l'Aérophile, 15 Mai 1931 133
Le Salon 1930, au Grand Palais
e Propagande est à faire; afin de toucher le public
; touristes et d'hommes d'affaires susceptibles
i rnprunter les voies aériennes, nous organiserons
jC 11161116 un bureau spécial de tourisme dont l'ob-
jet sera de fournir au public tous les horaires
des lignes existantes, le prix des voyages, de pré-
h arer des itinéraires aériens ou combinés; à ce
bu reau seront centralisées aussi toutes les indica-
tj utiles aux pilotes et touristes de l'air (état
çje terrains, guides touristiques, etc.).
11 est dans le même esprit de propagande que
nous avons décidé d'étendre le régime de faveur
des Carnets de passages en douanes aux touristes
de aIr non adhérents à nos statuts; vous savez,
en .effet, que dans le but de favoriser le tourisme
aér-ien International, l'Aéro-Club de France s'est at-
doc e, des 1922, à obtenir de l'Administration des
11I uanes un régime de faveur prévu par les règle-
jjjç S douaniers pour l'importation temporaire des
aér ets de tourisme en France.
A cet effet, il fut créé, en accord avec les services
cial petents, un carnet de passage en douanes spé-
cial Pour aéronefs admis par les Sociétés aéronau-
eres d I. et les autori t és doua-
F, A, I. et les autorités doua-
nièrees des pays correspondants.
Fra n Conséquence, les membres de l'Aéro-Club de
ciaunce furent autorisés à obtenir ces carnets spé-
Cjau (52 carnets ont été donnés cette année).
C'est ce régime que nous cherchons à étendre dans
Un ut de propagande; mais cette mesure nécessite
Un e Xmen approfondi, car l'Aéro-Club prend vis-
sahi e l' dIninistration des douanes une respon-
sabirf6 qUI ne Inanquerait pas, si des abus venaient
être eoIl, non seulement d'en rendre respon-
des d eo-Cluh de France, mais encore de prendre
des CISlons tendant à annuler les mesures de
faveur accordées.
L'aviation marchande
et les grands voyages
Le trafic • l'h' .d'
qUi trafi c aérien mondial est aujourd'hui une idée
qui i sorh une quantité considérable d'énergie po-
S° ? UnC terre et economique chez tous les peuples de la
terre et les réunit dans un but commun comme
jamais aucun autre moyen de transport n'a pu le
faire. cun autre moyen de transport n'a pu le
raiso ce, but commun, c'est la vitesse, véritable
dOllll d tre du transport par air. Cette vitesse
era a l" , , d
Out t a l'avion sa véritable suprématie, car de
dalls lernIS les marchands ont cherché à aller vite
distan es echanges. « Le duel de la vitesse contre la
Vitess ce, a dit Marcel Prévost, c'est le duel de la
vitesse Contre le temps inutilisé, c'est-à-dire contre
l'inerti e dans la vie, c'est-à-dire contre la mort. »
Pour conquérir ces routes, pour les reconnaître
et y prendre place, les nations lancent en éclaireurs
leurs meilleurs pilotes et leurs meilleurs appareils,
et cette perpétuelle course au Progrès est une des
plus passionnantes que l'on connaisse. Lorsqu'on
étudie l'état actuel de l'aviation marchande, lorsque
l'on examine son rendement commercial, sa sécu-
rité, sa régularité, songe-t-on à la quantité consi-
dérable d'énergie, d'audace déployée par nos pilotes
pour en arriver là? Quel chemin parcouru!. En
1909, Blériot traverse la Manche sur un 25 CV!
1930 sera pour la France une année inoubliable.
Costes et Bellonte traversent l'Atlantique « dans le
mauvais sens » et ouvrent la voie à toutes les ima-
ginations en reliant Paris à New-York en 37 heures
de vol.
Mais deux autres raids montrent mieux le rôle
joué par ces grands voyages. Mermoz, Dabry et
Gimié, sur hydravion Latécoère-Hispano, relient
Saint-Louis à Natal, ouvrant ainsi la voie, sur une
ligne même, à la liaison postale continue qui mettra
Toulouse à quatre jours de Buenos-Ayres et à
cinq jours de Santiago du Chili !
Je ne puis, mes chers collègues, parler de cette
grande œuvre française sans évoquer le nom de
celui qui fut l'ardent et courageux propagandiste
« par le fait » de notre aviation marchande : le
comte de La Vaulx.
Enfin, en novembre, Lalouette et Goulette, ayant
déjà fait Paris-Téhéran en 30 heures, après avoir
relié Paris-Saïgon en 6 jours sur un Farman
230 CV, ramènent en 7 jours le Gouverneur général
Pasquier, donnant ainsi un magnifique exemple
des services immenses que peut rendre l'avion, en
ce qui concerne nos lignes franco-coloniales et l'ave-
nir de la nouvelle ligne de la Compagnie Air-Orient.
Aussi pouvons-nous considérer avec fierté notre
réseau d'aviation marchande, le second du monde
après celui des Etats-Unis; la longueur du réseau
exploité par nos Compagnies est actuellement de
33.000 kilomètres, représentant 1/7 environ du ré-
seau mondial total. Les chiffres suivants montrent
l'effort accompli :
En 1920. Longueur du réseau exploité : 5.605 km. —
Kilomètres parcourus : 853.959. — Passagers transportés:
1.379. — Messageries : 48.100 kgs. — Postes : 3.925 kgs.
En 1930. Longueur du réseau exploité : 32.992 kms. —
Kilomètres parcourus : 9.143.305. — Passagers transpor-
tés : 27.454. - Messageries : 1.579.728 kgs. — Postes :
179.359 kgs.
Trafic total 1920 à 1930 : Kilomètres parcourus :
54.929.265 kms. — Passagers transportés : 152.246. —
Messageries : 8.569.807 kgs. — Postes : 1.174.691 kgs.
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