Presse et revues
40 pages
Titre : L'Aérophile
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-01-01
Contributeur : Besançon, Georges (1866-1934). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344143803
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25059 Nombre total de vues : 25059
Description : 01 janvier 1906 01 janvier 1906
Description : 1906/01/01 (A14,N1)-1906/01/31. 1906/01/01 (A14,N1)-1906/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6551282n
Source : Musée Air France, 2013-273394
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/10/2013
i8 JANVIER 19l)G
A l'heure où nous écrivons, des expériences préliminaires seules ont eu lieu. Chacune
des hélices sustensives, essayée au point fixe, a donné un effort de traction de 90 kilog.
pour une puissance fournie sur l'arbre évaluée au maximum à 9 chx., soit 10 kilog. de
traction par cheval. Couplées, les deux hélices sustentatrices donneraient donc un effort
de traction de 90+90 = 18u kilog. Or, l'appareil entier, si l'on néglige le propulseur ne pèse
que 16ti lÜlog., y compris le poids de l'expérimentateur ; il devrait donc non seulement se
soutenir dans l'atmosphère, mais encore emporter une appréciable quantité de poids utile.
soutenir dans
011 a fait au projet de Santos-Dumont de nombreuses objections dont plusieurs ont été
formulées par M.Ernest Archdeacon. Nous les résumons rapidement en y ajoutant les
réponses faites par Santos-Dumont.
M. Archdeacon pose le dilemme suivant : ou bien l'appareil sera établi assez léger pour
demeurer dans la limite du poids que peuvent enlever les hélices, et alors il se brisera
avant d'avoir pu fonctionner ; ou bien, il sera construit plus solide, mais plus lourd, et
alors il restera au sol. Il craint aussi que les transmissions n'absorbent une très grande
partie de la puissance et qu'on ne retrouve plus, sur l'arbre de chaque hélice suspensive, les
9 chevaux utilisés lors de l'essai au point lixe. Il ne croit pas, non plus, à la stabilité de
l'appareil, surtout au moment où il sera propulsé.
Santos-Dumont n'ignorait point les deux pierres d'achoppement que signale M. Arch-
deacon, dans les recherches de cet ordre. Il dit que ses expériences n'ont d'autre but que
de voir s'il réussira à les éviter. Il fait remarquer que les poids réels des diverses pièces
de la machine demeurent bien au-dessous des estimations données comme minima par
M. Archdeacon. Il déclare, en outre, que lors des essais au point lixe, il se trouvait placé
dans des conditions de rendement mécanique certainement plus mauvaises qu'elles ne le
seront dans l'hélicoptère achevé. Il disposait du moteur d'une voiture Fiat de 16 chevaux ;
il avait supprimé l'allumage dans deux cylindres, soulevé l'arrière de la voiture solidement
calée, et il actionnait l'hélice au moyen d'une courroie passant sur l'une des roues. Il a
évalué la puissance fournie sur l'arbre à 9 chx.. mais demeure convaincn que c'est là une
estimation par excès et de beaucoup. D'ailleurs, le moteur qui actionnera l'hélicoptère peut
faire jusqu'à 28 chx. Si grandes que puissent être les perles par la transmission ou par
toute autre cause, il pense avoir sur chaque hélice autant et plus de chevaux qu'il n'y en
avait lors des essais au point fixe. D'où, force ascensionnelle plus grande et augmentation
du poids disponible, dont une partie pourrait être utilisée éventuellement, pour renforcer
les pièces qui viendraient à se montrer trop faibles.
L'expérience, que Santos-Dumont invoque comme le véritable critérium de la valeur
d'un appareil, nous fixera sur son hélicoptère. Ne réussirait-il qu'à quitter le sol, sans plus,
que le résultat obtenu serait des plus intéressants. Il ne faut pas oublier d'ailleurs, que
même un insuccès peut donner lieu à des constatations qui ne seront point sans influence
sur les progrès futurs.
L'aéroplane Santos-Dumont. — M. Archdeacon, dans sa critique, faisait remarquer
Croquis schématique de l'aéroplane Santos-Dumonl
1. Vue en plan ;
2. Coupe 1 mgitudinale ;
3. Coupe transversale au maximum (te largeur dos
ailes.
que l neiicoptere si intéressant qu'il soit,
ne pouvait entrer en comparaison avec
l'aéroplane au point de vue de la com-
modité et de la vitesse possible de trans-
lation. Il conseillait donc à Santos-Du-
mont de se lancer dans la voie de l'aéro-
plane, où ses rares qualités le condui-
raient plus facilement au succès.
Or, Santos-Dumont n'avait point at-
tendu ce conseil et à ce moment même,
il poussait activement les préparatifs
d'un nouvel aéroplane dont voici les prin-
cipales caractéristiques :
Vu en plan, l'appareil affecte la forme
générale d'une flèche à fer très élargi,
terminée par une penne de section cru-
ciale. La partie sustentatricc représente
le fer de la flèche. Elle est constituée,
comme on peut le voir dans la figure
ci-contre, par deux ailes symétriques
soudées à leur base sur toute leur lon-
gueur de façon à constituer une surface
de sustension unique. Le bord postérieur
des ailes s'incurve vers le bas. Cette par-
tie sustentatrice est reliée à la penne de
la flèche par une longue tige de bam-
bou légère et rigide. Au-dessous des ailes
une carcasse très légère donnera place à
l'expérimentateur et supportera le mo-
teur. le même moteur Levavasseur de
24-28 chx. utilisé pour l'hélicoptère et qui
actionnera deux hélices propulsives de
2 mètres de diamètre placées l'une en
avant, l'autre en arrière des ailes. Lon-
guer de l'appareil dans le sens de la mar-
che : 15 mètres ; envergure : 8 mètres.
