Presse et revues
32 pages
Titre : L'Aérophile
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-04-01
Contributeur : Besançon, Georges (1866-1934). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344143803
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25059 Nombre total de vues : 25059
Description : 01 avril 1915 01 avril 1915
Description : 1915/04/01 (A23,N7)-1915/04/15 (A23,N8). 1915/04/01 (A23,N7)-1915/04/15 (A23,N8).
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6553359c
Source : Musée Air France, 2013-273394
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
90 l'Aérophile, 1er-15 avril 1915
LES ZEPPELINS ET LA GUERRE
A Calais. — Dans la nuit du 18 mars, nouvelle visite
d'un Zeppelin qui, pendant vingt-cinq minutes, bom-
barda la ville.
Il était une heure du matin quand le dirigeable ar-
riva, dissimulé par une couche épaisse de nuages.
SeuJ, le bruit des moteurs trahissait sa présence.
Instantanément de nombreux projecteurs se mirent
à sa recherche dans le ciel et une canonnade violente
fut dirigée contre lui.
Une bombe explosive tomba entre les gares centrale
et de Calais-triage. Aucun dégât sérieux ne fut occa-
sionné à la voie et le passage des trains ne fut même
pas interrompu un instant.
Par contre, huit employés de chemins die fer, évacués
des gares de la région envahie, qui dormaient dans
des wagons, furent tués pendant leur sommeil.
Plusieurs wagons furent détruits par les flammes.
Une dizaine d'autres employés furent blessés dont
deux grièvement à la tête.
D'autres bombes incendiaires tombèrent sur diffé-
rents points de la ville mais sans causer de dégât.
Aucune panique ne s'est manifestée parmi la popu-
lation.
A Nancy. — Dans la nuit du 11 au 12 avril, vers
une heure trente, un Zeppelin a jeté sur Nancy sept
bombes dont une est tombée près de l'hôpital civil et
une autre près d'une école ; deux commencements d'in-
cendie ont été rapidement éteints.
Les réflecteurs inondaient le ciel d'immenses rubans
de clarté, tandis que les canons tiraient de tous côtés
sur le Zeppelin qui jugea prudent de ne pas insister
davantage, et sans prendre le temps de lancer de nou-
veaux explosifs, il filait à toute vitesse vers la fron-
tière.
La population de Nancy n'a nullement été impres-
sionnée par l'attentat.
A Bailleul. — Le 30 mars, à 2 heures du matin, un
Zeppelin a survolé la ville, jetant deux bombes dans
les champs sans causer de dégât.
Le 13 avril, à 23 h. 35, nouvelle visite d'un Zeppelin
qui a jeté dix-neuf bombes sur Bailleul, tuant trois
civils. Le terrain d'aviation qui était visé n'a pas été
atteint.
Sur les côtes anglaises. — Les Allemands ont
effectué, dans la soirée du mercredi 14 et du jeudi
15 avril, une attaque aérienne sur les côtes anglaises.
Les résultats de ces tentatives sont nuls : tan-
dis que, le 19 janvier, les bombes lancées sur la côte
de Norfolk avaient tué quelques civils et démoli quel-
ques maisons, (Voir l'Aérophile des 1-15 février 1915,
page 35), cette fois les aéronautes allemands n'ont
assassiné personne et les dégâts matériels sont peu
importants.
C'est contre le littoral du Northumberland — au nord
de l'Angieterre et au sud de l'Ecosse — et à la hauteur
de l'embouchure de la Tyne que fut dirigée la seconde
attaque aérienne, dont voici le récit :
A huit heures du soir, on vit un dirigeable, venant
de la mer, au-dessus de Blyth (ville de 25.000 habitants).
On crut d'abord qu'il s'agissait d'un dirigeable anglais.
Puis on reconnut un Zeppelin qui fut immédiatement
signalé dans toutes les villes qu'il a traversées et celles-
ci furent aussitôt plongées dans l'obscurité. Voici les
pertes qu'il a causées dans les différents endroits sur-
volés : à Blyth, six ou huit bombes sans aucun dégât
connu ; à Choppington. village situé près de Morpeth,
une personne a été légèrement blessée et une meule
incendiée ; à Bedlington, à G kilomètres au sud-est de
Morpeth, huit bombes, un homme blessé légèrement ;
un grenier à grains incendié à Gramlington, au nord
de Shields : un homme blessé légèrement à Benton,
localité située à quelques milles de Newcastile ; une
maison incendiée à Framlington, près de Newcastle :
six bombes jetées sur Walsend, à 7 kilomètres de
Newcastle, qui cnt provoqué quatre incendies ; elles
éclatèrent également dans une maison, mais firent peu
de dégâts.
Après avoir évolué pendant trente-cinq minutes au-
dessus du sol anglais, durant lesquelles .il parcourut
environ 35 kilomètres, le Zeppelin traversa le fleuve
et jetant deux bombes sans faire de dégâts, il se dirigea
vers la mer.
Les chantiers de construction semblent avoir été
l'objectif des aéronautes, mais la prompte extinction
de tous les feux, l'arrêt des trains et des tramways
contrecarrèrent ce projet.
Un assure que le zeppelin qui a effectué ce raid, qui
constitue le plus long parcours aérien accompli par
un dirigeable : plus de 1.300 kilomètres (de Blyth a
lleligolaiiid, :CT'a il le L-9 dont la presse, dans les pre-
miers jours de mars, avait annoncé, sous réserves il est
vrai, le naufrage à 35 kilomètres environ au nord de
la baie de Mimeroux.
Le troisième raid a eu lieu dans la nuit du jeudi
15 avril.
A Maldon, un dirigeable parut à minuit 20 ; il lança
6 bombes : 1 vieillard blessé.
A Lowestoft, un zeppelin s'est montré à 1 h. 15
et a lancé des bombes tuant deux chevaux.
A Southwoïd, un zeppelin arrivant de la mer à
11 h. 45 encercla la ville, lançant 3 bombes, et va à
Henham-Hall, 17 bombes sont lancées dans les envi-
rons
Le zeppelin retourne à Southwold, où il lance des
bombes et laisse tomber des fusées de magnésium.
probablement pour repérer sa route.
A Harwich, un dirigeable passe à minuit 55 ; au-
cune bombe n'est jetée. Il en est de même à Felixs-
towe.
A Gorleston, un zeppelin est vu à 2 heures du ma-
tin.
Il y aurait eu trois zeppelins qui choisirent comme
point de départ trois embouchures de rivière sur la
côte est,. L'un serait parti de l'embouchure du Crouch,
d'où il se dirigea sur Maldon ; le deuxième de
Harwich, c'est-à-dire des embouchures de l'Orwell et
du Stour, d'où il se dirigea sur Ipswich ; le troisième
aurait paru au-dessus de Lowestoft, à l'embouchure
du Yare. Le cours des rivières, se détachant nettement
pendant la nuit sur les terres qui les bordent forme
un point de repère pour les dirigeables.
Dans ce raid, aucun zeppelin ne s'est approché de
Londres plus près qu'à une distance de 60 kilomètres.
Un fait paraît confirmer les suppositions de la
presse britannique relativement au nombre de diri-
geables qui ont survolé l'Angleterre. Un télégramme
d'Amsterdam dit en effet que trois zeppelins ont été
aperçus au-dessus des îles hollandaises et de la mer
du Nord ; ils se dirigeaient vers l'ouest, c'est-à-dire
vers, l'Angleterre.
L'incursion d'avions allemands sur la côte anglaise,
qui a eu lieu le vendredi 16 avril, n'a produit aucun
résultat important au sud' de la Tamise.
Un avion qui venait de Deal, passa à midi et demi
à Faversham et laissa tomber une bombe sans résul-
tat ; on tira sur cet avion qui survola ensuite Sitting-
bourne ; sur cette ville il lança une bombe qui tomba
dans les environs, n'occasionnant pas de dégâts.
L'avion revint alors sur Sittingbourne même, ne
volant pas à plus de deux cents mètres d'altitude ; il
lança une nouvelle bombe, sans obtenir plus de ré-
sultat. Il s'éloigna ensuite.
Deux avions passèrent sur Canterbury ; le premier
se présenta à midi trente et passa trop haut pour être
identifié. Le second, qui arriva vingt minutes après.
était incontestablement un Taube allemand. Il volait
bas et partit à grande vitesse sur Douvres sans avoir
lancé de bombes.
Un peu avant une heure, un aéroplane allemand
passa sur Sheerness où est un important arsenal de
la marine britannique. Il fut accueilli par une vive
canonnade et disparut sans lancer de bombe.
Résultat du raid : dégâts insignifiants.
Flèches explosives contre zeppelins. — M. R.-
F. Robertson. de Dublin, a mis au point une invention
qui a pour but la destruction des zeppelins par les
aéroplanes, consistant dans une flèche d'acier munie
à son extrémité arrière de saillies en forme d'hame-
çons. La flèche est creuse et renferme un explosif qui
brûle avec une flamme très nourrie. Quand une flèche
de ce genre est jetée d'un aéroplane sur un ballon.
les crochets de l'arrière sont relevés en haut par l'en-
veloppe du dirigeable dès que la pointe de la flèche
pénètre dans le tissu ; la charge explosive est en-
LES ZEPPELINS ET LA GUERRE
A Calais. — Dans la nuit du 18 mars, nouvelle visite
d'un Zeppelin qui, pendant vingt-cinq minutes, bom-
barda la ville.
Il était une heure du matin quand le dirigeable ar-
riva, dissimulé par une couche épaisse de nuages.
SeuJ, le bruit des moteurs trahissait sa présence.
Instantanément de nombreux projecteurs se mirent
à sa recherche dans le ciel et une canonnade violente
fut dirigée contre lui.
Une bombe explosive tomba entre les gares centrale
et de Calais-triage. Aucun dégât sérieux ne fut occa-
sionné à la voie et le passage des trains ne fut même
pas interrompu un instant.
Par contre, huit employés de chemins die fer, évacués
des gares de la région envahie, qui dormaient dans
des wagons, furent tués pendant leur sommeil.
Plusieurs wagons furent détruits par les flammes.
Une dizaine d'autres employés furent blessés dont
deux grièvement à la tête.
D'autres bombes incendiaires tombèrent sur diffé-
rents points de la ville mais sans causer de dégât.
Aucune panique ne s'est manifestée parmi la popu-
lation.
A Nancy. — Dans la nuit du 11 au 12 avril, vers
une heure trente, un Zeppelin a jeté sur Nancy sept
bombes dont une est tombée près de l'hôpital civil et
une autre près d'une école ; deux commencements d'in-
cendie ont été rapidement éteints.
Les réflecteurs inondaient le ciel d'immenses rubans
de clarté, tandis que les canons tiraient de tous côtés
sur le Zeppelin qui jugea prudent de ne pas insister
davantage, et sans prendre le temps de lancer de nou-
veaux explosifs, il filait à toute vitesse vers la fron-
tière.
La population de Nancy n'a nullement été impres-
sionnée par l'attentat.
A Bailleul. — Le 30 mars, à 2 heures du matin, un
Zeppelin a survolé la ville, jetant deux bombes dans
les champs sans causer de dégât.
Le 13 avril, à 23 h. 35, nouvelle visite d'un Zeppelin
qui a jeté dix-neuf bombes sur Bailleul, tuant trois
civils. Le terrain d'aviation qui était visé n'a pas été
atteint.
Sur les côtes anglaises. — Les Allemands ont
effectué, dans la soirée du mercredi 14 et du jeudi
15 avril, une attaque aérienne sur les côtes anglaises.
Les résultats de ces tentatives sont nuls : tan-
dis que, le 19 janvier, les bombes lancées sur la côte
de Norfolk avaient tué quelques civils et démoli quel-
ques maisons, (Voir l'Aérophile des 1-15 février 1915,
page 35), cette fois les aéronautes allemands n'ont
assassiné personne et les dégâts matériels sont peu
importants.
C'est contre le littoral du Northumberland — au nord
de l'Angieterre et au sud de l'Ecosse — et à la hauteur
de l'embouchure de la Tyne que fut dirigée la seconde
attaque aérienne, dont voici le récit :
A huit heures du soir, on vit un dirigeable, venant
de la mer, au-dessus de Blyth (ville de 25.000 habitants).
On crut d'abord qu'il s'agissait d'un dirigeable anglais.
Puis on reconnut un Zeppelin qui fut immédiatement
signalé dans toutes les villes qu'il a traversées et celles-
ci furent aussitôt plongées dans l'obscurité. Voici les
pertes qu'il a causées dans les différents endroits sur-
volés : à Blyth, six ou huit bombes sans aucun dégât
connu ; à Choppington. village situé près de Morpeth,
une personne a été légèrement blessée et une meule
incendiée ; à Bedlington, à G kilomètres au sud-est de
Morpeth, huit bombes, un homme blessé légèrement ;
un grenier à grains incendié à Gramlington, au nord
de Shields : un homme blessé légèrement à Benton,
localité située à quelques milles de Newcastile ; une
maison incendiée à Framlington, près de Newcastle :
six bombes jetées sur Walsend, à 7 kilomètres de
Newcastle, qui cnt provoqué quatre incendies ; elles
éclatèrent également dans une maison, mais firent peu
de dégâts.
Après avoir évolué pendant trente-cinq minutes au-
dessus du sol anglais, durant lesquelles .il parcourut
environ 35 kilomètres, le Zeppelin traversa le fleuve
et jetant deux bombes sans faire de dégâts, il se dirigea
vers la mer.
Les chantiers de construction semblent avoir été
l'objectif des aéronautes, mais la prompte extinction
de tous les feux, l'arrêt des trains et des tramways
contrecarrèrent ce projet.
Un assure que le zeppelin qui a effectué ce raid, qui
constitue le plus long parcours aérien accompli par
un dirigeable : plus de 1.300 kilomètres (de Blyth a
lleligolaiiid, :CT'a il le L-9 dont la presse, dans les pre-
miers jours de mars, avait annoncé, sous réserves il est
vrai, le naufrage à 35 kilomètres environ au nord de
la baie de Mimeroux.
Le troisième raid a eu lieu dans la nuit du jeudi
15 avril.
A Maldon, un dirigeable parut à minuit 20 ; il lança
6 bombes : 1 vieillard blessé.
A Lowestoft, un zeppelin s'est montré à 1 h. 15
et a lancé des bombes tuant deux chevaux.
A Southwoïd, un zeppelin arrivant de la mer à
11 h. 45 encercla la ville, lançant 3 bombes, et va à
Henham-Hall, 17 bombes sont lancées dans les envi-
rons
Le zeppelin retourne à Southwold, où il lance des
bombes et laisse tomber des fusées de magnésium.
probablement pour repérer sa route.
A Harwich, un dirigeable passe à minuit 55 ; au-
cune bombe n'est jetée. Il en est de même à Felixs-
towe.
A Gorleston, un zeppelin est vu à 2 heures du ma-
tin.
Il y aurait eu trois zeppelins qui choisirent comme
point de départ trois embouchures de rivière sur la
côte est,. L'un serait parti de l'embouchure du Crouch,
d'où il se dirigea sur Maldon ; le deuxième de
Harwich, c'est-à-dire des embouchures de l'Orwell et
du Stour, d'où il se dirigea sur Ipswich ; le troisième
aurait paru au-dessus de Lowestoft, à l'embouchure
du Yare. Le cours des rivières, se détachant nettement
pendant la nuit sur les terres qui les bordent forme
un point de repère pour les dirigeables.
Dans ce raid, aucun zeppelin ne s'est approché de
Londres plus près qu'à une distance de 60 kilomètres.
Un fait paraît confirmer les suppositions de la
presse britannique relativement au nombre de diri-
geables qui ont survolé l'Angleterre. Un télégramme
d'Amsterdam dit en effet que trois zeppelins ont été
aperçus au-dessus des îles hollandaises et de la mer
du Nord ; ils se dirigeaient vers l'ouest, c'est-à-dire
vers, l'Angleterre.
L'incursion d'avions allemands sur la côte anglaise,
qui a eu lieu le vendredi 16 avril, n'a produit aucun
résultat important au sud' de la Tamise.
Un avion qui venait de Deal, passa à midi et demi
à Faversham et laissa tomber une bombe sans résul-
tat ; on tira sur cet avion qui survola ensuite Sitting-
bourne ; sur cette ville il lança une bombe qui tomba
dans les environs, n'occasionnant pas de dégâts.
L'avion revint alors sur Sittingbourne même, ne
volant pas à plus de deux cents mètres d'altitude ; il
lança une nouvelle bombe, sans obtenir plus de ré-
sultat. Il s'éloigna ensuite.
Deux avions passèrent sur Canterbury ; le premier
se présenta à midi trente et passa trop haut pour être
identifié. Le second, qui arriva vingt minutes après.
était incontestablement un Taube allemand. Il volait
bas et partit à grande vitesse sur Douvres sans avoir
lancé de bombes.
Un peu avant une heure, un aéroplane allemand
passa sur Sheerness où est un important arsenal de
la marine britannique. Il fut accueilli par une vive
canonnade et disparut sans lancer de bombe.
Résultat du raid : dégâts insignifiants.
Flèches explosives contre zeppelins. — M. R.-
F. Robertson. de Dublin, a mis au point une invention
qui a pour but la destruction des zeppelins par les
aéroplanes, consistant dans une flèche d'acier munie
à son extrémité arrière de saillies en forme d'hame-
çons. La flèche est creuse et renferme un explosif qui
brûle avec une flamme très nourrie. Quand une flèche
de ce genre est jetée d'un aéroplane sur un ballon.
les crochets de l'arrière sont relevés en haut par l'en-
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