Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1931-09-17
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 17 septembre 1931 17 septembre 1931
Description : 1931/09/17 (A11,N535). 1931/09/17 (A11,N535).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6555784f
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2013
N° 535. — 17-U-31
LES AILES - 11 ---
.GUERDAIS 95 eV
AVION DE TOURISME DE L'ELITE H
GAGNE LE TOUR DE FRANCE 1931
PILOTE MASSOT I
SURETE - RAPIDITÉ - ÉCONOMIE I
54, avenue du MARECHAL-FOCH, St-CLOUD - Tél.: Val-d'Or 02-22 I
,:' :;.:..:,:<-\s':"-';:: :'_::"':":;-¡o:-)S;,:.- L :" ::: ';/;;
111111111111111111 nllllllllili Il III 1111111111111111111111111111111111111111111111111111 n 11111111111111 tlll 1111 1111 1111 III U:
L'HÉLICE moxoblog FORGBE
CHAUVIÈRE
=E triomphe avec E
S BOSSOUTROT ET ROSSI Ë
5 et avec i
S PAILLARD ET MERMOZ Ë
= 40, avenue de la République, Paris m Xh Tél. Roquette 15-08 =
MIIIIIIMIIMIIMMIIMIII IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
r AVIATEURS
portez tous votre zinc préféré en
épingle de cravate ou en broche
pour cravate de chasse. Réduction
exacte des marques : Bréguet, Salm-
son, Spad, Morane, Nieuport (bi-
plans et sesquiplans). Insignes de
Pilote en réduction
Prix défiunt toute concurrence
Tarif sur demande PORFILET, 130, rue Saint-Maur
Ouvert jusqu'à 20 heures PARIS (XIe)
1 INVENTEURS: |!
Avez-vous une invention concernant l'Aéronau-
tique, à faire breveter? Adressez-vous à
.L'Office des Brevets Aéronautiques
33, rue Godot-de-Mauroy, PARIS (9e)
Téléph.: Richelieu 91-26
qui, grâce à son bureau spécialisé en matière
d'aviation vous dira si votre invention est
viable et sous quel angle vous devez envisager
sa mise en valeur. L'Office s'occupe également
des marques déposées, dessins, modèles. Procès en
contrefaçons et recherches d'antériorité.
Correspondants monde entier.
HÉLICES MÉTALLiQUES
RATIER
A incidence retable
C/~*7T't
1 ,( Breve/é SGDG). }J
glff - 1 -
1
i— ~- ~-~ 1
L
P. Raf/ep. Constructeur.
Téléphoné •
.9J.J Roule cie ChJ.f/llôn. Montrouge A Seine) n e |
553 km. 880. Dans ce cas, l'amélioration
n'est que de 3 pour cent. Peut-être, peut-on
trouver que c'est bien peu et que les mo-
difications apportées au dernier modèle
de Supermarine de course n'ont pas été
très efficaces.
Ce serait sans doute se tromper, car
Waghorn, Atcherley et Boothman n'ont
pas couru de la même façon. Boothman
nous a donné l'impression de ne pas pous-
ser et de ménager son moteur ; sans doute,
avait-il ses raisons Nous le saurons peut-
être un jour, si l'Angleterre veut bien nous
le dire.
FEU LA COUPE SCHNEIDER
Après le vol de Boothman, c'est une
longue période d'attente ; mais aucun
autre appareil ne reprend le départ et la
radio annonce que la course est finie. Les
spectateurs quittent les plages. La liberté
est rendue à la rade. Les bateaux lèvent
l'ancre et, à 15 h. 30, le Colombie termine
sa croisière par une promenade autour de
l'île de Wight.
A Calshot pourtant, on ne voulut pas
rester sur cette impression désagréable
d'une Coupe remportée avec l'effort mini-
mum, sans avoir montré tout ce que pou-
vaient donner les machines. Stainforth prit
le S-6 B 1596 spécialement équipé et décida
de s'attaquer officiellement au record mon-
dial de la vitesse qui appartenait depuis
1929 au commandant Orlebar, le chef de
l'escadrille de haute vitesse, avec
575 km. 700.
