Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1932-04-07
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 07 avril 1932 07 avril 1932
Description : 1932/04/07 (A12,N564). 1932/04/07 (A12,N564).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6560160p
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
0 564. - 7-4-32.
- -
LES AILES
9
Vue générale des installations de l'Ecole de pilotage de Bourges et des usines Lorraine-Hanriot.
LES AILES DANS L'INDUSTRIE AERONAUTIQUE
m - ——————————-
A BOURGES, CHEZ LORRAINE-HANRIOT
s possède aujourd'hui, sur un aérodrome splendide, un centre aéronautique remarquablement aménagé
nt une belle usine moderne et une école de pilotage. C'est là le résultat des efforts de la Lorraine-Hanriot
an Clete Générale Aéronautique) pour répondre au programme de décentralisation industrielle établi, il y a trois
an8 > Par le Ministère de l'Air. Les possibilités du centre de Bourges, sont considérables et pleines d'intérêt.
U
A
s. longtemps, nous voulions visiter
le "lallations que les Usines Lor-
rai - - -- - --- - -
1 la Société Générale
JcentrUtlqU, obéissant à la politique de
^"tra]'Sat'on géographique, avaient édi-
'"es à ourges, en plein cœur des grandes
du err
OUS U Berry-
1htdi favions que, près de la vieille cité
dé ha a e, Un des plus beaux aérodromes
aUssi ne avait été aménagé ; nous savions
a'Jssj q Une v^ritable usine avait été créée
et clUel[e Actionnait dans de très bonnes
c°nditj0 115' en utilisant uniquement la main-
QfSuvrf, !
a'e-
lout Ca méritait une grande attention,
car cet effort était le fruit d'un plan cohé-
r?nt mr, Réfléchi et aussi, il faut bien
le d- désiré ardemment par les pouvoirs
PubiiCs qUI, dans leur souci de la Défense
NationaiqCu' iS- ouhaitaient voir l'industrie aéro-
nautiqu 6ne Pas se concentrer exclusivement
ns la banlieue parisienne.
\!\f ernaine dernière, en compagnie de
•M\i ^jarre de la Belde et Treillard, nous
de la Belde et Treillard, nous
A 6 pns Je chemin de Bourges.
A 60 mètres du centre de la ville, au- sud,
en bo d etfes du centre de la vIlle, au. su ,
6 de la route de Châteauroux,
n°Us av ^ns trouvé le nouveau terrain.
tiapèz ctIvement, il est magnifique. C'est un
fallbo dont la petite base est adossée aux
dlmen gs de Bourges et dont les grandes
D'une SIOns sont de 1.200 mètres en moyenne.
.%ne Surface nette de 100 hectares, il est
de
de pre lar une zone réservée de 300 mètres
pr °ndeur qui augmente encore ses
dimensions de 60 hectares. Vers le sud,
c est^ ire entre les routes de Saint-Amand
le âteauroux, sur plus de 3 kilomètres,
Ceots hln est complètement dégagé. Cinq
cents u 1 sont ainsi <<: atterrissables ».
OUest les vents régnants viennent de
terrai Une, trouée, qui facilite la prise du
terrain a eté pratiquée dans les arbres de
la route nationale.
de Une ef ernie, que nous voyons en bordure
des e, auprès de laquelle paissent
des aUtans, est destinée à disparaître.
NlOUs
¡Clndre ns retrouvé M. Outhenin-Cha-
re, ilad minis trateu r-dé légué de la S.G.A.
et l,animteur de la Lorraine-Hanriot, ainsi
Our es. 5. abard, le directeur du Centre de
Cn 1
En ] compagnie, nous visitons les
le coin IOns, localisées près de l'entrée, dans
oUVrièr nord, à côté de l'avenue et de la cité
Constru que la municipalité de Bourges
base d lt actuellement en bordure de la petite
ase du terrain.
