Titre : L'Aérophile
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-04-01
Contributeur : Besançon, Georges (1866-1934). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344143803
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25059 Nombre total de vues : 25059
Description : 01 avril 1912 01 avril 1912
Description : 1912/04/01 (A20,N7). 1912/04/01 (A20,N7).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6551972p
Source : Musée Air France, 2013-273394
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2013
i" Avril 1911 157
Inauguration du nouveau Laboratoire de m. Eiffel, i Auteuil
Le 19 mars dernier, a eu lieu, à Autcuil, l'inaugura-
tion du nouveau laboratoire aérodynamique de M. Eif-
fel. Cette nouvelle installation, particulièrement remar-
quable à tous les points de vue, est de beaucoup Ja
plus puissante* et la mieux outillée du monde entier.
Après les magnifiques résultats si complets et si nom-
breux (1) que nous a fournis jusqu'ici M. Eiffel, quels
services l'aviation n'est-elle pas en droit d'attendre de
lui avec son installation nouvelle !
Les travaux de M. Eiffel sont trop connus pour que
nous ayons besoin d'en parler ici. Nous rappellerons
LABORATOIRE AÉRODYNAMIQUE DE M EirFEL, A AUTEUIL
1. Essai d'un modèle réduit d'aéroplane, sur la balance, dans la salle d'expériences. — 2. M. Gustave Eiffel. —
3. Ventilateurs du laboratoire aérodynamique Eiffel (Photos Meurisse)
que c'est en 1903 que M. Eiffel commença ses expérien-
ces sur la résistance de l'air, dont les lois étaient alors
si peu connues et si incertaines, avec un appareil de
chute à la tour Eiffel. C'est avec cet appareil qui fonc-
tionna jusqu'en 1905 que M. Eiffel établit d'une manière
définitive un certain nombre d'importants résultats, no-
tamment la valeur du coefficient K = 0,08 de résistance
orthogonale des grandes plaques planes.
Mais cet appareil fut vite insuffisant pour les nou-
velles recherches qu'exigeait alors l'aviation au début
de son développement. M. Eiffel installa en 1909 son cé-
lèbre laboratoire du Champ-de-Mars dont le principe
était tout différent. C'était une modification ingénieuse
de la méthode du tunnel. On sait, en effet, qu'en ma-
tière d'aérodynamique les modes d'expérimentation
peuvent se ranger en deux grandes classes : celle où
la surface se déplace dans l'air immobile et celle où
la surface immobile est soumise à l'action d'un vent
régulier. Cette méthode présente dans l'application, dé
nombreuses difficultés pour obtenir un courant parfai-
tement régulier et formé en tous ses points de filets
d'air parallèles et de même vitesse. D'où plusieurs va-
riantes dans l'application de la méthode : Elle comporte
généralement l'emploi d'un gros tuyau ou d'un tunnel
parcouru par un courant d'air produit par des hélices
ou par un ventilateur.
La plus grande cause d'erreur est due à l'influence
des parois, au voisinage desquelles la vitesse du fluide
est changée. Quelques expérimentateurs ont pré-
féré opérer à l'air libre devant la buse du ventilateur.
Mais alors on est gêné par le vent extérieur et si l'on
opère dans un hall les parois renvoient l'air et bientôl.
toute la chambre est pleine de remous. Aussi la plupart
des installations comportent un tunnel. Ce tunnel peut,
d'ailleurs, être ouvert (l'air puisé à une extrémité dans
l'atmosphère y est rejeté à l'autre) ou fermé (le même
air circule indéfiniment dans le circuit). Dans le tunnel
(I) M. Eiffel et ses collaborateurs n'ont pas fait jus-
qu'ici moins de 4.000 expériences.
ouvert, on est influencé par le veut extérieur ; dans le
tunnel fermé, il est très difficile d'amortir tous les re-
mous produits daîfê^e courant d'air et d'avoir des filets
parallèles et de même vitesse. Il faut ajouter à cela la
difficulté d'expérimenter dans le tube ou le tunnel. M.