Stainforth décolla à 16 h. 18 et effectua
quatre passages dans chaque sens, sur la
base réglementaire de 3 km., devant les
chronométreurs officiels. Voici les ré-
sultats qui furent publiés à la suite de ce
col :
1er passage 601 km.-h. 640
2" passage 625 km.-h. 490
3e passage 595 km.-h. 230
4" passage 617 km.-h. 670
Moyenne générale : 610 km.-h.
Il semble pourtant que ces chiffres ne
soient pas encore définitifs, car on parle
d'une autre tentative contre le même re-
cord du monde de vitesse avec un S-6 B
Inuni d'un moteur spécialement construit
Pour cette performance, c'est-à-dire ca-
Pable de tenir pendant une dizaine de
minutes.
Pour nous résumer, nous dirons que la
Maîtrise des Britanniques en matière
cl'hYdraviation de grande vitesse, tant au
POint de vue du planeur que du moteur, a
Perltlis de donner à ces vols, pourtant dàn-
5ereux, un tel caractère d'aisance et de
acUité que le spectateur le plus prévenu,
en voyant défiler Boothman pense : Ce
n'est Que cela l »
POUR UNE NAVIGATION SURE
La ii Droite- G onio Bertin
Charles Bertin qui a déjà bouleversé les traditions maritimes avec sa
méthode rapide pour faire le point, vient de présenter à l'Académie
des Sciences un développement de cette méthode destinée à utiliser
avec facilité et exactitude les relèvements radiogonométriques.
c
HARLES Bertin est bien connu des ma-
rins et des aviateurs. C'est un révo-
lutionnaire à sa façon et, pendant
vingt-cinq ans, il a lutté contre la routine.
Il a réussi à vaincre cette force d'inertie
énorme dont on ne soupçonne pas pleine-
ment toutes les dangereuses répercussions
sur l'avenir d'un pays.
Quelqu'un a-t-il trouvé quelque chose
qui modifie les méthodes classiques? Il
est considéré comme un gêneur, comme
celui qui force à sortir d'un chemin et à
passer dans un autre. Qu'importe si la
première route était malaisée et la seconde
bordée de roses. On ne voit que l'effort à
faire. et on l'évite le plus possible. Char-
les Bertin a remplacé, dans l'art de la na-
vigation, le calcul du point, long et fasti-
dieux lorsqu'on le veut exact, par la sim-
ple consultation de petits volumes qui sont,
dans l'ordre de leur précision : la Mignon-
nette (65.000 chiffres); le Carnet (300.000
chiffres); la Tablette (1.500.000 chiffres)
et le Monument (5.000.000 de chiffres).
Les vieux marins firent une très grave
objection à la méthode Bertin : « Elle per-
met de calculer trop vite et trop rapide-
ment ».
Mais son succès fut tel que son emploi
devint vite général. La Tablette est un
si excellent manuel pour le marin que
l'Ecole Navale l'a rendue réglementaire
dans son enseignement.
L'aviation ne pouvait rester indifférente
et les navigateurs aériens connaissent bien
le carnet Bertin qualifié d' « épatant » par
Le Brix qui s'en est servi constamment
dans toutes ses randonnées.
Un homme aussi ardent que Charles Ber-
tin ne pouvait se contenter de ces résul-
tats, si beaux soient-ils. Devant le dévelop-
pement de la navigation par relèvements
sur les émetteurs de T.S.F., il perfectionna
sa méthode et lui ajouta la « droite-gonio »
qui vient de faire l'objet d'une récente
communication à l'Académie des Sciences.
Dans la méthode Bertin, il existait déjà
une « droite-radio », mais elle exigeait
l'emploi de la Tablette, alors que la
-« droite-gonio » peut aussi se traiter par
le Carnet; elle est très simple, comme toutes
tes applications'de la méthode Bertin, ob-
tenue à peu près sans calcul et d'une ma-
nière très rapide.
La « droite-gonio », comme sa parente la
« droite-radio », est le lieu géométrique du
navigateur qui a réussi, soit à mesurer
l'azimut-gonio Z auquel il relève un poste
lointain, soit à se faire signaler par un
poste l'azimut-gonio C auquel il a été
relevé.
Ces azimuts-gonio se mesurent à l'aide
du cadre de radiogoniométrie, instrument
orientable, analogue à ceux dont se servent
les sans-filistes pour leurs concerts hert-
ziens, toutefois un peu plus perfectionné.
Il s'accorde plus étroitement, sélectionne
plus sévèrement, élimine plus catégorique-
ment; mais surtout, il est muni d'une « rose
des vents », afin de permettre la lecture,
aussi précise que possible, de la direction
dans laquelle sont émises les ondes.
Cette direction est la bissectrice de
l'angle « dans lequel on entend » ; il a
pour côtés les deux directions extrêmes où
toute écoute s'éteint ; cet angle est donc
encore un peu imprécis. Mais il existe, à
bord des navires, toute une légion d'opéra-
teurs obtenant les azimuts-gonios à la pré-
cision voisine du degré ; c'est avec ces as
de l'observation que la droite-gonio est,
d'ores et déjà, d'un usage splendide pou"
l'aviation.
Car, en deux feuilletages du Carnet
Bertin, et en trois additions ou soustrac-
tions simples, on obtient, pour chaque azi-
mut-gonio, un « point méridien » et un
« point parallélique », situés, l'un dans le
méridien estimé, l'autre sur le parallèle
estimé, de sorte qu'il suffit de joindre ces
deux points pour avoir « la droite-gonio ».
Point n'est besoin que le poste qui la
fournit soit situé à l'intérieur de la carte ;
il n'y a plus à tracer d'interminables
loxodromies ; la carte n'est ni usée, ni sa-
lie ; la droite-gonio constitue donc un joli
progrès. Et voici l'emploi qui lui est ré-
servé en navigation aérienne.
Un aviateur survolant quelque lieu bal-
tique choisit à son gré deux postes quel-
conques, par exemple Ouessant et Rome et
les relève à son cadre. Il calcule et trace
les droites-gonios : 1 1 pour Ouessant et
2 2 pour Rome. Le recoupement P de ces
deux droites est le point exact (si les azi-
muts sont exacts).
Actuellement, ils ne le sont pas. A des
distances dépassant mille kilomètres, le
point P ne serait faux que d'une vingtaine
de kilomètres avec un observateur de la
Marine. N'est-ce pas là un résultat splen-
dide, et combien le devient-il pour un
voyage transatlantique, ou transsaharien,
ou transsibérien ?
Il semble donc évident que nos avia-
teurs, puisqu'ils pratiquent déjà ce parfait
bréviaire qu'est le Carnet Bertin, devenu
maintenant complet, même pour les temps
couverts, vont se mettre à l'observation des
azimuts-gonios, et y égaler bientôt les as
observateurs de la Marine qu'il leur faudra
ensuite surpasser.
Tant que la précision restera incertaine,
il restera indiqué d'ajouter aux deux pre-
miers un troisième azimut-gonio, donnant
une troisième droite-gonio telle que 3 3.
Alors, au lieu d'un seul point P il y en
aura trois, tous inexacts : P P' P" ; on se
considérera comme placé au milieu des
trois ; et il sera fort agréable de pouvoir
se dire : « J'avais quelque 200 kilomètres
d'erreur d'estime ; je n'ai plus guère que
ru à 20 kilomètres d'incertitude. »
Lorsque la précision du pointé au cadre
sera devenue excellente, les trois points
P P' P" se rapprocheront l'un de l'autre, et
l'incertitude sera enfin vaincue.