On rrain" d'abord des fondations
es.
ns notre plan originel, suivant les
[¡ons IOns du Ministère de l'Air, nous vou-
Usine construire ici une très importante
organisée comme l'est la S. E. C. M.,
un modèle du genre. Ceci, c'étaient les ma-
gasins en sous-sol. Au-dessus devait se
dresser un immense hall de 10.000 mètres
carrés, entouré de galeries. Hélas! nous nous
sommes aperçus à ce moment que notre
effort n'était pas suivi comme il aurait dû
l'être et que, parti d'un important pro-
gramme de décentralisation qui justifiait cet
effort, ou en venait à se contenter de réali-
sations infiniment plus modestes. Dès lors,
notre plan était trop vaste. La charpente
métallique qui avait été commandée pour
Bourges fut finalement édifiée à Argenteuil.
Vous l'avez déjà vue : c'est la nouvelle
usine Hanriot.
« Ici, nous nous contentâmes de construire
trois bâtiments de 40 x 60 mètres, suffisants
pour la production que l'on nous demandait.
Deux sont adossés à la petite base du ter-
rain, le troisième est disposé devant le se-
cond. Le plan d'extension permet, si c'est
nécessaire, d'édifier ainsi deux lignes paral-
lèles de bâtiments. »
Ainsi, il y a trois ans, ce lieu n'était
La fabrication des voilures des avions Potez 25 dans les ateliers de menuiserie
encore qu'une plaine ! Maintenant, on y
construit des avions à la chaîne.
C'est le résultat du bel effort de M. Ou-
thenin-Chalandre qui fut le créateur du
Centre de Bourges et qui, pour le réaliser,
sut s'assurer le concours du sénateur Henri
Laudier, du Département, de la Municipalité,
de la Chambre de Commerce et de l'Aéro-
Club du Berry.
Les ateliers sont de grands halls sans
aucun pilier. Toitures à deux fermes acco-
lées, bon éclairage, longues poutres en croix
qui reportent à l'extérieur les charges de la
charpente, dégageant tout l'intérieur.
Le premier bâtiment, où nous rencontrons
M. Fleury, le chef des ateliers, est affecté à
la mécanique et au montage. Nous y voyons
les derniers Potez 25, de la série actuelle.
On y travaille d'une façon très méthodique.
Au fond, sur les établis des ajusteurs et des
tôliers, voici des ferrures, des capotages,
Dans un coin, la réception des matières :
machine d'essai Amsler, mouton-pendule. A
côté, ce sont les machines-outils, tours perceu-
ses, fraiseuses. Une galerie latérale contient
l'atelier de peinture des fuselages, puis le
magasin général et le magasin-matière :
tubes, tôles, boulons de toutes dimensions
dans des casiers.
Une porte nous conduit au service du
contrôle avec sa machine à biller et son
étuve pour l'essai des bois.
La salle des traitements thermiques est
voisine; elle contient un four électrique
Ripoche pour les alliages légers et un four à
huile lourde pour les aciers.
Avant de sortir, nous rencontrons le ma-
gasin, où les voilures arrivent pour être
livrées à la chaîne de montage final..
Le deuxième atelier est celui de la menui-
serie. JLà, on fabrique les ailes; c'est le do-
maine du spruce et du contreplaqué. Ce que
l'on nous montre est fort bien fait, et les
Potez qui sortent de Bourges doivent avoir
une « cote » justifiée. Des femmes travaillent
à l'entoilage et, dans l'atelier d'enduisage,
chauffé par l'air chaud, amplement ventilé,
nous retrouvons l'odeur douceâtre des vernis
cellulosiques.
Le dernier bâtiment abrite le stockage
des avions fabriqués et les avions de l'école
de pilotage. Aux murs, des tableaux révèlent
aux élèves les mystères des magnétos et les
secrets des épissures.
Sur l'aire bétonnée voisine, face au terrain,
des Potez 25 s'alignent, prêts aux essais.
Dans le bureau de la direction, M. Dabard
nous montre comment la production a été
organisée.
— Le grand problème, à l'origine, fut celui
de la main-d'œuvre; il fallut embaucher des
ouvriers de la région qui n'avaient jamais
touché un bout de duralumin, et les former.
