l'Aérophile, Novembre 1932 347
NUMÉRO 12
LE BULLETIN DU "ROLAND GARROS"
GROUPEMENT D'AVIATION PRIVÉE DE L'AÉRO-CLUB DE FRANCE
RÉCEPTION A ORLY
Le retour des avions ayant participé au cir-
cuit de présentation des prototypes organisé
par la Fédération nationale aéronautique a
donné lieu, le dimanche 23 octobre, à une ré-
ception intime sur notre terrain d'Orly.
Les équipages, composés de MM. Chollat, Ph.
d'Estailleur-Chanteraine, Freton, Vallot, capi-
taine Dasque et sergent-chef Goussin, furent
accueillis à leur atterrissage par M. Soreau,
président de la F. N. Aé., entouré de hautes
personnalités du monde aéronautique, parmi
lesquelles les généraux Barrés, Hergault, Pujo,
l'amiral Martin, le capitaine de vaisseau Per-
tus, ainsi que de nombreux membres du « Ro-
land Garros ».
La réception se termina par un porto d'hon-
neur offert aux invités du «Roland Garros»
dans notre club-house.
DÉPLACEMENTS ET VOYAGES DU MOIS
Ont participé au circuit des jeunes brevetés
organisé par l'Aé. C. F. les 15-16 octobre sur
le parcours Paris-Angers-Poitiers-Paris nos ca-
marades le Dr. Crochet, Georges Lebeau et
Léon Paumier.
Voici, d'autre part, les principaux déplace-
ments de nos membres au cours du mois d'oc-
tobre :
Mme Charnaux, à Orléans et Chartres.
MM. Brassard, à Tours.
Costa de Beauregard, à Londres.
Gérard, à Valenciennes, Bruxelles, Rotter-
dam, La Haye, Châteauroux.
André Japy, à Belfort.
Langlois, à Deauville.
de Mailly-Nesle, à Londres.
Meccas, à Valenciennes et Châteauroux.
Léon Paumier, à Tours.
Seligman, au kilomètre 104 et Angoulême.
Notre chef pilote Maillet s'est rendu à Londres.
Signalons également le beau début de raid
à l'actif du petit avion de notre camarade
Mauboussin qui, piloté par René Lefèvre, en-
gagé dans la Coupe du Président de la Répu-
blique sur le parcours Paris-Sa-ïgon, a cou-
vert en trois jours, près de trois mille kilo-
mètres, de Paris aux environs de Smyrne, où
il fut contraint de s'arrêter.
Mais le record du mois appartient sans con-
teste à Charles Dollfus qui, à bord du « Graf
Zeppelin », vient de parcourir, du 9 au 19 oc-
tobre, la distance de 20.000 kilomètres sur le
parcours Friedrichshafen-Pernambouc-Rio-de-
Janeiro et retour. Dans l'aérogramme qu'au-
dessus de l'Océan il adresse au «Roland Gar-
ros », notre camarade émet plaisamment le
vœu qu'une section transatlantique soit créée
dans notre club, promettant de s'inscrire
comme membre à vie.
NOTES DE VOYAGE DU D CROCHET (1)
ETAT DU SOL SURVOLÉ
Sauf le passage de l'extrémité Sud de la chaîne
pyrénéenne, quelques kilomètres, dans la Sierra
Guadarama, au nord du Guadalquivir, et les forêts
d'oliviers de la région de Séville, la route de
centre de l'Espagne n'est pas très dangereuse.
La difficulté du passage des Pyrénées, trop sou-
vent gêné par les conditions météorologiques dé-
favorables, contrarie les avantages de la route du
Centre de l'Espagne. L'itinéraire par la côte Est,
moins bien jalonné de terrains de secours, est plus
régulièrement praticable.
La côte Ouest du Maroc est presque toujours at-
terrissable; l'Afrique du Nord est extrêmement
variable d'aspect, mais suffisamment connue du
point de vue aéronautique.
Il en est tout autre, à mon avis, des régions dé-
sertiques qui commencent dès le Sud tunisien.
Ayant survolé ces endroits à très basse altitude,
à l'aller comme au retour, et à une vitesse relati-
vement peu élevée, j'ai pu apprécier l'état du sol,
qui, dans beaucoup d'endroits, ne peut être jugé
même à 100 et 50 mètres d'altitude.
Certaines étendues entre Misurata et Syrte, Ben-
ghasi et Tobruck, permettent d'atterrir sans dan-
ger sur plusieurs centaines de kilomètres; d'autres,
entre Tobruck et Sollum, Sollum et Masa, par
exemple, sont extrêmement dangereuses. Le dé-
sert est très trompeur, par sa forte luminosité, son
aspect d'homogénéité qui cache souvent des bancs
de rochers, de petites dunes de sable de lichen"
aussi durs que le roc, qui sont pris pour des touf-
fes d'alpha.
La côte de Tripolitaine ne possède à peu près
aucune plage permettant un atterrissage sans
casse.
En survolant le col du Touhard, entre Fez et
Taza, j'ai été plaqué au sol deux fois de suite,
de 300 m. et de 700 m., et j'ai dû faire demi-tour
pour passer à quelques kilomètres plus au Nord,
à un endroit plus élevé. Ces courants descendants
(1) Suite. Voir bulletins 10 et 11.
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