A l'heure où nous écrivons, des expériences préliminaires seules ont eu lieu. Chacune
des hélices sustensives, essayée au point fixe, a donné un effort de traction de 90 kilog.
pour une puissance fournie sur l'arbre évaluée au maximum à 9 chx., soit 10 kilog. de
traction par cheval. Couplées, les deux hélices sustentatrices donneraient donc un effort
de traction de 90+90 = 18u kilog. Or, l'appareil entier, si l'on néglige le propulseur ne pèse
que 16ti lÜlog., y compris le poids de l'expérimentateur ; il devrait donc non seulement se
soutenir dans l'atmosphère, mais encore emporter une appréciable quantité de poids utile.
soutenir dans
011 a fait au projet de Santos-Dumont de nombreuses objections dont plusieurs ont été
formulées par M.Ernest Archdeacon. Nous les résumons rapidement en y ajoutant les
réponses faites par Santos-Dumont.
M. Archdeacon pose le dilemme suivant : ou bien l'appareil sera établi assez léger pour
demeurer dans la limite du poids que peuvent enlever les hélices, et alors il se brisera
avant d'avoir pu fonctionner ; ou bien, il sera construit plus solide, mais plus lourd, et
alors il restera au sol. Il craint aussi que les transmissions n'absorbent une très grande
partie de la puissance et qu'on ne retrouve plus, sur l'arbre de chaque hélice suspensive, les
9 chevaux utilisés lors de l'essai au point lixe. Il ne croit pas, non plus, à la stabilité de
l'appareil, surtout au moment où il sera propulsé.
Santos-Dumont n'ignorait point les deux pierres d'achoppement que signale M. Arch-
deacon, dans les recherches de cet ordre. Il dit que ses expériences n'ont d'autre but que
de voir s'il réussira à les éviter. Il fait remarquer que les poids réels des diverses pièces
de la machine demeurent bien au-dessous des estimations données comme minima par
M. Archdeacon. Il déclare, en outre, que lors des essais au point lixe, il se trouvait placé
dans des conditions de rendement mécanique certainement plus mauvaises qu'elles ne le
seront dans l'hélicoptère achevé. Il disposait du moteur d'une voiture Fiat de 16 chevaux ;
il avait supprimé l'allumage dans deux cylindres, soulevé l'arrière de la voiture solidement
calée, et il actionnait l'hélice au moyen d'une courroie passant sur l'une des roues. Il a
évalué la puissance fournie sur l'arbre à 9 chx.. mais demeure convaincn que c'est là une
estimation par excès et de beaucoup. D'ailleurs, le moteur qui actionnera l'hélicoptère peut
faire jusqu'à 28 chx. Si grandes que puissent être les perles par la transmission ou par
toute autre cause, il pense avoir sur chaque hélice autant et plus de chevaux qu'il n'y en
avait lors des essais au point fixe. D'où, force ascensionnelle plus grande et augmentation
du poids disponible, dont une partie pourrait être utilisée éventuellement, pour renforcer
les pièces qui viendraient à se montrer trop faibles.
L'expérience, que Santos-Dumont invoque comme le véritable critérium de la valeur
d'un appareil, nous fixera sur son hélicoptère. Ne réussirait-il qu'à quitter le sol, sans plus,
que le résultat obtenu serait des plus intéressants. Il ne faut pas oublier d'ailleurs, que
même un insuccès peut donner lieu à des constatations qui ne seront point sans influence
sur les progrès futurs.
L'aéroplane Santos-Dumont. — M. Archdeacon, dans sa critique, faisait remarquer
Croquis schématique de l'aéroplane Santos-Dumonl
1. Vue en plan ;
2. Coupe 1 mgitudinale ;
3. Coupe transversale au maximum (te largeur dos
ailes.
que l neiicoptere si intéressant qu'il soit,
ne pouvait entrer en comparaison avec
l'aéroplane au point de vue de la com-
modité et de la vitesse possible de trans-
lation. Il conseillait donc à Santos-Du-
mont de se lancer dans la voie de l'aéro-
plane, où ses rares qualités le condui-
raient plus facilement au succès.
Or, Santos-Dumont n'avait point at-
tendu ce conseil et à ce moment même,
il poussait activement les préparatifs
d'un nouvel aéroplane dont voici les prin-
cipales caractéristiques :
Vu en plan, l'appareil affecte la forme
générale d'une flèche à fer très élargi,
terminée par une penne de section cru-
ciale. La partie sustentatricc représente
le fer de la flèche. Elle est constituée,
comme on peut le voir dans la figure
ci-contre, par deux ailes symétriques
soudées à leur base sur toute leur lon-
gueur de façon à constituer une surface
de sustension unique. Le bord postérieur
des ailes s'incurve vers le bas. Cette par-
tie sustentatrice est reliée à la penne de
la flèche par une longue tige de bam-
bou légère et rigide. Au-dessous des ailes
une carcasse très légère donnera place à
l'expérimentateur et supportera le mo-
teur. le même moteur Levavasseur de
24-28 chx. utilisé pour l'hélicoptère et qui
actionnera deux hélices propulsives de
2 mètres de diamètre placées l'une en
avant, l'autre en arrière des ailes. Lon-
guer de l'appareil dans le sens de la mar-
che : 15 mètres ; envergure : 8 mètres.
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