. C'est le téléphone qui sème
la folie chez les prétendus civilisés
Quant à la politique, elle est plus
désastreuse encore le nombre de
jeunes humains qu'elle a erpédiés au
tombeau est incalculable. Maladies
de coeur avec les émotions de tribunes,
maladies d'estomac contractées dans
les banquets, accidents de couloirs sur
les pelures d'orange, /rénésie de l'ar-
rivisme, gonflement jusqu'à l'éclat du
et moi toujours haïssable, c'est le
cerveau, les muscles, les intestins, les
nerjs et tout leur organisme que cer-
tains parlementaires doivent soigner
au bout de quelques années de man-
dat.
C'est pourquoi M. Entile Loubet,
vieus sage retiré près de Montélimar
un bâton de nougat vaut bien un
bâton de maréchal M. Emile Lou-
cet aeteste cordialement la politique
et le télépltone
Avis est donc donné à MM. les dé-
putés et sénateurs d'avoir à se retirer
assez tôt de la lice, c'est-à-dire je
suis conciliant dès qu'ils auront fait
leurs sept ans à la présidence de la
République
Le Petit Grégoire.
UNE AVIATRICE A TENU L'AIR
PENDANT 12 HEURES
vwwww
Los Ahgelès. 3 janvier. L'aviatrice
Miss Trout, âgée de 19 ans, a tenu
l'air 12 h. 11', établissant le record
féminin de durée.
»♦♦♦♦♦«♦»♦♦♦«♦♦♦♦♦♦«♦♦♦♦«
LES 200 PÊCHEURS DU LAC
PEIPOUS SONT SAUVÉS
vvtwwv»
REVAL. 3 janvier. Les 200 pêcheurs
qui se trouvaient sur un bloc de glace
et qui avaient été entraînés à la dé-
rive sur le lac Peipous, ont pu être
sauvés.
Ils ont beaucoup souffert du froid.
LA GRÈVE DES MINEURS
DU GARD CONTINUE
mvuvit
Nîmes, 3 janvier. La grève des
mineurs continue. Le chômage est à
peu près complet aux mines de Roche-
belle, d'Alais, de Fontanes et de Saint-
Martin-Valgagues
Une explosion saccage
la gare
du Bois de Boulogne
UNE CHARGE DE DYNAMITE
DESTINÉE A FAIRE SAUTER
UN BLOC DE BÉTON
A PROVOQUÉ L'ACCIDENT
Une femme a été blessée
PARIS, 3 janvier (de notre rédaction
parisienne). Il y a des gens qui son:
vraiment marqués par le destin. Les
uns passent à travers les pires aven-
tures, lancent à la mort défis sur
défis, sans y perdre un seul cheveu:
les autres auront beau prendre ies
plus minutieuses précautions, rester
chez eux. ne pas remuer le petit doigt,
la guigne viendra les forcer dans leur
coin. On n'échappe pas à sa chance.
La brave Mme Louise Foulon.
57 ans, demeurant rue de l'Annoncia-
tion. nous a prouvé ce matin qu'elle-
appartient à la deuxième catégorie de
ces désignés d'office
Il était 6 h. 50 Le jour pointait
Dans la ravissante petite gare du Bois
de Boulogne, au coin de l'avenue du
Bois et du boulevard Flandrin, oi:
elle tient l'éventaire des journaux.
la bonne dame s'affairait autour de
son kiosque. face au guichet du dis-
tributeur des billets. Elle plaçait ici
un bouquin, là une revue, là encore
une pile de journaux, et méditait pai-
siblement sur la façon dont elle ac-
commoderait son bœuf aux oignons
pour le déjeuner.
Eût-on pu trouver plus tranquille.
plus sauf de tout péril que Mme Foulon.
à ce moment là ? Non, n'est-ce pas.
Mais la destinée, il faut croire, n'était
pas de cet avis.
Car au moment précis ou Mme Fou-
lon ouvrait un paquet du CI Petit Echo
de la Mode ». elle s, sentit soulevée.
puis se retrouva couchée par terre.
souffrant par tout son corps. la jambe
saignante, déchirée.
Deux portes à double battant, don-
nant sur la chaussée, avaient jailli, ar-
rachées, vers le plafond de la gare. Des
vitres, des chaises, des ferrures pleu-
valent. Trois énormes moellons, gros
chacun comme une grosse valise, s'in-
séraient dans le hall, en boulets de
canon, pulvérisant tout sur leur pas-
sage. Alentour, dans un déchirement
inoui, la terre et le ciel éclataient à
la fois. Un souffle prodigieux se-
couait le monde.
Naturellement, aux fenêtres des 94
somptueux Immeubles qui bordent le
boulevard Flandrin, des centaines de
têtes étaient apparues d'un seul coup.
Que se passe-t-il ?
Dans le petit jour gris, les gens en
pyjama distinguèrent alors une nuée
de moellons et de platras jonchant la
chaussée, jusqu'à l'avenue du bois. En
même temps, ils voyaient trois hom-
mes qui fuyaient en hurlant, vers le
boulevard Berthier.
Rien de plus simple, au fond, que
cette histoire. On démolit en ce mo-
ment les demi;rs vestiges des fortifi-
cations. boulevard Lannes. Ces vesti-
ges. de gros massifs de maçonnerie
campés sur le sol, sautent un à un. à
la dynamite, par les soins d'une entre-
prise de la rue Auguste Blanche.
