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- SOMMAIRE
- ROBERT D'HARCOURT
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- .......... Page(s) .......... 101
- MESSE DE RENTREE DE L'I.C.P.
- .......... Page(s) .......... 143
- .......... Page(s) .......... 147
- COLLOQUE TEILHARD DE CHARDIN: Homme de foi et de pensée religieuse
- .......... Page(s) .......... 149
- .......... Page(s) .......... 150
- .......... Page(s) .......... 158
- .......... Page(s) .......... 166
- .......... Page(s) .......... 182
- .......... Page(s) .......... 189
- .......... Page(s) .......... 192
- 25e ANNIVERSAIRE DE L'INSTITUT SUPERIEUR DE LITURGIE
- .......... Page(s) .......... 207
- .......... Page(s) .......... 211
- .......... Page(s) .......... 215
- .......... Page(s) .......... 219
- NECROLOGIE
- .......... Page(s) .......... 225
- .......... Page(s) .......... 233
- SOUTENANCE DE THESE
- .......... Page(s) .......... 239
- .......... Page(s) .......... 242
ANNEES D'ENFANCE ET DE JEUNESSE
tion que l'on tentait) et d'y songer dans le détail, dans le
concret, en précisant par le menu les modalités de la dona-
tion. Par cette lucide fermeté d'attitude devant la mort, en
même temps que par cette bonté, ma tante demeurait fidèle
à toute la ligne de sa vie. Cette petite fortune devait me
donner l'indépendance et me permettre les longs séjours en
Autriche et en Allemagne qui imprimèrent à mon existence
sa direction. Jusque dans sa mort, ma chère tante m'avait
fait du bien. »
* *
Voici d'autres images familiales. D'abord, un portrait que
Robert d'Harcourt nous donne de son père :
« J'ai dit (.) qu'avec sa sœur, ma tante de La Tour du
Pin, il m'apparaissait, à travers le recul de la distance, comme
l'incarnation de temps à jamais abolis. Tout en lui était d'un
autre âge : la gravité d'un visage au nez aquilin, dont un bon
sourire venait souvent éclairer et corriger l'austérité et qui
eût pu très bien être le visage de quelque magistrat au
Parlement de Bourgogne au XVIIe siècle : la parole châtiée,
de la plus pure correction et qui ne se permettait jamais le
plus faible relâchement (je ne parle même pas de l'argot que
mon père ignorait) ; l'amour des classiques antiques, grecs
et romains, la dignité de la tenue, la sévérité du vêtement.
Je ne puis songer à mon père, sans voir devant moi un homme
maigre, aux traits tout ensemble austères et bienveillants,
ponctués d'une légère « royale » grise, revêtu d'une longue
redingote noire, strictement boutonnée, accompagnée d'une
cravate noire de style Guizot ou Royer-Collard, un livre de
grec dans les mains.
« Cet homme grave et bon, dans la gravité duquel il y a
de la candeur, se promène lentement à Grosbois tout près
du château, sous les ombrages d'une grande allée de marron-
niers dont l'épais feuillage fait voûte au-dessus de sa tête.
Il marche d'un pas de philosophe méditant dans les jardins
de l'Académie. Il va jusqu'au bout de l'allée puis revient. Le
soleil qui, par endroits, perce le feuillage, fait des taches
mouvantes de lumière sur la page du livre qu'il tient dans les
mains et annote de temps à autre de la pointe du crayon :
un Thucydide ou un Tacite. Ce sont ses auteurs favoris. Il
vit vraiment dans l'atmosphère de Périclès ou de l'empereur
Tibère.
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tion que l'on tentait) et d'y songer dans le détail, dans le
concret, en précisant par le menu les modalités de la dona-
tion. Par cette lucide fermeté d'attitude devant la mort, en
même temps que par cette bonté, ma tante demeurait fidèle
à toute la ligne de sa vie. Cette petite fortune devait me
donner l'indépendance et me permettre les longs séjours en
Autriche et en Allemagne qui imprimèrent à mon existence
sa direction. Jusque dans sa mort, ma chère tante m'avait
fait du bien. »
* *
Voici d'autres images familiales. D'abord, un portrait que
Robert d'Harcourt nous donne de son père :
« J'ai dit (.) qu'avec sa sœur, ma tante de La Tour du
Pin, il m'apparaissait, à travers le recul de la distance, comme
l'incarnation de temps à jamais abolis. Tout en lui était d'un
autre âge : la gravité d'un visage au nez aquilin, dont un bon
sourire venait souvent éclairer et corriger l'austérité et qui
eût pu très bien être le visage de quelque magistrat au
Parlement de Bourgogne au XVIIe siècle : la parole châtiée,
de la plus pure correction et qui ne se permettait jamais le
plus faible relâchement (je ne parle même pas de l'argot que
mon père ignorait) ; l'amour des classiques antiques, grecs
et romains, la dignité de la tenue, la sévérité du vêtement.
Je ne puis songer à mon père, sans voir devant moi un homme
maigre, aux traits tout ensemble austères et bienveillants,
ponctués d'une légère « royale » grise, revêtu d'une longue
redingote noire, strictement boutonnée, accompagnée d'une
cravate noire de style Guizot ou Royer-Collard, un livre de
grec dans les mains.
« Cet homme grave et bon, dans la gravité duquel il y a
de la candeur, se promène lentement à Grosbois tout près
du château, sous les ombrages d'une grande allée de marron-
niers dont l'épais feuillage fait voûte au-dessus de sa tête.
Il marche d'un pas de philosophe méditant dans les jardins
de l'Académie. Il va jusqu'au bout de l'allée puis revient. Le
soleil qui, par endroits, perce le feuillage, fait des taches
mouvantes de lumière sur la page du livre qu'il tient dans les
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