Presse et revues
39 pages
Titre : La Vie au grand air : revue illustrée de tous les sports
Éditeur : P. Lafitte (Paris)
Date d'édition : 1918-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32888685g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1179 Nombre total de vues : 1179
Description : 01 septembre 1918 01 septembre 1918
Description : 1918/09/01 (A20,N838). 1918/09/01 (A20,N838).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6519905n
Source : Musée Air France, 2013-54106
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/05/2013
LAVIEAT
CRAMDAtR
LE SAUT AVEC ÉLAN DE COTÉ
EST LE PLUS FACILE A PRATIQUER
Les dessins' qui illustrent cet article sont dus à l'artiste américain Casey, dont nos
lecteurs ont pu apprécier les œuvres dans la Vie au grand Air avant la guerre
Engagé dans la Légion étrangère dès le début de la campagne, Casey s'y est conduit
vaillamment et a été grièvement blessé.
ESSAI SUR LE SAUT
par Geo ANDRÉ
LE SAUT EN HAUTEUR AVEC ÉLAN EST, ENTRE TOUS LES SPORTS
ATHLÉTIQUES, L'UN DES PLUS DIFFICILES. — LE PROBLÈME : TRANS-
FORMER UN MOUVEMENT DE TRANSLATION EN TRAVAIL D'ÉLÉVATION.-
SOUVENIRS, CONSEILS ET RECORDS.
Cette étude inédite
avait été écrite par
notre grand athlète
complet, Geo André,
collaborateur de la
Vie au Grand Air,
à la suite des Teux
Olympiques de iço8. Nous n'avons pas
voulu y changer un mot, car ce docu-
ment, qui date de IO ans et qui cons-
titue les premiers essais du champion
dans la littérature sportive, envisage
d'une façon parfaite toute la doctrine
du saut et la méthode qui aurait pu
permettre plus tôt à nos athlètes de
briller davantage aux côtés des inter-
nationaux. — N. D. L. R.
D
Etous temps le saut fut parti-
culièrement honoré. Chez les
Grecs le saut en hauteur avait
une grande vogue. Il faisait
partie du pentathlon : course,
disque, saut, javelot et lutte.
Cependant les Grecs s aidaient d auxiliai-
res tels que poids et tremplin. Leur pratique
du saut était complètement différente de la
nôtre ; ils se lançaient sur une pente inclinée
et s'enlevaient à l'aide d'haltères formées par
de lourdes bourses de cuir remplies de
sable.
C'est de cet i anière que nous pouvons
expliquer le me ux exploit de Phayllos,
athlète des plu célèbres en Grèce qui, aux
jeux Pithiques, avait franchi 50 pieds, ce qui
correspondrait maintenant à 16 mètres.
Les Romains utilisèrent longtemps le saut
comme un mode d'assouplissement et sur-
tout comme entraînement militaire. De nos
jours ce sport semble vouloir reprendre la
place qui, autrefois, lui était dévolue. Les
sauts avec haltères sont encore pratiqués
par les professionnels de music-hall. Un des
meilleurs spécialistes fut le célèbre Higgins
qui, sans élan, franchissait un fiacre.
Les principaux records dn monde avec
haltères sont détenus en hauteur par
J. Darby l m. 904; longueur avec élan
9 m. 014 par Howard ; longueur sans élan
4 m. 532 par W. Barkcr. Les sauts sans hal-
tères semblent plus appréciés au point de
vue athlétique. Ils nécessitent des qualités
presque entièrement différentes.
SAUT EN HA UT EUR
AVEC ÉLAN
Celui-ci consiste à transformer après une
courte course la vitesse du mouvement de
translation en travail d'élévation. Cette
énergie gagnée en courant s'ajoute alors à
l'énergie développée musculairement par le
sauteur. Nous voyons qu'après la course et
au moment de franchir l'obstacle, il subira
une période d'arrêt plus ou moins grande
selon la vivacité du sauteur. C'est cette
période d'arrêt qu'il s'efforcera de réduire
au minimum. Le changement spontané de
direction est tout le secret du saut en hau-
teur avec élan.
Nous voyons donc que l'idéal serait de
changer perpendiculairement de direction sans
Période d'arrêt; c'est à ce but que doit viser
tout bon sauteur. Ce changement de direction
nécessitant une force proportionnelle à la
vitesse de départ, cette vitesse sera donc
limitée par la force que le sauteur est capable
de développer au moment du changement.