E'ffel a triomphé de toutes ces difficultés en employant
un courant d'air cylindrique, non limité par des pa-
rois solides et traversant une chambre d'expérience iso-
lée. ■
Il s'affranchit ainsi de l'influence des parois qui, dans
la méthode du tunnel sont toujours susceptibles de gê-
ner l'expansion de l'air autour de la plaque. De plus.
il emploi e une buse de grand diamètre pour n'être pas
obligé d'opérer sur de trop petits modèles. Tel est le
principe de l'installation du laboratoire de M. Eiffel.
En fait, il comporte un ventilateur qui puise de l'air
dans un vaste hall et l'y rejette après lui avoir fait tra-
verser la chambre d'expérience. Comme l'air est tou-
jours plus ou moins agité en sortant d'un ventilateur,
la ventilateur de M. Eiffel est aspirant et non soufflant
et la chambre d'expérience est placée au .voisinage de
l'entrée du ventilateur, et non à, sa sortie, comme on
fait généralement ; elle est en quelque sorte intercalée
sur le distributeur du ventilateur. L'air aspiré dans le
hangar par un ajutage. convergent à courbure régu-
lière, appelé collecteur, dans lequel sa vitesse croît
à mesure que diminue sa pression, entre dans la cham-
bre d'expérience après avoir traversé un diaphragme
cellulaire assurant le parallélisme des filets. Il traverse
la chambre sous forme d'un cylindre d'air de grand
diamètre.
L'air sort de la chambre en traversant deux grillages
en fil de fer à mailles-de l'cm. q eu. amortissent à peu
près complètement les irrégularités du ventilateur, il
passe alors dans le ventilateur qui le rejette dans le
hall a la pression atmosphérique. il revie-nt- en-suite
par courant continu jusqu'au collecteur pour être utilisé
de nouveau.
; 'A
L'installation du Champ-dé-Mars comportait une buse
donnant un cylindre d'air de 1 m. 50 de diamètre à la
vitesse maximum de 18 m/s (65 kil. par heure). Le venti-
lateur employé était un ventilateur Sirocco centrifuge
absorbant 50 HP au maximum.
Dans le nouveau laboratoire d'Auteuil, on a aug-
menté le rendemnet industriel de l'installation et réalisé
avec une dynmno d'une force nominale de 50 HP, un
cylindre d'air ayant un diamètre de 2 mètres et une
vitesse maximum de 32 m. à la seconde, soit .115 kilom..
par heure. Si l'on remarque que la force vive communi-
Inauguration du nouveau Laboratoire de m. Eiffel, i Auteuil
Le 19 mars dernier, a eu lieu, à Autcuil, l'inaugura-
tion du nouveau laboratoire aérodynamique de M. Eif-
fel. Cette nouvelle installation, particulièrement remar-
quable à tous les points de vue, est de beaucoup Ja
plus puissante* et la mieux outillée du monde entier.
Après les magnifiques résultats si complets et si nom-
breux (1) que nous a fournis jusqu'ici M. Eiffel, quels
services l'aviation n'est-elle pas en droit d'attendre de
lui avec son installation nouvelle !
Les travaux de M. Eiffel sont trop connus pour que
nous ayons besoin d'en parler ici. Nous rappellerons
LABORATOIRE AÉRODYNAMIQUE DE M EirFEL, A AUTEUIL
1. Essai d'un modèle réduit d'aéroplane, sur la balance, dans la salle d'expériences. — 2. M. Gustave Eiffel. —
3. Ventilateurs du laboratoire aérodynamique Eiffel (Photos Meurisse)
que c'est en 1903 que M. Eiffel commença ses expérien-
ces sur la résistance de l'air, dont les lois étaient alors
si peu connues et si incertaines, avec un appareil de
chute à la tour Eiffel. C'est avec cet appareil qui fonc-
tionna jusqu'en 1905 que M. Eiffel établit d'une manière
définitive un certain nombre d'importants résultats, no-
tamment la valeur du coefficient K = 0,08 de résistance
orthogonale des grandes plaques planes.
