Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1929-01-01
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 01 janvier 1929 01 janvier 1929
Description : 1929/01/01 (Numéro 9928). 1929/01/01 (Numéro 9928).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k657684g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
DIRECTEUR POLITIQUE
Emmanuel DESGRÉES DU LOTJ
JOURNAL RÉPUBLICAiN DU MATIN
30* ANNEE N° 9.938
ANNONCES i
Ugoiu > oomu
à REWES
3atS,laeL«Baitard
A PARIS
30 Sd Kantmartrt
QéfllM pMUnx
lUIiua
MARDI
1er
JANVIER
1929
Circoncision
1 mol*. AO <̃
l'a mol» 8 «.
TÉLÉPHONES
RENNES
M7S-3S76 3S77-M7»
PARIS
Eut 07 39 01. tt
Unir» I7.6C
23 CENTIMES
Unm UUgnpniqas 0UCLAIR-REHNE8
m. TiLÉSIiPHIOni 3FÉCIA1
VOEUX POLITIQUES
POUR L'ANNÉE NOUVELLE
Malgré l'agitation politique, d'aiJ-
lenrs ser superficielle, et les scan-
dales financiers. infiniment plus
graves, qui en ont assombri le dé-
clin, il ne fau* point médire de
l'année qui viént de finir. Ellr ne
nous laisse rien de grand en héri-
tage, mais c'est du moins quelque
chose, en ces temps. difficiles,
qu'elle nous ait épargné l'épreuve
d'une crise politique et sociale que
nous n'étions pas en étit de sup-
porter.
Primum vivere. Ce qu'il fallait
combien de fois l'avons-nous dit
et redit, au cours des douze der-
niers mois c'était d'abord que
nous puissic.ns vivre et continuer,
avec un minimum d'i>-coups, l'aeu-
vre de redressement économique et
financier inaugurée à l'été de 1926
et dont la stabilisation monétaire a
marqué la première étape. Le re-
nouvellement de la Chambre, en
avril dernier, risqua't si les partis
extrêmes l'avaient emporté, d'en
suspendre l'achèvemi nt. Ce péril a
été, Dieu merci, conjuré par le bon
sens de la majorité des électeurs, et
c'est ce même bon sens qui a em-
pêché, quelques mois plus tard, que
la crise ministérjei'e provoquée par
le Congrès radical d'Angers ne pré-
cipitât le Parlement et le pays dans
la plus incertaine des aventures.
Qu'importent, après cela, les mé-
faita d'une bande d'aigrefins et des
quelques complices qu'ils avaient
su, dit-on, se ménager dans le
monde politique! A toute épocjue,
sous tous les régimes, le; honnêtes
gens ont eu des occasions de s'in-
digner contre ces escroqueries de
large envergure. Peut-être seule-
ment faisaient-elles moins d'im-
pression parce que, dans ce temps-
là, Il n'y avait pas, pour en instrutrc
l'opinion publique, les mille et
mille voix d'une p-esse à laquelle.
suio'ird'nui. re manque plus aiiC'li)
moyen d'information. Ce n'est pas
sur des faits-divers de ce genrt que
l'on peut équitablement juger ses
contemporains. La France, son gou-
vernement, son parlement, ses ins-
titutions,' n'ont pas à répondre
d'une M™* Hanau et de son entou-
rage.
D'autres préoccupations, tenant à
des problèmes dont la solution
engage, à la fois, l'avenir du pays
et les destinées de notre vieille Eu-
rope, s'imposent à l'esprit public.
Il semble bien que "année dans
laquelle nous entrions ne pourra
pas échapper à la nécessité d'en
dénouer, au moias pour partie, les
complexités et, différente en ceci
de celle qui l'a précédée et dont la
tâche fut surtout de liquidation,
d'amorcer un travail de réformes
profondes et de rénovation. C'est à
cet effort constructeur que faisait
naguère allusion l'un de nos mi-
nistres les plus clairvoyants et les
plus résolus, M. Tardieu, quand il
déclarait « La législature qui
commence fera du neuf ou fera
faillite.
C'est qu'en effet, si l'oeuvre de
redressement entreprise par M.
Poincaré n'est pas encore terminée
et s'il importe donc de ne la point
entraver par l'un de ces brusque
changements d'orientation politique
auxquels nul n'ignore que certains
esprits impatients voudraient nous
entrainer, elle est cependant assez
avancée pour qu'il soit possible de
regarder au delà et de songer aux
moyens de la dépasser.
Je ne crois pas qu'on se mé-
prenne en interprétant dans le
même sens rue l'a fait M. Tardieu.
les résultats des dernières élections
législatives. La pays a clairement
manifesté. en svril 1928, sa volonté
de ne point faire un saut dans l'in-
connu et de laisser au chef du gou-
vernement tout le iemps nécessaire
â l'accomplissement total de sa
tâche patriotique. Mais en même
temps, il a montré son désir d'une
politique rajeunie, plus active, plus
haïdie et, en un mot, plus exacte-
ment cirfaplée aux transformations
sociales crui, déjà avant la guerre,
retenaient l'attention des observa-
teurs les plus lucides, mais que
l'après-guerre a précipitées et dont
elle a fait apparaître, aux yeux du
grand public, l'importance trop
longtemps insoupçonnée. C'est cé
sentiment popnlaire, ce désir plus
ou mo:ns confus d'une vaste ré-
forme, cette volonté de quelque
chose de « n^uf r, comme s'ex-
prime M. Taraiv-u. dont la plupart
de nos nouveaux élus ont pris cons-
lieace et qu'ils 'ont essayé de tra-
duire en disant que leur ambition
était d'être, conformément au vœu
de l'opinion, des « réalisateurs
Ainsi, d'une part, liquidation de
la guerre et, pour cette besogne,
aucun parlementaire sérieux, si
quelque ambition personnelle ne lui
brouille pas les idées, ne saurait
refuser à M. Poincaré la confiance
que lui ont méritée deux années
d'un travail acharné -?t les résultats
heureux qui en ont été la récom-
pense. Mais, d'autre part, mise au
point d'un plan de réformes har-
diment conçu et assez intelî'gem-
ment coordonné et articulé pour
embrasser, sans risque d'incohé-
rence, toutp l'étendue du champ de
construction, qui s'offre à l'activité
de nos hommes d'Etat.