De là nous tirons, bien vite une conclusion
très importante en matière de saut : inutile
de courir le plus vite. possible, car si le sau-
teur ne peut développer au départ une force
suffisamment grande, son saut ne répondra
pas du tout à son maximum. C'est pourquoi
certains sauteurs s'étonnent qû'ën *s*aut'aîït"
négligemment ils parviennent à de meilleurs
résultats qu'après s'être acharnés à toute
vitesse sur une même hauteur.
Il faut donc rechercher jusqu'à résultat
quelle est la vitesse qu'il vous convient. Ceci
est la première chose à faire, car chaque
personne a ce que nous pourrons dénommer
une « vitesse de régime » individuelle qui. ne
se connaîtra qu'après de nombreux essais.
Nous allons examiner
maintenant les différentes
sortes d'élan tous basés sur
le principe établi : savoir le
changement de direction, et
nous montrerons les avan-
tages et désavantages de chacun d eux.
Nous classerons ces diverses manières en
trois catégories :
1° Elan face à la barre ;
20 Elan de côté ;
30 Elan mixte.
1° Elan face à la barre. — Cet élan néces-
site le saut de front et le sauteur doit partir
à une distance de la barre au moins égale à
la longueur de 3 m. de ses jambes afin de
pouvoir pivoter aisément et glisser pour
ainsi dire sur la barre. Les pieds passent les
premiers et le corps devient horizontal au
sol afin de s'élever le moins haut possible
par rapport à la barre.
(Le saut de face des Gymnases passant la
barre les jambes et le corps accroupis ne
donne que de très faibles résultats.)
Si nous comparons ce saut à l'idéal cité
plus haut, nous voyons qu'il s'en éloigne
beaucoup, car la vitesse d'élévation est loin
d'être perpendiculaire à l'élan. Nous ne nous
étendrons pas plus longtemps sur ce saut qui
ne sera avantageux que pour les sauteurs de
taille peu élevée. Nous le vîmes du reste aux
Jeux Olympiques de Londres où Somedy
(Autrichien), quoique de taille inférieure à la
mienne, parvint aussi à se classer second
derrière Porter. Cet athlète avait dû bien se
rendre compte de cet avantage, aussi a-t-il
atteint à mon avis le maximum d'un homme
de sa taille.
Nous citerons comme saut de face curieux
le saut de Con Leahy (Anglais) qui, partant
face à la barre, la franchissait complètement
parallèlement, mais nous ne conseillons pas
ce saut qui n'est vraiment pas à la portée
de tous et qui est pratiqué par lui seul.
20 Elan de côté. - Le saut avec élan de
côté est plus employé que le précédent et,
étant plus facile à pratiquer, nous le conseil-
CRAMDAtR
LE SAUT AVEC ÉLAN DE COTÉ
EST LE PLUS FACILE A PRATIQUER
Les dessins' qui illustrent cet article sont dus à l'artiste américain Casey, dont nos
lecteurs ont pu apprécier les œuvres dans la Vie au grand Air avant la guerre
Engagé dans la Légion étrangère dès le début de la campagne, Casey s'y est conduit
vaillamment et a été grièvement blessé.
ESSAI SUR LE SAUT
par Geo ANDRÉ
LE SAUT EN HAUTEUR AVEC ÉLAN EST, ENTRE TOUS LES SPORTS
ATHLÉTIQUES, L'UN DES PLUS DIFFICILES. — LE PROBLÈME : TRANS-
FORMER UN MOUVEMENT DE TRANSLATION EN TRAVAIL D'ÉLÉVATION.-
SOUVENIRS, CONSEILS ET RECORDS.
Cette étude inédite
avait été écrite par
notre grand athlète
complet, Geo André,
collaborateur de la
Vie au Grand Air,
à la suite des Teux
Olympiques de iço8. Nous n'avons pas
voulu y changer un mot, car ce docu-
ment, qui date de IO ans et qui cons-
titue les premiers essais du champion
dans la littérature sportive, envisage
d'une façon parfaite toute la doctrine
du saut et la méthode qui aurait pu
permettre plus tôt à nos athlètes de
briller davantage aux côtés des inter-
nationaux. — N. D. L. R.
D
Etous temps le saut fut parti-
culièrement honoré. Chez les
Grecs le saut en hauteur avait
une grande vogue. Il faisait
partie du pentathlon : course,
disque, saut, javelot et lutte.
Cependant les Grecs s aidaient d auxiliai-
res tels que poids et tremplin. Leur pratique
du saut était complètement différente de la
nôtre ; ils se lançaient sur une pente inclinée
et s'enlevaient à l'aide d'haltères formées par
de lourdes bourses de cuir remplies de
sable.
