Titre : L'Aérophile
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-01-01
Contributeur : Besançon, Georges (1866-1934). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344143803
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25059 Nombre total de vues : 25059
Description : 01 janvier 1906 01 janvier 1906
Description : 1906/01/01 (A14,N1)-1906/01/31. 1906/01/01 (A14,N1)-1906/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6551282n
Source : Musée Air France, 2013-273394
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/10/2013
32 JANVIER 1906
19 janvier. — Bordeaux-La Bastide, midi 10. Le Cadet -de Gascogne (700 m") ; MM. Ch. de
- Lirac, Seguin, Hubert, ce dernier, néophyte. Parti entre deux averses, le ballon a trouvé à
1.500 mètres une tempête de neige et de grêle qui l'a rabattu au sol, sans autre incident
près Portets (Gironde), à 1 h. 15.
A propos de l'échec de l'aéronat Zeppelin
Dans son article sur le nouvel aéronat Zeppelin (voir Aérophile de décembre 1905), notre colla-
borateur A. Cléry ne dissimulait point ses prévisions pessimistes. L'expérience les a, depuis, fâcheu-
sement confirmées. Les essais du grand ballon automobile allemand, paraissent aujourd'hui définiti-
vement abandonnés.
Déjà l'expérience du 30 novembre relatée par le comte Zeppelin dans une lettre que publie notre
excellent confrère allemand, Aeronautische lllustrierte Mittheilungen, s'était terminée par des avaries
sérieuses. Pour sortir l'aéronat de son hangar situé, comme on sait à Friedrichshofen,, sur la rive
allemande du lac de Constance, on avait prévu un grand radeau en deux pièces entre lesquelles était
ménagé un espace libre pour le passage des nacelles. Amarré à ce rad-eau, le ballon devait être
remorqué au large du lac où devait s'effectuer le lâchëz-tout. Le 30 novembre, le niveau du lac
ayant baissé, le radeau ne put être utilisé. Deux pontons, amarrés à des rails immergés, pour main-
tenir le long fuseau dans le prolongement du hangar, permirent de le sortir du hangar. Un bateau
à vapeur prit ensuite l'aéronat en remorque. Le vent venant du rivage entraînait le ballon à une
vitesse plus grande que celle du bateau, si bien que celui-ci dut lâcher prise ; mais, par suite d'un
nœud, le câble resta fixé au ballon tendant à le retenir et à faire baisser sa pointe; en même temps,
le vent vint soulever l'arrière, puis l'avant qui piqua du, nez dans l'eau par suite de la mise en marche
des 2 hélices arrière, pendant que le gouvernail était mis hors d'usage. Après ces péripéties, le ballon
s'évadait, gagnait rapidement le rivage suisse. Il put être ensuite remorqué jusqu'à son hangar, où
la rentrée se fit encore plus difficilement que la sortie. Les avaries étaient tassez graves pour obliger
à dégonfler le ballon et l'immobiliser pendant plus de 3 semaines pour les réparations.
Une nouvelle sortie — la dernière — eut lieu le jeudi 18 janvier 1906. Parti de son garage et par-
venu à 500 mètres environ, le ballon était désemparé, et après avoir passé au-dessus de Raverasburg,
Kisslegg et Sommerstadt, venait s'abattre en territoire suisse, à Allgaen. Certains correspondants
assurent qu'il était monté par l'inventeur, des officiers allemands et des hommes d'équipage qui n'eu-
rent pas de mal. Mais, dans la chute, des avaries irréparables se produisirent si bien que le comte
Zeppelin, découragé, ne continuera pas ses essais.
Noua sommes les premiers à rendre justice aux méritoires efforts de l'ingénieur allemand, mais
nous pensons comme notre collaborateur Cléry, que le principe même sur lequel il se basait,
l'empêcherait d'obtenir de bons résultats. On sait que l'école aéronautique allemande ne veut admet-
tre comme moyen de procurer à l'aéronat l'indispensable permanence de la forme, que l'emploi
d'une carcasse rigide. Malgré l'ingéniosité déployée par le comte Zeppelin, l'application systéma-
tique de ce principe l'a fatalement conduit à créer, par deux fois, des engins de dimensions énormes,
lourds, encombrants, compliqués, presque impossibles à manier dans les manœuvres de départ et
d'atterrissage. Ces difficultés se seraient retrouvées, probablement augmentées, dans les manœuvres
au-dessus du sol ferme aussi bien qu'au-dessus de l'eau. Même en admettant que l'appareil eût une
stabilité et une vitesse propres, suffisantes pour se diriger, ce qui reste à démontrer, on voit com-
bien il serait resté peu pratique. Rappelons que l'école aéronautique française réalise la permanence
de la forme des dirigeables par l'application du ballonnet compensateur imaginé par le général Miens-,
mer depuis quelque cent vingt ans. Il semble qu'elle ne s'en soit pas mal trouvée.
