Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1928-01-10
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 10 janvier 1928 10 janvier 1928
Description : 1928/01/10 (Numéro 9573). 1928/01/10 (Numéro 9573).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k657327m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
DIRECTEUR POLITIQUE JOURNAL RÉPUBLICAIN D U MATIN
ANNONCES fc ABON/iEIKIENTS:
Ella mil reçue, MARDI Do an 75 tr
A L'ASUCE HAVAS
JetS.EueLeBajUrd JANVIER TELEPHONES
A PARIS JANVIER RENNES
20, Bd Montmartre 1928 367S-3876-3677-3S78
Chèques postaux SI Guillaume tut. 07.39-01.83
25 CENT'MRS
Adresse Télégraphique OUCLAIR-RENNES
FU TÉliGRAPSIQUI SPÉCIU.
La construction, seul remède au taudis
Nous avons vu que l'angois-;ante
question du taudis présente une triple
importance politique, sociale, éco-
nomique (1). Elle soulève un problème
dont la connexité avec celui de la
nata.lité et de la mortalité saute aux
yeux celui du logement sain. de la
maison de bien-être où la vie de
famille fleurira sous les rayons du
solrjl. Pour venir à bout de ces deux
grands ennemis de la eanté publique,
le cracha: et ses bacilles mortels, le
taudis et son lent travail d'intoxica-
tion, un effort d'éducation populaire.
de grande envergure, doit èire tenté.
Je sais un roman de Zola Travail,
l'un des quatre Evangiles où
revient sans cesse, comme un leit-
motiv allègre, l'évocation du Logis
vainqueur du Taudis. La demeure du
Travail sera gaie. Zola revient sans
se lasser sur cette épithète Les
petites maisons si gaies. La salle à
manger si propre, si gaie. La pro-
preté gaie de la maison entourée de
verdure. La maison si gaie sous le
soleil couchant. La maison gentille et
gaie. La tuberculose n'a pas d'enne-
mie plus sûre que la maison enso-
leillée. Le soleil est le grand guéris-
seur. Ce que le taudis tue d'abord.
c'est l'enfant. De l'air, de l'eau, de la
lumière, du soleil, de la propreté, de
l'hygiène font, des enfants, des êtres
solides et beaux. De tous les problè-
mes que l'après-guerre a poses, la
îuite contre la mortalité infantile est
Je plus immédiat et le plus humain.
Le seul remède efficace au taudis,
c'est, vous le concevez, la construc-
iion. Il faut construire pour combattre
le logement sans soleil et les ravages
qu'il engendre aJcoolisme, tubercu-
lose, paupérisme, mortalite infantile.
Il faut construire pour favoriser la
natalité, consolider la famille, forti-
fier la société, protéger l'ordre, assu-
rer le progrès. Sous peine de carerce
mortelle, la démocratie, issue des
révolutions populaires, a l'obligation
Je la substituer sans plus de retard
la maison saine et gaie, à ce legs des
iûcienc tégimts, le taudis.
Donc il faut construire. Il faut.
Voilà un impératif qu'il est facile
d'élaborer, mais à propos duquel on
ne manquera pas d'utiliser le dicton
fameux Les conseilleurs ne son;
pas les payeurs ». Dans cet ordre
d'idées, ou plutôt de faits, l'esprit le
moins attentif prévient lès objectons
et l'oeil le moins exercé aperçoit les
obstacles. Construction implique in-
vestisseme.ut de capitaux. Ecoutez
l'objection du capitaliste La bâtisse
moyenne revenait, en 1914, à 7 ou
800 francs au mètre superficiel. Elle
revient, aujourd'hui, à 5.500 ou
G.000 francs. Et, une fois édifiée, la
maison à loyers modestes sera con-
currencée par la maison ancienne-
ment construite où le propriétaire ne
peut augmenter ses loyers que de
100 sur le chiffre d'avant-guerre.
Comment voulez-vous que l'on cons-
truise dans ces conditions 7 Le bâtis-
seur voudrait au moins tirer de ses t
capitaux une rémunération sensible-
ment égale à celle des autres pïace-
ments 1
Bien. Tournons-nous, alors, vers le." t
pouvoirs publics. Les statistiques nous
apprennent que la France manque 1
actuellement de 650.0000 logements, r
dont 400.000 pour le département de la
Seine que près de 50.000 ménages
vivent dans des pièces uniques, amé-
nagées au. sous-sol, avec des enfants
souvent en grand nombre. Si l'on
voulait satisfaire les besoins les plus
urgents, il faudrait construire 200.000
maisons, améliorer ou détruire de
à habitations insalubres.
Pour venir à bout de ce travail de
Titan, on estime que la collaboration
de l'Etat devrait être dans l'ordre de
&00 millions à 1 milliard. Or. les
crédits ouverts au budget de 1928 ne a
permettront d'édifier que de 8 à t
9.000 maisons. C'est peu. Mais est-il v
possible, quand on songe aux formi- il
dables charges de l'Etal, à notre bud- v
get de quelque trente milliards aux
dépenses, d'envisager une plus large
coopération financière 7
Retournons-nous du côté des muni-
cipalités. Certes, M. Herriot, maire
de Lyon, le proclamait, en avril der-
nier, dans la ville qu'il administre, en
séance du Congrès de. la Tuberculose
l'administrateur d'une cité a le
pressant devoir d'intervenir, à chaque
instant de sa vie publique, pour pré-
venir ce mal (la tuberculose) que l'on
a tant de peine à guérir.. Lorsque.