Cela représenta un gros effort financier, car
ce ne fut pas du jour au lendemain que notre
personnel s'est mis au courant de la cons-
truction aéronautique. Maintenant, tout va
bien et, avec 320 ouvriers, nous sortons
15 avions par mois ; 70 Potez 25 ont été
ainsi construits, et notre organisation nous
permet de doubler cette production presque
instantanément.
« Notre personnel est divisé en six classes
qui s'échelonnent de l'ouvrier de précision
jusqu'au manœuvre de troisième catégorie.
Le montage d'un Potez 25 comporte vingt-
sept opérations, de seize heures chacune. Sur
ces graphiques, nous suivons la marche ré-
gulière des travaux.
« Vous voyez que l'organisation de cette
usine est tout à fait comparable à celle des
autres ateliers de la région parisienne qui
emploient une main-d'œuvre spécialisée. La
seule différence, c'est que nos ouvriers habi-
tent Bourges ou Vierzon.
« Mais pour ne pas compromettre les
résultats acquis, il faut une grande stabilité
dans la fabrication, un travail continu, sans
secousse, sinon, nos ouvriers iront ailleurs,
seront perdus pour nous, et tout l'effort fait
l'aura été en vain.
« Enfin, autre point de vue qui a bien scn
importance l'emploi d'une main-d'œuvre
non spécialisée est très intéressante pour
l'établissement d'un programme de construc-
tion. Rien ne sert de dessiner de magnifiques
avions si, lorsqu'on en aura besoin, on ne
peut les construire facilement et avec
sécurité.
o
L'autre èlément d'activité de l'aérodrome
de Bourges, c'est l'école de pilotage. Etablie
pour recevoir 50 élèves, elle est extrêmement
sympathique. Les locaux occupent trois bâ-
timents parallèles de l'autre côté de la porte
d'entrée, face aux ateliers.
La cuisine est propre et nette, avec son
matériel bien aligné. Une petite allée conduit
au potager où poussent des légumes.
Entre deux bâtiments, notre guide nous
montre des agrès, un portique, une barre
fixe : le domaine de la culture physique. Un
pilote doit, en effet, avoir une âme saine
dans un corps sain et fort.
Puis c'est le dortoir ; rangées de châlits,
paillasses retournées, couvertures pliées, ri-
deaux bleus devant les paquetages. Combien
cette chambre a-t-elle vu de rêves de gloire.
et de batailles de polochon !
A côté, la salle de douches et les lavabos.
Puis la salle de lecture. Des tables, des
bancs, des journaux, des revues, et, soigneu-
sement collé sur une feuille de contreplaqué,
le jeu des Ailes, celui qu'André Costa a
dessiné, pour la plus grande joie de nos
lecteurs. Mais le jeu des Ailes de l'école de
Bourges est un jeu officiel; il porte en plein
milieu le très apparent tampon « S. F. A. -
ACCEPTÉ. »
Au mur, un graphique du temps. Chaque
journée, marquée par un rond, est divisée en
quatre quartiers; des couleurs variées
donnent l'aspect du temps. Un coup d'œil
nous indique que l'hiver est assez mauvais.
A ce propos, il serait peut-être intéressant
que l'école reçoive ses élèves assez tôt pour
les dégrossir pendant la période de mauvais
temps, de façon que les premiers beaux jours
coïncident avec l'entraînement pour le
brevet. Il faut, en effet, deux mois avant que
les moniteurs puissent lâcher les élèves, c'est-
à-dire 10 à Il heures de double commande ;
ensuite, on doit compter 25 heures de vol
seul avant de s'attaquer au brevet.
Nous voici dans la salle de cours. Il ne
s'agit pas d'une pédagogie rébarbative. Bien
au contraire, la mécanique enseignée à
Bourges semble amusante au possible. On a
envie de s'asseoir devant les tables pour voir
fonctionner cet énorme cylindre en bois, de
démonstration, avec sa lampe électrique qui
s'allume au moment de l'explosion. Vu de
cette façon, le cycle à quatre temps est très
A gauche, les avions de début Lorraine-Hanriot 410. utilisés par l'école de Bourges: à droite, les avions Potez 25 qui ont été fabriqués par l'usine.
