Titre : L'Aérophile
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-09-15
Contributeur : Besançon, Georges (1866-1934). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344143803
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25059 Nombre total de vues : 25059
Description : 15 septembre 1912 15 septembre 1912
Description : 1912/09/15 (A20,N18). 1912/09/15 (A20,N18).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6551983g
Source : Musée Air France, 2013-273394
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2013
15 Septembre igi2 421
que dans un filet amortisseur : hauteur de chute :
20 mètres: vitesse à l'arrêt, 20 mètres environ ; course
de l'arrêt : 1 mètre environ ; percussion : 20.
Cas d'un saut en profondeur sur terre labourée : hau-
teuir de dhute, 5 mètres ; vitesse à l'arrêt, 10 mètres
environ ; course de l'arrêt (enfoncement des talons
dans le sol et flédhissement des jarrets), 0 m. 50 ;
percussion : 10.
De toutes ces considérations, nous déduirons que l'on
peut admettre, en toute sécurité, pour l'amortissement
de la vitesse d'un corps humain dans des conditions
ci-dessus indiquées, pour lesquelles la souplesse ou
l'acrobatie n'entrent en aucune façon, des percussions
atteignant et même dépassant le chiffre 5. Et à ceux
qui resteraient sceptiques sur la possibilité d'adoption
d'un tel chiffre, nous ferons remarquer que le simple
casque amortisseur a sauvé bien des têtes de la fê-
lure mortelle, avec des percussions "de l'ordre de 50 !
Fig. 2
T Tambour du treuil. — t Tambour en-
registreur. — f Sabot du frein. -
e Ecrou de serrage. - R Ressort de
réglage du frein. — d Déclic du frein.
S Style enregistreur des courses. -
D Dvnamomètre d'amortissement. —
M Moteur de relevage. — F Embrayage
et débrayage de moyeu. — A Arrimage
du sujet en expériences.
***
il y aurait certainement un intérêt considérable à
vérifier jusqu'à quel point ces prévisions sont exactes
ou erronées et la méthode expérimentale pratiquée
sur des animaux de masse et d'anatomie aussi voi-
sines que possible des éléments correspondants de
l'homme apparaît comme devant être facile à employer
et fructueuse en résultats acquis.
Dans les renseignements qu'il a fournis à la Chambre
des Députés, le 27 juin 1912, M. le colonel Hirschauer
s'exprime ainsi, au chapitre relatif à la protection du
pilote :
« Nous sommes obligés de nous dire que, malgré les
stabilisateurs et toutes les mesures de sécurité, il
pourra y avoir encore des chocs à terre : il s'agit de
savoir ce que l'on peut faire pour amortir ces chocs
que l'on n'aura pas pu éviter. On voit, par exemple, le
plongeur (1) tomber de très haut dans une petite nappe
d'eau, suffisante cependant pour amortir un choc des
plus rudes ; on voit des gymnastes faire des sauts de
très haut et amortir les chocs par une simple flexion
des jambes. Ces expériences nous montrent qu'il faut
très peu de chose pour amortir un choc qui, sans amor-
(1) Dans l'Aérophile du 15 juillet 1910 page 324, co-
lonne 2, nous disions : « on peut citer des exem-
ples de manœuvres analogues : l'acrobate qui se jette
du haut de la frise d'un cirque, dans un filet, amortit
sa chute en 1 ou 2 mètres au maximum (déplacement
élastique du filet). Le plongeur qui s'élance de hauteurs
parfois considérables ne pénètre que de quelques mè-
tres dans l'élément liquide. »
tissement, serait déjà mortel. Que peut-on faire avec
ces chocs violents donnés par des appareils à vitesse
considérable?
« Nous entrons en relations avec l'Académie de Mé-
decine, en vue d'organiser des expériences qui auront
pour résultat d'évaluer quelle est la vitesse maxima
avec laquelle les animaux peuvent atteindre le sol sans
crainte d'accident grave (1), et quand nous connaîtrons
cette vitesse, soit par des appareils élastiques, soit par
d'autres procédés que je vous demande la permission de
tenir secrets pour le moment, nous pensons que nous
pourrons peut-être amortir les chocs et prévenir les
effets des traumatismes profonds qui, actuellement,
coûtent la vie à nos aviateurs, même quand ils n'ont
pas reçu de blessures graves. Ces expériences seront
faites avec des animaux et seront constatées par des
instruments de mesure très précis. Je crois qu'il y a
de oe côté quelque chose de très utile à faire ».
Fig. 1
Nous ignorons tout
du programme d'ex-
périences qui sera
élaboré de concert
avec l'Académie de
Médecine. M. le
colonel Hirschauer
nous annonce seu-
lement qu'il s'agit
« d'évaluer quelle est
la vitesse maxima
avec laquelle les ani-
maux peuvent at-
teindre le sol sans
crainte d'accJdent
grave ». Cette for-
mule demande à
être précisée ; il est
évident que la vitesse maxima précitée est fonction
des conditions d'amortissement.