disait-il, -n connak une ville comme
je crois connattre celle-ci, rue par rue,
presque maison par maison, on voit
la différence de recrutement des tu-
berculeua .i.ire les quartiers à mau-
vaises habitations et les quartiers à
logements salubres. Lorsque seront
liquidés les b ands problèmes d'après-
guerre, la tache de l'administration
sera de construire des logements
sains.. Il c'est pas un maire, cons-
(1) Voir Ouest-Eclair, des !18 décembre
1SU7 et S jaoTtoc l&A,
cient des devoirs de sa charge, qui
n'approuve ce langage et ne le prenne
à son compte. hlais, ici encore,
l'argent est maître. L'idéal est d'obte-
nir des municipalités, conjointement
avec la démolition des taudis, la
création de quartiers neufs avec mai-
sons à loyers modérés. Mais, pas plus
aux municipalités qu'à 'Etat il ne
sied de demander l'impossible. Le
plus souvent, ce travail simultané de
démolition et de reconstruction, la
municipalité la mieux disposée et la
moins ei <>ttée ne l'accomplira qu'à
la cadence d'une demi-douzaine d'im-
meubles par an. C'est un rythme
beaucoup • trop lent. A Lyon, sur
4.800 demande1; adressées à l'Office
municipal des habitations à bon
marché, 465 seulement ont pu rece-
voir satisfaction en ces trois derniè-
res années 1
Reste le recours aux institutions de
l'ordre philanthropique, dont le type
est la Société d'habitations à bon
marché, et aux sociétés de crédit, dont
quelques-unes ont un caractère semi-
officiel. Notre outillage, en ce do-
maine, est i-.iportant. Nous avons, en
effet, 193 offices d'habitations à bon
marché 157 sociétés de crédit immo-
bilier 705 sociétés d'habitations ou-
vrières et comités de patronage.
La diligence que ces différents
organismes on. mise à assurer l'œu-
vre de reconstruction dans les pays
dévastés a émerveillé, avec les pays,
voisine, nos amis les Américains.
Nous pouvons compter sur eux pour
l'œuvre de demain. Leur activité,
d'ailleurs, ne s'est pas ralentie..
Malheureusement ieur action a des
limites. Pour devenir client d'un de
ces offices ou sociétés, il est néces-
saire de posséder un capital, modeste
assurément, mais dont la générali:é
des gagne-petit ouvriers, employés.
fonctionnaires des cadres subalternes,
sont bien empêchés de disposer. Autre
poi,nt les sociétés privées d'habita-
Lions à bon marché bornent sauf
exceptions, leur effort à construire la
petite maison gai6 la maisonnette
aux voleta verts que Rousseau, bien
avant Zola, apercevait dans ses rêves,
bref, la cité-jardin. Elles la construi-
sent aux abords de la ville. Or, on ne
peut songer à allonger indéfiniment
les boulevards et les avenues on ne
peut faire déferler sur la campagne
une marée sans fin de maisonnettes.
Mille raisons s'y opposent qu'il est
vraiment inutile d'énumérer. Le type
ie l'habitation collective, vaste, salu-
bre et confor.table, où l'occupant se
maintient à portée de son travail, où
la ménagère est proche du marché,
îst celui qu'il faut, de préférence,
multiplier. Habiter la cité-jardin ne
:onvient pas à tout le monde. C'est
lans la ville même, en son centre,
ju'il faut, tout bien pesé, faire porter
l'effort. Les difficultés grandissent
l'autant.
Alors, le problème est insoluble ?
'«'on, il ne l'est pas. Ardu, certes, et
:ompliqué, mais non point sans solu-
ion. Il y a. dira-t-on., les solutions que
tous proposent le socialisme et le
îommunisme ? Ecartons-les elles
iont mauvaises. On peut vaincre le
audis, nous le verrons ensemble la
)rochai.ne fois, sans cesser d'observer
e conditions essentielles d'une éco-
tomie basée sur la propriété et
'entreprise privées.
Eugène LE BRETON.
« L'Ile-de-France »
agencée en paquebot
porte-avions
LE HAVRE. 9 janvier. On procède
ctuellement a bord du grand paquebot 1
ransatlantique Ile-de-France, à des tra-
aux destines à donner au navire une
installation qui permettra aux hydra-
ions de prendre le départ à bord.
SPORTIFS
qui prenez part
AU CONCOURS
Organisé par c L'Ouest-Eclair >
vous pouvez, dès main-
tenant, envoyer vos
feuilles de réponses
à l'adresse suivante
Monsieur le Directeur
du Concours des Sportifs,
Ouest-Eclair »
38, rue du Pré-Botté
RENNES (l.-et-V.)
N'oubliez pas que la
clôture du concours est
irrévocablement fixée
au 14 janvier, et que
les feuilles de réponses
doivent être mises à
la poste, le samedi
14 AVANT minuit.
UNE MALHONNÊTETÉ
PARIS, 8 janvier. Le Times est un
journal sévère, mais juste. Il voit clair,
et il dit ce qu'il voit sans ménagements.
Au cours d'une longue étude sur la poli-
tique en France, pendant ces trois derniers
mois, le grand journal de la cité londo-
nienne raillait hier les adversaires du Gou-
vemement d'Union nationale, qui ne peu-
vent plus s'attribuer aucun mérite, si ce
n'est celui de n'avoir pas réduit ce minis-
tère à néant 1 Mais, ajoutait le Times,
ces hommes commencent à dire mainte-
nant qu'il n'est plus nécessaire de mainte-
nir au pouvoir les hommes d'Etat victo-
rieux, puisqu'on peut recueillir en toute
sécurité les fruits du succès sous la forme
de la confiance revenue et de la stabili-
sation du franc. C'est une suggestion
ridicule et malhonnête. n
Le Times a pleinement raison. Au pays
du fair play, au pays du parlementarisme
correct et tempéré, où le parti vaincu lutte
à armes égales contre le vainqueur, où l'on
ne se vole pas mutuellement les munitions
et où la fourberie disqualifie le combattant,
l'on considère à bon droit comme une
« malhonnêteté » le calcul habituel de nos
carteHistes faire de la démagogie en gas-
pillant, pour leur unique profit, le capital
de confiance et de sagesse accumulé par
les modérés. C'est la vieille méthode
recommandée par le cynique Pelletan, le
maître à penser des Sarraut, qui disait
Vous pouvez y aller, mes enfants I n'hé-
sitez pas 1 les modérés répareront nos
fautes
je crois que le temps de cette comédie
et de cette imposture est passé. On
est plus positif, plus équitable et un peu
moins poire aujourd'hui. La guerre et
l'ampleur des affaires ont donné aux an-
ciens timides le sens de la défensive et
souvent celui de l'offensive. Souhaitons
qu'il se développe rapidement chez les
républicains libéraux, sociaux et unionistes
qui, jusqu des temps récents, ont laissé
trop libre le champ électoral, où les car-
tellistès de tout poil épandaient le fumier
du mensonge et de la surenchère.
