dos, leurs « portraits » et leurs appella-
tions. Les folios 14 et 15 sont consacrés aux
tarots. Le f° 14 présente le TAROT ALLE-
MAND, dont deux modèles sont alors dis-
ponibles : le tarot « chinois »(cf. cat.
n° 120) qui porte ici le n° 142-143, et le
tarot « nouveau »(cf. cat. n° 125), inscrit
sous le n° 144-145. Le folio suivant (15)
montre le TAROT ITALIEN, modèle « à
deux têtes », n° 42-43 (cf. cat. n° 115) et
modèle « à une tête », n° 42 bis-43 bis (cf.
cat. n° 113).
Paris, B.N., Estampes, Kh 401/4°.
125
Planche d'un jeu de Tarot « Allemand »
ou « Tarot Nouveau »
B.P. Grimaud
Paris, vers 1900
38 cartes (sur 78), enseignes françaises
chromolithographie
papier
650x398 mm (feuille), 110x62 mm (cartes)
marques :
monogramme B.P.G. (atouts)
B. P. GRIMA UD FRANCE (têtes et Excuse)
nomenclature IPCS : FT-3
étui : enveloppe papier « TAROT ALLEMAND
78 cartes B. P. GRIMAUD »
« Ce jeu a été composé et édité pour la
Savoie sur la demande de l'Administra-
tion des Contributions Indirectes. Les
Savoyards, auparavant, employaient un
jeu allemand, ce qui était contraire à la loi
française interdisant l'usage en France de
jeux fabriqués à l'étranger. »
Cette note manuscrite de Georges Mar-
teau, alors directeur de la firme Grimaud,
accompagne un des tout premiers exem-
plaires chromolithographiés du tarot
« allemand », devenu depuis notre « Tarot
Nouveau ». Le modèle de ce jeu est, bien
évidemment, le tarot que la firme Wüst, de
Francfort, créa vers 1865 (cat. n° 122).
Malgré la différence de coloris et quelques
libertés prises avec l'original, la version de
Grimaud reste assez fidèle à son pendant
allemand.
Grimaud eut, jusqu'en 1945, la quasi-
exclusivité de la fabrication et de la vente
de ce modèle spécial. Seuls Fossorier &
Amar, avant leur rachat par Grimaud, osè-
rent eux aussi affronter le marché savoyard
(cat. n° 121). Les « indices »(initiales des
têtes et des points, en coin de la carte)
n'apparurent qu'après la Seconde Guerre
Mondiale. Quant à l'appellation « Tarot
Nouveau », elle semble s'être imposée vers
1920, par opposition au tarot « allemand
ancien », c'est-à-dire, à sujets chinois (cat.
n° 120).
Incontestablement, l'apparition de ce jeu
sur le marché français fit beaucoup pour le
regain de popularité du tarot en France
auquel désormais cet unique portrait paraît
lié. Aussi en trouve-t-on des exemples chez
tous les fabricants, tant français (Héron-
Boéchat, Catel et Farcy, etc.), qu'étranger
(Carta Mundi, en Belgique, ou Piatnik, à
Vienne, par exemple).
On trouvera ci-contre un tableau don-
nant les clefs des scènes de genre caractéris-
tiques de ce tarot.
Paris, B.N., Estampes, Kh mat. (planche) et
Kh 167 rés. n° 840 (enveloppe).
Bibl. : AdT, n° 4 ; Keller, FRA 400 ; Dummett,
288 ; Fournier 82, 153 (n° 363) ; Leinfelden 84,
n° 75.
126
M.L.A.
– Le jeu de tarots – tarot nouveau, 78 cartes :
méthode théorique et pratique. Règles générales
adoptées par tous les cercles et cafés de la Bour-
gogne, de la Franche-Comté et de l'Est de la
France par M.L.A., amateur, et les membres
de l'Académie de Tarots de Dijon. – Paris :
Bornemann, s.d. [1926]. – 32 p. ; 16°.
Collection « Tous les jeux et leurs règles ».
Publié par les éditions Bornemann, spé-
cialistes reconnus des règles de jeux, et réé-
dité sans changement jusqu'en 1967, ce
petit ouvrage représenta pendant long-
temps une des rares règles imprimées du jeu
de tarot qui fût accessible.
Par rapport aux usages désormais codi-
fiés par la Fédération Française de Tarot,
le traité dijonnais marque une phase anté-
rieure du jeu français : on y pratique
l'appel à 4, l'achat et le solissimo. Mais
déjà les enchères modernes (prise, pousse)
font leur apparition dans une forme à 3
joueurs.
La Seconde Guerre Mondiale allait accé-
lérer l'évolution du tarot français dont les
formes actuelles se lisent déjà dans le traité
de Victor Mornieux (cf. n° suivant).
Paris, B.N., Imprimés, 8° V 43557 (19).
Bibl. : Dummett, 292-296.
127
Mornieux (Victor)
– Méthode moderne du jeu de tarots (tarot
nouveau – 78 cartes). Règles générales du jeu
moderne et nombreux conseils par Victor Mor-
nieux. – [Oullins] : [L. Touilliez], 1952. –
49 p. – (table) ; 24°.
De Besançon, foyer actif à la fin du siè-
cle dernier, la diffusion des règles du tarot
passa à Dijon (cf. cat. n° 126). Depuis la
Libération, il semble que Lyon soit, à son
tour, devenue un centre de rayonnement du
jeu. C'est, d'ailleurs, à Lyon que l'actuelle
Fédération Française de Tarot a son siège.
Le petit ouvrage de Victor Mornieux
parut en 1952 à Oullins, dans la banlieue
lyonnaise. Il fait état d'une expansion du
jeu qui est désormais exclusivement prati-
qué avec des cartes à enseignes françaises et
un ordre « naturel » des points dans les
quatre couleurs.
Paris, B.N., Imprimés, 16° V 3368.
Bibl. : Dummett, 296-300.
129