C'est de cet i anière que nous pouvons
expliquer le me ux exploit de Phayllos,
athlète des plu célèbres en Grèce qui, aux
jeux Pithiques, avait franchi 50 pieds, ce qui
correspondrait maintenant à 16 mètres.
Les Romains utilisèrent longtemps le saut
comme un mode d'assouplissement et sur-
tout comme entraînement militaire. De nos
jours ce sport semble vouloir reprendre la
place qui, autrefois, lui était dévolue. Les
sauts avec haltères sont encore pratiqués
par les professionnels de music-hall. Un des
meilleurs spécialistes fut le célèbre Higgins
qui, sans élan, franchissait un fiacre.
Les principaux records dn monde avec
haltères sont détenus en hauteur par
J. Darby l m. 904; longueur avec élan
9 m. 014 par Howard ; longueur sans élan
4 m. 532 par W. Barkcr. Les sauts sans hal-
tères semblent plus appréciés au point de
vue athlétique. Ils nécessitent des qualités
presque entièrement différentes.
SAUT EN HA UT EUR
AVEC ÉLAN
Celui-ci consiste à transformer après une
courte course la vitesse du mouvement de
translation en travail d'élévation. Cette
énergie gagnée en courant s'ajoute alors à
l'énergie développée musculairement par le
sauteur. Nous voyons qu'après la course et
au moment de franchir l'obstacle, il subira
une période d'arrêt plus ou moins grande
selon la vivacité du sauteur. C'est cette
période d'arrêt qu'il s'efforcera de réduire
au minimum. Le changement spontané de
direction est tout le secret du saut en hau-
teur avec élan.
Nous voyons donc que l'idéal serait de
changer perpendiculairement de direction sans
Période d'arrêt; c'est à ce but que doit viser
tout bon sauteur. Ce changement de direction
nécessitant une force proportionnelle à la
vitesse de départ, cette vitesse sera donc
limitée par la force que le sauteur est capable
de développer au moment du changement.
De là nous tirons, bien vite une conclusion
très importante en matière de saut : inutile
de courir le plus vite. possible, car si le sau-
teur ne peut développer au départ une force
suffisamment grande, son saut ne répondra
pas du tout à son maximum. C'est pourquoi
certains sauteurs s'étonnent qû'ën *s*aut'aîït"
négligemment ils parviennent à de meilleurs
résultats qu'après s'être acharnés à toute
vitesse sur une même hauteur.
Il faut donc rechercher jusqu'à résultat
quelle est la vitesse qu'il vous convient. Ceci
est la première chose à faire, car chaque
personne a ce que nous pourrons dénommer
une « vitesse de régime » individuelle qui. ne
se connaîtra qu'après de nombreux essais.
Nous allons examiner
maintenant les différentes
sortes d'élan tous basés sur
le principe établi : savoir le
changement de direction, et
nous montrerons les avan-
tages et désavantages de chacun d eux.
Nous classerons ces diverses manières en
trois catégories :
1° Elan face à la barre ;
20 Elan de côté ;
30 Elan mixte.
1° Elan face à la barre. — Cet élan néces-
site le saut de front et le sauteur doit partir
à une distance de la barre au moins égale à
la longueur de 3 m. de ses jambes afin de
pouvoir pivoter aisément et glisser pour
ainsi dire sur la barre. Les pieds passent les
premiers et le corps devient horizontal au
sol afin de s'élever le moins haut possible
par rapport à la barre.
(Le saut de face des Gymnases passant la
barre les jambes et le corps accroupis ne
donne que de très faibles résultats.)
Si nous comparons ce saut à l'idéal cité
plus haut, nous voyons qu'il s'en éloigne
beaucoup, car la vitesse d'élévation est loin
d'être perpendiculaire à l'élan. Nous ne nous
étendrons pas plus longtemps sur ce saut qui
ne sera avantageux que pour les sauteurs de
taille peu élevée. Nous le vîmes du reste aux
Jeux Olympiques de Londres où Somedy
(Autrichien), quoique de taille inférieure à la
mienne, parvint aussi à se classer second
derrière Porter. Cet athlète avait dû bien se
rendre compte de cet avantage, aussi a-t-il
atteint à mon avis le maximum d'un homme
de sa taille.
Nous citerons comme saut de face curieux
le saut de Con Leahy (Anglais) qui, partant
face à la barre, la franchissait complètement
parallèlement, mais nous ne conseillons pas
ce saut qui n'est vraiment pas à la portée
de tous et qui est pratiqué par lui seul.
20 Elan de côté. - Le saut avec élan de
côté est plus employé que le précédent et,
étant plus facile à pratiquer, nous le conseil-
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