L'avertissement du Times doit être en-
tendu et la a malhonnêteté » jacobine ou
socialiste doit être dénoncée. Nous ne per-
mettrons pas que le Cartel profite de la j
reconstitution du domaine français, qui t
nous coûte assez cher, pour s'y installer
en maître et en bohème, pour y gouverner 5
en satrape, enfin pour le ravager et le livret t
aux bandes interlopes qui lui servent de
garde prétorienne. Les républicains natio-
naux ont été les architectes et les bâtisseurs e
de la maison cette fois, les porteurs de
bombes n'y rentreront pas
L.-A. PAGES. v
CONTRE-TORPILLEUR ITALIEN ̃ LEONE
La marine italienne possède trois unités de ce type Leone, Pantera et
Tigre. ils ont comme caractéristiques
Longueur 113 m. 40. Largeur 10 m. 40. Tirant d'eau S m. 50. Dépla-
cement °.200 tonnes. Puissance 50.000 ch. Vitesse & nœudé.
Arme.ment 8 pièces de 12 cm. en 4 affûts doubles 2 pièces de î6 m/m
contre avions 2 tubes lance-torpilles triples. Ils peuvertt, en outre. porter
60 mines.
Tout trois au été construit» chez Antalda.
Londres, 9 janvier. Le corres-
pondant du Daily Telegraph il à
Copenhague télégraphie
Le lieutenant Clauson Kaas, de l'a-
viation royale danoise, se propose de
tenter de voler directement de Co-
penhague à New-York en passant par
l'Irlande et Terre-Neuve dès que le
temps le permettra.
LA TERRASSE D'UN BAIN
MAURE S'EFFONDRE
Cinq victimes
Tlemcex, 9 janvier. La terrasse
3,'un bain mapre s'est effondrée, sur-
prenant de nombreuses baigneuses
dans la salle de bains. Cinq femmes
mauresques ont déjà été retirées
mortes des décombres.
(Photo Meurtsse).
Le Grand Prix Henry Deutsch de la
Meurthe et Ernest Archdeacon, d'une
allocation de 50.000 francs, créé en
1904, pour une durée de 5 ans, devant
dire attribué au premier avialeur qui,
après avoir coupé, en plein vol, une
ligne de déparf délimitée par deux po-
teaux distants de 50 mètres, irait virer
autour d'un troisième poteau, placé
500 mètres sur une perpendiculaire éle-
vée du milieu de la ligne de départ, et
reviendrait couper, en plein vol, cette
ligne de départ sans avoir louché terre
en cours de route.
L'épreuve fut gagnée le 13 janvier
1908 par Henry Farman Sur un avion
Gabriel Voisin que l'on voit iei en plein
vol et qui boucla 1 kilométra en circuit
fermé.
A 20 années d'intervalle, l'Aéro-Club
de France organise le 16 janvier un
banquet pour commémorer le glorieux
anniversaire qui marque une date mé-
morable dans l'histoire de l'aviation
DES MISSIONNAIRES
AUX MAINS DE BANDITS
CHINOIS
LONDRES, 9 janvier. Le correspon-
dant du Daily Express h Tien Tsin
mande que la mission belge de cette
ville a reçu, clandestinement, d'un
captif, la nouvelle que des bandits tien-
nent en captivité quatre prétres euro-
péens, six religieuses et un grand nom-
bre d'étudiantes chinoises et mongoles
à San Tao Ho, au nord de Ninghsia,
dans la Mongolie intérieure.
Le message ajoute que les mission-
naires sont captifs depuis trois mois et
qu'ils s'attendent journellement à être
massacrés. Les bandits eenùeut au
nombre d'une
SOURHRES =:-
0 0 0
Si vous étiez roi ?
Telle est la question posée au lendemain
de l'Epiphanie, par un de nos confrères
parisiens, à quelques chansonniers célè-
bres. Ce sujet d'enquête est loin d'être
banal. Il aurait même tout l'air d'une
farce électorale, si l'on avait sollicité l'avis
de certains candidats frétillants.
k Si j'étais roi, a répondo l'un des in-
terviewés, je commencerais par fonder une
république. » Ne vous y trompez pas
celle réplique part d'un'coeur excellent, car
seul le régime républicain permet la mul-
tiplication des rois et offre à chaque ci-
toyen la possibilité de tréner. C'est ainsi
que nous possédons 900 monarques au petit
pied. Cela nous console largement de ne
plus m:ow un souverain à sens unique.
Si vous étiez roi ? Pour bien fairc, il
fallait poser cetle question aux riches A mé-
ricains de passage en France. Les Yan-
kees aspirent tous, plus ou moins, à une
royauté absolue et déjà, nous connaissons
les rois de l'écran, de la margarine et du
celluloïd, en attendant les rois de la
k mouise » et de la poubello.
Mais, comment se fait-il que l'enquêteur
qui pose des couronnes de carton sur le
front des prétendanls facétieux, n'ait point
songe à sonder la pensée de Monseigneur
le duc de Guise ? Voilà un avis qui serait
précieux à recueillir, vous devinez pour-
quoi, et je n'hésite pas, d'ailleurs, à vous
communiquer conf identiellement ce que le
duc eût dit dans un accès de franchise, si
on l'avait interrogé
Si j'étais roi, je demanderais à
MM. Poincaré, Briand et Barthou de diri-
ger mes ministères. Très certaincmenf, je
ferais aussi appel à M. Paul Boncour.
Je crois même que Marcel Cachin ne me
refuserait pas, le caf échéant, sa collabo-
ration. Si j'étais roi, j'irais en pèlerinage
à Rome, présenter mes excuses au Saint-
Père, j'embrasserais le drapeau tricolore,
je présiderais les congrès du parti radical.
Mais, si j'étaia roi, notez-le bien, j'obtien-
drais la paix en internant Maurras et Dau-
¿et dans une nouvelle Bastille. Car je
n'aime pas les gens plus royalistes que
moi 1.
Le Petit Grégoire.
