Presse et revues
16 pages
Titre : Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris
Auteur : Paris. Auteur du texte
Auteur : Seine. Auteur du texte
Auteur : Paris (Département / 1975-....). Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1933-08-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343512457
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 240410 Nombre total de vues : 240410
Description : 14 août 1933 14 août 1933
Description : 1933/08/14 (A52,N186,T3)-1933/08/17. 1933/08/14 (A52,N186,T3)-1933/08/17.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6507754j
Source : Ville de Paris / Bibliothèque de l'Hôtel de Ville (BHdV), 2012-46765
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
BULLETIN MUNICIPAL OFFICIEL du jeudi 17 août 1933 393
que les provinces polonaises voisines, disait Bismarck
en 1848, les meilleurs tendons de la Prusse seraient
coupés ».
Vos organisations agricoles si réputées constituaient
elles-mêmes des foyers de patriotisme où l'espoir couvait
~Js la cendre, vivace et inextinguible.
« En cultivant nos terres - disait le sénateur Kimorski
des agriculteurs français auxquels il faisait visiter ses
daines — c'était la propriété du sol de notre Patrie
que nous conservions et nos espérances de sa résurrection
que nous entretenions. *
Et cette parole appelle un autre trait que me rapportait,
11 Y a quelques heures, un des membres de notre délé-
ation. Les hasards de la guerre l'avaient conduit, en
avril 1919, en Bessarabie, sur la frontière russo-rou-
maine, où cantonnaient les lanciers polonais qui, venus
Ukraine, rejoignaient la terre natale. Comme il s'émer-
Veillait auprès d'un de vos officiers sur l'état splendide de
Sa cavalerie, remarquable dans un pays ravagé par
Plusieurs années de guerre et où le fourrage manquait
Vilement, votre compatriote répondit : «. Quoi d'éton-
Chacun de mes hommes met tout son cœur à
SOigner sa monture, à lui trouver coûte que coûte sa
^sistance. Il sait que, dans quelques semaines, ce cheval
aUlera la terre polonaise et enrichira le capital de notre
Patrie renaissante ».
Faits bien minimes pour des observateurs superficiels,
ltIS singulièrement indicatifs, du point de vue idéaliste
e Psychologique, nous permettant de comprendre com-
ent, en si peu d'années, vous êtes parvenus à recons-
fuire la Pologne, à ressouder ses tronçons épars, à
l?fliger un éclatant démenti à certains prophètes tendan-
Cleux et à courte vue, étrangers à nos deux pays, qui
tenaient, en 1918, que la Pologne était « une impossi-
ltité économique ».
bans tous les domaines, la Pologne, depuis la guerre, a
prouvé et prouve le contraire. Elle est redevenue en douze
nllées une grande Nation européenne, par ses immenses
Sources économiques et naturelles, par sa démographie,
]j ^Ccuge en ces douze ans une augmentation de cinq mil-
j,~ d'habitants, par sa cohésion morale et sa volonté de
l!:J.e tendre par tous les moyens son indépendance si chère-
nt acquise, cette indépendance à laquelle nous, Fran-
n 1 nous tenons autant que vous-mêmes. Les traités qui
eUs lient sont là pour affirmer la véracité de mon dire ;
a. France fidèle à ses amitiés, n'a jamais eu et n'aura
ja ais qu'une parole.
r .Le sacrifice de tant de vos fils n'aura pas été vain. Une
Ont de plus, d'éloquents orateurs polonais et français en
11l apporté l'assurance, il y a quelques jours, devant ce
le OIlUment élevé en Artois à vos volontaires tombés sur
sa champs de France. Au côté de votre éminent Ambas-
réer, M. de Chlapowski, se trouvait M. Levée, Vice-
Co Sldent du Conseil municipal de Paris, que vous recevez
le me M. Boulard et moi si aimablement ici en ce
Oll1ent.
l Notre. C. t, , t h
^°tre Cité pouvait-elle ne pas s'associer a ce t hommage
de piété reconnaissante ? De même que Paris avait remis
en 1918 son premier drapeau à l'un de vos régiments
constitués sur le front français et salué l'étamine légère
qui annonçait un avenir prochain et radieux, de même il
s'inclina avec respect devant le Monument de la Targette,
qui proclame sur cette terre arrosée du sang de vos fils et
mise en valeur par tant de vos travailleurs, les vertus
impérissables de la Pologne immortelle ! (Applaudisse-
ments prolongés.)
Après le diner, les invités ont été conduits au Parc
Wilson et aux serres de la Ville, brillamment illuminées
pour la circonstance. Un thé, servi dans le parc, a terminé
la soirée.
Le samedi 3 juin, dans la matinée, la Délégation,
conduite par M. de Ropp, a visité l'usine électrique
modèle de Poznan, la cathédrale et sa chapelle d'or, la
Foire internationale de Poznan et s'est rendue ensuite au
château de Rogalin, à 25 kilomètres de la Ville, où elle
était invitée, ainsi que Mme de Fontenay, à un déjeuner
offert par M. le Comte Raczynski, voïevode de Poznanie,
et Mme la Comtesse Raczynska, qui leur firent ensuite
visiter très aimablement leur demeure et leur parc histo-
riques.
Le soir, M. et Mme de Fontenay et les membres de la
délégation parisienne ont assisté à un diner intime offert
par M. Zychlinski, Président du Crédit Foncier de
Poznanie, et Mme Zychlinska, dans leur domaine de
Gorazdovo, à 60 kilomètres de Poznan.
Le dimanche 4 juin, la Délégation, accompagnée des
Autorités civiles de Poznan, a d'abord été déposer une
couronne de fleurs au monument de Mickievicz; au cours
de cette solennité, elle a été l'objet d'une manifestation
spontanée de sympathie de la part de la population.
Elle s'est rendue ensuite au cimetière et s'est inclinée
devant le monument commémoratif élevé aux militaires
français décédés en captivité durant la guerre de 1870-
1871. M. Ratajski, Président de la Ville de Poznan, a
déposé une couronne aux couleurs de France au pied de ce
monument et a, ensuite, conduit la Délégation parisienne
devant la tombe des militaires britanniques et russes
tombés au cours de la guerre de 1914. Après s'être
recueillie quelques instants, la Délégation a visité, sous la
conduite de M. Marciniec, directeur des jardins et parcs
municipaux, différents parcs publics et, notamment, le
jardin zoologique de Poznan.
Ensuite, a eu lieu un déjeuner à l'Hôtel Bazar,
où était descendue la Délégation. Des toasts chaleureux
ont été prononcés en l'honneur de Poznan et de Paris.
Les délégués du Conseil Municipal de Paris se sont
alors rendus à la gare, à 13 h. 30, accompagnés par les
mêmes personnalités qu'à l'arrivée et ont pris le train pour
Gdynia
que les provinces polonaises voisines, disait Bismarck
en 1848, les meilleurs tendons de la Prusse seraient
coupés ».
Vos organisations agricoles si réputées constituaient
elles-mêmes des foyers de patriotisme où l'espoir couvait
~Js la cendre, vivace et inextinguible.
« En cultivant nos terres - disait le sénateur Kimorski
des agriculteurs français auxquels il faisait visiter ses
daines — c'était la propriété du sol de notre Patrie
que nous conservions et nos espérances de sa résurrection
que nous entretenions. *
Et cette parole appelle un autre trait que me rapportait,
11 Y a quelques heures, un des membres de notre délé-
ation. Les hasards de la guerre l'avaient conduit, en
avril 1919, en Bessarabie, sur la frontière russo-rou-
maine, où cantonnaient les lanciers polonais qui, venus
Ukraine, rejoignaient la terre natale. Comme il s'émer-
Veillait auprès d'un de vos officiers sur l'état splendide de
Sa cavalerie, remarquable dans un pays ravagé par
Plusieurs années de guerre et où le fourrage manquait
Vilement, votre compatriote répondit : «. Quoi d'éton-
Chacun de mes hommes met tout son cœur à
SOigner sa monture, à lui trouver coûte que coûte sa
^sistance. Il sait que, dans quelques semaines, ce cheval
aUlera la terre polonaise et enrichira le capital de notre
Patrie renaissante ».
Faits bien minimes pour des observateurs superficiels,
ltIS singulièrement indicatifs, du point de vue idéaliste
e Psychologique, nous permettant de comprendre com-
ent, en si peu d'années, vous êtes parvenus à recons-
fuire la Pologne, à ressouder ses tronçons épars, à
l?fliger un éclatant démenti à certains prophètes tendan-
Cleux et à courte vue, étrangers à nos deux pays, qui
tenaient, en 1918, que la Pologne était « une impossi-
ltité économique ».
bans tous les domaines, la Pologne, depuis la guerre, a
prouvé et prouve le contraire. Elle est redevenue en douze
nllées une grande Nation européenne, par ses immenses
Sources économiques et naturelles, par sa démographie,
]j ^Ccuge en ces douze ans une augmentation de cinq mil-
j,~ d'habitants, par sa cohésion morale et sa volonté de
l!:J.e tendre par tous les moyens son indépendance si chère-
nt acquise, cette indépendance à laquelle nous, Fran-
n 1 nous tenons autant que vous-mêmes. Les traités qui
eUs lient sont là pour affirmer la véracité de mon dire ;
a. France fidèle à ses amitiés, n'a jamais eu et n'aura
ja ais qu'une parole.
r .Le sacrifice de tant de vos fils n'aura pas été vain. Une
Ont de plus, d'éloquents orateurs polonais et français en
11l apporté l'assurance, il y a quelques jours, devant ce
le OIlUment élevé en Artois à vos volontaires tombés sur
sa champs de France. Au côté de votre éminent Ambas-
réer, M. de Chlapowski, se trouvait M. Levée, Vice-
Co Sldent du Conseil municipal de Paris, que vous recevez
le me M. Boulard et moi si aimablement ici en ce
Oll1ent.
l Notre. C. t, , t h
^°tre Cité pouvait-elle ne pas s'associer a ce t hommage
de piété reconnaissante ? De même que Paris avait remis
en 1918 son premier drapeau à l'un de vos régiments
constitués sur le front français et salué l'étamine légère
qui annonçait un avenir prochain et radieux, de même il
s'inclina avec respect devant le Monument de la Targette,
qui proclame sur cette terre arrosée du sang de vos fils et
mise en valeur par tant de vos travailleurs, les vertus
impérissables de la Pologne immortelle ! (Applaudisse-
ments prolongés.)
Après le diner, les invités ont été conduits au Parc
Wilson et aux serres de la Ville, brillamment illuminées
pour la circonstance. Un thé, servi dans le parc, a terminé
la soirée.
Le samedi 3 juin, dans la matinée, la Délégation,
conduite par M. de Ropp, a visité l'usine électrique
modèle de Poznan, la cathédrale et sa chapelle d'or, la
Foire internationale de Poznan et s'est rendue ensuite au
château de Rogalin, à 25 kilomètres de la Ville, où elle
était invitée, ainsi que Mme de Fontenay, à un déjeuner
offert par M. le Comte Raczynski, voïevode de Poznanie,
et Mme la Comtesse Raczynska, qui leur firent ensuite
visiter très aimablement leur demeure et leur parc histo-
riques.
Le soir, M. et Mme de Fontenay et les membres de la
délégation parisienne ont assisté à un diner intime offert
par M. Zychlinski, Président du Crédit Foncier de
Poznanie, et Mme Zychlinska, dans leur domaine de
Gorazdovo, à 60 kilomètres de Poznan.
Le dimanche 4 juin, la Délégation, accompagnée des
Autorités civiles de Poznan, a d'abord été déposer une
couronne de fleurs au monument de Mickievicz; au cours
de cette solennité, elle a été l'objet d'une manifestation
spontanée de sympathie de la part de la population.
Elle s'est rendue ensuite au cimetière et s'est inclinée
devant le monument commémoratif élevé aux militaires
français décédés en captivité durant la guerre de 1870-
1871. M. Ratajski, Président de la Ville de Poznan, a
déposé une couronne aux couleurs de France au pied de ce
monument et a, ensuite, conduit la Délégation parisienne
devant la tombe des militaires britanniques et russes
tombés au cours de la guerre de 1914. Après s'être
recueillie quelques instants, la Délégation a visité, sous la
conduite de M. Marciniec, directeur des jardins et parcs
municipaux, différents parcs publics et, notamment, le
jardin zoologique de Poznan.
Ensuite, a eu lieu un déjeuner à l'Hôtel Bazar,
où était descendue la Délégation. Des toasts chaleureux
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