Voici comment on peut concevoir un dispositif expéri-
mental simple et permettant cependant de faire varier
dans de larges limites les différents éléments entrant
en jeu et d'effectuer des observations et des mesures as-
sez précises. Nous nous proposons de mesurer les per-
cussions maxima et de constater les effets physiologi-
ques résultants produits par des chutes verticales de
hauteurs variables, amorties sur des courses variables
et appliquées à des animaux dont la masse et l'anatomie
sont aussi voisines que possible de celles de l'homme.
Il faudra, naturellement, disposer d'une hauteur de
chute suffisante pour obtenir de grandes vitesses. Sup-
posons, pour fixer les idées, un treuil T (Fig." 1), dis-
posé sur la 2' plateforme de la Tour Eiffel et permettant
l'enroulement et le déroulement rapides d'un câble
d'acier pendant verticalement et à l'extrémité inférieure
duquel est fixé un dynamomètre enregistreur à maxi-
ma D (Fig. 2) et au-dessous, lei dispositif d'arrimage du
sujet en expériences.
Un frein f, à patin ou à bande, permet de freiner la
dhute à un instant déterminé, dans des conditions
d'amortissement qui, pour chaque vitesse au moment de
l'arrêt, peuvent être calculées et prévues à l'avance,
connaissant les constantes du frein : il suffira, par
exemple, de régler la tension d'un ressort R à l'aide
d'un écrou e, pour qu'en agissant sur un déclic d,
le frein entre en fonctionnement et produise l'arrêt dans
les conditions d'amortissement désirées.
Il sera très facile de mesurer les différents éléments
de chaque expérience : la vitesse pourra être donnée
par un appareil enregistreur, ainsi d'ailleurs que la
course de freinage : à cet effet un tambour auxiliaire t,
portera une feuille enregistreuse sur laquelle un style S,
(1) Dans l'Aérophile du 1" janvier 1911, page 18, co-
lonne 1, nous disions. « Puis, il faudrait étudier sur
sur des animaux les effets physiologiques du lance-
ment et de l'arrêt à grande accélération ainsi que les
dispositifs propres à les rendre inoffensifs ».
Dans l'Aérophile du 1" juin 1912. p. 252. colonne 2,
« enfin. les dispositifs de freinage étant au point, le
sac de sable serait remplacé par un être animé : non
pas un cobaye, mais un mouton, ou tout autre ani-
mal d'un poids voisin de celui de l'homme, car, seules,
des expériences à l'échelle sont susceptibles de donner
des résultats probants. »
que dans un filet amortisseur : hauteur de chute :
20 mètres: vitesse à l'arrêt, 20 mètres environ ; course
de l'arrêt : 1 mètre environ ; percussion : 20.
Cas d'un saut en profondeur sur terre labourée : hau-
teuir de dhute, 5 mètres ; vitesse à l'arrêt, 10 mètres
environ ; course de l'arrêt (enfoncement des talons
dans le sol et flédhissement des jarrets), 0 m. 50 ;
percussion : 10.
De toutes ces considérations, nous déduirons que l'on
peut admettre, en toute sécurité, pour l'amortissement
de la vitesse d'un corps humain dans des conditions
ci-dessus indiquées, pour lesquelles la souplesse ou
l'acrobatie n'entrent en aucune façon, des percussions
atteignant et même dépassant le chiffre 5. Et à ceux
qui resteraient sceptiques sur la possibilité d'adoption
d'un tel chiffre, nous ferons remarquer que le simple
casque amortisseur a sauvé bien des têtes de la fê-
lure mortelle, avec des percussions "de l'ordre de 50 !
Fig. 2
T Tambour du treuil. — t Tambour en-
registreur. — f Sabot du frein. -
e Ecrou de serrage. - R Ressort de
réglage du frein. — d Déclic du frein.
S Style enregistreur des courses. -
D Dvnamomètre d'amortissement. —
M Moteur de relevage. — F Embrayage
et débrayage de moyeu. — A Arrimage
du sujet en expériences.
***
il y aurait certainement un intérêt considérable à
vérifier jusqu'à quel point ces prévisions sont exactes
ou erronées et la méthode expérimentale pratiquée
sur des animaux de masse et d'anatomie aussi voi-
sines que possible des éléments correspondants de
l'homme apparaît comme devant être facile à employer
et fructueuse en résultats acquis.