Il fait bombance. puis,
à titre de règlesnent, tire
sur le restaurateur
Paris, 9 janvier. Un élégant con-
sommateur pénétrait hier vers 21 heu-
res dans im restaurant de nuit géré
par M. Camusat, 74, boulevard Roche-
chouart. Le nouveau venu se lit servir
des plate de choix, invita des voisins
et des voisines à boire à sa table et
prolongea ses agapes jusqu'à trois
heui-es du matin, heure à laquelle M.
Camusat lui présenta la note. Le client
sembla examiner l'addition qui s'cle-
vait à 170 francs avec une attention
minutieuse, quand soudain il bondit de
sa chaise, gagna le boulevard et s'en-
fuit à toutes jambes. Le garant se
lança à sa poursuite et allait rejoindre
le fuyard, quand celui-ci se retourna,
sortit un revolver de sa poche et tira
un coup de feu sur NI. Camusat qui, par
bonheur, ne fut pas atteint. Le bandit
fut maîtrisé par des passants avant
d'avoir pu faire nouveau usage de
son arme. C'est un nomme Gaston
Berger, 21 ans. soldat au 120 régiment
de spahis en permission à Paris. Pour
toute fortune, Berger ne possédait plus
qu'une pièce de Uix centimes. t
AU XXe SIÈCLE
ET EN RÉPUBLIQUE.
Des seigneurs allemands
jouissaient encore
des droits féodaux
-♦-♦-♦-♦-♦-♦-
Ceux-ci sont enfin abolis
et 1.600.000 vassaux
deviennent citoyens libres
Berliji, 9 janvier (De notre cor-
Tespwittanl particulier).
C'est un événement de première
importance, que le vote par lequel la
Diète de Prusse. accueillant un projet
d'initiative parlementaire, vient d'a-
bolir définitivement le régime de.
̃ Gutshezirke dans la Prusse Orfenule.
La rcs'"ii que la reforme intéresse,
constituée par de très vastes proprié-
tés seigneuriales, avait nu se sous-
traire |tisi|u'ici aux effets du boule-
vi rsomom qui s'était produit en no»
wiubre, lfUS: elle avait sr;irdé des prie
vilèges et des traditions féodales,
vieilles d'au moins sept sièges, oppo-
sanfiiux nouvelles trndauces de l'AI-
li'jnajïiio. des barrières presque ineur-
'inonLahies.
Si la puissance politique des hobe-
reaux ;'i fterlin avait étla révolution, leur autorité sociale
était c< piMirlant. restée presque intac-
te dans leur? terres oÙ conti-
nuaient à régner comme des souve-
rains. jïrftoe aux privilèges fies G'v
bczirkr. que la constitution de Wei-
mur ;ivnit sfiutil iiïifw-r.
Qu'est-ce que le « Gatsbezirke »1
Qu'ent-ce que le ontxhezirke ?
C'est l'ancien district féodal, où le
seisneur le Gmsliczitzer est non
seulement le propriétaire des terres,
mais aussi Je gnuvprneiir 'les villages
et des hoiirss, même là où son droit
de propriété n'existe plus. Et cela e»
vertu dr droit* et de coutumes, ins-
taures au moment de la colonisation
militaire de la Prusse, il y a sept
cents ans.
li y avait dans la Prusse orientai
lï.wm inrtsbrzirkc. formidable forte-
resse derrière laqiulU' l'Alleimagnt
féodale et réae'ionnairo saillait in-
t.'irte sa puissance. r. nombre de environ, avaient
théoriquement le droit d'élire des
nV|>ukf p> nir le Keirh-Hajr et pour a
Dicte de Prusse, mais trmN» organi-
sation municipale leur ctait défen-
due. Tous les pouvoirs, même en
partie les pouvoirs Jmlii-iaircs, étaient
concentres dans les mains du Gutsbe-
sitzer investi également d,v pouvoir»
d'offifwr public. Or. clans centaines
localités, la population soumise à c*
régime dépassait ô.ono habitants.
Le seigneur était
an véritable souverain.
Celait le qui îinminait les
instituteurs et l'es rta&ii-urs protestant».
Cotait lui «̃̃{îal'Miieiii qui jugeait cer-
taines ciiUigorios de délits ou de crimes.
Il pouvait accorder ou refuser des docu-
menl.s ofliciels et faire anéler et con-
damner ses julininistrés, sans contrôle
et sims Jr"il d'appel des habitants.
Tout cela, selon l'ancien droit féxxlai,
qui m.-onimi.s-iii au ecijmcur non seule-
ment la possession (le !a terre, mais
aussi coIIp des habitants qui y étaient
attaches. Les siècles n'uvitiiiit apporté
que «1er; atténuations à ce droit, dues a
rintluenco du christianisme d'avant
Luther.
L'i xercice des droits de souveraineté
du Uuts.hesily.ur rencontrait si peu de
résistance de la -part des habitants,
qu'il n'y a presque pas d'exemple que
diiiio irs, élections pour le lleiohstag ou
la DièU:, les électeurs avaient mis dan»
l'unie un ucvnbre appréc.inb'e de bulle-
tins au nom de candidats autres que-
ceux du seigneur. Lorsque, il ya deux
ans. on procéda en Allemagne au rete-
it'iiduin sur la question de l'expropria-
tion des anciens princes régnants, le»
populations des districts foodnux se pro-
noncèrent en masse contre le principe
de l'expropriation, suivant la consigna
que le Gut6besitzer leur avait donnée.
C'est que le junker ne se gênait pas
pour emplover, !e jour du scrutin, les
méthodes les Plus effIcaces pour contrô-
ter les votf-s émis par,ses sujets.
.parfois peu cultivé
Si, au inouïs, ces feudataires prus-
siens avaient eu une culture en rap-
port avec leur autorité Mais, sauf Je
rares exceptions, leur savoir était
bien élémentaire ceuxqu'on voir encore au mon-
trent, dans leurs manifestations ora-
toires, une mentalité et une éduca-
tion inférieure à celle d'un ouvrier
qualifié. Il ne faut pas s'étonner, par
conséquent, de ce qui a été publié à
l'occasion du débat de la Diè;e, suc
l'état des écoles qu'ils étaient obli-
gés de maintenir dan« leur dis;rict.
Il y avait bien dans le Gutsbezirk
une autorité gouvtrnemen;ale, le
Landrat, auquel le seigneur devait
̃endr<> compte de son administration.