L'opération s'effectue chaq fois au
petit jour. Un artificier, Joseph Vil-
lière. bourre la charge et la fait déto-
ner deux camarades, postés à 100 mè-
tres de là. montent la garde pour
écarter les passants éventuels.
Joseph Villière s'était trompé sur la
quantité d'explosif, "à tout. Il avait
aussi mal disoosé sa charge La défia-
gration, r.u lieu de produire dans
le sens des fondations qu'ell' devait
jeter bas. avait projeté, avec une vi-
gueur et une précision de 151. Rimail-
ho. 300 kilogs de pierre dans la direc-
tion des maisons, à deux cents mètres
Les trois hommes, heureusement. n'a-
vaient pas été atteints.
Tout. alentour, est saccagé. On se
croirait un lendemain de tremblement
d" terre, -e l'autre côte de la gare.
boulevard Flandrin. les beaux hôtels
ont leur façade toute rayé par les
projectiles.
« Ça fait ui. drôle d'effet de man-
quer mourir » m'a dit. rêveuse. en
soupirant. la maman Foulon.
Jacques LEFEBVRE.
Itllllllllllllllllllllilllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllinilii!
UN AUDACIEUX VOLEUR
S'EVADE DE SA PRISON
CASABLANCA. 3 janvier. Barbalozzi
un des auteurs du vol des millions de
Oued-Zem, condamné à 20 ans de
travaux forcés par le Conseil de guer-
re de Casablanca, s'est évadé de la
prison de Tétouan. où il était détenu.
On ne possède encore aucun détail
sur la façon dont cette évasion s'est
produite. Les polices espagnole et
française recherchent le fugitif.
Barbalozzi avait été arrêté au mois
de janvier 1922, il la suite du vol de
3.400.000 francs environ commis dans
le bureau du payeur aux armées de
Oued Zem.
Après sa condamnation aux tra-
vaux forcés, Barbalozzi s'était échap-
pé du bagne et s'était réfugié au Ma-
roc espagnol. Il avait été arrêté- à
Tétouan pour un nouveau vol. C'est
de la prison de cette ville qu'il vient
de s'évader.
Un raz de marée
fait des victimes
au
ToKio, 3 janvier. Des raz de ma-
rée et un vent soufflant à 100 milles à
l'heure ont balayé hier la côte nord-
est où des centaines de maisons des
villages côtiers du district de Nigata
ont été détruites
56 personnes ont été tuées et un
très grand nombre blessées
Et la terre tremble
ToKio, 3 janvier. Un fort séisme
a ébranlé. dans la matinée d'hier, la
province de Kyu-Shu De nombreuses
voies de communications ont éte bou-
leversées. Plusieurs maisons ont été
détruites. On ne signale pas de vic-
times.
550 morts aux Philippines
Tel est le bilan du dernier typhon
Tokio, 3 janvier. Le service télé-
graphique japonais annonce que le
dernier typhon qui s'est abattu sur les
Philippines, non seulement a causé
d'innombrables dégâts, mais encore la
mort de 550 personnes. C'est du
moins ce que donne le résultat de
l'enquête officielle. Une grande par-
tie de la population est menacée de
famine.
M. Pierre Audibert
a été transféré hier
à la prison de Fresnes
Pari,, 3 janvier. Dès 12 h. 30, de
nombreux inspecteurs de police et des
gardiens de la paix se trouvaient de-
vant le domicile de M Pierre Audi-
bert. 141, boulevard Saint-Michel. A
13 heures. M Peyrot des Gâchons,
commissaire divisionnaire, et M. Sei-
gnez. commissaire d'arrondissement,
arrivent puts, peu après. M. Glard,
juge d'instruction. et M. Langlois,
greffier, le docteur Paul. médecin
légiste. pénètrent dans le vrstibiile de
l'immeuble
î-th' f..vieunsifci
M. Gaston VIDAL,
ancien sous-secrétaire d'Etat
qui vient de se mettre à la disposition
du iuge d'instruction à l'occasion des
révélations de Mme Hanau.
A 13 h. 30, une voiture d'ambulance
d'une société privée s'avance. Les com-
missaires font monter la voiture sur
le trottoir. Elle vient se ranger près
de la porte de l'immeuble. Un liran-
card est descendu.
Un quart d'heure après. la (icrte
cochère est ouverte à deux battants.
et le brancard, sur lequel est couché
l'inculpé, est hissé dans la voiture.
M. Audibert apparait recouvert
d'épaisses couvertures et coiffé d'une
casquette grise. La lumière du jour
semble le gêner. et il ferme les yeux.
II les entr'ouvre cependant avant eue
le brancard soit complètement glissé
dans l'ambulance, pour regarder du
côté des spectateurs, l'un d'eux ayant
prononcé son nom
Dans la voiture prennent place une
infirmière de la société privée et un
infirmier de la prison de Fresnes.
Pendant tout ce temps de nombreux
curieux se sont arrêtés aux fenêtres
et aux balcons de l'immeuble et des
immeubles voisins apparaissent des
têtes curieuses.
A 13 h. 45. l'ambulance démarre et.
par le boulevard Saint-Michel, g^ce
rapidement la porte d'Or.éans. JVu, d
l'infirmerie de la prison que M. Radin
notifiera à M. Audibert que son man-
dat d'amener est transformé "n n a»
dat de dépôt
M. Andibert dans sa cellule
Paris, 3 janvier. L'ambulance
automobile qui transportait M. Pierre
Audibert est arrivée à la prison de
Fresnes à 14 tu 5. Le directeur de
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