La droite-gonio a été, par leur chef émi-
nent, l'amira Robert, communiquée à nos
escadres de la Méditerranée où elle fait ses
preuves et où son emploi fera augmenter
la précision des pointés. Nous engageons
donc vivement nos navigateurs aériens à
emporter le cadre-gonio et le Carnet Bertin,
afin de pouvoir aisément tracer des droites
gonios.
SIMBAD
Ex-commandant pilote-aviateur.
LES AILES - 11 ---
.GUERDAIS 95 eV
AVION DE TOURISME DE L'ELITE H
GAGNE LE TOUR DE FRANCE 1931
PILOTE MASSOT I
SURETE - RAPIDITÉ - ÉCONOMIE I
54, avenue du MARECHAL-FOCH, St-CLOUD - Tél.: Val-d'Or 02-22 I
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L'HÉLICE moxoblog FORGBE
CHAUVIÈRE
=E triomphe avec E
S BOSSOUTROT ET ROSSI Ë
5 et avec i
S PAILLARD ET MERMOZ Ë
= 40, avenue de la République, Paris m Xh Tél. Roquette 15-08 =
MIIIIIIMIIMIIMMIIMIII IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
r AVIATEURS
portez tous votre zinc préféré en
épingle de cravate ou en broche
pour cravate de chasse. Réduction
exacte des marques : Bréguet, Salm-
son, Spad, Morane, Nieuport (bi-
plans et sesquiplans). Insignes de
Pilote en réduction
Prix défiunt toute concurrence
Tarif sur demande PORFILET, 130, rue Saint-Maur
Ouvert jusqu'à 20 heures PARIS (XIe)
1 INVENTEURS: |!
Avez-vous une invention concernant l'Aéronau-
tique, à faire breveter? Adressez-vous à
.L'Office des Brevets Aéronautiques
33, rue Godot-de-Mauroy, PARIS (9e)
Téléph.: Richelieu 91-26
qui, grâce à son bureau spécialisé en matière
d'aviation vous dira si votre invention est
viable et sous quel angle vous devez envisager
sa mise en valeur. L'Office s'occupe également
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Correspondants monde entier.
HÉLICES MÉTALLiQUES
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A incidence retable
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1 ,( Breve/é SGDG). }J
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L
P. Raf/ep. Constructeur.
Téléphoné •
.9J.J Roule cie ChJ.f/llôn. Montrouge A Seine) n e |
553 km. 880. Dans ce cas, l'amélioration
n'est que de 3 pour cent. Peut-être, peut-on
trouver que c'est bien peu et que les mo-
difications apportées au dernier modèle
de Supermarine de course n'ont pas été
très efficaces.
Ce serait sans doute se tromper, car
Waghorn, Atcherley et Boothman n'ont
pas couru de la même façon. Boothman
nous a donné l'impression de ne pas pous-
ser et de ménager son moteur ; sans doute,
avait-il ses raisons Nous le saurons peut-
être un jour, si l'Angleterre veut bien nous
le dire.
FEU LA COUPE SCHNEIDER
Après le vol de Boothman, c'est une
longue période d'attente ; mais aucun
autre appareil ne reprend le départ et la
radio annonce que la course est finie. Les
spectateurs quittent les plages. La liberté
est rendue à la rade. Les bateaux lèvent
l'ancre et, à 15 h. 30, le Colombie termine
sa croisière par une promenade autour de
l'île de Wight.
A Calshot pourtant, on ne voulut pas
rester sur cette impression désagréable
d'une Coupe remportée avec l'effort mini-
mum, sans avoir montré tout ce que pou-
vaient donner les machines. Stainforth prit
le S-6 B 1596 spécialement équipé et décida
de s'attaquer officiellement au record mon-
dial de la vitesse qui appartenait depuis
1929 au commandant Orlebar, le chef de
l'escadrille de haute vitesse, avec
575 km. 700.