Hais ce fonctionnaire était toujours
jne créature du Gutsbesitzer. Il lui
hait lié, assez souvent, par des liens
le classe ou de parenté.
La nouvelle organisation
Sauf. pour quelque* districts fores-
ieu où les habitante sont très dis-
ANNONCES fc ABON/iEIKIENTS:
Ella mil reçue, MARDI Do an 75 tr
A L'ASUCE HAVAS
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A PARIS JANVIER RENNES
20, Bd Montmartre 1928 367S-3876-3677-3S78
Chèques postaux SI Guillaume tut. 07.39-01.83
25 CENT'MRS
Adresse Télégraphique OUCLAIR-RENNES
FU TÉliGRAPSIQUI SPÉCIU.
La construction, seul remède au taudis
Nous avons vu que l'angois-;ante
question du taudis présente une triple
importance politique, sociale, éco-
nomique (1). Elle soulève un problème
dont la connexité avec celui de la
nata.lité et de la mortalité saute aux
yeux celui du logement sain. de la
maison de bien-être où la vie de
famille fleurira sous les rayons du
solrjl. Pour venir à bout de ces deux
grands ennemis de la eanté publique,
le cracha: et ses bacilles mortels, le
taudis et son lent travail d'intoxica-
tion, un effort d'éducation populaire.
de grande envergure, doit èire tenté.
Je sais un roman de Zola Travail,
l'un des quatre Evangiles où
revient sans cesse, comme un leit-
motiv allègre, l'évocation du Logis
vainqueur du Taudis. La demeure du
Travail sera gaie. Zola revient sans
se lasser sur cette épithète Les
petites maisons si gaies. La salle à
manger si propre, si gaie. La pro-
preté gaie de la maison entourée de
verdure. La maison si gaie sous le
soleil couchant. La maison gentille et
gaie. La tuberculose n'a pas d'enne-
mie plus sûre que la maison enso-
leillée. Le soleil est le grand guéris-
seur. Ce que le taudis tue d'abord.
c'est l'enfant. De l'air, de l'eau, de la
lumière, du soleil, de la propreté, de
l'hygiène font, des enfants, des êtres
solides et beaux. De tous les problè-
mes que l'après-guerre a poses, la
îuite contre la mortalité infantile est
Je plus immédiat et le plus humain.
Le seul remède efficace au taudis,
c'est, vous le concevez, la construc-
iion. Il faut construire pour combattre
le logement sans soleil et les ravages
qu'il engendre aJcoolisme, tubercu-
lose, paupérisme, mortalite infantile.
Il faut construire pour favoriser la
natalité, consolider la famille, forti-
fier la société, protéger l'ordre, assu-
rer le progrès. Sous peine de carerce
mortelle, la démocratie, issue des
révolutions populaires, a l'obligation
Je la substituer sans plus de retard
la maison saine et gaie, à ce legs des
iûcienc tégimts, le taudis.
Donc il faut construire. Il faut.
Voilà un impératif qu'il est facile
d'élaborer, mais à propos duquel on
ne manquera pas d'utiliser le dicton
fameux Les conseilleurs ne son;
pas les payeurs ». Dans cet ordre
d'idées, ou plutôt de faits, l'esprit le
moins attentif prévient lès objectons
et l'oeil le moins exercé aperçoit les
obstacles. Construction implique in-
vestisseme.ut de capitaux. Ecoutez
l'objection du capitaliste La bâtisse
moyenne revenait, en 1914, à 7 ou
800 francs au mètre superficiel. Elle
revient, aujourd'hui, à 5.500 ou
G.000 francs. Et, une fois édifiée, la
maison à loyers modestes sera con-
currencée par la maison ancienne-
ment construite où le propriétaire ne
peut augmenter ses loyers que de
100 sur le chiffre d'avant-guerre.
Comment voulez-vous que l'on cons-
truise dans ces conditions 7 Le bâtis-
seur voudrait au moins tirer de ses t
capitaux une rémunération sensible-
ment égale à celle des autres pïace-
ments 1
Bien. Tournons-nous, alors, vers le." t
pouvoirs publics. Les statistiques nous
apprennent que la France manque 1
actuellement de 650.0000 logements, r
dont 400.000 pour le département de la
Seine que près de 50.000 ménages
vivent dans des pièces uniques, amé-
nagées au. sous-sol, avec des enfants
souvent en grand nombre. Si l'on
voulait satisfaire les besoins les plus
urgents, il faudrait construire 200.000
maisons, améliorer ou détruire de
à habitations insalubres.
Pour venir à bout de ce travail de
Titan, on estime que la collaboration
de l'Etat devrait être dans l'ordre de
&00 millions à 1 milliard. Or. les
crédits ouverts au budget de 1928 ne a
permettront d'édifier que de 8 à t
9.000 maisons. C'est peu. Mais est-il v
possible, quand on songe aux formi- il
dables charges de l'Etal, à notre bud- v
get de quelque trente milliards aux
dépenses, d'envisager une plus large
coopération financière 7
Retournons-nous du côté des muni-
cipalités. Certes, M. Herriot, maire
de Lyon, le proclamait, en avril der-
nier, dans la ville qu'il administre, en
séance du Congrès de. la Tuberculose
l'administrateur d'une cité a le
pressant devoir d'intervenir, à chaque
instant de sa vie publique, pour pré-
venir ce mal (la tuberculose) que l'on
a tant de peine à guérir.. Lorsque.
