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- Sommaire N° 53 - 1973
204 LE VIEUX SAINT-MAUR
Tissages d'autrefois à Polangis
Le Port-Olin, nefs et gués. Précisions étymologiques
De l'abbé Lebeuf à G. Bousquié, nombre d'interprétations ont
été avancées sur la signification de Polangis, quartier de Joinville,
jadis importante ferme médiévale, puis rendez-vous de chasse au
XVIIIe siècle (1). On a supposé que ce nom avait même origine
que le port Olin, qui donna le sien au pont érigé au début du
XIIIe siècle, appelé ensuite pont de Fossez (2), puis pont de Saint-
Maur du XIVe siècle jusque vers 1835, et devenu l'actuel pont de
Joinville (3). En fait les deux noms paraissent indépendants sur le
plan étymologique, mais liés dans le cycle économique rural de la
région au Moyen Age.
POLANGIS
Une liste des principales citations du nom en fait apparaître la
tradition et l'évolution onomastiques :
-- javellu de porlengis (le javeau de Polangis) en 1199. AN,
S 4314, dos. 1, n° 1 (4).
— Porta longini (équivoque) en 1207 et polengo (ablatif) après
1207. AN, LL 48, fol. 26.
— Pollengis en 1275. AN, LL 46, fol. 191 v° et LL 48, fol. 4 v° (5).
— Polengis en 1276 et 1277. AN, LL 46, fol. 192, et LL 48, fol. 5
et v°.
— Poullengis en 1493. AN, S 12711 (6).
— Poullangis et Poulangy en 1682 (7).
— Poulange, Polanger, Poulangy, Poulangis, Polengy, Poulengy,
Polangis, au cours du XVIII' siècle (8).
Tandis que Piérart voit dans Polangis un étang clos, Galtier
(1913, p. 127) et Bousquié (VSM 35, p. 316), se basant sur la seule
appellation de 1207, en font un port Longin ou port long dont
M. Roblin (p. 220) se fait l'écho. Mais le radical porleng- dont Galtier
prend prétexte pour supposer un passage de portus Longini à Polen-
gis apparaît avant l'acte de 1207. Cet acte est d'ailleurs ambigu. Il
porte le titre de decime de polengo, dîme de Polengis (9), mais peut
concerner aussi bien la ferme que le port Olin qui ne s'en trouvait
qu'à 400 m, de sorte qu'il est impossible de savoir si Porta Longini
(1) Des vestiges d'un bassin et de canalisations ayant appartenu à ce domaine ont été
repérés de 1961 à 1964, avenues Foch et J. Jougla, par MM. Abafour (M. Fleury, VSM 42, p. 458,
et VSM 45, p. 5).
M. J.-C. Barzaza a attiré en outre notre attention sur deux plaques de cheminée XVIe et
XVIIe s. (?) découvertes en 1972 à Joinville lors d'une démolition ; peut-être pourraient-elles
provenir de ce même domaine, dont la « grande maison bourgeoise » appelée Château au XIXe s.
fut détruite en 1881 (Bousquié, VSM 43, p. 463). Pour l'histoire du domaine, voir AN, dossier
S 1164.
(2) Nous adoptons la graphie la plus ancienne (XIIIe s.) afin d'éviter les graphies interpré-
tatives « du Fossé » ou « des Fossés ».
(3) Voir G. Bousquié, Histoire de l'ancien pont de Saint-Maur, Mémoires de la Fédération
des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France, tome IV (1952). Paris. 1955.
(41 G. Naudet. VSM 20 (19491. D. 77 - 1 - -
(5) Ces références et les suivantes sont tirées de l'excellente édition des cas de justice
de l'abbaye de Fossez par A. Terroine (1968).
(6) Compte de l'abbaye de Saint-Maur pour l'année 1492-1493. E. Galtier. 1927 o 100
(7) Terrier de la Baronnie de Saint-Maur. Arch. de la Seine DF 1 4 n, .-
(8) Cartes de De Fer, Claude Génébrier, De la Grive, Cassini, des Chasses du Roi, et plans
cités par E. Galtier (1913), p. 127, et G. Bousquié, VSM 35, p. 317, note 24. La terminaison
en y, considérée alors comme plus française, est typique de cette époque ; les meilleures cartes
conservèrent cependant les terminaisons traditionnelles.
(9) Titre sans doute ajouté lors de la constitution du Livre Noir vers 1273.
Tissages d'autrefois à Polangis
Le Port-Olin, nefs et gués. Précisions étymologiques
De l'abbé Lebeuf à G. Bousquié, nombre d'interprétations ont
été avancées sur la signification de Polangis, quartier de Joinville,
jadis importante ferme médiévale, puis rendez-vous de chasse au
XVIIIe siècle (1). On a supposé que ce nom avait même origine
que le port Olin, qui donna le sien au pont érigé au début du
XIIIe siècle, appelé ensuite pont de Fossez (2), puis pont de Saint-
Maur du XIVe siècle jusque vers 1835, et devenu l'actuel pont de
Joinville (3). En fait les deux noms paraissent indépendants sur le
plan étymologique, mais liés dans le cycle économique rural de la
région au Moyen Age.
POLANGIS
Une liste des principales citations du nom en fait apparaître la
tradition et l'évolution onomastiques :
-- javellu de porlengis (le javeau de Polangis) en 1199. AN,
S 4314, dos. 1, n° 1 (4).
— Porta longini (équivoque) en 1207 et polengo (ablatif) après
1207. AN, LL 48, fol. 26.
— Pollengis en 1275. AN, LL 46, fol. 191 v° et LL 48, fol. 4 v° (5).
— Polengis en 1276 et 1277. AN, LL 46, fol. 192, et LL 48, fol. 5
et v°.
— Poullengis en 1493. AN, S 12711 (6).
— Poullangis et Poulangy en 1682 (7).
— Poulange, Polanger, Poulangy, Poulangis, Polengy, Poulengy,
Polangis, au cours du XVIII' siècle (8).
Tandis que Piérart voit dans Polangis un étang clos, Galtier
(1913, p. 127) et Bousquié (VSM 35, p. 316), se basant sur la seule
appellation de 1207, en font un port Longin ou port long dont
M. Roblin (p. 220) se fait l'écho. Mais le radical porleng- dont Galtier
prend prétexte pour supposer un passage de portus Longini à Polen-
gis apparaît avant l'acte de 1207. Cet acte est d'ailleurs ambigu. Il
porte le titre de decime de polengo, dîme de Polengis (9), mais peut
concerner aussi bien la ferme que le port Olin qui ne s'en trouvait
qu'à 400 m, de sorte qu'il est impossible de savoir si Porta Longini
(1) Des vestiges d'un bassin et de canalisations ayant appartenu à ce domaine ont été
repérés de 1961 à 1964, avenues Foch et J. Jougla, par MM. Abafour (M. Fleury, VSM 42, p. 458,
et VSM 45, p. 5).
M. J.-C. Barzaza a attiré en outre notre attention sur deux plaques de cheminée XVIe et
XVIIe s. (?) découvertes en 1972 à Joinville lors d'une démolition ; peut-être pourraient-elles
provenir de ce même domaine, dont la « grande maison bourgeoise » appelée Château au XIXe s.
fut détruite en 1881 (Bousquié, VSM 43, p. 463). Pour l'histoire du domaine, voir AN, dossier
S 1164.
(2) Nous adoptons la graphie la plus ancienne (XIIIe s.) afin d'éviter les graphies interpré-
tatives « du Fossé » ou « des Fossés ».
(3) Voir G. Bousquié, Histoire de l'ancien pont de Saint-Maur, Mémoires de la Fédération
des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France, tome IV (1952). Paris. 1955.
(41 G. Naudet. VSM 20 (19491. D. 77 - 1 - -
(5) Ces références et les suivantes sont tirées de l'excellente édition des cas de justice
de l'abbaye de Fossez par A. Terroine (1968).
(6) Compte de l'abbaye de Saint-Maur pour l'année 1492-1493. E. Galtier. 1927 o 100
(7) Terrier de la Baronnie de Saint-Maur. Arch. de la Seine DF 1 4 n, .-
(8) Cartes de De Fer, Claude Génébrier, De la Grive, Cassini, des Chasses du Roi, et plans
cités par E. Galtier (1913), p. 127, et G. Bousquié, VSM 35, p. 317, note 24. La terminaison
en y, considérée alors comme plus française, est typique de cette époque ; les meilleures cartes
conservèrent cependant les terminaisons traditionnelles.
(9) Titre sans doute ajouté lors de la constitution du Livre Noir vers 1273.
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