Stainforth décolla à 16 h. 18 et effectua
quatre passages dans chaque sens, sur la
base réglementaire de 3 km., devant les
chronométreurs officiels. Voici les ré-
sultats qui furent publiés à la suite de ce
col :
1er passage 601 km.-h. 640
2" passage 625 km.-h. 490
3e passage 595 km.-h. 230
4" passage 617 km.-h. 670
Moyenne générale : 610 km.-h.
Il semble pourtant que ces chiffres ne
soient pas encore définitifs, car on parle
d'une autre tentative contre le même re-
cord du monde de vitesse avec un S-6 B
Inuni d'un moteur spécialement construit
Pour cette performance, c'est-à-dire ca-
Pable de tenir pendant une dizaine de
minutes.
Pour nous résumer, nous dirons que la
Maîtrise des Britanniques en matière
cl'hYdraviation de grande vitesse, tant au
POint de vue du planeur que du moteur, a
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acUité que le spectateur le plus prévenu,
en voyant défiler Boothman pense : Ce
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POUR UNE NAVIGATION SURE
La ii Droite- G onio Bertin
Charles Bertin qui a déjà bouleversé les traditions maritimes avec sa
méthode rapide pour faire le point, vient de présenter à l'Académie
des Sciences un développement de cette méthode destinée à utiliser
avec facilité et exactitude les relèvements radiogonométriques.
c
HARLES Bertin est bien connu des ma-
rins et des aviateurs. C'est un révo-
lutionnaire à sa façon et, pendant
vingt-cinq ans, il a lutté contre la routine.
Il a réussi à vaincre cette force d'inertie
énorme dont on ne soupçonne pas pleine-
ment toutes les dangereuses répercussions
sur l'avenir d'un pays.
Quelqu'un a-t-il trouvé quelque chose
qui modifie les méthodes classiques? Il
est considéré comme un gêneur, comme
celui qui force à sortir d'un chemin et à
passer dans un autre. Qu'importe si la
première route était malaisée et la seconde
bordée de roses. On ne voit que l'effort à
faire. et on l'évite le plus possible. Char-
les Bertin a remplacé, dans l'art de la na-
vigation, le calcul du point, long et fasti-
dieux lorsqu'on le veut exact, par la sim-
ple consultation de petits volumes qui sont,
dans l'ordre de leur précision : la Mignon-
nette (65.000 chiffres); le Carnet (300.000
chiffres); la Tablette (1.500.000 chiffres)
et le Monument (5.000.000 de chiffres).
Les vieux marins firent une très grave
objection à la méthode Bertin : « Elle per-
met de calculer trop vite et trop rapide-
ment ».
Mais son succès fut tel que son emploi
devint vite général. La Tablette est un
si excellent manuel pour le marin que
l'Ecole Navale l'a rendue réglementaire
dans son enseignement.
L'aviation ne pouvait rester indifférente
et les navigateurs aériens connaissent bien
le carnet Bertin qualifié d' « épatant » par
Le Brix qui s'en est servi constamment
dans toutes ses randonnées.
Un homme aussi ardent que Charles Ber-
tin ne pouvait se contenter de ces résul-
tats, si beaux soient-ils. Devant le dévelop-
pement de la navigation par relèvements
sur les émetteurs de T.S.F., il perfectionna
sa méthode et lui ajouta la « droite-gonio »
qui vient de faire l'objet d'une récente
communication à l'Académie des Sciences.
Dans la méthode Bertin, il existait déjà
une « droite-radio », mais elle exigeait
l'emploi de la Tablette, alors que la
-« droite-gonio » peut aussi se traiter par
le Carnet; elle est très simple, comme toutes
tes applications'de la méthode Bertin, ob-
tenue à peu près sans calcul et d'une ma-
nière très rapide.
La « droite-gonio », comme sa parente la
« droite-radio », est le lieu géométrique du
navigateur qui a réussi, soit à mesurer
l'azimut-gonio Z auquel il relève un poste
lointain, soit à se faire signaler par un
poste l'azimut-gonio C auquel il a été
relevé.