disait-il, -n connak une ville comme
je crois connattre celle-ci, rue par rue,
presque maison par maison, on voit
la différence de recrutement des tu-
berculeua .i.ire les quartiers à mau-
vaises habitations et les quartiers à
logements salubres. Lorsque seront
liquidés les b ands problèmes d'après-
guerre, la tache de l'administration
sera de construire des logements
sains.. Il c'est pas un maire, cons-
(1) Voir Ouest-Eclair, des !18 décembre
1SU7 et S jaoTtoc l&A,
cient des devoirs de sa charge, qui
n'approuve ce langage et ne le prenne
à son compte. hlais, ici encore,
l'argent est maître. L'idéal est d'obte-
nir des municipalités, conjointement
avec la démolition des taudis, la
création de quartiers neufs avec mai-
sons à loyers modérés. Mais, pas plus
aux municipalités qu'à 'Etat il ne
sied de demander l'impossible. Le
plus souvent, ce travail simultané de
démolition et de reconstruction, la
municipalité la mieux disposée et la
moins ei <>ttée ne l'accomplira qu'à
la cadence d'une demi-douzaine d'im-
meubles par an. C'est un rythme
beaucoup • trop lent. A Lyon, sur
4.800 demande1; adressées à l'Office
municipal des habitations à bon
marché, 465 seulement ont pu rece-
voir satisfaction en ces trois derniè-
res années 1
Reste le recours aux institutions de
l'ordre philanthropique, dont le type
est la Société d'habitations à bon
marché, et aux sociétés de crédit, dont
quelques-unes ont un caractère semi-
officiel. Notre outillage, en ce do-
maine, est i-.iportant. Nous avons, en
effet, 193 offices d'habitations à bon
marché 157 sociétés de crédit immo-
bilier 705 sociétés d'habitations ou-
vrières et comités de patronage.
La diligence que ces différents
organismes on. mise à assurer l'œu-
vre de reconstruction dans les pays
dévastés a émerveillé, avec les pays,
voisine, nos amis les Américains.
Nous pouvons compter sur eux pour
l'œuvre de demain. Leur activité,
d'ailleurs, ne s'est pas ralentie..
Malheureusement ieur action a des
limites. Pour devenir client d'un de
ces offices ou sociétés, il est néces-
saire de posséder un capital, modeste
assurément, mais dont la générali:é
des gagne-petit ouvriers, employés.
fonctionnaires des cadres subalternes,
sont bien empêchés de disposer. Autre
poi,nt les sociétés privées d'habita-
Lions à bon marché bornent sauf
exceptions, leur effort à construire la
petite maison gai6 la maisonnette
aux voleta verts que Rousseau, bien
avant Zola, apercevait dans ses rêves,
bref, la cité-jardin. Elles la construi-
sent aux abords de la ville. Or, on ne
peut songer à allonger indéfiniment
les boulevards et les avenues on ne
peut faire déferler sur la campagne
une marée sans fin de maisonnettes.
Mille raisons s'y opposent qu'il est
vraiment inutile d'énumérer. Le type
ie l'habitation collective, vaste, salu-
bre et confor.table, où l'occupant se
maintient à portée de son travail, où
la ménagère est proche du marché,
îst celui qu'il faut, de préférence,
multiplier. Habiter la cité-jardin ne
:onvient pas à tout le monde. C'est
lans la ville même, en son centre,
ju'il faut, tout bien pesé, faire porter
l'effort. Les difficultés grandissent
l'autant.
Alors, le problème est insoluble ?
'«'on, il ne l'est pas. Ardu, certes, et
:ompliqué, mais non point sans solu-
ion. Il y a. dira-t-on., les solutions que
tous proposent le socialisme et le
îommunisme ? Ecartons-les elles
iont mauvaises. On peut vaincre le
audis, nous le verrons ensemble la
)rochai.ne fois, sans cesser d'observer
e conditions essentielles d'une éco-
tomie basée sur la propriété et
'entreprise privées.
Eugène LE BRETON.
« L'Ile-de-France »
agencée en paquebot
porte-avions
LE HAVRE. 9 janvier. On procède
ctuellement a bord du grand paquebot 1
ransatlantique Ile-de-France, à des tra-
aux destines à donner au navire une
installation qui permettra aux hydra-
ions de prendre le départ à bord.
SPORTIFS
qui prenez part
AU CONCOURS
Organisé par c L'Ouest-Eclair >
vous pouvez, dès main-
tenant, envoyer vos
feuilles de réponses
à l'adresse suivante
Monsieur le Directeur
du Concours des Sportifs,
Ouest-Eclair »
38, rue du Pré-Botté
RENNES (l.-et-V.)
N'oubliez pas que la
clôture du concours est
irrévocablement fixée
au 14 janvier, et que
les feuilles de réponses
doivent être mises à
la poste, le samedi
14 AVANT minuit.
UNE MALHONNÊTETÉ
PARIS, 8 janvier. Le Times est un
journal sévère, mais juste. Il voit clair,
et il dit ce qu'il voit sans ménagements.
Au cours d'une longue étude sur la poli-
tique en France, pendant ces trois derniers
mois, le grand journal de la cité londo-
nienne raillait hier les adversaires du Gou-
vemement d'Union nationale, qui ne peu-
vent plus s'attribuer aucun mérite, si ce
n'est celui de n'avoir pas réduit ce minis-
tère à néant 1 Mais, ajoutait le Times,
ces hommes commencent à dire mainte-
nant qu'il n'est plus nécessaire de mainte-
nir au pouvoir les hommes d'Etat victo-
rieux, puisqu'on peut recueillir en toute
sécurité les fruits du succès sous la forme
de la confiance revenue et de la stabili-
sation du franc. C'est une suggestion
ridicule et malhonnête. n
Le Times a pleinement raison. Au pays
du fair play, au pays du parlementarisme
correct et tempéré, où le parti vaincu lutte
à armes égales contre le vainqueur, où l'on
ne se vole pas mutuellement les munitions
et où la fourberie disqualifie le combattant,
l'on considère à bon droit comme une
« malhonnêteté » le calcul habituel de nos
carteHistes faire de la démagogie en gas-
pillant, pour leur unique profit, le capital
de confiance et de sagesse accumulé par
les modérés. C'est la vieille méthode
recommandée par le cynique Pelletan, le
maître à penser des Sarraut, qui disait
Vous pouvez y aller, mes enfants I n'hé-
sitez pas 1 les modérés répareront nos
fautes
je crois que le temps de cette comédie
et de cette imposture est passé. On
est plus positif, plus équitable et un peu
moins poire aujourd'hui. La guerre et
l'ampleur des affaires ont donné aux an-
ciens timides le sens de la défensive et
souvent celui de l'offensive. Souhaitons
qu'il se développe rapidement chez les
républicains libéraux, sociaux et unionistes
qui, jusqu des temps récents, ont laissé
trop libre le champ électoral, où les car-
tellistès de tout poil épandaient le fumier
du mensonge et de la surenchère.