- -
LES AILES
9
Vue générale des installations de l'Ecole de pilotage de Bourges et des usines Lorraine-Hanriot.
LES AILES DANS L'INDUSTRIE AERONAUTIQUE
m - ——————————-
A BOURGES, CHEZ LORRAINE-HANRIOT
s possède aujourd'hui, sur un aérodrome splendide, un centre aéronautique remarquablement aménagé
nt une belle usine moderne et une école de pilotage. C'est là le résultat des efforts de la Lorraine-Hanriot
an Clete Générale Aéronautique) pour répondre au programme de décentralisation industrielle établi, il y a trois
an8 > Par le Ministère de l'Air. Les possibilités du centre de Bourges, sont considérables et pleines d'intérêt.
U
A
s. longtemps, nous voulions visiter
le "lallations que les Usines Lor-
rai - - -- - --- - -
1 la Société Générale
JcentrUtlqU, obéissant à la politique de
^"tra]'Sat'on géographique, avaient édi-
'"es à ourges, en plein cœur des grandes
du err
OUS U Berry-
1htdi favions que, près de la vieille cité
dé ha a e, Un des plus beaux aérodromes
aUssi ne avait été aménagé ; nous savions
a'Jssj q Une v^ritable usine avait été créée
et clUel[e Actionnait dans de très bonnes
c°nditj0 115' en utilisant uniquement la main-
QfSuvrf, !
a'e-
lout Ca méritait une grande attention,
car cet effort était le fruit d'un plan cohé-
r?nt mr, Réfléchi et aussi, il faut bien
le d- désiré ardemment par les pouvoirs
PubiiCs qUI, dans leur souci de la Défense
NationaiqCu' iS- ouhaitaient voir l'industrie aéro-
nautiqu 6ne Pas se concentrer exclusivement
ns la banlieue parisienne.
\!\f ernaine dernière, en compagnie de
•M\i ^jarre de la Belde et Treillard, nous
de la Belde et Treillard, nous
A 6 pns Je chemin de Bourges.
A 60 mètres du centre de la ville, au- sud,
en bo d etfes du centre de la vIlle, au. su ,
6 de la route de Châteauroux,
n°Us av ^ns trouvé le nouveau terrain.
tiapèz ctIvement, il est magnifique. C'est un
fallbo dont la petite base est adossée aux
dlmen gs de Bourges et dont les grandes
D'une SIOns sont de 1.200 mètres en moyenne.
.%ne Surface nette de 100 hectares, il est
de
de pre lar une zone réservée de 300 mètres
pr °ndeur qui augmente encore ses
dimensions de 60 hectares. Vers le sud,
c est^ ire entre les routes de Saint-Amand
le âteauroux, sur plus de 3 kilomètres,
Ceots hln est complètement dégagé. Cinq
cents u 1 sont ainsi <<: atterrissables ».
OUest les vents régnants viennent de
terrai Une, trouée, qui facilite la prise du
terrain a eté pratiquée dans les arbres de
la route nationale.
de Une ef ernie, que nous voyons en bordure
des e, auprès de laquelle paissent
des aUtans, est destinée à disparaître.
NlOUs
¡Clndre ns retrouvé M. Outhenin-Cha-
re, ilad minis trateu r-dé légué de la S.G.A.
et l,animteur de la Lorraine-Hanriot, ainsi
Our es. 5. abard, le directeur du Centre de
Cn 1
En ] compagnie, nous visitons les
le coin IOns, localisées près de l'entrée, dans
oUVrièr nord, à côté de l'avenue et de la cité
Constru que la municipalité de Bourges
base d lt actuellement en bordure de la petite
ase du terrain.
