Titre : Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris
Auteur : Paris. Auteur du texte
Auteur : Seine. Auteur du texte
Auteur : Paris (Département / 1975-....). Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1933-07-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343512457
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 240410 Nombre total de vues : 240410
Description : 09 juillet 1933 09 juillet 1933
Description : 1933/07/09 (A52,N157,T3). 1933/07/09 (A52,N157,T3).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6507725t
Source : Ville de Paris / Bibliothèque de l'Hôtel de Ville (BHdV), 2012-46765
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
Supplément au BULLETIN MUNICIPAL OFFICIEL du dimanche 9 juillet 1933 290i
CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS
Compte rendu de la séance
du vendredi 7 juillet 1933.
(Suite.)
77. - Question de M. André Le Iro-
HUer à M. le Préfet de police sur les
moyens qu'il conviendrait de mettre
n oeuvre pour faire cesser ou, pour
le Inoins, diminuer les bruits qui
tl'Otiblent le travail et le repos des
étants de Paris (Suite).
M • le Président. - La parole est à
wU - paul Fleurot.
M- Paul Fleurot. - Messieurs, il faut
gr e les préoccupations du public soient bien
• puisqu'un nouvel organisme a été
; uniquement pour lutter contre le bruit.
un aus n'ignorez pas, Messieurs, qu'il existe
tr e nouvelle ligue dont le siège social se
trouve justement dans le quartier que je
f. Présente, 28, boulevard Saint-Marcel.
dole a pour président un médecin, M. le
doct eilr Marcel Gommes, et comme secrétaire
8én6,ra^' un artiste de talent M. Horace
Tli* Les professions les plus diverses sont
Présentées dans son Comité directeur où
in trouve des avocats, des professeurs, des
deglnIeurs. des architectes, une inspectrice
de Enseignement primaire, etc.
tion titre exact est le suivant : « La légi-
time défense contre le bruit ! » Vous recon-
èlltrez que ce titre est particulièrement
élo Illerit et qu'il indique bien l'état d'esprit
do ne partie de la population ; état d'esprit
ten* les pouvoirs publics ont le devoir de
tenir le plus grand compte. Je suis certain
n'leé' le Préfet de police l'a compris et qu'il
Po 1 SItera pas devant les mesures qui s'im-
gi gnt, mesures à la fois urgentes et éner-
Rines- (Très bien ! Très bien !)
u M • le Président. — La parole est à
, e Préfet de police.
to.le Préfet de police. — Veuillez m'au-
t°fj er. d'abord à remercier M. Le Troquer,
et a Ssi, s'il l'accepte, à le féliciter,
de a Gestion, et le développement qu'il vient
con O?us en offrir, arrivent à l'heure où il
Co^vlent opportunément d'étudier, pour le
piUs£ rand profit de la population parisienne,
les Sultats de mon ordonnance de février
I931 de mon ordonnance de février
E contre les bruits.
juristes avisés. MM. André Le Troquer
et red Bour, ont bien défini la limite de
Hies lOUvoirs ; en parisiens avertis, ils savent
raes j^1? Peut obtenir beaucoup plus ils peuple
de p o peut obtenir beaucoup plus du peuple
de Paris par la persuasion que par la con-
train t e, d sorte que tous deux, appuyés par
1. (is Brunessaux, Joly, Gillouin, des
Is ar s Roéland, Lefébure, Pierre Dailly,
re *alid, Le Provost de Launay et Jean
"aillo Ild1, ont abouti à cette proposition : tra-
Vaiiion s ensemble à rendre vos textes plus
efftC £ lc travaillons à la recherche de nou-
Mles solutions ou de palliatifs apaisants.
Ah ! Messieurs, je tiens à le dire à vous
tous : nous sommes extrêmement sensibles à
des appels de cette nature. La bonne volonté
de l'Administration en est heureusement sti-
mulée. D'ailleurs, l'ordonnance de février
1931- dont M. André Le Troquer a bien voulu
faire l'éloge et qui constitue la somme des
observations et des initiatives originales de
mes services, restera le plus utile témoignage
que la Préfecture de police a donné de son
empressement à collaborer avec votre Assem-
blée dans la lutte contre le bruit. Elle répond
à vos préoccupations, telles que les ont expri-
mées — sur des sujets particuliers ou des
cas distincts — par des propositions, par la
voie du Bulletin municipal officiel, et à la
tribune, plusieurs de vos éminents collègues.
Le débat judicieusement institué aujour-
d'hui nous permet de procéder* à une étude
d'ensemble et aussi complète que possible du
problème du bruit à Paris.
Problème important, problème des plus
complexes. Je crois en connaître les données
et, du point de vue du Préfet de police et du
point de vue de l'habitant.
Ce n'est pas, au surplus, de votre serviteur
que je veux uniquement parler ; c'est bien du
locataire logé 7, boulevard du Palais, mais
aussi de tous les citoyens qui demeurent entre
le n° 1 et le n° 15 de ce boulevard.
Je vous dirai dans quel océan de bruit il se'
débat, ainsi que ses voisins, de sorte qu'à
l'exposé de mes sensations. auditives, de
mes sentiments, de mes conclusions, vous
serez bien convaincus que, pour une fois du
moins, le Préfet de police parle et agit en
connaissance de cause. (Sourires.)
M. Roéland. — C'est assez son habitude.
M. le Préfet de police. — Décrirai-je le
mouvement entretenu par la proximité des
grandes écoles et du Quartier latin, du Palais
de justice et du Tribunal de commerce ?
Ce coin de Paris est l'un des grands salons
où l'on cause, et les fenêtres demon apparte-
ment étant à quelques mètres du sol. je pour-
rais suivre mille conversations savantes,
juridiques ou littéraires, si. ce bruit
d'humanité, quelquefois véhément, ne se trou-
vait lui-même couvert par les puissantes
houles de la rumeur mécanique.
Songez qu'il passe là, entre 2 heures et
6 heures de l'après-midi, plus de 7.000 véhi-
cules. En dehors du trafic privé, nous béné-
ficions de sept lignes d autobus et de
six lignes de tramways, et nous en bénéfi-
cions dans les deux sens !
La fréquence moyenne par heure, compte
non tenu de l'interruption nocturne, d'ailleurs
très courte, est de 79 véhicules de transports
en commun, soit plus d'un par minute. Je
passe sur l'appel des remorqueurs : une tren-
taine par jour. Je passe sur la sourde trépida-
tion du Métropolitain, qui traverse son cais-
son métallique sous nos pieds Et, pour nous
reposer de cette infernale frénésie qui dure
vingt heures, voici 271 voitures de ravitaille-
ment. cortège sporadique et bruyant de ce
train d'Arpajon. dont parlait tout à l'heure
avec verve M. Charles des Isnards, qui s'en
vont vers les Halles ou en reviennent aux
quatre heures qui nous restent, aux quatre
heures où nous voudrions bien oublier qu'il
y a des rues, des voitures et des Halles.
Mais la Ville ne peut oublier, elle, qu'il lui
faudra se nourrir le lendemain.
Tels sont, Messieurs, les bruits hérités ou
acquis dont nous sommes assaillis le jour et
la nuit dans ce petit îlot parisien pris entre
ses deux ponts. Ce sont, pour la plupart, des
bruits que le progrès a suscités, après en
avoir éteint quelques autres.
D'aucuns fondent leur rancune contre le
vacarme d'aujourd'hui en y opposant les
charmes du silence tout relatif d'autrefois.
C'est une attitude que le grand classique
Boileau, dont parlait tout à l'heure M. André
Le Troquer, avait déjà adoptée pour son
temps, car chacun se plaint de ce qu'il
supporte et veut croire que ses prédécesseurs
vivaient en l'âge d'or.
J'accorde volontiers que les bruits de jadis
et de naguère étaient plus pittoresques, Ils
ont même inspiré des opéras comiques.
Admettons que notre cœur sombre dans la
nostalgie parce que nous n'entendons plus
chanter le matin « qu'il arrive le maquereau»
et que « la salade est la tendresse même ».
Et jetons un dernier adieu au murmure de
Paris, ceinturé de murs verdis par le gazon
des fortifs !
Crécelles, cors de chasse, pilonnages de
tôle, cris des marchands, martèlement des
sabots et fracas des roues sur le pavé. bruits
abolis ! Il en est venu d'autres auxquels nos
petits-neveux adresseront vraisemblablement
un jour leur souvenir ému. (Sourires.)
Quoi qu'il en soit, mon ordonnance de
février 1931 a énuméré tous les bruits que
nous connaissons. Elle a même prévu ceux
qui pourraient nous accabler dans un proche
avenir, puisque l'art. 1er est ainsi rédigé :
« Sont interdits tous bruits causés sans
nécessité ou dus à un défaut de précaution et
de nature à troubler le repos ou la tranquillité
des habitants ».
Cette formule générale, si ample dans sa
concision, aurait pu suffire. Pourtant cinq
articles suivent qui rassemblent toutes les
prescriptions de mes prédécesseurs, identi-
fient toutes les causes de bruits anciens et
modernes, et les contrarient dans la mesure
fixée par l'art. 1er, c'est-à dire, s'ils sont
inutiles ou si, indispensables, ils ne sont pas
atténués autant que possible.
Pourtant, puisque les plaintes continuent
d'être assez nombreuses pour susciter des
interventions aussi importantes et aussi
attentivement accueillies que celles d'aujour-
d'hui, j'aurais mauvaise grâce à contester que
mon ordonnance de février 1931 si détaillée
qu'elle soit n'a pas encore eu son plein effet.
Quelles raisons puis-je loyalement vous
apporter de sa partielle inefficacité ?
Avant toutes autres, Messieurs, l'une, pri-
mordiale. essentielle, fatale, que j'avais d'ail-
leurs prévue, mais avec la part d'optimisme
qui marque toutes mes innovations : c'est la
difficulté d'imposer de nouvelles règles, sur-
tout quand elles contrarient de vieilles habi-
tudes. Mon ordonnance n'a que deux ans
d'âge. Vous rappellerai-je à nouveau qu'il y a
plus de cent ans on décida de délimiter les
domaines respectifs des véhicules et des pié-
tons dans les rues de Paris? Il y a plus d'un
siècle ! Or, les piétons n'ont pas encore tous
acquis la pratique constante de leur domaine.
Lorsqu'il est, non pas choisi, mais imposé,
le nouvel usage est l'usage ennemi. Contre
cette inimitié, nous avons, si j'ose cette ter-
rifiante image, le glaive de la loi. Mais, à la
vérité, l'éducation seule est en mesure d'éta-
blir définitivement les disciplines unanimes.
CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS
Compte rendu de la séance
du vendredi 7 juillet 1933.
(Suite.)
77. - Question de M. André Le Iro-
HUer à M. le Préfet de police sur les
moyens qu'il conviendrait de mettre
n oeuvre pour faire cesser ou, pour
le Inoins, diminuer les bruits qui
tl'Otiblent le travail et le repos des
étants de Paris (Suite).
M • le Président. - La parole est à
wU - paul Fleurot.
M- Paul Fleurot. - Messieurs, il faut
gr e les préoccupations du public soient bien
• puisqu'un nouvel organisme a été
; uniquement pour lutter contre le bruit.
un aus n'ignorez pas, Messieurs, qu'il existe
tr e nouvelle ligue dont le siège social se
trouve justement dans le quartier que je
f. Présente, 28, boulevard Saint-Marcel.
dole a pour président un médecin, M. le
doct eilr Marcel Gommes, et comme secrétaire
8én6,ra^' un artiste de talent M. Horace
Tli* Les professions les plus diverses sont
Présentées dans son Comité directeur où
in trouve des avocats, des professeurs, des
deglnIeurs. des architectes, une inspectrice
de Enseignement primaire, etc.
tion titre exact est le suivant : « La légi-
time défense contre le bruit ! » Vous recon-
èlltrez que ce titre est particulièrement
élo Illerit et qu'il indique bien l'état d'esprit
do ne partie de la population ; état d'esprit
ten* les pouvoirs publics ont le devoir de
tenir le plus grand compte. Je suis certain
n'leé' le Préfet de police l'a compris et qu'il
Po 1 SItera pas devant les mesures qui s'im-
gi gnt, mesures à la fois urgentes et éner-
Rines- (Très bien ! Très bien !)
u M • le Président. — La parole est à
, e Préfet de police.
to.le Préfet de police. — Veuillez m'au-
t°fj er. d'abord à remercier M. Le Troquer,
et a Ssi, s'il l'accepte, à le féliciter,
de a Gestion, et le développement qu'il vient
con O?us en offrir, arrivent à l'heure où il
Co^vlent opportunément d'étudier, pour le
piUs£ rand profit de la population parisienne,
les Sultats de mon ordonnance de février
I931 de mon ordonnance de février
E contre les bruits.
juristes avisés. MM. André Le Troquer
et red Bour, ont bien défini la limite de
Hies lOUvoirs ; en parisiens avertis, ils savent
raes j^1? Peut obtenir beaucoup plus ils peuple
de p o peut obtenir beaucoup plus du peuple
de Paris par la persuasion que par la con-
train t e, d sorte que tous deux, appuyés par
1. (is Brunessaux, Joly, Gillouin, des
Is ar s Roéland, Lefébure, Pierre Dailly,
re *alid, Le Provost de Launay et Jean
"aillo Ild1, ont abouti à cette proposition : tra-
Vaiiion s ensemble à rendre vos textes plus
efftC £ lc travaillons à la recherche de nou-
Mles solutions ou de palliatifs apaisants.
Ah ! Messieurs, je tiens à le dire à vous
tous : nous sommes extrêmement sensibles à
des appels de cette nature. La bonne volonté
de l'Administration en est heureusement sti-
mulée. D'ailleurs, l'ordonnance de février
1931- dont M. André Le Troquer a bien voulu
faire l'éloge et qui constitue la somme des
observations et des initiatives originales de
mes services, restera le plus utile témoignage
que la Préfecture de police a donné de son
empressement à collaborer avec votre Assem-
blée dans la lutte contre le bruit. Elle répond
à vos préoccupations, telles que les ont expri-
mées — sur des sujets particuliers ou des
cas distincts — par des propositions, par la
voie du Bulletin municipal officiel, et à la
tribune, plusieurs de vos éminents collègues.
Le débat judicieusement institué aujour-
d'hui nous permet de procéder* à une étude
d'ensemble et aussi complète que possible du
problème du bruit à Paris.
Problème important, problème des plus
complexes. Je crois en connaître les données
et, du point de vue du Préfet de police et du
point de vue de l'habitant.
Ce n'est pas, au surplus, de votre serviteur
que je veux uniquement parler ; c'est bien du
locataire logé 7, boulevard du Palais, mais
aussi de tous les citoyens qui demeurent entre
le n° 1 et le n° 15 de ce boulevard.
Je vous dirai dans quel océan de bruit il se'
débat, ainsi que ses voisins, de sorte qu'à
l'exposé de mes sensations. auditives, de
mes sentiments, de mes conclusions, vous
serez bien convaincus que, pour une fois du
moins, le Préfet de police parle et agit en
connaissance de cause. (Sourires.)
M. Roéland. — C'est assez son habitude.
M. le Préfet de police. — Décrirai-je le
mouvement entretenu par la proximité des
grandes écoles et du Quartier latin, du Palais
de justice et du Tribunal de commerce ?
Ce coin de Paris est l'un des grands salons
où l'on cause, et les fenêtres demon apparte-
ment étant à quelques mètres du sol. je pour-
rais suivre mille conversations savantes,
juridiques ou littéraires, si. ce bruit
d'humanité, quelquefois véhément, ne se trou-
vait lui-même couvert par les puissantes
houles de la rumeur mécanique.
Songez qu'il passe là, entre 2 heures et
6 heures de l'après-midi, plus de 7.000 véhi-
cules. En dehors du trafic privé, nous béné-
ficions de sept lignes d autobus et de
six lignes de tramways, et nous en bénéfi-
cions dans les deux sens !
La fréquence moyenne par heure, compte
non tenu de l'interruption nocturne, d'ailleurs
très courte, est de 79 véhicules de transports
en commun, soit plus d'un par minute. Je
passe sur l'appel des remorqueurs : une tren-
taine par jour. Je passe sur la sourde trépida-
tion du Métropolitain, qui traverse son cais-
son métallique sous nos pieds Et, pour nous
reposer de cette infernale frénésie qui dure
vingt heures, voici 271 voitures de ravitaille-
ment. cortège sporadique et bruyant de ce
train d'Arpajon. dont parlait tout à l'heure
avec verve M. Charles des Isnards, qui s'en
vont vers les Halles ou en reviennent aux
quatre heures qui nous restent, aux quatre
heures où nous voudrions bien oublier qu'il
y a des rues, des voitures et des Halles.
Mais la Ville ne peut oublier, elle, qu'il lui
faudra se nourrir le lendemain.
Tels sont, Messieurs, les bruits hérités ou
acquis dont nous sommes assaillis le jour et
la nuit dans ce petit îlot parisien pris entre
ses deux ponts. Ce sont, pour la plupart, des
bruits que le progrès a suscités, après en
avoir éteint quelques autres.
D'aucuns fondent leur rancune contre le
vacarme d'aujourd'hui en y opposant les
charmes du silence tout relatif d'autrefois.
C'est une attitude que le grand classique
Boileau, dont parlait tout à l'heure M. André
Le Troquer, avait déjà adoptée pour son
temps, car chacun se plaint de ce qu'il
supporte et veut croire que ses prédécesseurs
vivaient en l'âge d'or.
J'accorde volontiers que les bruits de jadis
et de naguère étaient plus pittoresques, Ils
ont même inspiré des opéras comiques.
Admettons que notre cœur sombre dans la
nostalgie parce que nous n'entendons plus
chanter le matin « qu'il arrive le maquereau»
et que « la salade est la tendresse même ».
Et jetons un dernier adieu au murmure de
Paris, ceinturé de murs verdis par le gazon
des fortifs !
Crécelles, cors de chasse, pilonnages de
tôle, cris des marchands, martèlement des
sabots et fracas des roues sur le pavé. bruits
abolis ! Il en est venu d'autres auxquels nos
petits-neveux adresseront vraisemblablement
un jour leur souvenir ému. (Sourires.)
Quoi qu'il en soit, mon ordonnance de
février 1931 a énuméré tous les bruits que
nous connaissons. Elle a même prévu ceux
qui pourraient nous accabler dans un proche
avenir, puisque l'art. 1er est ainsi rédigé :
« Sont interdits tous bruits causés sans
nécessité ou dus à un défaut de précaution et
de nature à troubler le repos ou la tranquillité
des habitants ».
Cette formule générale, si ample dans sa
concision, aurait pu suffire. Pourtant cinq
articles suivent qui rassemblent toutes les
prescriptions de mes prédécesseurs, identi-
fient toutes les causes de bruits anciens et
modernes, et les contrarient dans la mesure
fixée par l'art. 1er, c'est-à dire, s'ils sont
inutiles ou si, indispensables, ils ne sont pas
atténués autant que possible.
Pourtant, puisque les plaintes continuent
d'être assez nombreuses pour susciter des
interventions aussi importantes et aussi
attentivement accueillies que celles d'aujour-
d'hui, j'aurais mauvaise grâce à contester que
mon ordonnance de février 1931 si détaillée
qu'elle soit n'a pas encore eu son plein effet.
Quelles raisons puis-je loyalement vous
apporter de sa partielle inefficacité ?
Avant toutes autres, Messieurs, l'une, pri-
mordiale. essentielle, fatale, que j'avais d'ail-
leurs prévue, mais avec la part d'optimisme
qui marque toutes mes innovations : c'est la
difficulté d'imposer de nouvelles règles, sur-
tout quand elles contrarient de vieilles habi-
tudes. Mon ordonnance n'a que deux ans
d'âge. Vous rappellerai-je à nouveau qu'il y a
plus de cent ans on décida de délimiter les
domaines respectifs des véhicules et des pié-
tons dans les rues de Paris? Il y a plus d'un
siècle ! Or, les piétons n'ont pas encore tous
acquis la pratique constante de leur domaine.
Lorsqu'il est, non pas choisi, mais imposé,
le nouvel usage est l'usage ennemi. Contre
cette inimitié, nous avons, si j'ose cette ter-
rifiante image, le glaive de la loi. Mais, à la
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