Ces azimuts-gonio se mesurent à l'aide
du cadre de radiogoniométrie, instrument
orientable, analogue à ceux dont se servent
les sans-filistes pour leurs concerts hert-
ziens, toutefois un peu plus perfectionné.
Il s'accorde plus étroitement, sélectionne
plus sévèrement, élimine plus catégorique-
ment; mais surtout, il est muni d'une « rose
des vents », afin de permettre la lecture,
aussi précise que possible, de la direction
dans laquelle sont émises les ondes.
Cette direction est la bissectrice de
l'angle « dans lequel on entend » ; il a
pour côtés les deux directions extrêmes où
toute écoute s'éteint ; cet angle est donc
encore un peu imprécis. Mais il existe, à
bord des navires, toute une légion d'opéra-
teurs obtenant les azimuts-gonios à la pré-
cision voisine du degré ; c'est avec ces as
de l'observation que la droite-gonio est,
d'ores et déjà, d'un usage splendide pou"
l'aviation.
Car, en deux feuilletages du Carnet
Bertin, et en trois additions ou soustrac-
tions simples, on obtient, pour chaque azi-
mut-gonio, un « point méridien » et un
« point parallélique », situés, l'un dans le
méridien estimé, l'autre sur le parallèle
estimé, de sorte qu'il suffit de joindre ces
deux points pour avoir « la droite-gonio ».
Point n'est besoin que le poste qui la
fournit soit situé à l'intérieur de la carte ;
il n'y a plus à tracer d'interminables
loxodromies ; la carte n'est ni usée, ni sa-
lie ; la droite-gonio constitue donc un joli
progrès. Et voici l'emploi qui lui est ré-
servé en navigation aérienne.
Un aviateur survolant quelque lieu bal-
tique choisit à son gré deux postes quel-
conques, par exemple Ouessant et Rome et
les relève à son cadre. Il calcule et trace
les droites-gonios : 1 1 pour Ouessant et
2 2 pour Rome. Le recoupement P de ces
deux droites est le point exact (si les azi-
muts sont exacts).
Actuellement, ils ne le sont pas. A des
distances dépassant mille kilomètres, le
point P ne serait faux que d'une vingtaine
de kilomètres avec un observateur de la
Marine. N'est-ce pas là un résultat splen-
dide, et combien le devient-il pour un
voyage transatlantique, ou transsaharien,
ou transsibérien ?
Il semble donc évident que nos avia-
teurs, puisqu'ils pratiquent déjà ce parfait
bréviaire qu'est le Carnet Bertin, devenu
maintenant complet, même pour les temps
couverts, vont se mettre à l'observation des
azimuts-gonios, et y égaler bientôt les as
observateurs de la Marine qu'il leur faudra
ensuite surpasser.
Tant que la précision restera incertaine,
il restera indiqué d'ajouter aux deux pre-
miers un troisième azimut-gonio, donnant
une troisième droite-gonio telle que 3 3.
Alors, au lieu d'un seul point P il y en
aura trois, tous inexacts : P P' P" ; on se
considérera comme placé au milieu des
trois ; et il sera fort agréable de pouvoir
se dire : « J'avais quelque 200 kilomètres
d'erreur d'estime ; je n'ai plus guère que
ru à 20 kilomètres d'incertitude. »
Lorsque la précision du pointé au cadre
sera devenue excellente, les trois points
P P' P" se rapprocheront l'un de l'autre, et
l'incertitude sera enfin vaincue.
La droite-gonio a été, par leur chef émi-
nent, l'amira Robert, communiquée à nos
escadres de la Méditerranée où elle fait ses
preuves et où son emploi fera augmenter
la précision des pointés. Nous engageons
donc vivement nos navigateurs aériens à
emporter le cadre-gonio et le Carnet Bertin,
afin de pouvoir aisément tracer des droites
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