Présidence de M. le chanoine AUDARD, vice-président.
Excusés. — MM. MILLIAT, FRÉON et HENNION.
Le procès-verbal de la séance du 27 octobre est lu et adopté.
Nécrologie. — M. HEss, directeur d'école honoraire, chevalier de la Légion d'honneur, membre correspondant depuis 1928, est décédé le 19 de ce mois. M. le Président de séance prie sa famille d'agréer les condoléances de la Compagnie.
Don au Musée. — M. CHARRAULT a fait don au Musée d'une carte ancienne de Touraine et d'une affiche de 1788 réglementant la procession générale de la Fête-Dieu dans la paroisse de la cathé- drale. Remerciements.
Don à la bibliothèque. — Du R. P. MOULY, son volume publié cette année : Aux îles Marquises. Secrets, candeurs et férocités de cannibales. Paris, éditions de l'Arc, 149, rue de Rennes, in-8°.
M. le chanoine Audard, dans son remerciement en souligne l'in- térêt. « Sous ce titre très général, dit-il, nous trouvons une passion- nante histoire et magnifiquement écrite, celle de deux Tourangeaux, deux évêques missionnaires qu'ont fait grand honneur à leur pays : Mgr Baudichon et Mgr Dordillon, tous deux natifs de Sainte-Maure et proches parents.
La famille Baudichon appartient depuis des siècles au grand commerce de notre province. La branche de Tours, alliée aux Viot, a compté un échevin de Tours sous Louis XV. Elle est encore repré- sentée par M. Baudichon, graveur en médailles et par sa sœur, Mme Chichery, dont le mari, mon ami regretté M. Louis Chichery, fut longtemps président du Tribunal de Commerce. D'autres branches tiennent encore de grosses maisons de commerce à Chinon et à l'Ile-Bouchard. La souche est à Sainte-Maure.
Mgr Baudichon fut un des premiers apôtres et le premier évêque des îles Marquises, de 1839 à 1855. Son aménité, son éloquence, son intelligence très vive, son courage, un esprit avisé, une activité et une audace incroyable, avec des vertus surnaturelles qui centuplaient ce merveilleux ensemble, lui permirent d'atteindre les cannibales, de les comprendre, de composer leur alphabet, d'imprimer lui-même les premiers livres en langue canaque, d'instruire ces sauvages, de les gagner à la Religion et de les donner à la France. Son influence était si grande pour apaiser les guerres continuelles, qu'un moment les indigènes l'avaient proclamé roi : « Tu es le seul, disaient-ils, qui ne nous aies jamais trompés. »
Quand l'amiral Dupetit-Thouars, autre Tourangeau, et des plus illustres, vint prendre possession des îles Marquises, en 1842, c'est Mgr Baudichon qui lui amena les rois indigènes, déjà gagnés. Ils acceptèrent d'enthousiasme le drapeau tricolore. En 1849, l'évêque rentra en France, épuisé, inquiet des dissentiments qui partageaient sa Congrégation. Il s'appliqua sans succès à les calmer et se retira à Tours où il mourut en 1882, dans sa maison de la rue Jules-Char- pentier. Il étaite je crois, officier de la Légion d'honneur. Homme charmant, grand Tourangeau et grand Français.
Nous voulions célébrer le centenaire de son œuvre océanienne en 1940. La présence de l'ennemi nous en empêcha. Les Allemands
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