Titre : Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy
Auteur : Société historique d'Auteuil et de Passy. Auteur du texte
Éditeur : Société historique d'Auteuil et de Passy (Paris)
Date d'édition : 1908-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34424416g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3717 Nombre total de vues : 3717
Description : 01 avril 1908 01 avril 1908
Description : 1908/04/01 (A1908,N6,T6)-1908/06/30. 1908/04/01 (A1908,N6,T6)-1908/06/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65097953
Source : Société historique d'Auteuil et de Passy, 2012-362885
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
162
AUTEUIL ET PASSY DANS LES TEMPS ANTÉRIEURS A L'HOMME
Auteuil et Passy
dans les temps antérieurs à l'homme
- Reportons-nous par la pensée à deux périodes géologi-
ques en arrière; à la fin de cette période que nous appelons
l'ère secondaire, les climats n'existaient encore pas et la
surface entière de la terre recevait la même somme de
chaleur du soleil.
Qu'étaient à cette époque Auteuil et Passy ?
Un immense océan s'étend sur l'emplacement actuel du
Bassin de Paris ; à sa surface évoluent de gigantesques
reptiles : les Mosasaures, des tortues et quelques autres
animaux. Dans ses eaux, nagent les ancêtres de nos seiches
actuelles, dont nous ne connaissons que l'os central sous
le nom de bélemnite, et de nombreux poissons cartilagi-
neux dont nous possédons surtout les dents.
Le spectacle que nous offre le fond de cet océan est
encore plus curieux ; là, la vie se manifeste avec activité :
ce sont des oursins qui rampent à l'aide de leurs ambu-
lacres sur le fond vaseux, des bancs d'huîtres entiers,
d'énormes coquilles à deux valves que l'on appelle inocé-
rames, et dont la longueur dépasse quelquefois om,7 5, des
serpules, des brachiopodes, des éponges, etc.
Le fond vaseux sur lequel vivent et se meuvent ces ani-
maux est d'une blancheur absolue et sa profondeur au-
dessous du niveau aqueux dépasse souvent 1.000 mètres.
Une neige d'une extrême finesse descend lentement et
molécule par molécule exhausse le fond marin.
Cette neige et cette vase blanche ne sont autres que ce
que nous connaissons, actuellement durci et solidifié,
sous le nom de craie ; la craie que l'on rencontre dans les
sondages profonds à Auteuil et Passy représente la boue
déposée au fond de l'océan crétacé parisien.
Cette craie est formée d'un nombre incalculable de
squelettes d'êtres vivants.
Naturellement, ces squelettes sont d'une petitesse
excessive. Ils n'ont, en moyenne, que deux dixièmes de
millimètre de diamètre. Chaque fois qu'avec un mor-
ceau de craie, on trace des lettres ou des chiffres sur un
tableau noir, on y dépose de ces restes d'animalcules..
Que sont ces animalcules dont les. envelopper agglomé-
rées constituent la craie ?
Si vous les examiniez vivants à l'aide d'un puissant
microscope, vous ne verriez qu'une particule semblable à
de la gélatine, et dans la transparence de laquelle vous n-e
distingueriez ni bouche, ni nerfs, ni muscles, rien qui
ressemble à un organe quelconque. Cette particule glo-
<
buleuse est hérissée de filaments qui s'allongent et se con-
tractent tour à tour, lui servant ainsi à se mouvoir.
Cela vit, cela sent, mais, dans tous les cas, s'accroît, et
se multiplie.
Mais voici la fonction principale et la plus remarqua-
ble de ces êtres :
La plupart des eaux contiennent plus ou moins de
bicarbonate de chaux en dissolution. L'eau de mer est
dans ce cas.
Or, les êtres gélatineux dont nous parlons vivent dans
la mer, et, par un procédé dont nous ignorons le méca-
nisme, ils enlèvent au bicarbonate de chaux en dissolution
un équivalent d'acide carbonique, et le transforment en
carbonate insoluble, dont ils se construisent un squelette.