J'entends dire que le ministère
actuel n'est pas qualifié pour la se-
conde de ces deux grandes tâches.
Je l'entends dire, mais j'attends en-
core qu'on nous le lémontre, car
ce n'est pas un argument qui puisse
à lui seul nous persuader que de
nous opposer le tempé-ament intel-
lectuel de M. Poincaré et de nous
représenter cet homme si remar-
1 quable comme un esprit étroitement
et obstinément fermé à toute vue
d'avenir. Je demande donc qu'on
lui asse crédit. Si, comme je le
pense, le cabinet qu'il préside n'est
pas incapable d'amorcer, avec le
concours loyal du Parlement, l'œu-
vre rénovatrice que nous attendons
et, notamment, cette réforme de
l'Etat qu'ici mêmes, dans ce journal,
nous réclamons depuis plus de
vingt ans, il y aurait grave dom-
mage à priver le pays des services
de ce grand Français avant que ne
soient définitivement réglées, tant
à l'extérieur qu'à l'intérieur, les
questions vitales nées de la guerre
et de ses bouleversements. Il n'est
pas sûr, en tffet, que ceux qui am-
iiîiioiiiiCJit un peu vite de :ui suc-
céder seraient en état de poursuivre
Jusqu'au bout son effort réparateur.
Bien plutôt pourrions-nous crain-
dre qu'ils ne remissent en péril ce
commencement de sécurité dont,
grâce lui, nous bénéficions et qui.
au surplus, est la condition indis-
pensable de ces mêmes réformes
que nous souhaitons.
En ce premier jour de l'année
nouvelle, il faut d'abord former le
vœu qu'elle débute a'Issi heureuse-
ment que possible. Le pays co sidé-
rerait certainement comme ur pré-
sage peu rassurant qu'elle s'ouvrit
par une crise ministérielle. Que
MM. nos Députés, dans l'Ouest aussi
bien qu'ailleurs, s'en souviennent
en temps utile
Emmanuel DESGREES DU LOU
L'AVION D'ASSOLANT
S'ÉCRASE SUR LE SOL
L'aviateur est indemne
iWide Wond Photo)
ASSOLANT
Chàlons-sur-Marne, 31 décembre.
Un avion commercial de la ligne
Paris-Constantinople, piloté par l'avia-
teur Assolant, qui avait quitté ce ma-
tin Le Bourget à destination de Stras-
bourg, a capoté par suite de la mau-
vaise visibilité causée par le brouil-
lard sur J». flanc d'un coteau, près de
Givry-les-Moisy, à une trentaine de
kilomètres au sud-ouest de Châlons-
sur-Marne.
L'aviateur Assolant, projeté violem-
ment hors de l'appareil, s'en est tiré
avec quelques contusions sans gravité.
L'appareil qui avait pris feu aussitôt
après sa chute, a été entièrement dé-
truit avec une cargaison de fret d'en-
viron 300 kilo».
A l'occasion do Jour de l'An'
M. Doumergue signe
de nombreuses réductions de peine
Paris. 31 décembre. A l'occasion
du premier janvier 1929. le président
de la République, sur les propositions
du ministre de la Guerre, a accordé
des remises et des réductions de peine
à 381 condamnés par les tribunaux
militaires. En outre, 337 propositions
sont en cours d'examen.
En Allemagne
Berlin, 31 décembre. A l'occasion
du Nouvel An, le président Hinden
burg et le ministre de la Reichswehr
ont adressé à l'armée et à la marine
leurs souhaits et le-u™ 'citations.
Le roi de Banane gracie
des prisonniers
Sofia, 31 décembre. A l'occasion
des fêtes de Noël et du Nouvel An. le
roi Boris a gracié environ deux cents
prisonniers, parmi lesquels se trou-
vent des condamnés pour délits poli-
tiques.
(IILIII'lllOillUHIEIIISlIITIIIlllEIIICIIILIIIAIIIIIIIRIH
NOUS AURIONS DU PÉTROLE
POUR 3.000 ANS
Loutres, 31 décembre D'impor-
tantes déclarations ont été faites au
Daily News par le docteur Gustave
Egloff, membre de la section scientifi-
que pour les recherches pétrolifères
au sujet des réserves de pétrole que
le monde possède encore
Selon M. Egloff, l'humanité peut
être assurée de ne pas manquer de
pétrole pendant trois mille ans au
moins. Selon lui les perfectionne-
ments tout récents apportés aux pro-
cédés d'extraction des essences légères,
et les énormes réserves de matières
premières utilisables, comme les huiles
lourdes et comme les autres liquides
extraits du charbon fossile, de la
tourbe, des bitumes et du bois, cons-
tituent des réserves incalculables.
D'autre part, le docteur Egloft
annonce prochaine la fabrication syn-
thétique d'un produit capable de rem-
placer avantageusement la gomme
naturelle, produit qui pourra être fa-
briqué en quantité suffisante pour sa-
tisfaire les besoins mondiaux.
L'ARAIGNÉE PORTE-BONHEUR
Rome, 31 décembre. Une midi-
nette de Bolzano, Rosa Rici, est de-
venue millionnaire grâce à une arai-
gnée. Dans une boite, elle avait placé
les 90 numéros de la tombola et la
boite était placée sur une armoire. Il
y a quelques jours, voulant jouer avec
son fiancé à la tombola, elle prit la
boite et constata qu'une araignée
avait enveloppé de sa toile quatre nu-
méros. Elle joua les quatre numéros
I qui sortirent tous à la loterie de l'Etat.
et la jeune fille gagna ,un million de
lires.