Mais cet appareil fut vite insuffisant pour les nou-
velles recherches qu'exigeait alors l'aviation au début
de son développement. M. Eiffel installa en 1909 son cé-
lèbre laboratoire du Champ-de-Mars dont le principe
était tout différent. C'était une modification ingénieuse
de la méthode du tunnel. On sait, en effet, qu'en ma-
tière d'aérodynamique les modes d'expérimentation
peuvent se ranger en deux grandes classes : celle où
la surface se déplace dans l'air immobile et celle où
la surface immobile est soumise à l'action d'un vent
régulier. Cette méthode présente dans l'application, dé
nombreuses difficultés pour obtenir un courant parfai-
tement régulier et formé en tous ses points de filets
d'air parallèles et de même vitesse. D'où plusieurs va-
riantes dans l'application de la méthode : Elle comporte
généralement l'emploi d'un gros tuyau ou d'un tunnel
parcouru par un courant d'air produit par des hélices
ou par un ventilateur.
La plus grande cause d'erreur est due à l'influence
des parois, au voisinage desquelles la vitesse du fluide
est changée. Quelques expérimentateurs ont pré-
féré opérer à l'air libre devant la buse du ventilateur.
Mais alors on est gêné par le vent extérieur et si l'on
opère dans un hall les parois renvoient l'air et bientôl.
toute la chambre est pleine de remous. Aussi la plupart
des installations comportent un tunnel. Ce tunnel peut,
d'ailleurs, être ouvert (l'air puisé à une extrémité dans
l'atmosphère y est rejeté à l'autre) ou fermé (le même
air circule indéfiniment dans le circuit). Dans le tunnel
(I) M. Eiffel et ses collaborateurs n'ont pas fait jus-
qu'ici moins de 4.000 expériences.
ouvert, on est influencé par le veut extérieur ; dans le
tunnel fermé, il est très difficile d'amortir tous les re-
mous produits daîfê^e courant d'air et d'avoir des filets
parallèles et de même vitesse. Il faut ajouter à cela la
difficulté d'expérimenter dans le tube ou le tunnel. M.
E'ffel a triomphé de toutes ces difficultés en employant
un courant d'air cylindrique, non limité par des pa-
rois solides et traversant une chambre d'expérience iso-
lée. ■
Il s'affranchit ainsi de l'influence des parois qui, dans
la méthode du tunnel sont toujours susceptibles de gê-
ner l'expansion de l'air autour de la plaque. De plus.
il emploi e une buse de grand diamètre pour n'être pas
obligé d'opérer sur de trop petits modèles. Tel est le
principe de l'installation du laboratoire de M. Eiffel.
En fait, il comporte un ventilateur qui puise de l'air
dans un vaste hall et l'y rejette après lui avoir fait tra-
verser la chambre d'expérience. Comme l'air est tou-
jours plus ou moins agité en sortant d'un ventilateur,
la ventilateur de M. Eiffel est aspirant et non soufflant
et la chambre d'expérience est placée au .voisinage de
l'entrée du ventilateur, et non à, sa sortie, comme on
fait généralement ; elle est en quelque sorte intercalée
sur le distributeur du ventilateur. L'air aspiré dans le
hangar par un ajutage. convergent à courbure régu-
lière, appelé collecteur, dans lequel sa vitesse croît
à mesure que diminue sa pression, entre dans la cham-
bre d'expérience après avoir traversé un diaphragme
cellulaire assurant le parallélisme des filets. Il traverse
la chambre sous forme d'un cylindre d'air de grand
diamètre.
L'air sort de la chambre en traversant deux grillages
en fil de fer à mailles-de l'cm. q eu. amortissent à peu
près complètement les irrégularités du ventilateur, il
passe alors dans le ventilateur qui le rejette dans le
hall a la pression atmosphérique. il revie-nt- en-suite
par courant continu jusqu'au collecteur pour être utilisé
de nouveau.
; 'A
L'installation du Champ-dé-Mars comportait une buse
donnant un cylindre d'air de 1 m. 50 de diamètre à la
vitesse maximum de 18 m/s (65 kil. par heure). Le venti-
lateur employé était un ventilateur Sirocco centrifuge
absorbant 50 HP au maximum.
Dans le nouveau laboratoire d'Auteuil, on a aug-
menté le rendemnet industriel de l'installation et réalisé
avec une dynmno d'une force nominale de 50 HP, un
cylindre d'air ayant un diamètre de 2 mètres et une
vitesse maximum de 32 m. à la seconde, soit .115 kilom..
par heure. Si l'on remarque que la force vive communi-
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