l'Aérophile, 15 Novembre 1930 331
sandier, représentant M. Flandin, ministre du
Commerce et président de l'Aéro-Club de
France, retenu à l'étranger, de MM. Soreau, Kap-
ferer, Couhè, Caquot, Birkigt, le colonel Re-
nard, Lioré, Louis Blériot, Lacoste, Potez, Fre-
dault, secrétaire général du P.O., Besançon, An-
dré Citroën, de Mlle Suzanne Deutsch de la
Meurthe, des colonels Mouchard et Frugier, etc.
La réception de
Costes et Bellonte
à l'Aéro-Club de
France, le 26 Octo-
bre à 17 heures.
On reconnaît, de
gauche à droite :
MM. Louis Kahn, So-
reau, parlant au nom
de la Fédération na-
tionale aéronautique,
Costes, Laurent Eynac,
Bellonte, Tissandier,
de Castellane; puis,
derrière : Chollat, le
col. Brocard, le gén.
Niessel, le marquis de
Dion, Sydney Veit, le
col. Renard, Birkigt,
Lioré, Blondel La Rou-
gery, Caquot, Blériot,
Amand. Au premier
plan, M. Dubois Le
Cour.
M. Tissandier prend la parole, et offre à
Costes, déjà titulaire de toutes les récompenses
de l'Aéro-Club, un objet d'art, et à Bellonte la
grande médaille d'or. M. Soreau leur remet, au
nom de la F.N.A., deux portefeuilles de maro-
quin, contenant des parchemins enluminés.
M. Laurent-Eynac prononce ensuite les pa-
roles suivantes :
- Ce que nous célébrons ici, dit-il, c'est la vic-
toire de l'aviation française sur la route du monde
1.1Plus difficile, mais la plus chère à nos ambitions
et à nos cœurs.
Oui, cette journée est solennelle ! Nous l'avions
Jadis souhaitée telle. Nous étions résolus à glorifier
les deux hommes de volonté qu'une énergie sur-
humaine porterait au delà des mers.
Un jour ils ont pénétré et mesuré la valeur hors
de pair de leur matériel, de leur Bréguet-Hispano-
Suiza, aboutissement d'une technique qui fait le
Plus grand honneur à notre industrie. Ce jour-là,
l'Atlantique était décidé. Alors, pour le public,
Costes devient évasif. Il sourit et quand on l'inter-
roge, reste mystérieux. En fait, confiant et paisible,
1 se donne à sa tâche avec une patience, une intel-
ligence, une probité technique, une fermeté morale
qui forcent l'admiration.
Et dans un élan sublime à l'heure de son choix,
Il couronne son œuvre et porte à l'Amérique le sa-
lut de la France.
Le gouvernement n'accomplirait pas son devoir
d'impartialité et d'équité s'il ne rendait pas justice
et hommage au généreux donateur de l'avion Point-
interrogation.
En son nom, je remercie M. François Coty.
De longs applaudissements éclatent alors
dans la salle, puis, le ministre salue, ensuite
les noms de Bréguet, de Lacoste, de Birkigt,
ceux de ses collaborateurs directs au minis-
tère de l'Air, Caquot et Couhé, puis ceux encore
des dirigeants de l'Office national météorolo-
gique; le général Delcambre et M. Viaud qui
furent les précieux artisans de la victoire.
Il termine en ces termes :
Votre vol est un témoignage de l'auguste amitié
qui unit la France et les Etats-Unis.
Et * puis, vous * êtes * aussi, mes chers amis, des
symboles de notre pays en pleine renaissance, après
des épreuves et des ruines si redoutables qu'on
avait pu croire notre sang tari, notre souffle épuisé,
en dépit de la victoire.
Costes remercie à son tour tous ceux qui ont
contribué financièrement et techniquement à
la réussite du grand exploit, et il lance cet
appel :
A tous nous disons aujourd'hui merci. Que cha-
cun prenne la part qui doit lui revenir et mon plus
cher désir est de les voir tous se serrer la main.
Le cortège quitte ensuite l'Aéro-Club de
France sous les vivats d'une foule que l'attente
n'a point lassée.
Voici, chronologiquement, les différentes ré-
ceptions de Costes et Bellonte à Paris :
Samedi 26, 18 heures. Réception par M. Lau-
rent Eynac, au Ministère de l'Air (Remise de la
grande médaille d'or, annuelle, de l'Aéronau-
tique).
Puis, visite à M. François Coty, avec le colo-
nel Dusseigneur et M. Monprofit, du cabinet du
Ministre.
Dîner chez M. Louis Bréguet.
Lundi 28. Déjeuner chez M. Louis Blériot.
15 heures. Réception au cercle militaire.
Mardi 29. Réception aux usines Bréguet.
Mercredi 30. Banquet offert par le Gouverne-
ment au Palais d'Orsay.
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