P. S, — Un nouveau dirigeable militaire allemand. — Bien que l'on n'eût point Mt officiellement,
le Zeppelin 11 avait été construit en vue d'applications militaires et pour répondre, autant que
possible, aux magnifiques expériences du Lebaudy autour de Toul. v
- A peine son échec définitif est-il confirmé, cru'on nous annonce les essais prochains d'un nouveau
dirigeable militaire allemand, en construction à'Augsbourg. Ce ballon est dû au major von Parseval,
le savant officier qui a créé les drachen-ballons ou ballons cerfs-volants, ballons captifs adoptés par
l'aérostation militaire allemande.
G. B.
Distinctions tionofifiqaes
Voici parmi les diverses distinctions récemment accordées celles qui intéressent particulièrement
le monde aéronautique. Sont nommés :
Chevaliers de la Légion d'honneur : M. Henri Juliot, l'éminent ingénieur, auteur des plans du
Lebaudy, sur la proposition du ministre de la Guerre.
MM. Husson, aéronaute-marin du Galilée (4 novembre 1870) ; Richard, aéronaute-marin Mu
Duquesne (9 janvier 1871) : Courtin, passager des Etats-Unis 29 septembre 1870 ; tous trois àéi-on ait les
du siège.
Officier de l'Instruction Publique :
M. Alfred Leblanc, l'excellent pilote de l'Aéro-Club de France.
Officiers d'Académie :
MM. Antonin Rey, mécanicien du dirigeable Lebaudy; Albert de Masfrand, secrétaire de la
rédaction de la revue Y Aérophile.
A tous, nos meilleures félicitations.
BIBLIOGRAPHIE
Les Sports modernes Illustrés: L'AEROSTATION, Par le comte Henry dlo La Vaulx
(Librairie Larousse et Cie, 17, rue du Montparnasse, Paris). La librairie Larousse vient de com-
mencer la publication d'un superbe volume illustré, dont le titre est tout un programme, admirable-
ment rempli d'ailleurs, suus la compétente direction de M. George Voulquin.
Le premier fascicule, consacré à l'aérostation, est dû au comte Henry de La Vaulx. En 'douze
pages,, grand in-quarto, le célèbre aéronaute a fait tenir un excellent exposé de l'aérostation pra-
tique. des plus agréable à lire dans sa forme condensée. line illustration documentaire des .plus
abondantes et magnifiquement exécutée, complète et commente le texte.
L'Aérostation, par le comte Henry de La Vaulx, constitue la meilleure introduction à l'étude et
à la pratique de l'aérostation et son prix modique de quarante centimes achève d'en faire une œuvre
excellente de vulgarisation
Imp.Wellhoff et Roche,55,r. Fromont,Lev.-Perret. Le Directeur-gérant : GEORGES BESANÇON
19 janvier. — Bordeaux-La Bastide, midi 10. Le Cadet -de Gascogne (700 m") ; MM. Ch. de
- Lirac, Seguin, Hubert, ce dernier, néophyte. Parti entre deux averses, le ballon a trouvé à
1.500 mètres une tempête de neige et de grêle qui l'a rabattu au sol, sans autre incident
près Portets (Gironde), à 1 h. 15.
A propos de l'échec de l'aéronat Zeppelin
Dans son article sur le nouvel aéronat Zeppelin (voir Aérophile de décembre 1905), notre colla-
borateur A. Cléry ne dissimulait point ses prévisions pessimistes. L'expérience les a, depuis, fâcheu-
sement confirmées. Les essais du grand ballon automobile allemand, paraissent aujourd'hui définiti-
vement abandonnés.
Déjà l'expérience du 30 novembre relatée par le comte Zeppelin dans une lettre que publie notre
excellent confrère allemand, Aeronautische lllustrierte Mittheilungen, s'était terminée par des avaries
sérieuses. Pour sortir l'aéronat de son hangar situé, comme on sait à Friedrichshofen,, sur la rive
allemande du lac de Constance, on avait prévu un grand radeau en deux pièces entre lesquelles était
ménagé un espace libre pour le passage des nacelles. Amarré à ce rad-eau, le ballon devait être
remorqué au large du lac où devait s'effectuer le lâchëz-tout. Le 30 novembre, le niveau du lac
ayant baissé, le radeau ne put être utilisé. Deux pontons, amarrés à des rails immergés, pour main-
tenir le long fuseau dans le prolongement du hangar, permirent de le sortir du hangar. Un bateau
à vapeur prit ensuite l'aéronat en remorque. Le vent venant du rivage entraînait le ballon à une
vitesse plus grande que celle du bateau, si bien que celui-ci dut lâcher prise ; mais, par suite d'un
nœud, le câble resta fixé au ballon tendant à le retenir et à faire baisser sa pointe; en même temps,
le vent vint soulever l'arrière, puis l'avant qui piqua du, nez dans l'eau par suite de la mise en marche
des 2 hélices arrière, pendant que le gouvernail était mis hors d'usage. Après ces péripéties, le ballon
s'évadait, gagnait rapidement le rivage suisse. Il put être ensuite remorqué jusqu'à son hangar, où
la rentrée se fit encore plus difficilement que la sortie. Les avaries étaient tassez graves pour obliger
à dégonfler le ballon et l'immobiliser pendant plus de 3 semaines pour les réparations.