On rrain" d'abord des fondations
es.
ns notre plan originel, suivant les
[¡ons IOns du Ministère de l'Air, nous vou-
Usine construire ici une très importante
organisée comme l'est la S. E. C. M.,
un modèle du genre. Ceci, c'étaient les ma-
gasins en sous-sol. Au-dessus devait se
dresser un immense hall de 10.000 mètres
carrés, entouré de galeries. Hélas! nous nous
sommes aperçus à ce moment que notre
effort n'était pas suivi comme il aurait dû
l'être et que, parti d'un important pro-
gramme de décentralisation qui justifiait cet
effort, ou en venait à se contenter de réali-
sations infiniment plus modestes. Dès lors,
notre plan était trop vaste. La charpente
métallique qui avait été commandée pour
Bourges fut finalement édifiée à Argenteuil.
Vous l'avez déjà vue : c'est la nouvelle
usine Hanriot.
« Ici, nous nous contentâmes de construire
trois bâtiments de 40 x 60 mètres, suffisants
pour la production que l'on nous demandait.
Deux sont adossés à la petite base du ter-
rain, le troisième est disposé devant le se-
cond. Le plan d'extension permet, si c'est
nécessaire, d'édifier ainsi deux lignes paral-
lèles de bâtiments. »
Ainsi, il y a trois ans, ce lieu n'était
La fabrication des voilures des avions Potez 25 dans les ateliers de menuiserie
encore qu'une plaine ! Maintenant, on y
construit des avions à la chaîne.
C'est le résultat du bel effort de M. Ou-
thenin-Chalandre qui fut le créateur du
Centre de Bourges et qui, pour le réaliser,
sut s'assurer le concours du sénateur Henri
Laudier, du Département, de la Municipalité,
de la Chambre de Commerce et de l'Aéro-
Club du Berry.
Les ateliers sont de grands halls sans
aucun pilier. Toitures à deux fermes acco-
lées, bon éclairage, longues poutres en croix
qui reportent à l'extérieur les charges de la
charpente, dégageant tout l'intérieur.
Le premier bâtiment, où nous rencontrons
M. Fleury, le chef des ateliers, est affecté à
la mécanique et au montage. Nous y voyons
les derniers Potez 25, de la série actuelle.
On y travaille d'une façon très méthodique.
Au fond, sur les établis des ajusteurs et des
tôliers, voici des ferrures, des capotages,
Dans un coin, la réception des matières :
machine d'essai Amsler, mouton-pendule. A
côté, ce sont les machines-outils, tours perceu-
ses, fraiseuses. Une galerie latérale contient
l'atelier de peinture des fuselages, puis le
magasin général et le magasin-matière :
tubes, tôles, boulons de toutes dimensions
dans des casiers.
Une porte nous conduit au service du
contrôle avec sa machine à biller et son
étuve pour l'essai des bois.
La salle des traitements thermiques est
voisine; elle contient un four électrique
Ripoche pour les alliages légers et un four à
huile lourde pour les aciers.
Avant de sortir, nous rencontrons le ma-
gasin, où les voilures arrivent pour être
livrées à la chaîne de montage final..
Le deuxième atelier est celui de la menui-
serie. JLà, on fabrique les ailes; c'est le do-
maine du spruce et du contreplaqué. Ce que
l'on nous montre est fort bien fait, et les
Potez qui sortent de Bourges doivent avoir
une « cote » justifiée. Des femmes travaillent
à l'entoilage et, dans l'atelier d'enduisage,
chauffé par l'air chaud, amplement ventilé,
nous retrouvons l'odeur douceâtre des vernis
cellulosiques.
Le dernier bâtiment abrite le stockage
des avions fabriqués et les avions de l'école
de pilotage. Aux murs, des tableaux révèlent
aux élèves les mystères des magnétos et les
secrets des épissures.
Sur l'aire bétonnée voisine, face au terrain,
des Potez 25 s'alignent, prêts aux essais.
Dans le bureau de la direction, M. Dabard
nous montre comment la production a été
organisée.
— Le grand problème, à l'origine, fut celui
de la main-d'œuvre; il fallut embaucher des
ouvriers de la région qui n'avaient jamais
touché un bout de duralumin, et les former.
Cela représenta un gros effort financier, car
ce ne fut pas du jour au lendemain que notre
personnel s'est mis au courant de la cons-
truction aéronautique. Maintenant, tout va
bien et, avec 320 ouvriers, nous sortons
15 avions par mois ; 70 Potez 25 ont été
ainsi construits, et notre organisation nous
permet de doubler cette production presque
instantanément.
« Notre personnel est divisé en six classes
qui s'échelonnent de l'ouvrier de précision
jusqu'au manœuvre de troisième catégorie.
Le montage d'un Potez 25 comporte vingt-
sept opérations, de seize heures chacune. Sur
ces graphiques, nous suivons la marche ré-
gulière des travaux.
« Vous voyez que l'organisation de cette
usine est tout à fait comparable à celle des
autres ateliers de la région parisienne qui
emploient une main-d'œuvre spécialisée. La
seule différence, c'est que nos ouvriers habi-
tent Bourges ou Vierzon.
« Mais pour ne pas compromettre les
résultats acquis, il faut une grande stabilité
dans la fabrication, un travail continu, sans
secousse, sinon, nos ouvriers iront ailleurs,
seront perdus pour nous, et tout l'effort fait
l'aura été en vain.
« Enfin, autre point de vue qui a bien scn
importance l'emploi d'une main-d'œuvre
non spécialisée est très intéressante pour
l'établissement d'un programme de construc-
tion. Rien ne sert de dessiner de magnifiques
avions si, lorsqu'on en aura besoin, on ne
peut les construire facilement et avec
sécurité.
o
L'autre èlément d'activité de l'aérodrome
de Bourges, c'est l'école de pilotage. Etablie
pour recevoir 50 élèves, elle est extrêmement
sympathique. Les locaux occupent trois bâ-
timents parallèles de l'autre côté de la porte
d'entrée, face aux ateliers.
La cuisine est propre et nette, avec son
matériel bien aligné. Une petite allée conduit
au potager où poussent des légumes.
Entre deux bâtiments, notre guide nous
montre des agrès, un portique, une barre
fixe : le domaine de la culture physique. Un
pilote doit, en effet, avoir une âme saine
dans un corps sain et fort.
Puis c'est le dortoir ; rangées de châlits,
paillasses retournées, couvertures pliées, ri-
deaux bleus devant les paquetages. Combien
cette chambre a-t-elle vu de rêves de gloire.
et de batailles de polochon !
A côté, la salle de douches et les lavabos.
Puis la salle de lecture. Des tables, des
bancs, des journaux, des revues, et, soigneu-
sement collé sur une feuille de contreplaqué,
le jeu des Ailes, celui qu'André Costa a
dessiné, pour la plus grande joie de nos
lecteurs. Mais le jeu des Ailes de l'école de
Bourges est un jeu officiel; il porte en plein
milieu le très apparent tampon « S. F. A. -
ACCEPTÉ. »
Au mur, un graphique du temps. Chaque
journée, marquée par un rond, est divisée en
quatre quartiers; des couleurs variées
donnent l'aspect du temps. Un coup d'œil
nous indique que l'hiver est assez mauvais.
A ce propos, il serait peut-être intéressant
que l'école reçoive ses élèves assez tôt pour
les dégrossir pendant la période de mauvais
temps, de façon que les premiers beaux jours
coïncident avec l'entraînement pour le
brevet. Il faut, en effet, deux mois avant que
les moniteurs puissent lâcher les élèves, c'est-
à-dire 10 à Il heures de double commande ;
ensuite, on doit compter 25 heures de vol
seul avant de s'attaquer au brevet.
Nous voici dans la salle de cours. Il ne
s'agit pas d'une pédagogie rébarbative. Bien
au contraire, la mécanique enseignée à
Bourges semble amusante au possible. On a
envie de s'asseoir devant les tables pour voir
fonctionner cet énorme cylindre en bois, de
démonstration, avec sa lampe électrique qui
s'allume au moment de l'explosion. Vu de
cette façon, le cycle à quatre temps est très
A gauche, les avions de début Lorraine-Hanriot 410. utilisés par l'école de Bourges: à droite, les avions Potez 25 qui ont été fabriqués par l'usine.
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