"ILIII'inOIIIUIIIEIIISIIITIimiEIIICIIILIIIAIMIMIRUI
Les nouvelles de George V
sont moins bonnes
Londres, 31 décembre. Bulletin
Le roi a passé une nuit un peu agitée.
Les conditions se maintiennent, bien
que, comme précédemment annoncé.
l'état d'épuisement de Sa Majesté
constitue toujours un problème diffi-
cile. Le malade se montre peu enclin
à se nourrir, mais l'état local de la
maladie fait des progrès. »
De nouveau l'inquiétude renaît
Londres, 31 décembre. La Press
Association dit qu'avant la publication
du dernier bulletin de santé du roi
cinq médecins avaient été appelés en
consultation. Le prince de Galles était
au palais
Dans l'entourage du roi on considère
que le bulletin de ce matin n'est guère
satisfaisant. On croit shvoir qu'un
nouveau recul est survenu dans l'état
du souverain. Bien qu'il soit disposé à
s'alimenter, l'épuisement persistant du
roi cause de l'inquiétude aux méde-
cina.
(Wlde World Photo
M. GLARD, luge d'instruction,
accompagne de son gre/iier Langlois
(à gauche), s'occupant du krach de la
« Gazette du Franc ».
Le feu est éteint
à bord du « Paui-Lecat »
Marseille, 31 décembre. Le feu
est maintenant éteint à bord du
« Paul-Lecat ». Le magasin, situé à
l'avant du navire, a été détruit par les
flammes. Les pompiers sont restés
toute la nuit pour arroser les parties
en feu.
Aucun accident ne s'est produit et
l'inclinaison du navire ne s'est pas
accentuée.
Le successeur du « Paul-Lecat »
Marseille, 31 décembre. Les Mes-
sageries maritimes se sont préoccupées
du remplacement du Paul-Lecat pour
le premier voyage de 1929. Le départ
du paquebot sinistré était prévu pour
le 2 janvier. Il n'y a aucune unité
disponible pour le remplacer à cette
date c'est vraisemblablement le grand
paquebot André-Lebon qui prendra sa
place. Il doit arriver du Japon et de
la Chine le 4 janvier.
Après une semaine au port, ce serait
donc le 11 janvier que Y André-Lebon
repartirait pour l'Extrême-Orient. C'est
la direction générale de la compagnie
à Paris qui prendra la décision défini-
tive.
L'enquête de la police sur les causes
de l'incendie ne donne aucun résultat.
Le feu ayant complètement ravagé la
partie du bateau d'où s'élancèrent les
flammes, toute constatation demeure
impossible.
PAUVRES ENFANTS
Bar-le-Duc, 31 décembre. A La-
heymeix, Mme Bort. cultivatrice, avait
laissé seuls à la maison ses 2 petits
enfants de 3 et 4 ans, tandis qu'elle
allait chercher du pain. En son ab-
sence, les deux enfants s'approchèrent
du feu et le plus jeune, André Bort,
mit le feu à ses vêtements. Horrible-
ment brûlé, il est mort peu après.
A Bar-le-Duc, jouant dans le jardin
de leurs grands-parents, en bordure
de l'Ornain, les petits Ansmant, 7 et
5 ans, enfants d'un facteur, tombè-
rent à l'eau La fillette se retint à un
saule et put être sauvée; le gamin,
Georges. 5 ans, a été emporté par le
courant. Son cadavre n'est pas re-
trouvé.
UN CORSE FUSILLE
QUATRE PERSONNES
AJACCIO, 31 décembre. Cette nuit.
à la sortie d'un bar de la rue Fesch.
à la suite d'une altercation, Joseph
Raymond, 42 ans, fagotier, monta chez
lui. en redescendit armé d'un fusil et
tira plusieurs coups de feu sur un
groupe de consommateurs. Au bilan,
quatre personnes ont été grièvement
.blessées.
LA MANOEUVRE DU NÉO-CARTEL DÉJOUÉE
N, Poincaré manifeste ses collègues
l'intention de se retirer du pouvoir
DEVANT LEUR INSISTANCE UNANIME, IL NE PERSISTE PAS
DANS SON PROJET ET S'ATTELLE AVEC EUX
A L'ÉLABORATION DU PROGRAMME GOUVERNEMENTAL
Paris, 31 décembre. Les ministres
et sous-secrétaires d'Etat se sont réu-
nis, ce matin, en conseil de cabinet
au ministère des Finances, sous la
présidence de M R. Poincaré.
Le Conseil a procédé à l'examen de
1» situation politique. Le président du
Conseil a exposé à ses collègues qu'en
constituant le ministère du 11 novem-
bre, il avait eu la pensée de ne pas
retarder, par la prolongation de la
crise, la discussion et le vote du bud-
get, mais qu'aujourd'hui 'les douzièmes
provisoires ayant été évités pour la
troisième fois et la stabilisation ayant
d'autre part fait ses preuves de soli-
dité, il considérait comme accomplie
la tâche qu'il avait assumée et se pro-
posait de remettre sa démission à
M. le président de la République.
L'unanimité des membres du cabinet
s'est trouvée d'accord pour estimer
que, malgré l'importance des résultats
acquis, il reste à accomplir tant dans
l'ordre international que dans l'ordre
intérieur, une tâche dont dépend la
consolidation de ces résultats et que
la présence de M R. Poincaré à la
tête du gouvernement demeure indis-
pensable au succès de cette tâche.
Le président du Conseil s'est rendu
aux arguments de l'unanimité de ses
collaborateurs et le Conseil a aussitôt
abordé l'examen des questions qui se
poseront à la rentrée des Chambres.