Une nouvelle sortie — la dernière — eut lieu le jeudi 18 janvier 1906. Parti de son garage et par-
venu à 500 mètres environ, le ballon était désemparé, et après avoir passé au-dessus de Raverasburg,
Kisslegg et Sommerstadt, venait s'abattre en territoire suisse, à Allgaen. Certains correspondants
assurent qu'il était monté par l'inventeur, des officiers allemands et des hommes d'équipage qui n'eu-
rent pas de mal. Mais, dans la chute, des avaries irréparables se produisirent si bien que le comte
Zeppelin, découragé, ne continuera pas ses essais.
Noua sommes les premiers à rendre justice aux méritoires efforts de l'ingénieur allemand, mais
nous pensons comme notre collaborateur Cléry, que le principe même sur lequel il se basait,
l'empêcherait d'obtenir de bons résultats. On sait que l'école aéronautique allemande ne veut admet-
tre comme moyen de procurer à l'aéronat l'indispensable permanence de la forme, que l'emploi
d'une carcasse rigide. Malgré l'ingéniosité déployée par le comte Zeppelin, l'application systéma-
tique de ce principe l'a fatalement conduit à créer, par deux fois, des engins de dimensions énormes,
lourds, encombrants, compliqués, presque impossibles à manier dans les manœuvres de départ et
d'atterrissage. Ces difficultés se seraient retrouvées, probablement augmentées, dans les manœuvres
au-dessus du sol ferme aussi bien qu'au-dessus de l'eau. Même en admettant que l'appareil eût une
stabilité et une vitesse propres, suffisantes pour se diriger, ce qui reste à démontrer, on voit com-
bien il serait resté peu pratique. Rappelons que l'école aéronautique française réalise la permanence
de la forme des dirigeables par l'application du ballonnet compensateur imaginé par le général Miens-,
mer depuis quelque cent vingt ans. Il semble qu'elle ne s'en soit pas mal trouvée.
P. S, — Un nouveau dirigeable militaire allemand. — Bien que l'on n'eût point Mt officiellement,
le Zeppelin 11 avait été construit en vue d'applications militaires et pour répondre, autant que
possible, aux magnifiques expériences du Lebaudy autour de Toul. v
- A peine son échec définitif est-il confirmé, cru'on nous annonce les essais prochains d'un nouveau
dirigeable militaire allemand, en construction à'Augsbourg. Ce ballon est dû au major von Parseval,
le savant officier qui a créé les drachen-ballons ou ballons cerfs-volants, ballons captifs adoptés par
l'aérostation militaire allemande.
G. B.
Distinctions tionofifiqaes
Voici parmi les diverses distinctions récemment accordées celles qui intéressent particulièrement
le monde aéronautique. Sont nommés :
Chevaliers de la Légion d'honneur : M. Henri Juliot, l'éminent ingénieur, auteur des plans du
Lebaudy, sur la proposition du ministre de la Guerre.
MM. Husson, aéronaute-marin du Galilée (4 novembre 1870) ; Richard, aéronaute-marin Mu
Duquesne (9 janvier 1871) : Courtin, passager des Etats-Unis 29 septembre 1870 ; tous trois àéi-on ait les
du siège.
Officier de l'Instruction Publique :
M. Alfred Leblanc, l'excellent pilote de l'Aéro-Club de France.
Officiers d'Académie :
MM. Antonin Rey, mécanicien du dirigeable Lebaudy; Albert de Masfrand, secrétaire de la
rédaction de la revue Y Aérophile.
A tous, nos meilleures félicitations.
BIBLIOGRAPHIE
Les Sports modernes Illustrés: L'AEROSTATION, Par le comte Henry dlo La Vaulx
(Librairie Larousse et Cie, 17, rue du Montparnasse, Paris). La librairie Larousse vient de com-
mencer la publication d'un superbe volume illustré, dont le titre est tout un programme, admirable-
ment rempli d'ailleurs, suus la compétente direction de M. George Voulquin.
Le premier fascicule, consacré à l'aérostation, est dû au comte Henry de La Vaulx. En 'douze
pages,, grand in-quarto, le célèbre aéronaute a fait tenir un excellent exposé de l'aérostation pra-
tique. des plus agréable à lire dans sa forme condensée. line illustration documentaire des .plus
abondantes et magnifiquement exécutée, complète et commente le texte.
L'Aérostation, par le comte Henry de La Vaulx, constitue la meilleure introduction à l'étude et
à la pratique de l'aérostation et son prix modique de quarante centimes achève d'en faire une œuvre
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