292 FAéropliile, 15 Octobre 1931
De deux points, les sportsmen français ont
pu assister à l'incomparable spectacle. D'nbord
à Calshot, lieu de départ et d'amérissage où
se trouvaient réunis, en même temps que le
comité d'organisation, les commissaires spor-
tifs (le commissaire pour la France était
M. Louis Hirschauer), ensuite au centre du
parcours, où un magnifique paquebot de
quinze mille tonnes, aux cheminées rouges et
noires, signe réputé, amena à pied d'oeuvre
beaucoup de nos amis.
En effet, très nombreux ont été nos com-
patriotes qui prirent place à bord du Colom-
bie mis en croisière à cette occasion par les
soins de M. Dautry, administrateur des che-
mins de fer de l'Etat, et des dirigeants de la
Compagnie Générale Transatlantique. Parmi la
foule des passagers un groupe de personna-
lités appartenant à l'Armée, à la Marine, aux
Réseaux, à l'Aéronautique et aussi à la Presse,
avaient répondu à l'aimable invitation des or-
ganisateurs. Le bâtiment, battant pavillon du
maréchal Franchet d'Esperey, reçut l'amiral
Dumesnil, M. Grimpret, directeur général des
chemins de fer, M. Henri Chardon, vice-pré-
sident des chemins de fer de l'Etat. M. Can-
gardel, directeur de la Compagnie Générale
Transatlantique, M. Banet-Rivet, secrétaire
général du réseau de l'Etat, M. Ganne, admi-
nistrateur des chemins de fer de l'Etat, le lieu-
tenant de vaisseau Michelier, MM. J. Luciuss
Massé, Furleau du Pasquier, etc.
Ce samedi 12 septembre, le temps fut dé-
plorablement mauvais : .pluies, grains, bru-
mes; le lendemain, renversement absolu de ces
fâcheuses conditions. A 13 h. 5, le canon si-
gnale l'ouverture des épreuves. Boothman seul
est en lice, il accomplit ses épreuves de qualifi-
cation : un départ, une montée à cinquante
mètres, un amérissage suivi d'une navigation
de deux minutes.
Le décollage pour l'épreuve maîtresse a lieu
à 13 h. 11. Ce fut un parcours sans histoire,
qui parut tout naturel et facile tant il est vrai
qu'en ce sport l'accoutumance suit le fait avec
une promptitude déconcertante. Voici les
temps sous réserve d'homologation :
Premier tour 5'26" 552 km. 154
Deuxième tour 5'26"2/5 551 km. 510
Troisième tour 5'29" 547 km. 165
Quatrième tour 5'30"3/5 544 km 129
Cinquième tour 5'29"2/5 546 km. 521
Sixième tour 5'29"3/5 546 km. 199
Septième tour 5'31"2/5 543 km. 463
De bien plus près, au poste de commande-
ment anglais, le commissaire français, M. Louis
Hirschauer, en même temps qu'il représentait
Le Deperdusâin 160 ev Gnème, de Prévost
vainqueur de la première Coupe Schneider
Le Sopwith 100 cv monosoupape GnÔ-e
de Pixton, vainqueur de la coupe en 1914
Le Macchi 800 cv Fiat, de Bernardi
qui rendit la coupe à l'Italie en 1926
notre pouvoir sportif, a pu apprécier la haute
valeur de l'effort accompli par nos amis. Ils
doivent ce grand succès, assure l'éminent tech-
nicien, aux progrès rapidement accoinpbs
dans la construction des moteurs. Ceux-ci
ayant été, après des essais répétés, l'objet
d'une mise au point quasi parfaite, depuis plus
de deux ans. En conformité avec la réalité, Il
faut dire que ces études au si brillant rende-
ment ont coûté à l'aéronautique anglaise unc
centaine de millions de nos francs, alors que
chez nous quelques plus modestes unités ont
été seulement consenties sur le tard. La cava-
lerie de Saint-Georges bien dirigée a donc
pleinement atteint ses objectifs.
Dans ces conditions, l'incomparable pcr-
fection qu'apportent à leurs productions les
avionneurs français n'eût guère pesé devant la
véritable débauche d'énergie engendrée par
des e deux mille chevaux » (ou aux environ
Facebook
Twitter
Pinterest