Le gouvernement acceptera, dès que
le bureau de la Chambre sera cons-
titué, une interpellation sur la poli-
tique générale. Il apportera au cours
de ce débat un programme de réalisa-
tions immédiates sur lequel il invitera
les Chambres à se prononcer et qui
s'inspirera, pour une exécution éche-
lonnée. des idées exposées par le chef
du gouvernement au début •> la légis-
lature awc l'appiobivtion des d;ux
chambres.
PARIS. 31 décembre. La séance du
Conseil des ministres de ce matin et
sa conclusion confirment nos prévi-
sions et sont dans la ligne des sou-
haits que, dans l'ordre politique, il
est raisonnable de formuler en ce pre-
mier jour de l'année nouvelle.
Les collaborateurs de M. Poincaré,
qui n'ignoraient point la pensée du
Président de la République, ont, a
l'unanimité, instamment prié le pré-
sident du Conseil de demeurer à la
tête du gouvernement.
Pourquoi cette unanimité et ces
instances ? Pour trois raisons
1° Parce que les quelques dissenti-
ments qui s'étaient élevés ces jours
derniers entre M Poincaré et les
Chambres n'avaient quun objet bien
secondaire la situation personnelle
des parlementaires. Jamais la politi-
que générale du cabinet n'a été en
cause: jamais des divergences ne se
sont produites entre le gouvernement
et la majorité sur les grands problè-
mes d'intérêt national
2° Parce que. dans le passé et dans
le présent. M. Poincaré a su réaliser
l'union nationale, stabiliser la mon-
naie, mettre en équilibre le budget,
préparer notre redressement économi-
que. garantir la vigueur des poursuites
contre les écumeurs de l'épargne Pt
grandir le prestige de la France à
l'extérieur
3° Parce que, pour l'avenir. M. Poin-
caré. dont on connaît l'esprit de sui-
te, a promis des réalisations imme-
diates dont il avait, il y a déjà six
mois, indiqué le programme au cours
d'une séance solennelle dont on n'a
pas perdu le souvenir.
Pour toutes ces raisons, c'est-à-dire
pour la consolidation des résultats
acquis et pour une négociation équi-
table de la liquidation intérieure et
extérieure de la guerre. il est indis-
pensable que M. Poincaré dirige les
travaux du gouvernement et du Par-
lement.
L'opinion publique en est, dans son
immense majorité, fermement con-
vaincue, et c'est un jugement sévère
qu'elle porterait sur ceux qui déter-
mineraient. dans le cours de l'année
qui s'ouvre, la formation hasardeuse
et la chute certaine de trois ou qua-
tre ministères impuissants « L'orien-
tation de la session prochaine, dit
avec raison le communiqué du Con-
seil des ministres. déterminera l'ave-
nir de la législature n. Or. vers quel
avenir la majorité pourrait-elle rai-
sonnablement s'orienter, sinon vers ce-
lui que seule peut assurer une politi-
que d'union, une politique de pruden-
ce, une politique de liberté sans licen-
ce et de progrès social sans démago-
gie ? C'est sans nul doute cette indi-
cation que sénateurs et députés re-
cueilleront de leurs entretiens avec les
électeurs au cours de cette première
semaine de janvier.
L.-A. PAGES
« COMMENT ET POURQUOI j'Al QUITTÉ
LE PARTI COMMUNISTE
LA PRESSE COMMUNISTE <̃>
Son caractère, ses moyens d'existence
Comme dans tous les domaines de
son activité, le parti communiste a,
dans celui de la presse, deux actions
l'une avouée et l'autre clandestine.
C'est intégralement le parti « double-
face Ils possèdent deux sortes de
journaux les journaux légaux (Hu-
manité et les journaux régionaux).
Les journaux illégaux, comme les
organes antimilitaristes (La Caserne,
Le Conscrit, La Page de Jean le Gouin,
etc.) et les journaux d'usines et de
casernes.
De l'Humanité, nous ne dirons que
fort peu de choses et pour cause
sinon qu'elle a un tirage avoué (mais
non contrôlé) de 230.000 exemplaires
(Conférence nationale de juin 1928) et
que. du fait du peu de ressources que
lui apporte une maigre publicité et des
exigences financières d'une belle pré-
sentation, elle absorbe dés sommes
considérables.
Les hebdomadaires régionaux, com-
me par exemple celui de la région de
l'Ouest La République Ouvrière et
Paysanne, sont tous en déficit et ne
peuvent boucler leur budget.
Le faible chiffre de leur tirage (ac-
tuellement 3.000 pour le journal com-
muniste régional qui rayonne pour-
tant sur 7 départements), fait que
leur prix de revient est très élevé, et
tous reçoivent des subventions plus ou
(t) Voir L'Ouest -Eclair des 27, 28, 29,
30 et 31 décembre 1928.)
moins importantes du Centre du parü
Nous avons vu. dans un précédent
article, et pour prendre l'exemple pré-
cis de la République Ouvrière et Pay-
sanne, que ce journal recevait men-
suellement une subvention de 1.500 fr.
A. cette subvention vient en outre
s'ajouter une somme de 5.000 francs
qui lui fut octroyée à l'occasion dd
élections législatives.
Comme on a pu déjà s'en rendta
compte au cours de mes précédente
articles, le parti communiste ea
France, ne tieut que par l'argent
C'est une véritable oligarchie finan-
cière qui domine toute l'action com-
muniste. l'impulse et la soutient
Retirez les Il fonds secrets » au
parti communiste et il n'en restera
plus rien.
Comme pour tout le reste, la presse
communiste est centralisée et les jour-
naux régionaux sont sous le contrôle
absolu du parti qui tient dans ses
mains leurs moyens d'existence.
Si l'Humanité échappe peut-être à
cette règle, c'est parce qu'il existe une
lutte permanente et sourde entre
l'équipe qui préside ses destinées et
celle qui dirige le parti.
Simple lutte d'hommes (et quelle
lutte D qui apporte ses échos, assour-
dis par nécessité, devant les militants
des régions à chaque congrès ou à
chaque conférence.