Dans les renseignements qu'il a fournis à la Chambre
des Députés, le 27 juin 1912, M. le colonel Hirschauer
s'exprime ainsi, au chapitre relatif à la protection du
pilote :
« Nous sommes obligés de nous dire que, malgré les
stabilisateurs et toutes les mesures de sécurité, il
pourra y avoir encore des chocs à terre : il s'agit de
savoir ce que l'on peut faire pour amortir ces chocs
que l'on n'aura pas pu éviter. On voit, par exemple, le
plongeur (1) tomber de très haut dans une petite nappe
d'eau, suffisante cependant pour amortir un choc des
plus rudes ; on voit des gymnastes faire des sauts de
très haut et amortir les chocs par une simple flexion
des jambes. Ces expériences nous montrent qu'il faut
très peu de chose pour amortir un choc qui, sans amor-
(1) Dans l'Aérophile du 15 juillet 1910 page 324, co-
lonne 2, nous disions : « on peut citer des exem-
ples de manœuvres analogues : l'acrobate qui se jette
du haut de la frise d'un cirque, dans un filet, amortit
sa chute en 1 ou 2 mètres au maximum (déplacement
élastique du filet). Le plongeur qui s'élance de hauteurs
parfois considérables ne pénètre que de quelques mè-
tres dans l'élément liquide. »
tissement, serait déjà mortel. Que peut-on faire avec
ces chocs violents donnés par des appareils à vitesse
considérable?
« Nous entrons en relations avec l'Académie de Mé-
decine, en vue d'organiser des expériences qui auront
pour résultat d'évaluer quelle est la vitesse maxima
avec laquelle les animaux peuvent atteindre le sol sans
crainte d'accident grave (1), et quand nous connaîtrons
cette vitesse, soit par des appareils élastiques, soit par
d'autres procédés que je vous demande la permission de
tenir secrets pour le moment, nous pensons que nous
pourrons peut-être amortir les chocs et prévenir les
effets des traumatismes profonds qui, actuellement,
coûtent la vie à nos aviateurs, même quand ils n'ont
pas reçu de blessures graves. Ces expériences seront
faites avec des animaux et seront constatées par des
instruments de mesure très précis. Je crois qu'il y a
de oe côté quelque chose de très utile à faire ».
Fig. 1
Nous ignorons tout
du programme d'ex-
périences qui sera
élaboré de concert
avec l'Académie de
Médecine. M. le
colonel Hirschauer
nous annonce seu-
lement qu'il s'agit
« d'évaluer quelle est
la vitesse maxima
avec laquelle les ani-
maux peuvent at-
teindre le sol sans
crainte d'accJdent
grave ». Cette for-
mule demande à
être précisée ; il est
évident que la vitesse maxima précitée est fonction
des conditions d'amortissement.
Voici comment on peut concevoir un dispositif expéri-
mental simple et permettant cependant de faire varier
dans de larges limites les différents éléments entrant
en jeu et d'effectuer des observations et des mesures as-
sez précises. Nous nous proposons de mesurer les per-
cussions maxima et de constater les effets physiologi-
ques résultants produits par des chutes verticales de
hauteurs variables, amorties sur des courses variables
et appliquées à des animaux dont la masse et l'anatomie
sont aussi voisines que possible de celles de l'homme.
Il faudra, naturellement, disposer d'une hauteur de
chute suffisante pour obtenir de grandes vitesses. Sup-
posons, pour fixer les idées, un treuil T (Fig." 1), dis-
posé sur la 2' plateforme de la Tour Eiffel et permettant
l'enroulement et le déroulement rapides d'un câble
d'acier pendant verticalement et à l'extrémité inférieure
duquel est fixé un dynamomètre enregistreur à maxi-
ma D (Fig. 2) et au-dessous, lei dispositif d'arrimage du
sujet en expériences.
Un frein f, à patin ou à bande, permet de freiner la
dhute à un instant déterminé, dans des conditions
d'amortissement qui, pour chaque vitesse au moment de
l'arrêt, peuvent être calculées et prévues à l'avance,
connaissant les constantes du frein : il suffira, par
exemple, de régler la tension d'un ressort R à l'aide
d'un écrou e, pour qu'en agissant sur un déclic d,
le frein entre en fonctionnement et produise l'arrêt dans
les conditions d'amortissement désirées.
Il sera très facile de mesurer les différents éléments
de chaque expérience : la vitesse pourra être donnée
par un appareil enregistreur, ainsi d'ailleurs que la
course de freinage : à cet effet un tambour auxiliaire t,
portera une feuille enregistreuse sur laquelle un style S,
(1) Dans l'Aérophile du 1" janvier 1911, page 18, co-
lonne 1, nous disions. « Puis, il faudrait étudier sur
sur des animaux les effets physiologiques du lance-
ment et de l'arrêt à grande accélération ainsi que les
dispositifs propres à les rendre inoffensifs ».
Dans l'Aérophile du 1" juin 1912. p. 252. colonne 2,
« enfin. les dispositifs de freinage étant au point, le
sac de sable serait remplacé par un être animé : non
pas un cobaye, mais un mouton, ou tout autre ani-
mal d'un poids voisin de celui de l'homme, car, seules,
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