Titre : L'Aérophile
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-04-01
Contributeur : Besançon, Georges (1866-1934). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344143803
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25059 Nombre total de vues : 25059
Description : 01 avril 1915 01 avril 1915
Description : 1915/04/01 (A23,N7)-1915/04/15 (A23,N8). 1915/04/01 (A23,N7)-1915/04/15 (A23,N8).
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6553359c
Source : Musée Air France, 2013-273394
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
l'Aérophile, 1er-15 avril 1915 8i
dans le tir contre les dirigeables, doit donc
être capable de pratiquer dans l'enveloppe une
déchirure très considérable et surtout de pro-
voquer l'inflammation de l'hydrogène.
Les spécialistes des études militaires n'ont
pas manqué d'étudier de près la question,
comme l'indique un brevet qui a été pris ré-
cemment pour un projectile spécial contre di-
rigeables, par la maison Sir W. G. Armstrong
Whitworth and C°, les grands constructeurs de
navires de guerre et de canons. La vue que
nous donnons montre clairement les caractéris-
tiques de l'invention.
On voit par la coupe longitudinale ci-contre
que ce projectile comprend en avant une série
de lames tranchantes et pivotantes (H), qui,
normalement, sont maintenues en place dans
l'obus par un disque (F) solidaire de l'aiguille
du percuteur (A).
Chaque lame s'appuie sur le disque du per-
cuteur au moyen d'un épaulement (G).
Le percuteur (A) est tenu en place par un
petit fil métallique (C), mais lors du départ
du projectile, le choc causé par la déflagration,
agissant par l'inertie sur le percuteur (A), pro-
voque un recul de celui-ci suffisant pour briser
le fil métallique (C) et libérer les lames tran-
chantes (H) ; celles-ci s'écartent donc sous
l'influence de la pression de l'air ou de la
force centrifuge et, dans ces conditions, le pro-
jectile est capable de pratiquer dans l'enve-
loppe du croiseur aérien une ouverture repré-
sentant plusieurs fois son propre diamètre. La
rotation du projectile aide encore puissamment
à ce résultat.
Mais la simple pénétration de l'obus dans
l'enveloppe du dirigeable n'est pas le seul ré-
sultat qu'on attend de ce nouveau projectile,
car il constitue aussi un véritable obus, chargé
d'un explosif très puissant (J).
Lors du départ de l'obus, le percuteur (A),
comme on l'a dit, a brisé le fil (C). Or, son
mouvement en avant est encore limité par un
second fil métallique (E), passant à travers
une rainure pratiquée dans le corps du per-
cuteur et dont aucun mouvement normal de
l'obus ne doit déterminer la rupture. Cepen-
dant, quand les lames écartées (H) rencontrent
un obstacle quelconque, elles éprouvent un lé-
ger recul, de sorte que leurs extrémités à l'in-
térieur de l'obus formant levier poussent en
avant le disque (F) qui, cassant le second fil (E)
met l'aiguille du percuteur (B) en contact avec
le détonateur (I) qui fait exploser l'obus.
L'explosion est calculée pour se produire il
l'intérieur de l'enveloppe du dirigeable, de
manière à provoquer l'éclatement du ballon,
l'inflammation du gaz et par là la destruction
de l'engin ou tout au moins sa chute immédiate.
(Du Scientific American.)
CONTRIBUTION DE L'ASTRONOMIE A LA GUERRE
La visibilité et le repérage des Zeppelins par les étoiles
Un de « mes lecteurs, l'ingénieur J. Landry, me
communique la pittoresque relation suivante qui
peut intéresser un grand nombre d'observateurs :
« J'ai assisté, dans la nuit de samedi à diman-
che, 21 mars, à l'inoubliable spectacle de la dé-
fense de Paris contre les zeppelins.
« La situation du pavillon que j'habite dans
la plaine de Soisy-sous-Montmorency, au milieu
des forts, met à ma disposition 300 degrés d'ho-
rizon. A 1 h. 45 m. exactement, réveillé par une
violente canonnade, suivie d'une très forte explo-
sion, je me précipitai à la fenêtre et pus voir im-
médiatement à 45 degrés, vers Saint-Gratien, un
premier dirigeable éclairé par six projecteurs.
« La nuit était très froide, l'atmosphère déga-
gée de toute brume. Les étoiles étaient scintil-
lantes, de la plus nette visibilité.
« A 2 h. 15 m., un ronflement identique à celui
d'un train, mais beaucoup plus régulier, se fit
entendre vingt secondes durant, au-dessus de nos
têtes, presque dans la verticale.
« Fouillant le ciel des yeux, Mme Landry me
repéra aussitôt le dirigeable sur l'étoile « mu »
de la Grande-Ourse. J'eus le temps de braquer
ma jumelle et de le voir occulter l'étoile
cc lambda », puis aller à marche lente vers
« Kappa » et « iota », de la même constellation.