Les rédacteurs de l'Humanité soat*
Emmanuel DESGRÉES DU LOTJ
JOURNAL RÉPUBLICAiN DU MATIN
30* ANNEE N° 9.938
ANNONCES i
Ugoiu > oomu
à REWES
3atS,laeL«Baitard
A PARIS
30 Sd Kantmartrt
QéfllM pMUnx
lUIiua
MARDI
1er
JANVIER
1929
Circoncision
1 mol*. AO <̃
l'a mol» 8 «.
TÉLÉPHONES
RENNES
M7S-3S76 3S77-M7»
PARIS
Eut 07 39 01. tt
Unir» I7.6C
23 CENTIMES
Unm UUgnpniqas 0UCLAIR-REHNE8
m. TiLÉSIiPHIOni 3FÉCIA1
VOEUX POLITIQUES
POUR L'ANNÉE NOUVELLE
Malgré l'agitation politique, d'aiJ-
lenrs ser superficielle, et les scan-
dales financiers. infiniment plus
graves, qui en ont assombri le dé-
clin, il ne fau* point médire de
l'année qui viént de finir. Ellr ne
nous laisse rien de grand en héri-
tage, mais c'est du moins quelque
chose, en ces temps. difficiles,
qu'elle nous ait épargné l'épreuve
d'une crise politique et sociale que
nous n'étions pas en étit de sup-
porter.
Primum vivere. Ce qu'il fallait
combien de fois l'avons-nous dit
et redit, au cours des douze der-
niers mois c'était d'abord que
nous puissic.ns vivre et continuer,
avec un minimum d'i>-coups, l'aeu-
vre de redressement économique et
financier inaugurée à l'été de 1926
et dont la stabilisation monétaire a
marqué la première étape. Le re-
nouvellement de la Chambre, en
avril dernier, risqua't si les partis
extrêmes l'avaient emporté, d'en
suspendre l'achèvemi nt. Ce péril a
été, Dieu merci, conjuré par le bon
sens de la majorité des électeurs, et
c'est ce même bon sens qui a em-
pêché, quelques mois plus tard, que
la crise ministérjei'e provoquée par
le Congrès radical d'Angers ne pré-
cipitât le Parlement et le pays dans
la plus incertaine des aventures.
Qu'importent, après cela, les mé-
faita d'une bande d'aigrefins et des
quelques complices qu'ils avaient
su, dit-on, se ménager dans le
monde politique! A toute épocjue,
sous tous les régimes, le; honnêtes
gens ont eu des occasions de s'in-
digner contre ces escroqueries de
large envergure. Peut-être seule-
ment faisaient-elles moins d'im-
pression parce que, dans ce temps-
là, Il n'y avait pas, pour en instrutrc
l'opinion publique, les mille et
mille voix d'une p-esse à laquelle.
suio'ird'nui. re manque plus aiiC'li)
moyen d'information. Ce n'est pas
sur des faits-divers de ce genrt que
l'on peut équitablement juger ses
contemporains. La France, son gou-
vernement, son parlement, ses ins-
titutions,' n'ont pas à répondre
d'une M™* Hanau et de son entou-
rage.
D'autres préoccupations, tenant à
des problèmes dont la solution
engage, à la fois, l'avenir du pays
et les destinées de notre vieille Eu-
rope, s'imposent à l'esprit public.
Il semble bien que "année dans
laquelle nous entrions ne pourra
pas échapper à la nécessité d'en
dénouer, au moias pour partie, les
complexités et, différente en ceci
de celle qui l'a précédée et dont la
tâche fut surtout de liquidation,
d'amorcer un travail de réformes
profondes et de rénovation. C'est à
cet effort constructeur que faisait
naguère allusion l'un de nos mi-
nistres les plus clairvoyants et les
plus résolus, M. Tardieu, quand il
déclarait « La législature qui
commence fera du neuf ou fera
faillite.
C'est qu'en effet, si l'oeuvre de
redressement entreprise par M.
Poincaré n'est pas encore terminée
et s'il importe donc de ne la point
entraver par l'un de ces brusque
changements d'orientation politique
auxquels nul n'ignore que certains
esprits impatients voudraient nous
entrainer, elle est cependant assez
avancée pour qu'il soit possible de
regarder au delà et de songer aux
moyens de la dépasser.
Je ne crois pas qu'on se mé-
prenne en interprétant dans le
même sens rue l'a fait M. Tardieu.
les résultats des dernières élections
législatives. La pays a clairement
manifesté. en svril 1928, sa volonté
de ne point faire un saut dans l'in-
connu et de laisser au chef du gou-
vernement tout le iemps nécessaire
â l'accomplissement total de sa
tâche patriotique. Mais en même
temps, il a montré son désir d'une
politique rajeunie, plus active, plus
haïdie et, en un mot, plus exacte-
ment cirfaplée aux transformations
sociales crui, déjà avant la guerre,
retenaient l'attention des observa-
teurs les plus lucides, mais que
l'après-guerre a précipitées et dont
elle a fait apparaître, aux yeux du
grand public, l'importance trop
longtemps insoupçonnée. C'est cé
sentiment popnlaire, ce désir plus
ou mo:ns confus d'une vaste ré-
forme, cette volonté de quelque
chose de « n^uf r, comme s'ex-
prime M. Taraiv-u. dont la plupart
de nos nouveaux élus ont pris cons-
lieace et qu'ils 'ont essayé de tra-
duire en disant que leur ambition
était d'être, conformément au vœu
de l'opinion, des « réalisateurs
Ainsi, d'une part, liquidation de
la guerre et, pour cette besogne,
aucun parlementaire sérieux, si
quelque ambition personnelle ne lui
brouille pas les idées, ne saurait
refuser à M. Poincaré la confiance
que lui ont méritée deux années
d'un travail acharné -?t les résultats
heureux qui en ont été la récom-
pense. Mais, d'autre part, mise au
point d'un plan de réformes har-
diment conçu et assez intelî'gem-
ment coordonné et articulé pour
embrasser, sans risque d'incohé-
rence, toutp l'étendue du champ de
construction, qui s'offre à l'activité
de nos hommes d'Etat.
J'entends dire que le ministère
actuel n'est pas qualifié pour la se-
conde de ces deux grandes tâches.
Je l'entends dire, mais j'attends en-
core qu'on nous le lémontre, car
ce n'est pas un argument qui puisse
à lui seul nous persuader que de
nous opposer le tempé-ament intel-
lectuel de M. Poincaré et de nous
représenter cet homme si remar-
1 quable comme un esprit étroitement
et obstinément fermé à toute vue
d'avenir. Je demande donc qu'on
lui asse crédit. Si, comme je le
pense, le cabinet qu'il préside n'est
pas incapable d'amorcer, avec le
concours loyal du Parlement, l'œu-
vre rénovatrice que nous attendons
et, notamment, cette réforme de
l'Etat qu'ici mêmes, dans ce journal,
nous réclamons depuis plus de
vingt ans, il y aurait grave dom-
mage à priver le pays des services
de ce grand Français avant que ne
soient définitivement réglées, tant
à l'extérieur qu'à l'intérieur, les
questions vitales nées de la guerre
et de ses bouleversements. Il n'est
pas sûr, en tffet, que ceux qui am-
iiîiioiiiiCJit un peu vite de :ui suc-
céder seraient en état de poursuivre
Jusqu'au bout son effort réparateur.
Bien plutôt pourrions-nous crain-
dre qu'ils ne remissent en péril ce
commencement de sécurité dont,
grâce lui, nous bénéficions et qui.
au surplus, est la condition indis-
pensable de ces mêmes réformes
que nous souhaitons.
En ce premier jour de l'année
nouvelle, il faut d'abord former le
vœu qu'elle débute a'Issi heureuse-
ment que possible. Le pays co sidé-
rerait certainement comme ur pré-
sage peu rassurant qu'elle s'ouvrit
par une crise ministérielle. Que
MM. nos Députés, dans l'Ouest aussi
bien qu'ailleurs, s'en souviennent
en temps utile
Emmanuel DESGREES DU LOU
L'AVION D'ASSOLANT
S'ÉCRASE SUR LE SOL
L'aviateur est indemne
iWide Wond Photo)
ASSOLANT
Chàlons-sur-Marne, 31 décembre.
Un avion commercial de la ligne
Paris-Constantinople, piloté par l'avia-
teur Assolant, qui avait quitté ce ma-
tin Le Bourget à destination de Stras-
bourg, a capoté par suite de la mau-
vaise visibilité causée par le brouil-
lard sur J». flanc d'un coteau, près de
Givry-les-Moisy, à une trentaine de
kilomètres au sud-ouest de Châlons-
sur-Marne.
L'aviateur Assolant, projeté violem-
ment hors de l'appareil, s'en est tiré
avec quelques contusions sans gravité.
L'appareil qui avait pris feu aussitôt
après sa chute, a été entièrement dé-
truit avec une cargaison de fret d'en-
viron 300 kilo».
A l'occasion do Jour de l'An'
M. Doumergue signe
de nombreuses réductions de peine
Paris. 31 décembre. A l'occasion
du premier janvier 1929. le président
de la République, sur les propositions
du ministre de la Guerre, a accordé
des remises et des réductions de peine
à 381 condamnés par les tribunaux
militaires. En outre, 337 propositions
sont en cours d'examen.
En Allemagne
Berlin, 31 décembre. A l'occasion
du Nouvel An, le président Hinden
burg et le ministre de la Reichswehr
ont adressé à l'armée et à la marine
leurs souhaits et le-u™ 'citations.
Le roi de Banane gracie
des prisonniers
Sofia, 31 décembre. A l'occasion
des fêtes de Noël et du Nouvel An. le
roi Boris a gracié environ deux cents
prisonniers, parmi lesquels se trou-
vent des condamnés pour délits poli-
tiques.
(IILIII'lllOillUHIEIIISlIITIIIlllEIIICIIILIIIAIIIIIIIRIH
NOUS AURIONS DU PÉTROLE
POUR 3.000 ANS
Loutres, 31 décembre D'impor-
tantes déclarations ont été faites au
Daily News par le docteur Gustave
Egloff, membre de la section scientifi-
que pour les recherches pétrolifères
au sujet des réserves de pétrole que
le monde possède encore
Selon M. Egloff, l'humanité peut
être assurée de ne pas manquer de
pétrole pendant trois mille ans au
moins. Selon lui les perfectionne-
ments tout récents apportés aux pro-
cédés d'extraction des essences légères,
et les énormes réserves de matières
premières utilisables, comme les huiles
lourdes et comme les autres liquides
extraits du charbon fossile, de la
tourbe, des bitumes et du bois, cons-
tituent des réserves incalculables.
D'autre part, le docteur Egloft
annonce prochaine la fabrication syn-
thétique d'un produit capable de rem-
placer avantageusement la gomme
naturelle, produit qui pourra être fa-
briqué en quantité suffisante pour sa-
tisfaire les besoins mondiaux.
L'ARAIGNÉE PORTE-BONHEUR
Rome, 31 décembre. Une midi-
nette de Bolzano, Rosa Rici, est de-
venue millionnaire grâce à une arai-
gnée. Dans une boite, elle avait placé
les 90 numéros de la tombola et la
boite était placée sur une armoire. Il
y a quelques jours, voulant jouer avec
son fiancé à la tombola, elle prit la
boite et constata qu'une araignée
avait enveloppé de sa toile quatre nu-
méros. Elle joua les quatre numéros
I qui sortirent tous à la loterie de l'Etat.
et la jeune fille gagna ,un million de
lires.
"ILIII'inOIIIUIIIEIIISIIITIimiEIIICIIILIIIAIMIMIRUI
Les nouvelles de George V
sont moins bonnes
Londres, 31 décembre. Bulletin
Le roi a passé une nuit un peu agitée.
Les conditions se maintiennent, bien
que, comme précédemment annoncé.
l'état d'épuisement de Sa Majesté
constitue toujours un problème diffi-
cile. Le malade se montre peu enclin
à se nourrir, mais l'état local de la
maladie fait des progrès. »
De nouveau l'inquiétude renaît
Londres, 31 décembre. La Press
Association dit qu'avant la publication
du dernier bulletin de santé du roi
cinq médecins avaient été appelés en
consultation. Le prince de Galles était
au palais
Dans l'entourage du roi on considère
que le bulletin de ce matin n'est guère
satisfaisant. On croit shvoir qu'un
nouveau recul est survenu dans l'état
du souverain. Bien qu'il soit disposé à
s'alimenter, l'épuisement persistant du
roi cause de l'inquiétude aux méde-
cina.
(Wlde World Photo
M. GLARD, luge d'instruction,
accompagne de son gre/iier Langlois
(à gauche), s'occupant du krach de la
« Gazette du Franc ».
Le feu est éteint
à bord du « Paui-Lecat »
Marseille, 31 décembre. Le feu
est maintenant éteint à bord du
« Paul-Lecat ». Le magasin, situé à
l'avant du navire, a été détruit par les
flammes. Les pompiers sont restés
toute la nuit pour arroser les parties
en feu.
Aucun accident ne s'est produit et
l'inclinaison du navire ne s'est pas
accentuée.
Le successeur du « Paul-Lecat »
Marseille, 31 décembre. Les Mes-
sageries maritimes se sont préoccupées
du remplacement du Paul-Lecat pour
le premier voyage de 1929. Le départ
du paquebot sinistré était prévu pour
le 2 janvier. Il n'y a aucune unité
disponible pour le remplacer à cette
date c'est vraisemblablement le grand
paquebot André-Lebon qui prendra sa
place. Il doit arriver du Japon et de
la Chine le 4 janvier.
Après une semaine au port, ce serait
donc le 11 janvier que Y André-Lebon
repartirait pour l'Extrême-Orient. C'est
la direction générale de la compagnie
à Paris qui prendra la décision défini-
tive.
L'enquête de la police sur les causes
de l'incendie ne donne aucun résultat.
Le feu ayant complètement ravagé la
partie du bateau d'où s'élancèrent les
flammes, toute constatation demeure
impossible.
PAUVRES ENFANTS
Bar-le-Duc, 31 décembre. A La-
heymeix, Mme Bort. cultivatrice, avait
laissé seuls à la maison ses 2 petits
enfants de 3 et 4 ans, tandis qu'elle
allait chercher du pain. En son ab-
sence, les deux enfants s'approchèrent
du feu et le plus jeune, André Bort,
mit le feu à ses vêtements. Horrible-
ment brûlé, il est mort peu après.
A Bar-le-Duc, jouant dans le jardin
de leurs grands-parents, en bordure
de l'Ornain, les petits Ansmant, 7 et
5 ans, enfants d'un facteur, tombè-
rent à l'eau La fillette se retint à un
saule et put être sauvée; le gamin,
Georges. 5 ans, a été emporté par le
courant. Son cadavre n'est pas re-
trouvé.
UN CORSE FUSILLE
QUATRE PERSONNES
AJACCIO, 31 décembre. Cette nuit.
à la sortie d'un bar de la rue Fesch.
à la suite d'une altercation, Joseph
Raymond, 42 ans, fagotier, monta chez
lui. en redescendit armé d'un fusil et
tira plusieurs coups de feu sur un
groupe de consommateurs. Au bilan,
quatre personnes ont été grièvement
.blessées.
LA MANOEUVRE DU NÉO-CARTEL DÉJOUÉE
N, Poincaré manifeste ses collègues
l'intention de se retirer du pouvoir
DEVANT LEUR INSISTANCE UNANIME, IL NE PERSISTE PAS
DANS SON PROJET ET S'ATTELLE AVEC EUX
A L'ÉLABORATION DU PROGRAMME GOUVERNEMENTAL
Paris, 31 décembre. Les ministres
et sous-secrétaires d'Etat se sont réu-
nis, ce matin, en conseil de cabinet
au ministère des Finances, sous la
présidence de M R. Poincaré.
Le Conseil a procédé à l'examen de
1» situation politique. Le président du
Conseil a exposé à ses collègues qu'en
constituant le ministère du 11 novem-
bre, il avait eu la pensée de ne pas
retarder, par la prolongation de la
crise, la discussion et le vote du bud-
get, mais qu'aujourd'hui 'les douzièmes
provisoires ayant été évités pour la
troisième fois et la stabilisation ayant
d'autre part fait ses preuves de soli-
dité, il considérait comme accomplie
la tâche qu'il avait assumée et se pro-
posait de remettre sa démission à
M. le président de la République.
L'unanimité des membres du cabinet
s'est trouvée d'accord pour estimer
que, malgré l'importance des résultats
acquis, il reste à accomplir tant dans
l'ordre international que dans l'ordre
intérieur, une tâche dont dépend la
consolidation de ces résultats et que
la présence de M R. Poincaré à la
tête du gouvernement demeure indis-
pensable au succès de cette tâche.
Le président du Conseil s'est rendu
aux arguments de l'unanimité de ses
collaborateurs et le Conseil a aussitôt
abordé l'examen des questions qui se
poseront à la rentrée des Chambres.
Le gouvernement acceptera, dès que
le bureau de la Chambre sera cons-
titué, une interpellation sur la poli-
tique générale. Il apportera au cours
de ce débat un programme de réalisa-
tions immédiates sur lequel il invitera
les Chambres à se prononcer et qui
s'inspirera, pour une exécution éche-
lonnée. des idées exposées par le chef
du gouvernement au début •> la légis-
lature awc l'appiobivtion des d;ux
chambres.
