Titre : Ambassades et consulats : revue de la diplomatie internationale
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32690680p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 2741 Nombre total de vues : 2741
Description : 01 octobre 1928 01 octobre 1928
Description : 1928/10/01 (A2)-1928/10/31. 1928/10/01 (A2)-1928/10/31.
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Description : Collection numérique : Ministères des Affaires... Collection numérique : Ministères des Affaires étrangères
Description : Collection numérique : Des diplomates : activité,... Collection numérique : Des diplomates : activité, récits et portraits
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65056283
Source : Ministère des Affaires étrangères, 2012-276740
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
un toup rofŒRt SUI LIALBÂiliE
Par M. RAF
L'Albanie — nous pouvons l'affirmer — constituait le
cerveau et en même temps le bras droit de l'Empire otto-
man. Car, c'est ce paradoxe qui confirme les qualités
remarquables de cette race : ce pays montagnard, aban-
donné à dessein, sans communications, sans aucune pro-
duction, sans moyens pour sa propre existence, fournissait
à la Turquie impériale les meilleurs fonctionnaires, les
plus grands hommes politiques, les plus valeureux géné-
raux et l'élite de ses troupes. La garde impériale, mêm,,,
était toujours composée de régiments albanais.
Les plus notoires Grands-Vizirs, généraux et même
Cheik-oul-Islam (suprême patriarche musulman), furent
des Albanais.
Des descendants des Albanais immigrés depuis des siè-
cles dans les pays voisins se trouvent encore dans tous les
pays des Balkans, surtout en Grèce et en Roumanie TI
la plupart appartiennent à l'élite du monde politique,
intellectuel et militaire.
C'est dans ces conditions d'existence que l'esprit natio-
nal pour l'indépendance s'était deveioppé depuis une
trentaine d'années. Une puissante association patriotique.
la « Watra », à laquelle s'étaient affiliés tous les beys
(noblesse féodale du pays), a largement contribué à la
réalisation des aspirations nationales par une préparation
tenace et méthodique du terrain. -
Les guerres balkaniques de 1912 et la grande guerre
ont accompli le reste.
Mais dans ce pays dépourvu de tout et à qui, d'un jour
à l'autre, on donnait l'indépendance, il fallait tout créer
et organiser. Il fallait surtout rétablir une certaine homo-
généité et un esprit de bonne entente entre les Musulmans -
et les Chrétiens (catholiques et orthodoxes) qui étaient
divisés sous les ordres et l'influence des chefs féodaux de
chaque région ; il fallait supprimer les clans personnels et
imposer l'esprit de discipline dans l'ensemble de l'Etat.
C'est ce qui explique d'ailleurs les révolutions et coups
d'Etat successifs et les nombreuses vicissitudes que l'Al-
banie a subie jusqu'en 1924 dans sa politique intérieure.
C'est surtout depuis l'apparition active dans la vie poli-
tique du pays de S. M. le roi Zog Ier, que le pays a connu
une période de paix, d'ordre et d'organisation.
Né en 1893 à Mati, fils de Jjelal pacha Mati, gouver-
neur féodal et presque héréditaire de cette région, il a fait
ses études à Constantinople. Pendant les guerres balkani-
ques, très jeune encore, il rentra en Albanie et commença
à manifester son activité politique. C'est lui qui, à la tête
de ses hommes, accourut au secours du prince Wied,
assiégé par les insurgés, et le délivra.
Pendant la grande guerre, il fut nommé par les Autri-
chiens colonel honoraire.
En 1919, élu député de Mati, il participa au Congrès de
Lousnia, qui a élaboré le premier statut de l'Etat alba-
nais. Depuis lors, jusqu'en 1924, il fut successivement
Ministre de l'Intérieur, Président du Conseil et Ministre
des Affaires Etrangères. A la suite d'un coup d'Etat, il a
dû se réfugier pour quelques mois à l'étranger. Mais, m
décembre 1924, il rentra triomphant et acclamé par le
peuple, et en janvier 1925 il fut proclamé Président de la
République
Sous son administration ferme et nécessairement quel-
que peu autoritaire, l'Albanie a pris un essor considérable
dans tous les domaines.
Son armée, composée de trois divisions, est organisée et
équipée avec les derniers perfectionnements. Elle possède
une excellente flottille de garde-côtes. Une très bonne
gendarmerie est organisée par des officiers anglais, avec
le général Pearch comme chef.
Tous les services administratifs ont été créés d'une
façon moderne et fonctionnent parfaitement. De nom-
breuses voies de communication relient tous les grands
centres du pays. Des ponts ont été construits. Une Société
française a construit le grand pont métallique sur le Mat,
qui est le plus grand pont suspendu existant dans les Bal-
kans. L'aménagement moderne du port de Durazzo est
terminé. Un service aérien régulier relie l'Italie avec
l'Albanie et dessert les principaux centres de ce pays.
La question de religion est définitivement résolue par la
proclamation de l'Etat laïque. C'est le mariage civil qui
compte, et, désormais, Musulmans et Chrétiens peuvent ,,'
marier entre eux, librement.
Les diverses églises, catholique, orthodoxe, musulmane,
sont autonomes et ont chacune un archevêque. Le cod e
pénal italien et le code civil suisse ont été adoptés.
Un projet de construction de chemin de fer est à l'étude.
Une ligne, d'une longueur de 175 kilomètres, reliera le
port de Durazzo avec Tirana la capitale, Elbasan, Cos-
touri près de Korytsa, et elle aboutira à Monastir pour ss
relier avec les chemins de fer orientaux.
L'enseignement a été organisé d'une façon moderne.
Des écoles communales fonctionnent partout. Pour l'en-
seignement secondaire, deux lycées modèles, franco-alba,
nais ont été organisés à Korytsa et Argyrocastro. Vingt-
cinq professeurs français sont engagés dans ces lycées par
le gouvernement albanais.
Les finances sont organisées avec un soin particulier.
Une Banque nationale est créée. Le franc-or est la mon-
naie du pays. Les échanges avec les autres pays augmen-
tent de plus en plus, et surtout les importations, car
l'Albanie, dépourvue de toute industrie, a besoin d'im-
porter toutes sortes d'objets manufacturés.
L'Albanie possède d'importantes richesses naturelles
qui ne demandent qu'à être exploitées. Des gisements d..
pétrole considérables sont déjà en exploitation par quatre
sociétés étrangères.
Une société française exploite la région d'Elbasan,
l'Anglo-Persian et la Standard Oil, la région Fichi de
l'Albanie centrale, et la Société des Chemins de fer
Italiens la région de Vallona. Le sous-sol est très riche en
minerais divers. D'importants gisements de cuivre exis-
tent dans la région de Pouka (Albanie du Nord). Toutes
ces richesses n'attendent que l'aide étrangère pour être
mises en valeur.
Cette œuvre gigantesque d'organisation et de rénova-
tion a été pour la plus grande part accomplie par le roi
Zog Ier et ses collaborateurs immédiats.
C'est là que nous devons trouver l'explication de l'una-
nimité du peuple qui l'a élevé sur le trône de l'Albanie.
RAF.
Par M. RAF
L'Albanie — nous pouvons l'affirmer — constituait le
cerveau et en même temps le bras droit de l'Empire otto-
man. Car, c'est ce paradoxe qui confirme les qualités
remarquables de cette race : ce pays montagnard, aban-
donné à dessein, sans communications, sans aucune pro-
duction, sans moyens pour sa propre existence, fournissait
à la Turquie impériale les meilleurs fonctionnaires, les
plus grands hommes politiques, les plus valeureux géné-
raux et l'élite de ses troupes. La garde impériale, mêm,,,
était toujours composée de régiments albanais.
Les plus notoires Grands-Vizirs, généraux et même
Cheik-oul-Islam (suprême patriarche musulman), furent
des Albanais.
Des descendants des Albanais immigrés depuis des siè-
cles dans les pays voisins se trouvent encore dans tous les
pays des Balkans, surtout en Grèce et en Roumanie TI
la plupart appartiennent à l'élite du monde politique,
intellectuel et militaire.
C'est dans ces conditions d'existence que l'esprit natio-
nal pour l'indépendance s'était deveioppé depuis une
trentaine d'années. Une puissante association patriotique.
la « Watra », à laquelle s'étaient affiliés tous les beys
(noblesse féodale du pays), a largement contribué à la
réalisation des aspirations nationales par une préparation
tenace et méthodique du terrain. -
Les guerres balkaniques de 1912 et la grande guerre
ont accompli le reste.
Mais dans ce pays dépourvu de tout et à qui, d'un jour
à l'autre, on donnait l'indépendance, il fallait tout créer
et organiser. Il fallait surtout rétablir une certaine homo-
généité et un esprit de bonne entente entre les Musulmans -
et les Chrétiens (catholiques et orthodoxes) qui étaient
divisés sous les ordres et l'influence des chefs féodaux de
chaque région ; il fallait supprimer les clans personnels et
imposer l'esprit de discipline dans l'ensemble de l'Etat.
C'est ce qui explique d'ailleurs les révolutions et coups
d'Etat successifs et les nombreuses vicissitudes que l'Al-
banie a subie jusqu'en 1924 dans sa politique intérieure.
C'est surtout depuis l'apparition active dans la vie poli-
tique du pays de S. M. le roi Zog Ier, que le pays a connu
une période de paix, d'ordre et d'organisation.
Né en 1893 à Mati, fils de Jjelal pacha Mati, gouver-
neur féodal et presque héréditaire de cette région, il a fait
ses études à Constantinople. Pendant les guerres balkani-
ques, très jeune encore, il rentra en Albanie et commença
à manifester son activité politique. C'est lui qui, à la tête
de ses hommes, accourut au secours du prince Wied,
assiégé par les insurgés, et le délivra.
Pendant la grande guerre, il fut nommé par les Autri-
chiens colonel honoraire.
En 1919, élu député de Mati, il participa au Congrès de
Lousnia, qui a élaboré le premier statut de l'Etat alba-
nais. Depuis lors, jusqu'en 1924, il fut successivement
Ministre de l'Intérieur, Président du Conseil et Ministre
des Affaires Etrangères. A la suite d'un coup d'Etat, il a
dû se réfugier pour quelques mois à l'étranger. Mais, m
décembre 1924, il rentra triomphant et acclamé par le
peuple, et en janvier 1925 il fut proclamé Président de la
République
Sous son administration ferme et nécessairement quel-
que peu autoritaire, l'Albanie a pris un essor considérable
dans tous les domaines.
Son armée, composée de trois divisions, est organisée et
équipée avec les derniers perfectionnements. Elle possède
une excellente flottille de garde-côtes. Une très bonne
gendarmerie est organisée par des officiers anglais, avec
le général Pearch comme chef.
Tous les services administratifs ont été créés d'une
façon moderne et fonctionnent parfaitement. De nom-
breuses voies de communication relient tous les grands
centres du pays. Des ponts ont été construits. Une Société
française a construit le grand pont métallique sur le Mat,
qui est le plus grand pont suspendu existant dans les Bal-
kans. L'aménagement moderne du port de Durazzo est
terminé. Un service aérien régulier relie l'Italie avec
l'Albanie et dessert les principaux centres de ce pays.
La question de religion est définitivement résolue par la
proclamation de l'Etat laïque. C'est le mariage civil qui
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marier entre eux, librement.
Les diverses églises, catholique, orthodoxe, musulmane,
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pénal italien et le code civil suisse ont été adoptés.
Un projet de construction de chemin de fer est à l'étude.
Une ligne, d'une longueur de 175 kilomètres, reliera le
port de Durazzo avec Tirana la capitale, Elbasan, Cos-
touri près de Korytsa, et elle aboutira à Monastir pour ss
relier avec les chemins de fer orientaux.
L'enseignement a été organisé d'une façon moderne.
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le gouvernement albanais.
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l'Albanie, dépourvue de toute industrie, a besoin d'im-
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L'Albanie possède d'importantes richesses naturelles
qui ne demandent qu'à être exploitées. Des gisements d..
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Une société française exploite la région d'Elbasan,
l'Anglo-Persian et la Standard Oil, la région Fichi de
l'Albanie centrale, et la Société des Chemins de fer
Italiens la région de Vallona. Le sous-sol est très riche en
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