24 DÉCEMBRE 1921 LE GENIE CIVIL 573
mécaniques et métallurgiques de Grenoble, à
l'Ecole d'Aéronautique et de Construction mé-
canique, et à divers Instituts, Sociétés et
savants, pour recherches, achats d'instruments,
publications scientifiques. En particulier,
l'Académie affecte 15 000 francs au Catalogue
de l'inventaire des périodiques scientifiques
des bibliothèques de Paris, aujourd'hui
achevé, pour en permettre l'impression.
P. C.
BIBLIOGRAPHIE
REVUE DES PRINCIPALES PUBLICATIONS
TECHNIQUES
AÉRONAUTIQUE
La Coupe Deutsch d'aviation en 1921. — La
Coupe Deutsch de la Meurthe, qui a remplacé,
depuis cette année, la Coupe Gordon-Bennett (1),
est une épreuve internationale de vitesse pure,
courue sur 300 kilom., après une série
d'épreuves éléminatoires ne laissant engager
que trois concurrents par pays.
Elle a eu lieu, le 1er octobre, sur le parcours
(environ 50 kilom. parcourus trois fois, aller et
retour) de Villesauvage (près Etampes) à la
Marmogne (près Gidy, dans le Loiret). Les
appareils engagés étaient : pour la France,
trois avions Nieuport-Delage, à moteurs de
300 chevaux ; pour l'Angleterre, un avion
Barnel, avec moteur Napier de 450 chevaux ;
pour l'Italie, un biplan Fiat, avec moteur de
700 chevaux.
L'appareil vainqueur a été l'un des sesqui-
plans Nieuport-Delage ('), piloté par G. Kirsch,
qui a fait les 300 kilom. en 1 h. 4 m. 39 s. Au
cours des essais, on a, d'ailleurs, obtenu des
vitesses encore supérieures: environ 330 kilom.-
heure. Les caractéristiques détaillées de tous les
appareils étudiés en vue de la Coupe Deutsch
ont été données dans le numéro de septembre
de l'Aérophile, qui a publié, d'autre part, dans
son numéro d'octobre, le compte rendu complet
de la course. On trouvera aussi ces renseigne-
ments, sous une forme différente et également
intéressante, dans le numéro d'octobre de
Y Aéronautique.
CHEMINS DE FER
L'entretien de la voie sur les chemins de
fer américains. — M. Earl STIMSON, dans un
rapport au neuvième congrès de l'Association
internationale des Chemins de fer, publié dans
son Bulletin d'octobre, indique que les frais
d'entretien de la voie des chemins de fer améri-
cains qui représentaient en 1914, 20 de
l'ensemble des dépenses d'exploitation et
absorbaient 13 de l'ensemble des recettes
d'exploitation,sontdescendus, pourl'année 1920
à 17,7 de l'ensemble des dépenses d'exploi-
tation, mais sont montés à 16,6 de l'en-
semble des recettes d'exploitation.
Les dépenses, sans cesse grandissantes, en
matières et salaires, ont atteint en 1920 un
chiffre supérieur à celui de toutes les années
antérieures. Jointes aux restrictions des
accords intervenus avec les organisations ou-
vrières pour les conditions du travail et à la
diminution marquée de la production de la
(1) Voir le compte rendu de cette épreuve, pour 1920,
dans le Génie Civil du 23 octobre 1920 (t. LXXVII, no 17).
(2) Voir, au sujet de cet appareil, le compte rendu du
Salon de la Locomotion aérienne, dans le Génie Civil du
3 décembre 1921 (t. LXXIX, n° 23, p. 483).
main-d'œuvre (estimée à 67 de ce qu'elle
était avant-guerre), elles ont porté les frais
d'entretien à un chiffre dépassant de plus de
200 celui de 1914 pour un travail fourni
égal.
La main-d'œuvre représente aujourd'hui
environ 60 de l'ensemble des frais d'entre-
tien de la voie. Aussi, l' « économie de la main-
d'œuvre de la voie » est-elle le problème
urgent dont les ingénieurs des chemins de fer
s'efforcent de trouver la solution.
Les principales particularités caractéristi-
ques du système mis à l'étude et qui semblent
devoir donner des résultats, sont les suivantes :
1° Une méthode de répartition rationnelle du
personnel dont on dispose ;
2c Des méthodes normales et un temps
normal pour chaque catégorie des travaux de
la voie;
30 Les instructions nécessaires aux briga-
diers pour leur permettre de présenter des
rapports exacts sur le travail fourni ;
4° Une surveillance plus étroite, grâce à un
programme de répartition des travaux;
5° Des imprimés simples, pour la tenue des
dossiers personnels et la comparaison des
résultats ;
6° Une récompense, sous forme de gratifica-
tion ou de prime, pour stimuler l'ouvrier à
augmenter sa production.
L'auteur préconise l'emploi d'excavateurs
mécaniques et celui de dispositifs mécaniques,
surtout pour la manutention d'objets lourds,
tels que les rails et autres matériaux de la
voie. Pour les travaux plus légers, certains
dispositifs, comme le bourroir mécanique,
peuvent procurer de réelles économies.
D'autre part, M. Stimson estime qu'une sur-
veillance plus étroite et une direction plus
systématique du personnel dirigeant procure-
raient aussi des économies sérieuses sur les
frais d'entretien de la voie.
CHIMIE INDUSTRIELLE
Procédés industriels de préparation et de
purification de l'hydrogène. — Les procédés
actuels de préparation de l'hydrogène, à partir
du charbon ou du coke comme matières pre-
mières, se groupent autour du procédé au fer
et à la vapeur d'eau pour les petites usines, et
du procédé catalytique au gaz d'eau pour les
grandes installations.
Le procédé Linde-Frank-Caro de séparation
de l'hydrogène à partir du gaz d'eau par liqué-
faction, possède l'avantage de fournir de l'hy-
drogène sans autre impureté que l'oxyde de
carbone et sous une pression convenable. Les
deux principaux inconvénients de ce système
sont : premièrement, le prix de l'opération et
l'entretien des machines à rotation rapide,
relativement compliquées, qui se trouvent dans
l'usine de liquéfaction et qui peuvent être par-
tiellement mises en marche par les produits
résultant de l'installation d'un dispositif de
récupération de l'oxygène à côté de l'appareil
de liquéfaction ; et, deuxièmement, la teneur
élevée (2-4 %) de l'hydrogène en oxyde de
carbone, quand on opère dans des conditions
fournissant le rendement maximum en hydro-
gène. Naturellement; ce gaz peut être utilisé
pour différents buts industriels, pour remplir
les ballons, durcir les graisses, mais non dans
les procédés catalytiques pour lesquels il faut
une basse température d'hydrogénation (comme
dans la préparation des huiles hydrogénées
les plus fines ou de l'hexahydrobenzène), ni là
où 1 oxyde de carbone exerce une action nui-
sible marquée, comme dans la synthèse de
l'ammoniaque en présence du fer comme cata-
lyseur.
Un mémoire de M. Eric H. RIDEAL, publié
par le Journal of the Society of Chemical
Jndustry, du 31 janvier, et traduit dans le
Moniteur scientifique Quesnev,lle, d'octobre,
contient de nombreux renseignements de détail
sur le fonctionnement de ces procédés et sur
les équilibres chimiques auxquels ils donnent
lieu, en présence du fer employé comme cata-
lyseur.
On y trouvera également des indications
utiles sur la purification de l'hydrogène pro-
duit à l'aide du fer et de la vapeur d'eau.
L'auteur termine par un chapitre succinct,
relatif à la production directe de l'hydrogène,
à partir du coke, ou, mieux, des gaz des fours
à coke.
Il cite, à ce sujet, les travaux de divers
savants allemands, sans mentionner ceux, plus
récents, de M. Georges Claude, qui ont dû
être ignorés de lui, à l'époque où il écrivait,
et dont le Génie Civil a parlé récemment en
détail (').
CONCOURS
Concours du moteur d'aviation commer-
ciale, doté d'un prix d'un million. — Le
Comité français de Propagande aéronautique a
décidé récemment d'organiser un concours de
moteurs d'aviation commerciale, doté d'un prix
d'un million de francs. Ce concours sera inter-
national, en principe, mais les constructeurs
étrangers ne pourront y participer qu'en s'en-
gageant à faire construire leur moteur en
France, s'il est primé.
Les moteurs concurrents devront être prêts
pour les essais, le 1er juin 1923.
L'Aéro-Club de France a accepté de patron-
ner ce concours, d'en établir le règlement, sur
les bases ci-dessus, et de surveiller les épreu-
ves des moteurs et l'attribution du prix. L'éla-
boration du règlement est actuellement confiée
à la Commission d'aviation de ce Club, et il
serait prématuré de rien publier à ce sujet;
on trouvera seulement des détails sur l'orga-
nisation du concours, telle que nous venons de
l'indiquer sommairement, dans le numéro d'oc-
tobre de l'Aérophile (dans la partie consacrée
au Bulletin officiel de l'Aéro-Club).
CONSTRUCTIONS CIVILES
Découverte, à Vienne (Isère), de restes de
cintrages romains en bois. — M. Jules FOR-
MIGÉ signale, dans la Construction moderne, du
13 novembre, la découverte faite à Vienne
(Isère) des restes de cintrages romains en
bois, sous la voûte d'une cave de 6m35 sur
3 mètres de largeur. Les murs ont lm25
d'épaisseur. La voûte est en blocage et porte
sur le mur avec un retrait de 0m 12 environ.
Un certain nombre de planches de sapin y
adhèrent encore. A sa naissance, on remarque
des trous carrés dans certains desquels restent
des fragments de formes de cintrage, en
chêne.
Les bois de cintrage, qu'on enlève d'habi-
tude lorsque le mortier est pris, sont restés
en place : le local étant sans issue, on ne pou-
vait pas les retirer.
Cette conservation des bois pendant seize
siècles paraît surprenante ; mais, en réalité,
toutes les circonstances ont concouru à cette
conservation : le local enterré et bien bâti était
à l'abri de l'humidité, des variations de tem-
pérature, des insectes, du soleil, de la gelée.
Les bois employés, soumis auparavant à un
long usage, se trouvaient imprégnés d'une
couche protectrice de chaux.
(1) Voir le Génie Civil des 22 et 29 octobre 1921
(t. LXXIX, n" 17 et 18).
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