Cette dernière étoile seule fut éclipsée. A l'œil
nu on distinguait une ombre assez vague. A la
jumelle la visibilité était remarquable, et les na-
celles étaient visibles. L'ensemble de l'appareil
vu par le travers dépassait 2 degrés. J'en con-
clus une altitude d'environ 2.000 mètres, alors
que le souvenir de la première apparition éclai-
rée eût été de 1.500 mètres. En une demi-heure
le dirigeable avait gagné de la hauteur en se dé-
plaçant vers le nord.
« Un autre zeppelin, venant du fort de Mont-
lignon, piqua directement sur nous, occupant dix
ou douze projecteurs. Il arrivait à toute allure,
assez faiblement illuminé, mais poursuivi par de
nombreux shrapnells. Trois minutes plus tard il
lançait une bombe. Il était 2 h. 50 m.
« Quant à notre premier dirigeable, il restait
presque immobile, tapi dans l'ombre, et à chacun
de mes déplacements nécessaires à l'inscription
de mes notes Mme Landry me le repérait instan-
tanément sur la cartr> immuable des cieux. Com-
bien j'ai regretté, en ces instants, de ne pouvoir
indiquer la véritable cible, alors figurée par les
étoiles, car, toutes conditions restant égales, la
visibilité d'un dirigeable par éclairement stel-
laire seul est considérable. Une fois que le navire
aérien est repéré, on le tient. Les phares naturels
de la nuit étoilée l'illuminent, tandis que l'éclai-
rement par projecteurs à trois ou quatre kilomè-
tres reste faible, peut-être à cause du pouvoir
absorbant des tissus. »
Ainsi ces immenses navires aériens, nocturnes
et perfides, qui, tout d'abord, avaient été salués
comme des symboles de progrès et de liberté et
qui sont ravalés au rang de pirates destructeurs,
peuvent être désignés dans une nuit sans lune
par « l'obscure clarté qui tombe des étoiles ».
Mais comment nous empêcher de frémir d'indi-
gnation devant une pareille profanation de la
science, et comment ne pas s'étonner qu'un peu-
ple accepte d'avoir à sa solde une armée d'assas-
sins et d'incendiaires?
Les promoteurs de la navigation aérienne vou-
laient donner des ailes radieuses à la pensée hu-
maine. Ils étaient loin de se douter que le mili-
tarisme prussien ferait de ce vol une chute du
ciel dans l'enfer. CAMILLE FLAMMARION.
dans le tir contre les dirigeables, doit donc
être capable de pratiquer dans l'enveloppe une
déchirure très considérable et surtout de pro-
voquer l'inflammation de l'hydrogène.
Les spécialistes des études militaires n'ont
pas manqué d'étudier de près la question,
comme l'indique un brevet qui a été pris ré-
cemment pour un projectile spécial contre di-
rigeables, par la maison Sir W. G. Armstrong
Whitworth and C°, les grands constructeurs de
navires de guerre et de canons. La vue que
nous donnons montre clairement les caractéris-
tiques de l'invention.
On voit par la coupe longitudinale ci-contre
que ce projectile comprend en avant une série
de lames tranchantes et pivotantes (H), qui,
normalement, sont maintenues en place dans
l'obus par un disque (F) solidaire de l'aiguille
du percuteur (A).
Chaque lame s'appuie sur le disque du per-
cuteur au moyen d'un épaulement (G).
Le percuteur (A) est tenu en place par un
petit fil métallique (C), mais lors du départ
du projectile, le choc causé par la déflagration,
agissant par l'inertie sur le percuteur (A), pro-
voque un recul de celui-ci suffisant pour briser
le fil métallique (C) et libérer les lames tran-
chantes (H) ; celles-ci s'écartent donc sous
l'influence de la pression de l'air ou de la
force centrifuge et, dans ces conditions, le pro-
jectile est capable de pratiquer dans l'enve-
loppe du croiseur aérien une ouverture repré-
sentant plusieurs fois son propre diamètre. La
rotation du projectile aide encore puissamment
à ce résultat.
Mais la simple pénétration de l'obus dans
l'enveloppe du dirigeable n'est pas le seul ré-
sultat qu'on attend de ce nouveau projectile,
car il constitue aussi un véritable obus, chargé
d'un explosif très puissant (J).
Lors du départ de l'obus, le percuteur (A),
comme on l'a dit, a brisé le fil (C). Or, son
mouvement en avant est encore limité par un
second fil métallique (E), passant à travers
une rainure pratiquée dans le corps du per-
cuteur et dont aucun mouvement normal de
l'obus ne doit déterminer la rupture. Cepen-
dant, quand les lames écartées (H) rencontrent
un obstacle quelconque, elles éprouvent un lé-
ger recul, de sorte que leurs extrémités à l'in-
térieur de l'obus formant levier poussent en
avant le disque (F) qui, cassant le second fil (E)
met l'aiguille du percuteur (B) en contact avec
le détonateur (I) qui fait exploser l'obus.
L'explosion est calculée pour se produire il
l'intérieur de l'enveloppe du dirigeable, de
manière à provoquer l'éclatement du ballon,
l'inflammation du gaz et par là la destruction
de l'engin ou tout au moins sa chute immédiate.
(Du Scientific American.)
CONTRIBUTION DE L'ASTRONOMIE A LA GUERRE
La visibilité et le repérage des Zeppelins par les étoiles
Un de « mes lecteurs, l'ingénieur J. Landry, me
communique la pittoresque relation suivante qui
peut intéresser un grand nombre d'observateurs :
« J'ai assisté, dans la nuit de samedi à diman-
che, 21 mars, à l'inoubliable spectacle de la dé-
fense de Paris contre les zeppelins.
« La situation du pavillon que j'habite dans
la plaine de Soisy-sous-Montmorency, au milieu
des forts, met à ma disposition 300 degrés d'ho-
rizon. A 1 h. 45 m. exactement, réveillé par une
violente canonnade, suivie d'une très forte explo-
sion, je me précipitai à la fenêtre et pus voir im-
médiatement à 45 degrés, vers Saint-Gratien, un
premier dirigeable éclairé par six projecteurs.
« La nuit était très froide, l'atmosphère déga-
gée de toute brume. Les étoiles étaient scintil-
lantes, de la plus nette visibilité.
« A 2 h. 15 m., un ronflement identique à celui
d'un train, mais beaucoup plus régulier, se fit
entendre vingt secondes durant, au-dessus de nos
têtes, presque dans la verticale.
« Fouillant le ciel des yeux, Mme Landry me
repéra aussitôt le dirigeable sur l'étoile « mu »
de la Grande-Ourse. J'eus le temps de braquer
ma jumelle et de le voir occulter l'étoile
cc lambda », puis aller à marche lente vers
« Kappa » et « iota », de la même constellation.
Cette dernière étoile seule fut éclipsée. A l'œil
nu on distinguait une ombre assez vague. A la
jumelle la visibilité était remarquable, et les na-
celles étaient visibles. L'ensemble de l'appareil
vu par le travers dépassait 2 degrés. J'en con-
clus une altitude d'environ 2.000 mètres, alors
que le souvenir de la première apparition éclai-
rée eût été de 1.500 mètres. En une demi-heure
le dirigeable avait gagné de la hauteur en se dé-
plaçant vers le nord.
« Un autre zeppelin, venant du fort de Mont-
lignon, piqua directement sur nous, occupant dix
ou douze projecteurs. Il arrivait à toute allure,
assez faiblement illuminé, mais poursuivi par de
nombreux shrapnells. Trois minutes plus tard il
lançait une bombe. Il était 2 h. 50 m.
« Quant à notre premier dirigeable, il restait
presque immobile, tapi dans l'ombre, et à chacun
de mes déplacements nécessaires à l'inscription
de mes notes Mme Landry me le repérait instan-
tanément sur la cartr> immuable des cieux. Com-
bien j'ai regretté, en ces instants, de ne pouvoir
indiquer la véritable cible, alors figurée par les
étoiles, car, toutes conditions restant égales, la
visibilité d'un dirigeable par éclairement stel-
laire seul est considérable. Une fois que le navire
aérien est repéré, on le tient. Les phares naturels
de la nuit étoilée l'illuminent, tandis que l'éclai-
rement par projecteurs à trois ou quatre kilomè-
tres reste faible, peut-être à cause du pouvoir
absorbant des tissus. »
Ainsi ces immenses navires aériens, nocturnes
et perfides, qui, tout d'abord, avaient été salués
comme des symboles de progrès et de liberté et
qui sont ravalés au rang de pirates destructeurs,
peuvent être désignés dans une nuit sans lune
par « l'obscure clarté qui tombe des étoiles ».
Mais comment nous empêcher de frémir d'indi-
gnation devant une pareille profanation de la
science, et comment ne pas s'étonner qu'un peu-
ple accepte d'avoir à sa solde une armée d'assas-
sins et d'incendiaires?
Les promoteurs de la navigation aérienne vou-
laient donner des ailes radieuses à la pensée hu-
maine. Ils étaient loin de se douter que le mili-
tarisme prussien ferait de ce vol une chute du
ciel dans l'enfer. CAMILLE FLAMMARION.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Auteurs similaires Besançon Georges Besançon Georges /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Besançon Georges" or dc.contributor adj "Besançon Georges")Correspondance et papiers de Félix et Paul Nadar. I -- CORRESPONDANCE. V-XXI Lettres adressées à Félix Nadar. VIII-XIX Lettres de divers correspondants classés par ordre alphabétique :. VIII Agutte-Bouyer. /ark:/12148/btv1b53273171p.highres Correspondance et papiers de Félix et Paul Nadar. I -- CORRESPONDANCE. V-XXI Lettres adressées à Félix Nadar. VIII-XIX Lettres de divers correspondants classés par ordre alphabétique :. VIII Agutte-Bouyer. /ark:/12148/btv1b10084480b.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6553359c/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6553359c/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6553359c/f13.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6553359c/f13.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6553359c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6553359c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6553359c/f13.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest