Titre : L'Aérophile
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-01
Contributeur : Besançon, Georges (1866-1934). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344143803
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25059 Nombre total de vues : 25059
Description : 01 janvier 1932 01 janvier 1932
Description : 1932/01/01 (A40,N1)-1932/01/31. 1932/01/01 (A40,N1)-1932/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65536580
Source : Musée Air France, 2013-273394
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/11/2013
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16 l'Aérophile, Janvier 1932
NUMÉRO 2
LE BULLETIN DU titi ROLAND GARROS
GROUPEMENT D'AVIATION PRIVÉE
LES FAITS SAILLANTS
Nous tenons à revenir sur le superbe voyage
que notre camarade Christian Moench a ef-
fectué en compagnie de Burtin.
Nous ne croyons pas pouvoir faire mieux
que d'extraire quelques passages du passion-
nant livre de bord rédigé par notre collègue.
Ces fragments donneront une idée des diffi-
cultés que les aviateurs explorateurs eurent à
vaincre pour mener à bonne fin leur entre-
prise. Ces difficultés donnent une valeur plus
grande à cette liaison rapide de la métropole
à notre grande colonie de Madagascar.
« A 5 h. 35, notre Alsa a quitté l'aérodrome
d'Elisabethville, en direction de Quélimane.
« Le décollage fut pénible, quoique le terrain ait
mille mètres de long, mais il est aussi à 1.300 mè-
tres d'altitude.
« Nous passons à droite des grands lacs et nous
y voyons des chutes d'eau - je ne peux plus
écrire, tellement ça chahute, - des chutes d'eau
utilisées pour la production de l'électricité. Entre
les montagnes, de petites rivières. Les montagnes
sont couvertes de végétation rousse, brûlée; la
misère des arbres est poignante.
« Il est 14 h. 10. Nous devons être à 250 km.
de Quélimane.
« Je viens, à la minute, de mettre en marche les
deux réservoirs d'essence de réserve, ce qui nous
assure- facilement 2 h. 30 de vol. Le chahut aug-
mente; c'est de mieux en mieux; je n'ai jamais
vu cela : on monte, par moment, de 300 à 400 m.
en quelques secondes et on redescend de même.
Je ne veux plus écrire, j'en ai assez. Tout de
même, nous avons aujourd'hui dix heures de vol
et nous ne voyons pas encore la côte; elle ne peut
pas être loin. Burtin et moi, nous sommes à
bout. »
C'est encore sur le parcours de Marseille à
Tananarive, et cette fois par l'Egypte, que s'est
distingué l'excellent aviateur René Lefèvre qui
pilotait le petit Mauboussin 40 CV. Salmson,
appareil personnel de notre collègue Pierre
Mauboussin, avion qui fut plusieurs fois garé
dans nos hangars d'Orly. C'est une très belle
performance que cette liaison rapide effectuée
pour la première fois, croyons-nous, avec un
appareil aussi léger et de si petite puissance.
De même, notre camarade Ludovic Arra-
chart, parti par le Sahara et revenu par
l'Egypte, avec son Farman 190 à moteur
250 CV. Renault, a accompli un retour intéres-
sant de Madagascar en France dans de belles
conditions.
AU JOUR LE JOUR
Nous apprenons avec plaisir la nomination
dans l'ordre de la Légion d'honneur de nos
collègues Christian Moench et Jacques de Si-
bour. A cette occasion nous donnons ici, dans
leur tenue familière de vol, des portraits qui
nous paraissent bien évoquer la belle et ty-
pique activité de nos camarades.
Le Journal Officiel a publié, en décembre,
un arrêté du Ministère de l'Air :
« Conditions dans lesquelles les formations
des forces aériennes de terre et de mer peu-
vent prêter aide aux pilotes civils français et
étrangers, aux pilotes militaires étrangers, aux
propriétaires d'avions privés. »
Cet arrêté comporte divers paragraphes sur
les terrains d'atterrissage, le dépannage, le re-
morquage, les réparations, les fournitures,
main d'œuvre, etc.
Nous engageons vivement nos collègues que
ces dispositions pourraient intéresser à se re-
porter au numéro du Journal Officiel du 19 dé-
cembre 1931, page 12.856, qui contient le dé-
tail de l'arrêté.
Ce numéro est à la disposition des intéressés
au siège de l'Aero-Club de France.
*
Dans le but de rendre service à nos cama-
rades, nous avons posé par écrit une ques-
tion au Ministère de l'Air au sujet du per-
sonnel navigant occupé par des propriétaires
d'avions privés (pilotes et mécaniciens).
Le Ministère de l'Air vient de nous faire
connaître que toute personne qui utilise comme
moyen de transport un aéronef lui apparte-
nant est astreinte à verser les primes au fonds
de Prévoyance de l'Aéronautique dès qu'elle
rémunère son personnel.
Nous tenons à la disposition de nos membres,
au secrétariat, une documentation détaillée
NUMÉRO 2
LE BULLETIN DU titi ROLAND GARROS
GROUPEMENT D'AVIATION PRIVÉE
LES FAITS SAILLANTS
Nous tenons à revenir sur le superbe voyage
que notre camarade Christian Moench a ef-
fectué en compagnie de Burtin.
Nous ne croyons pas pouvoir faire mieux
que d'extraire quelques passages du passion-
nant livre de bord rédigé par notre collègue.
Ces fragments donneront une idée des diffi-
cultés que les aviateurs explorateurs eurent à
vaincre pour mener à bonne fin leur entre-
prise. Ces difficultés donnent une valeur plus
grande à cette liaison rapide de la métropole
à notre grande colonie de Madagascar.
« A 5 h. 35, notre Alsa a quitté l'aérodrome
d'Elisabethville, en direction de Quélimane.
« Le décollage fut pénible, quoique le terrain ait
mille mètres de long, mais il est aussi à 1.300 mè-
tres d'altitude.
« Nous passons à droite des grands lacs et nous
y voyons des chutes d'eau - je ne peux plus
écrire, tellement ça chahute, - des chutes d'eau
utilisées pour la production de l'électricité. Entre
les montagnes, de petites rivières. Les montagnes
sont couvertes de végétation rousse, brûlée; la
misère des arbres est poignante.
« Il est 14 h. 10. Nous devons être à 250 km.
de Quélimane.
« Je viens, à la minute, de mettre en marche les
deux réservoirs d'essence de réserve, ce qui nous
assure- facilement 2 h. 30 de vol. Le chahut aug-
mente; c'est de mieux en mieux; je n'ai jamais
vu cela : on monte, par moment, de 300 à 400 m.
en quelques secondes et on redescend de même.
Je ne veux plus écrire, j'en ai assez. Tout de
même, nous avons aujourd'hui dix heures de vol
et nous ne voyons pas encore la côte; elle ne peut
pas être loin. Burtin et moi, nous sommes à
bout. »
C'est encore sur le parcours de Marseille à
Tananarive, et cette fois par l'Egypte, que s'est
distingué l'excellent aviateur René Lefèvre qui
pilotait le petit Mauboussin 40 CV. Salmson,
appareil personnel de notre collègue Pierre
Mauboussin, avion qui fut plusieurs fois garé
dans nos hangars d'Orly. C'est une très belle
performance que cette liaison rapide effectuée
pour la première fois, croyons-nous, avec un
appareil aussi léger et de si petite puissance.
De même, notre camarade Ludovic Arra-
chart, parti par le Sahara et revenu par
l'Egypte, avec son Farman 190 à moteur
250 CV. Renault, a accompli un retour intéres-
sant de Madagascar en France dans de belles
conditions.
AU JOUR LE JOUR
Nous apprenons avec plaisir la nomination
dans l'ordre de la Légion d'honneur de nos
collègues Christian Moench et Jacques de Si-
bour. A cette occasion nous donnons ici, dans
leur tenue familière de vol, des portraits qui
nous paraissent bien évoquer la belle et ty-
pique activité de nos camarades.
Le Journal Officiel a publié, en décembre,
un arrêté du Ministère de l'Air :
« Conditions dans lesquelles les formations
des forces aériennes de terre et de mer peu-
vent prêter aide aux pilotes civils français et
étrangers, aux pilotes militaires étrangers, aux
propriétaires d'avions privés. »
Cet arrêté comporte divers paragraphes sur
les terrains d'atterrissage, le dépannage, le re-
morquage, les réparations, les fournitures,
main d'œuvre, etc.
Nous engageons vivement nos collègues que
ces dispositions pourraient intéresser à se re-
porter au numéro du Journal Officiel du 19 dé-
cembre 1931, page 12.856, qui contient le dé-
tail de l'arrêté.
Ce numéro est à la disposition des intéressés
au siège de l'Aero-Club de France.
*
Dans le but de rendre service à nos cama-
rades, nous avons posé par écrit une ques-
tion au Ministère de l'Air au sujet du per-
sonnel navigant occupé par des propriétaires
d'avions privés (pilotes et mécaniciens).
Le Ministère de l'Air vient de nous faire
connaître que toute personne qui utilise comme
moyen de transport un aéronef lui apparte-
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