Titre : Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire & scientifique du Gers
Auteur : Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers. Auteur du texte
Éditeur : Impr. F. Cocharaux (Auch)
Date d'édition : 1991-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34426497s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 31687 Nombre total de vues : 31687
Description : 01 avril 1991 01 avril 1991
Description : 1991/04/01 (A92)-1991/06/30. 1991/04/01 (A92)-1991/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6576580z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC20-66
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/02/2014
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- SOMMAIRE
- COMMUNICATIONS
- BIBLIOGRAPHIE
- CHRONIQUE
DEUXIÈME TRIMESTRE 1991 235
BIBLIOGRAPHIE
Louis CANIER: Fantômes vivants (Nouvelles et récits), Imprimerie
Pottier, Moulins 1990.
Il y a trois ans nous avions eu, ici même, à rendre compte du
premier roman de M. Louis Canier : La douceur cachée. Le talent qui s'y
manifestait et que nous eûmes alors plaisir à saluer, ce deuxième livre
le confirme qui n'est pas un roman, mais un recueil de nouvelles : ce genre
très prisé dans la littérature anglo-saxonne, (les succès d'Edith Wharton,
de Henry James sont là pour en témoigner), mais qu'un préjugé bien
français nous fait considérer encore avec circonspection.
Et pourtant, n'a-t-il pas — et très anciennement — acquis chez nous
des lettres de noblesse ? Avec, par exemple, l'auteur anonyme des Cent
Nouvelles nouvelles et les DEVISANTES de l'Heptaméron ; Sorel, Scarron ou
Segrais ; plus près de nous, parmi les grands qui l'ont illustré : Charles
Nodier, Prosper Mérimée, Maupassant et, de nos jours, Paul Morand,
pour borner cette énumération; sans méconnaître, bien sûr, que la tra-
dition nationale qu'ils représentent a pu être réactivée, au XIXe siècle,
par l'influence de maîtres étrangers : Edgar Poe, Pouchkine, Gogol, au
premier rang, et, par la suite, Tourgueniev et Tchekov.
Tout en réussissant avec bonheur, Paul Morand reconnaissait que
« la nouvelle est un saut périlleux, qu'elle ne pardonne pas », en raison
sans doute de sa première exigence : aller à l'essentiel, sans perte de
temps, dans le souci permanent de préserver les équilibres, ce qui suppose,
on s'en doute, des prodiges d'adresse et de concision. Car la brièveté
qui la caractérise garantit sa qualité. On se rappelle la définition facé-
tieuse de la nouvelle donnée par M. Jacques Laurent : « quand un per-
sonnage tousse dans un roman, il a tout juste un rhume. Dans une nou-
velle, c'est qu'il est tuberculeux ». Si donc la loi du genre est d'aller à
l'essentiel, de dépouiller le récit de tout ce qui l'encombrerait inutilement,
le difficile est de lui conférer vie et vraisemblance à la faveur d'une
situation particulière susceptible de mettre en évidence l'intime réalité
des êtres.
C'est ce qu'a tenté et, dans l'ensemble, réussi, M. Canier, dans un
livre qui regroupe dix-sept récits, les plus longs n'excédant pas vingt
pages et, quatre, les plus courts.
D'emblée, une question se pose : ce recueil n'est-il qu'une simple suc-
cession de nouvelles mises bout à bout ? Ou devons-nous y voir, en le
parcourant, un ensemble où les textes forment un tout cohérent ? Sans
doute, comme tous ses prédécesseurs y ont prétendu, M. Louis Canier a
BIBLIOGRAPHIE
Louis CANIER: Fantômes vivants (Nouvelles et récits), Imprimerie
Pottier, Moulins 1990.
Il y a trois ans nous avions eu, ici même, à rendre compte du
premier roman de M. Louis Canier : La douceur cachée. Le talent qui s'y
manifestait et que nous eûmes alors plaisir à saluer, ce deuxième livre
le confirme qui n'est pas un roman, mais un recueil de nouvelles : ce genre
très prisé dans la littérature anglo-saxonne, (les succès d'Edith Wharton,
de Henry James sont là pour en témoigner), mais qu'un préjugé bien
français nous fait considérer encore avec circonspection.
Et pourtant, n'a-t-il pas — et très anciennement — acquis chez nous
des lettres de noblesse ? Avec, par exemple, l'auteur anonyme des Cent
Nouvelles nouvelles et les DEVISANTES de l'Heptaméron ; Sorel, Scarron ou
Segrais ; plus près de nous, parmi les grands qui l'ont illustré : Charles
Nodier, Prosper Mérimée, Maupassant et, de nos jours, Paul Morand,
pour borner cette énumération; sans méconnaître, bien sûr, que la tra-
dition nationale qu'ils représentent a pu être réactivée, au XIXe siècle,
par l'influence de maîtres étrangers : Edgar Poe, Pouchkine, Gogol, au
premier rang, et, par la suite, Tourgueniev et Tchekov.
Tout en réussissant avec bonheur, Paul Morand reconnaissait que
« la nouvelle est un saut périlleux, qu'elle ne pardonne pas », en raison
sans doute de sa première exigence : aller à l'essentiel, sans perte de
temps, dans le souci permanent de préserver les équilibres, ce qui suppose,
on s'en doute, des prodiges d'adresse et de concision. Car la brièveté
qui la caractérise garantit sa qualité. On se rappelle la définition facé-
tieuse de la nouvelle donnée par M. Jacques Laurent : « quand un per-
sonnage tousse dans un roman, il a tout juste un rhume. Dans une nou-
velle, c'est qu'il est tuberculeux ». Si donc la loi du genre est d'aller à
l'essentiel, de dépouiller le récit de tout ce qui l'encombrerait inutilement,
le difficile est de lui conférer vie et vraisemblance à la faveur d'une
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C'est ce qu'a tenté et, dans l'ensemble, réussi, M. Canier, dans un
livre qui regroupe dix-sept récits, les plus longs n'excédant pas vingt
pages et, quatre, les plus courts.
D'emblée, une question se pose : ce recueil n'est-il qu'une simple suc-
cession de nouvelles mises bout à bout ? Ou devons-nous y voir, en le
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