170 l'Aérophile, 15 Juin 1931
1 Année aéronautique 1930
Fin — Voir l'Aérophile du 15 Mai 1931
L'Activité sportive
L'activité sportive est une des conditions du dé-
veloppement et du progrès de l'Aéronautique.
Le record, les raids représenteront toujours la
somme de longs travaux techniques, l'aboutissement
uc iecliei clico, le couronnement d'expériences et
d'essais consacrant les progrès réalisés.
La traversée désormais légendaire de Costes et
Bellonte reliant Paris à New-York après 37 heures
de vol, en même temps qu'elle marque l'année 1930
pour l'histoire, symbolise le travail patient, métho-
dique, de tous les éléments qui participent au suc-
cès d'un raid, depuis la prodigieuse ténacité, faite
de science, de méthode et d'entraînement de l'in-
comparable pilote, jusqu' au plus humble méca-
nicien qui s'attache à un détail mécanique dont la
défaillance peut provoquer l'insuccès, en passant
par le constructeur, l'ingénieur, le metteur au point,
le météorologiste, toute cette foule d'hommes de
bonne volonté qui se penchent sur un problème et
concourent à un même but. Saluons donc Costes,
champion de l'aéronautique française, symbolisant
le ténacité et le courage français, et tous ses colla-
borateurs.
Au cours de l'année 1930, la commission sportive
a homologué 46 records, auxquels on peut ajouter
25 records établis pendant le premier trimestre de
1931.
En janvier 1931, la répartition des records inter-
nationaux donnait 36 records à l'actif de la France
sur une liste totale de 109 records répartis entre
8 pays (France 36, Allemagne 29, Etats-Unis 22,
Italie 11, Espagne, Tchécoslovaquie et Grande-
Bretagne 3, etc.).
Pour le premier trimestre, la proportion des re-
cords internationaux a encore été augmentée, dont
les grands records de distance et de durée en circuit
fermé.
Nous espérons que la construction française re-
cevra à l'occasion de ce beau palmarès autant de
louanges qu'elle eût reçu de critiques si ces records
étaient à l'actif de l'étranger.
Aussi, chers collègues, avons-nous le souci de
développer ce goût du sport générateur de courage
et de progrès.
Pour l'exercice du pouvoir sportif, l'Aéro-Club
de France a apporté une large contribution à la
préparation, à l'établissement et au contrôle des
-ecords dont certains nécessitent une véritable mo-
bilisation d'officiels, et il nous faut, à cette occa-
sion, rendre hommage au président de notre com-
mission sportive, M. Wateau, et à sa dévouée secré-
taire, toujours vaillamment sur la brèche, Mme Jaf-
feux.
Les efforts des commissaires de l'Aéro-Club de
France appartenant en particulier aux Aéro-Clubs
d'Oranie, de Nîmes, du Gard, de l'Hérault, de l'Aude,
de Nice, de Cannes, etc., et ceux des officiers des
centres d'Istres, Tours et Chartres, sans oublier les
commissaires de la région parisienne, méritent
d'être signalés, car ils exigent un dévouement à
toute épreuve, de jour, de nuit, par des conditions
atmosphériques souvent pénibles et en l'absence
totale de confort. C'est grâce à l'abnégation, au
concours bénévole de tous ces commissaires que
nous avons pu assurer sans défaillance une tâche
extrêmement lourde.
A côté des records, la commission sportive a ho-
mologué 23 dossiers d'épreuves, de concours qui
montrent la vitalité du Club et l'activité de l'avia-
tion sportive. Cette activité se mesure aux nom-
breux rallyes et coupes courus en 1930.
Les épreuves classiques d'abord :
La 3e Coupe Michelin, épreuve internationale de
vitesse courue sur un circuit de 2.630 kilomètres
et comprenant 15 atterrissages est gagnée par Mi-
chel Détroyat sur Morane-Salmson de 230 CV, à la
vitesse commerciale de 199 km. 926, magnifique
performance d'un virtuose de l'avion!
La 2" Coupe Zénith pour avions légers biplaces
courue sur un circuit de 1.669 kilomètres, est gagné"
par Edouard Bret sur Moth, moteur Gipsy de 95 eV,
à la vitesse commerciale de 178 km. 251; belle per-
formance qui montre à quel point de perfection en
sont nos avions légers et les moteurs qui les équi-
pent.
Enfin la Coupe Renault, épreuve nationale de
distance en ligne droite, se trouve entre les mains
de Costes et Bellonte pour leur admirable voyage
de 7.915 kilomètres du Bourget à Tsitsikar en Chine.
Le prix Easterwood, qui devait être attribué au
premier aviateur qui accomplirait avec succès un
vol sans escale de Paris à New-York, puis DallaS,
fut gagné, dans les conditions inoubliables que l'on
sait, par Costes sur son Bréguet 19, moteur His-
pano 650 CV.
D'autre part, de nombreuses réunions et meetings
ont eu lieu :
Les Journées nationales de l'Aviation, organisées
à Vincennes par l'Aéro-Club de France et le Syn"
dicat de la Presse Parisienne, ont obtenu leur sue-
cis habituel.
Le programme, établi comme d'habitude par l'ac-
tif commissaire général, notre collègue Gabriel
Amand, comportait de nombreux vols acrohatiques
effectués par nos plus grands as, des présentations
de prototypes, d'avions d'autrefois, des démonstra:
tions postales destinées à intéresser le publie a
notre aviation marchande, des vols de groUpes
d'avions militaires et le grand défilé final des forces
aériennes; la course d'aviatrices a été gagnée par
Mlle Léna Bernstein sur Farman 192 Salmson.
La course d'avions de tourisme par Avignon sur
Farman Gnôme et HhÔne.
Le concours de destruction de ballonnets par De
troyat sur Morane-Saulnier.
Le prix Georges Dreyfus par Doret sur Dewoitine-
Hispano.
Les épreuves militaires furent gagnées par le
34e régiment, du Bourget et le 22e régiment, de
Chartres.
La réunion devenue classique de l'Aéro-Club
d'Auvergne (Xe meeting de Clermont-Ferrand) rem
porta aussi un vif succès.
Le Rallye international fut gagné par Régineusl
et Bailly.
Le Grand Handicap (prix du Petit Parisien) re
vint à Weber (de l'Aéro-Club suisse) sur Moth-
Le prix Dreyfus revint aussi à Weber.
Le prix Picard (destruction de ballonnets) à DO.
ret.
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