Titre : Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire & scientifique du Gers
Auteur : Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers. Auteur du texte
Éditeur : Impr. F. Cocharaux (Auch)
Date d'édition : 1945-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34426497s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 31687 Nombre total de vues : 31687
Description : 01 juillet 1945 01 juillet 1945
Description : 1945/07/01 (A46)-1945/09/30. 1945/07/01 (A46)-1945/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65767901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC20-66
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2014
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- SOMMAIRE
- Pages
- .......... Page(s) .......... 129
- .......... Page(s) .......... 138
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- .......... Page(s) .......... 169
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- .......... Page(s) .......... 187
- .......... Page(s) .......... 188
- .......... Page(s) .......... 197
- .......... Page(s) .......... 198
- .......... Page(s) .......... 200
- .......... Page(s) .......... 202
- Chronique:
- .......... Page(s) .......... 201
- GRAVURE
- .......... Page(s) .......... 147
TROISIÈME TRIMESTRE 1945 169
Le Théâtre des Jésuites au Collège d'AUCH
au XVIIe Siècle
par M. S. PENNES
(Suite)
Après cette fidèle évocation des trois programmes conser-
vés dans les archives de notre Cité, il semble possible d'estimer
— sans faire preuve, d'un esprit de dénigrement excessif — que
les distractions théâtrales offertes au public auscitain par les
bons- pères qui veillaient sur les destinées du Collège, étaient
très modérément passionnantes. Mise à part la tragédie d'Alré'e'
et Thieste, d'ailleurs adaptée de l'œuvre de Sénèque, et dont
l'intrigue pouvait soulever chez les spectateurs une certaine
émotion, aucun intérêt scénique ne se dégage réellement de ces
pauvres éJucubrations d'une désolante faiblesse, si l'on en peut
Juger par les sommaires qui nous en sont parvenus. Et l'on
comprend la réflexion désabusée de Dreux de Radier qui, à
Poitiers, se plaignait de n'en avoir pas eu pour son argent. La
Reine Christine de Suède était du même avis. En 1656, elle avait
assisté à une représentation extraordinaire organisée en son
honneur au collège de Compiègne. Elle en fut si peu satisfaite
que, parlant des Jésuites qui l'avaient déçue, elle déclarait :
« En fait de confession et de tragédie,'je ne les choisirai ja-
mais. » -
Il faut cependant reconnaître à ces animateurs du théâtre
scolaire, toute la part qu'ils ont prise — et qui est grande -
aux progrès de la décoration scénique au xvn1110 siècle. A ce
point de vue, ils se posent en novateurs, ne reculant devant au-
cune dépense pour créer et monter leurs décors.
Ce n'est guère qu'en 1650, en effet, à l'occasion de la repré-
sentation de VAndromède de Corneille, Tragédie à machines,
donnée sur le théâtre royal de Bourbon, qu'il fut offert au pu-
blic un spectacle complet, c'est-'-dire une mise en scène adaptée
a l'intrigue et illustrant le jeu des acteurs exactement situés
dans le milieu convenable. Comme l'écrivait alors Corneille
dans l' « Argument » de sa pièce, « chaque acte, aussi bien que
le prologue, a sa décoration particulière, et du moins une ma-
chine volante, machines qui font le nœud et le dénouement de'
la tragédie et qui sont si nécessaires que vous n'en sauriez re-
trancher aucune que vous ne fassiez tomber tout l'édice ».
Le Théâtre des Jésuites au Collège d'AUCH
au XVIIe Siècle
par M. S. PENNES
(Suite)
Après cette fidèle évocation des trois programmes conser-
vés dans les archives de notre Cité, il semble possible d'estimer
— sans faire preuve, d'un esprit de dénigrement excessif — que
les distractions théâtrales offertes au public auscitain par les
bons- pères qui veillaient sur les destinées du Collège, étaient
très modérément passionnantes. Mise à part la tragédie d'Alré'e'
et Thieste, d'ailleurs adaptée de l'œuvre de Sénèque, et dont
l'intrigue pouvait soulever chez les spectateurs une certaine
émotion, aucun intérêt scénique ne se dégage réellement de ces
pauvres éJucubrations d'une désolante faiblesse, si l'on en peut
Juger par les sommaires qui nous en sont parvenus. Et l'on
comprend la réflexion désabusée de Dreux de Radier qui, à
Poitiers, se plaignait de n'en avoir pas eu pour son argent. La
Reine Christine de Suède était du même avis. En 1656, elle avait
assisté à une représentation extraordinaire organisée en son
honneur au collège de Compiègne. Elle en fut si peu satisfaite
que, parlant des Jésuites qui l'avaient déçue, elle déclarait :
« En fait de confession et de tragédie,'je ne les choisirai ja-
mais. » -
Il faut cependant reconnaître à ces animateurs du théâtre
scolaire, toute la part qu'ils ont prise — et qui est grande -
aux progrès de la décoration scénique au xvn1110 siècle. A ce
point de vue, ils se posent en novateurs, ne reculant devant au-
cune dépense pour créer et monter leurs décors.
Ce n'est guère qu'en 1650, en effet, à l'occasion de la repré-
sentation de VAndromède de Corneille, Tragédie à machines,
donnée sur le théâtre royal de Bourbon, qu'il fut offert au pu-
blic un spectacle complet, c'est-'-dire une mise en scène adaptée
a l'intrigue et illustrant le jeu des acteurs exactement situés
dans le milieu convenable. Comme l'écrivait alors Corneille
dans l' « Argument » de sa pièce, « chaque acte, aussi bien que
le prologue, a sa décoration particulière, et du moins une ma-
chine volante, machines qui font le nœud et le dénouement de'
la tragédie et qui sont si nécessaires que vous n'en sauriez re-
trancher aucune que vous ne fassiez tomber tout l'édice ».
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