Chacun de ces squelettes imperceptibles est lui-même
composé d'un certain nombre de cellules, communiquant
librement entre elles, et perforées d'ouvertures par les-
quelles l'animal passe ses filaments.
Ces squelettes affectent différentes formes.
L'un des plus communs ressemble un peu à une fram-
boise. Il est composé d'un certain nombre de cellules
presque globulaires, de différentes grandeurs et réunies
ensemble. C'est ce qui a fait donner à l'espèce d'animal-
cule qui le construit le nom de globigérine. ; ,'
Les globigérines sont donc des sortes de chimistes qui
extraient le bicarbonate de chaux de l'eau de mer, et le
transforment en carbonate pour s'en faire une enveloppe
calcaire.
Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls chimistes de l'océan.
Les coraux, les polypiers, les coquilles des mollusques
sont également des sels de chaux, carbonates et phos-
phates, extraits de l'eau de mer par les organismes qui les
utilisent.
Les eaux de l'océan tiennent en dissolution bien d'au-
tres substances, et parmi elles la silice ou acide silicique,
combinaison de l'oxygène avec le.métal nommé silicium.
Cette substance, une des plus répandues que l'on con-
naisse, est excessivement dure. Des organismes assez
semblables aux globigérines, les diatomées et les radio-
laires, l'extraient de l'eau de mer pour s'en faire des
squelettes.
Les diatomées et les radiolaires vivent à la surface dé
l'océan, où l'on peut s'en procurer un nombre prodigieux
en se servant d'un filet construit dans ce but. Lorsque
ces êtres microscopiques meurent, — et leur vie est bien
éphémère, — leurs squelettes siliceux, quoique aussi
légers que la poussière la plus légère, descendent lente-
ment au fond de la mer, à travers une couche d'eau qui a
parfois 5.ooo mètres de profondeur.
Au fond du lit des mersy ces squelettes s'accumulent
peu à peu, parmi d'autres débris, au point de constituer
cinq pour cent de la boue océanique.
Mais, ce qu'il y a de remarquable, c'est que cette boue
dont un vingtième est composé de squelettes siliceux de
diatomées et de radiolaires, a ses dix-neuf autres vingtiè-
mes uniquement constitués de squelettes calcaires de glo-
bigérines.
Cela prouve que, malgré la quantité innombrable d'or*
AUTEUIL ET PASSY DANS LES TEMPS ANTÉRIEURS A L'HOMME
Auteuil et Passy
dans les temps antérieurs à l'homme
- Reportons-nous par la pensée à deux périodes géologi-
ques en arrière; à la fin de cette période que nous appelons
l'ère secondaire, les climats n'existaient encore pas et la
surface entière de la terre recevait la même somme de
chaleur du soleil.
Qu'étaient à cette époque Auteuil et Passy ?
Un immense océan s'étend sur l'emplacement actuel du
Bassin de Paris ; à sa surface évoluent de gigantesques
reptiles : les Mosasaures, des tortues et quelques autres
animaux. Dans ses eaux, nagent les ancêtres de nos seiches
actuelles, dont nous ne connaissons que l'os central sous
le nom de bélemnite, et de nombreux poissons cartilagi-
neux dont nous possédons surtout les dents.
Le spectacle que nous offre le fond de cet océan est
encore plus curieux ; là, la vie se manifeste avec activité :
ce sont des oursins qui rampent à l'aide de leurs ambu-
lacres sur le fond vaseux, des bancs d'huîtres entiers,
d'énormes coquilles à deux valves que l'on appelle inocé-
rames, et dont la longueur dépasse quelquefois om,7 5, des
serpules, des brachiopodes, des éponges, etc.
Le fond vaseux sur lequel vivent et se meuvent ces ani-
maux est d'une blancheur absolue et sa profondeur au-
dessous du niveau aqueux dépasse souvent 1.000 mètres.
Une neige d'une extrême finesse descend lentement et
molécule par molécule exhausse le fond marin.
Cette neige et cette vase blanche ne sont autres que ce
que nous connaissons, actuellement durci et solidifié,
sous le nom de craie ; la craie que l'on rencontre dans les
sondages profonds à Auteuil et Passy représente la boue
déposée au fond de l'océan crétacé parisien.
Cette craie est formée d'un nombre incalculable de
squelettes d'êtres vivants.
Naturellement, ces squelettes sont d'une petitesse
excessive. Ils n'ont, en moyenne, que deux dixièmes de
millimètre de diamètre. Chaque fois qu'avec un mor-
ceau de craie, on trace des lettres ou des chiffres sur un
tableau noir, on y dépose de ces restes d'animalcules..
Que sont ces animalcules dont les. envelopper agglomé-
rées constituent la craie ?
Si vous les examiniez vivants à l'aide d'un puissant
microscope, vous ne verriez qu'une particule semblable à
de la gélatine, et dans la transparence de laquelle vous n-e
distingueriez ni bouche, ni nerfs, ni muscles, rien qui
ressemble à un organe quelconque. Cette particule glo-
<
buleuse est hérissée de filaments qui s'allongent et se con-
tractent tour à tour, lui servant ainsi à se mouvoir.
Cela vit, cela sent, mais, dans tous les cas, s'accroît, et
se multiplie.
Mais voici la fonction principale et la plus remarqua-
ble de ces êtres :
La plupart des eaux contiennent plus ou moins de
bicarbonate de chaux en dissolution. L'eau de mer est
dans ce cas.
Or, les êtres gélatineux dont nous parlons vivent dans
la mer, et, par un procédé dont nous ignorons le méca-
nisme, ils enlèvent au bicarbonate de chaux en dissolution
un équivalent d'acide carbonique, et le transforment en
carbonate insoluble, dont ils se construisent un squelette.
Chacun de ces squelettes imperceptibles est lui-même
composé d'un certain nombre de cellules, communiquant
librement entre elles, et perforées d'ouvertures par les-
quelles l'animal passe ses filaments.
Ces squelettes affectent différentes formes.
L'un des plus communs ressemble un peu à une fram-
boise. Il est composé d'un certain nombre de cellules
presque globulaires, de différentes grandeurs et réunies
ensemble. C'est ce qui a fait donner à l'espèce d'animal-
cule qui le construit le nom de globigérine. ; ,'
Les globigérines sont donc des sortes de chimistes qui
extraient le bicarbonate de chaux de l'eau de mer, et le
transforment en carbonate pour s'en faire une enveloppe
calcaire.
Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls chimistes de l'océan.
Les coraux, les polypiers, les coquilles des mollusques
sont également des sels de chaux, carbonates et phos-
phates, extraits de l'eau de mer par les organismes qui les
utilisent.
Les eaux de l'océan tiennent en dissolution bien d'au-
tres substances, et parmi elles la silice ou acide silicique,
combinaison de l'oxygène avec le.métal nommé silicium.
Cette substance, une des plus répandues que l'on con-
naisse, est excessivement dure. Des organismes assez
semblables aux globigérines, les diatomées et les radio-
laires, l'extraient de l'eau de mer pour s'en faire des
squelettes.
Les diatomées et les radiolaires vivent à la surface dé
l'océan, où l'on peut s'en procurer un nombre prodigieux
en se servant d'un filet construit dans ce but. Lorsque
ces êtres microscopiques meurent, — et leur vie est bien
éphémère, — leurs squelettes siliceux, quoique aussi
légers que la poussière la plus légère, descendent lente-
ment au fond de la mer, à travers une couche d'eau qui a
parfois 5.ooo mètres de profondeur.
Au fond du lit des mersy ces squelettes s'accumulent
peu à peu, parmi d'autres débris, au point de constituer
cinq pour cent de la boue océanique.
Mais, ce qu'il y a de remarquable, c'est que cette boue
dont un vingtième est composé de squelettes siliceux de
diatomées et de radiolaires, a ses dix-neuf autres vingtiè-
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