PARIS. 31 décembre. La séance du
Conseil des ministres de ce matin et
sa conclusion confirment nos prévi-
sions et sont dans la ligne des sou-
haits que, dans l'ordre politique, il
est raisonnable de formuler en ce pre-
mier jour de l'année nouvelle.
Les collaborateurs de M. Poincaré,
qui n'ignoraient point la pensée du
Président de la République, ont, a
l'unanimité, instamment prié le pré-
sident du Conseil de demeurer à la
tête du gouvernement.
Pourquoi cette unanimité et ces
instances ? Pour trois raisons
1° Parce que les quelques dissenti-
ments qui s'étaient élevés ces jours
derniers entre M Poincaré et les
Chambres n'avaient quun objet bien
secondaire la situation personnelle
des parlementaires. Jamais la politi-
que générale du cabinet n'a été en
cause: jamais des divergences ne se
sont produites entre le gouvernement
et la majorité sur les grands problè-
mes d'intérêt national
2° Parce que. dans le passé et dans
le présent. M. Poincaré a su réaliser
l'union nationale, stabiliser la mon-
naie, mettre en équilibre le budget,
préparer notre redressement économi-
que. garantir la vigueur des poursuites
contre les écumeurs de l'épargne Pt
grandir le prestige de la France à
l'extérieur
3° Parce que, pour l'avenir. M. Poin-
caré. dont on connaît l'esprit de sui-
te, a promis des réalisations imme-
diates dont il avait, il y a déjà six
mois, indiqué le programme au cours
d'une séance solennelle dont on n'a
pas perdu le souvenir.
Pour toutes ces raisons, c'est-à-dire
pour la consolidation des résultats
acquis et pour une négociation équi-
table de la liquidation intérieure et
extérieure de la guerre. il est indis-
pensable que M. Poincaré dirige les
travaux du gouvernement et du Par-
lement.
L'opinion publique en est, dans son
immense majorité, fermement con-
vaincue, et c'est un jugement sévère
qu'elle porterait sur ceux qui déter-
mineraient. dans le cours de l'année
qui s'ouvre, la formation hasardeuse
et la chute certaine de trois ou qua-
tre ministères impuissants « L'orien-
tation de la session prochaine, dit
avec raison le communiqué du Con-
seil des ministres. déterminera l'ave-
nir de la législature n. Or. vers quel
avenir la majorité pourrait-elle rai-
sonnablement s'orienter, sinon vers ce-
lui que seule peut assurer une politi-
que d'union, une politique de pruden-
ce, une politique de liberté sans licen-
ce et de progrès social sans démago-
gie ? C'est sans nul doute cette indi-
cation que sénateurs et députés re-
cueilleront de leurs entretiens avec les
électeurs au cours de cette première
semaine de janvier.
L.-A. PAGES
« COMMENT ET POURQUOI j'Al QUITTÉ
LE PARTI COMMUNISTE
LA PRESSE COMMUNISTE <̃>
Son caractère, ses moyens d'existence
Comme dans tous les domaines de
son activité, le parti communiste a,
dans celui de la presse, deux actions
l'une avouée et l'autre clandestine.
C'est intégralement le parti « double-
face Ils possèdent deux sortes de
journaux les journaux légaux (Hu-
manité et les journaux régionaux).
Les journaux illégaux, comme les
organes antimilitaristes (La Caserne,
Le Conscrit, La Page de Jean le Gouin,
etc.) et les journaux d'usines et de
casernes.
De l'Humanité, nous ne dirons que
fort peu de choses et pour cause
sinon qu'elle a un tirage avoué (mais
non contrôlé) de 230.000 exemplaires
(Conférence nationale de juin 1928) et
que. du fait du peu de ressources que
lui apporte une maigre publicité et des
exigences financières d'une belle pré-
sentation, elle absorbe dés sommes
considérables.
Les hebdomadaires régionaux, com-
me par exemple celui de la région de
l'Ouest La République Ouvrière et
Paysanne, sont tous en déficit et ne
peuvent boucler leur budget.
Le faible chiffre de leur tirage (ac-
tuellement 3.000 pour le journal com-
muniste régional qui rayonne pour-
tant sur 7 départements), fait que
leur prix de revient est très élevé, et
tous reçoivent des subventions plus ou
(t) Voir L'Ouest -Eclair des 27, 28, 29,
30 et 31 décembre 1928.)
moins importantes du Centre du parü
Nous avons vu. dans un précédent
article, et pour prendre l'exemple pré-
cis de la République Ouvrière et Pay-
sanne, que ce journal recevait men-
suellement une subvention de 1.500 fr.
A. cette subvention vient en outre
s'ajouter une somme de 5.000 francs
qui lui fut octroyée à l'occasion dd
élections législatives.
Comme on a pu déjà s'en rendta
compte au cours de mes précédente
articles, le parti communiste ea
France, ne tieut que par l'argent
C'est une véritable oligarchie finan-
cière qui domine toute l'action com-
muniste. l'impulse et la soutient
Retirez les Il fonds secrets » au
parti communiste et il n'en restera
plus rien.
Comme pour tout le reste, la presse
communiste est centralisée et les jour-
naux régionaux sont sous le contrôle
absolu du parti qui tient dans ses
mains leurs moyens d'existence.
Si l'Humanité échappe peut-être à
cette règle, c'est parce qu'il existe une
lutte permanente et sourde entre
l'équipe qui préside ses destinées et
celle qui dirige le parti.
Simple lutte d'hommes (et quelle
lutte D qui apporte ses échos, assour-
dis par nécessité, devant les militants
des régions à chaque congrès ou à
chaque conférence.
Les rédacteurs de l'Humanité soat*
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.56%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.56%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/10
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k657684g/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k657684g/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k657684g/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k657684g/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k657684g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k657684g
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k657684g/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest