Presse et revues
38 pages
Titre : Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy
Auteur : Société historique d'Auteuil et de Passy. Auteur du texte
Éditeur : Société historique d'Auteuil et de Passy (Paris)
Date d'édition : 1907-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34424416g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3717 Nombre total de vues : 3717
Description : 01 octobre 1907 01 octobre 1907
Description : 1907/10/01 (A1907,N4,T6)-1907/12/31. 1907/10/01 (A1907,N4,T6)-1907/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65097938
Source : Société historique d'Auteuil et de Passy, 2012-362885
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2013
84 LE CIMETIÈRE D'AUTEUIL
- - - -
A propos du portrait
de Suzanne Marquant
Sous ce titre: VŒuvre gravé de Debucourt, 1755-1832,
M. Maurice Fenaille a publié, en 1899, un magnifique vo-
lume in-4, qui est bien le catalogue le plus complet et le
plus joliment exécuté de tous les tableaux, dessins et
estampes du célèbre graveur parisien.
Il est accompagné de reproductions nombreuses et
soignées, et comprend près de 400 pages en texte serré.
M. Fenaille, qui occupe ses loisirs à l'étude des Beaux-Arts
et qui prépare notamment une nomenclature de toutes les
tapisseries sorties des Gobelins, est un amateur aussi
modeste comme homme privé que distingué par son
savoir et ses généreuses initiatives. Nous lui devons le don
du tirage des 450 planches de la seconde femme de Debu-
court, nommément Suzanne-Françoise Marquant, qui habi-
tait Passy avec sa famille sous le Consulat. L'artiste
l'épousa à Passy, le 2 ventôse an XI (1).
C'est lui qui, en 1899, publiait déjà tous les actes d'état
civil relatifs à la famille de Debucourt, recherches qu'avaient
seulement commencées jusque-là et Jal et les frères de
Goncourt, et dont s'est servi M. Mar ensuite pour son
article paru dans notre Bulletin (tome IV, p. 329). Nous
sommes donc deux fois tributaires à M. Maurice Fenaille
pour ses découvertes et sa libérale gracieuseté. Le Bureau
se faisant l'interprète de la Société a voté la proposition de
nommer M. Fenaille membre correspondant, et cette nomi-
nation fut accueillie à l'unanimité avec faveur par tous nos
membres.
Notre Société, soucieuse des gloires locales, a voulu
s'associer au mouvement de popularité qui accueille aujour-
d'hui partout le nom de Debucourt. A la séance du 12 jan-
vier 1907, tenue à la mairie, notre vice-président, M. Paul
Marmottan, déposait un vœu demandant que le nom de
Debucourt fût attribué à une rue nouvelle du XVIe arron-
dissement. Défendu par son auteur, puis voté à l'unani-
mité, ce vœu a été transmis par les soins du Secrétaire
général à la quatrième Commission du Conseil municipal.
Nous sommes heureux de le rappeler ici, car il y aurait là,
si le Conseil homologuait nos vues, un acte de justice bien
tardive sinon de réparation rendu à la mémoire d'un
grand artiste et d'un de nos meilleurs peintres de mœurs.
P. M.
(1) C'est une reproduction d'un dessin à la pierre noire
relevé d'aquarelle et de gouache, appartenant à la collection
Maurice Fenaille et ayant figuré à l'Exposition d'oeuvres d'art
du XVIIIe siècle, à la Bibliothèque Nationale (mai-octobre 1906).
Voir: Catalogue de cette Exposition. Paris, Émile Lévy, 1906,
in-8, p. 29 (Note de Mme Flobert).
LE CIMETIÈRE D'AUTEUIL
(Suite, voir note 1)
CRÉATION DU CIMETIÈRE ACTUEL D'AUTEUIL
Un des premiers maires d'Auteuil, Pierre-Antoine Be- *
noît (2), fut le créateur du cimetière (3). Ce digne et ha-
bile magistrat n'avait pas deviné, malgré toute sa saga-
cité — son cas n'est pas d'ailleurs unique — que cet asile
de repos, alors en pleine campagne, se trouverait, moins
d'un siècle après, entouré par de hautes et luxueuses mai-
sons de rapport.
Anciennement, la petite commune d'Auteuil possédait
un cimetière à côté de son église. Il était devenu trop pe-
tit. Trouvant le voisinage des morts contraire aux lois de
la salubrité, la Commission municipale avait décidé, dès
ses débuts en fonctions, d'en opérer le transfert aussitôt
que les ressources de la commune le rendraient pos-
sible.
« Le citoyen Joseph Marot, notable, a demandé au ci-
toyen maire de mettre en délibération la translation du ci-
metière du milieu de la commune dans un lieu moins nui-
sible à la salubrité de l'air, translation depuis longtemps
désirée et conforme aux lois antérieures.
« Arrête que le bureau municipal avisera à tous les
moyens d'opérer cette translation, de manière à ce que ce
soit un asile respecté.
« Le choix s'est fixé sur le terrain vis-à-vis le pressoir et
le citoyen Pierre-Louis Descoins a fait offre d'un emplace-
cement de 12 perches environ.
« Le Conseil l'a remercié de son offre généreuse d'une
voix unanime. On adjoindra à ce terrain, si cela est néces-
saire, quelques autres portions moyennant une juste in-
demnité (4). »
Comme le plus généralement, en pareil cas, la délibéra-
tion du « bureau municipal » resta soigneusement con-
signée au registre, mais aucune mesure pour la rendre
(1) V. Bull., t. VI, p. 43.
(2) Voir sur M. Benoît Bulletin, t. V, pp. 287 et suiv., 3o3
et suiv.
Après de nombreuses recherches, nous avons appris que le
testament du maire d'Auteuil avait été déposé, le 10 décembre
1 808, à l'étude de Me Lahure.
Malheureusement, le titulaire actuel de cette étude, jeune
cependant, s'est refusé énergiquement à nous communiquer
quoi que ce soit, se retranchant derrière le fameux secret
professionnel.
(3) Situé n° 57, rue Claude-Lorrain, petite voie macadami-
sée prenant naissance rue du Point-du-Jour (actuellement rue
Chardon-Lagache) et aboutissant rue Michel-Ange.
(4) 2" registre municipal, Conseil permanent, Auteuil, 6 avril
1793 (Archives municipales de la Seine).
- - - -
A propos du portrait
de Suzanne Marquant
Sous ce titre: VŒuvre gravé de Debucourt, 1755-1832,
M. Maurice Fenaille a publié, en 1899, un magnifique vo-
lume in-4, qui est bien le catalogue le plus complet et le
plus joliment exécuté de tous les tableaux, dessins et
estampes du célèbre graveur parisien.
Il est accompagné de reproductions nombreuses et
soignées, et comprend près de 400 pages en texte serré.
M. Fenaille, qui occupe ses loisirs à l'étude des Beaux-Arts
et qui prépare notamment une nomenclature de toutes les
tapisseries sorties des Gobelins, est un amateur aussi
modeste comme homme privé que distingué par son
savoir et ses généreuses initiatives. Nous lui devons le don
du tirage des 450 planches de la seconde femme de Debu-
court, nommément Suzanne-Françoise Marquant, qui habi-
tait Passy avec sa famille sous le Consulat. L'artiste
l'épousa à Passy, le 2 ventôse an XI (1).
C'est lui qui, en 1899, publiait déjà tous les actes d'état
civil relatifs à la famille de Debucourt, recherches qu'avaient
seulement commencées jusque-là et Jal et les frères de
Goncourt, et dont s'est servi M. Mar ensuite pour son
article paru dans notre Bulletin (tome IV, p. 329). Nous
sommes donc deux fois tributaires à M. Maurice Fenaille
pour ses découvertes et sa libérale gracieuseté. Le Bureau
se faisant l'interprète de la Société a voté la proposition de
nommer M. Fenaille membre correspondant, et cette nomi-
nation fut accueillie à l'unanimité avec faveur par tous nos
membres.
Notre Société, soucieuse des gloires locales, a voulu
s'associer au mouvement de popularité qui accueille aujour-
d'hui partout le nom de Debucourt. A la séance du 12 jan-
vier 1907, tenue à la mairie, notre vice-président, M. Paul
Marmottan, déposait un vœu demandant que le nom de
Debucourt fût attribué à une rue nouvelle du XVIe arron-
dissement. Défendu par son auteur, puis voté à l'unani-
mité, ce vœu a été transmis par les soins du Secrétaire
général à la quatrième Commission du Conseil municipal.
Nous sommes heureux de le rappeler ici, car il y aurait là,
si le Conseil homologuait nos vues, un acte de justice bien
tardive sinon de réparation rendu à la mémoire d'un
grand artiste et d'un de nos meilleurs peintres de mœurs.
P. M.
(1) C'est une reproduction d'un dessin à la pierre noire
relevé d'aquarelle et de gouache, appartenant à la collection
Maurice Fenaille et ayant figuré à l'Exposition d'oeuvres d'art
du XVIIIe siècle, à la Bibliothèque Nationale (mai-octobre 1906).
Voir: Catalogue de cette Exposition. Paris, Émile Lévy, 1906,
in-8, p. 29 (Note de Mme Flobert).
LE CIMETIÈRE D'AUTEUIL
(Suite, voir note 1)
CRÉATION DU CIMETIÈRE ACTUEL D'AUTEUIL
Un des premiers maires d'Auteuil, Pierre-Antoine Be- *
noît (2), fut le créateur du cimetière (3). Ce digne et ha-
bile magistrat n'avait pas deviné, malgré toute sa saga-
cité — son cas n'est pas d'ailleurs unique — que cet asile
de repos, alors en pleine campagne, se trouverait, moins
d'un siècle après, entouré par de hautes et luxueuses mai-
sons de rapport.
Anciennement, la petite commune d'Auteuil possédait
un cimetière à côté de son église. Il était devenu trop pe-
tit. Trouvant le voisinage des morts contraire aux lois de
la salubrité, la Commission municipale avait décidé, dès
ses débuts en fonctions, d'en opérer le transfert aussitôt
que les ressources de la commune le rendraient pos-
sible.
« Le citoyen Joseph Marot, notable, a demandé au ci-
toyen maire de mettre en délibération la translation du ci-
metière du milieu de la commune dans un lieu moins nui-
sible à la salubrité de l'air, translation depuis longtemps
désirée et conforme aux lois antérieures.
« Arrête que le bureau municipal avisera à tous les
moyens d'opérer cette translation, de manière à ce que ce
soit un asile respecté.
« Le choix s'est fixé sur le terrain vis-à-vis le pressoir et
le citoyen Pierre-Louis Descoins a fait offre d'un emplace-
cement de 12 perches environ.
« Le Conseil l'a remercié de son offre généreuse d'une
voix unanime. On adjoindra à ce terrain, si cela est néces-
saire, quelques autres portions moyennant une juste in-
demnité (4). »
Comme le plus généralement, en pareil cas, la délibéra-
tion du « bureau municipal » resta soigneusement con-
signée au registre, mais aucune mesure pour la rendre
(1) V. Bull., t. VI, p. 43.
(2) Voir sur M. Benoît Bulletin, t. V, pp. 287 et suiv., 3o3
et suiv.
Après de nombreuses recherches, nous avons appris que le
testament du maire d'Auteuil avait été déposé, le 10 décembre
1 808, à l'étude de Me Lahure.
Malheureusement, le titulaire actuel de cette étude, jeune
cependant, s'est refusé énergiquement à nous communiquer
quoi que ce soit, se retranchant derrière le fameux secret
professionnel.
(3) Situé n° 57, rue Claude-Lorrain, petite voie macadami-
sée prenant naissance rue du Point-du-Jour (actuellement rue
Chardon-Lagache) et aboutissant rue Michel-Ange.
(4) 2" registre municipal, Conseil permanent, Auteuil, 6 avril
1793 (Archives municipales de la Seine).
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