L'avertissement du Times doit être en-
tendu et la a malhonnêteté » jacobine ou
socialiste doit être dénoncée. Nous ne per-
mettrons pas que le Cartel profite de la j
reconstitution du domaine français, qui t
nous coûte assez cher, pour s'y installer
en maître et en bohème, pour y gouverner 5
en satrape, enfin pour le ravager et le livret t
aux bandes interlopes qui lui servent de
garde prétorienne. Les républicains natio-
naux ont été les architectes et les bâtisseurs e
de la maison cette fois, les porteurs de
bombes n'y rentreront pas
L.-A. PAGES. v
CONTRE-TORPILLEUR ITALIEN ̃ LEONE
La marine italienne possède trois unités de ce type Leone, Pantera et
Tigre. ils ont comme caractéristiques
Longueur 113 m. 40. Largeur 10 m. 40. Tirant d'eau S m. 50. Dépla-
cement °.200 tonnes. Puissance 50.000 ch. Vitesse & nœudé.
Arme.ment 8 pièces de 12 cm. en 4 affûts doubles 2 pièces de î6 m/m
contre avions 2 tubes lance-torpilles triples. Ils peuvertt, en outre. porter
60 mines.
Tout trois au été construit» chez Antalda.
Londres, 9 janvier. Le corres-
pondant du Daily Telegraph il à
Copenhague télégraphie
Le lieutenant Clauson Kaas, de l'a-
viation royale danoise, se propose de
tenter de voler directement de Co-
penhague à New-York en passant par
l'Irlande et Terre-Neuve dès que le
temps le permettra.
LA TERRASSE D'UN BAIN
MAURE S'EFFONDRE
Cinq victimes
Tlemcex, 9 janvier. La terrasse
3,'un bain mapre s'est effondrée, sur-
prenant de nombreuses baigneuses
dans la salle de bains. Cinq femmes
mauresques ont déjà été retirées
mortes des décombres.
(Photo Meurtsse).
Le Grand Prix Henry Deutsch de la
Meurthe et Ernest Archdeacon, d'une
allocation de 50.000 francs, créé en
1904, pour une durée de 5 ans, devant
dire attribué au premier avialeur qui,
après avoir coupé, en plein vol, une
ligne de déparf délimitée par deux po-
teaux distants de 50 mètres, irait virer
autour d'un troisième poteau, placé
500 mètres sur une perpendiculaire éle-
vée du milieu de la ligne de départ, et
reviendrait couper, en plein vol, cette
ligne de départ sans avoir louché terre
en cours de route.
L'épreuve fut gagnée le 13 janvier
1908 par Henry Farman Sur un avion
Gabriel Voisin que l'on voit iei en plein
vol et qui boucla 1 kilométra en circuit
fermé.
A 20 années d'intervalle, l'Aéro-Club
de France organise le 16 janvier un
banquet pour commémorer le glorieux
anniversaire qui marque une date mé-
morable dans l'histoire de l'aviation
DES MISSIONNAIRES
AUX MAINS DE BANDITS
CHINOIS
LONDRES, 9 janvier. Le correspon-
dant du Daily Express h Tien Tsin
mande que la mission belge de cette
ville a reçu, clandestinement, d'un
captif, la nouvelle que des bandits tien-
nent en captivité quatre prétres euro-
péens, six religieuses et un grand nom-
bre d'étudiantes chinoises et mongoles
à San Tao Ho, au nord de Ninghsia,
dans la Mongolie intérieure.
Le message ajoute que les mission-
naires sont captifs depuis trois mois et
qu'ils s'attendent journellement à être
massacrés. Les bandits eenùeut au
nombre d'une
SOURHRES =:-
0 0 0
Si vous étiez roi ?
Telle est la question posée au lendemain
de l'Epiphanie, par un de nos confrères
parisiens, à quelques chansonniers célè-
bres. Ce sujet d'enquête est loin d'être
banal. Il aurait même tout l'air d'une
farce électorale, si l'on avait sollicité l'avis
de certains candidats frétillants.
k Si j'étais roi, a répondo l'un des in-
terviewés, je commencerais par fonder une
république. » Ne vous y trompez pas
celle réplique part d'un'coeur excellent, car
seul le régime républicain permet la mul-
tiplication des rois et offre à chaque ci-
toyen la possibilité de tréner. C'est ainsi
que nous possédons 900 monarques au petit
pied. Cela nous console largement de ne
plus m:ow un souverain à sens unique.
Si vous étiez roi ? Pour bien fairc, il
fallait poser cetle question aux riches A mé-
ricains de passage en France. Les Yan-
kees aspirent tous, plus ou moins, à une
royauté absolue et déjà, nous connaissons
les rois de l'écran, de la margarine et du
celluloïd, en attendant les rois de la
k mouise » et de la poubello.
Mais, comment se fait-il que l'enquêteur
qui pose des couronnes de carton sur le
front des prétendanls facétieux, n'ait point
songe à sonder la pensée de Monseigneur
le duc de Guise ? Voilà un avis qui serait
précieux à recueillir, vous devinez pour-
quoi, et je n'hésite pas, d'ailleurs, à vous
communiquer conf identiellement ce que le
duc eût dit dans un accès de franchise, si
on l'avait interrogé
Si j'étais roi, je demanderais à
MM. Poincaré, Briand et Barthou de diri-
ger mes ministères. Très certaincmenf, je
ferais aussi appel à M. Paul Boncour.
Je crois même que Marcel Cachin ne me
refuserait pas, le caf échéant, sa collabo-
ration. Si j'étais roi, j'irais en pèlerinage
à Rome, présenter mes excuses au Saint-
Père, j'embrasserais le drapeau tricolore,
je présiderais les congrès du parti radical.
Mais, si j'étaia roi, notez-le bien, j'obtien-
drais la paix en internant Maurras et Dau-
¿et dans une nouvelle Bastille. Car je
n'aime pas les gens plus royalistes que
moi 1.
Le Petit Grégoire.
Il fait bombance. puis,
à titre de règlesnent, tire
sur le restaurateur
Paris, 9 janvier. Un élégant con-
sommateur pénétrait hier vers 21 heu-
res dans im restaurant de nuit géré
par M. Camusat, 74, boulevard Roche-
chouart. Le nouveau venu se lit servir
des plate de choix, invita des voisins
et des voisines à boire à sa table et
prolongea ses agapes jusqu'à trois
heui-es du matin, heure à laquelle M.
