Titre : Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy
Auteur : Société historique d'Auteuil et de Passy. Auteur du texte
Éditeur : Société historique d'Auteuil et de Passy (Paris)
Date d'édition : 1908-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34424416g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3717 Nombre total de vues : 3717
Description : 01 avril 1908 01 avril 1908
Description : 1908/04/01 (A1908,N6,T6)-1908/06/30. 1908/04/01 (A1908,N6,T6)-1908/06/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65097953
Source : Société historique d'Auteuil et de Passy, 2012-362885
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
QUELQUES ÉTABLISSEMENTS ET PROPRIÉTÉS DE PASSY ET DE CHAILLOT EN 1787 IiI
de figures p'acé dans le fond, représentant Notre-Seigneur
enseveli et mis au tombeau par Joseph d'Arimathie et
Nicodème, en présence des trois Maries. Sur l'autel est
une descente de croix, bas-relief de marbre blanc.
« On doit remarquer, parmi les tableaux de la sacris-
tie, celui qui est au-dessus de la porte du Chapitre ; c'est
une excellente Adoration des bergers, de la Hyre ; ce ta-
bleau est bien conservé et en bon état.
« La salle du Chapitre n'offre rien de remarquable, non
plus que le cloître de cette maison, dont les murs étaient
chargés de peintures, la plupart effacées ou gâtées ; mais
on y trouvera, sur quelques vitraux, de charmantes pein-
tures, représentant des solitaires dans leurs hermitages ;
autour de ces vitraux régnoient des arabesques, de bon
goût, dont les fragmens en font regretter la perte.
« Le réfectoire, très vaste, pouvoit contenir cent Reli-
gieux ; il est éclairé par sept grandes croisées chargées de
peintures, sujets de l'Ancien Testament. Sur les murs
étoit représentée la Passion de Notre-Seigneur : on y dis-
tingue à peine quelque chose aujourd'hui, si ce n'est sur le
mur qui est à l'extrémité.
« La bibliothèque de cette maison, située au second
TOMBEAU D'OLIVIER D'ORMESSON (1)
étage, est vaste et bien aérée; elle ne contient guère que
dix mille volumes, la plupart en mauvais état.
(1) Thiéry ne parle pas du tombeau d'Olivier d'Ormesson,
que nous trouvons dans Milin ainsi que ceux qui précèdent.
« L'apothicairerie, placée au rez-de-chaussée, sur la
droite du cloître, près de la porte d'entrée, est d'une
grande ressource aux habitants de Passy, n'y ayant point
de pharmacien dans le pays.
« Le jardin de ces Pères (i), disposé en plusieurs ter-
rasses, leur procure des promenoirs très agréables, où
l'on jouit de la plus superbe vue, à l'ombre des arbres qui
y sont plantés. Sous le chevet de l'église, assis sur la
plus belle de ces terrasses, est placé le caveau servant de
sépulture à ces Pères ; on y descend par cet endroit : il est
clair, et sa voûte élevée est soutenue par des arcades pro-
fondes, sous lesquelles l'on inhume ces Religieux, dans
des cases disposées sous leurs profondeurs, en forme de
tiroirs fermés par une pierre quarrée sur laquelle est gravé
leur nom et l'instant de leur décès.
CHATEAU DE LA MUETTE
« En entrant dans le bois de Boulogne (2), vous trou-
vez sur la droite le château royal de la Muette. Ce châ-
teau, fort petit, n'était dans son origine qu'une espèce de
rendez-vous de chasse, ainsi que l'annonce la porte d'en-
trée. Louis XV, qui y venoit souvent, y fit ajouter quel-
ques bâtimens sur la droite. Le vestibule est orné de
quatre tableaux. Les deux qui sont en face représentent :
à droite le siège de Namur et à gauche celui de Mous,
peints par Martin l'aîné, élève de Van der Meulen ; sur la
cheminée est le siège de Réeet en face celui d'Orsoy,
par Van der Meulen. La salle des gardes est à gauche de
cette pièce.
« De ce vestibule on passe à un sallon orné de glaces
et de quatre dessus de portes de Dumont, représentant la
Victoire, la Paix, la Générosité et l'Abondance. A gau-
che de cette pièce est un sallon de compagnie, également
orné de glaces et de deux dessus de portes représentant
la chasse du sanglier et celle du cerf. Cette pièce étoit
meublée en Peckin (3), peint par Peyrotte, Maison vient
de la démeubler et d'enlever le billard qui était dans une
autre pièce à gauche de celle-ci, pour le transporter à
Saint-Cloud, ainsi que toutes les portières de cet apparte-
ment, qui étoient en tapisseries exécutées aux Gobelins.
« Rentré dans le sallon, on trouve à droite la salle à
manger, où l'on voit un portrait de Louis XV. Quatre
dessus de portes d'animaux peints par Oudry, et deux
superbes autres tableaux du même auteur représentans,
(1) « Ce jardin s'étend en bas jusqu'au quai ; ils ont, en
outre, un clos de dix-sept arpens sur le sommet de là monta-
gne. La totalité de leur terrain peut contenir une trentaine
d'arpens. »
(2) « D'une étendue de 1.700 arpens 40 perches, savoir :
1.344 arpens 24 perches en massifs de bois, et 356 arpens
25 perches tant en superficie de routes, esplanades, etc.,
qu'en y comprenant les emplacemens des châteaux de Ma-
drid et de la Muette, petits parcs, jardins, parterres, maisons
des portiers, etc.
(3) Orthographe inusitée du mot Pékin, Péquin, désignant
une étoffe de soie peinte, généralement en fleurs, très à la
mode au xvnie siècle, importée d'abord de la Chine, puis
fabriquée en France, notamment dans la ville de Valence.
de figures p'acé dans le fond, représentant Notre-Seigneur
enseveli et mis au tombeau par Joseph d'Arimathie et
Nicodème, en présence des trois Maries. Sur l'autel est
une descente de croix, bas-relief de marbre blanc.
« On doit remarquer, parmi les tableaux de la sacris-
tie, celui qui est au-dessus de la porte du Chapitre ; c'est
une excellente Adoration des bergers, de la Hyre ; ce ta-
bleau est bien conservé et en bon état.
« La salle du Chapitre n'offre rien de remarquable, non
plus que le cloître de cette maison, dont les murs étaient
chargés de peintures, la plupart effacées ou gâtées ; mais
on y trouvera, sur quelques vitraux, de charmantes pein-
tures, représentant des solitaires dans leurs hermitages ;
autour de ces vitraux régnoient des arabesques, de bon
goût, dont les fragmens en font regretter la perte.
« Le réfectoire, très vaste, pouvoit contenir cent Reli-
gieux ; il est éclairé par sept grandes croisées chargées de
peintures, sujets de l'Ancien Testament. Sur les murs
étoit représentée la Passion de Notre-Seigneur : on y dis-
tingue à peine quelque chose aujourd'hui, si ce n'est sur le
mur qui est à l'extrémité.
« La bibliothèque de cette maison, située au second
TOMBEAU D'OLIVIER D'ORMESSON (1)
étage, est vaste et bien aérée; elle ne contient guère que
dix mille volumes, la plupart en mauvais état.
(1) Thiéry ne parle pas du tombeau d'Olivier d'Ormesson,
que nous trouvons dans Milin ainsi que ceux qui précèdent.
« L'apothicairerie, placée au rez-de-chaussée, sur la
droite du cloître, près de la porte d'entrée, est d'une
grande ressource aux habitants de Passy, n'y ayant point
de pharmacien dans le pays.
« Le jardin de ces Pères (i), disposé en plusieurs ter-
rasses, leur procure des promenoirs très agréables, où
l'on jouit de la plus superbe vue, à l'ombre des arbres qui
y sont plantés. Sous le chevet de l'église, assis sur la
plus belle de ces terrasses, est placé le caveau servant de
sépulture à ces Pères ; on y descend par cet endroit : il est
clair, et sa voûte élevée est soutenue par des arcades pro-
fondes, sous lesquelles l'on inhume ces Religieux, dans
des cases disposées sous leurs profondeurs, en forme de
tiroirs fermés par une pierre quarrée sur laquelle est gravé
leur nom et l'instant de leur décès.
CHATEAU DE LA MUETTE
« En entrant dans le bois de Boulogne (2), vous trou-
vez sur la droite le château royal de la Muette. Ce châ-
teau, fort petit, n'était dans son origine qu'une espèce de
rendez-vous de chasse, ainsi que l'annonce la porte d'en-
trée. Louis XV, qui y venoit souvent, y fit ajouter quel-
ques bâtimens sur la droite. Le vestibule est orné de
quatre tableaux. Les deux qui sont en face représentent :
à droite le siège de Namur et à gauche celui de Mous,
peints par Martin l'aîné, élève de Van der Meulen ; sur la
cheminée est le siège de Réeet en face celui d'Orsoy,
par Van der Meulen. La salle des gardes est à gauche de
cette pièce.
« De ce vestibule on passe à un sallon orné de glaces
et de quatre dessus de portes de Dumont, représentant la
Victoire, la Paix, la Générosité et l'Abondance. A gau-
che de cette pièce est un sallon de compagnie, également
orné de glaces et de deux dessus de portes représentant
la chasse du sanglier et celle du cerf. Cette pièce étoit
meublée en Peckin (3), peint par Peyrotte, Maison vient
de la démeubler et d'enlever le billard qui était dans une
autre pièce à gauche de celle-ci, pour le transporter à
Saint-Cloud, ainsi que toutes les portières de cet apparte-
ment, qui étoient en tapisseries exécutées aux Gobelins.
« Rentré dans le sallon, on trouve à droite la salle à
manger, où l'on voit un portrait de Louis XV. Quatre
dessus de portes d'animaux peints par Oudry, et deux
superbes autres tableaux du même auteur représentans,
(1) « Ce jardin s'étend en bas jusqu'au quai ; ils ont, en
outre, un clos de dix-sept arpens sur le sommet de là monta-
gne. La totalité de leur terrain peut contenir une trentaine
d'arpens. »
(2) « D'une étendue de 1.700 arpens 40 perches, savoir :
1.344 arpens 24 perches en massifs de bois, et 356 arpens
25 perches tant en superficie de routes, esplanades, etc.,
qu'en y comprenant les emplacemens des châteaux de Ma-
drid et de la Muette, petits parcs, jardins, parterres, maisons
des portiers, etc.
(3) Orthographe inusitée du mot Pékin, Péquin, désignant
une étoffe de soie peinte, généralement en fleurs, très à la
mode au xvnie siècle, importée d'abord de la Chine, puis
fabriquée en France, notamment dans la ville de Valence.
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