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- TABLE DES MATIÈRES
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- PREMIÈRE PARTIE
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- DEUXIÈME PARTIE
- TROISIÈME PARTIE
- QUATRIÈME PARTIE
- APPENDICE
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- FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES
SYLVIA. 53
dramatique, n'étaient pas de ceux qu'employait de préférence
Je répertoire classique, plus simple dans ses effets, et les
acteurs italiens, mimes de profession plutôt que diseurs, de-
vaient l'emporter ici sur les acteurs français, excellents diseurs
plutôt que mimes.
Mais ce qui contribua beaucoup, outre ces raisons, à la pré-
férence de Marivaux pour les comédiens italiens, ce fut la pré-
sence parmi eux de la fameuse Sylvia1, qui, avec Lelio2, était
l'étoile de la troupe. Marivaux ne parlait d'elle qu'avec une ad-
miration partagée par tout le dix-huitième siècle3: «un volume
suffirait à peine pour contenir tous les éloges qu'elle reçut tant
en prose qu'en vers 4. » Il fit sa partie dans ce concert: nous
que mes très humbles remontrances ; et ils ont mieux aimé commettre dans
leur jeu un contre-sens perpétuel, qui flattait leur amour-propre, que de ne
pas paraître entendre finesse à leur rôle. » Un acteur cependant lui fit un
jour, cette objection pressante: « Je jouerai, lui dit-il, mon rôle d'amant
aussi bêtement qu'il vous conviendra, mais me répondez-vous que le par-
terre, et peut-être la moitié des loges m'entende ? Gardez-vous, et nous
aussi, de supposer à nos spectateurs une intelligence qu'ils n'ont pas; nous
leur ferions un honneur dangereux pour nous, et peu flatteur pour eux, qui
n'en sauraient rien. - Eh bien ! lui dit Marivaux, continuons donc, pour
être applaudis, vous de mal jouer, moi de le souffrir, et pensons tous deux,
mais sans nous en vanter, comme cet orateur, qui, se voyant applaudi par
une multitude nombreuse, demanda s'il avait dit quelque sottise. » (D'Alem-
bert, Ibid.)
Voy. encore, sur la manière de jouer Marivaux, ci-après, p. 65, n. 2.
1. De son vrai nom Gianetta-Rose-Guyonne Benozzi, née à Toulouse vers
1700, morte à Paris le 16 septembre 1758. « Elle est fille, disait Boin-
<)in, d'un comédien italien, qui, étant aveugle, fut obligé de quitter le
théâtre. La profession de comédien étant très infructueuse en Italie, il s'est
trouvé dans la nécessité de suivre Sylvia en France, avec le reste de la fa-
mille, composé de deux gardons et de deux autres filles. La tendresse et
l'amitié qu'elle a pour eux font bien augurer à tout le monde de la bonté de
son cœur. » (Première lettre, p. 15.) Elle épousa, nous l'avons dit, son
camarade Maximilien Balletti, le Mario de la troupe, c'est-à-dire le jaloux.
On verra tout à l'heure que Balletti jouait son rôle au naturel, à la ville
comme au théâtre.
2. De son vrai nom Louis-André Riccoboni, né à Modène en 1674, mort
à Paris en 1753. Littérateur distingué, on lui doit, outre l' llistoir de la
Comédie. Italienne mentionnée plus haut, d'intéressants écrits sur'l'art
dramatique, et un recueil d'amusantes comédies, dont il créa lui-même les
principaux rôles, et qu'il publia sous le titre de Nouveau théâtre italien
(Paris, 1728, 2 vol. in-12).
3. D'Alembert, p. 581.
4. Maur. Sand, t. II, p. 192. Les contemporains la préféraient, sans
hésiter, aux actrices les plus goûtées de la Comédie-Française. Le marquis
dramatique, n'étaient pas de ceux qu'employait de préférence
Je répertoire classique, plus simple dans ses effets, et les
acteurs italiens, mimes de profession plutôt que diseurs, de-
vaient l'emporter ici sur les acteurs français, excellents diseurs
plutôt que mimes.
Mais ce qui contribua beaucoup, outre ces raisons, à la pré-
férence de Marivaux pour les comédiens italiens, ce fut la pré-
sence parmi eux de la fameuse Sylvia1, qui, avec Lelio2, était
l'étoile de la troupe. Marivaux ne parlait d'elle qu'avec une ad-
miration partagée par tout le dix-huitième siècle3: «un volume
suffirait à peine pour contenir tous les éloges qu'elle reçut tant
en prose qu'en vers 4. » Il fit sa partie dans ce concert: nous
que mes très humbles remontrances ; et ils ont mieux aimé commettre dans
leur jeu un contre-sens perpétuel, qui flattait leur amour-propre, que de ne
pas paraître entendre finesse à leur rôle. » Un acteur cependant lui fit un
jour, cette objection pressante: « Je jouerai, lui dit-il, mon rôle d'amant
aussi bêtement qu'il vous conviendra, mais me répondez-vous que le par-
terre, et peut-être la moitié des loges m'entende ? Gardez-vous, et nous
aussi, de supposer à nos spectateurs une intelligence qu'ils n'ont pas; nous
leur ferions un honneur dangereux pour nous, et peu flatteur pour eux, qui
n'en sauraient rien. - Eh bien ! lui dit Marivaux, continuons donc, pour
être applaudis, vous de mal jouer, moi de le souffrir, et pensons tous deux,
mais sans nous en vanter, comme cet orateur, qui, se voyant applaudi par
une multitude nombreuse, demanda s'il avait dit quelque sottise. » (D'Alem-
bert, Ibid.)
Voy. encore, sur la manière de jouer Marivaux, ci-après, p. 65, n. 2.
1. De son vrai nom Gianetta-Rose-Guyonne Benozzi, née à Toulouse vers
1700, morte à Paris le 16 septembre 1758. « Elle est fille, disait Boin-
<)in, d'un comédien italien, qui, étant aveugle, fut obligé de quitter le
théâtre. La profession de comédien étant très infructueuse en Italie, il s'est
trouvé dans la nécessité de suivre Sylvia en France, avec le reste de la fa-
mille, composé de deux gardons et de deux autres filles. La tendresse et
l'amitié qu'elle a pour eux font bien augurer à tout le monde de la bonté de
son cœur. » (Première lettre, p. 15.) Elle épousa, nous l'avons dit, son
camarade Maximilien Balletti, le Mario de la troupe, c'est-à-dire le jaloux.
On verra tout à l'heure que Balletti jouait son rôle au naturel, à la ville
comme au théâtre.
2. De son vrai nom Louis-André Riccoboni, né à Modène en 1674, mort
à Paris en 1753. Littérateur distingué, on lui doit, outre l' llistoir de la
Comédie. Italienne mentionnée plus haut, d'intéressants écrits sur'l'art
dramatique, et un recueil d'amusantes comédies, dont il créa lui-même les
principaux rôles, et qu'il publia sous le titre de Nouveau théâtre italien
(Paris, 1728, 2 vol. in-12).
3. D'Alembert, p. 581.
4. Maur. Sand, t. II, p. 192. Les contemporains la préféraient, sans
hésiter, aux actrices les plus goûtées de la Comédie-Française. Le marquis
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