Camusat lui présenta la note. Le client
sembla examiner l'addition qui s'cle-
vait à 170 francs avec une attention
minutieuse, quand soudain il bondit de
sa chaise, gagna le boulevard et s'en-
fuit à toutes jambes. Le garant se
lança à sa poursuite et allait rejoindre
le fuyard, quand celui-ci se retourna,
sortit un revolver de sa poche et tira
un coup de feu sur NI. Camusat qui, par
bonheur, ne fut pas atteint. Le bandit
fut maîtrisé par des passants avant
d'avoir pu faire nouveau usage de
son arme. C'est un nomme Gaston
Berger, 21 ans. soldat au 120 régiment
de spahis en permission à Paris. Pour
toute fortune, Berger ne possédait plus
qu'une pièce de Uix centimes. t
AU XXe SIÈCLE
ET EN RÉPUBLIQUE.
Des seigneurs allemands
jouissaient encore
des droits féodaux
-♦-♦-♦-♦-♦-♦-
Ceux-ci sont enfin abolis
et 1.600.000 vassaux
deviennent citoyens libres
Berliji, 9 janvier (De notre cor-
Tespwittanl particulier).
C'est un événement de première
importance, que le vote par lequel la
Diète de Prusse. accueillant un projet
d'initiative parlementaire, vient d'a-
bolir définitivement le régime de.
̃ Gutshezirke dans la Prusse Orfenule.
La rcs'"ii que la reforme intéresse,
constituée par de très vastes proprié-
tés seigneuriales, avait nu se sous-
traire |tisi|u'ici aux effets du boule-
vi rsomom qui s'était produit en no»
wiubre, lfUS: elle avait sr;irdé des prie
vilèges et des traditions féodales,
vieilles d'au moins sept sièges, oppo-
sanfiiux nouvelles trndauces de l'AI-
li'jnajïiio. des barrières presque ineur-
'inonLahies.
Si la puissance politique des hobe-
reaux ;'i fterlin avait étla révolution, leur autorité sociale
était c< piMirlant. restée presque intac-
te dans leur? terres oÙ conti-
nuaient à régner comme des souve-
rains. jïrftoe aux privilèges fies G'v
bczirkr. que la constitution de Wei-
mur ;ivnit sfiutil iiïifw-r.
Qu'est-ce que le « Gatsbezirke »1
Qu'ent-ce que le ontxhezirke ?
C'est l'ancien district féodal, où le
seisneur le Gmsliczitzer est non
seulement le propriétaire des terres,
mais aussi Je gnuvprneiir 'les villages
et des hoiirss, même là où son droit
de propriété n'existe plus. Et cela e»
vertu dr droit* et de coutumes, ins-
taures au moment de la colonisation
militaire de la Prusse, il y a sept
cents ans.
li y avait dans la Prusse orientai
lï.wm inrtsbrzirkc. formidable forte-
resse derrière laqiulU' l'Alleimagnt
féodale et réae'ionnairo saillait in-
t.'irte sa puissance. r.
théoriquement le droit d'élire des
nV|>ukf p> nir le Keirh-Hajr et pour a
Dicte de Prusse, mais trmN» organi-
sation municipale leur ctait défen-
due. Tous les pouvoirs, même en
partie les pouvoirs Jmlii-iaircs, étaient
concentres dans les mains du Gutsbe-
sitzer investi également d,v pouvoir»
d'offifwr public. Or. clans centaines
localités, la population soumise à c*
régime dépassait ô.ono habitants.
Le seigneur était
an véritable souverain.
Celait le qui îinminait les
instituteurs et l'es rta&ii-urs protestant».
Cotait lui «̃̃{îal'Miieiii qui jugeait cer-
taines ciiUigorios de délits ou de crimes.
Il pouvait accorder ou refuser des docu-
menl.s ofliciels et faire anéler et con-
damner ses julininistrés, sans contrôle
et sims Jr"il d'appel des habitants.
Tout cela, selon l'ancien droit féxxlai,
qui m.-onimi.s-iii au ecijmcur non seule-
ment la possession (le !a terre, mais
aussi coIIp des habitants qui y étaient
attaches. Les siècles n'uvitiiiit apporté
que «1er; atténuations à ce droit, dues a
rintluenco du christianisme d'avant
Luther.
L'i xercice des droits de souveraineté
du Uuts.hesily.ur rencontrait si peu de
résistance de la -part des habitants,
qu'il n'y a presque pas d'exemple que
diiiio irs, élections pour le lleiohstag ou
la DièU:, les électeurs avaient mis dan»
l'unie un ucvnbre appréc.inb'e de bulle-
tins au nom de candidats autres que-
ceux du seigneur. Lorsque, il ya deux
ans. on procéda en Allemagne au rete-
it'iiduin sur la question de l'expropria-
tion des anciens princes régnants, le»
populations des districts foodnux se pro-
noncèrent en masse contre le principe
de l'expropriation, suivant la consigna
que le Gut6besitzer leur avait donnée.
C'est que le junker ne se gênait pas
pour emplover, !e jour du scrutin, les
méthodes les Plus effIcaces pour contrô-
ter les votf-s émis par,ses sujets.
.parfois peu cultivé
Si, au inouïs, ces feudataires prus-
siens avaient eu une culture en rap-
port avec leur autorité Mais, sauf Je
rares exceptions, leur savoir était
bien élémentaire ceux
trent, dans leurs manifestations ora-
toires, une mentalité et une éduca-
tion inférieure à celle d'un ouvrier
qualifié. Il ne faut pas s'étonner, par
conséquent, de ce qui a été publié à
l'occasion du débat de la Diè;e, suc
l'état des écoles qu'ils étaient obli-
gés de maintenir dan« leur dis;rict.
Il y avait bien dans le Gutsbezirk
une autorité gouvtrnemen;ale, le
Landrat, auquel le seigneur devait
̃endr<> compte de son administration.
Hais ce fonctionnaire était toujours
jne créature du Gutsbesitzer. Il lui
hait lié, assez souvent, par des liens
le classe ou de parenté.
La nouvelle organisation
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